17 Jan

La Banque du Canada hausse son taux prudemment

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme on s’y attendait grandement, la Banque du Canada a annoncé ce matin qu’elle haussait son taux d’intérêt d’un autre quart de point, tout en indiquant que plusieurs hausses sont encore à prévoir. Selon le gouverneur Stephen Poloz, le « gros nuage » qui flotte sur l’économie canadienne est l’incertitude liée à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et il recommande de garder à l’esprit qu’il faudra un certain temps avant que les taux d’intérêt retournent à des niveaux normaux, car certaines stimulations monétaires demeurent justifiées.
La Banque du Canada a augmenté le taux cible de financement à un jour à 1,25 %, son niveau le plus élevé depuis la crise financière mondiale, marquant la troisième hausse du taux depuis juillet. La décision a été prise dans la foulée d’un resserrement inattendu du marché de l’emploi et d’une forte confiance des entreprises et des investissements. L’économie canadienne se heurte à des contraintes de capacité alors que le taux de chômage a chuté à son niveau le plus faible en plus de 40 ans.
L’inflation s’approche de la cible de 2,0 % et les taux de salaire augmentent, mais à un rythme relativement modéré.
Les exportations ont été plus faibles que prévu. L’incertitude liée à l’ALENA « pèse énormément » sur les perspectives économiques du Canada alors que les ajustements transfrontières de la production automobile sont déjà commencés.
Les dépenses de consommation et de logement ralentiront en raison des taux d’intérêt plus élevés et des nouvelles lignes directrices portant sur les prêts hypothécaires. Selon le Rapport sur la politique monétaire (RPM), « la croissance du crédit aux ménages a quelque peu ralenti depuis le premier semestre de 2017, même si certains foyers ont vraisemblablement devancé leurs emprunts en prévision de l’entrée en vigueur de la nouvelle ligne directrice B-20 du Bureau du surintendant des institutions financières sur la souscription des prêts hypothécaires. Ce ralentissement cadre avec l’accroissement des coûts d’emprunt découlant des deux augmentations du taux directeur opérées en 2017. » Les ventes de maisons ont considérablement augmenté au cours du quatrième trimestre, avant le resserrement des règles hypothécaires du BSIF mises en œuvre au début de l’année.
Le RPM poursuit en faisant remarquer que la Banque « anticipe maintenant un niveau à peu près stable de l’investissement résidentiel pendant la période de projection. Elle s’attend à ce que le rythme de formation de nouveaux ménages génère une forte activité dans le marché du logement, en particulier dans le Grand Toronto, où l’offre de nouveaux logements n’a pas suivi le rythme de la demande. Toutefois, les hausses de taux d’intérêt, ainsi que les mesures macroprudentielles et les mesures concernant le logement, pèseront vraisemblablement sur l’expansion de l’investissement résidentiel, car certains acheteurs potentiels sont susceptibles de contracter un plus petit prêt hypothécaire ou de reporter leur achat. »
Les taux d’intérêt plus élevés feront en sorte que le coût du service de la dette augmentera, ce qui freinera la croissance de la consommation, particulièrement des biens durables, lesquels ont été des facteurs déterminants dans les dépenses au cours des derniers trimestres. « Les hauts niveaux d’endettement des ménages sont susceptibles d’amplifier l’effet des taux d’intérêt plus élevés sur la consommation, puisque le coût supérieur du service de la dette risque davantage d’imposer des contraintes à certains emprunteurs et de les forcer à modérer leurs dépenses. »
Alors que le cours de référence mondial des prix du pétrole a augmenté pendant le dernier trimestre, les prix du pétrole canadien sont demeurés stables. Les contraintes de transport auxquelles sont confrontés les producteurs de pétrole canadiens ont maintenu le prix du Western Canada Select, le laissant juste au-dessous des niveaux d’octobre. Les producteurs de pétrole canadiens ont de la difficulté à pénétrer le marché américain et, sans pipelines est-ouest, ils ne peuvent exporter le pétrole à l’extérieur des États-Unis. Cela a un effet négatif sur l’économie canadienne depuis longtemps.
Les marchés s’attendent à ce qu’il y ait trois hausses de taux cette année, situant le taux de financement à un jour à 1,75 % d’ici la fin de l’année. Ce niveau est considérablement sous l’estimation de la Banque du Canada de ce que l’on appelle le taux de financement à un jour neutre, qui est défini comme étant « le taux d’intérêt réel compatible avec un niveau de production correspondant au niveau potentiel (environ 1,6 %) et un taux d’inflation égal à la cible de 2 %. » Au Canada, le taux neutre se situerait entre 2,5 % et 3,5 %. Le besoin d’une politique monétaire accommodante continue à pleine capacité suggère que les décideurs ne prévoient pas un retour au taux neutre de sitôt.
Vous trouverez les prévisions révisées de la Banque quant à l’inflation et au PIB réel dans le tableau ci-dessous. Les chiffres entre parenthèses proviennent de la projection du Rapport sur la politique monétaire d’octobre. Les données du RPM d’aujourd’hui prévoient que l’inflation sera à la hausse alors que la croissance économique ralentira comparativement au rythme effréné de 2017 (3,0 %) pour atteindre des niveaux qui correspondent mieux au potentiel à long terme (de 1,7 % à 1,8 %).
Les prochaines décisions de la Banque du Canada continueront d’être dépendantes des données. La prochaine annonce concernant sa politique aura lieu le 7 mars.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Jan

Les ventes de maisons ont bondi en décembre, avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles hypothécaires

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
La mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui s’est effectuée le 1er janvier exige que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui est de 200 points de base au-dessus du taux contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale. C’est sans surprise que les ventes de propriétés ont augmenté en novembre et en décembre, avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles. L’activité est toutefois demeurée sous les niveaux élevés atteints plus tôt en 2017 et les prix ont continué de chuter dans le Grand Toronto et dans Oakville-Milton, en Ontario, pour le huitième mois consécutif. Les prix ont également connu un recul au cours du mois dernier à Calgary, Regina et Saskatoon, les villes qui ont subi les effets de la chute des prix du pétrole et d’autres produits de base qui a débuté au milieu de 2014.

Hausse des taux hypothécaires
Depuis la publication des données de fin d’année exceptionnellement élevées sur l’emploi au Canada le 5 janvier, on s’attend, dans une très large mesure, que la Banque du Canada augmente le taux cible de financement à un jour de 25 points de base ce mercredi, pour le fixer à 1,25 pour cent. En fait, les taux du marché ont déjà été rehaussés en réaction à cette attente. La Banque Royale a été la première à augmenter son taux hypothécaire fixe sur 5 ans affiché à 5,14 pour cent jeudi dernier, à la hausse comparativement à 4,99 pour cent. D’autres banques ont rapidement emboîté le pas.
Auparavant, une hausse du taux affiché n’avait que peu de conséquences parce que les taux contractuels des emprunteurs étaient généralement plus faibles. Cependant, les règles gouvernementales mises en place en octobre 2016 obligent maintenant les emprunteurs dont la mise de fonds initiale est inférieure à 20 pour cent à être admissibles au taux affiché. Et les nouvelles règles du BSIF en vigueur cette année exigent maintenant que même ceux qui ont une mise de fonds initiale supérieure à 20 pour cent soient admissibles à un taux de 200 points de base au-dessus du taux hypothécaire contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale.
Depuis quatre ans, le taux hypothécaire fixe sur cinq ans affiché n’a pas dépassé 5 pour cent. Et depuis près de dix ans, les acheteurs de maison n’avaient pas à être admissibles à des taux hypothécaires contractuels aussi élevés, alors que les règles gouvernementales sur les simulations de crise n’existaient pas. Il y a dix ans, les prix des maisons dans les principales villes du Canada étaient nettement inférieurs. En fait, comme le démontre le tableau ci-dessous, les prix des maisons dans la région du Grand Vancouver, la vallée du Fraser et le Lower Mainland de la Colombie-Britannique ont augmenté de presque 80 pour cent seulement au cours des cinq dernières années. Dans le Grand Toronto, les prix des maisons ont grimpé de plus de 60 pour cent au cours de la même période. Ces augmentations de prix ont éclipsé les augmentations des revenus par une marge énorme. De toute évidence, l’abordabilité du logement a dégringolé et la combinaison du resserrement des règles et de la hausse des taux d’intérêt freinera sans aucun doute les ventes de propriétés.
Il s’agit d’un facteur qui pourrait réduire la probabilité que la Banque du Canada augmente son taux cette semaine. Un autre facteur est l’échec possible des négociations de l’ALENA, une menace aux deux tiers des exportations du Canada. De plus, l’inflation demeure basse et les hausses salariales sont encore plutôt modestes, bien qu’elles s’améliorent.
Par conséquent, la probabilité que la Banque du Canada augmente son taux cette semaine n’est pas incontestable. 
Les taux d’intérêt du marché américain ont augmenté considérablement cette année et de nombreux négociateurs d’obligations prévoient maintenant la fin d’un marché haussier à long terme, alors que l’économie américaine s’approche du plein emploi que les stimulants fiscaux (les récentes réductions d’impôt) amplifieront le déficit budgétaire fédéral.

Augmentation des ventes de maisons en décembre
L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a déclaré aujourd’hui que les ventes résidentielles réalisées à l’échelle nationale ont grimpé de 4,5 % de novembre à décembre, ce qui représente une hausse mensuelle pour un cinquième mois consécutif. En décembre, l’activité était à la hausse dans près de 60 % des marchés locaux, et plus particulièrement dans le Grand Toronto, à Edmonton, à Calgary, dans la vallée du Fraser, sur l’île de Vancouver, à Hamilton-Burlington et à Winnipeg.
Même si l’activité est demeurée en deçà des niveaux de l’an dernier à pareille date dans le Grand Toronto, des gains imposants réalisés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, sur l’île de Vancouver, ainsi qu’à Calgary, Edmonton, Ottawa et Montréal ont plus que compensé la baisse enregistrée.

Envolée de nouvelles inscriptions 
De nombreux vendeurs ont décidé d’inscrire leur propriété avant l’application des changements aux règles hypothécaires. Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 3,3 % en décembre. Comme en novembre, la hausse à l’échelle nationale découle d’une forte augmentation du nombre de maisons à vendre dans le Grand Toronto. Les ventes et les nouvelles inscriptions affichent des hausses depuis le mois d’août. Cela s’est traduit par un ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions qui se maintient depuis aux alentours de 55 % à un peu moins de 60 %.
On parle d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur. Cela dit, la fourchette d’équilibre peut varier d’un marché local à l’autre.
Le degré auquel l’équilibre du marché actuel est au-dessus ou en dessous de sa moyenne à long terme et la durée de ces périodes constituent une manière plus sophistiquée d’évaluer si les conditions locales favorisent l’acheteur ou le propriétaire-vendeur. Les mesures de l’équilibre du marché qui se situent à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme indiquent généralement un équilibre du marché. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, plus des deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en décembre 2017.
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le nombre de mois qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel.
On comptait 4,5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de décembre 2017. Cette mesure a connu une baisse graduelle dans la foulée de la hausse mensuelle des ventes qui s’est amorcée l’été dernier.
Le nombre de mois d’inventaire dans le Grand Golden Horseshoe (2,1 mois) a affiché une forte hausse par rapport au creux record enregistré en mars 2017 (0,9 mois). Malgré cela, les données de décembre témoignent d’un mois d’inventaire qui s’est tenu en deçà de la moyenne à long terme pour la région (3,1 mois) et qui a atteint son point le plus bas en sept mois.

Assouplissement de la pression sur les prix 
L’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS® global et composé a augmenté de 9,1 % d’une année à l’autre en décembre 2017, affichant une poursuite du ralentissement dans les hausses d’une année à l’autre qui a commencé au printemps de l’année dernière; il s’agit de la plus faible augmentation depuis février 2016. Le ralentissement de la croissance des prix s’explique largement par un recul des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, surtout en ce qui concerne les maisons unifamiliales. Sur une base globale, seule la hausse du prix des maisons unifamiliales a ralenti d’une année à l’autre. À titre comparatif, la croissance des prix d’une année à l’autre s’est accélérée pour les maisons en rangée et les appartements.
Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en décembre (+20,5 %), suivis des maisons en rangée (+13 %), des maisons unifamiliales à un étage (+5,5 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+4,5 %).

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
5 Jan

Un rapport sur les emplois vigoureux pour décembre couronne une année record

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
L’Enquête sur la population active de décembre tant attendue qui a été publiée ce matin par Statistique Canada a surpassé toutes les prévisions en battant des records établis depuis de nombreuses années. Le taux de chômage du Canada a chuté à 5,7 % en décembre, son niveau le plus faible en plus de 40 ans, renforçant ainsi les perspectives d’une hausse du taux d’intérêt de la Banque du Canada peut-être aussi tôt que ce mois-ci. Le nombre d’emplois a augmenté de 78 600, établissant la hausse du nombre d’emplois à 422 500 cette année, la hausse annuelle la plus importante depuis 2002. Bien que la plupart des emplois en décembre étaient à temps partiel, presque tous les emplois nets créés en 2017 étaient dans le travail à temps plein (+394 000 ou +2,7 %).

Depuis septembre, le pays a ajouté 193 400 emplois, la hausse sur trois mois la plus importante depuis que l’on tient des registres, soit en 1976. Les rendements des obligations canadiennes et la valeur de la devise ont augmenté considérablement dans le sillage de ces données. Le huard a atteint plus de 80,50 cents US. Selon Bloomberg Newsles probabilités que la Banque du Canada hausse le taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion qui aura lieu le 17 janvier ont grimpé à 70 %, alors qu’elles étaient à 40 % hier, selon les échanges sur le marché des swaps.

Les hausses les plus fortes de l’emploi en décembre ont été observées au Québec et en Alberta. Après trois mois de peu de variation, 25 000 personnes de plus étaient en emploi dans le secteur de la finance, des assurances, de l’immobilier et de la location en décembre. Pour l’ensemble de l’année, le nombre d’emplois a augmenté de 3,5 % dans le secteur des biens et de 2,0 % dans le secteur des services.

Le nombre d’heures effectivement travaillées en décembre a été de 3,1 % au-dessus des niveaux de l’année précédente, le niveau le plus rapide depuis 2010. De plus, les nouvelles données démontrent que les salaires se sont finalement accélérés après avoir été stagnants pendant la plus grande partie de 2017. Les augmentations salariales des employés permanents ont augmenté de 2,9 % d’une année à l’autre, comparativement à 2,7 % le mois dernier, un autre indicateur suivi de près par la Banque du Canada.

Un rapport sur les emplois modeste aux É.-U. pour décembre

Les données sur les emplois non agricoles aux États-Unis ont également été publiées ce matin. Les employeurs américains ont ajouté 148 000 emplois le mois dernier, alors que le taux de chômage est demeuré stable à 4,1 %. L’augmentation enregistrée en décembre a été inférieure aux 190 000 emplois prévus. Le marché de l’emploi est à pleine capacité ou presque en raison de la persistance d’un taux de chômage faible, ce qui est susceptible de limiter les gains d’emplois. Décembre est le 87e mois consécutif où on constate une croissance des emplois, la série la plus longue jamais enregistrée qui correspond manifestement aux attentes selon lesquelles la Réserve fédérale continuera de hausser ses taux d’intérêt cette année.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca