18 Déc

La baisse des ventes résidentielles se poursuit en novembre au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent que les ventes résidentielles nationales ont chuté pour le troisième mois de suite, à la baisse de 2,3 % d’octobre à novembre et de 12,6 % d’une année à l’autre. Les transactions ont reculé dans un peu plus de la moitié de tous les marchés locaux, notamment dans le Grand Toronto, le Grand Vancouver et Hamilton-Burlington, ce qui a atténué la hausse constatée à Edmonton. Les ventes ont chuté, par rapport à l’année dernière, dans les trois quarts des marchés locaux, y compris le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, Calgary, le Grand Toronto et Hamilton-Burlington.

Ces données suggèrent un déclin des ventes à deux chiffres à l’échelle nationale en 2018, atteignant leur niveau le plus faible en cinq ans malgré une économie qui atteint le plein emploi. La croissance de l’année prochaine en matière de ventes et de prix sera probablement atténuée par les récents changements de politiques imposés par les différents paliers de gouvernement, en plus d’une pression à la hausse sur les taux d’intérêt.

Plusieurs s’attendaient à un rebond des ventes en Colombie-Britannique, mais rien ne s’est matérialisé en ce sens jusqu’à maintenant. La reprise des ventes constatée en Ontario l’été dernier s’est maintenant essoufflée et l’activité en Alberta a diminué. Par contre, les transactions immobilières ont été importantes au Québec.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de maisons nouvellement inscrites a baissé de 3,3 % d’octobre à novembre, alors que la nouvelle offre chutait dans presque 70 % de tous les marchés locaux.

Puisque les nouvelles inscriptions ont reculé davantage que les ventes en novembre, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est légèrement resserré pour s’établir à 54,8 %, comparativement à 54,2 % en octobre. Cette mesure de l’équilibre du marché est demeurée près de la moyenne à long terme de 53,4 %, depuis le début de 2018.

La comparaison du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à la moyenne à long terme montre qu’environ 60 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en novembre 2018. On comptait 5,4 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de novembre 2018. Même si ce chiffre correspond presque exactement à la moyenne nationale à long terme de 5,3 mois, le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans les provinces des Prairies, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador. En revanche, la mesure est bien en dessous de sa moyenne à long terme en Ontario, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. D’autres provinces ont affiché des ventes et un inventaire plus équilibrés.
Prix des propriétés

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 2,3 % d’une année à l’autre en octobre 2018, encore une fois à la baisse d’un mois à l’autre.

Selon un modèle bien établi, les appartements ont affiché les gains de prix les plus considérables d’une année à l’autre en novembre (+6 %), suivis des maisons en rangée (+4 %). En comparaison, le prix des maisons unifamiliales à un étage a légèrement augmenté (+0,4 %), tandis que celui des maisons unifamiliales à deux étages est demeuré stable (+0,1 %).

Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. En Colombie-Britannique, la hausse des prix des propriétés montre un ralentissement d’une année à l’autre dans la vallée du Fraser (+4,7 %) et à Victoria (+7,2 %). À l’inverse, la hausse des prix s’est accrue ailleurs sur l’Île de Vancouver (+12,6 %) et, pour la première fois en cinq ans, elle présentait une baisse (-1,4 %) par rapport à l’année précédente dans le Grand Vancouver. D’un mois à l’autre, les prix ont reculé de 1,9 % dans le Grand Vancouver en novembre, la baisse la plus importante depuis 2008, en plus de la récente série de diminutions de prix dans le marché immobilier le plus cher du Canada.

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, les prix des propriétés étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+9,3 %), dans la région de Niagara (+7,2 %), à Hamilton-Burlington (+6,3 %), à Oakville-Milton (+3,4 %) et dans le Grand Toronto (+2,7 %). En contrepartie, les prix des maisons à Barrie and District demeurent sous les niveaux de l’année précédente (-2,1 %).

Dans les Prairies, les prix des propriétés de référence sont restés sous les niveaux de l’année précédente à Calgary (-2,9 %), à Edmonton (-1,9 %), à Regina (-4 %) et à Saskatoon (-0,3 %). Le surplus de l’offre par rapport à la demande continuera d’exercer des pressions à la baisse sur les prix jusqu’à ce que l’activité économique se renforce dans la région.

Par contre, les prix des propriétés ont augmenté de 6,6 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 7,3 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,2 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 9,4 % du prix des maisons en rangée) et de 4,2 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 11,2 % du prix des maisons en rangée). (Tableau 1)

Le prix moyen réel (non corrigé des variations saisonnières) des maisons vendues en novembre 2018 s’élevait à un peu plus de 488 000 $, en baisse de 2,9 % par rapport au même mois de l’année dernière.

La tendance à la hausse des ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, qui représentent les deux marchés les plus actifs et les plus chers au Canada, a grandement influencé le prix moyen des maisons à l’échelle nationale. Si l’on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen national baisse de près de 110 000 $ pour s’établir à juste un peu plus de 378 000 $.

Conclusion

Nous pouvons nous attendre à une période prolongée de gains modestes du logement dans le Grand Golden Horseshoe, à une stabilité ou un ralentissement en Colombie-Britannique et à une faiblesse accrue dans les Prairies, en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Le marché du logement canadien a ralenti considérablement depuis le milieu de 2017 et termine l’année sur une note plutôt calme. Deux forces compensatoires influencent le marché du logement : la forte croissance de la population et la hausse des taux d’intérêt. Nous pouvons nous attendre à de faibles ventes et à une augmentation modeste des prix à l’échelle nationale pour 2019. Bien que nous nous attendons à ce que des divergences régionales d’importance prévalent, il ne sera pas nécessaire d’adopter de nouvelles mesures pour avoir une incidence sur la demande.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Déc

Le taux de chômage canadien a chuté à un creux historique de 42 ans en novembre

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Dans un contexte où tellement de mauvaises nouvelles fusent de partout au sujet de l’économie, Statistique Canada a publié ce matin un rapport fantastique sur les emplois, atténuant les inquiétudes concernant la santé de l’économie.

Le nombre d’emplois a augmenté de 94 100 en novembre, cela étant surtout attribuable aux emplois à temps plein qui ont été enregistrés dans l’ensemble des secteurs. Il s’agit de la hausse mensuelle du nombre d’emplois la plus élevée enregistrée dans les statistiques qui remontent à 1976. Le taux de chômage a chuté à 5,6 %, ce qui est également le plus bas dans les données, alors qu’il atteignait 5,8 % en octobre.

La vigueur de l’emploi était inattendue, les économistes ayant prévu une augmentation de seulement 10 000. Cette semaine, la Banque du Canada a brossé le tableau d’une économie qui fait face à des effets défavorables substantiels, évoquant un avertissement de turbulences dans le secteur pétrolier, le gouvernement ayant imposé des réductions de production de pétrole en Alberta, et une guerre commerciale possible entre les États-Unis et la Chine. Depuis la décision prise mercredi par la banque centrale de laisser inchangé le taux d’intérêt, qui a été annoncée dans un communiqué de presse véritablement pessimiste, les marchés ont établi qu’il n’y aurait qu’une seule hausse en 2019.

Certains analystes vont jusqu’à croire que le cycle de hausses de taux est déjà terminé, après cinq augmentations depuis le milieu de 2017. « À mon avis, la Banque du Canada a terminé, un point c’est tout », a déclaré David Rosenberg, économiste en chef et stratège de Gluskin Sheff + Associates Inc., dans un rapport à l’intention de ses clients cette semaine.

Dans le cadre d’un discours prononcé jeudi, le gouverneur Poloz a réitéré sa vision selon laquelle la banque devra, à un certain moment, ramener le taux directeur actuel de 1,75 % dans une « fourchette neutre » qui se situe entre 2,5 % et 3,5 % – signalant l’environnement où le chômage est faible, l’inflation près de la cible et une économie près de l’utilisation totale de sa capacité.

Le rapport vigoureux de novembre sur la main-d’œuvre fait en sorte qu’une augmentation de taux demeure possible en janvier, mais seulement si cela est confirmé par de nouveaux indicateurs économiques vigoureux et s’il n’y a pas de revirement dans le rapport sur les emplois de décembre.

Le dollar canadien s’est renforcé à la suite de cette nouvelle, ayant considérablement chuté au cours des trois journées précédentes, et les taux d’intérêt du marché ont affiché une tendance à la hausse pour la première fois depuis une semaine et demie. Le rendement des obligations du gouvernement sur cinq ans, un indicateur important des taux hypothécaires fixes sur cinq ans, a augmenté de trois points de base, compensant un peu le recul mensuel.

Même la zone de production pétrolière de l’Alberta a affiché de la vigueur, ajoutant 23 700 emplois au cours du mois et faisant reculer le taux de chômage d’un point de pourcentage pour atteindre 6,3 %, ce qui représente son niveau le plus faible depuis 2015 (voir le graphique et le tableau ci-dessous).

L’emploi a augmenté dans six provinces, notamment au Québec, en Ontario et en Alberta, tandis qu’il a peu varié dans les quatre provinces de l’Atlantique. En Ontario, l’emploi a augmenté de 20 000 comparativement à octobre en raison d’une hausse du travail à temps plein. Le nombre de chômeurs a peu varié et le taux de chômage s’est maintenu à 5,6 %. En Colombie-Britannique, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 16 000 en novembre. Le taux de chômage a augmenté de 0,3 point de pourcentage pour s’établir à 4,4 %. Le nombre de personnes en emploi a augmenté de 5 500 en Saskatchewan. Le taux de chômage a diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 5,5 %, ce qui marque une deuxième baisse en trois mois. En novembre, le nombre de Manitobains occupant un emploi a augmenté de 2 600. Le taux de chômage a diminué de 0,4 point de pourcentage pour se fixer à 5,7 %, en raison d’une baisse du nombre de personnes à la recherche de travail.

Le secteur privé a dominé les augmentations dans les emplois le mois dernier, alors que l’emploi a progressé dans les services professionnels, scientifiques et techniques; les soins de santé et l’assistance sociale; la construction; les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et les autres services de soutien; le transport et l’entreposage ainsi que l’agriculture. Parallèlement, l’emploi a diminué dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs. Dans le secteur de la construction, l’emploi a augmenté de 15 000, sous l’effet de la hausse enregistrée en Colombie-Britannique, laquelle a été en partie contrebalancée par une baisse observée à Terre-Neuve-et-Labrador. Comparativement à 12 mois plus tôt, l’emploi dans le secteur a peu varié.

L’emploi a augmenté tant chez les femmes que chez les hommes du principal groupe d’âge actif (de 25 à 54 ans), de même que chez les personnes plus âgées (55 ans et plus), pour qui la hausse était concentrée chez les hommes.

Emplois dans l’industrie du cannabis

Pour la première fois, Statistique Canada a fait rapport sur les emplois liés au cannabis. La consommation de cannabis à des fins non médicales a été légalisée au Canada le 17 octobre 2018. Le nombre de personnes occupant un emploi lié au cannabis en novembre s’est chiffré à 10 400, ce qui constitue une augmentation de 7 500 (+266 %) par rapport à 12 mois plus tôt. Les emplois liés au cannabis en novembre 2018 se trouvaient principalement dans le secteur agricole (58 %), et consistaient en l’exécution de tâches comme la coupe de bourgeons. Le reste des emplois étaient répartis dans un certain nombre d’autres secteurs, comme les services d’enseignement, les soins de santé et le commerce de détail.

Une plus grande proportion d’hommes que de femmes occupaient ces emplois (79 % comparativement à 21 %). L’âge médian des travailleurs dans ce domaine était de 35 ans, ce qui est inférieur à l’âge médian des travailleurs des autres domaines (40 ans). Pratiquement tous les travailleurs dans le domaine du cannabis travaillaient à temps plein et occupaient des postes permanents. C’est en Ontario que l’emploi dans le domaine du cannabis était le plus élevé, soit environ 5 700, ce qui représente plus de la moitié du total national. L’Ontario est la province qui compte la plus forte concentration de producteurs autorisés.

Affaiblissement des salaires

La seule composante négative observée dans le rapport sur les emplois de novembre a été le ralentissement de la croissance des salaires. Les gains annuels ont considérablement décéléré à 1,7 % en novembre, la croissance la plus lente depuis juillet 2017, comparativement à 2,2 % le mois précédent. La croissance des salaires des travailleurs permanents s’est établie à 1,5 %, également la plus lente en plus d’un an. Cela se compare à la croissance de 3,1 % d’une année à l’autre aux États-Unis.

Les États-Unis ont affiché des emplois et des salaires plus faibles que prévu en novembre

Aux États-Unis, les emplois et les salaires ont moins augmenté que prévu en novembre alors que le taux de chômage a atteint son niveau le plus faible en presque cinquante ans, indiquant que la modération s’installe dans un marché de l’emploi qui demeure en bonne santé.

Le nombre de travailleurs non agricoles a augmenté de 155 000, après un gain révisé à la baisse de 237 000 le mois précédent, dans un rapport du département du Travail publié vendredi. L’estimation médiane, selon un sondage de Bloomberg, a fait état d’une augmentation de 198 000. La moyenne des salaires horaires a augmenté 0,2 % par rapport au mois précédent, comparativement à des prévisions de l’ordre de 0,3 %; les salaires ont donc correspondu aux projections sur une base annuelle, à la hausse de 3,1 % pour un deuxième mois.

L’effet des tarifs a commencé à se faire sentir, les gains en emplois chez les fabricants de métaux de première transformation et de métaux ouvrés étaient à la hausse, mais ceux qui utilisent ces produits de métal, comme les fabricants d’automobiles et de pièces d’automobiles, ont connu des réductions du nombre d’emplois.

Les embauches de Noël n’ont pas égalé le rythme de l’année dernière, le nombre d’emplois au détail ayant augmenté de 18 000, environ 10 000 de moins qu’à la même époque l’an dernier, surtout dans les grands magasins. Ces hausses ont été en partie contrebalancées par les baisses d’emploi dans les magasins de meubles, de vêtements et d’accessoires, les magasins d’appareils électroniques et d’électroménagers, et les librairies. Cela a peut-être quelque chose à voir avec la tendance à la hausse du magasinage en ligne, le nombre d’emplois dans les services de courrier et messagerie ayant considérablement augmenté.

La mesure élargie du chômage appelée U-6, ou le taux de sous-emploi, a augmenté de 7,4 % à 7,6 %. Cette mesure comprend les travailleurs à temps partiel qui veulent un emploi à temps plein et les gens qui sont moins actifs dans la recherche d’un emploi.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
5 Déc

Le ton conciliant de la Banque du Canada

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu par tous, le Conseil de direction de la Banque du Canada a maintenu son taux de financement à un jour à 1,75 % tout en faisant état de perspectives économiques plus faibles pour le Canada. Le ton conciliant de la déclaration faite aujourd’hui par la Banque du Canada est directement à l’opposé de l’attitude qu’elle avait adoptée lors de sa dernière rencontre, le 24 octobre dernier. Depuis ce temps, l’économie mondiale a ralenti et les prix du pétrole ont fortement baissé. Des perspectives inquiétantes à l’endroit du secteur énergétique de l’Alberta ont pesé sur l’économie, alors que les États-Unis ont augmenté leur production de pétrole de schiste. « Les prix de référence pour le pétrole canadien de l’Ouest – à la fois le lourd et, plus récemment, le léger – ont été tirés encore plus vers le bas par les contraintes de transport et une accumulation des stocks. » En Alberta, le gouvernement Notley a imposé une réduction de la production, ce qui amène la banque à conclure que le secteur énergétique du Canada sera « sensiblement plus faible » que prévu.

L’économie canadienne a crû à un taux annuel de 2 % au cours du troisième trimestre, ce qui cadre avec les prévisions de la Banque, mais les données de septembre indiquent une baisse considérable du dynamisme pour le quatrième trimestre. La plus grande déception a été la chute des investissements des entreprises, ce qui reflétait probablement l’incertitude commerciale (voir le graphique ci-dessous). L’investissement des entreprises dans les secteurs autres que celui de l’énergie augmentera probablement avec la signature de la nouvelle entente commerciale, l’AEUMC, les nouvelles mesures fiscales fédérales qui amélioreront les déductions pour la dépréciation des immobilisations, et les contraintes de capacité persistantes.

Le crédit des ménages semble se stabiliser après un ralentissement marqué ces derniers mois. Cependant, la hausse des taux d’intérêt de cette année a eu des répercussions plus importantes sur les dépenses sensibles aux variations des taux d’intérêt que ce à quoi l’on s’attendait généralement. Par exemple, la chute des ventes d’automobiles ont mis en évidence que des frais d’emprunt plus élevés freinent davantage l’activité économique que ce que la banque centrale avait prévu. Les ventes de véhicules légers ont chuté de 9,4 % en novembre, la baisse la plus importante depuis 2009. De plus, les données de la Banque du Canada révèlent que la croissance dans les prêts hypothécaires résidentiels a décéléré de 1,4 % en septembre, sur une base de trois mois annualisée, le rythme le plus faible depuis 1982.

La banque a augmenté les coûts d’emprunt à cinq reprises depuis juillet 2017. La construction de nouveaux logements a diminué pour le troisième trimestre consécutif, à la baisse d’un taux de 5,9 % annualisé au cours du troisième trimestre. De plus, selon le Toronto Real Estate Board (TREB), le marché du logement de Toronto a enregistré sa baisse de ventes mensuelles la plus importante depuis mars, alors que les prix demeurent à peu près inchangés. Le TREB a rapporté aujourd’hui que les ventes dans la plus grande ville du Canada ont chuté de 3,4 % en novembre, comparativement au mois précédent (voir le graphique ci-dessous).


Dans la région de Toronto, le marché du logement s’est stabilisé après un ralentissement des ventes et des prix plus tôt cette année, sur fond de règles sur les prêts hypothécaires encore plus contraignantes. Le marché a repris de la vigueur au cours de l’été, mais les ventes ont affiché une baisse pour le troisième mois consécutif.
La baisse des ventes peut en partie être attribuable à un déclin des nouvelles inscriptions, lesquelles ont diminué de 26 %, d’une année à l’autre. « En novembre, les nouvelles inscriptions ont été plus faibles que les ventes d’une année à l’autre », a indiqué Garry Bhaura, le président du conseil, dans une déclaration. « Cela laisse entendre que, dans plusieurs quartiers, la concurrence entre les acheteurs s’est peut-être accrue. Des conditions de marché relativement serrées au cours des quelques derniers mois ont jeté les bases d’une nouvelle croissance des prix. »

Voici un échantillonnage d’autres facteurs qui soulignent certains des obstacles auxquels l’économie canadienne est confrontée :

Selon le Citibank’s Surprise Index, les données économiques publiées sont sous les attentes, ce qui indique la différence entre les attentes du marché quant aux indicateurs économiques et leurs valeurs réelles. Cet indice est à la baisse depuis l’été dernier et a été sous zéro depuis la mi-octobre, à peu près au moment où la Banque du Canada a publié son dernier Rapport sur la politique monétaire(RPM) et annoncé la hausse de taux la plus récente.


L’indicateur avancé du Macdonald-Laurier Institute a chuté de 0,1 % en octobre. La première baisse de la mesure de l’indice composé depuis janvier 2016 a surtout été causée par un recul de l’indice composé S&P/TSX qui a chuté de 6,5 % au cours du mois, en plus des diminutions marquées des prix des produits de base.

De plus, les pressions inflationnistes ont diminué. Par exemple, les prix de l’essence ont chuté d’environ 25 cents canadiennes pour se rapprocher du litre à un dollar depuis octobre. Le dernier énoncé de politique indique que « l’inflation mesurée par l’IPC, qui se chiffrait à 2,4 % en octobre, se trouve juste au-dessus de la cible, mais devrait diminuer dans les prochains mois davantage que la Banque ne l’avait d’abord prévu, en raison des prix de l’essence plus bas. Les révisions à la baisse des données historiques du PIB effectuées par Statistique Canada, ainsi que les évolutions macroéconomiques récentes, indiquent qu’il pourrait y avoir une marge additionnelle de croissance non inflationniste. La Banque réévaluera tous ces facteurs dans sa nouvelle projection pour le RPM de janvier. »

Conclusion : « Le Conseil de direction estime encore que le taux d’intérêt directeur devra augmenter jusqu’à l’intérieur d’une fourchette neutre pour assurer l’atteinte de la cible d’inflation », a affirmé la banque dans la déclaration, ajoutant que le rythme approprié des augmentations dépendra de « l’effet des taux d’intérêt plus élevés sur la consommation et le logement, et l’évolution des politiques commerciales mondiales. »
« La persistance du choc des prix du pétrole, l’évolution des investissements des entreprises et l’évaluation que fait la Banque de la capacité de l’économie seront également des facteurs importants dans nos décisions au sujet de l’orientation future de la politique monétaire », a déclaré la banque.

Aussi récemment qu’en octobre, les investisseurs s’attendaient à au moins trois autres hausses de taux en 2019. Actuellement, ces attentes ont diminué à pas plus de deux. La banque avait précédemment estimé que la fourchette « neutre » pour les taux à un jour se situe entre 2,5 % et 3,5 %. La déclaration plus que conciliante d’aujourd’hui pourrait bien indiquer qu’au cours de la prochaine année, les hausses de taux seront à des niveaux de beaucoup inférieurs à cette fourchette neutre.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
3 Déc

La croissance du PIB canadien au troisième trimestre a ralenti en raison de la faiblesse des investissements dans le logement et les entreprises

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada vient tout juste de publier les chiffres du PIB du troisième trimestre, révélant un ralentissement prévu de la croissance à 2,0 % (tous les chiffres sont exprimés en taux annualisés), comparativement à un rythme 2,9 % au deuxième trimestre. Au cours des trois premiers trimestres de cette année, la croissance trimestrielle a atteint en moyenne 2,2 %, ce qui est inférieur à la croissance annuelle de 3,0 % enregistrée en 2017. Étant donné que l’économie canadienne tourne à son plein potentiel ou près de celui-ci, une croissance plus lente n’est donc pas une mauvaise chose.

Cependant, bien que la croissance globale de 2,0 % suive la tendance, les détails du rapport sont préoccupants. Le trimestre dernier, le gros de la croissance était attribuable à une baisse des importations, ce qui n’est guère le signe d’une économie vigoureuse, faisant en sorte que la demande intérieure finale (ce qui exclut le commerce) s’est révélée négative pour la première fois depuis le début de 2016. Le ralentissement des importations reflétait un recul dans les produits pétroliers raffinés ainsi que dans les aéronefs et autre matériel de transport.

L’économie a subi les contrecoups de la bataille commerciale entourant l’ALENA qui s’est déroulée au cours de l’été, les ménages et les entreprises ayant considérablement réduit leurs dépenses. Les dépenses de consommation ont augmenté à leur rythme le plus lent depuis plus de deux ans, tandis que les entreprises ont affiché une baisse inattendue des investissements et une réduction des stocks. Les dépenses des consommateurs se sont avérées modérées et la consommation globale des ménages a augmenté de seulement 1,2 %, freinée par les dépenses de biens durables (-2,7 %), tandis que les Canadiens ont acheté moins de véhicules pour le troisième trimestre consécutif.

La plus grande surprise dans le rapport est le déclin considérable des investissements non résidentiels des entreprises (-7,1 %). Les dépenses dans les structures non résidentielles ont diminué de 5,2 %, alors que les dépenses en machines et matériel, ce qui comprend les logiciels et le matériel informatique, ont chuté à un taux annuel de 9,8 %. Un ralentissement de l’investissement dans le secteur pétrolier et gazier a pesé sur les dépenses des entreprises.

Bien qu’on s’attendait à ce qu’il y ait une réduction des investissements résidentiels, la chute de 5,9 % observée au troisième trimestre a été plus importante que prévu. Malgré une petite hausse des ventes de propriétés, les investissements résidentiels ont affiché un recul tant dans les nouvelles constructions que dans les activités de rénovation (voir la note ci-dessous). L’investissement dans la construction de logements neufs a affiché son recul le plus important depuis le deuxième trimestre de 2009, au moment où la crise financière frappait durement l’économie mondiale. La légère hausse dans les ventes de maisons s’est traduite par une hausse considérable des coûts de transfert des propriétés, ce qui comprend les commissions de courtage immobilier, les droits de cession immobilière, les frais juridiques et les frais d’étude des dossiers (inspection et arpentage).

Sur le plan des revenus, la rémunération des employés a augmenté de 2,7 % (4,0 % par rapport à l’année précédente), faisant en sorte que l’augmentation globale des gains au cours du trimestre s’est située à 2,2 %, d’une année à l’autre. Le taux d’épargne des ménages a augmenté à 4,0 % comparativement à un taux révisé à la hausse de 3,4 % au premier trimestre.

En examinant les données mensuelles de septembre, on constate qu’il n’y avait pas vraiment d’indication de dynamisme quant au dernier trimestre de l’année en cours. En septembre, le PIB mensuel a reculé de 0,1 % alors que seulement la moitié des industries majeures ont affiché une progression. Cela est principalement dû à la baisse dans la production de biens (-0,7 %), l’extraction du pétrole et du gaz ayant accusé un recul, en partie frappée par le travail de maintenance. Par contre, on a noté des gains substantiels (+0,2 %) dans les services, mais ils se sont avérés insuffisants pour garder les résultats positifs.

Le ralentissement projeté pour le quatrième trimestre sera soutenu par l’impact à la baisse transitoire de la récente grève postale. Il est peu probable que se confirme la prévision de la Banque du Canada selon laquelle la croissance serait de 2,3 % au cours du dernier trimestre de l’année. En fait, il semble que la croissance au cours du quatrième trimestre risque de se rapprocher davantage de 1 % plutôt que de 2 %.

Répercussions pour la Banque du Canada

Le taux de croissance de 2 % prévu par la Banque du Canada était réaliste, mais la banque notera assurément la faiblesse des données sous-jacentes. La forte réduction du prix du pétrole est potentiellement plus importante pour les producteurs de pétrole canadiens qui luttent déjà contre les goulots d’étranglement dans le transport qui ont déjà massacré le secteur énergétique et ralenti la croissance en Alberta. Des réductions dans la production du pétrole sont susceptibles de frapper l’activité économique au cours du trimestre actuel et la reprise complète n’est pas prévue avant au moins le milieu de 2019.

De plus, la fermeture de l’usine de GM à Oshawa (Ontario) soulève des inquiétudes en ce qui concerne la viabilité de l’industrie de l’automobile au Canada et s’ajoute à la faiblesse des perspectives économiques. Les deux secteurs d’exportation les plus importants au Canada étant l’énergie et l’automobile, leur faiblesse fera en sorte que la Banque du Canada demeurera passive en décembre, particulièrement parce que les consommateurs risquent fort bien d’être fauchés. Les marchés prévoyaient une hausse du taux en janvier, mais les données les plus récentes suggèrent que le nombre de ceux qui s’attendaient à une telle décision a considérablement diminué.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca