29 Oct

La Banque du Canada maintient son taux à un jour à 0,25 % et module son programme d’achat d’obligations

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada module l’assouplissement quantitatif

Tel que prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux cible du financement à un jour à sa valeur plancher effective de 25 points de base, étant clairement entendu que des taux directeurs négatifs ne sont pas envisagés. Au lieu, la banque centrale continuera de miser sur de vastes achats d’actifs – l’assouplissement quantitatif (AQ). La banque centrale module son programme d’AQ tel que promis depuis quelques semaines. À la mi-octobre, elle a annoncé la fin de ses programmes d’opérations de prise en pension, de la facilité d’achat des acceptations bancaires et d’achat d’Obligations hypothécaires du Canada (PAOHC), ceux-ci n’étant plus nécessaires pour assurer la liquidité sur ces marchés. Les volumes des achats ont baissé sensiblement depuis avril. Il n’y aura que des répercussions minimes sur les taux d’intérêt du marché.

Le Conseil de direction a annoncé aujourd’hui qu’il réduirait aussi graduellement les achats d’obligations du gouvernement fédéral, qui passeront d’au moins 5 milliards de dollars par semaine à au moins 4 milliards de dollars. « Le Conseil de direction juge que compte tenu de ces ajustements combinés, le programme d’assouplissement quantitatif fournit une détente monétaire au moins aussi forte qu’avant. »

Le Parti conservateur, dans l’opposition, mettait en garde le gouverneur Macklem quant aux risques de financer les dépenses du gouvernement Trudeau. La Banque n’avait toutefois guère d’autre choix que d’augmenter ses achats de nouvelles obligations de référence – celles que le gouvernement vend actuellement, par opposition à des obligations plus anciennes qui deviennent de plus en plus illiquides. Selon Bloomberg News : « Le programme d’assouplissement quantitatif de la Banque reflétera de plus en plus les ventes d’obligations du gouvernement alors que les députés de l’opposition incitent la Banque à éviter de financer directement le programme de dépenses du premier ministre Trudeau. » (Voir le graphique ci-dessous.) La Banque détient déjà plus du tiers de la dette du gouvernement du Canada, ce qui est proportionnellement plus que n’en font la plupart des banques centrales, parce que le Canada a longtemps enregistré des surplus budgétaires et réduit sa dette.

Pratiquement toutes les grandes banques centrales du monde ont lancé un programme d’AQ d’urgence en réponse à la crise de la COVID-19. La Banque du Canada affirme que son programme d’AQ renforce son engagement à maintenir les taux d’intérêt à des niveaux très bas au cours des quelques prochaines années, jusqu’à ce que l’inflation annuelle soit stabilisée à son niveau cible de 2 %. Le Rapport sur la politique monétaire d’octobre publié aujourd’hui indique qu’elle laissera probablement le taux à un jour à 0,25 % jusqu’en 2023.

La banque centrale n’a pas l’intention de réduire les mesures de stimulation, au vu des risques croissants pour l’économie dans la deuxième vague de la COVID-19. « Pendant la phase de récupération, des mesures de politique monétaire exceptionnelles devront continuer de soutenir l’économie, a soutenu la Banque. Nous sommes déterminés à procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation. »
Rapport sur la politique monétaire d’octobre

  • Après la forte reprise de la croissance quand les mesures de confinement ont été levées et que l’économie a redémarré, le Canada est passé dans une phase de récupération plus lente. La relance se poursuit largement comme l’indiquait le rapport de juillet, bien qu’elle ait été initialement plus vigoureuse que prévu. À court terme, le ralentissement de la récupération sera sans doute plus prononcé en raison de la récente augmentation des cas de COVID-19.
  • Il y a une capacité excédentaire persistante et importante dans l’économie canadienne. L’écart entre la production réelle de l’économie et sa production potentielle ne sera probablement pas éliminé avant 2023. L’économie progresse de façon inégale. Certains secteurs et certains travailleurs sont plus durement touchés par le virus – surtout dans les domaines de l’hébergement, de la restauration, des arts, des divertissements et des loisirs, ainsi que dans les transports. Bon nombre des plus durement touchés sont des travailleurs à faible revenu.
  • Les prix du pétrole restent sous les niveaux d’avant la pandémie, et il faut supposer qu’ils demeureront autour des niveaux actuels. L’Alberta en souffrira.
  • Selon les prévisions, la persistance de capacités inutilisées dans l’économie continuera de contenir l’inflation jusqu’en 2023.

Les prévisions de la Banque du Canada pour la croissance canadienne sont indiquées dans le tableau ci-dessous. La reprise économique sera sans doute prolongée, soutenue par des politiques mais grandement influencée par l’évolution du virus, l’incertitude persistante et les changements structurels dans l’économie. Ces changements pourraient entraîner des déplacements durables de travailleurs et de capital entre différentes régions et différents secteurs de l’économie. Ces ajustements conditionnent les estimations de la Banque quant à la croissance potentielle.

Après avoir reculé d’environ 5,5 % en 2020, l’économie progresserait de presque 4 % en moyenne en 2021 et 2022. Deux facteurs feront sans doute que la croissance sera inhabituellement saccadée de trimestre en trimestre : des éclosions et des mesures sanitaires locales; et des taux de reprise variables entre les secteurs de l’économie.

L’inflation resterait sous la fourchette de 1 à 3 % visée par la Banque jusqu’au début de 2021, principalement enraison des effets des bas prix de l’énergie. Par la suite, elle resterait dans la fourchette, mais la capacité excédentaire de l’économie continuera d’exercer une pression baissière sur l’inflation pendant toute la période visée par les projections.

La phase de la réouverture a été forte, mais inégale

On estime que la croissance a fortement rebondi au troisième trimestre, récupérant environ deux tiers du déclin du premier semestre de l’année. Une bonne part de la reprise de l’économie est attribuable à une remontée de la demande étrangère, à la libération de la demande refoulée dans l’habitation et pour certains biens durables ainsi qu’à de solides programmes de soutien.

Dans le secteur de l’habitation, l’activité a remonté en flèche au troisième trimestre, profitant de coûts de financement au plus bas et des revenus préservés chez les ménages à revenu élevé ainsi que de ventes supplémentaires et de construction compensant la suspension de l’activité au printemps (graphique 7). En septembre, le total cumulatif des reventes aurait effacé l’activité perdue au cours de la période habituellement effervescente du printemps. Le secteur de l’habitation profite aussi peut-être d’une évolution des préférences. En particulier, plus d’un quart des répondants à l’Enquête sur les attentes des consommateurs pour le Canada au troisième trimestre de 2020 indiquaient qu’ils souhaiteraient passer à une plus grande maison ou une maison unifamiliale, en raison de la pandémie. La vigueur de la reprise sur le marché de l’habitation, combinée à une offre limitée sur le marché de la revente, a mené à une augmentation rapide des prix des maisons dans certains marchés. Contrairement à ce qui a été observé à Toronto et à Vancouver en 2016, l’augmentation des prix des maisons a cette fois été plus marquée dans des marchés où les ratios prêts-revenus sont modérés, comme Ottawa, Montréal et Halifax.

En somme
Les taux d’intérêt resteront bas dans l’avenir prévisible. L’évolution de la pandémie déterminera en bonne partie la croissance de l’économie et l’action du gouvernement. Les spécialistes indiquent que la seconde vague durera une bonne partie de l’hiver, et qu’un vaccin ne sera largement disponible au mieux qu’au cours de 2021. Aussi pénible que soit la situation, le Canada contient plus efficacement le virus que ne le font les États-Unis, le Royaume-Uni et les pays de la zone euro. La production restera probablement partout sous les niveaux d’avant la pandémie jusqu’à la fin de 2022, qui est l’horizon prévisionnel de la Banque du Canada.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
27 Oct

La Banque du Canada met fin à certaines opérations d’injection de liquidités

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada va cesser d’acheter des Obligations hypothécaires du Canada

Ce mercredi, la Banque du Canada fera son annonce sur les taux d’intérêt et publiera son Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’octobre. La plupart des observateurs prévoient que le taux de financement à un jour restera à 0,25 %, comme il l’a fait depuis l’arrivée de la pandémie. Quelques-uns ont émis l’hypothèse que la Banque suivrait l’Australie et réduirait les taux à un jour de 15 points de base. Je ne crois pas.

L’économie du Canada ne ressemble pas tant à celle de l’Australie qu’on peut le penser. Certes, les deux pays parlent surtout anglais, sont des exportateurs de matières premières et ont un dollar comme monnaie. Mais pour le reste, ils sont très différents. L’Australie est surtout un fournisseur de la Chine et de l’Asie de l’Est, alors que le Canada exporte surtout aux États-Unis. Notre grande ressource est le pétrole, plutôt que les métaux. Et plus encore, la Banque du Canada croit que des taux plus bas ne seraient pas utiles, compte tenu des pressions qu’ils exerceraient sur le fonctionnement du système bancaire.

La Banque s’est engagée à s’en tenir à 0,25 % jusqu’à ce que la conjoncture économique assure un taux d’inflation de 2 %. Avec l’arrivée de la deuxième vague de COVID et de nouvelles restrictions de l’activité, la reprise économique ralentira dans les prochains trimestres. En outre, il est improbable que nous verrons l’inflation moyenne dépasser les 2 % d’ici la fin de 2022. Le scénario de référence de la Banque du Canada pour les taux à un jour prévoit de rester à 0,25 % jusqu’en 2023, à moins que nous constations une fin miraculeuse de la pandémie bien plus tôt que la plupart des spécialistes ne le prédisent.

En revanche, la Banque modifiera ses politiques en ce qui concerne l’assouplissement quantitatif – l’achat d’actifs financiers en vue d’injecter des liquidités dans les marchés financiers. Depuis des mois, le Conseil de direction de la Banque laisse entendre qu’il pourrait être nécessaire de « moduler » la structure du programme d’assouplissement quantitatif. On n’a guère vu de détails à ce sujet, mais nous croyons qu’il faut prévoir un passage d’un programme qui soutient le fonctionnement des marchés à un programme visant à atteindre un objectif de politique monétaire. Dans une certaine mesure, le changement est déjà en cours.

Le 15 octobre, la Banque a annoncé la fin du programme d’opérations de prise en pension, de la facilité d’achat des acceptations bancaires et du programme d’achat d’Obligations hypothécaires du Canada (PAOHC). Les secteurs concernés du marché canadien des titres à revenu fixe fonctionnent convenablement, et la Banque a sans doute estimé qu’il n’était plus nécessaire de les soutenir. La fin du PAOHC a capté l’attention de certains acteurs du marché hypothécaire, qui y ont vu la fin de la baisse des taux hypothécaires. Je crois que c’est mal comprendre les mesures prises par la Banque.

Comme l’indique le graphique ci-dessous, l’utilisation du PAOHC a sensiblement diminué depuis ses débuts mars. Simplement, il n’est plus nécessaire pour assurer la liquidité sur le marché des OHC. Depuis le mois d’août, les prêteurs utilisaient seulement 70 à 190 millions de dollars par semaine de la capacité de 500 millions de dollars de la Banque du Canada. La dernière fois que les prêteurs en ont pleinement tiré parti est en avril, quand le programme d’urgence était manifestement nécessaire. La fin de ce programme ne devrait pas avoir de grandes répercussions sur les taux hypothécaires.

« Étant donné que les conditions générales des marchés financiers continuent de s’améliorer au Canada, le recours à certains programmes offerts par la Banque du Canada pour soutenir le fonctionnement des principaux marchés financiers a nettement diminué », a indiqué la Banque en annonçant les changements. Le programme était destiné à injecter des liquidités dans le système bancaire, qui en avait bien besoin, pour assurer la disponibilité de crédit au pire de la crise. Il a été délaissé quand les tensions causées par la pandémie se sont atténuées et que les marchés sont devenus beaucoup plus autosuffisants. 

Le changement survient un mois après la décision de la Banque de réduire ses achats de bons du Trésor fédéraux et de titres provinciaux semblables. La Banque évoquait alors l’amélioration de la santé des marchés de financement à court terme.

Par ailleurs, le programme d’achat des OHC est éclipsé par le programme d’achat d’obligations du gouvernement mené par la Banque, comme l’indique le graphique ci-dessous. La banque centrale a maintes fois insisté qu’elle préserverait l’ampleur de ses programmes d’urgence d’achat d’actifs – ses achats d’obligations du gouvernement du Canada pour au moins 5 milliards de dollars par semaine – jusqu’à ce que la reprise économique soit bien lancée. Elle a aussi jusqu’à présent maintenu ses deux programmes d’achat d’obligations provinciales et d’obligations de sociétés, même si la demande à l’égard des deux programmes a été bien inférieure aux prévisions.

Les taux hypothécaires au Canada ont une corrélation de 85 % avec le rendement à 5 ans des obligations du gouvernement du Canada, lequel s’est effondré pendant la crise de la pandémie.

En somme
Des trois programmes dont la Banque a annoncé le repli, le plus important est le programme élargi de prise en pension à plus d’un jour, dans le cadre duquel la banque centrale a acheté pour plus de 200 milliards de dollars d’instruments de financement bancaire à court terme depuis la mi-mars. Le programme n’a plus engendré d’achats depuis la mi-septembre.

La facilité d’achat des acceptations bancaires, portant sur des instruments de crédit à court terme servant couramment dans le financement du commerce international, a été fortement utilisée lors de son lancement en mars. Elle ne l’a pas été du tout depuis la fin avril. La banque centrale a fait pour environ 47 milliards de dollars d’achats dans le cadre de ce programme. Cependant, tous les actifs achetés sont depuis arrivés à échéance, de sorte que la banque centrale n’a plus d’acceptations bancaires à son bilan.

Le programme d’achat d’Obligations hypothécaires du Canada date d’avant la pandémie, mais la Banque du Canada a augmenté radicalement ses achats pendant la crise. Depuis la mi-mars, elle a accumulé environ 8 milliards de dollars de ces obligations au titre de ses mesures d’urgence, ayant procédé à des achats deux fois par semaine directement auprès de la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Depuis quelques mois, les achats de la Banque ont généralement été inférieurs au quart de ce qu’ils étaient couramment au printemps.

Ces changements dans le programme d’assouplissement quantitatif auront peu de répercussions sur les taux d’intérêt et les marchés hypothécaires.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
19 Oct

Nouveaux records des ventes et des prix des maisons au Canada en septembre

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Publié par: Robert Perrier

Nouveaux records des ventes et des prix des maisons au Canada en septembre

Selon les données de septembre publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont grimpé de 0,9 % d’un mois à l’autre (voir le graphique ci-dessous). Voilà qui confirme la reprise entamée il y a cinq mois sur un marché plus serré que jamais.

« Aux pénuries historiques de propriétés dans plusieurs régions s’ajoute une concurrence féroce entre les acheteurs, ce qui a poussé les prix à la hausse, a déclaré Costa Poulopoulos, président de l’ACI. Cette situation s’explique en grande partie par la demande qui s’est accumulée au printemps et qui s’est manifestée au cours de l’été, lorsque notre économie a repris de la vigueur. »

Selon Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI : « Plusieurs explications de cette conjoncture ont été avancées, notamment : la demande refoulée en raison du confinement, le soutien continu du gouvernement, des taux d’intérêt incroyablement bas, et la répartition des pertes d’emploi. Je tiens aussi à souligner que les ventes et le resserrement des marchés frôlaient déjà les niveaux record en février, soit tout près de l’état actuel et d’un marché plus déséquilibré que jamais. Mais, je pense qu’un autre facteur à noter, qui est sans précédent, est la nouvelle importance que les gens ont accordée au foyer pendant cette période. Il est devenu notamment le bureau, la salle de classe des enfants, la salle de sport et le parc. L’espace personnel a plus de valeur que jamais. »

L’augmentation modeste du nombre de maisons vendues à l’échelle nationale repose sur un ensemble de résultats mixtes, où environ 60 % des marchés locaux ont enregistré des gains. Les augmentations des ventes à Ottawa, dans le Grand Vancouver, à l’île de Vancouver, à Calgary et à Hamilton-Burlington ont été compensées en grande partie par des baisses dans le Grand Toronto et à Montréal. Cependant, l’activité sur les deux plus grands marchés canadiens demeure très forte.

En septembre, les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une hausse de 45,6 % d’une année à l’autre. Il s’agit d’un nouveau record pour septembre, par une marge de quelque 20 000 transactions, soit l’équivalent d’un mois de septembre habituel plus un mois de décembre complet. D’une année à l’autre, les ventes étaient en hausse dans presque tous les marchés de l’habitation canadiens.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a baissé de 10,2 % en septembre, ce qui a inversé la tendance vers des niveaux record observée en août. Les nouvelles inscriptions étaient en baisse dans deux tiers des marchés locaux, en particulier à Vancouver et dans les environs, ainsi que dans le Grand Toronto.

Compte tenu de la hausse des ventes et de la baisse de l’offre en septembre, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour s’établir à 77,2 % – le pourcentage le plus élevé en près de 20 ans et le troisième résultat mensuel le plus élevé jamais enregistré.

Si l’on compare les ratios des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, environ le tiers de l’ensemble des marchés locaux était en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme). Les deux autres tiers du marché se situaient au-delà des normes à long terme, largement au-delà dans bien des cas.

On comptait à peine 2,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de septembre 2020, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. À l’échelle locale, certains marchés de l’Ontario comptent maintenant des semaines d’inventaire plutôt que des mois. Une grande partie de la province de l’Ontario en est à environ un mois d’inventaire ou moins.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1,3 % d’un mois à l’autre en septembre 2020. Sur les 39 marchés que l’Indice mesure actuellement, tous sauf deux ont connu une hausse entre août et septembre.

Comme les acheteurs s’éloignent de plus en plus des centres-villes, l’ACI a ajouté un grand nombre de marchés ontariens à l’IPP MLS® ce mois-ci. La liste comprend la région de Bancroft, la région de Brantford, Cambridge, Grey-Bruce-Owen Sound, Huron-Perth, Kawartha Lakes, Kitchener-Waterloo, les Lakelands (Muskoka-Haliburton-Orillia-Parry Sound), London et St. Thomas, Mississauga, North Bay, Northumberland Hills, Peterborough et les Kawartha, Quinte et district, Simcoe et district, la région sud de la baie Georgienne, le district de Tillsonburg et Woodstock-Ingersoll.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a connu une hausse d’une année à l’autre de 10,3 % en septembre. Il s’agit de la plus importante hausse depuis août 2017. Les gains les plus importants d’une année à l’autre, de l’ordre de 22 % à 23 %, ont été enregistrés dans la région de Bancroft, à Quinte et district, à Ottawa et à Woodstock-Ingersoll.

Ensuite, l’augmentation des prix a été de l’ordre de 15 % à 20 % d’une année à l’autre à Barrie, à Hamilton, à Niagara, à Guelph, à Brantford, à Cambridge, à Grey-Bruce-Owen Sound, à Huron-Perth, dans les Lakelands, à London et St. Thomas, à North Bay, à Simcoe et district, dans la région sud de la baie Georgienne, dans le district de Tillsonburg et à Montréal.

Une hausse des prix de l’ordre de 10 % à 15 % comparativement à septembre 2019 a été enregistrée dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton, à Kawartha Lakes, à Kitchener-Waterloo, à Mississauga, à Northumberland Hills, à Peterborough et les Kawartha, et dans le Grand Moncton.

Les hausses de prix d’une année à l’autre se situaient près de 5 % dans le Grand Vancouver, dans la vallée du Fraser, dans la vallée de l’Okanagan, à Regina, à Saskatoon et à Québec. À Victoria et ailleurs sur l’île de Vancouver, ainsi qu’à St. John’s, les gains étaient d’environ la moitié de moins, tandis qu’à Calgary et à Edmonton, les prix sont demeurés sensiblement les mêmes d’une année à l’autre.

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés au pays a atteint un autre record en septembre 2020. Il a franchi pour la première fois la barre des 600 000 $, atteignant environ 604 000 $. Il s’agit d’une hausse de 17,5 % par rapport au même mois l’année dernière.

En somme

La santé du marché du logement est en bonne partie attribuable aux taux hypothécaires plus bas que jamais et à la demande refoulée des ménages qui ont maintenu leur niveau de revenu pendant la pandémie. Les ménages les plus durement touchés sont ceux de petits salariés dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration et des voyages. Ce sont eux qui ont le moins les moyens de faire face aux difficultés, et ils ne sont généralement pas propriétaires de maisons.

La bonne nouvelle est que le marché du logement contribue à la relance de l’économie.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
15 Oct

L’emploi va mieux que prévu en septembre au Canada

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Publié par: Robert Perrier

 

Le Canada a récupéré trois quarts des emplois perdus à cause de la pandémie

Les résultats de l’Enquête sur la population active (EPA) de septembre, qui viennent d’être publiés par Statistique Canada, rendent compte de la situation du marché du travail pendant la semaine allant du 13 au 19 septembre, six mois après le début de la crise économique liée à la COVID-19. Au début de septembre, au moment où les familles canadiennes s’adaptaient aux nouvelles routines de la rentrée scolaire, les restrictions au nom de la santé publique avaient été considérablement assouplies partout au pays, et bon nombre d’entreprises et de lieux de travail avaient rouvert. Tout au long du mois cependant, certaines restrictions ont été imposées de nouveau en réponse à des augmentations du nombre de cas de COVID-19. En Colombie-Britannique, de nouvelles règles et directives concernant les bars et les restaurants sont entrées en vigueur le 8 septembre. En Ontario, les limites imposées relativement aux rassemblements ont été resserrées dans les zones chaudes de Toronto, de Peel et d’Ottawa le 17 septembre et, pour le reste de la province, le 19 septembre.

L’augmentation de l’emploi s’est accélérée de façon inattendue en septembre. La progression de 378 200 emplois, fruit d’une vaste reprise, représente presque le double des prévisions de consensus. C’était le cinquième mois consécutif d’augmentation de l’emploi, faisant que trois quarts des 3 millions d’emplois perdus en mars et avril ont maintenant été récupérés. Le taux de chômage a diminué, de 10,2 % en août à 9,0 % en septembre. La plupart des économistes avaient prévu une augmentation de 150 000 emplois et un taux de chômage de 9,8 %.

Autre bonne nouvelle, la plupart des nouveaux emplois nets dont des emplois à temps plein. Le nombre de Canadiens qui étaient en emploi mais qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles pour des raisons probablement liées à la COVID-19 a diminué de 108 000 (-7,1 %) en septembre.

La hausse enregistrée en septembre a ramené l’emploi à 720 000 (-3,7 %) de son niveau de février, avant la COVID-19. Les secteurs des services d’hébergement et de restauration (-188 000) et du commerce de détail (-146 000) sont demeurés les plus éloignés de leurs niveaux d’avant la pandémie, tandis que l’emploi chez les jeunes était 263 000 (-10,3 %) en deçà du niveau de février.

Parmi les Canadiens qui ont travaillé la majorité de leurs heures habituelles, la proportion travaillant à partir de leur domicile a légèrement diminué d’août à septembre, passant de 26,4 % à 25,6 %.

L’emploi a augmenté dans toutes les provinces en septembre, sauf au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. Les hausses les plus marquées ont été enregistrées en Ontario et au Québec.

À la suite de la crise économique liée à la COVID-19, le taux de chômage a plus que doublé, passant de 5,6 % en février à un sommet inégalé de 13,7 % en mai. Le taux de chômage de 9,0 % de septembre témoigne d’une amélioration rapide. À titre de comparaison, pendant la récession de 2008-2009, le taux de chômage est passé de 6,2 % en octobre 2008 à un sommet de 8,7 % en juin 2009. Il a alors fallu environ neuf ans pour qu’il revienne à son niveau d’avant la récession.

En septembre, l’emploi s’est accru de 72 000 (+7,4 %) dans les services d’hébergement et de restauration. Il s’agit de la cinquième hausse mensuelle consécutive, laquelle a porté les augmentations totales à 427 000 depuis le début de l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 en mai. Néanmoins, en septembre, l’emploi dans ce secteur était le plus éloigné des niveaux d’avant la crise économique, restant en baisse de 15,3 % (-188 000) par rapport à son niveau de février, avant la pandémie.

Le secteur des services d’hébergement et de restauration devra vraisemblablement continuer de faire face à de nombreux défis au cours des prochains mois. Il deviendra sans doute difficile de manger à l’extérieur pendant l’hiver, et certaines restrictions liées à la COVID-19 sont imposées de nouveau. De fait, les Canadiens prévoient réduire leurs dépenses au restaurant, d’après une étude récente.

Après quatre mois de hausse, l’emploi dans le commerce de détail est demeuré stable en septembre. Par rapport à février, l’emploi dans ce secteur a reculé de 146 000 (-6,4 %). Après avoir fortement progressé en mai et en juin après l’assouplissement initial des restrictions liées à la COVID-19, le commerce de détail a ralenti de façon marquée en juillet.

La route de la reprise sera encore longue dans le secteur de la construction

En septembre, l’emploi dans le secteur de la construction est demeuré à peu près inchangé pour un deuxième mois consécutif, étant en baisse de 120 000 (-8,1 %) par rapport à son niveau d’avant la COVID-19. Comparativement à février, l’emploi dans la construction a diminué le plus en Ontario (-54 000; -9,5 %) et en Colombie-Britannique (-39 000; -16,3 %).

Le secteur de la construction comprend trois sous-secteurs : la construction de bâtiments, les travaux de génie civil et les entrepreneurs spécialisés. Selon les derniers résultats de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH), l’emploi a reculé de février à juillet dans chacun des sous-secteurs dans la construction. La baisse la plus prononcée a été observée chez les entrepreneurs spécialisés. Les statistiques de juillet sur l’investissement en construction de bâtiments montrent que l’investissement en construction de bâtiments était légèrement plus faible en juillet qu’en février.

L’emploi dans la fabrication s’est presque entièrement redressé, mais il est à la traîne en Alberta

Dans certains secteurs, la route sera longue avant de retrouver les niveaux d’emploi d’avant la COVID-19, alors que dans d’autres secteurs, y compris la fabrication, l’emploi s’est presque entièrement redressé.

Le rythme de la croissance de l’emploi dans le secteur de la fabrication s’est accéléré en septembre (+68 000; +4,1 %), après avoir enregistré deux mois de croissance modeste au cours de l’été. La hausse de septembre a porté la variation totale de l’emploi dans ce secteur à un niveau semblable à celui observé en février. Bien que l’emploi dans la fabrication soit demeuré nettement en deçà des niveaux observés avant la pandémie en Alberta (-17 000; -12,1 %) et, dans une moindre mesure, au Québec (-15 000; -3,1 %), l’emploi était au-dessus du niveau d’avant la COVID-19 en Ontario (+17 000; +2,3 %).

L’emploi dans les services d’enseignement augmente en septembre, surpassant le niveau d’avant la COVID-19

L’emploi dans les services d’enseignement a progressé de 68 000 (+5,0 %) en septembre, et l’Ontario et le Québec ont enregistré les hausses les plus marquées. Après avoir diminué de 11,5 % de février à avril, l’emploi dans ce secteur a progressé pendant cinq mois consécutifs, et se situe maintenant à un niveau 2,6 % au-dessus du niveau de février.

Au moment de la rentrée scolaire en août et en septembre, certains secteurs de compétence ont augmenté leurs effectifs pour soutenir les adaptations apportées aux salles de classe. Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans les services d’enseignement a progressé de 32 000 (+2,3 %) en septembre, principalement en raison de la hausse du nombre de conseillers pédagogiques et d’enseignants aux niveaux primaire et secondaire (données non désaisonnalisées).

En somme 

La crise économique liée à la COVID-19 et ses répercussions sur le marché du travail ont été particulièrement éprouvantes pour les travailleurs faiblement rémunérés (définis comme étant ceux touchant moins de 16,03 $ l’heure, ou deux tiers du salaire médian annuel de 2019 qui était de 24,04 $ l’heure). De février à avril, l’emploi chez les travailleurs faiblement rémunérés a diminué de 38,1 % comparativement à la baisse de 12,7 % observée chez tous les autres employés rémunérés (données non désaisonnalisées).
Près de la moitié de la baisse sur 12 mois du nombre d’employés faiblement rémunérés est attribuable à trois secteurs : le commerce de détail; les services d’hébergement et de restauration; les services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien.
La pandémie a plus durement touché les travailleurs à faible revenu et les jeunes, ce qui explique pourquoi l’activité a malgré tout été si forte sur le marché du logement. Les travailleurs à faible revenu et les jeunes ne sont en général ni propriétaires ni vendeurs de maisons.

Par ailleurs, d’après le rapport COVID Consumer Spending Tracker de RBC pour la semaine du 5 octobre, les inquiétudes face à une deuxième vague n’influent guère sur les tendances des dépenses de consommation jusqu’à présent.
Selon RBC :

  • Parmi les diverses catégories du commerce de détail, les dépenses consacrées aux vêtements ont continué de grimper, revenant aux niveaux d’un an plus tôt.
  • Les dépenses sur l’habillement, les cadeaux et la bijouterie étaient en hausse de 1,5 % par rapport à l’année passée.
  • Les autres catégories du commerce de détail ont préservé les progrès réalisés ces quelques derniers mois.
  • Les dépenses sur le divertissement ont plafonné en termes absolus, mais étaient un peu plus élevées que l’année passée.
  • Les fortes dépenses sur le golf constatées pendant l’été se poursuivront probablement au début de l’automne, plutôt que de baisser comme elles le feraient une année normale.
  • Un ralentissement des dépenses sur l’hébergement et la location d’autos a accéléré une tendance baissière dans les achats liés aux voyages qui ont dominé pendant les quelques dernières semaines.
  • Les dépenses de voyage ont partiellement remonté après les creux dus à la pandémie; elles restaient inférieures de 60 % au plus fort de l’été. Elles se sont de nouveau dégradées à l’arrivée du temps plus frais.
  • En même temps, les dépenses dans le secteur automobile ont baissé légèrement, suivant les tendances saisonnières, après l’été propice aux voyages en auto.
  • À la fête du Travail, les dépenses dans les restaurants ont atteint leur plus haut niveau depuis le début de la pandémie, mais cette embellie était fugace.
  • Les dépenses sur les sorties au restaurant sont rapidement retombées à -6 % par rapport à un an plus tôt, soit à peu près le même niveau que depuis juillet.

Les données récemment publiées par les chambres immobilières de Toronto et de Vancouver révèlent une forte activité de vente et une pression haussière persistante sur les prix. Dans le Grand Toronto, les nouvelles inscriptions de condos dans des immeubles en hauteur ont connu une forte augmentation; la pression haussière sur les prix des habitations a été le fait des segments de marché plus près du sol, y compris ceux des maisons unifamiliales, des duplex et des maisons en rangée. Les ventes et les inscriptions de maisons ont atteint des niveaux record le mois dernier à Vancouver. Vu la demande accrue d’acheteurs de maisons, le niveau de l’offre reste faible. Il y a ainsi une pression à la hausse des prix, qui ont effectivement grimpé graduellement depuis le printemps.

Les données de l’Association canadienne de l’immeuble pour l’ensemble du pays seront publiées le 15 octobre. Elles ajustent les données sur les prix en fonction des types de maisons vendues, ce qui permet de mieux comprendre l’importance des pressions sur les prix, selon les secteurs. Nous y reviendrons la semaine prochaine.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca