19 Mai

Le marché du logement a ralenti en avril face aux nouvelles mesures de confinement

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Publié par: Robert Perrier

Début d’un ralentissement sur le marché canadien du logement

Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), la revente de maisons au Canada a baissé de 12,4 % de mars à avril 2021. Dans la même période, le nombre de nouvelles propriétés inscrites a baissé de 5,4 %, alors que l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) a augmenté de 2,4 %.

Même si les ventes de maisons ont faibli en avril, largement en raison des nouvelles mesures de confinement, elles étaient quand même les plus fortes jamais enregistrées pour un mois d’avril, et bien supérieures à la moyenne mensuelle sur 10 ans.

Les ventes ont baissé d’un mois à l’autre dans près de 85 % de tous les marchés locaux, y compris dans presque toute la Colombie-Britannique et l’Ontario.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de nouvelles inscriptions a diminué de 5,4 % en avril par rapport à mars. Dans un marché où l’offre se trouve dans un creux record et où les ventes dépendent d’une offre régulière de nouvelles inscriptions chaque mois, les hausses simultanées au niveau de l’offre et des ventes enregistrées en mars, suivies de baisses simultanées en avril, semblent indiquer que le ralentissement des ventes peut être fonction, en partie, de la disponibilité d’inscriptions plutôt qu’uniquement de la demande. En avril, les nouvelles inscriptions ont diminué dans 70 % des marchés locaux.

Le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions au pays a accusé un recul de 75,2 % en avril, alors qu’il avait atteint un sommet de 90,6 % en janvier. Cela dit, la moyenne à long terme du ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 54,5 %; il est donc historiquement encore très élevé. La bonne nouvelle est qu’il évolue dans la bonne direction.

Si l’on compare le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, on constate qu’environ un quart seulement des marchés locaux étaient en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme) en avril. Les trois autres quarts des marchés se situaient au-delà des normes à long terme, largement au-delà dans bien des cas.

On comptait 2 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’avril 2021, ce qui représente une hausse par rapport au creux record de 1,7 mois enregistré en mars, mais qui demeure bien en dessous de la moyenne de cette mesure, soit un peu plus de 5 mois.

Selon d’autres informations, les mises en chantier d’habitations au Canada ont baissé jusqu’à 268 600 (données annualisées) en avril, contre 334 800 en mars. Malgré la forte baisse d’un mois à l’autre, le niveau reste élevé au regard des données historiques du Canada. De fait, la moyenne des mises en chantier (données annualisées) des six derniers mois établit un nouveau record, surpassant les sommets des années 1970 et 1980. Hormis les Prairies et l’Atlantique, toutes les régions ont vu une baisse des mises en chantier en avril.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 2,4 % d’un mois à l’autre en avril 2021 – une hausse historiquement élevée, mais moins importante qu’en février et en mars. Une grande partie du ralentissement récent de la croissance d’un mois à l’autre des prix a été observée dans le segment des maisons unifamiliales par rapport aux maisons en rangée et aux appartements, dont les prix sont plus abordables.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a augmenté de 23,1 % d’une année à l’autre en avril. Selon des données remontant à 2005, il s’agit d’une augmentation record d’une année à l’autre.

L’Ontario enregistre la hausse la plus importante d’une année à l’autre (environ de 20 à 50 %), suivie par la Colombie-Britannique, le Québec et le Nouveau-Brunswick (environ de 10 à 30 %) et enfin les provinces des Prairies et Terre-Neuve-et-Labrador (environ de 5 à 15 %).

L’IPP MLS® est le meilleur moyen d’évaluer les tendances de prix, puisque les moyennes sont sujettes à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en avril 2021 s’établissait à un peu moins de 696 000 $, soit une hausse de 41,9 % comparativement au même mois l’an dernier. Néanmoins, il est important de se rappeler que le prix moyen national a chuté de 10 % d’un mois à l’autre en avril dernier, car les ventes de propriétés de luxe au sein de chaque marché ont connu quelques mois de stagnation. Cela aura pour effet de gonfler la comparaison des prix d’une année à l’autre jusque vers juin.

Par segment : Les ventes de maisons unifamiliales restent extrêmement fortes, mais les signes d’un resserrement des marchés des condos dans les grandes villes se confirment. Les prix des condos étaient 8,5 % plus élevés en avril qu’un an plus tôt, ce qui est la plus grande augmentation depuis le milieu de 2018, et les augmentations mensuelles des prix sont maintenant encore plus fortes dans les plus grandes villes. Nous continuons de prévoir que ces marchés retrouveront plus de vigueur que ne s’y attendent la plupart des observateurs.

Par région : On n’a peut-être jamais vu une telle vigueur généralisée. Des marchés comme Calgary et Edmonton, qui étaient depuis longtemps somnolents, se réveillent et enregistrent des hausses de prix d’environ 9 % sur un an. Toronto, Montréal et Vancouver sont toujours aussi forts. Certains plus petits marchés (comme Halifax, Moncton, le Sud-Est de l’Ontario) surpassent des grandes villes. Les régions de chalets sont en plein essor.

En somme

Les manchettes signaleront peut-être des baisses sur le marché du logement en avril, mais ne vous y laissez pas prendre : le marché d’aujourd’hui reste solide d’une région à l’autre et d’un segment à l’autre, même s’il est vrai que nous avons sans doute franchi le point culminant. L’activité restera vive cet été, surtout si les restrictions liées à la COVID sont allégées et que la population commence à recevoir la deuxième dose de vaccin.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
10 Mai

La faiblesse du rapport d’avril sur l’emploi reflète le confinement au Canada

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Publié par: Robert Perrier

La relance de l’emploi au Canada est entravée par les restrictions liées à la troisième vague du virus

Statistique Canada vient de publier l’édition d’avril 2021 de l’Enquête sur la population active, révélant une nette détérioration du marché de l’emploi dans la foulée des mesures de confinement liées à la troisième vague de COVID. L’emploi a diminué de 207 100 (-1,1 %) en avril, et le taux de chômage a augmenté de 0,6 point de pourcentage pour atteindre 8,1 %.

L’emploi a baissé aussi bien dans le travail à temps plein (-129 000; -0,8 %) que dans le travail à temps partiel (-78 000; -2,3 %). Le nombre de personnes qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles a augmenté de 288 000 (+27,2 %).

Le nombre de Canadiens travaillant à domicile a augmenté de 100 000 pour atteindre 5,1 millions.

Le total des heures travaillées a reculé de 2,7 % en avril, surtout en raison des baisses enregistrées dans les services d’enseignement, dans les services d’hébergement et de restauration ainsi que dans le commerce de détail.

Le taux de sous-utilisation de la main-d’œuvre, qui saisit l’ensemble des personnes qui veulent travailler et qui sont disponibles pour travailler, a augmenté de 2,3 points de pourcentage pour atteindre 17,0 % en avril.

Le nombre de Canadiens au chômage depuis 27 semaines ou plus – les chômeurs de longue durée – a augmenté pour atteindre 486 000. Ce groupe pourrait bien être celui qui souffrira le plus de la pandémie, sur les plans des perspectives d’emploi et des compétences.

Les plus grandes victimes, par secteur

En avril, l’emploi a diminué dans plusieurs secteurs touchés directement par les restrictions de santé publique, à savoir le commerce de détail (-84 000), les services d’hébergement et de restauration (-59 000), ainsi que l’information, la culture et les loisirs (-26 000).

Les services d’hébergement et de restauration sont à l’origine de plus des deux tiers (70,9 %) de l’écart global de l’emploi (-503 000) par rapport à février 2020.

L’emploi a augmenté dans les administrations publiques (+15 000), dans les services professionnels, scientifiques et techniques (+15 000) et dans la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail (+15 000), trois secteurs dans lesquels de nombreuses activités peuvent être exécutées à distance.

L’emploi dans le secteur des biens a peu varié en avril.

Moins de personnes au travail en Ontario et en Colombie-Britannique

Après avoir enregistré des hausses au cours des deux mois précédents, l’emploi en Ontario a reculé de 153 000 (-2,1 %) en avril.

L’emploi en Colombie-Britannique a diminué de 43 000 (-1,6 %) en avril. Il s’agit du premier recul depuis les fortes baisses de l’emploi survenues en mars et en avril 2020.

L’emploi a augmenté en Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick, tandis qu’il a peu varié dans les autres provinces.

En somme 

Les restrictions de la troisième vague ont sapé l’emploi au Canada en avril, largement tel que prévu. Cependant, contrairement à la baisse limitée de l’emploi lors de la deuxième vague, la nouvelle chute touche davantage l’ensemble de l’économie, et cette fois-ci, les emplois à temps plein ont également été touchés. Fait à noter, le taux d’emploi (59,6 %) reste non moins de 1 point au-dessus du niveau de janvier. Le taux de participation est aussi plus élevé que lors de la deuxième vague, s’établissant à 64,9 % (ce qui est néanmoins un peu moins que les 65,5 % d’avant la pandémie).

Comme à l’issue de vagues précédentes de propagation du virus, l’emploi rebondira lorsque le gouvernement allégera les mesures de confinement. Le moment tant attendu approche, puisque les taux de vaccination grimpent graduellement. Entre-temps, les programmes gouvernementaux d’appui à ceux qui sont privés de leur travail restent en place et aident à limiter la baisse du pouvoir d’achat des ménages.

L’économie du Canada reste à environ un demi-million d’emplois de moins qu’avant la pandémie. Le dollar canadien a augmenté jusqu’à 0,8236 $US après la publication du rapport. Le rendement sur les obligations du Canada à 5 ans a baissé légèrement, à 0,894 %, soit un peu moins qu’en fin de journée jeudi.

Le département du Travail des États-Unis a aussi publié des données sur l’emploi vendredi, et elles étaient encore plus décevantes. Le nombre d’emplois aux États-Unis a augmenté de seulement 266 000, alors que les prévisions s’élevaient à 1 million.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca