30 Oct

La Banque du Canada reste à l’écart, comme prévu

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
La Banque du Canada a maintenu le taux cible de financement à un jour à 1 %, après deux hausses consécutives lors des rencontres de juillet et de septembre. On s’attendait généralement à ce que la Banque reprenne son souffle cette fois-ci. La banque centrale a également publié son Rapport sur la politique monétaire (RPM) trimestriel aujourd’hui, dans lequel elle prévoit que la croissance atteindra 3,1 % cette année, 2,1 % en 2018 et 1,5 % en 2019. Le rythme rapide de la croissance économique au cours des quatre derniers trimestres a agréablement surpris la Banque. Quant à l’avenir, la Banque prévoit que le PIB ralentira à un rythme plus soutenable.

On s’attend à ce que les exportations et les investissements des entreprises contribuent à la croissance pendant la période de prévisions. Par contre, « le secteur du logement et la consommation devraient ralentir en raison des modifications apportées aux politiques touchant les marchés du logement et des taux d’intérêt plus élevés ». La Banque a poursuivi en déclarant que « du fait des hauts niveaux d’endettement, les dépenses des ménages seront probablement plus sensibles aux taux d’intérêt que par le passé ». J’irais un peu plus loin et suggérerais que la plus grande sensibilité aux taux d’intérêt est d’autant plus vraie en raison de la simulation de crise des emprunteurs imposée par le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) qui se situe à 200 points de base au-dessus des taux hypothécaires contractuels.

La banque centrale entrevoit encore que la croissance mondiale s’établisse en moyenne à environ 3,5 % au cours de la période de 2017 à 2019, en mentionnant toutefois que l’incertitude demeure élevée en ce qui concerne l’évolution géopolitique et les politiques budgétaires et commerciales. Notamment, la renégociation de l’ALENA aura une incidence significative sur l’économie en Amérique du Nord, mais prenant en compte l’incertitude, les économistes de la Banque ont exclu ce facteur du scénario de référence.

Les mesures de l’inflation fondamentale ont augmenté comme prévu, mais la Banque prévoit maintenant que l’inflation augmentera à 2 % au cours du deuxième trimestre de 2018, ce qui est un peu plus tard que ce qui était prévu lors du RPM de juillet, reflétant ainsi la récente vigueur du dollar canadien.

Les investissements des entreprises contribuent à des augmentations de la capacité et de la productivité; de plus, la Banque du Canada présume maintenant que la croissance annuelle de la production potentielle se situe à 1,5 % pour 2018-2019, ce qui est légèrement au-dessus de l’hypothèse depuis avril 2017. Avec quelle rapidité l’économie peut-elle croître sans déclencher l’inflation est une grande question ces jours-ci. La banque centrale publiera une réévaluation complète de ce point critique en avril 2018. Plus le niveau de croissance potentielle est élevé, plus le niveau estimé du taux directeur nominal « neutre » est faible; il s’agit du niveau du taux à un jour qui correspond à la cible de 2 % de la Banque quant à l’inflation. Le Conseil de direction de la Banque du Canada estime maintenant que le taux neutre se situe entre 2,5 % et 3,5%. La projection économique de la Banque est fondée sur le point milieu de cette fourchette, soit 3,0 %. En d’autres mots, le Conseil de direction de la Banque du Canada estime qu’il finira par augmenter le taux directeur du niveau actuel de 1 % de 200 points de base pour atteindre 3 % lorsque l’économie aura atteint le niveau de plein emploi. Il s’agit d’une augmentation proportionnelle substantielle du taux, laquelle ralentirait sans aucun doute les dépenses sensibles aux taux d’intérêt, et rien n’est plus sensible au taux d’intérêt que le logement. C’est la raison pour laquelle on peut se demander pourquoi le BSIF a autant tenu à resserrer davantage les conditions entourant le crédit hypothécaire.

Le ton de l’énoncé de politique d’aujourd’hui était résolument plus conciliant et prudent en ce qui concerne les futures hausses du taux d’intérêt qu’il l’était en juillet et en septembre. Pourquoi? D’abord, parce qu’on a beaucoup critiqué la Banque pour avoir augmenté les taux plus rapidement que prévu, renversant les réductions de taux mises en œuvre (de manière imprévue) en 2016. Aussi, la Banque voit des risques importants dans ses perspectives. Ces risques sont précisés dans le RPM de la façon suivante :
•             Une tendance au protectionnisme aux États-Unis qui affaiblirait les exportations canadiennes.
•             Une incidence accrue sur l’inflation de facteurs structurels (Internet, numérisation, robots) et d’une offre excédentaire prolongée (croissance potentielle plus élevée).
•             La croissance du PIB réel plus forte aux États-Unis (en raison de la déréglementation potentielle et des réductions d’impôt).
•             Des dépenses de consommation plus élevées et un endettement en hausse des ménages canadiens.
•             Un recul marqué des prix du logement dans les marchés en surchauffe.
La Banque du Canada perçoit le risque de ses prévisions quant à l’inflation comme étant équilibré; en d’autres mots, il est autant probable que l’inflation monte au-dessus des niveaux prévus qu’elle se situe en dessous. De plus, la Banque sera prudente quand il s’agira d’augmenter le taux d’intérêt et ses décisions seront tributaires des données. Pour reprendre leurs propres mots, « même si un degré moindre de détente monétaire sera probablement nécessaire avec le temps, le Conseil fera preuve de circonspection au moment de procéder à de futurs ajustements du taux directeur. En particulier, la Banque sera guidée par les nouvelles données sur lesquelles elle se fonde pour évaluer la sensibilité de l’économie aux taux d’intérêt, l’évolution des capacités économiques et la dynamique de la croissance des salaires et de l’inflation. »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
30 Oct

Le gouvernement Trudeau augmente ses dépenses alors que l’économie frôle le plein emploi

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
L’économie canadienne a crû au taux annuel de 3,7 %, ce qui est plus élevé que ce qui avait été prévu au cours de l’année dernière, entraînant le taux de chômage à son niveau le plus faible depuis près de dix ans. L’économie du Canada étant la plus vigoureuse parmi les pays du G7, Ottawa prévoit maintenant un déficit plus petit qu’il l’avait fait en mars dernier. Le gouvernement libéral réduit la projection de son déficit pour l’exercice financier se terminant le 31 mars à un peu moins de 20 milliards de dollars, comparativement à la prévision de 28,5 milliards de dollars qu’il avait faite dans le budget de mars. Il s’attend maintenant à ce que le déficit cumulatif des cinq prochains exercices financiers s’élève à 86,5 milliards de dollars, comparativement aux 120 milliards de dollars prévus antérieurement.

Le ministre des Finances Bill Morneau a annoncé hier de nouvelles dépenses de l’ordre de 7,7 milliards de dollars sur six ans, ce qui porte le total des nouvelles dépenses depuis le budget de mars à 19,1 milliards de dollars sur six ans. Ces mesures de stimulation supplémentaires sont annoncées alors que l’économie fonctionne à un rythme beaucoup plus rapide que son rythme non inflationniste potentiel à long terme, se rapprochant rapidement de la pleine utilisation de ses capacités. La Banque du Canada a déjà augmenté les taux d’intérêt à deux reprises depuis l’été et se réunit à nouveau mercredi. Bien que nous nous attendions à ce que la Banque ne hausse pas les taux aujourd’hui, il se peut que des mesures fiscales supplémentaires entraînent un resserrement de la politique monétaire, ce qui signifie des taux d’intérêt plus élevés que prévu. Des taux d’intérêt plus élevés ralentissent les dépenses sensibles aux taux d’intérêt et rien n’est plus sensible aux taux d’intérêt que les achats de maisons. Considérant l’inquiétude du gouvernement relativement aux dettes des ménages qui atteignent un niveau record, une politique monétaire plus serrée risque fort d’être bien accueillie.

Les interventions répétées du gouvernement ont déjà contribué à ralentir le marché du logement. Récemment, l’organisme de réglementation fédéral des institutions financières, le BSIF, a resserré les simulations de crise pour les emprunteurs dont les prêts hypothécaires ne sont pas assurés; cette mesure entrera en vigueur en janvier.

Le système de prestations pour enfants amélioré a indéniablement contribué au déficit budgétaire.  Le gouvernement a annoncé hier qu’il indexerait l’Allocation canadienne pour enfants à l’inflation à compter de juillet 2018, soit deux ans avant le moment prévu. Il a également élargi la Prestation fiscale pour le revenu de travail, laquelle complète les gains des travailleurs à faible revenu, à compter de 2019. Il a aussi réduit le taux d’imposition des petites entreprises pour le fixer à 10 %, ce qui a été annoncé la semaine dernière, et il a glissé des changements dans le système fiscal faisant en sorte que « les faibles taux d’imposition des sociétés servent à appuyer les entreprises, et non à procurer des avantages fiscaux inéquitables au 1 % des Canadiens les plus riches ».  À ce sujet, Ottawa imposera une nouvelle taxe sur les revenus de placement détenus dans des sociétés privées dont il présentera les détails dans son budget de 2018.

L’équipe de Justin Trudeau a fait volte-face sur trois propositions fiscales dévoilées par Bill Morneau en juillet et a présenté de nouveaux détails dans sa mise à jour mardi. Une restriction sera appliquée à ce qu’on appelle la répartition du revenu, c’est-à-dire le fait de rémunérer des membres de la famille qui ne travaillent pas pour l’entreprise, au moyen de nouvelles règles législatives, plus tard cette année. Les libéraux imposeront également une taxe sur les revenus de placement détenus dans des sociétés privées lorsqu’ils excèdent 50 000 $ par année et les nouvelles règles à ce sujet seront connues lors du budget de 2018. Il a abandonné une troisième proposition, laquelle changeaient les règles sur les gains en capital.

Malgré la perspective économique améliorée, il n’y a aucune prévision quant au retour à l’équilibre budgétaire, bien que le ratio de la dette au PIB chute plus rapidement que dans le budget de 2017.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
18 Oct

Le marché de l’habitation canadien se stabilise bien en deçà des niveaux records

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Selon l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles ont légèrement augmenté à l’échelle nationale en septembre comparativement au mois précédent, mais elles sont demeurées sous les niveaux enregistrés il y a un an.  La revente de maisons a été de 12 % sous le record établi en mars, avant l’annonce d’avril concernant une taxe de 15 % imposée aux acheteurs étrangers et un programme en seize points visant à augmenter l’abordabilité du logement dans le budget provincial de l’Ontario.
Les ventes résidentielles effectuées ont augmenté de 2,1 % le mois dernier, cela à la suite d’un plus petit gain effectué en août. L’activité a été à la hausse dans environ la moitié de tous les marchés locaux, surtout dans le Grand Vancouver et l’île de Vancouver, le Grand Toronto, London et St. Thomas, et Barrie. Dans la région du Grand Golden Horseshoe et ses environs, l’activité a été mitigée, certains marchés ayant affiché des augmentations des ventes mensuelles alors que d’autres sont demeurés près des niveaux les plus faibles connus récemment ou ont chuté davantage.
Les ventes réelles (non désaisonnalisées) de maisons ont chuté de 11 % en septembre, comparativement à il y a un an. Les ventes réelles se situaient à des niveaux inférieurs à ceux de l’année précédente dans près de 75 % des marchés locaux, surtout dans le Grand Toronto et les marchés avoisinants.

Nouvelles inscriptions
Après trois baisses mensuelles consécutives, le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de près de 5 % le mois dernier. L’augmentation du nombre d’inscriptions s’explique surtout par un bond du nombre de maisons à vendre dans le Grand Toronto. Le nombre des nouvelles inscriptions surpassant le nombre des ventes en septembre, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 55,7 % en septembre, comparativement à 57,2 % en août, à l’échelle nationale. On parle d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur.
Environ deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre le mois dernier, selon une comparaison des ratios des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions.  Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. On comptait 5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de septembre 2017, comme c’était le cas le mois précédent, ce qui correspond largement à la moyenne à long terme pour cette mesure.
L’inventaire dans la région du Grand Golden Horseshoe se situant à 2,4 mois, il s’agit d’une forte augmentation par rapport au creux record de 0,8 mois enregistré en février et en mars. Cet inventaire reste toutefois en deçà de la moyenne à long terme de 3,1 mois pour cette région.

Diminution de la hausse des prix à l’échelle nationale
L’appréciation des prix a continué de s’atténuer d’une année à l’autre. L’IPP MLS global et composé (IPP) a grimpé de 10,7 % d’une année à l’autre en septembre 2017, ce qui représente un ralentissement plus marqué des gains enregistrés d’une année à l’autre depuis avril.  Le ralentissement de la hausse des prix reflète surtout l’assouplissement des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice. L’appréciation des prix a été plus marquée dans les appartements et plus faible dans les habitations de référence.
En septembre, les hausses de prix des habitations de référence suivies par l’indice ont diminué alors que celles des appartements ont légèrement augmenté. Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en septembre (+19,8 %), suivis des maisons en rangée (+13,5 %), des maisons unifamiliales à un étage (+7,9 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+7,2 %).
L’Indice des prix des propriétés MLS est le meilleur moyen d’évaluer les tendances des prix, puisque la moyenne des prix est sujette à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.

Région de Toronto
En août et en septembre, la revente des maisons à Toronto a augmenté de 18 %, ce qui ne recoupe que partiellement la chute de 44 % des ventes de maisons existantes entre avril et juillet 2017. Les nouvelles inscriptions ont augmenté de près de 19 % le mois dernier, ce qui est favorable aux acheteurs. Les prix demeurent sous la pression à la baisse pour le quatrième mois consécutif.

Région de Vancouver
Après un ralentissement plus tôt l’été dernier, l’activité a repris dans la région de Vancouver en août et en septembre. Le gain de 6,1 % des reventes constaté en septembre a été le plus important parmi les grands marchés canadiens. Cette augmentation a surpassé la hausse substantielle des nouvelles inscriptions, laquelle a resserré les conditions de la demande et de l’offre, exerçant plus de pression à la hausse sur les prix. À Vancouver, le prix de référence a augmenté à 10,9 % d’une année à l’autre en septembre, alors qu’il s’établissait à 9,4 % en août. Compte tenu du resserrement du marché actuel, nous prévoyons une autre accélération au cours des prochains mois.

Calgary
À Calgary, le marché du logement est sur la voie de la reprise. En septembre, les ventes de maisons ont augmenté de 2,8 % pour un deuxième mois consécutif.  Cependant, les inventaires importants de copropriétés ont un effet modérateur et font en sorte que les prix des copropriétés subissent une pression à la baisse. Le prix de référence global à Calgary a continué d’augmenter d’une année à l’autre en septembre, mais le taux de 0,6 % était minimal. Il n’est guère possible qu’une appréciation plus importante survienne jusqu’à ce qu’il y ait un déclin considérable des inventaires.

Montréal
Le marché du logement de Montréal continue d’être vigoureux et les prix des maisons augmentent toujours.

Aperçu pour un atterrissage en douceur
Alors que l’économie du Canada a atteint un sommet au cours du deuxième trimestre et que le marché du logement a sensiblement ralenti, il semble que nous connaissions les premières étapes d’un processus de ralentissement prolongé dans le marché immobilier canadien. L’augmentation des taux d’intérêt et la perspective de l’introduction de simulations de crise plus serrées pour les emprunteurs non assurés continueront de faire chuter les reventes cette année et l’année prochaine. Globalement, les prix des maisons risquent d’augmenter de 10,5 % à 11 % cette année, considérablement à la baisse par rapport au 20 % du rythme d’une année à l’autre enregistré en avril. Pour 2018, nous nous attendons à ce que les prix composés des maisons augmentent de seulement 3 % à l’échelle nationale, ce qui représente un déclin de 4 % à 5 % environ dans le Grand Toronto en 2018.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Oct

La croissance des salaires s’accélère au Canada alors qu’on a créé des emplois pour le 10e mois consécutif.

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Bien que le gain d’emplois net global affichait un décevant 10 000, ce qui est beaucoup inférieur à la moyenne mensuelle au cours de la dernière année, les données sous-jacentes transmises dans le communiqué de ce matin de Statistique Canada étaient plutôt robustes! Le taux de chômage est demeuré inchangé à 6,2 pour cent et l’accélération dans les gains salariaux laisse entendre que l’économie est près du plein emploi. Le salaire horaire moyen a augmenté de 2,2 pour cent comparativement à 12 mois plus tôt, le rythme le plus rapide depuis avril 2016, ce qui reflète une accélération des salaires attendue depuis longtemps au cours des quelques derniers mois. La Banque du Canada a évoqué une hausse des salaires morose comme preuve d’un relâchement dans l’économie. Dans une inversion du processus du mois d’août, l’augmentation des emplois à temps plein a été dominante, à la hausse de 112 000, compensant une perte de 102 000 postes à temps partiel.

Le marché canadien du travail a généré plus d’emplois cette année depuis qu’il a émergé de la dernière récession en 2009. La croissance dans les emplois et l’augmentation des revenus alimentent la frénésie de la consommation, ce qui fait en sorte que l’économie du Canada est la plus solide parmi les membres du G7. Une telle croissance, cependant, devrait ralentir pendant le trimestre en cours puisque les exportations ont diminué pendant trois mois consécutifs et les activités liées au logement ne sont plus à leur sommet, particulièrement dans le Grand Golden Horseshoe, près de Toronto.

Une croissance des salaires plus rapide, ce qui devrait tôt ou tard se répercuter sur des prix plus élevés, soutient le point de vue de la Banque du Canada selon lequel l’inflation retourna à sa cible de deux pour cent au cours de la prochaine année. Après qu’un discours du gouverneur Poloz plus axé sur les compromis, la semaine dernière, ait réduit les probabilités d’une autre hausse du taux d’intérêt cette année, le rapport d’aujourd’hui a incité quelques commentateurs à suggérer qu’une autre augmentation avant la fin de l’année est probable. Cela dépendra beaucoup du rythme de l’activité économique mondiale, laquelle est au ralenti. Le rapport d’aujourd’hui sur les emplois correspond à notre point de vue selon lequel la croissance s’essouffle pour atteindre la fourchette des 2,0 % à 2,5 %, ce qui est de beaucoup inférieur au rythme de 4,5 pour cent affiché au deuxième trimestre.

Le taux de chômage qui se situe à 6,2 pour cent est le plus faible depuis des décennies sauf pendant la période qui a immédiatement précédé la crise financière de 2008-2009 lorsque l’économie tournait à son plein potentiel.

Selon Statistique Canada, l’Ontario a été la seule province à afficher une hausse notable de l’emploi pour un deuxième mois consécutif. Des pertes d’emplois ont été enregistrées au Manitoba et à l’Île-du-Prince-Édouard. La plupart des gains d’emplois ont été faits dans le secteur public, surtout dans les services éducatifs, compensant ainsi les pertes subies en août. Aussi, plus de gens ont travaillé dans le secteur du commerce de gros et de détail en septembre, alors que l’emploi a diminué dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs. Les emplois sont demeurés stables dans le secteur de la construction et ceux liés à l’immobilier ont un peu fléchi.

Taux de chômage provinciaux
(en pourcentage, en ordre ascendant)
Province Septembre Août
Colombie-Britannique 4,9 5,1
Manitoba 5,5 4,9
Ontario 5,6 5,7
Québec 6,0 6,1
Saskatchewan 6,2 6,4
Nouveau-Brunswick 7,8 7,8
Alberta 7,9 8,1
Nouvelle-Écosse 9,0 8,9
Île-du-Prince-Édouard 9,5 8,8
Terre-Neuve-et-Labrador 15,1 14,7

D’autres détails du rapport canadien

  • Les heures travaillées ont augmenté de 2,4 pour cent d’une année à l’autre, la hausse annuelle la plus importante depuis juin 2012.
  • Le nombre total d’emplois a augmenté d’environ 320 000 au cours des 12 derniers mois, surtout en raison des 289 000 nouveaux emplois à temps plein.
  • Chez les jeunes, le taux de chômage a chuté à 10,3 pour cent, le plus faible enregistré alors que leur taux de participation a diminué. Cela reflétait une augmentation dans le taux de fréquentation d’un établissement d’enseignement qui est à son niveau le plus élevé depuis 2011.

Les ouragans ont nui aux emplois aux États-Unis

Pour la première fois depuis 2010, le nombre d’employés salariés aux États-Unis a chuté en septembre. Le nombre d’emplois non agricoles a chuté de 33 000 alors que le taux de chômage a diminué de deux dixièmes de point pour se situer à 4,2 pour cent, un record de 16 ans, et les hausses salariales ont accéléré. Cette inconsistance apparente est le résultat de sondages séparés utilisés pour déterminer chacun de ces nombres. De plus, les ouragans Harvey et Irma ont empêché 1,47 million de personnes d’aller travailler, la pire situation depuis janvier 1996. Généralement, les travailleurs rémunérés à l’heure ne reçoivent pas leur salaire s’ils ne se présentent pas au travail, sans égard à la raison.

Le département américain du Travail laisse entendre que les ouragans ont eu un effet net de réduire le nombre d’emplois en septembre, bien qu’il n’y ait « pas eu d’effet perceptible » sur le taux de chômage national qui, à 4,2 pour cent, est le plus faible depuis février 2001. Le U-6, ou le taux de sous-emploi, a chuté à 8,3 pour cent alors qu’il affichait 8,6 pour cent; cette mesure inclut ceux qui travaillent à temps partiel involontairement et ceux qui veulent un emploi, mais ne recherchent pas activement.

Des marchés de l’emploi très restreints ont fait augmenter le salaire horaire moyen de 0,5 pour cent d’un mois à l’autre, faisant en sorte que la progression d’une année à l’autre se situe à 2,9 pour cent. Une partie de cette augmentation reflète probablement les travailleurs moins bien rémunérés qui n’ont pu se rendre au travail en raison des conditions météorologiques. Il faudra compter plusieurs mois pour que les effets liés aux conditions météorologiques s’effacent.

Aucun élément de ce rapport ne fait changer mon point de vue selon lequel la Réserve fédérale augmentera son taux d’intérêt encore une fois avant la fin de l’année.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
3 Oct

La croissance fulgurante au Canada prend une pause

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
La croissance de 4,5 pour cent du produit intérieur brut (PIB) au cours du deuxième trimestre au Canada a entraîné deux hausses consécutives du taux par la Banque du Canada. Mais aujourd’hui, Statistique Canada a publié des données qui révèlent un ralentissement dans les données mensuelles des industries pour juillet. Au Canada, le PIB est demeuré stable en juillet, mettant fin à une suite de huit hausses consécutives de l’expansion économique. Cette pause correspond à la vision qu’a récemment exprimée la Banque du Canada selon laquelle le rythme impressionnant de croissance qui a prévalu au cours de la dernière année n’est pas durable pour l’avenir.
Le ralentissement de la production du pétrole et de l’automobile et un marché du logement au ralenti sont les freins les plus importants à la croissance en juillet. Les chiffres semblent démontrer que le repli dans le logement est devenu un frein. L’intermédiation du crédit a diminué de un pour cent, la construction résidentielle a reculé de 0,9 pour cent et l’activité des agents immobiliers a ralenti de 1,5 pour cent. Le secteur de la finance et des assurances a enregistré un recul de 0,6 pour cent, soit le plus important depuis avril 2015.
Un ralentissement de 3,7 pour cent comparativement à un an auparavant n’est pas une mauvaise chose et il y a beaucoup d’espace pour que l’économie continue de croître à un taux supérieur à son potentiel. Il demeure probable que l’économie croisse à un taux vigoureux de 2,5 pour cent au cours du troisième trimestre dont les données seront d’ailleurs publiées le vendredi 1er décembre, au moment où nous verrons également le rapport de novembre sur l’emploi.
Les autorités monétaires demeureront prudentes en raison des préoccupations constantes encourant la vigueur du dollar canadien, des risques liés aux renégociations de l’ALÉNA et du taux d’inflation qui demeure sous la cible. De plus, la politique commerciale américaine devient plus agressive que jamais, comme en témoignent les droits importants imposés à Bombardier qui ont eu un effet d’onde de choc sur toute l’industrie canadienne. Avec le tarif assommeur de 219 pour cent sur les jets de la CSeries de Bombardier, le secrétaire au commerce américain Wilbur Ross a décrété une augmentation de 48 pour cent par rapport aux mesures antidumping et compensatoires imposées par le département du commerce en 2016. Cela s’est produit dans la foulée d’une étude qui a révélé une montée de 26 pour cent dans les mesures prises par les États-Unis contre des partenaires du G20 au cours du premier semestre de cette année comparativement à la même période en 2016, selon une Global Trade Alert du Center for Economic Policy Research. L’industrie canadienne du bois d’œuvre goûte à cette médecine punitive depuis des mois. Les mesures commerciales des États-Unis créent de l’incertitude dans le secteur manufacturier, y compris auprès des industries qui fournissent des matières premières. La mesure agressive menace d’interrompre les processus manufacturiers bien intégrés entre le Canada et les États, particulièrement dans des industries comme l’acier et l’aluminium et le raffinage de l’aluminium est susceptible de subir des dommages collatéraux découlant des pourparlers commerciaux.

Le rapport d’aujourd’hui contient le dernier ensemble de données sur le PIB avant la prochaine décision de la Banque du Canada sur le taux d’intérêt qui aura lieu le 25 octobre. Le gouverneur Stephen Poloz a affirmé plus tôt cette semaine que les décideurs procéderaient de manière « prudente » alors qu’on évalue actuellement l’incidence des deux augmentations du taux d’intérêt.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca