10 Août

En juillet, le taux de sans-emploi est retourné à son niveau le plus bas en quarante ans

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que le nombre d’emplois a augmenté en juillet et que le taux de chômage a chuté de 0,2 point de pourcentage pour s’établir à 5,8 %, de retour à son niveau le plus faible depuis 1970 qui a été affiché plus tôt cette année.

Le mois dernier, 54 100 nouveaux emplois nets ont été créés, ce qui est beaucoup plus élevé que prévu et qui constitue la progression la plus importante cette année. Par contre, cette hausse est surtout attribuable à la création d’emplois à temps partiel. La croissance des emplois enregistrée en juillet a suivi la hausse de 31 800 en juin. Ces deux mois ont connu des augmentations de beaucoup supérieures aux gains mensuels moyens de 20 000 affichés l’an dernier.

Au cours de la période de 12 mois ayant pris fin en juillet, l’emploi a progressé de 246 000 (+1,3 %), reflétant grandement la croissance du travail à temps plein (+211 000 ou +1,4 %). Au cours de cette période, le nombre total d’heures travaillées a augmenté de 1,3 %.

La croissance des emplois du mois dernier a surtout été réalisée dans le secteur public, notamment dans les services d’enseignement, et particulièrement en Ontario et au Québec. À l’échelle nationale, la hausse est surtout attribuable à l’emploi dans les établissements postsecondaires, essentiellement les universités, et elle touche principalement le travail à temps partiel. Le nombre de personnes travaillant dans les soins de santé et l’assistance sociale a également augmenté, surtout en Ontario. En Colombie-Britannique, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 11 000 et le taux de chômage était de l’ordre de 5,0 % (voir le tableau ci-dessous). Des emplois ont également été créés à Terre-Neuve-et-Labrador et il s’agit de la première augmentation depuis octobre 2017. Le nombre de travailleurs a diminué en Saskatchewan et au Manitoba, alors qu’il a peu varié dans les autres provinces.

Le nombre d’emplois a diminué de 18 400 dans le secteur de la fabrication, contrairement au bond record de 90 500 effectué dans le secteur des services. Cependant, la flambée dans le secteur des services a probablement reflété une distorsion technique. Le moment pour effectuer des embauches dans le secteur de l’enseignement a été volatil pendant les mois d’été au cours des dernières années, et cela a causé un problème de désaisonnalisation. La montée des emplois dans l’enseignement survenue en juillet sera probablement éliminée au cours des deux prochains mois.

La croissance des salaires a ralenti en juillet, et les salaires horaires moyens ont augmenté de 3,2 % d’une année à l’autre, comparativement à 3,6 % d’une année à l’autre en juin. Quant aux travailleurs permanents, la croissance de leurs salaires s’est établie à 3 %, le pourcentage le plus faible enregistré cette année.
L’économie canadienne continue de croître à un rythme plus élevé que le potentiel à long terme, alors que les marchés de l’emploi continuent de se resserrer. Le taux de chômage de 5,8 % est sous le niveau du plein emploi qui se situe entre 6 % et 6,5 %. Un rythme plus soutenu d’embauches risque d’entraîner une augmentation de la demande excédentaire, exerçant ainsi une pression à la hausse sur l’inflation. Par conséquent, la Banque du Canada continuera de retirer ses mesures de relance en augmentant graduellement les taux à un jour.

Le présent rapport a soulevé la probabilité qu’il y ait une autre augmentation du taux de référence à un jour de 25 points de base, possiblement dès la prochaine réunion de politiques qui aura lieu en septembre. L’inflation demeure toutefois au taux cible de la Banque du Canada qui est de 2 %, ce qui permet à la Banque d’attendre jusqu’à la rencontre subséquente, en octobre.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca