Nouvelles inscriptions
En mars, le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 3,3 % à l’échelle du pays. Malgré cela, les nouvelles inscriptions n’ont pas repris le recul accusé lors de la chute vertigineuse de 21,1 % qu’on a connue de décembre 2017 à janvier 2018 – de loin la plus importante baisse enregistrée d’un mois à l’autre, selon l’ACI. Les ventes ayant moins augmenté que les nouvelles inscriptions en mars, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 53 % au cours du mois. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 53,4 %.
Une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme permet de constater que plus de 60 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en mars 2018. On comptait 5,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mars 2018, tout comme en février, quand on a atteint le niveau le plus élevé en deux ans et demi. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 5,2 mois.
Les prix des maisons
À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a grimpé de 4,6 % d’une année à l’autre en mars, affichant la onzième décélération consécutive dans les gains d’une année à l’autre. Cela a poursuivi la tendance amorcée en avril dernier lorsque la province de l’Ontario a annoncé ses nouvelles mesures en matière de logement qui comportaient une taxe de 15 % imposée aux acheteurs de maisons étrangers qui ne sont pas résidents. Le ralentissement d’une année à l’autre constaté dans la croissance des prix des maisons reflète surtout la tendance qui prévaut dans le marché du Grand Golden Horseshoe. Dans cette région, les prix se sont stabilisés ou ont montré des signes modestes de regain au cours des derniers mois; toutefois, les résultats des comparaisons d’une année à l’autre risquent de continuer à se détériorer en raison de la montée rapide des prix il y a un an.
À l’échelle nationale, les appartements en copropriété ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en mars (+17,8 %), suivis des maisons en rangée (+9,4 %) et des maisons unifamiliales à un étage (+1,3 %). Les prix des maisons unifamiliales à deux étages ont chuté par rapport à il y a un an (-2,0 %), poursuivant la tendance de l’année dernière. Malgré qu’ils se soient stabilisés dans la deuxième moitié de l’année dernière, les déclins des prix des maisons unifamiliales d’une année à l’autre peuvent persister au-delà de la première moitié de 2018.
Dans la région du Grand Toronto, l’IPP MLS composé a augmenté de 3,2 % d’une année à l’autre, ce qui est attribuable à une hausse de 18,8 % des prix des appartements en copropriété d’une année à l’autre et à une croissance de 7,5 % des prix des maisons en rangée. Les prix de maisons unifamiliales non attenantes ont un peu diminué comparativement à ceux de février 2017.
En mars, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 9 des 14 marchés suivis par l’IPP MLS® (voir le tableau ci-dessous). Les prix composites des propriétés de référence dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique, ont continué de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +16,1 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +24,4 % d’une année à l’autre). Les appartements et les maisons en rangée ont propulsé cette tendance régionale au cours des derniers mois; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont maintenus dans le Grand Vancouver. Dans la vallée du Fraser, les prix des maisons unifamiliales ont aussi commencé à grimper.
Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont continué de monter pour afficher une hausse avoisinant 15 % à Victoria et 20 % dans le reste de l’île de Vancouver.
Dans le Grand Golden Horseshoe de l’Ontario, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+7,5 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en mars dans le Grand Toronto et à Oakville-Milton, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -1,5 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -7,1 % d’une année à l’autre). Ces chutes s’expliquent surtout par les tendances des prix d’il y a un an et masquent le début d’une tendance à la hausse dans la région.
À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont peu changé d’une année à l’autre (Calgary : +0,3 % d’une année à l’autre; Edmonton : -0,5 % d’une année à l’autre. Ceux de Regina et de Saskatoon sont restés plus bas qu’il y a un an (-4,6 % d’une année à l’autre et -3,4 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,7 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 8,6 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages). Les prix ont connu une hausse de 6,2 % dans le Grand Montréal (surtout attribuable à une augmentation de 7,4 % des prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,9 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 6,3 % du prix des maisons unifamiliales à un étage).
Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété où les acheteurs font face à une offre limitée.
En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada demeurera prudente.
Seulement 20 % des investisseurs s’attendent à ce que la Banque du Canada augmente ses taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion, ce mercredi. Cependant, le gouverneur Poloz retournera probablement vers le scénario de la hausse des taux au cours du deuxième semestre de 2018, puisque l’inflation et la croissance commencent à remonter. Sur 12 mois, toutes les mesures de l’inflation ont augmenté de 2 % et l’inflation grimpera probablement au-dessus du rythme cible de 2 % de la banque au cours des prochains mois, alors que la croissance devrait également retourner à un rythme supérieur à 2 % à la suite du récent ralentissement.
La banque a maintenu une position prudente depuis des mois pendant que la moyenne de l’inflation se situait seulement autour de 1,6 % l’année dernière et que l’économie affichait une décélération plus élevée que prévu au cours du deuxième semestre, signes que les ménages endettés ont commencé à freiner leurs dépenses de consommation. L’économie a crû à un rythme annualisé de 1,7 % au cours du quatrième trimestre, comparativement aux attentes des économistes à l’égard de la croissance qui étaient de l’ordre de 2 %. Au cours du troisième trimestre, la croissance du produit intérieur brut a également été révisée à la baisse.
Après avoir été à la tête du Groupe des Sept l’année dernière en ce qui concerne la croissance, l’économie canadienne a perdu de son élan, ce qui reflète le ralentissement dans le logement et la sous-performance de la productivité de longue date. Aux États-Unis, l’économie a enregistré des taux de croissance de 3,2 % dans le troisième trimestre et de 2,5 % au cours des trois derniers mois de 2017. Le Canada n’a pas suivi les États-Unis à ce point en matière de croissance depuis le début de 2015, et l’écart pourrait bien s’élargir en raison des réductions des impôts de cette année qui favorisent les entreprises.
Mais l’environnement change et l’inflation atteindra probablement une moyenne de 2,3 % au cours du deuxième trimestre et de 2,4 % dans le troisième, alors que le prix du pétrole continue de monter. Néanmoins, la plupart des économistes s’attendent à ce qu’il y ait seulement deux hausses de taux cette année, en juillet et en octobre. Cela peut évidemment changer en raison de nouvelles données surprises. |