25 Sep

Un discours du Trône très ambitieux

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Publié par: Robert Perrier

Discours du Trône : La réponse du Canada à la COVID-19

Avec la prorogation du Parlement le 18 août, après la démission du ministre des Finances Bill Morneau, puis l’ouverture d’une nouvelle session parlementaire, le discours du Trône était pour le gouvernement l’occasion de prendre un nouveau départ. Et pour le premier ministre Justin Trudeau, c’était l’occasion de tourner la page après un été de polémiques autour de l’organisme UNIS et du programme de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant.

LA SITUATION FINANCIÈRE
Il n’y a guère eu d’opposition plus tôt cette année quand le gouvernement fédéral a déployé un filet de sécurité pour pratiquement tous les secteurs de l’économie, avec des prestations d’urgence, des subventions salariales et d’autres programmes. Mais aujourd’hui, alors que le déficit fédéral frôle les 400 milliards de dollars, des voix s’élèvent pour demander de modérer les nouvelles dépenses.

La nouvelle ministre des Finances, Christia Freeland, a consulté l’ancien premier ministre Paul Martin, qui avait effacé les déficits quand il était lui-même ministre des Finances il y a plus de 20 ans. Elle a affirmé cette semaine être très sensible aux préoccupations au sujet des dépenses fédérales et de l’équilibre budgétaire, mais elle a aussi déclaré que la priorité était d’assurer le retour au travail d’un plus grand nombre de Canadiens, en même temps que de gérer toute deuxième vague de la COVID-19.

« La politique économique la plus importante de notre gouvernement et la meilleure chose que nous puissions faire pour notre économie est de contenir le coronavirus, a dit Mme Freeland. Je ne saurais trop insister là-dessus. Certains parlent parfois d’un arbitrage à faire entre politique sur la santé et politique économique. Je ne suis absolument pas d’accord. »

Le discours du Trône d’aujourd’hui était un des plus attendus depuis longtemps, à l’heure où la reprise économique ralentit et où le nombre de cas de COVID augmente. Il ne s’agit pas d’un plan économique, mais il précise la vision d’Ottawa quant aux politiques considérées comme nécessaires pour faire passer le pays à l’étape suivante de la relance.

Des mesures avaient déjà été signalées, comme une amélioration du soutien aux sans-emploi – à la suite des politiques d’aide exceptionnelles du printemps et de l’été. Pour une estimation des coûts, il faudra attendre une mise à jour économique à l’automne et un budget ultérieur.

LE NOMBRE DE CAS DE COVID-19 GRIMPE ALORS QUE LA REPRISE ÉCONOMIQUE RALENTIT
La semaine dernière, une série de rapports confirmaient que l’activité économique au Canada a profité cet été d’une reprise qui sera sans doute d’une ampleur historique, mais ne sera pourtant que partielle. Les reventes de maisons ont encore fortement augmenté en août. Selon les données de juillet sur les secteurs du commerce de détail, du commerce de gros et de la fabrication, le PIB était en voie de remonter de 40 % (taux annualisé) au troisième trimestre. Mais cela ne permettrait de récupérer qu’environ 57 % du déclin du premier semestre. Et des données préliminaires – y compris celles de la Banque Royale sur les achats par carte de crédit – continuent d’annoncer un ralentissement de la reprise.

Entre-temps, le nombre de cas d’infections au virus sont de nouveau surveillés de près au Canada. Les taux d’infection ont augmenté ces dernières semaines en Ontario, au Québec, en Colombie-Britannique et en Alberta. Cette nouvelle montée d’infections a été plutôt concentrée parmi des groupes d’âge moins vulnérables, faisant qu’elles ont nécessité moins d’hospitalisations. Il reste que l’allègement des restrictions a été suspendu, voire inversé dans certains endroits. À tout le moins, l’augmentation de la propagation vient rappeler qu’il y a des limites à la mesure dans laquelle l’économie peut se rétablir tant que persiste la menace du virus.

Dans le discours du Trône, on prévoyait que la gouverneure générale énoncerait la vision du gouvernement pour la reprise d’après la pandémie. Ce ne sera pas facile. Les cas de COVID-19 sont en hausse et la confiance des investisseurs est vacillante. L’économie va mieux qu’au plus bas en avril, mais la relance reste fragile – surtout face à une possible deuxième vague. Où est-ce que le gouvernement devrait investir? S’il survit au vote de confiance, que sera son prochain budget?

Le premier ministre Trudeau a insisté qu’il ne souhaite pas une campagne électorale hâtive – mais y serait prêt au besoin. « Je crois qu’il serait irresponsable de dire qu’une élection serait irresponsable, a-t-il dit aux journalistes. Notre pays et nos institutions sont assez fortes, et s’il doit y avoir une élection, nous nous arrangerons. »

Il conclut toutefois : « Je ne crois pas que c’est ce que souhaitent les Canadiens. Je ne crois pas que c’est ce que souhaitent les partis d’opposition et ce n’est certainement pas ce que souhaite le gouvernement. »

UNE QUESTION DE CONFIANCE
Quelles que soient les précisions ou les données financières dans le discours du Trône, la confiance envers le gouvernement Trudeau sera mise à l’épreuve. Il lui manque 15 voix pour avoir la majorité à la Chambre des communes.

À moins qu’un des principaux partis d’opposition ne l’appuie, il y aura probablement une élection. Il n’est pas clair que les chefs de l’opposition soient prêts à en provoquer une.

Le chef du NPD Jagmeet Singh veut que le gouvernement prolonge la Prestation canadienne d’urgence en attendant la réforme du régime d’assurance-emploi. Il demande aussi un engagement ferme à étendre l’accès à des congés de maladie payés.

Il a dit à la chaîne CPAC qu’il n’a entendu aucun engagement précis de la part du premier ministre Trudeau, quand celui-ci a pris la parole la semaine passée. Il restera toutefois attentif aux signaux du gouvernement, non seulement dans le discours du Trône, mais dans les débats et dans les mesures législatives qui suivront.

Quant au nouveau chef conservateur Erin O’Toole, qui a récemment reçu un diagnostic positif à la COVID-19, il attend de voir : « Si le plan apporte un mieux pour le pays, nous appuierons des parties de ce plan. Sinon, nous présenterons notre propre vision. »

Le Bloc Québécois a menacé de tenter de forcer la tenue d’une élection dans le cadre de l’affaire UNIS, à moins que le premier ministre Trudeau ne démissionne. Le parti demande aussi une augmentation des transferts aux provinces en matière de santé, un soutien accru pour les aînés, le respect des compétences du Québec et un soutien pour les agriculteurs assujettis à la gestion de l’offre.

Cependant, son chef ne sera pas au Parlement à la reprise des travaux de la Chambre des communes. Yves-François Blanchet a été déclaré positif à la COVID-19. Mardi, il a annoncé sur Twitter que lui et Erin O’Toole attendraient la fin de leurs périodes d’isolement pour communiquer leur réponse officielle au discours du Trône.

MESURES COMPRISES DANS LE DISCOURS DU TRÔNE
Vaincre la pandémie est le thème clé du discours. La COVID-19 a été incroyablement éprouvante pour les parents, surtout les femmes, pour les jeunes, les adultes plus âgés, les Noirs et les Canadiens racialisés. Les travailleurs à faible revenu ont été touchés le plus durement.

Lutter contre la pandémie et sauver des vies

  • Un dépistage plus rapide, des ordres de fermeture à court terme là où il y a un grand nombre de cas
  • Aider les entreprises dans ces régions
  • Des fonds supplémentaires pour l’équipement de protection individuel
  • Des fonds supplémentaires pour assurer la sécurité des écoles
  • Une stratégie en matière de vaccins
  • Un groupe de travail sur les vaccins, dirigé par des scientifiques

Soutenir les Canadiens durant cette crise

  • Prolongation de la Subvention salariale d’urgence
  • Soutien face aux pertes d’emploi
  • Création d’emplois, aide à la formation, stratégie sur l’emploi des jeunes
  • Bénéficiaires de la PCU maintenant soutenus par le régime de l’AE – élargi pour inclure les travailleurs autonomes et travailleurs à la demande
  • Plan d’action pour les femmes – services de garde d’enfants, création d’un réseau pancanadien d’éducation préscolaire, programmes parascolaires, soutien aux femmes en entrepreneuriat
  • Aide aux petites entreprises
  • Amélioration du crédit aux entreprises, aide aux secteurs les plus durement touchés

Rebâtir en mieux afin de créer un Canada plus résilient

  • Plan responsable de stimulation et de relance
  • Réduction des inégalités des revenus en augmentant l’imposition des options d’achat d’actions
  • Augmentation des taxes pour les géants du numérique qui font affaire au Canada
  • Préservation de la force de la classe moyenne
  • Lutte contre les changements climatiques et engagement en faveur d’une croissance durable
  • Aide aux résidences de soins de longue durée, nouvelles normes de soins
  • Augmentation de la Sécurité de la vieillesse à 75 ans
  • Médecins de premier recours dans toutes les régions
  • Augmentation des ressources en santé mentale
  • Régime national universel d’assurance-médicaments
  • Télémédecine
  • Limitation des armes à feu
  • Plan d’action national contre la violence sexiste
  • Augmentation du logement abordable
  • Accès à Internet haute vitesse pour tous les Canadiens
  • Services aériens régionaux abordables
  • Élimination de l’itinérance chronique
  • Amélioration de l’Incitatif à l’achat d’une première propriété
  • Mesures contre l’insécurité alimentaire et pour renforcer les chaînes d’approvisionnement alimentaire; protéger les travailleurs du secteur alimentaire
  • Appui aux agriculteurs
  • Mise en place des plus vastes programmes de formation, d’éducation et d’accréditation de l’histoire du Canada
  • Création de bons emplois dans les secteurs de l’action climatique
  • Surpasser les objectifs climatiques de 2030 du Canada
  • Augmenter les options en matière de transport en commun; de véhicules zéro émission, de batteries et de stations de recharge
  • Réduire de moitié le taux d’imposition des sociétés pour les entreprises de technologie propre
  • Soutenir les entreprises des secteurs des ressources naturelles et du pétrole dans leur transition vers le zéro émission et des objectifs en matière d’énergie propre
  • Interdire les plastiques à usage unique nocifs l’an prochain
  • Plans en matière d’eau propre et d’irrigation

Être fidèle à qui nous sommes en tant que Canadiens – accueillants et luttant contre la discrimination

  • Nous prenons soin les uns des autres, nous accueillons les nouveaux arrivants, nous célébrons deux langues officielles
  • Nous luttons contre le racisme systémique
  • Nous aidons les Autochtones – Premières Nations, Inuits et Métis
  • Nous agissons face à la haine en ligne, nous appuyons l’emploi de Noirs et de personnes racialisées
  • Réforme du système de justice pénale et de l’application de la loi
  • Nous encourageons l’immigration et la réunification des familles
  • Nous investirons davantage dans les économies en développement
  • Nous appuyons les droits de la personne, ramenons au pays les Canadiens détenus à l’étranger

EN SOMME
Il s’agit là d’un programme ambitieux. Bon nombre de ses éléments sont de vastes engagements. Les détails sur les dépenses viendront plus tard, probablement dans une mise à jour économique, en novembre ou décembre.

Le discours n’annonce pas la prolongation de la PCU, alors que le NPD disait que c’était nécessaire à son appui. Le NPD demandait aussi des congés de maladie payés, ce qui n’a pas été mentionné.

Immédiatement après le discours, la réaction initiale des conservateurs était qu’ils ne pourraient pas appuyer cette proposition. Entre autres, ils ont critiqué le fait qu’il n’y a pas de cadre de référence ou de limites, sur le plan des finances, pour éviter que la cote de crédit du Canada ne soit encore baissée. Selon la leader adjointe Candice Bergen, les conservateurs n’appuieront pas un discours du Trône truffé de « mots à la mode » et de « gestes grandioses » qui ne dit rien sur les difficultés du secteur de l’énergie, des agriculteurs, des chômeurs et des propriétaires de petites entreprises.

Les jeux politiques ne font que commencer.

Dans la prochaine semaine, le discours du Trône fera l’objet d’un débat, et le gouvernement pourra y apporter des changements.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
16 Sep

Un nouveau mois record pour l’habitation au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Le marché canadien du logement atteint des sommets en août

Les statistiques publiées aujourd’hui par L’Association canadienne de l’immeuble (ACI), révèlent un mois d’août exceptionnel, avec les ventes et les nouvelles inscriptions à leur plus haut niveau en 40 ans, surpassant l’activité record de juillet. Voilà qui confirme la reprise entamée il y a quatre mois.

Les ventes résidentielles nationales ont encore augmenté de 6,2 % d’un mois à l’autre en août. Les résultats établissent un nouveau record mensuel (voir le graphique ci-dessous).

Contrairement aux deux mois précédents où l’activité était en hausse dans tout le pays, les ventes ont augmenté dans environ 60 % des marchés locaux en août. Le Grand Toronto et le Lower Mainland de la Colombie-Britannique sont les régions qui ont connu les plus fortes hausses. Bien qu’une pénurie d’inscriptions persiste dans de nombreuses régions du Canada, il est intéressant de noter que le Grand Toronto et le Lower Mainland sont aussi les régions qui ont enregistré un nombre considérable de nouvelles inscriptions en août.

En août, les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une hausse de 33,5 % d’une année à l’autre. Il s’agit de ventes records pour le mois d’août et des sixièmes ventes mensuelles en importance jamais enregistrées. Comparativement au mois d’août de l’année passée, les transactions étaient en hausse dans presque tous les marchés de l’habitation canadiens.

Jusqu’à présent cette année, plus de 340 000 propriétés ont changé de main sur les systèmes MLS® canadiens, soit une hausse de 0,8 % comparativement aux huit premiers mois de 2019, malgré la récession provoquée par la COVID-19.

« Ce fut un été record dans plusieurs marchés de l’habitation au Canada, alors que les courtiers et agents immobiliers et leurs clients rattrapent leur retard après la perte d’une grande partie des activités immobilières du printemps 2020, a déclaré Costa Poulopoulos, président de l’ACI. De nombreux marchés confrontés à des pénuries d’inscriptions ont connu une concurrence féroce entre les acheteurs cet été, bien que cela ait été prévu pour 2020 avant la COVID-19. Il semble vraiment que le marché du printemps se soit déplacé vers l’été. »

Selon Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI, l’activité présente « des signes de ralentissement en septembre ».

Nouvelles inscriptions

Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a affiché un autre gain de 10,6 % en août comparativement à juillet. Le nombre de nouvelles inscriptions était à la hausse sur près des trois quarts des marchés locaux, en particulier dans le Lower Mainland, le Grand Toronto et à Ottawa.

L’augmentation des nouvelles inscriptions en août ayant dépassé la hausse des ventes pour la première fois depuis le début de la reprise en mai, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a diminué, passant de 72,3 % en juillet à 69,4 % en août. Cela étant dit, il s’agit encore d’un des plus hauts taux enregistrés pour cette mesure.

Si l’on compare le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, environ un tiers seulement de l’ensemble des marchés locaux était en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme). Les deux autres tiers des marchés étaient au-dessus des normes à long terme et dans de nombreux cas, bien au-dessus.

Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande. Il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre toutes les propriétés de l’inventaire courant au taux de vente actuel.

On comptait 2,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’août 2020, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. À l’échelle locale, certains marchés de l’Ontario comptent maintenant des semaines d’inventaire plutôt que des mois. L’offre reste donc limitée dans de nombreuses régions du pays, surtout en Ontario.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1,7 % d’un mois à l’autre en août 2020 (voir le graphique et le tableau ci-dessous). En comparaison, l’Indice avait fait un bond de 2,3 % en juillet 2020 – la deuxième plus forte hausse (après celle de mars 2017) des 15 dernières années. Les 21 marchés que l’Indice mesure actuellement ont tous affiché des hausses d’un mois à l’autre, à l’exception de Victoria et le reste de l’île de Vancouver.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a connu une hausse d’une année à l’autre de 9,4 % en août. Il s’agit de la plus importante hausse depuis la fin 2017.

Les gains d’une année à l’autre les plus importants ont été réalisés à Ottawa (+19,9 %) et Montréal (+16,4 %); des hausses de 10 % à 15 % ont été observées dans le Grand Toronto et le Grand Golden Horseshoe. À Moncton, les prix ont également augmenté dans cette fourchette en août.

Les prix sont demeurés relativement inchangés d’une année à l’autre à Calgary, Edmonton et St. John’s; ils ont augmenté de 3,5 % à 5,5 % en Colombie-Britannique.

L’IPP MLS® est le meilleur moyen d’évaluer les tendances de prix, puisque les moyennes sont sujettes à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en août 2020 a atteint un nouveau record, s’élevant à un peu plus de 586 000 $, en hausse de 18,5 % par rapport au même mois l’année dernière.

En somme

La SCHL prédisait en mai que le prix moyen des maisons vendues au pays baisserait de 9 % à 18 % en 2020, et pourrait ne retrouver le niveau de la fin 2019 qu’en 2022. Au lieu, le prix moyen national d’août était en hausse de 18,5 %.

La santé du marché du logement est en bonne partie attribuable à la demande refoulée des ménages qui ont maintenu leur niveau de revenu pendant la pandémie. Les ménages les plus durement touchés sont ceux de petits salariés dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration et des voyages. Ce sont eux qui ont le moins les moyens de faire face aux difficultés, et ils ne sont généralement pas propriétaires de maisons.

La bonne nouvelle est que le marché du logement contribue à la relance de l’économie.

Rapport annuel de la SCHL sur l’industrie hypothécaire résidentielle

Le Rapport sur l’industrie hypothécaire résidentielle présente des informations détaillées sur le marché canadien des prêts hypothécaires résidentiels, depuis le montage de prêts jusqu’au financement, pour les prêts assurés et les prêts non assurés, en couvrant tous les types de prêteurs hypothécaires. Il se fonde sur les données disponibles à la fin du deuxième trimestre 2020. En voici des points saillants :

Tendances relatives aux types de prêteurs hypothécaires

  • Le rapport indique qu’en 2019. les six grandes banques du Canada sont restées très présentes sur le marché canadien du financement de l’habitation, avec une part de 67 % des prêts hypothécaires nouvellement consentis (voir le graphique ci-dessous).
  • Les sociétés de crédit hypothécaire (SCH) détiennent 20 % du marché des prêts hypothécaires assurés, et les coopératives de crédit, 12 %.
  • Les prêts hypothécaires en souffrance de 90 jours et plus sont demeurés faibles pour tous les types de prêteurs. Cela semble indiquer que la proportion d’emprunteurs en mesure d’effectuer leurs paiements hypothécaires ou de les reporter est demeurée constante.
  • Les SCH ont continué de représenter 1 % de l’encours des prêts hypothécaires au pays, soit environ 14 à 15 milliards de dollars de dettes hypothécaires.
  • Certaines SCH ont offert des reports de paiements hypothécaires et d’autres types d’accommodements aux emprunteurs hypothécaires éprouvant des difficultés financières. Environ 10 % des emprunteurs hypothécaires ont demandé un report de leurs paiements hypothécaires.

Tendances du financement hypothécaire

  • Les dépôts sont demeurés la principale source de financement hypothécaire pour les six grandes banques (66 %) et les coopératives de crédit (77 %).
  • Les obligations sécurisées représentaient 17 % du financement hypothécaire total des six grandes banques à la fin du premier trimestre de 2020, ce qui est 4 % de plus qu’en 2019.
  • La titrisation privée a continué de représenter une très faible part de la composition du financement hypothécaire au Canada, soit seulement 1,1 %. Cependant, le marché des titres hypothécaires résidentiels semble être en expansion au Canada.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
11 Sep

La Banque du Canada maintient le taux à 25 points de base

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada mise sur l’assouplissement quantitatif

Tel que promis, la Banque du Canada a maintenu son taux cible du financement à un jour à sa valeur plancher effective de 25 points de base, étant clairement entendu que des taux directeurs négatifs ne sont pas envisagés. Au lieu, la banque centrale misera sur de vastes achats d’actifs – assouplissement quantitatif (AQ) –, à raison d’au moins 5 milliards de dollars par semaine d’obligations du gouvernement du Canada. L’AQ ajoute de la liquidité dans le système financier et maintient les rendements du marché à un niveau faible. La Banque a entamé un programme énergique d’AQ au début de la pandémie, et y renoncera seulement quand l’économie aura récupéré et que l’inflation sera stable à 2 %. Il faudra peut-être des années. Par exemple, l’Ontario a suspendu les réouvertures face à une remontée des cas d’infection. De nombreux responsables de la santé publique prévoient que les infections augmenteront avec l’ouverture des écoles et l’arrivée du temps froid. Le gouvernement se prépare à une possible deuxième vague. Les responsables des politiques ont toutefois atténué le discours quant à des mesures les plus contraignantes.

« De façon générale, a déclaré la Banque, les économies mondiale et canadienne évoluent conformément au scénario présenté dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) de juillet, l’activité se redressant en phase avec la levée des mesures de confinement dans chaque pays. La Banque s’attend toujours à ce que cette phase de réouverture vigoureuse soit suivie d’une période de récupération prolongée et inégale, pendant laquelle l’économie s’appuiera fortement sur des mesures de relance. Le rythme de la reprise reste étroitement lié à l’évolution de la pandémie de COVID-19 et des mesures de distanciation sociale nécessaires pour contenir la propagation du virus. »

Au Canada, le PIB réel a chuté de 11,5 % (39 % en taux annualisé) au deuxième trimestre; la première moitié de l’année s’est donc conclue avec une baisse d’un peu plus de 13 %, ce qui correspond essentiellement au scénario intermédiaire évoqué dans le RPM de juillet. Comme prévu, toutes les composantes de la demande globale se sont affaiblies. Les conditions financières mondiales sont demeurées expansionnistes. Même si les prix de certains produits de base se sont raffermis, les cours du pétrole restent faibles.

Avec la réouverture de l’économie, la reprise de l’activité au troisième trimestre semble plus rapide qu’on le prévoyait en juillet. L’activité économique est soutenue par les programmes gouvernementaux de remplacement du revenu et de subvention des salaires. Les marchés de financement essentiels fonctionnant bien, l’utilisation des programmes de liquidité à court terme offerts par la Banque a diminué. La politique monétaire contribue à soutenir les dépenses des ménages et les investissements des entreprises en rendant le crédit plus abordable.

L’activité dans le secteur de l’habitation a été particulièrement forte, avec un volume important de revente de maisons en juillet et août. Avec des taux hypothécaires à un niveau plus bas que jamais, les acheteurs satisfont leur aspiration à disposer d’un logement plus spacieux et à échapper à la congestion des centres-villes. Cet exode urbain n’est pas simplement anecdotique. Il permet d’en obtenir davantage pour le même prix, et pour ceux, nombreux, qui travaillent désormais à domicile, le problème des longues navettes quotidiennes ne se pose pas. Le graphique ci-dessous indique que les banlieues éloignées de Toronto ont vu la plus grande augmentation des ventes depuis la relance du marché au début de juin.

Par ailleurs, la construction de nouvelles maisons a grimpé à son plus haut niveau en plus d’une décennie en août, après avoir déjà fortement augmenté en juillet. Les marchés de Toronto et de Vancouver étaient les plus vigoureux, surtout pour les multilogements.

Les dépenses des ménages ont nettement rebondi au cours de l’été, la consommation de biens et l’activité dans le secteur du logement ayant été plus fortes que prévu. Un rebond fort, mais inégal, de l’emploi a aussi été constaté. Les exportations se redressent étant donné le renforcement de la demande étrangère, mais elles sont encore largement inférieures à leurs niveaux d’avant la pandémie. La confiance et les investissements des entreprises restent modérés. Bien que les récentes données recueillies pendant la phase de réouverture soient encourageantes, la Banque s’attend toujours à une récupération lente et en dents de scie, l’économie subissant les effets de l’incertitude et de défis structurels.

L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation est près de zéro – les prix de l’énergie et les services de voyage exerçant des pressions à la baisse –, et devrait demeurer bien en deçà de la cible à court terme. Les mesures de l’inflation fondamentale se situent entre 1,3 et 1,9 %, compte tenu des capacités excédentaires considérables de l’économie, et la mesure qui est la plus influencée par les prix des services affiche la plus faible croissance.

En somme

La Banque a fait valoir que « pendant la transition de la réouverture à la récupération, des mesures de politique monétaire exceptionnelles devront continuer de soutenir l’économie. Le Conseil de direction maintiendra le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires de l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. Pour renforcer cet engagement et garder les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement, la Banque poursuit ses achats à grande échelle d’actifs au rythme actuel. Ce programme d’assouplissement quantitatif sera maintenu jusqu’à ce que la reprise soit bien engagée, et sera modulé de façon à procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation. »

La Banque tiendra sa prochaine réunion sur les taux le 28 octobre, quand elle publiera ses prochaines prévisions dans le RPM. Une hausse des taux est improbable cette année ou en 2021.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
8 Sep

L’emploi continue de progresser au Canada en août

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Publié par: Robert Perrier

Le Canada a récupéré deux tiers des emplois perdus à cause de la pandémie

Les résultats de l’Enquête sur la population active (EPA) d’août, qui viennent d’être publiés par Statistique Canada, rendent compte de la situation du marché du travail pendant la semaine allant du 9 au 15 août, cinq mois après le début de la crise économique liée à la COVID-19. À la mi-août, les restrictions en matière de santé publique avaient été considérablement assouplies partout au pays, et davantage d’entreprises et de lieux de travail avaient rouvert.

L’emploi a continué de rebondir en août, avec une augmentation nette de 246 000 emplois. Le rythme a toutefois ralenti, par rapport au gain de 419 000 en juillet et de 953 000 en juin. Ce ralentissement était prévu, l’effet initial de l’atténuation des mesures de confinement, au printemps, ne pouvant que s’affaiblir à l’été.

La bonne nouvelle est que 84 % des gains de l’emploi en août concernent les emplois à temps plein. Les emplois à temps partiel avaient connu une forte hausse en juillet. L’emploi à temps plein s’est situé en août à 93,9 % des niveaux d’avant la pandémie, comparativement à 96,1 % pour le travail à temps partiel. Au cours des mois précédant la crise économique liée à la COVID-19, l’emploi à temps plein avait atteint des sommets, tandis que l’emploi à temps partiel était relativement stable. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi à temps plein était en baisse de 5,4 % en août, et l’emploi à temps partiel, de 5,1 %. Une part plus élevée des employés à temps partiel préféreraient un emploi à temps plein. Les heures travaillées ont augmenté davantage que le nombre d’emplois en août – mais elles restent davantage sous les niveaux de février (-8,6 %) que ne l’est le nombre d’emplois (-5.7 %).

La progression de l’emploi en août a porté l’emploi à 1,1 million (-5,7 %) de son niveau de février, avant la COVID-19. C’est ainsi deux tiers des emplois perdus qui ont été récupérés.
Le nombre de Canadiens qui étaient en emploi mais qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles pour des raisons probablement liées à la COVID-19 a diminué de 259 000 (-14,6 %) en août. Combiné avec les baisses enregistrées en mai, juin et juillet, ce recul a ramené les absences liées à la COVID-19 à 713 000 (+88,3 %) au-dessus du niveau de février.

Au cours de la semaine allant du 9 au 15 août, le nombre total de travailleurs canadiens touchés par la crise économique liée à la COVID-19 était de 1,8 million. En avril, ce nombre a atteint un sommet inégalé de 5,5 millions, et comprenait une baisse d’emploi de 3,0 millions ainsi qu’une augmentation de 2,5 millions des absences de travail associées à la COVID-19.

Le nombre de Canadiens travaillant à domicile diminue pour un quatrième mois consécutif. En avril, au plus fort de la crise économique liée à la COVID-19, 3,4 millions de Canadiens qui ont travaillé leurs heures habituelles se sont adaptés aux restrictions en matière de santé publique en commençant à travailler à partir de leur domicile. Ce nombre a diminué chaque mois depuis mai, lorsque l’assouplissement graduel des restrictions en matière de santé publique a commencé. Il était de 2,5 millions en août.

Parmi les Canadiens ayant travaillé leurs heures habituelles en août, le nombre total ayant travaillé à partir de leur domicile a diminué de près de 300 000 par rapport à juillet, tandis que le nombre ayant travaillé à un endroit autre que leur domicile a augmenté de près de 400 000.

Le taux de chômage a continué de baisser en août

Le taux de chômage a diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 10,2 % en août. En raison de la crise économique liée à la COVID-19, le taux de chômage a plus que doublé, passant de 5,6 % en février à un sommet inégalé de 13,7 % en mai. À titre de comparaison, pendant la récession de 2008-2009, le taux de chômage est passé d’un creux de 6,2 % en octobre 2008 à un sommet de 8,7 % en juin 2009. Il a alors fallu environ neuf ans pour que le taux de chômage revienne à son taux d’avant la récession.

En août, la diminution la plus forte du taux de chômage a été observée chez les femmes du principal groupe d’âge actif (de 25 à 54 ans), en baisse de 1,2 point de pourcentage pour s’établir à 7,5 % – ce qui représente le taux de chômage le plus bas parmi tous les principaux groupes d’âge. Cette baisse est en grande partie attribuable à la croissance de l’emploi, le taux d’activité global étant inchangé par rapport à juillet. Le taux de chômage chez les hommes du principal groupe d’âge actif a diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 8,1 %; cette baisse découle aussi de la croissance de l’emploi, la participation au marché du travail étant presque inchangée.

La croissance de l’emploi dans le secteur des services continue de surpasser celle du secteur des biens. La croissance de l’emploi dans le secteur des services est principalement attribuable aux hausses enregistrées dans les services d’enseignement, dans les services d’hébergement et de restauration ainsi que dans les « autres services ». Dans le secteur des biens, les augmentations enregistrées dans la fabrication ont été en partie contrebalancées par les baisses observées dans les ressources naturelles.

Les services d’hébergement et de restauration ainsi que le commerce de détail ont été parmi les secteurs les plus durement touchés au début de la crise économique liée à la COVID-19. En avril, l’emploi dans les services d’hébergement et de restauration avait baissé jusqu’à la moitié (-50,0 %) de son niveau d’avant la pandémie, tandis que dans le commerce de détail, il avait reculé à jusqu’à 77,1 % de son niveau d’avant la COVID-19. À compter de mai, l’emploi a progressé dans les deux secteurs alors qu’un grand nombre de provinces ont commencé à relancer leur économie.

L’emploi dans les services d’hébergement et de restauration a progressé de 18,4 % par mois en moyenne de mai à juillet. En août, toutefois, la croissance dans le secteur a ralenti pour s’établir à 5,3 % (+49 000). En dépit de ces récentes hausses, l’emploi dans les services d’hébergement et de restauration restait à 78,9 % de son niveau de février. Le mois d’août a été le cinquième mois complet de restrictions en matière de voyages internationaux, qui continuent d’avoir des répercussions sur les secteurs qui dépendent étroitement du tourisme.

Le nombre de personnes en emploi dans le commerce de détail a augmenté de 0,7 % (+14 000) en août, après avoir enregistré des hausses mensuelles moyennes de 6,3 % au cours des trois mois précédents. L’emploi dans le commerce de détail a atteint 93,4 % de son niveau d’avant la COVID-19, mais il s’est situé un peu sous le taux de reprise de l’emploi total (94,3 %).

Bien que l’emploi soit demeuré en deçà des niveaux d’avant la COVID-19, les ventes au détail enregistrées en juin ont été supérieures à celles de février. Elles devraient continuer d’augmenter en juillet, selon les estimations provisoires. Cela met en évidence des changements structurels potentiels au sein du secteur puisque les employeurs ont été en mesure d’augmenter leurs ventes malgré une diminution de leur effectif.

L’emploi a augmenté dans la plupart des provinces en août, particulièrement en Ontario et au Québec

L’emploi en Ontario a augmenté de 142 000 en août (+2,0 %), et cette hausse est presque entièrement survenue dans le travail à temps plein. Le taux de chômage dans la province a diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 10,6 %. Combinée avec les augmentations de juin et de juillet (+529 000), la hausse de l’emploi enregistrée en août a ramené l’emploi en Ontario à 93,6 % de son niveau d’avant la pandémie.

Dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Toronto, l’emploi a progressé de 121 000 (+3,8 %), ce qui représente près du double du taux de croissance de la province, et a atteint 93,3 % de son niveau d’avant la pandémie.

Au Québec, l’emploi a augmenté de 54 000 (+1,3 %) en août. Cette hausse fait suite aux augmentations de 576 000 enregistrées au cours des trois mois précédents, et a ramené l’emploi dans la province à 95,7 % de son niveau d’avant la COVID-19.

Dans la RMR de Montréal, l’emploi a progressé de 38 000 (+1,8 %) en août et a atteint 96,0 % de son niveau d’avant la pandémie.

L’emploi a augmenté dans la plupart des provinces de l’Ouest en août. La Colombie-Britannique a enregistré la progression la plus marquée, en hausse de 15 000 (+0,6 %). L’emploi a atteint 94,1 % de son niveau de février, et le taux de chômage a diminué de 0,4 point de pourcentage pour s’établir à 10,7 %.

Bien que l’emploi ait peu varié en Alberta, le taux de chômage dans cette province a diminué d’un plein point de pourcentage pour s’établir à 11,8 %, en raison de la baisse du nombre de personnes à la recherche d’un emploi.

Dans les provinces de l’Atlantique, la progression de l’emploi a été la plus forte en Nouvelle-Écosse en août, en hausse de 7200 (+1,6 %), principalement dans le travail à temps partiel. Le taux de chômage a toutefois peu varié, s’établissant à 10,3 %, vu l’augmentation du nombre de Néo-Écossais actifs sur le marché du travail. Après avoir enregistré des augmentations notables en mai et en juin, l’emploi au Nouveau-Brunswick est demeuré stable pour un deuxième mois consécutif.

En somme

Ce rapport sur l’emploi est positif, même si le nombre d’emplois n’a pas augmenté autant que les mois précédents. La reprise de l’emploi au Canada a surpassé celle des États-Unis, ramenant deux tiers des emplois perdus, contre seulement 50 % au sud de la frontière. Les travailleurs les plus durement touchés sont ceux à faible revenu et les jeunes, ce qui explique pourquoi l’activité a été si forte sur le marché du logement. Les travailleurs à faible revenu et les jeunes ne sont en général ni propriétaires ni vendeurs de maisons. Par ailleurs, les dépenses de consommation se sont raffermies au Canada, retrouvant presque les niveaux d’avant la COVID. Les dépenses consacrées au divertissement, aux sorties au restaurant et aux soins personnels ont augmenté récemment, en même temps que davantage d’entreprises reprenaient leurs activités. Elles sont presque revenues à leur niveau d’un an plus tôt. Les dépenses totales sur carte de crédit ou de débit sont en hausse d’environ 5 % par rapport à la même période l’an dernier. Les Canadiens sortent davantage de la maison et de leur propre localité, mais ne vont pas beaucoup plus loin.

Selon RBC :

  • Les dépenses en ligne restent répandues dans certains domaines (p. ex., épiceries), mais les transactions en personne continuent de remonter.
  • L’analyse des dépenses indique que les Canadiens sont à l’aise de sortir au restaurant, même si c’est pour rester sur une terrasse. Les dépenses dans les restaurants ont été gonflées par la volonté des Canadiens de sortir pour manger. Elles n’étaient qu’un peu plus de 4 % plus basses qu’un an plus tôt.
  • La part des transactions en ligne aux restaurants a baissé à 17 %, après avoir atteint un tiers après le début de la crise.
  • Les dépenses en soins de santé et soins personnels ont augmenté jusqu’à la mi-août, alors que la réouverture des gymnases a entraîné une augmentation des dépenses sur la mise en forme.
  • Les dépenses pour le divertissement ont encore augmenté en août, jusqu’à 10 % sous le niveau de l’année passée.
  • Le niveau des dépenses a été étayé par les montants consacrés au golf et aux produits numériques, qui sont restés conséquents – surtout pour le golf.
  • Plus récemment, les Canadiens ont recommencé à consacrer des dépenses aux sports professionnels, aux loteries, aux passe-temps et aux attractions locales.

Les données récentes des chambres immobilières de Toronto et de Vancouver révèlent une forte activité de vente et une pression haussière persistante sur les prix. Les données de l’Association canadienne de l’immeuble pour l’ensemble du pays seront publiées le 15 septembre. Elles ajustent les données sur les prix en fonction des types de maisons vendues, ce qui permet de mieux comprendre l’évolution des prix.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
1 Sep

Le PIB du Canada baisse au T2 mais remonte depuis avril

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Publié par: Robert Perrier

 

 

L’économie canadienne fait un plongeon record au T2

 

Le PIB réel du Canada a plongé de 11,5 % au deuxième trimestre, soit -38,7 % en taux annualisé. C’est le pire recul trimestriel de tous les temps (voir le graphique ci-dessous). Le PIB avait déjà baissé de 8,2 % au T1. Le gros de la contraction est survenu au début du trimestre, quand les mesures de confinement de mars et avril ont chambardé l’activité. Depuis lors, l’économie a montré des signes de reprise étonnamment forts.

Statistique Canada a indiqué aujourd’hui que le PIB a augmenté de 6,5 % en juin, après l’avoir fait de 4,8 % en mai, et l’organisme prévoit une croissance de 3,0 % en juillet. Malgré tout, il faut prévoir que la reprise au Canada sera longue et difficile. Ce n’est assurément pas toutes les entreprises et tous les secteurs qui remonteront en même temps, et ce n’est pas tous les emplois qui seront retrouvés.

Le secteur du logement en est un qui s’illustre dans la reprise. L’activité y a fortement augmenté en juillet, à la faveur de taux hypothécaires extrêmement bas et d’une demande refoulée. Il semble que de nombreux Canadiens ayant été confinés à la maison reconsidèrent leurs besoins. La demande de logements plus grands est forte, surtout en banlieue – proche ou lointaine.

Presque tous les secteurs de l’économie ont été grandement touchés au T2. Les dépenses des ménages ont chuté de 43 %, et les investissements des entreprises se sont effondrés, baissant de 57 % en taux annuel. La lutte contre le virus a été un facteur dans les deux cas, et la chute des prix pétroliers a exacerbé le déclin des investissements dans les hydrocarbures. Seules les exportations nettes ont apporté une hausse dans l’activité économique, mais uniquement parce que les importations ont baissé davantage que les exportations, du fait que les consommateurs confinés et les entreprises fermées n’avaient guère besoin de produits importés.

D’une année à l’autre, les augmentations de juin et juillet feront que le PIB aura baissé de 5 %, soit sensiblement moins que prévu, mais quand même plus que la baisse de -4,7 % constatée lors de la crise financière. La remontée – record – de juin reflète la réouverture graduelle de l’économie. Le commerce de détail, le commerce de gros et le secteur manufacturier pointaient en tête. Le commerce de détail a bondi de 22,3 % en juin, surpassant son niveau d’activité d’avant la pandémie. Les concessionnaires de véhicules automobiles ont contribué le plus à la croissance.

Après avoir enregistré un bond de 17,3 % en mai, le secteur de la construction a crû de 9,4 % en juin, alors que l’assouplissement continu des restrictions d’urgence au pays a contribué à un retour presque à la normale de l’activité dans les chantiers de construction. La construction résidentielle a progressé de 7,1 %, les augmentations observées dans la construction de logements multifamiliaux et les travaux de transformation et d’amélioration des maisons ayant plus que compensé la baisse dans la construction de logements unifamiliaux. La construction non résidentielle a augmenté de 11,0 % pour atteindre un niveau d’activité supérieur à celui d’avant la pandémie, les trois composantes ayant enregistré des hausses.

Le secteur des services immobiliers et services de location à bail a progressé de 2,5 % en juin. Après avoir augmenté de 56,4 % en mai, les activités des bureaux d’agents et de courtiers immobiliers ont grimpé de 65,2 % en juin, alors que l’activité de revente de maisons a enregistré une hausse d’au moins 10 % dans tous les grands centres urbains. La production des agents et des courtiers immobiliers était à environ 7 % en deçà du niveau d’avant la pandémie, mais d’autres données indiquent qu’elle était en forte hausse en juillet, jusqu’à atteindre de nouveaux sommets.

 

 

Le gouvernement a pris des mesures qui étaient bien nécessaires pour amortir le coup

Le revenu disponible des ménages a monté en flèche au dernier trimestre malgré la pandémie, grâce au soutien du revenu assuré par le gouvernement (voir le graphique ci-dessous). L’augmentation du revenu, alors que les dépenses de consommation étaient en chute et que les versements hypothécaires ont été reportés pour de nombreux consommateurs, a entraîné une forte hausse du taux d’épargne. Le taux d’épargne des ménages a en effet bondi jusqu’à 28,2 %, alors qu’il était de 7,6 % au trimestre précédent. Les taux d’épargne sont en général plus élevés pour les personnes aux revenus supérieurs.

 

 

En somme

L’effondrement de l’activité économique au deuxième trimestre a été terrible, mais pas autant que le prévoyait la Banque du Canada (-43 %) dans son plus récent Rapport sur la politique monétaire. Ensuite, la reprise, depuis la fin d’avril, a été plus forte que prévu, surtout dans le secteur du logement. Assurément, le marché du travail reste très faible, avec un taux de chômage de 10,9 % en juillet. Cependant, les nouveaux programmes annoncés la semaine passée par le gouvernement fédéral pour remplacer la PCU faciliteront la transition pour ceux qui sont encore à la recherche d’un emploi.

La possibilité d’une résurgence du virus continue de poser un risque, à moins qu’un vaccin efficace devienne disponible. L’économie tournera en dessous de ses capacités jusqu’à l’an prochain, mais peut-être pas tant en dessous qu’on n’a pu le craindre.

 

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca

 

 

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