12 Juil

La Banque du Canada change de cap

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Pour la première fois en sept ans, la Banque du Canada  a annoncé aujourd’hui qu’elle haussait son taux cible de financement à un jour d’un quart de point de pourcentage (25 points de base), le fixant ainsi à 0,75 pour cent, alors que l’économie a démontré une expansion économique généralisée cette année. Rompant avec la tradition, la Banque a pris cette initiative même si l’inflation demeure de beaucoup inférieure à son taux cible de 2 pour cent. En effet, l’inflation a atteint son niveau le plus faible depuis 1999. L’indice des prix à la consommation (IPC), publié à la fin juin, a augmenté de seulement 1,3 pour cent en mai par rapport à l’année dernière, à la baisse comparativement à un rythme annuel de 1,6 pour cent enregistré en avril. Le gouverneur Poloz et la première sous-gouverneure Wilkins ont insisté sur le fait que la Banque doit commencer à augmenter ses taux de manière préventive en raison de l’effet différé du resserrement monétaire.
Les mesures de l’inflation de base annuelle, un indicateur clé suivi par la Banque du Canada qui exclut les éléments volatils comme les aliments et l’énergie, sont tombées à leur plus bas niveau en presque deux décennies. La moyenne des trois mesures clés de la banque centrale a décliné de 1,3 pour cent, son niveau le plus bas depuis mars 1999. La Banque a récemment minimisé les faibles chiffres de l’inflation, laissant croire qu’ils reflètent les effets différés de la capacité excédentaire antérieure. Les nouvelles données sur l’inflation sont de beaucoup inférieures aux prévisions de la Banque et elles demeureront fort probablement faibles pendant un certain temps puisque le prix du pétrole a une tendance à la baisse et l’inflation des salaires atteint un faible 1,3 pour cent, suivant à peine l’inflation de base.
Vendredi dernier, le rapport sur la vigueur continue de l’emploi pour juin a contribué à la hausse des taux. Le nombre d’emplois a augmenté de 45 300, haussant le gain sur 12 mois à 350 000, et réduisant le taux de chômage pour correspondre au niveau le plus bas du cycle à 6,5 %. De plus, le total des heures travaillées au deuxième trimestre a explosé au rythme le plus rapide enregistré depuis 2003. Le PIB a grimpé d’un taux impressionnant de 3,3 % d’une année à l’autre en avril, alors que des niveaux records d’exportations et d’importations suggèrent que l’activité est demeurée sur les rails en mai et, de plus, des ventes d’automobiles records laissent entendre que les consommateurs ont continué de dépenser en juin. La vigueur des dépenses demeure un autre signe qu’après avoir tiré de l’arrière pendant deux ans, le taux de croissance global du Canada a rebondi au cours de la dernière année pour surpasser le rythme de celui des États-Unis. La Banque s’attend maintenant à ce que l’écart de production se referme vers la fin de l’année.
Les marchés s’attendaient à une telle décision depuis quelque temps, alors que les autorités monétaires ont déclaré publiquement que les réductions des taux d’intérêt de 2015 semblent avoir eu l’effet escompté. Le gouverneur Stephen Poloz a déclaré que l’économie canadienne a « étonnamment » bénéficié d’une forte croissance dans les trois premiers mois de l’année en cours et qu’il s’attend à ce que le rythme de la croissance demeure au-dessus du potentiel (estimé à 1,75 pour cent), ouvrant la voie à cette hausse de taux. En réaction, le rendement des obligations du Canada a fortement augmenté, la valeur du dollar canadien a explosé une fois de plus, et les grandes banques canadiennes ont haussé leurs taux hypothécaires d’environ 20 points de base la semaine dernière, en prévision de cette décision. Le taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada sur 5 ans a explosé de près de 50 points de base le mois dernier. En effet, le rendement des obligations du gouvernement sur 10 ans est à la hausse d’environ 1,9 pour cent, le rendement le plus élevé en plus de deux ans. La valeur du dollar canadien a explosé à plus de 77,5 cents, le niveau le plus élevé en 10 mois, à la hausse de plus de 6 pour cent par rapport aux niveaux les plus faibles au début mai. La stagnation du prix du pétrole risque de renverser certains des gains qu’a effectués le dollar récemment.
Les grandes banques augmenteront également leurs taux préférentiels, faisant ainsi grimper le coût des taux hypothécaires variables, des autres prêts et des marges de crédit liées au taux de référence. Bien que les banques aient limité leur réaction aux réductions des taux d’intérêt à moins de la baisse de 25 points de base lorsque la politique monétaire était plus souple, il semblerait maintenant que les banques ajustent les taux de leurs prêts à près de la totalité de l’augmentation des 25 points de base. Cette réaction asymétrique correspond au désir des organismes de réglementation de ralentir la croissance de la dette des ménages.
Le logement est une des composantes cruciales de l’économie canadienne qui a ralenti considérablement à l’échelle nationale, conformément aux attentes de la banque centrale. Les prix et les ventes ont chuté dans le Grand Toronto et les municipalités environnantes depuis l’annonce du Plan de l’Ontario pour le logement équitable à la fin avril. Les ventes de propriétés se sont toutefois accélérées à Montréal et à Ottawa, alors qu’elles se sont stabilisées en Alberta et que Vancouver a affiché un modeste rebond après le creux qui a suivi l’imposition d’une taxe aux acheteurs étrangers en août 2016. Dans de nombreux marchés du logement, la force sous-jacente est la raison pour laquelle les responsables des politiques proposent de nouvelles règles visant à resserrer les prêts hypothécaires. Cette fois, le BSIF, l’organisme de réglementation des institutions financières, propose que les banques procèdent à des simulations de crises avec les emprunteurs non assurés à deux points de pourcentage au-dessus du taux contractuel. Et cela, malgré le fait que les emprunteurs non assurés versent une mise de fonds initiale d’au moins 20 pour cent du prix d’achat de leur propriété. Une petite hausse de taux de la Banque du Canada renforcerait les étapes à plusieurs volets afin de calmer le marché du logement dans son ensemble.
La Banque a déclaré à plusieurs reprises que « les mesures macroprudentielles et autres mesures de politique ont contribué à rendre les profils d’endettement plus soutenables », bien que les niveaux de la dette au revenu des ménages aient atteint des niveaux records (voir le tableau).
Bien entendu, les incertitudes persistent, particulièrement sur le plan commercial, alors que l’ALÉNA sera renégocié dans moins de 90 jours. Les États-Unis ont déjà imposé des droits sur le bois d’œuvre, et la rhétorique du président Trump demeure hostile, menaçant d’imposer des droits d’importation sur l’acier et d’autres produits. Nonobstant ces incertitudes, je prévois une autre hausse du taux par la Banque du Canada au cours du quatrième trimestre. La Réserve fédérale augmentera aussi probablement ses taux à la même époque. Je m’attends à une faible tendance vers la hausse des taux d’intérêt de la part des deux banques centrales en 2018.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Juil

L’emploi a continué d’afficher de la vigueur au Canada en juin

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les données de juin sur les emplois ont surpassé les attentes antérieures, tout en confirmant que la Banque du Canada haussera les taux d’intérêt d’un quart de point la semaine prochaine, la première hausse du taux en sept années. Les taux du marché ont déjà été rehaussés en vertu de cette hypothèse, et la Banque Royale a augmenté ses taux d’intérêt de 20 points de base chacun pour les prêts hypothécaires à taux fixe de deux ans, trois ans et cinq ans. L’économie canadienne se porte très bien, affichant une augmentation du PIB de 3,7 % au cours du premier trimestre et tout laisse à croire qu’au cours du deuxième trimestre, la hausse pourrait atteindre 2,75 % environ. Malgré une inflation qui demeure faible, la Banque du Canada avait signalé une hausse du taux depuis quelques semaines, alors que les nouvelles données économiques se sont avérées étonnamment solides. Cela a fait augmenter la valeur du dollar canadien, qui se négocie maintenant à environ 77,4 cents américains, et ce, même si le prix du pétrole a faibli pour se situer sous les 44,00 $ le baril (WTI).

Des taux hypothécaires plus élevés s’inscrivent dans la foulée d’un ralentissement prononcé du marché du logement qui prévaut actuellement dans le Grand Toronto et la région environnante. Selon les données publiées cette semaine par le Toronto Real Estate Board, les ventes de juin ont poursuivi leur ralentissement abrupt, lequel a d’ailleurs commencé le 21 avril, date à laquelle une taxe a été imposée aux acheteurs étrangers dans le Grand Golden Horseshoe. Au cours de la même période, le nombre de vendeurs a augmenté considérablement, alors que les nouvelles inscriptions et les inscriptions actives ont explosé, exerçant une pression à la baisse sur les prix moyens des maisons. Les hausses des prix des maisons d’une année à l’autre sont réduites de plus de la moitié alors qu’elles étaient de l’ordre 30 % en mars, et il qu’elles en sont à moins de 15 % plus récemment. Les mesures adoptées par le gouvernement de l’Ontario ayant pour but de ralentir le secteur résidentiel ont, de toute évidence, eu un effet psychologique marqué, car tant les acheteurs que les vendeurs estiment que le logement avait atteint un sommet. De plus, les propositions récentes de l’organisme de réglementation des banques visant à procéder à des simulations de crises avec les demandeurs de prêts non assurés (lorsque la mise de fonds initiale est de 20 % ou plus) sur la même base que les prêts assurés contribueront au ralentissement de l’activité immobilière.

L’emploi a progressé de 45 400 en juin, principalement dans le travail à temps partiel. Le taux de chômage a chuté de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 6,5 % à l’échelle du pays. Comparativement à douze mois plus tôt, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 351 000 (+1,9 %), et la plus grande part de la croissance se situait dans les emplois à temps plein. Au cours de la même période, le nombre total d’heures travaillées s’est accru de 1,4 %.

Au cours du deuxième trimestre le Canada a enregistré une croissance de l’emploi, ce qui représente le quatrième trimestre consécutif où les gains étaient supérieurs aux prévisions et la croissance trimestrielle la plus importante depuis 2010. Le rythme du gain d’emplois a accéléré cette année comparativement à celui de 2016.

Le salaire horaire moyen des employés permanents a augmenté de 1,0 % en juin comparativement à un an auparavant, ce qui représente le même rythme que celui de mai. Pour tous les travailleurs, les salaires ont augmenté de 1,3 % au cours de cette période. Le rythme de la croissance des salaires, un indicateur de la santé du marché du travail qui est surveillé de près, a ralenti à un niveau historiquement bas en avril, et l’accélération récente renforçant les spéculations, le temps des taux d’intérêt plus élevés est venu.

Le Québec et la Colombie-Britannique sont en tête en ce qui a trait aux gains d’emplois. Au Québec, le taux de chômage s’est maintenu à un niveau historiquement bas de 6,0 %. En Colombie-Britannique, le nombre d’emplois a augmenté de 20 000 et le taux de chômage a diminué de 0,5 point de pourcentage, le taux de chômage provincial le plus faible au Canada.  En Ontario, le nombre de personnes en emploi a peu varié, et le taux de chômage a lui aussi peu varié, se fixant à 6,4 %. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi dans la province a progressé de 75 000 (+1,1 %). L’emploi en Ontario a été pratiquement inchangé au cours de la première moitié de 2017, après avoir suivi une tendance à la hausse pendant la deuxième moitié de 2016.
Davantage de personnes travaillaient dans les services professionnels, scientifiques et techniques, ainsi que dans l’agriculture. Parallèlement, l’emploi a baissé dans le secteur des services aux entreprises, des services relatifs aux bâtiments et des autres services de soutien.
Aux États-Unis, le nombre d’embauches augmente alors que la croissance des salaires demeure stable
Aux États-Unis, le nombre d’emplois a augmenté de 222 000 en juin, ce qui est plus vigoureux que prévu, mais le taux de chômage a augmenté à 4,4 %, comparativement au faible taux de 4,3 % depuis les 16 dernières années, alors que le marché du travail robuste a attiré les travailleurs découragés qui avaient abandonné la recherche d’emploi. Le taux de participation au marché du travail, c’est-à-dire la portion des personnes en âge de travailler au sein de la population active, qui avait chuté à des records historiques dans le sillage de la crise financière et de la récession, a maintenant augmenté à 62,8 %, mais il est toujours près de son niveau le plus faible en plus de 30 ans. La mesure du sous-emploi U-6, qui comprend les travailleurs découragés et ceux qui travaillent à temps partiel involontairement, a augmenté à 8,6 % alors qu’elle était à 8,4 %, ce qui représente la première augmentation depuis janvier.
Le rapport se termine sur une note plutôt bonne relativement au marché du travail au deuxième trimestre qui devrait soutenir des augmentations continues dans les dépenses de consommation au cours des prochains mois. Les responsables des politiques de la Banque Fédérale ont augmenté les taux d’intérêt le mois dernier et ils ont réitéré leur intention de réduire leur bilan et d’augmenter les frais d’emprunt encore une fois cette année.
Les salaires ont affiché des déclins dans la fabrication de biens non durables, les services professionnels et aux entreprises; des petits gains dans le secteur de la vente au détail, le transport et l’entreposage; dans l’ensemble, les gains, aux États-Unis, augmentent à un rythme trimestriel annualisé de 2 %. L’inflation demeure sous la cible de 2 % de la Réserve fédérale, mais la Fed continuera d’augmenter les taux à un rythme modéré.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Juil

Continued Strength in Canadian Employment Report For June

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Publié par: Robert Perrier

Canadian Jobs Beat Expectation in March, But Wage Growth Is Sluggish
The June jobs data blew past expectations, all but insuring that the Bank of Canada will hike interest rates by a quarter point next week–the first rate hike in seven years. Market rates have already risen in expectation and the Royal Bank has boosted interest rates on  its two-year, three-year and five-year fixed-term mortgage rates up by 20 basis points each. The Canadian economy has been performing well with 3.7% growth in GDP in the first quarter and the second quarter gain is now likely to be roughly 2-3/4%. The Bank of Canada has been signalling a rate hike for a few weeks, despite continued low inflation, as incoming economic data have been surprisingly strong. This has boosted the Canadian dollar, now trading at about 77.4 cents US even as oil prices have weakened to under $44.00 a barrel (WTI).

Higher mortgage rates will come on the heels of a marked slowdown in the housing market in the Greater Toronto Area and surrounding region. According to data released this week by the Toronto Real Estate Board, June resales activity continued its abrupt slowdown, which began with the April 21 imposition of a foreign buyer’s tax in the Greater Golden Horseshoe. Over the same period, sellers have increased sharply as new listings and active listings have surged, putting downward pressure on average home prices. Year-over-year gains in house prices have more than halved from a 30% y/y gain in March to less than 15% most recently. The Ontario government actions to slow housing have clearly had a marked psychological impact as both buyers and sellers perceive that housing has peaked. Moreover, recent proposals by the bank regulator, to stress test mortgage applicants for non-insured loans (where downpayments are 20% or more) on the same basis as for insured loans will also dampen housing activity.

Employment rose by 45,400 in June, mostly in part-time work. The jobless rate fell by 0.1 percentage point to 6.5% nationwide. Compared to twelve months earlier, there were 351,000 (1.9%) more people working, where most of the growth was in full-time employment. The total number of hours worked increased 1.4% over this period.

Job growth in Canada in the second quarter posted the fourth consecutive quarter of stronger-than-anticipated gains and the strongest quarterly growth since 2010. Job gains have accelerated this year from its  2016 pace.
Average hourly wages of permanent employees rose 1.0% in June from a year earlier, matching the pace for May. For all workers, wages rose 1.3% over that period. The pace of wage gains, a closely watched indicator of the health of the labour market, had slowed to a record low in April, and the recent acceleration will reinforce speculation the time has come for higher interest rates.

Quebec and British Columbia led the way in job gains. The Quebec unemployment rate held steady at a record-low 6.0%. In BC, employment rose by 20,000 and the jobless rate declined 0.5 percentage points to 5.1%, the lowest provincial unemployment rate in Canada. In Ontario, there was little change in the number of people working, and the unemployment rate was also little changed at 6.4%. On a year-over-year basis, employment in the province grew by 75,000 (+1.1%). Employment in Ontario was virtually unchanged in the first half of 2017, following an upward trend in the second half of 2016.

More people were employed in professional, scientific and technical services, as well as in agriculture. At the same time, employment declined in business, building and other support services.

U.S. Hiring Accelerates While Wage Growth Remains FlatPayrolls increased by 222,000 in June in the US, stronger than expected, but the jobless rate increased to 4.4% from a 16-year low of 4.3% as the robust labour market pulled discouraged workers off the sidelines. The labour force participation rate–the share of working-age people in the labour force–which had fallen to record lows in the wake of the financial crisis and recession, has now increased to 62.8%, but it is still near its lowest level in more than 30 years. The U-6 measure of underemployment, which includes discouraged workers and those who are involuntarily working less than full-time, rose to 8.6% from 8.4%, the first increase since January.

The report marks a relatively strong finish for the labour market in the second quarter that should support continued gains in consumer spending in coming months. Federal Reserve policy makers raised interest rates last month and reiterated plans to start reducing their balance sheet and increase borrowing costs once more this year.

Wages showed declines in nondurable-goods manufacturing, professional and business services; small gains in retail, transportation and warehousing; overall wages in the US are rising at 2% three-month annualized pace. Inflation remains below the 2% Fed target, but Fed rate hikes at a measured pace will continue.

Dr. Sherry Cooper
Chief Economist, Dominion Lending Centres
drcooper@dominionlending.ca