31 Mai

Le ralentissement dans le secteur du logement et l’affaiblissement des consommateurs ont freiné la croissance du PIB canadien au cours du premier trimestre

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Ce matin, Statistique Canada a publié les données sur le PIB du premier trimestre, indiquant un ralentissement de la croissance au cours du premier trimestre au taux annuel de 1,3 %, comparativement au taux de 1,7 % observé au cours du dernier trimestre de 2017. Il s’agit précisément de ce que la Banque du Canada avait prévu pour le premier trimestre dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril. Hier, la Banque du Canada a fait savoir, dans son communiqué, que la croissance enregistrée au premier trimestre avait dépassé ses attentes. La plupart des économistes s’attendaient à ce que la croissance au cours du premier trimestre soit de l’ordre de 1,8 %, de même que la Banque du Canada. Cela montre bien que même la banque centrale n’a pas de boule de cristal!

La croissance a été modérée par un ralentissement des dépenses des ménages, une baisse des exportations de produits non énergétiques et une baisse de l’investissement dans le logement. Les dépenses des consommateurs ont ralenti pour le troisième trimestre consécutif, augmentant de 1,1 % au cours du premier trimestre comparativement aux 2,2 % observés au dernier trimestre. La croissance de la consommation a atteint un sommet pendant le premier trimestre de l’année dernière, affichant un taux annuel solide de 4,0 %. La croissance des dépenses des ménages a ralenti à son rythme le plus faible en trois ans. Les dépenses des ménages pour des biens comme des automobiles ont stagné après avoir affiché des gains pendant presque trois ans.

La croissance des dépenses des entreprises pour des projets d’immobilisations a ralenti à 3,5 % comparativement à 9,7 % dans la dernière période de 2017 et le commerce étranger a été un frein sur la croissance puisque les exportations ont augmenté à un rythme inférieur à celui des importations.

Le déclin le plus important a été observé dans le secteur du logement. L’investissement dans le logement a chuté de 7,2 %, la baisse la plus importante depuis 2009, ce qui est attribuable à une diminution de 13,5 % des coûts de transfert de propriété, comme les commissions des courtiers en immeubles et en prêts hypothécaires (voir le graphique). Selon Statistique Canada, cela reflétait les mesures de la nouvelle simulation de crise hypothécaire qui sont entrées en vigueur en janvier.

Du côté positif, le trimestre s’est terminé avec un gain sur le plan du rendement mensuel de 0,3 % pour mars qui est surtout attribuable à l’augmentation de 1,9 % dans l’extraction minière, l’exploitation en carrière et l’extraction de pétrole et de gaz. Cependant, les données mensuelles à l’échelle de l’industrie ont affiché le recul le plus important dans les données sur le rendement des courtiers dans les secteurs liés au logement depuis le premier trimestre de 2008 lorsque l’économie mondiale a sombré dans une crise financière. Cela, de toute évidence, était le résultat intentionnel du gouvernement et des efforts réglementaires pour ralentir le marché du logement.

Le rythme de la croissance économique au Canada est maintenant sous les 2 % depuis maintenant trois trimestres consécutifs, la pire performance depuis l’effondrement du pétrole survenu au milieu de 2015. L’économie s’est rétablie avec des hausses dépassant les 4 % au cours de premier semestre de l’année dernière, quand le Canada se vantait d’avoir l’économie la plus vigoureuse du G-7. Pendant le premier trimestre de cette année, alors que l’économie du Canada a crû à un rythme de 1,3 %, la croissance enregistrée aux États-Unis était de l’ordre de 2,2 %.

Le discours que M. Sylvain Leduc, sous-gouverneur de la Banque du Canada, prononcera plus tard aujourd’hui fournira probablement des indications sur la manière dont les communiqués d’aujourd’hui auront une incidence sur la façon de penser de la Banque, mais en général, une augmentation du taux en juillet est toujours en jeu après la décision d’hier de ne rien changer.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
30 Mai

Le gouverneur Poloz ouvre la voie pour une hausse de taux en juillet

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux à 1,25 % pour le troisième mois consécutif, mais a indiqué que la croissance observée pendant le premier trimestre a été plus importante que prévu et que les développements constatés depuis avril suggèrent que des taux d’intérêt plus élevés seraient justifiés. Les données sur le PIB du premier trimestre seront publiées demain matin et il est évident que la croissance au cours de ce trimestre sera supérieure au chiffre de 1,3 % que la banque avait projeté dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril. Cela ouvre la voie pour une hausse de taux, et ce, peut-être dès la prochaine réunion qui se tiendra le 11 juillet. Le dollar canadien a repris de la vigueur à la suite de cette nouvelle, alors que plusieurs craignaient que la réaction de la banque soit en retard par rapport à une hausse récente de l’inflation globale, d’ailleurs provoquée par le prix du pétrole plus élevé, et à des marchés de l’emploi très serrés.

L’incertitude demeure relativement à l’ALENA, atténuant les investissements globaux des entreprises. Les entreprises canadiennes veulent une résolution claire et stable des conflits commerciaux avec les États-Unis, situation qui demeure problématique. Les investissements des entreprises ont augmenté au cours du premier trimestre et le sondage sur les perspectives commerciales publié à la fin juin donnera à la banque centrale une fenêtre sur les intentions des entreprises avant sa prochaine réunion de politiques.

En ce qui a trait au marché du logement, le communiqué de la banque indiquait que « l’activité de revente dans le secteur du logement est demeurée atone au deuxième trimestre, le marché de l’habitation continuant de s’ajuster aux nouvelles lignes directrices sur les prêts hypothécaires et aux taux d’emprunt plus élevés. Pour la période à venir, la solide croissance du revenu du travail conforte les attentes selon lesquelles l’activité dans le secteur du logement se redressera et la consommation continuera de contribuer de façon importante à la croissance en 2018. »

Tout le monde ne partage pas cet optimisme. La semaine dernière, la publication des bénéfices des banques a démontré que les ventes de prêts hypothécaires ont ralenti considérablement comparativement à douze mois auparavant et certains ont même avancé que cette faiblesse prévaudrait pour le reste de l’année. Le taux hypothécaire publié, lequel est utilisé pour déterminer l’admissibilité des emprunteurs, a augmenté à 5,34 %, ce qui rend encore plus difficile pour certains d’obtenir l’approbation, particulièrement auprès de prêteurs assujettis à la réglementation fédérale. Les taux hypothécaires variables sont beaucoup plus faibles et l’écart entre les taux fixes et les taux flottants ont atteint des sommets historiques.

Conclusion : La déclaration de la banque centrale a été plus sévère que prévu, laissant entrevoir qu’il devrait y avoir une hausse des taux en juillet et une autre est probablement à prévoir pour octobre. La Banque du Canada a augmenté les taux à trois reprises depuis le milieu de l’année dernière alors que l’économie approchait de la pleine capacité. La banque est dans un mode d’attente depuis janvier, attendant prudemment de voir les résultats des négociations commerciales et le degré de ralentissement dans le secteur du logement. Ces facteurs détermineront le rythme des futures hausses de taux, la Banque estimant que le taux neutre est établi à 3 %, ce qui est plus du double du taux courant de financement à un jour. La banque s’approchera seulement très graduellement de ce niveau, en tenant compte de l’impact du surendettement des ménages.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Mai

Le marché de l’immobilier printanier connaît un départ lent

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le mois d’avril marque généralement le début de l’effervescence printanière du marché immobilier, mais cette année, la nouvelle simulation de crise hypothécaire et la hausse des taux hypothécaires ont continué d’être un facteur négatif. Ceux qui s’attendaient à une reprise précoce qui mettrait fin à la récupération pour les ventes qui ont été devancées au quatrième trimestre de l’année dernière ont été extrêmement déçus. Les chambres immobilières locales de Toronto et de Vancouver ont annoncé que les activités ont été faibles dans les deux marchés en avril, à la baisse d’un peu plus de 32 % à Toronto et de 27,4 % à Vancouver par rapport à l’année dernière. À Toronto, la faiblesse enregistrée en avril a reflété au moins en partie un déclin dans les nouvelles inscriptions puisque les vendeurs potentiels estiment qu’il est encore difficile d’inscrire leur propriété aux faibles prix d’aujourd’hui pour les maisons unifamiliales.

