Ce matin, l’Association canadienne de l’immeuble a publié ses statistiques immobilières nationales de mars qui démontrent que les ventes résidentielles ont augmenté de 1,1 % de février à mars, dépassant le record des ventes mensuelles antérieur établi en avril 2016. Cette vigueur dans les ventes a été soutenue par un regain dans le Lower Mainland (Colombie-Britannique), à London et à St. Thomas (Ontario), ainsi qu’à Montréal. Comparativement à douze mois plus tôt, les ventes du mois dernier ont augmenté de 6,6 %, grâce à des hausses dans près de 75 % de tous les marchés locaux. Les ventes dans le Grand Toronto ont encore affiché de fortes hausses, ce qui compense une baisse à Vancouver. Même là, cependant, la baisse dans le nombre de maisons qui ont changé de main a ralenti et les effets différés de la taxe de 15 % sur les achats faits par des étrangers semblent se dissiper. Plusieurs suggèrent que le marché du logement de Vancouver a atteint son creux le plus bas.
Les données d’aujourd’hui portant sur le mois de mars sont en retard en raison du congé de Pâques et, ironiquement, elles sont publiées le jour même où le ministre des Finances fédéral Bill Morneau et le ministre des Finances de l’Ontario Charles Sousa, ainsi que le maire de Toronto John Tory, se rencontrent afin de discuter de moyens pour ralentir le poids lourd que représente le marché du logement de Toronto. Plusieurs s’attendent à ce que le budget de l’Ontario, qui sera présenté le 27 avril prochain, comprenne au moins quelques-unes de ces mesures. Les mesures discutées seront une taxe sur les achats de maisons par des non-résidents étrangers, une taxe sur les propriétés vacantes – lesquelles ont été introduites à Vancouver – ainsi qu’une taxe imposée aux investisseurs (spéculateurs) qui achètent et revendent des propriétés, et la prolongation éventuelle des contrôles sur les loyers. Le manque d’unités tant dans les marchés de la vente que de la location sera aussi un sujet de discussion.
La semaine dernière, le ministre Sousa a déclaré publiquement que les spéculateurs revendent des contrats préalables à la construction de maisons plusieurs fois avant de conclure, utilisant des clauses sur la cession. « Il y a ceux qui vont dans des nouveaux projets immobiliers, et qui achètent et revendent une série de propriétés, en évitant de payer leur juste part de taxes », a-t-il déclaré. « Je les appelle des scalpers de propriétés. »” Le ministre des Finances a toutefois admis qu’il n’y a pas
de données pour démontrer l’étendue de ce type de pratique en Ontario. Selon le ministre Sousa, les scalpers ont, jusqu’à maintenant, touché uniquement à deux projets immobiliers en Ontario.
Selon les rapports des médias de l’an dernier, une pratique semblable appelée la « revente fantôme » est devenue de plus en plus fréquente à Vancouver. Cela consiste habituellement en un agent immobilier qui revend la même propriété plusieurs fois avant la date de clôture, pouvant ainsi parfois faire grimper le prix de la maison de plusieurs centaines de milliers de dollars. En mai 2016, le gouvernement de la Colombie-Britannique a mis en place de nouvelles règles qui exigent que les agents immobiliers rédigent des offres qui nécessitent le consentement du vendeur à un transfert de contrat et que tous les profits en découlant soient retournés au vendeur.
Pas de nouvelles inscriptions en mars
La pénurie de l’offre est un élément important qui ralentit les ventes et fait augmenter les prix, particulièrement à Toronto et aux environs, ainsi que dans certaines parties de la Colombie-Britannique. Mais en mars, le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de 2,5 %, poussé par les hausses dans le Grand Toronto, à Calgary, à Edmonton et dans le Lower Mainland (Colombie-Britannique).
Les nouvelles inscriptions ayant augmenté plus que les ventes, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 67,4 % en mars, comparativement à 68,3 % en février. Un ratio qui se situe entre 40 % et 60 % est généralement considéré comme constant dans des conditions de marché du logement équilibrées. Un ratio supérieur à 60 % indique un marché de vendeurs, alors que s’il est inférieur à 40 %, il s’agit d’un marché d’acheteurs.
Le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situait au-dessus du seuil du marché des vendeurs dans environ 60 % de tous les marchés du logement locaux, dont la plupart demeurent en Colombie-Britannique, dans le marché du Grand Toronto et aux alentours, et dans le sud-ouest de l’Ontario.
Nombre de mois d’inventaire
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le nombre de mois qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel.
On comptait 4,1 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mars, une baisse par rapport à 4,2 mois en février et le plus bas niveau en près d’une décennie pour cette mesure. De toute évidence, les efforts du gouvernement pour augmenter l’offre sont justifiés.
Le déséquilibre entre l’offre limitée et la demande relativement élevée de logements est sans précédent dans la région du Grand Golden Horseshoe de l’Ontario (la région comprend le Grand Toronto, Hamilton-Burlington, Oakville-Milton, Guelph, Kitchener-Waterloo, Cambridge, Brantford, la région de Niagara, Barrie et la région avoisinante de chalets). En mars, le nombre de mois d’inventaire se situait à un mois ou moins dans le Grand Toronto, à Hamilton-Burlington, à Oakville-Milton, à Kitchener-Waterloo, à Cambridge, à Brantford, à Guelph, à Barrie et les environs, dans certaines parties de la région de Niagara et dans certaines zones de la région de villégiature.
Les prix continuent de monter
Le mois dernier, l’indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a augmenté à 18,6 %. Les hausses de prix se sont accélérées pour toutes les catégories de propriétés de référence suivies par l’Indice.
Cet indice des prix, contrairement à ceux qui sont fournis par les chambres immobilières locales et d’autres sources de données, offre la meilleure mesure de la tendance des prix puisqu’il corrige les changements dans la composition des ventes (entre les types et les tailles des propriétés), d’un mois à l’autre.
Les prix des maisons unifamiliales à deux étages ont affiché les plus importantes augmentations d’une année à l’autre (+21 %), suivies de près des maisons en rangée (+17,9 %), des maisons unifamiliales à un étage (+16,6 %) et des appartements (+16,3 %). Dans plusieurs de ces régions, la disponibilité de nouvelles maisons unifamiliales est si limitée qu’il faut pratiquement démolir une maison pour en bâtir une nouvelle.
Les tendances quant aux prix n’ont cessé de varier énormément selon l’endroit. Dans la vallée du Fraser et le Grand Vancouver, les prix ont repris une pente ascendante ces derniers mois après avoir fléchi dans la seconde moitié de l’année dernière. D’une année à l’autre, les prix des maisons dans la vallée du Fraser et le Grand Vancouver sont restés largement au-dessus des niveaux notés l’année dernière (+19,4 % d’une année à l’autre et +12,7 % d’une année à l’autre, respectivement).
Entre-temps, l’augmentation des prix de référence a atteint l’échelle des 20 % à Victoria et ailleurs sur l’île de Vancouver, d’une année à l’autre. En mars, Guelph a noté une hausse des prix du même ordre, tandis que le Grand Toronto et Oakville-Milton ont enregistré des hausses de prix dans l’échelle des 30 %, alimentant les préoccupations soutenues concernant une bulle immobilière et précipitant la réunion d’aujourd’hui des décideurs politiques à l’échelle fédérale et provinciale.
Par contre, le prix des maisons a accusé un recul de 1,2 % à Calgary et de 1,5 % à Saskatoon (d’une année à l’autre). Les prix dans ces deux marchés se situent maintenant à 5,4 % et à 5,1 % en dessous de leur sommet respectif, atteint en 2015.
Comparativement aux niveaux notés l’année dernière, les prix des maisons ont augmenté modestement à Regina (+1,7 %), à Ottawa (+4 %), dans le Grand Montréal (+3,3 % d’une année à l’autre) et dans le Grand Moncton (+4,7 %).
Le prix moyen réel (non corrigé des variations saisonnières) des maisons vendues au pays en mars 2017 s’élevait à 548 517 $, soit une hausse de 8,2 % par rapport à une année plus tôt.
Le prix moyen à l’échelle nationale continue de subir l’influence des ventes à la hausse dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, qui comptent toujours parmi les deux marchés du logement les plus serrés, actifs et chers au Canada.
La part des ventes nationales du Grand Vancouver a diminué considérablement au cours de la dernière année et, par le fait même, a eu moins d’influence sur la hausse du prix moyen au pays. Néanmoins, si l’on ne tient pas compte du Grand Vancouver et du Grand Toronto dans les calculs, le prix moyen baisse de plus de 150 000 $ pour atteindre 389 726 $. |