15 Nov

Le logement n’est plus un élément de premier plan de la croissance canadienne

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
En réaction à des préoccupations liées aux dettes des ménages qui atteignent un niveau record, divers paliers de gouvernement et des organismes de réglementation canadiens ont introduit des mesures de manière répétitive, depuis 2008, afin de ralentir le logement. N’oubliez pas qu’il y a un large éventail de ménages canadiens dont les capacités financières sont dépassées et ils ont la plus grosse partie de l’attention. Seulement cette semaine, Evan Siddall, le premier dirigeant de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a exprimé son inquiétude en déclarant que « quelque 27 % des emprunteurs qui ont conclu des prêts hypothécaires à faible ratio en 2016 ont un ratio prêt-revenu de plus de 450 %, à la hausse de 19 % comparativement à 2014. » « De plus, la tendance vers les périodes d’amortissement plus longues dans cet espace inquiète également la SCHL. » La portion de prêts hypothécaires à faible ratio avec une période d’amortissement de 30 ans est passée de 52 % en 2014 à 63 % en 2016.
Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a annoncé des mesures à suivre afin de réduire les risques dans le cadre de prêts hypothécaires non assurés. M. Siddall a souligné que ces mesures s’appliquent uniquement aux institutions financières assujetties à la réglementation fédérale. Il est préoccupé par les niveaux d’activités hypothécaires plus risquées non réglementées par le gouvernement fédéral qui sont à la hausse.
Les mesures introduites par le gouvernement fédéral en octobre de l’an dernier visant à resserrer les critères d’admissibilité des prêts assurés, plus particulièrement les simulations de crise au taux hypothécaire publié de 5 ans imposées aux demandeurs plutôt que le taux contractuel, ont ralenti les volumes de prêts hypothécaires assurés de 25 %, ce qui correspond aux attentes de la SCHL. Les prix de vente moyens des propriétés ont aussi chuté proportionnellement.
Mais avec tant d’attention portée à l’emprunteur imprudent, j’estime qu’il est important de noter que la grande majorité des Canadiennes et des Canadiens gèrent leurs finances de manière responsable. Par exemple, à peu près 40 % des propriétaires de maison ne détiennent pas de prêt hypothécaire et un tiers des ménages n’a aucune dette.  Un autre 25 % des ménages a des dettes de moins de 25 000 $; donc, 58 % des ménages canadiens sont presque dépourvus de dettes. De plus, les taux de défaillance sur les prêts hypothécaires sont extrêmement faibles. Aussi, les deux tiers des prêts hypothécaires existants sont à taux fixe, ce qui atténue le risque d’une augmentation des taux hypothécaires à court terme.
Voici donc où nous en sommes, dans la période précédant la mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui aura lieu le 1er janvier 2018 et qui exigeront que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui sera de 200 points de base au-dessus du taux contractuel. Il était généralement prévu que les ventes de maisons bondissent avant la fin de l’année, c’est-à-dire avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles, et c’est ce qui s’est produit. Malgré tout, l’activité demeure de beaucoup sous les sommets enregistrés plus tôt cette année et, pour le sixième mois consécutif, les prix continuent de chuter dans le Grand Toronto. En fait, les ventes nationales des maisons ont chuté de 8,6 % d’une année à l’autre en octobre, ceci étant surtout attribuable à l’imposant recul de 18,4 % en Ontario (voir le tableau ci-dessous).
Les prix des maisons unifamiliales à Toronto ont chuté de 10,7 % au cours des six derniers mois se terminant le 31 octobre (voir le tableau ci-dessous). Les prix des copropriétés dans le Grand Toronto s’en sont mieux tirés, à la hausse de 2,6 % depuis la fin avril, mais la hausse est minuscule en comparaison des gains effectués par rapport aux prix enlevants retrouvés avant la mesure du « plan pour le logement équitable » qui a introduit, entre autres, l’imposition d’une taxe de 15 % sur les achats de maisons faits par des étrangers non résidents.
Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles ont augmenté de 0,9 % à l’échelle nationale de septembre à octobre, la troisième hausse mensuelle de ce type, mais sont demeurées à presque 11 % sous le record établi en mars. Les ventes d’octobre ont affiché une hausse par rapport à celles du mois précédent dans environ la moitié des marchés locaux, surtout dans le Grand Toronto et la vallée du Fraser, ainsi que dans un certain nombre de marchés du logement de la région du Grand Golden Horseshoe.
Sur une base d’une année à l’autre, les ventes ont chuté de 4,3 % le mois dernier, prolongeant à sept mois consécutifs la période de chutes d’une année à l’autre. Les ventes ont connu une baisse par rapport à l’an dernier dans un peu plus de la moitié de tous les marchés locaux, les grands meneurs étant le Grand Toronto et les villes avoisinantes.
« Les nouveaux règlements hypothécaires signifient qu’à compter du 1er janvier, tous les acheteurs qui feront une nouvelle demande de prêt hypothécaire devront se soumettre à une simulation de crise pour avoir droit à du financement hypothécaire », explique Andrew Peck, président de l’ACI. « Cela incitera probablement certains acheteurs à passer à l’action avant l’entrée en vigueur de la simulation de crise, surtout dans les marchés canadiens où les prix sont plus élevés. »
« Les ventes à l’échelle nationale sont sur un élan positif à l’approche de la fin de l’année », indique Gregory Klump, l’économiste en chef de l’ACI. « Nous verrons bien si cet élan saura survivre à l’entrée en vigueur, à compter du 1er janvier, de la simulation de crise annoncée dernièrement. La simulation de crise est conçue pour ralentir la croissance de la dette hypothécaire. Si elle fonctionne comme prévu, la croissance économique canadienne pourrait connaître un ralentissement plus marqué que prévu à l’heure actuelle. »

Des marchés équilibrés, mais une diminution des nouvelles inscriptions

Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché un léger recul de 0,8 % en octobre après un bond de plus de 5 % en septembre. Le résultat à l’échelle nationale provient surtout de la chute du nombre de nouvelles maisons à vendre à London-St. Thomas, à Calgary et dans le Grand Vancouver.
Les ventes ayant grimpé légèrement et les nouvelles inscriptions ayant diminué quelque peu, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est passé à 56,7 % en octobre, une hausse comparativement aux 55,7 % de septembre. On parle d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur. Selon le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions, les marchés du logement à Toronto et à Vancouver demeurent équilibrés. Comme le démontrent les chartes ci-dessous, le marché de Toronto a changé radicalement et n’est plus un marché de vendeur depuis l’imposition des mesures sur le logement, en avril.
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure de l’équilibre entre les nouveaux logements offerts et la demande, et elle représente une période qui serait nécessaire pour liquider les stocks actuels de maisons invendues au taux de vente actuel. On comptait 5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin octobre, comme c’était le cas les deux mois précédents, ce qui correspond largement à la moyenne à long terme pour cette mesure.
Dans la région du Grand Golden Horseshoe, y compris Toronto et ses environs, le nombre de mois d’inventaire s’établissait à 2,5, une forte hausse par rapport au creux record de 0,8 mois en février et en mars. Cet inventaire reste toutefois en deçà de la moyenne à long terme de 3,1 mois pour la région.

Diminution de la hausse des prix à l’échelle nationale 
L’appréciation des prix a continué de s’atténuer d’une année à l’autre. L’IPP MLS®global et composé a augmenté de 9,7 % d’une année à l’autre en octobre 2017, ce qui représente un ralentissement plus marqué des gains enregistrés sur un an depuis avril, et la plus faible hausse depuis mars 2016. Le ralentissement de la hausse des prix reflète surtout l’assouplissement des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice. L’appréciation des prix a été plus marquée dans les appartements et plus faible dans les maisons unifamiliales de référence, ce qui poursuit la tendance observée depuis mai 2017.
En octobre, les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre (+19,7 %), suivis des maisons en rangée (+13,2 %), des maisons unifamiliales à un étage (+6,3 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+5,8 %). L’appréciation des prix des maisons unifamiliales a été à son niveau le plus faible depuis mars 2015.
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) est le meilleur moyen d’évaluer les tendances des prix, puisque la moyenne des prix est sujette à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Nov

Les augmentations salariales s’accélèrent et le Canada affiche un autre rapport extraordinaire sur les emplois en octobre

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le ralentissement prévu dans le marché du travail ne s’est pas matérialisé en octobre, les emplois à temps plein ayant explosé et les hausses salariales s’étant accélérées. Le nombre total d’emplois a augmenté de 35 000 le mois dernier et le taux de chômage a aussi augmenté d’un cran pour s’établir à 6,3 %. Quant au taux de participation au marché du travail, il a augmenté un peu pour se fixer à 65,7 %, étant de beaucoup inférieur à celui qui prévaut aux États-Unis. Le nombre d’emplois à temps plein a augmenté de 88 700, alors que les emplois à temps partiel ont chuté de 53 400, ce qui démontre une forte amélioration de la qualité de la création nette de nouveaux emplois. Le Canada a ajouté 201 000 emplois à temps plein seulement au cours des deux derniers mois, la performance sur deux mois la plus vigoureuse jamais enregistrée. Ce rapport risque d’inciter la Banque du Canada à reconsidérer son point de vue selon lequel il reste une marge importante de ressources inutilisées dans le marché du travail canadien.

Un autre signe de croissance extraordinaire a été le gain de 2,7 % d’une année à l’autre du total des heures travaillées et des salaires horaires des employés permanents qui ont augmenté de pas moins de 2,4 % le mois dernier, la croissance salariale annuelle la plus forte depuis avril 2016. Le taux de chômage a démontré une tendance à la baisse au cours de la dernière année, chutant de 0,7 point de pourcentage. Alors que le taux de chômage global était de 6,3 % le mois dernier, le taux de sans-emploi des travailleurs d’âge très actif, ceux qui sont âgés de 25 à 54 ans, était plus faible, s’établissait à 5,1 % pour les femmes et 5,6 % pour les hommes. Les hommes ont été davantage touchés, tant aux États-Unis qu’au Canada, car la majorité de la restructuration des emplois s’est effectuée dans des industries à prédominance masculine, comme la fabrication lourde (et la construction aux États-Unis) et la plus grande partie de la croissance s’est effectuée dans le secteur des services dominés par les femmes, comme les services liés aux soins de santé.

Au Canada, le nombre d’emplois a augmenté dans plusieurs industries, particulièrement celle des « autres services » (ce qui comprend des services comme ceux qui sont liés aux groupes de citoyens et aux organisations professionnelles, ainsi qu’aux services personnels et de blanchisserie), affichant une hausse de 21 000 emplois. Les emplois du secteur de la construction ont augmenté de 18 000 en octobre, mais ils sont demeurés pratiquement inchangés d’une année à l’autre. Les secteurs les plus vigoureux ont également été ceux de l’information, de la culture et des loisirs, ainsi que de l’agriculture. L’emploi a connu un recul dans les secteurs du commerce de gros et de détail.

Selon Statistique Canada, la croissance du nombre d’emplois la plus importante a été enregistrée au Québec, suivi de l’Alberta, du Manitoba, de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nouveau-Brunswick. Simultanément, la Saskatchewan a connu un déclin. Les taux de chômage par province sont dans le tableau ci-dessous.

Taux de chômage provinciaux
(en pourcentage, en ordre ascendant)
Province Octobre Septembre
Colombie-Britannique 4,9 4,9
Manitoba 5,2 5,5
Ontario 5,9 5,6
Saskatchewan 5,9 6,2
Québec 6,1 6,0
Nouveau-Brunswick 7,8 7,8
Alberta 7,8 7,9
Nouvelle-Écosse 8,7 9,0
Île-du-Prince-Édouard 10,3 9,5
Terre-Neuve-et-Labrador 14,5 15,1

Données sur les emplois en octobre aux États-Unis.

Les employeurs américains ont ajouté 261 000 emplois en octobre et le taux de chômage a chuté à 4,1 % selon les données publiées ce matin par le Département du travail. De plus, les gains horaires moyens ont augmenté de 2,4 % comparativement à un an plus tôt. La hausse du nombre d’emplois enregistrée le mois dernier marque le 85e mois consécutif de croissance aux États-Unis, la série la plus longue enregistrée, alors que l’économie s’est redressée à la suite du ralentissement dû aux ouragans de septembre.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
2 Nov

Jour de décision à la Fed

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les décideurs de la banque centrale américaine ont convenu de maintenir la fourchette cible du taux des fonds fédéraux (l’équivalent du taux de financement à un jour de la Banque du Canada) qui se situe entre 1 et 1,25 %, reconnaissant que l’orientation de la politique monétaire demeure accommodante. Cette position permettra aux marchés de l’emploi aux États-Unis, qui sont déjà très près du plein emploi, de continuer de s’améliorer et de faire revenir l’inflation, laquelle est sous la cible, pour s’établir à un niveau soutenu de 2 pour cent.
Contrairement à la Banque du Canada, dont l’objectif unique est une inflation se situant à 2 pour cent, la Réserve fédérale américaine a deux objectifs : maximiser l’emploi et une inflation qui se situe à 2 pour cent. Des données historiques suggèrent que ces deux objectifs sont habituellement contradictoires, car plus le niveau de l’emploi est élevé, plus le niveau de l’inflation l’est également; la Fed est donc engagée dans un exercice d’équilibriste. Dans l’histoire récente, cependant, l’inflation est demeurée beaucoup inférieure à la cible malgré la solide performance du marché de l’emploi aux États-Unis. Il en est de même au Canada. L’inflation des prix des biens et services a été contenue par les innovations technologiques, la productivité accrue et la concurrence mondiale. L’inflation des salaires est également plutôt faible, particulièrement au Canada. De plus, les attentes d’inflation sont bien ancrées à de faibles niveaux. Par conséquent, l’économie a pu s’approcher davantage du plein emploi que dans le passé sans déclencher d’inflation, ce qui est une bonne nouvelle.
Le comité responsable de l’établissement des politiques « s’attend à ce que les conditions économiques évoluent d’une façon qui justifiera des augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux; le taux des fonds fédéraux demeurera probablement, pour quelque temps, sous les niveaux qui devraient prédominer à plus long terme. Le parcours réel que suivra le taux des fonds fédéraux dépendra toutefois des perspectives économiques en fonction des nouvelles données ».
D’autres hausses de taux sont donc à prévoir, mais ces derniers augmenteront graduellement. De plus, la Réserve fédérale continue de détendre son assouplissement quantitatif en vendant des obligations de son portefeuille. Ce « programme de normalisation du bilan » a été amorcé en octobre 2017 et est « en cours ».
Les marchés financiers interprètent la déclaration de la Fed comme étant une indication selon laquelle la hausse de décembre est en voie de se réaliser, car la Fed a reconnu que l’économie est vigoureuse malgré les ouragans, et puisque le marché de l’emploi a continué de se renforcer, elle s’attend à ce que l’inflation augmente graduellement. Une augmentation du taux d’intérêt en décembre serait la troisième décision de ce type cette année. La Fed a augmenté le taux d’intérêt quatre fois depuis la fin 2015, toutes ces hausses étant survenues lors de réunions suivies d’une conférence de presse, ce qui se produit à toutes les deux rencontres. Une conférence de presse est prévue pour décembre.

Nouvelle présidence à la Réserve fédérale
L’annonce du président Donald Trump concernant la personne qui occupera le siège de la présidence suscite énormément d’intérêt et cette annonce est censée être faite aujourd’hui. Selon de nombreux organes de presse, le choix du président pencherait vers le gouverneur de la Réserve fédérale Jerome « Jay » Powell, bien qu’il ait considéré d’autres candidatures, y compris celle de la titulaire actuelle Janet Yellen qu’il a qualifiée d’« excellente ».
M. Powell, un républicain et ancien trésorier officiel, a soutenu la politique de hausses du taux graduelles de Mme Yellen, tout en réclamant un modeste retour à la réglementation financière d’après-crise. En plus de 40 votes du FOMC depuis qu’il est devenu gouverneur en 2012, y compris celui de cette réunion, il n’a jamais fait dissidence.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca