11 Mar

Progression fulgurante de l’emploi au Canada en février

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Publié par: Robert Perrier

Le Canadien est parvenu au plein emploi en février
Statistique Canada vient de publier les résultats de l’Enquête sur la population active de février, indiquant l’ajout net de 336 000 emplois, soit bien plus que prévu. Le taux de chômage a baissé d’un plein point de pourcentage, à 5,5 %. Le chômage a ainsi baissé pour la première fois sous le niveau d’avant la pandémie, ce qui renforce les prévisions voulant que la Banque du Canada hausse de nouveau les taux en avril et jusqu’à cinq fois de plus cette année. La reprise du mois dernier dépasse les baisses constatées en janvier pendant les mesures de confinement décrétées face à Omicron, et elle témoigne de la résilience persistante de l’économie canadienne.

Les bonnes nouvelles ont fait grimper le dollar canadien et le rendement des obligations du gouvernement du Canada.

D’autres indicateurs témoignent d’un resserrement croissant du marché du travail en février. Le total des heures travaillées a augmenté de 3,6 %, alors que le taux d’emploi s’est accru de 1,0 point de pourcentage pour s’établir à 61,8 %. Les hausses de l’emploi les plus notables en février ont été observées dans le secteur très éprouvé des services d’hébergement et de restauration (+114 000; +12,6 %) et dans celui de l’information, de la culture et des loisirs (+73 000; +9,9 %). Les augmentations de l’emploi sont largement réparties dans l’ensemble des provinces et des groupes démographiques.

Les salaires moyens ont augmenté de 3,1 % par rapport à février 2020, sensiblement plus que les 2,4 % de janvier. Cette évolution pourrait indiquer que les pressions inflationnistes continuent de s’accroître.

Forte hausse de l’emploi en février, après une baisse en janvier
Le taux de chômage est plus bas qu’avant la pandémie
La croissance des salaires augmente, mais elle demeure inférieure à la croissance de l’Indice des prix à la consommation
En somme 

La dernière Enquête sur la population active a été menée à la mi-février, avant le début de la guerre en Ukraine. Depuis lors, les prix de nombreux produits de base ont bondi, en particulier le pétrole, l’essence, l’aluminium, le blé et les engrais. L’inflation des prix à la consommation en sera accélérée dans le monde entier, ce qui mine la confiance des consommateurs et des entreprises, et qui réduit le pouvoir d’achat des familles. La guerre a aussi contribué aux perturbations persistantes de l’approvisionnement. Le tout laisse entrevoir une hausse de l’incertitude et éventuellement une croissance plus lente.

La Banque du Canada augmentera sans doute les taux d’intérêt de 25 points de base lors de sa prochaine réunion, le 13 avril. Toute hausse supérieure à ce niveau serait imprudente vu le risque d’un ralentissement de l’économie. Les perspectives sont plus incertaines pour le reste de l’année. Il y aura sans doute de la volatilité, plus ou moins selon la durée de la guerre. Pour le moment, il faut prévoir encore cinq ou six hausses de taux cette année, et quelques-unes de plus l’an prochain. Cependant, les choses pourraient toujours changer.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
2 Mar

Le taux directeur vient d’être augmenté

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada relève le taux directeur

La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle augmente le taux cible du financement à un jour pour le faire passer à ½ %. Le taux officiel d’escompte s’établit à ¾ %, et le taux de rémunération des dépôts, à ½ %. La Banque poursuit sa phase de réinvestissement, gardant le portefeuille global d’obligations du gouvernement du Canada inscrites à son bilan assez stable jusqu’à ce qu’il devienne approprié de laisser la taille de son bilan diminuer.

L’invasion non provoquée de l’Ukraine par la Russie est une nouvelle source majeure d’incertitude. Les prix du pétrole et d’autres produits de base ont connu une hausse marquée. Cela fera monter l’inflation partout dans le monde, et les effets néfastes sur la confiance ainsi que les nouvelles perturbations de l’approvisionnement pourraient peser sur la croissance mondiale. La volatilité des marchés financiers s’est accrue. La situation reste fluide et nous suivons son évolution de près.

Les données sur l’économie mondiale cadrent généralement avec les projections du Rapport sur la politique monétaire (RPM) publié en janvier par la Banque. Les effets du variant omicron de la COVID-19 sur l’économie s’estompent plus rapidement qu’on s’y attendait, mais le virus continue de circuler et la possibilité que de nouveaux variants apparaissent reste préoccupante. La demande est robuste, surtout aux États-Unis. L’engorgement des chaînes d’approvisionnement mondiales reste problématique, même s’il y a des indications que certaines contraintes se sont atténuées.

Au Canada, la croissance économique a été très forte au quatrième trimestre de 2021, atteignant 6,7 %. Cette progression est supérieure à la projection de la Banque et confirme sa perception que les capacités excédentaires de l’économie se sont résorbées. Les exportations et les importations se sont redressées, ce qui reflète la vigueur de la demande mondiale. En janvier, la reprise du marché du travail canadien a été entravée par le variant omicron, qui a entraîné des mises à pied temporaires dans les secteurs des services et un fort absentéisme des employés. Cependant, la reprise au sortir de la vague omicron paraît maintenant bien entamée : les dépenses des ménages s’avèrent résilientes et devraient se renforcer davantage avec la levée des restrictions sanitaires. L’activité sur le marché du logement est plus élevée, ce qui amplifie les pressions sur les prix des logements. Dans l’ensemble, la croissance au premier trimestre s’annonce à présent plus solide qu’on l’avait anticipé.

L’inflation mesurée par l’IPC s’établit actuellement à 5,1 %, comme on s’y attendait en janvier, et elle reste bien au-dessus de la fourchette cible de la Banque. Les hausses de prix se sont généralisées et les mesures de l’inflation fondamentale ont toutes augmenté. Les mauvaises récoltes et les coûts de transport plus élevés ont fait monter les prix des aliments. L’invasion de l’Ukraine exerce des pressions à la hausse supplémentaires sur les prix de l’énergie et des produits de base alimentaires. Tout compte fait, on s’attend désormais à ce que l’inflation à court terme dépasse la projection de janvier. Une inflation qui demeure élevée accroît le risque que les attentes d’inflation à plus long terme se mettent à augmenter. La Banque utilisera ses outils de politique monétaire pour ramener l’inflation à la cible de 2 % et garder les attentes d’inflation bien ancrées.

Le taux directeur est le principal instrument de politique monétaire de la Banque. Dans la mesure où la croissance de l’économie se poursuit et où les pressions inflationnistes restent fortes, le Conseil de direction s’attend à ce que les taux d’intérêt doivent encore augmenter. Il évaluera aussi à quel moment il mettra fin à la phase de réinvestissement et laissera son portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada commencer à décroître. Le resserrement quantitatif découlant de cette mesure viendra s’ajouter aux hausses du taux directeur. Le moment et le rythme des hausses subséquentes de ce taux, et le début du resserrement quantitatif, seront guidés par l’évaluation continue que fait la Banque de l’économie et par son engagement à atteindre la cible d’inflation de 2 %.