26 Fév

Les taux d’intérêt du marché augmentent presque partout

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Publié par: Robert Perrier

Les rendements à long terme augmentent malgré l’inaction des banques centrales

Les banques centrales maintiennent les taux à un jour à des niveaux plus bas que jamais, limitant les taux d’intérêt à court terme et le taux directeur. Cependant, les rendements des obligations gouvernementales à moyen ou long terme sont en augmentation depuis le début du mois. Comme l’indique le graphique ci-dessous, les obligations du gouvernement du Canada à cinq ans, auxquelles sont habituellement liés les taux hypothécaires, donnent actuellement 0,69 %, 27 points de base de plus que le 29 janvier. Il s’agit du plus haut rendement sur cinq ans depuis la fin mars 2020. Les rendements des obligations canadiennes ont augmenté davantage qu’aux États-Unis, peut-être en raison de la montée des cours des produits de base, notamment le pétrole, en hausse de 16,9 % dans le dernier mois et de 27 % jusqu’à présent cette année.

L’augmentation de la dette gouvernementale découlant des mesures budgétaires destinées à amortir le choc de la pandémie et à stimuler l’économie a préparé le terrain à une majoration des rendements sur les obligations d’État dans une bonne part des pays industrialisés.

L’inflation suscite des inquiétudes croissantes. Fait rare, Statistique Canada vient de réviser à la hausse son estimation de l’inflation de base qu’elle avait révélée à peine cinq jours plus tôt, la faisant passer de 1,5 % à 1,77 %. Résultat, l’inflation paraît destinée à monter davantage que ce n’était le cas la semaine passée, alors que les investisseurs s’inquiètent de plus en plus de pressions sur les prix mondiaux. L’indice des prix à la consommation (IPC) de base est pour la Banque du Canada l’indicateur de référence de l’inflation sous-jacente. Les marchés ont été secoués de le voir apparemment atteindre presque 1,8 % sur un an.

Même s’il semble que l’inflation augmentera encore dans les prochains mois du fait d’une progression des coûts de l’énergie, les responsables des politiques et en particulier le gouverneur Tiff Macklem ne discernent guère de menace d’une hausse des prix même avec les niveaux exceptionnels de mesures de stimulation économique. Malgré une montée temporaire au début de l’année, la Banque du Canada ne prévoit pas que l’inflation retourne durablement à sa cible de 2 % avant 2023. Macklem prend la parole à Calgary aujourd’hui, et il soutiendra probablement que l’économie canadienne est encore loin d’un seuil inflationniste.

Il faut retenir que l’économie du Canada dispose d’amples capacités excédentaires. Le chômage a augmenté ces derniers mois, et le confinement continuera au moins encore quelques semaines dans le Grand Toronto. Par ailleurs, le Canada a pris un retard considérable sur d’autres pays en matière de vaccination.

La plus grande campagne de vaccination de tous les temps est actuellement en cours. Plus de 209 millions de doses ont été administrées dans 92 pays, selon des données recueillies par Bloomberg News. C’est actuellement 6,24 millions de doses qui sont administrées par jour. Israël a administré plus de 82 doses par 100 habitants, le Royaume-Uni, 27,5, et les États-Unis, 19,3. Le Canada, pour sa part, n’a administré que 4,1 doses par 100 habitants, ce qui le classe au 43e rang mondial (voir le graphique ci-dessous).

La lenteur initiale de la vaccination annonce sans doute une plus longue période d’anémie économique.

En somme

Il se pourrait que les taux hypothécaires fixes subissent une pression haussière, bien que les cinq grandes banques n’aient pas encore réagi et que le taux des tests de résistance hypothécaire reste à 4,79 %, largement au-delà des taux contractuels. Comme la Banque du Canada ne semble pas se préparer à resserrer ses mesures, les taux hypothécaires variables – évoluant normalement avec le taux directeur – resteraient stables. Cependant, les taux hypothécaires ont augmenté chez certains prêteurs non bancaires. Assurément, la trajectoire de l’économie et des taux d’intérêt sera liée au retour à une « nouvelle normalité » après la pandémie. De bonnes nouvelles face à la pandémie mèneront inévitablement à des taux hypothécaires plus élevés en 2022-2023, sinon plus tôt.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
17 Fév

Record absolu des ventes de maisons en janvier au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Le marché de l’habitation continue son essor en janvier

Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont atteint un nouveau record absolu en janvier 2021. Les ventes résidentielles canadiennes ont augmenté de 2,0 % d’un mois à l’autre, après le gain de 7,0 % enregistré en décembre. En comparaison d’un an plus tôt, la revente de maisons a bondi de 35,2 %. Comme l’indique le graphique ci-dessous, l’activité de janvier a surpassé tous les records précédents du mois.

Le taux annuel désaisonnalisé des ventes s’est établi à 736 452 unités en janvier, ce qui est nettement supérieur aux prévisions des ventes actuelles de l’ACI pour 2021 de 583 635 propriétés. Il sera difficile de maintenir le niveau d’activité actuel au cours des mois plus actifs à venir, à moins d’une augmentation de l’offre dont le marché a grand besoin. Cette augmentation pourrait toutefois se matérialiser à la faveur de l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 et du retour du beau temps.

La hausse des ventes nationales de décembre à janvier repose sur des gains sous-jacents variables, y compris à Edmonton, dans le Grand Toronto, à Chilliwack (Colombie-Britannique), à Calgary, à Montréal et à Winnipeg. Les baisses enregistrées en janvier s’inscrivent davantage dans une tendance. Plusieurs d’entre elles se sont produites sur les marchés de l’Ontario, confirmant les prévisions selon lesquelles les ventes dans cette région pourraient baisser au début de l’année puisqu’il y a très peu de propriétés sur le marché et que plusieurs personnes envisageant de vendre cette année attendront au printemps.

En janvier, les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une hausse de 35,2 % d’une année à l’autre. Cette hausse suit la tendance observée depuis l’été dernier et établit un nouveau record pour le mois de janvier, et ce, par une marge considérable. Pour le septième mois consécutif, les ventes étaient en hausse dans presque tous les marchés de l’habitation canadiens par rapport au même mois en 2020. Parmi les 11 marchés qui ont enregistré une baisse des ventes d’une année à l’autre, neuf se trouvent en Ontario où l’offre est extrêmement limitée en ce moment.

« Les deux plus importants défis auxquels les marchés de l’habitation font face cette année, dit le président de l’ACI Costa Poulopoulos, sont les mêmes que l’année dernière : la COVID-19 et la pénurie de l’offre. Les efforts que nous déployons collectivement depuis un mois et demi pour faire baisser le nombre de nouveaux cas de COVID-19 semblent porter leurs fruits. Avec un peu de chance, des propriétaires-vendeurs qui hésitaient à se lancer sur le marché l’année dernière se sentiront plus à l’aise de le faire cette année. »

Nouvelles inscriptions

Le manque de nouvelles inscriptions continue d’être le plus grand problème sur le marché de l’habitation. Alors que nous arrivons au marché du printemps et continuons de voir les cas de COVID diminuer, il est probable que l’offre augmentera. Pour le moment toutefois, le nombre de nouvelles propriétés inscrites a chuté de 13,3 % en janvier, sous l’effet des baisses à deux chiffres observées dans le Grand Toronto, à Hamilton-Burlington, à London-St. Thomas, à Ottawa, à Montréal, à Québec et à Halifax-Dartmouth.

Comme les ventes ont augmenté et que l’offre a baissé considérablement en janvier, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour s’établir à 90,7 % – le pourcentage le plus élevé jamais enregistré pour cette mesure, et ce, par une marge considérable. Le record mensuel précédent, 81,5 %, avait été établi il y a 19 ans. La moyenne à long terme du ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 54,3 %.

Si l’on compare le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, on constate que seulement environ 20 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme) en janvier. Le reste des marchés, soit 80 %, se situaient au-dessus des normes à long terme, et souvent bien au-dessus. Il s’agit d’un record quant au nombre de marchés favorables aux propriétaires-vendeurs.

On comptait seulement 1,9 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de janvier 2021, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. À l’échelle locale, quelque 35 marchés de l’Ontario comptaient moins d’un mois d’inventaire à la fin de janvier.

Le manque d’offre est la raison pour laquelle les valeurs des propriétés continuent d’augmenter. Vu la forte demande d’avant la pandémie et la remontée historique du marché depuis l’été, les stocks de maisons à vendre ont été épuisés dans de nombreuses régions du pays. Vers la fin de 2020, par rapport à la moyenne sur 10 ans, les inscriptions actives avaient chuté de 50 à 61 % en Ontario, au Québec et dans la plus grande part du Canada atlantique, et de 29 % en Colombie-Britannique. Pourtant, les inscriptions de condos urbains ont fortement augmenté depuis le printemps dans les plus grandes villes du Canada. Le choix étant à ce point limité (sauf pour les condos urbains), les acheteurs continueront de se livrer une vive concurrence. Dans les provinces des Prairies et à Terre-Neuve-et-Labrador par contre, les acheteurs auront moins de raisons de faire des surenchères car l’offre n’y est pas aussi limitée.

Prix des maisons

La situation, sous un autre angle, est que les vendeurs abordent 2021 avec la main haute pour ce qui est de fixer les prix dans la plupart des marchés du Canada. Nous pensons que cela restera le cas une bonne part de 2021. Nous prévoyons en effet que les ratios provinciaux des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions – un bon indicateur de la pression sur les prix – resteront généralement au-dessus du niveau (0,60) où les vendeurs ont habituellement plus de pouvoir sur les prix. Dans de nombreux cas (y compris en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec), les ratios sont bien au-delà de ce niveau, ce qui laisse une ample marge avant que les conditions de l’offre et de la demande ne basculent en faveur des acheteurs.

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1,9 % d’un mois à l’autre en janvier 2021. Des hausses de prix d’un mois à l’autre ont été observées sur 36 des 40 marchés que mesure actuellement l’Indice.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a connu en janvier une hausse d’une année à l’autre de 13,5 %, soit la plus forte augmentation depuis juin 2017.

Les hausses d’une année à l’autre les plus importantes – plus de 30 % – ont été enregistrées dans les Lakelands, une région de villégiature de l’Ontario, à Northumberland Hills, à Quinte, à Tillsonburg et à Woodstock-Ingersoll.

Des augmentations des prix d’une année à l’autre de l’ordre de 25 à 30 % ont été observées à Barrie, à Niagara, à Grey-Bruce-Owen Sound, à Huron-Perth, à Kawartha Lakes, à London-St. Thomas, à North Bay, à Simcoe et dans la région de la Baie Géorgienne Sud.

Des augmentations des prix d’une année à l’autre de l’ordre de 20 à 25 % ont été enregistrées aux endroits suivants : Hamilton, Guelph, Oakville-Milton, Bancroft, Brantford, Cambridge, Kitchener-Waterloo, Peterborough-Kawarthas, Ottawa et Grand Moncton.

Une hausse des prix de 16,6 % comparativement à janvier 2020 a été enregistrée à Montréal. Parallèlement, on a observé des augmentations d’une année à l’autre de 10 à 15 % sur l’île de Vancouver, à Chilliwack, dans la vallée de l’Okanagan, à Winnipeg, dans le Grand Toronto et à Mississauga. Une hausse des prix de l’ordre de 5 à 10 % a été observée à Victoria, dans le Grand Vancouver, à Regina et à Saskatoon. Enfin, les prix des propriétés ont augmenté de 2 % et de 2,2 % à Calgary et à Edmonton, respectivement

En somme

Après une année tourmentée, le marché canadien de l’habitation est revenu plus ou moins là où il en était au début de 2020 : guerres d’enchères, prix en hausse et acheteurs exaspérés incapables de trouver une maison abordable. La pandémie a changé certaines tendances. Elle a poussé de nombreux acheteurs vers les banlieues proches ou lointaines et au-delà, elle a entraîné un arrêt presque complet de l’immigration, elle a déclenché une baisse des marchés locatifs urbains et elle a amené les ménages à accumuler des économies – mais elle n’a pas calmé le marché immobilier.

La vigueur du marché est passée résolument des centres urbains – Toronto, Vancouver, Montréal – à des villes en périphérie, et cette tendance se poursuit. Par exemple, les prix on augmenté de « seulement » 11,9 % d’une année à l’autre à Toronto, mais bien davantage à Barrie (+27 %) et à London (+26 %).

La hausse des prix des condos a ralenti, ressortant à 3,1 % d’une année à l’autre, soit 14,3 points de pourcentage de moins que la hausse des prix de maisons unifamiliales. Cet écart est de loin le plus grand vu en 20 ans, conséquence du fait que les acheteurs privilégient l’espace et la distanciation sociale.

Les mises en chantier d’habitations (selon les données publiées hier par la SCHL) ont grimpé à 282 428 unités (données annualisées) en janvier, deuxième plus haut chiffre mensuel depuis 1990. Il se peut que ce résultat ait été favorisé par la météo inhabituellement douce en janvier dans une bonne part du pays. Il reste toutefois qu’il s’inscrit dans la même tendance que le record de ventes et le nombre de permis de construire.

Pour les responsables des politiques, il ne semble pas y avoir d’intérêt à entraver un secteur qui aide à soutenir l’économie, surtout que les règles hypothécaires ont déjà été resserrées ces dernières années.

On ne voit guère ce qui pourrait empêcher les ventes ou les prix d’atteindre de nouveaux sommets en 2021. Pourtant, des signes d’une accalmie émergeront au fil de l’année, et ils se préciseront l’année prochaine. Les principaux facteurs limitatifs seront une augmentation des nouvelles inscriptions, une baisse des transactions induites par la pandémie, une modeste augmentation des taux d’intérêt et une érosion de l’accessibilité financière. Disons que ce sera un atterrissage en douceur en 2022.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
8 Fév

L’emploi au Canada tombe à son plus bas niveau depuis août 2020

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Publié par: Robert Perrier

De nouvelles fermetures sapent le marché de l’emploi

Les résultats de l’Enquête sur la population active (EPA) de janvier 2021, qui viennent d’être publiés par Statistique Canada, indiquent à quel point les mesures de confinement resserrées en Ontario et au Québec ont nui à l’économie. La fermeture de tout service de restauration sur place, des commerces de détail non essentiels, des installations récréatives et des services de soins personnels, dans ces provinces ainsi qu’en Alberta et au Manitoba, a sapé les marchés du travail.

L’emploi a baissé de 212 800 (-1,2 %) en janvier, ce qui est beaucoup plus faible que ce n’était généralement prévu. La baisse est entièrement attribuable à l’emploi à temps partiel (les emplois à temps plein ont de fait augmenté de 12 600), et elle est concentrée dans les secteurs du commerce de détail du Québec et de l’Ontario. Ainsi, les heures travaillées ont malgré tout augmenté de 0,9 % au courant du mois.

Les derniers résultats effacent des mois de gains, laissant l’emploi à environ 4,5 % sous son niveau de février 2020, avant la COVID.

La baisse de janvier a fait suite au recul (recalculé) de 52 700 (-0,3 %) enregistré en décembre et a ramené l’emploi à son plus bas niveau depuis août 2020.

Encore une fois, les pertes d’emploi étaient fortement concentrées dans le commerce de détail et de gros, les hôtels et les restaurants. Néanmoins, il faut noter que 8 des 16 secteurs industriels ont enregistré des gains de l’emploi le mois passé.

Le taux de chômage a progressé de 0,6 point de pourcentage pour atteindre 9,4 %, le taux le plus élevé depuis août. Ce taux se situe 3,7 points au-dessus du niveau d’avant la COVID; aux États-Unis, le taux est de 6,3 %, 2,8 points plus haut pour cette période. Cette deuxième hausse mensuelle consécutive a porté le taux de chômage à son plus haut niveau depuis août 2020. Le nombre de chômeurs de longue durée (les personnes qui cherchent du travail ou qui ont été mises à pied temporairement depuis 27 semaines ou plus) s’est maintenu à un niveau record (512 000), un rappel qu’étant donné que le chômage a augmenté au cours des derniers mois, bon nombre des personnes touchées par l’arrêt initial de l’activité économique lié à la COVID-19 ne sont pas encore retournées au travail.

Il reste que le marché canadien du travail se porte mieux aujourd’hui que pendant la première vague de restrictions, en avril et mars, quand l’emploi avait baissé de 3 millions.

En avril 2020, un mois après l’arrivée de la pandémie, 5,5 millions de travailleurs canadiens avaient été touchés directement par l’arrêt initial généralisé de l’activité économique lié à la COVID-19, qui a entraîné une baisse de l’emploi de 3,0 millions et une hausse de 2,5 millions des absences du travail en raison de la COVID-19. En janvier, le chiffre correspondant de travailleurs touchés s’est établi à 1,4 million; il comprenait une baisse de l’emploi de 858 000 et une augmentation de 529 000 absences du travail en raison de la COVID-19.

Encore une fois, les baisses de l’emploi ont touché principalement les jeunes et les femmes du principal groupe d’âge actif des 25 à 54 ans. Ces groupes avaient également enregistré de fortes baisses de l’emploi à temps partiel pendant le ralentissement initial de mars et avril 2020, du fait qu’ils sont plus susceptibles de travailler à temps partiel dans des secteurs directement touchés par les mesures de santé publique liées à la COVID-19, y compris le commerce de détail et les services d’hébergement et de restauration.

Certains secteurs comptant une proportion élevée de travailleurs à temps plein, y compris les services professionnels, scientifiques et techniques ainsi que la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail, ont retrouvé leurs niveaux d’emploi d’avant la COVID-19 au cours des derniers mois et n’ont pas connu de variation en janvier.

Parmi les Canadiens qui ont travaillé au moins la moitié de leurs heures habituelles, le nombre de personnes ayant travaillé à partir de leur domicile a augmenté de près de 700 000 pour atteindre 5,4 millions en janvier, ce qui a dépassé le sommet précédent de 5,1 millions enregistré en avril pendant la première vague de la pandémie de COVID-19.

Les salaires horaires moyens ont de nouveau grimpé, de 6,2 % d’une année à l’autre. Cependant, cette amélioration est due à la perte d’emplois à faible rémunération dans les secteurs du commerce de détail et de la restauration.

Les baisses de l’emploi se situent entièrement dans les deux provinces qui avaient les restrictions les plus contraignantes, l’Ontario et le Québec. L’emploi a de fait augmenté dans 7 des 10 provinces. Le tableau ci-dessous indique que le taux de chômage a baissé en Alberta, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, au Manitoba, à l’Île-du-Prince-Édouard et en Saskatchewan.
En somme 

Vu la baisse de cas de COVID ces dernières semaines, il y a lieu d’espérer un allègement des restrictions. Le Québec a déjà annoncé qu’il assouplirait certaines restrictions pour les gymnases, les restaurants et les bars dans les jours à venir, et l’Ontario est en voie de rouvrir davantage d’écoles. Cependant, les responsables de la santé publique préviennent que de nouveaux variants du virus continuent de poser un risque, et ils plaident pour un maintien des mesures de confinement.

Il est indiscutable que la lumière au bout du très sombre tunnel de la pandémie, c’est un vaccin largement disponible. Sur ce plan, le Canada fait pâle figure. Le gouvernement Biden s’efforce d’accélérer la distribution de vaccins, mais il semble que le Canada ait commandé des vaccins bien après les États-Unis et le Royaume-Uni. Des problèmes de production ont sensiblement ralenti l’approvisionnement du Canada. Alors que les États-Unis et le Royaume-Uni ont déjà élargi la vaccination à toutes les personnes de 65 ans et plus, le Canada n’a même pas fini de vacciner les travailleurs de la santé et les résidents de centres de soins de longue durée. Il semble que l’approvisionnement en vaccins n’augmentera guère avant le mois d’avril.

Le tableau ci-dessous décrit la vaccination au Canada. Le pays se classe actuellement 34e au monde pour le total de doses de vaccins administrées par 100 habitants.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca