13 Sep

Excellente nouvelle pour l’emploi au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Le rapport d’août sur l’emploi indique que la reprise continue

Statistique Canada vient d’apporter des nouvelles rassurantes pour l’économie après le rapport décevant de la semaine passée sur le PIB au deuxième trimestre. Le marché canadien du travail a poursuivi sa remontée en août, surtout dans les secteurs durement touchés des services de restauration et d’hébergement. Les données de l’Enquête sur la population active (EPA) d’août rendent compte des conditions du marché du travail pendant la semaine allant du 15 au 21 août. Dans cette période, la plupart des régions du Canada avaient fortement allégé les restrictions liées à la COVID. Cependant, il y avait des restrictions à la capacité d’accueil dans des lieux intérieurs tels que restaurants, gymnases, magasins et salles de spectacles. Aussi, pour la première fois depuis mars 2020, les restrictions à la frontière ont été supprimées pour les déplacements non essentiels dès lors que les voyageurs sont pleinement vaccinés.

Cependant, la réouverture de l’économie canadienne a été boiteuse, en raison d’une offre limitée et de la difficulté à doter les postes vacants dans des secteurs exigeant une grande proximité physique, surtout face à la menace croissante d’une quatrième vague avec le variant Delta. Il reste que la plus récente EPA indique une progression de 90 200 emplois le mois dernier. C’était le troisième mois consécutif en hausse, ce qui a encore resserré l’écart causé par la pandémie. L’emploi se situe maintenant à 156 000 (-0,8 %) de son niveau de février, le plus près qu’il en ait été depuis le début de la pandémie de COVID-19. En outre, la plupart des nouveaux emplois nets sont des emplois à temps plein. Les augmentations sont principalement survenues dans les secteurs de services, particulièrement dans les services d’hébergement et de restauration.

Le taux de sans-emploi a baissé, de 7,5 % en juillet à 7,1 % en août. Le taux de chômage a atteint un sommet de 13,7 % en mai 2020, et il diminue depuis, sauf certaines augmentations à court terme observées à l’automne 2020 et au printemps 2021. Au cours des mois précédant la pandémie, le taux de chômage se trouvait à des niveaux historiquement faibles; il était à 5,7 % en février 2020.

Le taux de chômage ajusté – qui comprend les travailleurs découragés, qui voulaient un emploi, mais n’en ont pas cherché un – s’est établi à 9,1 % en août, en baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport à un mois plus tôt.

L’emploi a augmenté en Ontario, en Alberta, en Saskatchewan et en Nouvelle-Écosse en août. Les autres provinces ont enregistré peu ou pas de variation à ce chapitre. Pour un troisième mois consécutif, la Colombie-Britannique a été la seule province où l’emploi a dépassé son niveau prépandémique. Par rapport à février 2020, l’écart de l’emploi a été le plus prononcé à l’Île-du-Prince-Édouard (-3,4 %) et au Nouveau-Brunswick (-2,7 %). Le tableau ci-dessous indique le taux de chômage par province.

En somme

Cette semaine, la Banque du Canada a de nouveau indiqué qu’elle ne commencerait pas à resserrer la politique monétaire avant que l’économie soit revenue à la pleine utilisation de ses capacités, ce qu’elle ne prévoit pas avant au moins le deuxième semestre de l’année prochaine. L’emploi devra surpasser les niveaux d’avant la pandémie avant qu’on puisse déclarer que la reprise est complète, car la population a augmenté depuis le début de la crise, il y a 18 mois.

Même si le mois d’août a de nouveau été bon pour le marché du travail, il reste une grande disparité entre les secteurs quant au degré auquel ils se sont rétablis des effets de la pandémie. Le tableau ci-dessous indique le changement dans l’emploi selon le secteur, en pourcentage, par rapport à février 2020.

Les secteurs où le travail à distance est répandu – comme ceux des services professionnels, scientifiques et techniques, de l’administration publique, de la finance, des assurances et de l’immobilier – ont connu un gain net de l’emploi. Cependant, dans les secteurs de services non essentiels à forte proximité physique, la remontée de l’emploi a été beaucoup plus limitée. C’est le cas en particulier dans l’agriculture, l’hébergement et la restauration ainsi que les loisirs.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
10 Sep

La Banque du Canada ne bronche pas!!

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada réagit à la faiblesse de l’économie au T2 – en maintenant le cap

Alors que nous attendons les prévisions économiques trimestrielles dans le Rapport sur la politique monétaire du mois prochain, la Banque du Canada a reconnu que le rapport sur le PIB au deuxième trimestre, publié la semaine passée, l’a prise de court. Dans son énoncé de politique d’aujourd’hui, le Conseil de direction de la Banque a fait ce constat : « Au Canada, le PIB s’est contracté d’environ 1 % au deuxième trimestre. Ce résultat est inférieur à ce que la Banque avait anticipé dans le Rapport sur la politique monétaire de juillet et reflète surtout la contraction des exportations due en partie aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, particulièrement dans le secteur automobile. L’activité sur le marché du logement a reculé par rapport aux niveaux élevés observés récemment, ce qui concorde essentiellement avec nos prévisions. La consommation, les investissements des entreprises et les dépenses publiques ont contribué à la croissance, comme en témoigne la hausse de la demande intérieure, qui dépasse 3 %. L’emploi a remonté en juin et juillet, l’assouplissement des mesures sanitaires ayant entraîné des embauches dans les secteurs où la distanciation est difficile. Cela réduit les inégalités sur le marché du travail, mais une marge de capacités excédentaires considérable demeure, et certains groupes – particulièrement les travailleurs faiblement rémunérés – sont encore touchés de manière disproportionnée. La Banque continue de s’attendre à ce que l’économie prenne de la vigueur dans la seconde moitié de 2021. Toutefois, la quatrième vague de cas de COVID-19 et les goulots d’étranglement persistants pourraient peser sur la reprise. » (Voir le graphique ci-dessous, ou cliquer ici).
La Banque affirme que la hausse de l’inflation mesurée par l’IPC est attribuable à des facteurs temporaires – peut-être
Les conditions financières restent très accommodantes, partout dans le monde. Et la Banque continue d’affirmer que la hausse de l’inflation au-delà de 3 % est prévue, étant « alimentée par les effets de glissement annuel, les prix de l’essence et les goulots d’étranglement liés à la pandémie du côté de l’offre. Ces facteurs qui font grimper l’inflation devraient être passagers, mais leur persistance ainsi que leur ampleur sont incertaines et seront suivies de près. Les hausses salariales ont été modérées jusqu’à présent, et les attentes d’inflation à moyen terme restent bien ancrées. Les mesures de l’inflation fondamentale ont augmenté, mais moins que l’IPC. »

Le Conseil de direction réitère qu’une marge de capacités excédentaires considérable subsiste dans l’économie canadienne et que la reprise doit continuer d’être appuyée par des mesures de politique monétaire exceptionnelles. Quant aux indications prospectives, la Banque tient bon : « Nous restons engagés à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. Selon la projection de juillet de la Banque, cela se produirait au cours de la seconde moitié de 2022. » Cette déclaration paraît être transitoire, permettant à la Banque de reconsidérer les perspectives le mois prochain, en retardant peut-être les indications si l’économie continue d’évoluer à un rythme inférieur à ses projections de juillet.

De même, la Banque maintient son programme d’assouplissement quantitatif au niveau actuel de 2 milliards de dollars par semaine d’obligations du gouvernement du Canada, gardant les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement. « Les décisions au sujet de tout ajustement futur du rythme des achats nets d’obligations seront guidées par l’évaluation en continu que fait le Conseil de direction de la robustesse et de la durabilité de la reprise. Nous continuerons de procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation. »

En somme
Le temps nous dira si la Banque du Canada voit juste en croyant que les pressions inflationnistes sont temporaires. Les marchés financiers resteront sensibles aux nouvelles données, mais les marchés obligataires semblent accepter son point de vue pour le moment. Le rendement des obligations du Canada à 5 ans a baissé légèrement depuis sa récente pointe à 1,0 %, le 28 juin, jusqu’à 0,80 %. En revanche, le dollar canadien s’est affaibli sensiblement depuis la fin juin, quand il dépassait 0,825 $US, étant à 0,787 $US ce matin. De toute évidence, la Banque du Canada tient à garder les taux d’intérêt canadiens bas dans l’avenir prévisible.

La date de la prochaine décision de la Banque du Canada est le 27 octobre. Les données sur l’emploi au Canada arriveront ce vendredi.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
2 Sep

Contraction inattendue de l’économie canadienne au deuxième trimestre

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Publié par: Robert Perrier

Le marché du logement amortit l’économie au deuxième trimestre

Selon le plus récent communiqué de Statistique Canada, l’économie a connu au deuxième trimestre un recul inattendu de 1,1 %, alors qu’elle avait progressé de 5,5 % (révisé) au premier trimestre de l’année. Le dollar a baissé, à 0,7921 $, la propagation du variant Delta suscitant des questions quant à la résilience de l’économie. Selon un sondage Bloomberg, les économistes prévoyaient une expansion de 2,5 %. La déception est d’autant plus grande que la croissance économique a encore reculé de 0,4 % en juillet, d’après une estimation préliminaire.

La faiblesse des données sur le PIB réduit la probabilité que la Banque du Canada décide d’atténuer ses achats d’obligations lors de sa réunion du 8 septembre. Elle met aussi en lumière le degré auquel l’économie reste en deçà de son plein potentiel – ce qui est un problème de taille. La Banque a prévu que cet écart de productivité se résorbera d’ici le milieu de 2022. Cela reste incertain, mais nous continuons de croire que la croissance reprendra au troisième trimestre.

Les augmentations de l’investissement des entreprises en stocks, des dépenses de consommation finale des administrations publiques, de l’investissement des entreprises en machines et matériel et de l’investissement en construction de logements neufs et en rénovations n’ont pas été suffisantes pour faire contrepoids aux diminutions observées au chapitre des exportations (-4,0 %) et des coûts de transfert de propriété (-17,7 %), qui incluent tous les coûts associés au transfert d’un actif résidentiel d’un propriétaire à un autre.

L’investissement en logement refaçonne l’économie

Depuis le troisième trimestre de 2020, l’investissement en logement est devenu le principal facteur qui contribue à l’activité économique et au stock de capital, le stock de capital résidentiel ayant dépassé le stock de capital non résidentiel. De plus, l’investissement moyen en logement pour les quatre trimestres précédents était supérieur de 17 % à la moyenne des cinq dernières années.

Investissement immobilier

La construction de logements neufs et les rénovations – soit les composantes du stock de capital résidentiel – ont enregistré une croissance soutenue depuis le troisième trimestre de 2020. Le travail à domicile, les économies entraînées par une réduction des déplacements et de la participation à d’autres activités, la faiblesse des taux hypothécaires et la croissance des marges de crédit hypothécaires ont continué de faire croître les dépenses en logements neufs (+3,2 %) et en rénovations domiciliaires (+2,4 %).

Les ménages, qui avaient contracté 62,3 milliards de dollars de dette hypothécaire résidentielle au cours de la deuxième moitié de 2020, ont ajouté 84,2 milliards de dollars de dette hypothécaire résidentielle au cours de la première moitié de 2021.

Les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement continuent d’avoir des répercussions sur les véhicules automobiles

Les pénuries de micropuces et d’autres intrants ont réduit les ventes de véhicules automobiles et la consommation intérieure. Les ménages ont acheté moins de voitures automobiles neuves (-7,2 %) et de camions, fourgonnettes et véhicules utilitaires sport neufs (-1,6 %), alors que l’investissement des entreprises en camions lourds et de poids moyen, autobus et autres véhicules automobiles a accusé un recul de 34,2 %. La fermeture prolongée des usines en raison des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement internationale a limité les importations de pièces et a entraîné des diminutions importantes des exportations. La faible production de véhicules automobiles et de pièces a donné lieu à une baisse de 18,9 % des exportations de voitures automobiles et de camions légers et à un recul de 8,7 % des exportations de pneus, de moteurs et de pièces de véhicules automobiles. Une baisse importante des stocks a été observée de nouveau au deuxième trimestre, en réponse aux besoins en matière d’approvisionnement.

Le taux d’épargne des ménages se situe toujours dans les deux chiffres

La croissance du revenu disponible (+2,2 %) a été supérieure à la légère augmentation des dépenses des ménages (+0,7 %, en valeur nominale), ce qui s’est traduit par une croissance de l’épargne nette des ménages par rapport au trimestre précédent. L’augmentation du revenu des ménages est principalement attribuable aux hausses de la rémunération des salariés et des transferts gouvernementaux, lesquelles ont été en partie contrebalancées par une augmentation de 2,8 % de l’impôt sur le revenu des particuliers.

Le taux d’épargne a donc atteint 14,2 % – le cinquième trimestre consécutif pour lequel il se situe à deux chiffres –, les diverses restrictions et l’incertitude découlant de la pandémie ayant continué de limiter la consommation des ménages. Le taux d’épargne des ménages est agrégé sur l’ensemble des classes de revenus; en général, les taux d’épargne sont plus élevés dans les quintiles de revenus supérieurs.

En somme

Les données d’aujourd’hui sont déjà, à certains égards, de l’« histoire ancienne ». Il reste largement prévu que l’économie rebondira au troisième trimestre. Vu la montée de l’épargne des ménages et le revenu personnel disponible qui continue d’augmenter, la demande refoulée stimulera sans doute la consommation pour le reste de cette année. Il reste à voir ce que sera le rapport sur l’emploi en août, qui sera publié le vendredi 10 septembre. La Banque du Canada continuera sans doute d’agir prudemment. Une nouvelle atténuation du programme d’achat d’obligations sera examinée de près, et les indications prospectives continueront de ne prévoir aucune augmentation de taux avant le deuxième trimestre de l’an prochain.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca