17 Août

Quatrième mois consécutif de ralentissement des ventes de maisons au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Le ralentissement s’est poursuivi en juillet sur le marché canadien du logement

Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), la revente de maisons au Canada a baissé de 3,5 % de juin à juillet 2021. C’est la quatrième baisse mensuelle consécutive. Dans la même période, le nombre de nouvelles propriétés inscrites a baissé de 8,8 %, alors que l’Indice des prix des propriétés MLS® a augmenté de 0,6 %, portant sa hausse à 22,2 % depuis un an.

Même si les ventes ont chuté en tout de 28 % depuis le sommet de mars, les marchés canadiens de l’habitation restent très actifs (voir le graphique ci-dessous). En juillet, la baisse des ventes a été moins généralisée qu’au cours des derniers mois, bien qu’elle ait encore touché environ deux tiers des marchés locaux. Edmonton et Calgary ont le plus faibli, mais ces villes n’avaient pas connu de baisse des ventes jusqu’à récemment. À Montréal par contre, où les ventes avaient commencé à ralentir au début de l’année, l’activité a légèrement augmenté en juillet.

Le nombre de transactions réelles (non désaisonnalisées) en juillet 2021 a baissé de 15,2 % par rapport à un an plus tôt, quand un record avait été établi pour un mois de juillet. Le mois de juillet 2021 est néanmoins au deuxième rang au chapitre des ventes enregistrées durant un mois de juillet.

« Si le ralentissement des ventes continue de faire les manchettes ces jours-ci, c’est toutefois la faiblesse record de l’offre qui devrait retenir notre attention », a déclaré Cliff Stevenson, président de l’ACI. La plupart des marchés sont favorables au vendeur.

Nouvelles inscriptions

De juin à juillet, le nombre de propriétés nouvellement inscrites a diminué de 8,8 %, le déclin étant particulièrement marqué dans les plus grandes villes du pays – le Grand Toronto, Montréal, Vancouver et Calgary. En tout, ce sont près de 75 % des marchés d’un océan à l’autre qui ont connu une baisse des nouvelles inscriptions.

Malgré le ralentissement des ventes, cette baisse est suffisante pour que l’on remarque un resserrement du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions pour le mois (74 % en juillet comparativement à 69,9 % en juin). La moyenne à long terme du ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 54,7 %.

Si l’on compare le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions aux moyennes à long terme, le resserrement des conditions de juillet a redonné l’avantage aux propriétaires-vendeurs dans une petite majorité des marchés locaux, alors que tout était plutôt équilibré en juin.

Autre signe que nous assistons à une stabilisation des conditions de marché : on comptait 2,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de juillet 2021, soit le même chiffre qu’en juin. C’est extrêmement faible, ce qui indique que les conditions sont favorables pour les propriétaires-vendeurs, à l’échelle nationale et dans la plupart des marchés locaux. La moyenne à long terme de cette mesure est près du double de la marque actuelle.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 0,6 % d’un mois à l’autre en juillet 2021, ce qui s’inscrit dans la tendance au ralentissement qu’on observe depuis mars. Cette tendance semble toutefois épargner en grande partie la côte Est, où les propriétés sont demeurées plus abordables.

Autre point à noter (et à surveiller) : les prix semblent recommencer à grimper depuis un mois pour certains types de propriétés dans certains marchés de l’Ontario, ce qui pourrait correspondre au resserrement des conditions sur ces marché.

L’IPP MLS® global et composé non désaisonnalisé a affiché en juillet une hausse de 22,2 % d’une année à l’autre. Bien qu’il s’agisse d’un gain important, cette augmentation est, comme prévu, inférieure au record de 24,4 % enregistré en juin. La raison de cette baisse est que nous sommes maintenant à plus d’un an du moment où les prix ont vraiment décollé, de sorte que les niveaux de l’année dernière rattrapent maintenant ceux de cette année, même si les prix continuent à augmenter d’un mois à l’autre.

En Colombie-Britannique, la croissance des prix d’une année à l’autre est d’environ 20 %; elle est plus faible à Vancouver et plus élevée dans d’autres régions de la province. L’augmentation d’une année à l’autre se chiffre autour de 10 % en Alberta et en Saskatchewan, et plus près de 15 % au Manitoba. En Ontario, la progression d’une année à l’autre est d’environ 30 %. Cependant, comme en Colombie-Britannique, la hausse est nettement plus faible dans la région du Grand Toronto et bien plus élevée dans la plupart des autres régions de la province. C’est le contraire au Québec, où Montréal affiche une augmentation de l’ordre de 25 %, et Québec, de l’ordre de 15 %. La hausse des prix est d’un peu plus de 30 % au Nouveau-Brunswick et d’environ 10 % à Terre-Neuve-et-Labrador.

En somme

Les ventes continueront de se calmer graduellement dans l’année à venir, mais il faudra une hausse des taux d’intérêt pour faire véritablement baisser le marché. Les marchés immobiliers locaux connaissent une baisse de l’activité, les acheteurs potentiels se trouvant face à un manque de maisons à vendre. Les taux de vaccination en hausse ont commencé à permettre un retour à la vie normale au Canada, mais la pénurie de maisons y atteint un niveau parmi les plus élevés des pays développés, et aucune augmentation notable de l’offre ne semble prévisible à court terme.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
9 Août

L’emploi a continué d’augmenter en juillet, le taux de chômage baissant à 7,5 %

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Publié par: Robert Perrier

La relance de l’emploi a continué en juillet

Le marché canadien de l’emploi a poursuivi sa relance en juillet alors que les restrictions sanitaires étaient assouplies, mais les gains restent inférieurs aux attentes. Les données indiquent que la reprise économique est intacte et que les entreprises parviennent à trouver des travailleurs à mesure que les restrictions liées à la pandémie sont levées. Cependant, l’augmentation plus faible que prévu laisse un doute sur le rythme des embauches. Les gains du mois passé se situent surtout dans l’emploi à temps plein dans le secteur privé, en particulier pour les jeunes et les femmes.

Selon l’Enquête sur la population active (EPA), l’emploi a progressé de 94 000 (+0,5 %) en juillet, après avoir augmenté de 231 000 (+1,2 %) en juin. Les deux mois ont compensé les 275 000 pertes d’emploi enregistrées pendant les confinements en avril et mai. Des 3 millions d’emplois perdus au début de la crise, 2,74 millions ont maintenant été récupérés. Le taux d’emploi s’est établi à 60,3 % en juillet, soit encore 1,5 point de pourcentage de moins qu’avant la pandémie.

Le taux de chômage a reculé de 0,3 point de pourcentage pour s’établir à 7,5 %, le même niveau que le creux d’après février 2020, vu plus tôt cette année.

La croissance de l’emploi observée en juillet est presque entièrement survenue en Ontario. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans et les femmes du principal groupe d’âge actif de 25 à 54 ans ont été à l’origine de la majeure partie des hausses enregistrées au cours du mois. Les femmes ont été plus durement touchées par la pandémie en raison de la fermeture des services de garde et des écoles, donc la remontée de l’emploi leur profitera probablement davantage.

Le nombre de personnes en emploi travaillant moins de la moitié de leurs heures habituelles a diminué de 116 000 (‑10,1 %) en juillet. Le total des heures travaillées a augmenté de 1,3 %, et il restait en baisse de 2,7 % par rapport à son niveau prépandémique.

Le travail autonome a peu varié en juillet; il était en baisse de 7,1 % (‑205 000) par rapport à février 2020. Le nombre de travailleurs autonomes n’a pratiquement pas augmenté depuis le début de la pandémie.

Le nombre d’employés dans le secteur public a diminué de 31 000 (‑0,7 %) en juillet, ce qui représente la première baisse depuis avril 2020. Près de la moitié de la diminution mensuelle est survenue au Québec (‑15 000; ‑1,5 %), et elle était en partie attribuable à une baisse plus marquée que d’habitude du nombre de travailleurs dans les services d’enseignement durant l’été. Malgré ce recul, l’emploi dans le secteur public à l’échelle nationale était en hausse de 150 000 (+3,8 %) par rapport à février 2020.

Parmi les provinces, l’Ontario représentait la majorité des gains de juillet : l’emploi y a augmenté de 72 000. Le Manitoba (+7000), la Nouvelle-Écosse (+4000) et l’Île-du-Prince-Édouard (+1000) ont aussi vu l’emploi augmenté au cours du mois. Le Nouveau-Brunswick (‑3000), la Saskatchewan (+5000) et la Colombie-Britannique (‑3000) ont perdu des emplois en juillet.

Il reste que le total des heures travaillées a bien augmenté (+1,3 %), mais il était encore 2,7 % sous le niveau d’avant la pandémie.

Le rapport sur l’emploi au Canada a coïncidé avec la publication, vendredi, de données étonnamment positives aux États-Unis, où 943 000 emplois se sont ajoutés le mois dernier.

En somme

Selon la Banque du Canada, l’emploi devra surpasser les niveaux d’avant la pandémie avant qu’on puisse déclarer que la reprise est complète, car la population a augmenté depuis le début de la crise.

Juillet a de nouveau été un mois de bons résultats pour le marché canadien de l’emploi. L’assouplissement des restrictions sanitaires partout au pays a stimulé l’embauche. Cela dit, les limites de capacité et les restrictions aux voyages ont empêché les activités à contact rapproché de retrouver leur rythme normal, ce qui a limité l’augmentation de l’emploi en juillet.

De fait, l’emploi dans les services à contact rapproché reste nettement sous les niveaux prépandémiques. Même avec les gains de juillet, l’emploi dans les services d’hébergement et de restauration était presque 20 % sous son niveau de février 2020. Il faut noter que les données de juillet ont été recueillies la semaine du 11 juillet, or les restrictions ont été assouplies dans certaines provinces à la fin de cette semaine. Il se pourrait donc que la reprise continue de se renforcer en août.

Cependant, des difficultés se dessinent. Le variant Delta suscite des inquiétudes croissantes, au point où certains pays réimposent des restrictions. Le Canada n’y a pas encore été contraint parce que le nombre d’hospitalisations reste faible, mais les cas sont en hausse. Les progrès impressionnants de la vaccination devraient limiter les hospitalisations, mais les craintes pour la santé pourraient miner la confiance des consommateurs et des entreprises. La trajectoire que suivra maintenant l’économie sera étroitement liée à l’évolution de la pandémie.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca