22 Mar

On s’attendait à une position plus ferme de la part de la Banque centrale américaine

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Publié par: Robert Perrier

Le Federal Open Market Committee (FOMC) s’est réuni cette semaine, pour la première fois sous la présidence de Jerome Powell. Par décision unanime, le comité a augmenté la fourchette cible du taux des fonds fédéraux de 25 points de base, ce dernier passant ainsi de 1,5 % à 1,75 %. Contrairement à la Banque du Canada, laquelle a comme seul objectif de cibler l’inflation à un taux approximatif de 2 %, la Réserve fédérale a un double mandat statutaire qui consiste à favoriser la stabilité des prix et l’emploi maximal.

Aux États-Unis, les conditions d’emploi demeurent vigoureuses et l’économie continue de croître à un rythme modéré. L’inflation demeure sous la cible de la Banque malgré le déclin rapide du chômage qui se situe à 4,1 %. Le taux de croissance des dépenses des ménages et des investissements fixes des entreprises a ralenti comparativement à leur rythme effréné du quatrième trimestre.

Quant aux prévisions trimestrielles de la Fed en ce qui concerne les conditions économiques et financières, les décideurs étaient divisés quant à leur perspective du taux d’intérêt directeur en 2018. Sept dirigeants ont projeté qu’au moins quatre hausses d’un quart de point seraient appropriées cette année, alors que huit s’attendaient à ce qu’un maximum de trois augmentations soit justifié. Cela va directement à l’encontre des attentes du marché selon lesquelles la Banque du Canada haussera son taux seulement fois cette année et représente une raison importante pour laquelle la valeur du dollar canadien a considérablement chuté par rapport au dollar américain au cours des dernières semaines, bien que le huard ait affiché une tendance à la hausse à la suite de la décision de la Banque centrale qui a entraîné un fort repli du dollar américain.

Les dirigeants de la Banque centrale américaine prévoient un taux des fonds fédéraux de 2,9 % d’ici la fin de 2019, laissant entendre que trois hausses de taux auraient lieu l’an prochain, comparativement à seulement deux en 2019 qui sont survenues dans la dernière ronde de prévisions de décembre. Ils ont prévu que les fonds fédéraux seraient à un taux de 3,4 % en 2020, à la hausse comparativement à 3,1 % en décembre, selon l’estimation médiane.

L’estimation médiane quant à la croissance économique cette année a augmenté à 2,7 %, alors qu’elle se situait à 2,5 % en décembre, indiquant la confiance envers les consommateurs américains malgré la récente faiblesse des ventes au détail. L’estimation de 2019 a augmenté à 2,4 % alors qu’elle était fixée à 2,1 %. On prévoit que la projection de la croissance du PIB pour 2020 se maintiendra à 2,0 %. Les dirigeants de la Réserve fédérale prévoient une croissance cette année et l’année prochaine en raison des réductions d’impôt votées par les Républicains en décembre.

Ces projections sont au-dessus de l’estimation de la Réserve fédérale quant au taux de croissance économique viable à long terme de l’économie américaine qui est de 1,8 %, un chiffre qui cadre à peu près avec l’analyse de la Banque du Canada pour notre pays. La mesure de réduction des impôts a été intégrée dans une économie qui connaissait déjà une pénurie de main-d’œuvre. La Réserve fédérale estime que le niveau non inflationniste de chômage à long terme sera d’environ 4,5 %, c’est-à-dire de beaucoup supérieur à celui d’aujourd’hui qui se situe à 4,1 %, son plus bas niveau depuis près de 20 ans, suggérant que l’inflation est susceptible d’augmenter au cours des prochains mois.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Mar

Le marché du logement du Canada continue de ralentir

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les données publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent un deuxième recul consécutif dans les ventes de maisons dans une grande partie du pays. La hausse des taux hypothécaires et les règles d’admissibilité plus serrées ont durement touché les acheteurs d’une première maison, les ventes ayant été devancées l’année dernière en raison de l’entrée en vigueur des nouvelles règles du BSIF.

En février, les ventes de maisons existantes ont chuté de 6,5 % à l’échelle nationale, poursuivant le déclin amorcé en janvier. Les chiffres des ventes de février ont affiché le total mensuel le plus bas en près de cinq ans. Au cours des deux premiers mois de 2018, les ventes de maisons ont chuté de 19,4 %. Les ventes ont subi un recul dans près des trois quarts des marchés locaux, des chutes mensuelles marquées ayant été constatées dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, de même que leurs environs.

En comparant les ventes d’une année à l’autre, nous constatons que l’activité s’est effondrée de 16,9 % par rapport au sommet du début de 2017 et que les ventes ont atteint leur niveau le plus bas en cinq ans pour les mois de février. Le mois dernier, les ventes ont affiché un recul de 7 % par rapport à la moyenne des mois de février des dix dernières années.

À Toronto, les ventes de maisons existantes ont reculé de près de 35 % comparativement au rythme record atteint en février 2017. Dans la région du Grand Vancouver, les ventes ont chuté de 9 % d’une année à l’autre, soit 14,4 % sous la moyenne des ventes des mois de février au cours des dix dernières années. Un porte-parole de l’ACI a déclaré que « l’élan des ventes à l’amorce du deuxième trimestre risque aussi de s’essouffler en raison de l’incertitude du marché immobilier en Colombie-Britannique, où de nouvelles politiques en matière de logement ont été mises en œuvre à la fin de février. »

Selon les tendances des prix expliquées ci-dessous, le déclin dans les prix, tant à Toronto qu’à Vancouver, semble s’appliquer presque entièrement aux maisons individuelles non attenantes de haut de gamme, alors que la tranche du niveau intermédiaire du marché, surtout des appartements en copropriété et des maisons en rangée, demeure active.

À Ottawa et à Montréal, on a mieux fait que la plupart des autres endroits, les ventes ayant peu changé comparativement à il y a un an. Ailleurs, les ventes à Calgary et à Edmonton ont été inférieures à celles du mois précédent et modestes par rapport à il y a un an. Par contre, la plupart des estimations indiquent un marché faible et relativement stable, ignorant les changements attribuables au BSIF.

D’un mois à l’autre, les trois quarts des marchés du logement ont connu un déclin des ventes, alors que seules deux provinces, l’Î.-P.-É. (+2,98 %) et le N.-B. (+0,79 %) ont enregistré des augmentations. La C.-B. est en tête des reculs, à la baisse de 12,7 % d’un mois à l’autre, alors que la région du Grand Vancouver affiche une baisse de 15,8 % et la vallée du Fraser une chute de 16,3 %. Calgary (-8,6 %), la région du Grand Toronto (-8,2 %) et plusieurs marchés du Grand Golden Horseshoe, dont Hamilton (-12,1 %) et Oakville (-8,8 %) ont également accusé un recul considérable au cours du mois.

Nouvelles inscriptions 
Le nombre de nouvelles inscriptions a grimpé de 8,1 % en février après une chute vertigineuse de plus de 20 % en janvier. Malgré l’augmentation mensuelle en février, les nouvelles inscriptions à l’échelle nationale ont tout de même affiché un résultat inférieur aux niveaux mensuels enregistrés chaque mois de l’année dernière, mis à part janvier. Elles se situaient à 6,4 % en deçà de la moyenne mensuelle sur 10 ans, et à 14,6 % en deçà du sommet atteint en décembre 2017.
Les nouvelles inscriptions étaient en hausse dans près des trois quarts des marchés locaux. Le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, le Grand Toronto, Ottawa et Montréal étaient en tête de l’augmentation mensuelle. Malgré la hausse mensuelle des nouvelles inscriptions, ces marchés demeurent en terrain d’équilibre ou continuent de favoriser les propriétaires-vendeurs.

Les ventes étant en baisse et les nouvelles inscriptions ayant affiché une hausse en février, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 55 % par rapport aux 63,7 % de janvier. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, près des trois quarts de tous les marchés locaux étaient en équilibre en février 2018.

On comptait 5,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de février 2018, soit le niveau le plus élevé en deux ans et demi, qui correspond également à la moyenne à long terme des 5,2 mois.

Les prix des maisons
À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a grimpé de 6,9 % d’une année à l’autre en février, affichant la dixième décélération consécutive dans les gains d’une année à l’autre. Cela a poursuivi la tendance amorcée en avril dernier lorsque la province de l’Ontario a annoncé ses nouvelles mesures en matière de logement qui comportaient une taxe de 15 % imposée aux acheteurs de maisons étrangers qui ne sont pas résidents. Le ralentissement d’une année à l’autre constaté dans la croissance des prix des maisons reflète surtout la tendance qui prévaut dans le marché du Grand Golden Horseshoe. Dans cette région, les prix se sont stabilisés ou ont montré des signes modestes de regain au cours des derniers mois; toutefois, les résultats des comparaisons d’une année à l’autre risquent de continuer à se détériorer en raison de la montée rapide des prix il y a un an.

À l’échelle nationale, les appartements en copropriété ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en février (+20,1 %), suivis des maisons en rangée (+11,8 %), des maisons unifamiliales à un étage (3,5 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+1,0 %).
Dans la région du Grand Toronto, l’IPP MLS composé a augmenté de 3,2 % d’une année à l’autre, ce qui est attribuable à une hausse de 18,8 % des prix des appartements en copropriété d’une année à l’autre et à une croissance de 7,5 % des prix des maisons en rangée. Les prix de maisons unifamiliales non attenantes ont un peu diminué comparativement à ceux de février 2017.

En février, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 10 des 13 marchés suivis par l’IPP MLS® (voir le tableau ci-dessous). Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique, ont continué de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +16,9 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +24,1 % d’une année à l’autre). Les prix des propriétés de référence des maisons ont affiché une hausse d’environ 14 % d’une année à l’autre à Victoria et d’environ 20 % ailleurs sur l’île de Vancouver.
Dans la région du Grand Toronto, les augmentations des prix de référence ont considérablement ralenti, mais demeurent 3,2 % au-dessus des niveaux de l’année précédente. Même si les prix des maisons à Oakville-Milton ont affiché une légère baisse comparativement à l’an passé (-1,9 %), les tendances mensuelles de ces prix ont commencé à montrer des signes de stabilisation ou de légère augmentation au cours des derniers mois.
Les prix des propriétés de référence n’ont pratiquement pas bougé à Calgary d’une année à l’autre (+0,1 %), alors que ceux de Regina et de Saskatoon ont affiché une baisse par rapport à février 2017 (‑4,8 % d’une année à l’autre et -3,8 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,7 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 8,9 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages). Le Grand Montréal a connu une augmentation de 6,1 % d’une année à l’autre (surtout en raison de l’augmentation de 8,8 % des prix des maisons en rangée). Les prix de référence ont augmenté de 5 % dans le Grand Moncton (cela étant surtout attribuable à une augmentation de 6,4 % des prix des maisons unifamiliales à un étage).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété à Toronto et à Vancouver où les acheteurs font face à une offre limitée. En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada demeurera prudente.

Comme la Banque du Canada l’a indiqué la semaine dernière, la croissance du crédit aux ménages a ralenti au cours des derniers mois en raison du ralentissement du crédit hypothécaire résidentiel. L’augmentation des taux d’intérêt risque de créer un effet défavorable relativement aux dépenses de consommation et une politique monétaire plus serrée pourrait faire dérailler une économie déjà fragile. Il ne faudrait pas s’attendre à ce que la Banque du Canada augmente son taux à court terme.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
9 Mar

Le taux de chômage du Canada atteint son plus faible niveau depuis 40 ans

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que le taux de chômage du Canada se situe à son plus faible niveau depuis quarante ans alors que la croissance sur le plan de l’emploi a rebondi, confirmant que le marché du travail est à son plein emploi, ou tout près. Le Canada a ajouté 15 400 nouveaux emplois nets le mois dernier et le taux de chômage a connu une légère baisse pour se situer à 5,8 %, son niveau le plus faible enregistré depuis 1976. Cette situation survient après la perte de 88 000 emplois en janvier. Cependant, les gains reflètent une montée du nombre d’emplois à temps partiel, lesquels ont augmenté de 54 700. Le nombre d’emplois à temps plein a diminué de 39 300, ce qui est un retournement par rapport à ce qui s’est produit en janvier et, pour la première fois en cinq mois, le nombre d’emplois à temps plein a chuté. La plus grande partie de l’augmentation du nombre d’emplois au cours de la dernière année et demie est attribuable aux postes à temps plein, ces derniers ayant bondi de près de 500 000 emplois nets pendant cette période.

La croissance des salaires a décéléré à 3,1 % en février, après avoir atteint 3,3 % le mois précédent, son rythme le plus rapide depuis 2015. Les gains sur le plan des salaires ont été accentués par la hausse du salaire minimum en Ontario, le mois dernier.

L’Ontario a enregistré la chute mensuelle du nombre d’emplois la plus importante en janvier (à la baisse de 50 900) qui s’inscrit dans la foulée de la hausse des salaires. La province a été en tête de la croissance des emplois en février, mais n’a compensé qu’une petite partie des pertes de janvier avec seulement 15 700 nouveaux emplois. L’emploi a également été à la hausse au Nouveau-Brunswick et en  Nouvelle-Écosse, alors qu’il a pris du recul en Saskatchewan et est demeuré plutôt stable en Colombie-Britannique. Il convient de noter qu’en Alberta, le taux de chômage a chuté à 6,7 %, un point et demi de pourcentage de moins que l’année dernière, alors que le taux de participation provincial a un peu ralenti en février.

La majeure partie des gains est attribuable au secteur public (+50 300), bien que le secteur privé ait ajouté 8 400 emplois nets. Ce qui a empêché une augmentation globale du nombre d’emplois a été le recul du nombre de travailleurs autonomes, à la baisse de 43 000 en février après quatre mois d’augmentations nettes.
L’augmentation du mois dernier est surtout due aux industries productrices de services, particulièrement les secteurs des soins de santé et de l’éducation. Le secteur de la fabrication a enregistré une perte de 16 500 travailleurs au cours du mois. Le nombre de personnes travaillant dans le secteur des ressources naturelles a augmenté de 7 600 en février, ce qui représente une croissance de l’emploi de 3,4 % par rapport à 12 mois plus tôt. L’emploi dans ce secteur connaît une tendance à la hausse depuis le deuxième semestre de 2016.

Les secteurs de la finance, des assurances, des services immobiliers et des services de location et de location à bail, qui ont été durement touchés par le ralentissement dans le secteur du logement, ont connu une chute des emplois de 12 000 le mois dernier, n’affichant aucune croissance par rapport à 12 mois plus tôt. 

Les données sur l’emploi publiées aujourd’hui correspondent à la croissance canadienne qui se situe autour de 2,0 %. Le gain net de février de 15 400 emplois est probablement ce à quoi nous pouvons nous attendre en moyenne cette année puisque l’économie atteint presque sa pleine capacité. À 3,1 % en février, la croissance des salaires s’est avérée au dessus de sa moyenne à plus long terme de 2,6 % pour le quatrième mois consécutif. Cela ne déclenchera pas d’avertissements inflationnistes de la part de la banque centrale puisque la Banque du Canada a souligné cette semaine qu’elle estime toujours que la croissance des salaires se situera sous ce qui est normal dans une économie sans ralentissement du marché du travail. Cela laisse croire que la banque maintiendra sa position prudente.

Croissance des emplois aux États-Unis alors que l’augmentation des salaires diminue

Aux États-Unis, les emplois non agricoles ont augmenté de 313 000 en février, comparativement à une attente de gains nets de l’ordre de 200 000. Les gains ont été faits essentiellement dans le secteur privé et ont été révisés à la hausse comparativement aux deux mois précédents, en ajoutant un autre 54 000 emplois. Le taux de chômage est demeuré à 4,1 % pour le cinquième mois d’affilée, alors qu’un nombre grandissant de nouveaux travailleurs se sont joints au marché du travail. Le taux d’activité à la hausse reflétant le retour des travailleurs découragés peut être un facteur qui empêche la hausse des salaires.

La croissance des salaires, qui a affiché une augmentation modeste de 0,2 % d’un mois à l’autre en février, a fléchi à 2,6 % d’une année à l’autre comparativement à un niveau de 2,8 % le mois précédent. Les salaires ont tout de même augmenté à un rythme annualisé de 3,0 % au cours des trois derniers mois. La croissance considérable des salaires a effrayé le marché le mois dernier, mais il semblerait qu’elle ne se fasse plus sentir.

Les données sur les emplois publiées aujourd’hui indiquent que le marché de l’emploi américain demeure vigoureux et qu’il continuera de contribuer à la croissance économique, alors que les chiffres sur les salaires affichent un certain refroidissement à la suite d’un rythme qui a stimulé la turbulence financière le mois dernier, craignant que la Réserve fédérale augmente les taux d’intérêt plus rapidement. Le taux de chômage demeure considérablement sous les estimations de la Fed en ce qui concerne les niveaux viables à long terme.

Le nouveau président de la Réserve fédérale Jerome Powell présidera sa première réunion du Federal Open Market Committee les 20 et 21 mars. La question que les acteurs du marché se posent est à savoir si les dirigeants de la banque centrale maintiendront leurs projections de trois hausses de taux cette année, ou s’ils augmenteront leur perspective à quatre.

Le président Donald Trump a déclaré que la loi sur les baisses d’impôt qu’il a signée en décembre favoriserait la croissance économique et stimulerait les emplois et les salaires. En même temps, ses tarifs sur les importations d’acier et d’aluminium peuvent entraîner l’effet contraire selon l’ampleur de leur mise en œuvre et la façon dont les autres pays répliqueront. Le Canada peut pousser un soupir de soulagement pour le moment puisque Donald Trump a fait un revirement de dernière minute pour exempter des tarifs les partenaires des États-Unis dans l’ALENA. Le président a fait preuve d’un optimisme inhabituel sur le sort de l’ALENA, mais a répété sa menace de résilier l’entente si les pourparlers ne sont pas concluants.

« Aujourd’hui, nous faisons des progrès », a indiqué Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères du Canada, à Toronto, jeudi, selon Bloomberg News. Elle a dit que le Canada poursuivrait jusqu’au moment où « la perspective de ces droits de douane disparaisse totalement et de manière permanente », ajoutant qu’il serait inconcevable d’appliquer des tarifs à un proche allié militaire comme le Canada pour des raisons de sécurité nationale.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Mar

La Banque du Canada est préoccupée par les risques commerciaux

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux aujourd’hui, soulignant que « la situation concernant les politiques commerciales » est une « source d’incertitude importante et croissante pour les perspectives des économies mondiale et canadienne ».

Lorsque la septième ronde de négociations de l’ALENA a débuté à Mexico, le président Trump a largué une bombe, à la fin de la semaine dernière, menaçant d’imposer des droits de 25 % sur les importations d’acier importé et de 10 % sur les importations d’aluminium, et ce, pour des raisons de sécurité nationale. La nouvelle s’est répandue dans le monde et les partenaires commerciaux européens des États-Unis ont annoncé qu’il fallait s’attendre à ce que des mesures de rétorsion soient mises en place rapidement. L’Union européenne a renchéri face à Donald Trump en augmentant les droits sur les produits typiquement américains, en précisant qu’elle imposerait des droits sur des produits comme Harley-Davidson, le bourbon du Kentucky et les jeans Levi’s, si le président va de l’avant avec son plan. Paul Ryan, porte-parole de la Chambre des représentants, est le représentant républicain du Wisconsin où est situé le siège social de Harley-Davidson. Il a immédiatement exhorté le président de se rétracter ou « d’être plus chirurgical » en ce qui concerne les tarifs. Les partisans purs et durs, comme le secrétaire du Commerce Wilbur Ross, ont affirmé que toutes représailles seraient négligeables.

Les conseillers économiques républicains notoires du président ont affirmé que le plan tarifaire ferait plus de mal que de bien, et qu’il aurait des effets défavorables sur les consommateurs et sur de nombreuses entreprises qui utilisent du métal importé dans la fabrication de leurs produits. Par exemple, le nombre d’emplois perdus dans les secteurs de l’automobile et de la construction pourrait être beaucoup plus important que le serait l’incidence positive sur les quelques emplois du l’industrie de l’acier, surtout en Pennsylvanie. Les prix de nombreux produits augmenteraient, y compris les coûts des infrastructures, de l’énergie et des produits alimentaires.

Le Canada est au point zéro dans ce tourbillon, car il s’agit du principal exportateur d’acier et d’aluminium aux États-Unis, ayant fourni de l’aluminium pour une valeur de 7,2 milliards de dollars et 4,3 milliards de dollars d’acier aux Américains, l’année dernière. M. Trump a souvent accusé la Chine d’obliger les entreprises d’acier et d’aluminium américaines à se plier en inondant le marché de matériaux moins onéreux, mais jusqu’à maintenant, il a refusé d’exclure le Canada de la proposition tarifaire, tenant le Canada en otage afin d’en arriver à un ALENA qui lui soit favorable.

Le Canada et le reste du monde souhaitent que les voix raisonnables prévalent, mais la démission de Gary Cohn, conseiller économique de la Maison-Blanche et ancien président de Goldman Sachs, est une victoire pour les protectionnistes (et les rapaces de l’immigration). Étant un démocrate reconnu, M. Cohn était perçu comme l’un des politiciens modérés dans l’entourage immédiat du président. Son absence amplifiera des voix comme celle du secrétaire du Commerce Wilbur Ross et du conseiller en matière de commerce Peter Navarro qui appuient les impulsions du président à s’apposer au Congrès et à provoquer des guerres commerciales à l’échelle mondiale.

Le logement est un autre facteur qui reporte les hausses de taux

Même avant que les tensions commerciales ne dégénèrent, la Banque du Canada s’inquiétait de l’incidence de la hausse des taux d’intérêt hypothécaires et des nouvelles directives hypothécaires sur le logement, un élément important qui a contribué à la croissance de 3 % de l’économie l’année dernière. « Les données vigoureuses en matière de logement enregistrées à la fin de 2017, et les données plus faibles observées au début de cette année, indiquent un certain devancement de la demande avant l’entrée en vigueur », selon le communiqué de presse de la Banque du Canada. La banque centrale surveille la sensibilité économique à des taux d’intérêt plus élevés, mentionnant que « la croissance du crédit aux ménages a décéléré pendant trois mois d’affilée. »

L’inflation a démontré une tendance à la hausse pour s’approcher de la cible de 2 %. La croissance des salaires s’est raffermie, mais même avec la hausse du salaire minimum, l’augmentation de la rémunération demeure plus petite que d’habitude dans un contexte de plein-emploi.

Encore une fois, la Banque du Canada a mentionné qu’elle s’attend à ce que les perspectives économiques justifient des taux d’intérêt plus élevés avec le temps, mais il sera probablement nécessaire de maintenir un certain degré de détente monétaire afin que l’économie continue de tourner près de son potentiel et que l’inflation demeure à la cible. La prochaine annonce prévue de la Banque du Canada concernant sa politique aura lieu le 18 avril, alors que sa perspective économique complète sera mise à jour dans le Rapport sur la politique monétaire trimestriel.

Si l’administration Trump va de l’avant avec ses droits, la Banque maintiendra ses taux également en avril. Les investisseurs ont réduit leurs paris sur les hausses de taux après une croissance plus faible que prévu au quatrième trimestre, une tourmente dans les marchés d’actions mondiaux et un déclin considérable de la valeur du dollar canadien. Les négociateurs ne prévoient pas une autre hausse avant juillet, selon les calculs des swaps indexés sur le taux à un jour de Bloomberg News. Il y a un mois, les prévisions indiquaient au moins une augmentation avant le mois de mai. Selon l’évaluation de la Banque du Canada, les taux d’intérêt demeurent à deux points de pourcentage sous ce qu’elle considérerait comme étant « neutre » pour l’économie.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
3 Mar

L’économie canadienne a donc crû de 1,6 % dans la seconde moitié de l’année passée, comparativement à 4,2 % au cours de la première moitié.

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Publié par: Robert Perrier

Vous pouvez consulter cet article dans Autopilot sous la rubrique « SC 20180302 Le Canada a affiché un taux de croissance de 1,7 % au cours du quatrième trimestre, faisant en sorte que la croissance annuelle du Canada s’établit à 3,0 %»

 

Le Canada a affiché un taux de croissance de 1,7 % au cours du quatrième trimestre, faisant en sorte que la croissance annuelle du Canada s’établit à 3,0 %

 

 

Comme prévu, la croissance enregistrée au cours du quatrième trimestre de l’année dernière est modeste comparativement à la solide performance de la première moitié. Statistique Canada a révisé à la hausse son estimation de la croissance pour la première moitié de l’année à 4,2 %, l’estimation initiale se situant à 4 %. Après une croissance économique impressionnante de 4,0 % au cours du premier trimestre et de 4,4 % au deuxième, le second semestre a ralenti à un taux révisé de 1,5 % au troisième trimestre (prévu initialement à 1,7 %) et le dernier trimestre au taux de 1,7 % (voir le tableau ci-dessous, gracieuseté d’Études économiques CIBC). La croissance enregistrée au cours du deuxième semestre concordait à peu près à l’estimation de la Banque du Canada, soit une croissance potentielle non inflationniste à long terme. La croissance affichée au premier semestre a été marquée par de fortes dépenses de consommation, particulièrement pour des biens durables, ainsi que par la vigueur des investissements des entreprises. La construction résidentielle a également contribué considérablement à la croissance au début de l’année dernière.

Le taux de croissance de l’économie canadienne de 2,9 % enregistré en 2017 a été le taux le plus rapide depuis 2011 après le taux de croissance tiède de 1,4 % de 2016. La vigueur inattendue a permis au gouvernement fédéral d’afficher des déficits budgétaires beaucoup plus petits pour les exercices financiers de 2017 et 2018 qui ont été annoncés dans la mise à jour budgétaire d’octobre. Le budget fédéral de cette semaine a toutefois démontré qu’Ottawa a choisi d’augmenter ses dépenses afin de contrebalancer ces améliorations, maintenant la trajectoire d’un déficit à deux chiffres pour les cinq prochaines années. La croissance rapide de l’année dernière a amené l’économie au plein emploi, le marché du travail s’étant considérablement amélioré. Voici maintenant le temps venu de mettre en place des mesures fiscales supplémentaires. Il aurait été plus prudent de retourner à l’équilibre budgétaire en raison des risques possibles liés à l’économie dans le futur. Alors qu’une autre ronde de négociations de l’ALENA débute à Mexico, nous ne pouvons éviter d’être préoccupés par la perspective des menaces envers le commerce canadien.

Pas plus tard qu’hier, le président Trump a annoncé son intention d’imposer des tarifs de 25 % sur les importations d’acier et de 10 % sur les importations d’aluminium. Le Canada est le fournisseur d’acier étranger le plus important des États-Unis. Cette annonce a été sévèrement condamnée par la communauté internationale. Comme d’habitude avec Donald Trump, les détails ne sont pas clairs, mais selon Bloomberg News, les implications ont circulé pendant la septième ronde de pourparlers sur l’Accord de libre-échange nord-américain, à Mexico.

Le Canada a menacé de répliquer si les États-Unis mettent à exécution leur promesse, mais il espère qu’il pourra en être exempté. Le dollar canadien est comme le peso mexicain en ce sens que ce sont les devises qui ont connu le pire rendement au cours du dernier mois et qui ont affiché une des pires performances au cours des six derniers mois. La valeur du dollar canadien a peu changé après le rapport sur le PIB.

Rio Tinto, de London, qui expédie annuellement plus de 1,4 million de tonnes métriques d’aluminium aux États-Unis à partir du Canada, a déclaré vouloir continuer à exercer des pressions sur Washington afin d’obtenir une exemption étant donné le marché fortement intégré du Canada et des États-Unis pour les automobiles et d’autres produits manufacturés.

« L’aluminium du Canada est depuis longtemps une source fiable et sûre pour les fabricants américains, y compris le secteur de la défense », a déclaré le porte-parole de Rio Tinto Matthew Klar par courriel, selon Bloomberg News. « Nous continuerons de travailler avec les autorités américaines afin de souligner les avantages d’une chaîne d’approvisionnement d’aluminium nord-américaine intégrée, ainsi que les emplois que cela permet de maintenir de chaque côté de la frontière ». Aussi, les actions du producteur d’acier canadien Stelco Holdings ont chuté de 6,1 %. Les achats des États-Unis ont compté pour environ 14 % des ventes de Stelco au cours des six derniers mois de 2017. Le président et chef de la direction Alan Kestenbaum a mentionné la semaine dernière, lors d’une allocution portant sur les revenus de la société, qu’il souhaite que le Canada soit exempté de ces droits.

La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland a répliqué qu’« il est tout à fait inexact de considérer le commerce avec le Canada comme une menace à la sécurité nationale des États-Unis. Si des restrictions devaient être imposées aux produits canadiens d’acier et d’aluminium, le Canada prendrait les mesures nécessaires pour défendre ses intérêts commerciaux et ses travailleurs ».

Donald Trump a écrit sur Twitter tôt ce matin que « les guerres commerciales sont une bonne chose, et c’est facile de les gagner ». Aucun économiste au monde n’est d’accord avec cette opinion. Qui plus est, lorsque les prix américains des produits contenant des métaux commencent à monter, l’inflation grimpe et les autres pays commencent à riposter; le président Trump dira « personne ne savait que le commerce pouvait être si compliqué ». Souhaitons qu’il ne s’agisse que du non-sens de M. Trump et que certains garderont la tête froide et triompheront. Mais notre gouvernement doit avoir les munitions nécessaires pour atténuer les effets économiques de telles mesures si l’ALENA était pour être détruit ou si les entreprises canadiennes étaient frappées de droits punitifs additionnels. La Banque du Canada prendra sans aucun doute son temps pour augmenter les taux d’intérêt dans cet environnement, mais les mesures fiscales ne doivent pas être gaspillées sur des programmes inefficaces maintenant alors que de véritables mesures fiscales pourraient être nécessaires à titre de mesure contracyclique plus tard.

Le ralentissement survenu dans la seconde moitié de l’année passée était plutôt prévu compte tenu des signes démontrant que les consommateurs endettés avaient ralenti leur frénésie des dépenses. La croissance des dépenses de consommation au cours du quatrième trimestre était à son plus faible niveau depuis 2016. La perte de vitesse dans les dépenses des ménages est en partie due au taux d’épargne élevé, lequel a augmenté à 4,2 % au quatrième trimestre, alors qu’il était à 4,0 % au troisième.

Le taux de croissance sous-jacent peut être encore plus lent que le suggère le chiffre du quatrième trimestre en raison de la vigueur temporaire du secteur du logement. Les dépenses effectuées sur les structures résidentielles ont grimpé pour atteindre le taux annualisé de 13,4 % dans les trois derniers mois de l’année dernière, le taux le plus vigoureux depuis 2012. L’augmentation est surtout attribuable à la construction inattendue de nombreuses nouvelles maisons et au fait que les acheteurs se sont précipités à finaliser l’achat de leur propriété avant que les règles d’admissibilité aux prêts hypothécaires plus serrées entrent en vigueur. Nous avons déjà constaté un ralentissement marqué dans les ventes de maisons depuis le début de l’année.

Selon Statistique Canada, le bond dans les dépenses résidentielles a compté pour un point de pourcentage dans la croissance de 1,7 %. L’investissement résidentiel a affecté négativement la croissance au cours des deuxième et troisième trimestres.

Les exportations ont repris au cours du quatrième trimestre après une chute au cours du troisième, mais ce n’était pas suffisant pour faire en sorte que le secteur du commerce ne nuise pas à la croissance alors que les importations ont augmenté considérablement. Sur une note positive, l’investissement non résidentiel des entreprises s’est accéléré au cours du quatrième trimestre.

 

 

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca

 

 

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