En ce qui a trait aux prix, les développements du mois dernier devraient plaire aux décideurs. Le prix de référence global à Toronto a chuté de 5,2 % sous les niveaux de l’année dernière (lesquels constituaient les plus élevés de tous les temps dans la région) pour le deuxième mois de suite, ce qui représente un répit très attendu en matière d’abordabilité. Les prix des maisons individuelles non attenantes (à la baisse de 10,3 % d’une année à l’autre) ont contrasté de manière frappante avec les prix des appartements en copropriété (à la hausse de 10,2 %). Par rapport à 12 mois plus tôt, la chute dans le prix global a virtuellement correspondu au déclin enregistré pendant la récession de 2008-2009.

Le taux annuel des augmentations des prix de référence dans la région de Vancouver a aussi ralenti au cours des deux derniers mois. En avril, ce taux s’est légèrement replié sous les 15 % pour la première fois depuis novembre 2017. La décélération ne contribue d’aucune façon à améliorer l’abordabilité dans cette région, mais elle sera considérée comme étant un signe précurseur que le marché risque de changer de cap, s’éloignant de la surchauffe. La liste des mesures de ralentissement du marché annoncées dans le budget de 2018 de la Colombie-Britannique est appelée à garder les prix sur cette voie de décélération au cours des prochains mois.

À l’échelle nationale, les données publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent une baisse de 2,9 % des ventes de maisons de mars à avril pour atteindre leur niveau le plus bas en plus de cinq ans (voir le graphique ci-dessous). Près de 60 % de tous les marchés locaux rapportaient des ventes plus faibles, notamment dans la vallée du Fraser, à Calgary, à Ottawa et à Montréal.

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une baisse de près de 14 % par rapport au mois d’avril de l’année dernière et ont atteint leur niveau le plus bas en sept ans pour le mois. Elles se situaient également à près de 7 % en deçà de la moyenne sur 10 ans pour le mois.
Les ventes se situaient à des niveaux inférieurs à ceux de l’an dernier dans près de 60 % de tous les marchés locaux, principalement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique et dans les marchés du Grand Golden Horseshoe et des environs.

Comme prévu, la nouvelle simulation de crise de cette année a non seulement fait chuter les ventes dans les marchés en effervescence, mais elle a déstabilisé l’équilibre des marchés du logement en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador; l’ACI a d’ailleurs mis en garde le gouvernement à ce sujet. « Sachant que les perspectives économiques de ces provinces ont été restreintes parce qu’elles sont étroitement liées à celles des ressources naturelles, le fait que le gouvernement décrive les effets de cette nouvelle politique comme faisant partie des conséquences attendues nous laisse perplexes », a déclaré Gregory Klump, économiste en chef de l’ACI.

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une baisse de 4,8 % en avril. Ayant atteint leur taux le plus bas en neuf ans pour ce mois, les nouvelles inscriptions se trouvaient à 12 % en deçà de la moyenne mobile sur 10 ans.

Les ventes ayant moins augmenté que les nouvelles inscriptions, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est raffermi légèrement en avril pour s’établir à 53,7 %, par rapport à 52,6 % en mars. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 53,4 %. Une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme permet de constater qu’environ 60 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en avril 2018.

Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire existant au taux de vente actuel. On comptait 5,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’avril 2018, soit le niveau le plus élevé depuis septembre 2015. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 5,2 mois.

Prix des maisons
À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a grimpé de 1,5 % d’une année à l’autre en avril 2018. Cela représente une année complète de décélérations consécutives des gains d’une année à l’autre. Il s’agit également du gain dans les prix le plus petit d’une année à l’autre depuis octobre 2009.

La décélération de la croissance des prix d’une année à l’autre s’explique largement par des tendances affichées dans certains des marchés du GGH suivis par l’indice. Les prix dans cette région se sont stabilisés ou ont commencé à avoir une tendance à la hausse sur une base mensuelle; cependant, les augmentations rapides des prix d’il y a un an ont contribué à détériorer les comparaisons de prix d’une année à l’autre.

Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en avril (+14,7 %), suivis des maisons en rangée (+6,5 %). À l’inverse, les prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages étaient à la baisse (respectivement -1,1 % et -4,8 % d’une année à l’autre).
En avril, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier, dans 9 des 15 marchés suivis par l’IPP MLS®.

Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique continuent de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +14,3 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +22,7 % d’une année à l’autre). Les appartements et les maisons en rangée ont grandement propulsé cette tendance régionale; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont maintenus dans le Grand Vancouver. Dans la vallée du Fraser, les prix des maisons unifamiliales ont aussi commencé à grimper.

Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont continué de monter pour afficher une hausse avoisinant 14 % à Victoria et 20 % dans le reste de l’île de Vancouver.

Dans le GGH, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+5,9 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en avril dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Barrie and District, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -5,2 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -8,7 % d’une année à l’autre; Barrie and District : -8,4 % d’une année à l’autre). Ces chutes s’expliquent par la hausse rapide des prix enregistrée il y a un an et masquent le début d’une hausse d’un mois à l’autre dans ces marchés.
À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont peu changé d’une année à l’autre (Calgary : +0,1 % d’une année à l’autre; Edmonton : -0,9 % d’une année à l’autre. Ceux de Regina et de Saskatoon sont restés plus bas qu’il y a un an (-6,5 % d’une année à l’autre et -3,4 % d’une année à l’autre, respectivement).

Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 8,4 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,4 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,3 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 7,3  % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,2 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 5,6 % du prix des maisons unifamiliales à un étage). (Tableau 1).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété où les acheteurs font face à une offre limitée.

En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada demeurera prudente. Mais les tendances d’inflation étant à la hausse, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada hausse ses taux d’intérêt une autre fois cet été et peut-être aussi à l’automne.

La semaine dernière, la Banque du Canada a augmenté le taux d’admissibilité hypothécaire (le taux fixe sur cinq ans affiché) de 5,14 % à 5,34 % en réaction aux hausses de taux hypothécaires de référence de la plupart des grandes banques. La TD a amorcé la suite de hausses de taux en augmentant son taux affiché pour un prêt hypothécaire fixe sur cinq ans de 47 points de base, en l’établissant à 5,59 % le 25 avril.
Le taux d’admissibilité de la banque centrale est distinct des taux hypothécaires courants offerts par les banques aux emprunteurs, mais il est utilisé pour évaluer les acheteurs qui désirent obtenir des prêts. Les taux les plus élevés sont estimés à 47 % de tous les prêts hypothécaires existants qui devront être refinancés en 2018, à la hausse comparativement à une fourchette de 35 % à 45 % dans une année typique, selon un rapport récent des Marchés des capitaux CIBC.

Une augmentation du rendement des obligations du gouvernement a précédé la série d’augmentations des banques. Le rendement de l’obligation de référence du gouvernement du Canada sur cinq ans s’établissait à 2,25 % ce matin, comparativement à 1,02 % il y a un an. Les prêts hypothécaires à taux fixe ont tendance à suivre le rendement des obligations du gouvernement pour un terme similaire, reflétant le changement dans les coûts d’emprunt.

La pression concurrentielle entre les banques semble augmenter et, la semaine dernière, la BMO a offert ce qui est possiblement l’escompte le plus important jamais vu sur les prêts à taux variable. La banque fait la promotion d’un prêt hypothécaire à taux variable sur cinq ans à 2,45 %, un point de pourcentage sous son propre taux de référence. Ce matin, la Banque TD a imité sa rivale en offrant un taux hypothécaire variable fortement escompté qui est en vigueur jusqu’à la fin du mois. Au Canada, les prêteurs offrent souvent des taux hypothécaires spéciaux au printemps puisque les achats de propriétés reprennent. Ces décisions s’ajoutent au ralentissement de la croissance hypothécaire.

Les emprunteurs demeurent tenus de se qualifier selon le taux affiché de 5,34 % de la Banque du Canada qui est plus élevé.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
12 Mai

Le taux de chômage demeure au niveau le plus faible en 40 ans alors que la croissance des salaires s’accélère

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que l’emploi est demeuré pratiquement inchangé en avril (à la baisse de 1 100) à la suite de l’augmentation de mars, et le taux de chômage s’est maintenu à 5,8 %, son niveau le plus faible en quatre décennies.

L’accélération de la croissance des salaires indique des marchés du travail serrés. Une situation de stagnation, telle que celle observée en avril, n’est survenue que pour la deuxième fois depuis la mi-2016, le marché du travail n’ayant pas augmenté.

Sur une note positive, les pertes d’emplois ont été constatées dans le travail à temps partiel dont la chute est évaluée à 30 000. Les emplois à temps plein ont augmenté de 28 800, ce qui est près de la moyenne observée au cours des 12 derniers mois.

Lorsque les marchés de l’emploi approchent la pleine capacité, la croissance des emplois stagne et les postes vacants deviennent de plus en plus difficiles à pourvoir. Cette demande de main-d’œuvre excédentaire fait augmenter les salaires pour inciter des travailleurs qualifiés à changer d’emploi.

Cette tendance représente un défi important pour la Banque du Canada, car l’inflation atteint maintenant la cible de 2 % ou est un peu au-dessus. L’activité économique a ralenti cette année et une incertitude considérable demeure, surtout en ce qui concerne l’ALENA. Face à un ralentissement important dans les secteurs de l’habitation et des dépenses des consommateurs, la Banque hésite à augmenter les taux d’intérêt trop rapidement, bien que les taux hypothécaires augmentent déjà. Le taux hypothécaire fixe sur cinq ans affiché a augmenté à 5,34 % cette semaine, alors que les banques ont resserré les conditions de crédit et que le rendement des obligations sur cinq ans a affiché une tendance à la hausse. L’admissibilité des emprunteurs pour un prêt est maintenant basée sur le taux hypothécaire affiché et un emprunteur sur trois a supposément été déjà évincé du marché du logement.

En ce qui concerne le ralentissement dans le marché du logement, les déclins dans les emplois ont été enregistrés particulièrement dans le secteur de la construction, qui a subi une perte de 18 900 emplois, ce qui contrebalance les gains du mois de mars. Les emplois liés aux services ont été en hausse de 14 800 en avril.

Depuis le début de l’année, la main-d’œuvre du Canada a diminué de 25 500 et le nombre d’emplois est à la baisse de 41 400.
Le salaire horaire moyen était de 27,02 $ en avril, à la hausse de 3,6 % comparativement à une année auparavant. Il s’agit du rythme de croissance le plus rapide depuis 2012.

Il y a eu peu de variation de l’emploi dans la plupart des provinces

En avril, le nombre de personnes en emploi a progressé de 4 100 au Manitoba, et la totalité de cette hausse est attribuable au travail à temps plein. Le taux de chômage était pratiquement inchangé, se chiffrant à 6,1 %. Comparativement à avril 2017, le nombre de personnes en emploi dans la province a augmenté de 5 900 (+0,9 %).

En Nouvelle-Écosse, l’emploi a progressé de 2 700 en avril. Le taux de chômage a poursuivi une tendance à la baisse, ayant diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 6,7 %.Il s’agit du taux le plus bas depuis 1976, année où des données comparables sont devenues disponibles. Comparativement à 12 mois plus tôt, l’emploi a progressé de 8 000 (+1,8 %), surtout en raison d’une forte tendance à la hausse de l’emploi à temps plein amorcée à l’automne 2017.

Le nombre de personnes en emploi en Saskatchewan a diminué de 4 900 en avril, et le taux de chômage a augmenté de 0,5 point de pourcentage pour atteindre 6,3 %. Comparativement à avril 2017, l’emploi a peu varié dans la province.

En Ontario, l’emploi s’est maintenu en avril, et le taux de chômage a peu varié, s’établissant à 5,6 %. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi dans la province a progressé de 133 000 ou 1,9 %, et la totalité de cette hausse a eu lieu dans le travail à temps plein.

Au Québec, tant l’emploi que le taux de chômage ont peu varié en avril. Comparativement à 12 mois plus tôt, le nombre de personnes en emploi a progressé de 73 000 dans la province, surtout sous l’effet de hausses enregistrées aux deuxième et quatrième trimestres de 2017. Au cours de la même période, le taux de chômage a diminué de 1,0 point de pourcentage pour s’établir à 5,4 %.

Le nombre de personnes en emploi a peu varié en Colombie-Britannique en avril, la croissance de l’emploi à temps plein ayant été contrebalancée par une baisse de l’emploi à temps partiel. Parallèlement, le taux de chômage a augmenté de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 5,0 %, en raison d’une hausse du nombre de personnes à la recherche de travail. Le nombre de personnes en emploi est demeuré relativement stable depuis juin 2017, mais comparativement à un an plus tôt, l’emploi a augmenté de 23 000 (+0,9 %) dans la province.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
3 Mai

Les taux demeurent inchangés pour l’instant, mais des hausses graduelles sont à prévoir

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Publié par: Robert Perrier

Le Federal Open Market Committee (FOMC) s’est réuni cette semaine pour la deuxième fois depuis le début du mandat de Jerome Powell à titre de président. Dans une décision unanime, le Comité a maintenu la fourchette cible des fonds fédéraux inchangée de 1,5 % à 1,75 %. Contrairement à la Banque du Canada, laquelle a comme seul objectif de cibler l’inflation à un taux approximatif de 2 %, la Réserve fédérale a un double mandat statutaire qui consiste à favoriser la stabilité des prix et l’emploi maximal.

Aux États-Unis, les conditions d’emploi demeurent vigoureuses et l’économie continue de croître à un rythme modéré. L’inflation frôle maintenant les 2 %. La croissance des dépenses des ménages a ralenti comparativement à leur rythme effréné du quatrième trimestre et l’investissement fixe des entreprises a continué de croître rapidement.

« Le Comité s’attend à ce que les conditions économiques évoluent d’une façon qui justifiera des augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux; le taux des fonds fédéraux demeurera probablement, pour quelque temps, sous les niveaux qui devraient prédominer à plus long terme. Le parcours réel que suivra le taux des fonds fédéraux dépendra toutefois des perspectives économiques en fonction des nouvelles données ».

Le rendement des bons du Trésor des États-Unis de 10 ans a légèrement fléchi à 2,96 % après la publication de la déclaration, alors que l’indice S&P 500 des actions américaines a monté à son niveau le plus élevé de la journée et que le Bloomberg Dollar Spot Index a chuté.

La croissance économique des É.-U. a ralenti au cours du premier trimestre à un rythme annualisé de 2,3 % après avoir maintenu une moyenne supérieure à 3 % pendant les trois trimestres précédents.

On s’attend à ce que la Réserve augmente les taux une autre fois lors de la prochaine réunion de juin. En mars, la Fed a indiqué qu’elle prévoyait augmenter les taux trois ou quatre fois cette année. Elle a haussé le taux cible des fonds fédéraux trois fois l’année dernière et a commencé à réduire graduellement son portefeuille de titres.

La Banque du Canada augmentera sans doute ses taux à deux reprises cette année, probablement pendant l’été et à l’automne. Comme d’habitude, la politique de la banque centrale demeurera dépendante des données et sera ajustée en fonction des changements importants à la conjoncture économique. On s’attend généralement à ce que les négociations de l’ALENA soient conclues de manière satisfaisante dans un avenir proche, mais cela reste à voir.

La hausse de la ferveur protectionniste américaine est un point négatif important pour l’économie mondiale. Aujourd’hui, 1 100 économistes américains ont signé une lettre à l’intention du président Trump l’informant des dangers inhérents aux tarifs et lui rappelant que la loi Smoot-Hawley sur les tarifs a mené à une dépression économique prolongée.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca