15 Juin

Dans le Grand Toronto, les ventes ont subi une baisse marquée en mai, alors que les nouvelles inscriptions sont à la hausse

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Ce matin, la publication des données de mai de l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a confirmé les données antérieures du Toronto Real Estate Board indiquant un ralentissement marqué dans les ventes de maisons dans la région du Grand Toronto depuis l’annonce, en avril, du crédit pour impôt étranger de 15 % et du programme en seize points visant à rehausser l’abordabilité du logement dans le budget provincial de l’Ontario. De toute évidence, la psychologie a changé dans l’ensemble du Grand Golden Horseshoe (voir la carte ci-dessous), qui est la région urbaine la plus importante au Canada centrée sur la ville de Toronto, où les prix des maisons ont augmenté de façon constante au cours des dix dernières années pour atteindre un sommet en 2016, jusqu’à ce qu’ils semblent plafonner en mars 2017.
Les données nationales de l’ACI ont révélé que le nombre de maisons vendues par les systèmes MLS canadiens a chuté de 6,2 % en mai 2017 comparativement à avril. Il s’agit du déclin d’un mois à l’autre le plus important depuis août 2012. Cette baisse reflète très bien la chute de 25,3 % d’un mois à l’autre dans le Grand Toronto. L’activité a également été considérablement à la baisse comparativement au mois précédent dans d’autres marchés du logement dans la région du Grand Golden Horseshoe, particulièrement à Oakville-Milton, Hamilton-Burlington et Barrie. Par contre, les ventes ont augmenté et ont atteint des sommets sans précédent depuis de nombreuses années à Montréal et à Québec. Selon Realosophy, une société de courtage immobilier, les données préliminaires pour juin laissent croire que les ventes de propriétés franches ont continué de chuter dans la région du Grand Toronto ce mois-ci, marquant la 8semaine consécutive où les ventes chutent, avec la région de York qui alimente ce déclin (voir le tableau). Les recherches effectuées par Realosophy suggèrent que York a été la région où l’activité potentiellement spéculative des investisseurs a été la plus importante dans la région du Grand Toronto.
Les ventes non corrigées des variations saisonnières ont diminué de 1,6 % d’une année à l’autre en mai, alors que les hausses d’une année à l’autre dans environ 60 % de tous les marchés locaux ont été contrebalancées par l’importante chute de 20,8 % d’une année à l’autre dans la région du Grand Toronto. Les villes de Calgary, Edmonton, Ottawa et Montréal sont parmi les centres urbains où les ventes de mai ont été à la hausse d’une année à l’autre.

« Les changements récents à la politique du logement en Ontario ont rapidement fait en sorte que les ventes et les inscriptions deviennent plus équilibrées dans la région du Grand Toronto », mentionne le président de l’ACI, Andrew Peck.  « Entretemps, l’écart entre l’offre et la demande à Vancouver se resserre, alors que dans bon nombre d’autres endroits au pays, l’offre permet de combler amplement la demande. »

« C’est le premier mois complet de résultats depuis les changements apportés à la politique du logement ontarienne à la fin du mois d’avril. Ces résultats montrent clairement que les changements apportés se sont traduits par des marchés plus équilibrés dans l’ensemble du Grand Golden Horseshoe », affirme Gregory Klump, l’économiste en chef de l’ACI.

Envolée de nouvelles inscriptions en avril et croissance continue en mai
Le nombre de nouvelles inscriptions de maisons a connu une légère augmentation supplémentaire de 0,3 % en mai, dans la foulée du bond de près de 10 % enregistré en avril. Le nombre de nouvelles inscriptions est demeuré élevé en mai dans le Grand Toronto et ses environs; cependant, la région de York dans le Grand Toronto a affiché la baisse d’un mois à l’autre la plus importante sur le plan des nouvelles offres de propriété à vendre. On constate des baisses similaires en ce qui concerne les nouvelles inscriptions à Oakville-Milton et à Barrie.
Les ventes ayant chuté considérablement en mai, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions, qui favorisaient les propriétaires-vendeurs, est revenu en position d’équilibre pour la première fois depuis la fin de 2015. Le ratio s’établissait à 56,3 % en mai 2017, en baisse par rapport à 60,2 % en avril et aux taux dans la soixantaine élevée au cours du premier trimestre de l’année courante. Un ratio qui se situe entre 40 % et 60 % est généralement considéré comme constant dans des conditions de marché du logement équilibrées. Un ratio supérieur à 60 % indique un marché de vendeurs, alors que s’il est inférieur à 40 %, il s’agit d’un marché d’acheteurs. 
Le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situait au-dessus du seuil du marché des vendeurs dans environ la moitié de tous les marchés du logement locaux, dont la plupart demeurent en Colombie-Britannique, dans le marché du Grand Toronto et aux alentours, et dans le sud-ouest de l’Ontario.
Le ratio se situait au-dessus de 60 % dans un peu plus de la moitié des marchés du logement locaux en mai, dont la majorité se trouve en Colombie-Britannique et dans le sud-ouest de l’Ontario. Il se situe au-dessus de 70 % dans le Grand Vancouver et la vallée du Fraser, et au-dessus de 60 % à Montréal. À l’inverse, le ratio s’est fortement rajusté à la baisse dans le Grand Toronto, terminant le mois à 41 % (voir les tableaux).

Nombre de mois d’inventaire
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le nombre de mois qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel.
On comptait 4,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2017, une hausse légère par rapport aux 4,3 mois enregistrés en avril et aux 4,1 mois enregistrés en mars. Cela ramène la mesure au niveau où elle se trouvait pour la majeure partie de 2016.
Compte tenu de l’augmentation du nombre de nouvelles inscriptions et de la baisse des ventes dans certains marchés du Grand Golden Horseshoe, le nombre de mois d’inventaire dans la région se remet de ses bas niveaux records. Cela dit, les marchés du logement de la région continuent de compter parmi les plus restreints au Canada, la plupart des centres urbains de la région n’offrant toujours que moins de deux mois d’inventaire.
Les prix continuent d’augmenter
L’indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a augmenté de 17,9 % d’une année à l’autre, le mois dernier, comparativement à 19,8 % en avril. Les hausses de prix ont fortement ralenti pour les maisons unifamiliales.

Cet indice des prix, contrairement à ceux qui sont fournis par les chambres immobilières locales et d’autres sources de données, offre la meilleure mesure de la tendance des prix puisqu’il corrige les changements dans la composition des ventes (entre les types et les tailles des propriétés), d’un mois à l’autre.
Les hausses de prix se sont accélérées pour les appartements, qui ont enregistré les gains d’une année à l’autre les plus importants en mai (+20,5 %). Pendant ce temps, les hausses de prix d’une année à l’autre ont ralenti pour les propriétés de référence de faible hauteur (maisons en rangée : +19,3 %; maisons unifamiliales à deux étages : +18,4 %; maisons unifamiliales à un étage : +14,5 %).
Alors que les prix des propriétés de référence ont augmenté par rapport à l’année dernière dans 11 des 13 marchés du logement suivis par l’IPP MLS®, les tendances des prix n’ont cessé de varier énormément d’un endroit à l’autre.
Après avoir fléchi dans la seconde moitié de l’année dernière, les prix ont repris une pente ascendante dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique. Maintenant, ces prix atteignent de nouveaux records ou tendent à les atteindre (Grand Vancouver : +8,8 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +14,7 % d’une année à l’autre). Entretemps, l’augmentation d’une année à l’autre des prix des propriétés de référence est demeurée dans l’échelle des 20 % à Victoria et ailleurs sur l’île de Vancouver.
Dans les faits, les prix dans le Grand Toronto ont chuté sur une base mensuelle et les hausses d’une année à l’autre, bien que restant positives, ont été inférieures aux niveaux des sommets d’une année à l’autre atteints en mars (Grand Toronto : +29 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : +23,9 % d’une année à l’autre). La croissance des prix d’une année à l’autre s’établissait toujours au milieu de la fourchette des 20 % à Guelph.
Calgary et Regina ont échangé les rôles en mai. Le prix des maisons à Calgary a affiché sa première hausse d’une année à l’autre (+0,2 %) en presque deux ans, alors qu’à Regina, le prix des maisons est passé en territoire négatif (-1,7 %) pour la première fois depuis janvier 2016. Pour ce qui est de Saskatoon, le prix des maisons est resté à la baisse par rapport aux niveaux de l’année précédente (‑2,8 %) pour le 22e mois consécutif.
Le prix des propriétés de référence a augmenté de plus que le taux d’inflation globale des prix à la consommation à Ottawa (+4,4 % globalement, poussé par une hausse de 5,4 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), dans le Grand Montréal (+3,6 % globalement, poussé par une hausse de 4,6 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et dans le Grand Moncton (+6,1 % globalement, poussé par une hausse de 13,1 % du prix des maisons en rangées).
Le prix moyen réel (non corrigé des variations saisonnières) des maisons vendues au pays en mai 2017 s’élevait à 530 304 $, soit une hausse de 4,3 % par rapport à une année plus tôt.
Le prix moyen à l’échelle nationale continue de subir l’influence des ventes à la hausse dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, qui comptent parmi les deux marchés du logement les plus actifs et les plus chers au Canada. Si l’on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen baisse de plus de 130 000 $ par rapport à la moyenne nationale (398 546 $).

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
11 Juin

La croissance de l’emploi en mai s’appuie sur les acquis depuis juillet 2016

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Une autre preuve de la vigueur économique
Statistique Canada vient tout juste de publier l’Enquête sur la population active de mai, ajoutant au courant des indicateurs économiques positifs. Bien que le taux de chômage ait grimpé à 6,6 % comparativement au creux de 6,5 % atteint au cours du cycle, il semble que cela ait été le résultat d’une hausse de l’optimisme concernant les perspectives d’emploi, alors que davantage de gens ont participé au marché du travail. Le taux de chômage a suivi une tendance à la baisse dans un modèle de balancier depuis février de l’an dernier (veuillez consulter le graphique). Rajusté selon la façon dont les calculs sont effectués aux États-Unis, le taux de chômage au Canada, en mai, a été de 5,6 % comparativement à 4,3 % aux États-Unis. Au Canada, le taux de participation au marché du travail (rajusté selon les concepts américains) a été de 65,7 % en mai, comparativement à 62,7 % aux États-Unis. Comparativement à l’année dernière, le taux de participation a augmenté de 0,2 point de pourcentage au Canada, alors qu’il a augmenté de 0,1 point de pourcentage aux États-Unis.
Taux de chômage au Canada (graphique)
Le Canada a ajouté 54 500 emplois le mois dernier, alimenté par une augmentation de 77 000 emplois à temps plein. Cela contribue à la tendance à la hausse en matière de croissance des emplois qui a débuté en juillet 2016. L’augmentation de mai a été la troisième augmentation mensuelle la plus importante au cours des cinq dernières années, ce qui est supérieur aux attentes des économistes.
Il y a eu des hausses de l’emploi notables en Ontario, en Colombie-Britannique, au Manitoba et à l’Île-du-Prince-Édouard. Les autres provinces ont connu peu de variation. Au Québec, le taux de chômage a chuté à un niveau historiquement bas pour se situer à 6 %. Le Manitoba a connu le taux de chômage le plus faible au pays, s’établissant à 5,3 %.
En mai, l’emploi a augmenté dans plusieurs industries, notamment dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques, ainsi que dans le secteur manufacturier. L’augmentation des emplois dans le secteur manufacturier qui a atteint 25 300 est le plus important depuis 2002. Quelques augmentations plus modestes ont été enregistrées dans le transport et l’entreposage, le commerce de gros et de détail, ainsi que dans les soins de santé et l’assistance sociale. Par contre, moins de gens ont travaillé dans les secteurs des finances, de l’assurance, des services immobiliers, de la location et de la location à bail, ainsi que dans ceux de l’information, de la culture et des loisirs et de l’administration publique.
Le nombre d’employés du secteur privé a augmenté en mai, tandis que le nombre d’employés du secteur public et le nombre de travailleurs autonomes ont peu changé.
La performance extraordinaire de la croissance des emplois a également été accompagnée d’une hausse des salaires. Le taux des augmentations de salaire annuelles s’est accéléré à 1,3 % en mai, après avoir atteint le faible niveau historique de 0,7 % en avril. Un autre signe d’un resserrement possible dans le marché est le fait que les salaires des travailleurs temporaires ont augmenté de 4,8 % d’une année à l’autre.
Les gains d’emplois sont de bon augure quant à la poursuite de l’expansion du pays, laquelle est la plus rapide parmi les pays du G7, alors que le Canada ressort de l’effondrement du prix du pétrole et profite d’un marché immobilier en plein essor.
Cela pourrait également accentuer la pression sur la Banque du Canada qui semblait récemment avoir beaucoup plus confiance en la vigueur de l’économie. La plupart des économistes prévoient une augmentation du taux au cours du premier semestre de l’an prochain. Un rapport distinct publié vendredi par Statistique Canada démontrait que l’utilisation de la capacité industrielle est à son plus haut niveau depuis 2007.
Au cours de la dernière année, l’économie a créé 316 800 nouveaux emplois, ce qui représente la performance la plus solide depuis février 2013, longtemps avant l’effondrement du prix du pétrole. Un tel rythme de la croissance des emplois a rarement été enregistré depuis la récession de 2008-2009.
La réaction initiale du marché a été la hausse du dollar canadien.
À l’opposé, les États-Unis ont affiché une croissance des emplois décevante pour le mois de mai, ce qui n’est qu’un des nombreux signes indiquant que l’économie américaine a amorcé une période de faiblesse. La Réserve fédérale américaine peut donc avoir des raisons pour faire preuve de prudence et s’abstenir d’augmenter les taux d’intérêt lors de sa prochaine rencontre qui aura lieu la semaine prochaine. Il n’en demeure pas moins que la plupart des économistes prévoient que la Fed augmentera les taux encore une fois la semaine prochaine et fera part de sa base de référence quant à une autre hausse des taux d’intérêt plus tard cette année. La Réserve fédérale commencera peut-être à dévoiler son approche visant à réduire lentement son bilan de 4,5 billions de dollars. La Fed a acheté des obligations du Trésor et des titres adossés à des créances hypothécaires pendant la crise financière et par la suite, connus comme étant des « assouplissements quantitatifs ». Mais le temps de la Réserve fédérale tire à sa fin pour penser à un revirement.
Taux de chômage provinciaux en avril en ordre décroissant (en pourcentage)
(Mois précédents entre parenthèses)

 Terre-Neuve-et-Labrador             14,0 (14,9)
— Île-du-Prince-Édouard                   10,3 (10,1)
— Nouveau-Brunswick                         8,7 (8,4)
— Nouvelle-Écosse                                8,3 (8,6)
— Alberta                                                7,9 (8,4)
— Québec                                                6,6 (6,4)
   — Saskatchewan                                    6,2 (6,0)
— Ontario                                                5,8 (6,4)
— Colombie-Britannique                      5,5 (5,4)
— Manitoba                                             5,4 (5,5)

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca