22 Juin

L’inflation de l’IPC canadien bondit à 7,7 %

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Publié par: Robert Perrier

L’inflation canadienne bondit à 7,7 % en mai
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 7,7 % d’une année à l’autre en mai, contre 6,8 % en avril, ce qui est la plus forte augmentation de l’inflation depuis janvier 1983. La nouvelle confirme que la Banque du Canada fait face à la plus dangereuse poussée d’inflation depuis qu’elle a commencé à cibler l’IPC au début des années 1990.

Sans l’essence, l’IPC a augmenté de 6,3 % d’une année à l’autre en mai, après avoir augmenté de 5,8 % en avril. Les hausses des prix ont continué d’être généralisées, ce qui a exercé une pression sur les portefeuilles des Canadiens et qui, dans certains cas, a eu une incidence sur leur capacité à assumer leurs dépenses quotidiennes.

L’accélération de la croissance en mai est principalement attribuable à la hausse des prix de l’essence, lesquels ont augmenté de 12,0 % par rapport à avril 2022 (-0,7 %). L’augmentation des prix pour les services, comme les hôtels et les restaurants, a aussi contribué à la hausse. Les prix des aliments et du logement sont restés élevés en mai, leur taux de croissance d’une année à l’autre étant le même.

Sur une base mensuelle, l’IPC a augmenté de 1,4 % en mai, après avoir progressé de 0,6 % en avril. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC a augmenté de 1,1 %. Il s’agit de la croissance la plus marquée depuis l’introduction de la série en 1992.

Selon les données sur les salaires tirées de l’Enquête sur la population active, les salaires horaires moyens ont augmenté de 3,9 % d’une année à l’autre en mai, ce qui signifie que, en moyenne, la hausse des prix a dépassé celle des salaires au cours des 12 mois précédents.
Les prix de l’énergie ont augmenté de 34,8 % d’une année à l’autre en mai, principalement en raison de la plus forte hausse mensuelle des prix observée depuis janvier 2003.

Comparativement à mai 2021, les consommateurs ont payé 48,0 % de plus pour l’essence en mai à cause de la majoration des prix du pétrole brut, qui s’est aussi traduite par une hausse des prix du mazout (+95,1 %).

L’augmentation des prix du brut est attribuable à l’incertitude à l’égard de l’offre dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, de même qu’à la hausse de la demande sous l’effet de l’augmentation continue du nombre de voyages par suite de l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19.

Les prix dans les épiceries sont restés élevés en mai, les prix des aliments achetés en magasin ayant augmenté de 9,7 %, ce qui correspond à la hausse enregistrée en avril. Les prix de presque tous les produits alimentaires ont augmenté et les Canadiens ont déclaré que la hausse des prix des aliments est celle qui a eu la plus grande incidence sur eux. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, ainsi que la hausse des prix du transport et des intrants, ont continué d’exercer une pression à la hausse sur les prix.

En mai, les frais de logement ont augmenté de 7,4 % d’une année à l’autre, soit d’autant qu’en avril. D’une année à l’autre, la hausse du coût de remplacement par le propriétaire a été inférieure en mai (+11,1 %) à celle enregistrée en avril (+13,0 %), et les prix des logements neufs ont montré des signes de ralentissement.

Même si le coût de l’intérêt hypothécaire a continué de reculer d’une année à l’autre, la baisse des prix a été inférieure en mai (-2,7 %) à celle d’avril (-4,4 %), ce qui a exercé une pression à la hausse sur l’IPC global.

Au-delà des prévisions
L’inflation atteint 7,7 %, largement plus que ne le prévoyait la Banque du Canada
/ Variation annuelle réelle de l’IPC / Prévision de juillet / Prévision d’oct.
/ Prévision de janvier / Prévision d’avril / Cible
Source : Statistique Canada, Banque du Canada, calculs de Bloomberg
En somme

Toutes les banques centrales (sauf celle du Japon) font face à une inflation bien supérieure à ce qui était prévu. Au vu des données d’aujourd’hui indiquant une inflation de 7,7 % en mai, il est encore plus urgent que la Banque du Canada retire rapidement les mesures de stimulation d’une économie en surchauffe, de crainte que les pressions inflationnistes s’enracinent dans les attentes et dans l’économie. Un petit coup de frein ne suffira pas. La Banque doit rapidement revenir à un niveau neutre des taux d’intérêt, qui est sans doute au sommet de la plage neutre, à 3 % pour le taux à un jour. Il est actuellement à seulement 1,5 %.

Nous nous attendons à une hausse de 75 points de base le 13 juillet, ce qui portera le taux directeur à 2,25 %. Les marchés prévoient actuellement que le taux parviendra à 3,5 % d’ici la fin de l’année. Voilà qui pourrait bien être trop élevé, mais pour le moment, il faut que la Banque démontre sa crédibilité en matière de lutte contre l’inflation, même s’il faut que l’économie passe en récession. Tout ceci continuera de ralentir le marché de l’habitation, qui perdra une partie de l’augmentation de 50 % des prix des maisons à l’échelle nationale depuis trois ans.

Selon Bloomberg News, la première sous-gouverneure Carolyn Rogers a été interrogée aujourd’hui au sujet de la possibilité d’un changement majeur. « Nous avons indiqué clairement que l’économie est en situation de demande excédentaire, que l’inflation est trop élevée et que les taux doivent monter, a-t-elle dit. Nous allons y arriver. » Il y aurait donc la possibilité d’une hausse même supérieure à 75 points de base.

L’inflation annuelle de 7,7 % n’est peut-être pas un sommet, étant donné que les prix de l’essence ont encore grimpé en juin.

Toutes les mesures de l’inflation fondamentale ont bondi en mai, ce qui donne à croire que les pressions à la hausse des prix vont bien au-delà de l’alimentation et de l’énergie. Le graphique ci-dessus démontre que la Banque du Canada a constamment sous-estimé l’inflation. D’autres banques centrales ont fait de même. C’est maintenant l’heure des grands moyens, et le marché de l’habitation va toujours être le plus durement touché.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
15 Juin

Les ventes résidentielles ralentissent encore en mai au Canada; le marché devient favorable aux acheteurs dans le Grand Toronto

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Publié par: Robert Perrier

La correction du marché du logement s’accentue en mai
Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), le ralentissement qui a commencé en mars face à des taux d’intérêt majorés s’est confirmé. En avril, les ventes résidentielles nationales ont chuté de 12,6 % d’un mois à l’autre. Les ventes nationales de maisons ont reculé de 8,6 % d’avril à mai 2022, après la baisse d’avril, ramenant les ventes mensuelles aux niveaux pré-COVID du deuxième semestre de 2019 (voir le graphique ci-dessous).

Les ventes ont baissé dans les trois quarts des marchés locaux, notamment dans plusieurs régions métropolitaines de recensement (RMR), comme le Lower Mainland, Calgary, Edmonton, le Grand Toronto et Ottawa. Le nombre de transactions réelles (non désaisonnalisées) en mai 2022 a baissé de 21,7 % par rapport au record pour ce mois. Un peu plus de 50 000 unités ont été vendues en mai 2022, ce qui amène les ventes tout près de la moyenne sur 10 ans pour ce mois.

Nouvelles inscriptions

En mai, le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de 4,5 % d’un mois à l’autre. Cette augmentation mensuelle de l’offre a été influencée par un bond dans les nouvelles inscriptions à Montréal, alors qu’elles connaissaient un léger recul dans le Grand Toronto.

Étant donné la baisse des ventes et l’augmentation du nombre de nouvelles inscriptions en mai, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions au pays a reculé pour s’établir à 57,5 %, son plus bas niveau depuis avril 2019. Ce n’est pas très loin de la moyenne à long terme de 55,1 %.

Selon le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions, près de trois quarts des marchés locaux étaient en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme) en mai 2022, ce qu’on n’avait pas vu depuis l’automne 2019. Un peu moins d’un quart des marchés étaient favorables aux propriétaires-vendeurs, tandis qu’un petit nombre étaient favorables aux acheteurs.

On comptait 2,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2022. Ce résultat demeure faible, mais néanmoins d’un mois supérieur au déficit record d’inventaire enregistré il y a à peine six mois. La moyenne à long terme de cette mesure est d’un peu plus de cinq mois.

Prix des maisons

L’IPP MLS® global et composé non désaisonnalisé était tout de même en hausse de 23,8 % d’une année à l’autre en avril, bien qu’il s’agisse d’une chute marquée par rapport à l’augmentation record de presque 30 % enregistrée à peine deux mois plus tôt.

En mai 2022, l’Indice des prix des propriétés MLS® global et composé a enregistré une baisse de 0,8 % d’un mois à l’autre, après une baisse de 1,1 % en avril.

Sur le plan régional, la plupart des reculs mensuels ont été observés en Ontario. Si les prix ont baissé dans la majorité des marchés ontariens en mai, ils ont augmenté dans les régions de villégiature.

Les prix ont grimpé sur l’île de Vancouver, mais étaient stables dans le Grand Vancouver. Ils ont baissé légèrement dans la vallée du Fraser et de façon plus marquée à Chilliwack. À l’exception de modestes gains à Saskatoon et à Winnipeg, les prix n’ont guère changé dans les Prairies.

Par contre, le Québec, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard ont continué d’enregistrer des gains notables, tandis que la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador ont progressé plus timidement.

En mai, l’IPP MLS® global et composé non désaisonnalisé a affiché une autre hausse, soit 19,8 %, d’une année à l’autre, ce qui représente un ralentissement marqué comparativement aux hausses records de près de 30 % de janvier et février.

En somme

Après trois mois de recul, les ventes de maisons au Canada sont revenues aux niveaux d’avant la COVID; elles étaient quelque 30 % au-dessus de ces niveaux pendant 18 mois jusqu’en février. Le plus grand ralentissement a été constaté en Ontario, surtout à l’extérieur du centre de Toronto. Les nouvelles inscriptions ont augmenté, mais les inventaires restent faibles. Le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions au pays a nettement reculé pour s’établir à 57,5 %, son plus bas niveau depuis le début de 2019. Les prix ont baissé modérément, ramenant le gain sur un an à 19,8 %, contre 23,6 % en avril. Le prix moyen est maintenant en hausse de seulement 3,4 % d’une année à l’autre, contre le sommet de 11 % atteint en février.

Le marché de Toronto se calme, mais pas autant que ceux des banlieues proches et surtout des banlieues éloignées (comme London, Woodstock, Barrie). Le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions pour l’ensemble de l’Ontario a plongé sous les 50 %, ce qui ne s’était jamais vu que dans la récession de 2009 et les jours sombres du début des années 1990. Ailleurs, le marché reste relativement serré en Alberta, bien que les prix plafonnent. Vancouver, Ottawa et Montréal se situent entre les extrêmes.

Les taux d’intérêt ont augmenté fortement par rapport aux creux atteints pendant la COVID. Les taux hypothécaires ont fait de même, passant d’aussi peu qu’environ 1,5 % à presque 5 % pour un taux fixe sur cinq ans. Les taux variables sont en voie d’atteindre 4 à 4,5 % d’ici la fin de l’année. D’ici la fin de l’été, les garanties de taux favorables auront expiré et la nouvelle réalité des taux d’intérêts prendra tout son sens. Les tests de résistance au taux contractuel plus 200 points de base se font maintenant à presque 7 %; ils passeront aussi au-delà de 5,25 % pour les taux variables.

De nombreux Canadiens cherchant à acheter une maison prévoient maintenant que les prix continueront de baisser dans certaines régions. L’évolution des attentes contribuera aussi à la correction du marché. Par ailleurs, un rapport de la SCHL indique que les mises en chantier d’habitations ont fortement augmenté en mai. Il se fait davantage de construction que jamais depuis les années 1950. Alors que le taux de chômage est à son plus bas, la construction est entravée par un nombre record de postes vacants dans le secteur, par des pénuries de matériaux et par des taux de salaire en hausse. Les coûts de construction ont fortement augmenté dans la dernière année. Avec des taux hypothécaires qui seront plus hauts, le ralentissement des ventes pourrait mener à une baisse des mises en chantier d’habitations l’année prochaine.

Dernier élément, la Réserve fédérale américaine a haussé les taux de 75 points de base aujourd’hui, intensifiant la lutte contre l’inflation. Voilà qui ouvre la voie à une hausse de 75 points de base de la Banque du Canada lors de sa prochaine réunion, le 13 juillet. On prévoit maintenant que le taux directeur américain, le taux à un jour des fonds fédéraux, dépassera les 4 % d’ici la fin de l’année. La banque centrale du Canada a déjà annoncé son intention de hausser plus vigoureusement le taux à un jour au Canada, laissant entendre qu’il faudra plus de 3 % pour briser l’élan de l’inflation. Il est aujourd’hui à seulement 1,5 %. Une autre correction du marché du logement est probable dans les prochains mois. Étant le secteur de l’économie le plus sensible au taux d’intérêt, le logement est le principal mécanisme de transmission par lequel la politique monétaire peut ralentir l’économie et maîtriser l’inflation.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
12 Juin

Nouveau rapport confirmant la surchauffe du marché du travail au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Le marché canadien du travail est beaucoup trop serré – ce qui augmente la pression inflationniste
Les données de mai 2022 de l’Enquête sur la population active indiquent que l’embauche a continué d’augmenter rapidement le mois dernier. Le marché du travail est de plus en plus serré, le taux de chômage atteint un nouveau creux, et les gains salariaux accélèrent nettement. L’économie a ajouté 39 000 emplois en mai, surpassant les attentes. Le taux de chômage a baissé à 5,1 %, soit bien en dessous du taux non inflationniste. Le nombre de postes vacants n’a jamais été si élevé, et l’inflation des salaires a accéléré : elle est à 3,9 %, contre 3,2 % en avril.

Autre signe d’un marché du travail surchauffé, l’emploi à temps plein gagne du terrain par rapport au temps partiel. L’emploi à temps plein a progressé de 135 400, alors que le temps partiel baissait de 95 800.

L’offre excédentaire d’emplois continue de faire grimper les salaires et amènera sûrement la Banque du Canada à continuer d’augmenter résolument les taux. Le Conseil de direction de la Banque du Canada prendra sa prochaine décision le 13 juillet, et les opérateurs sur le marché monétaire pensent maintenant que la banque centrale pourrait très bien augmenter le taux directeur de 75 points de base le mois prochain.

Encore plus haut
La croissance de l’emploi continue
Emploi total – Canada
Source : Statistique Canada
Le taux d’emploi – le pourcentage de la population âgée de 15 ans et plus qui est en emploi – était presque à 62 % en mai, contre 59,4 % un an plus tôt.
Le taux de chômage atteint un creux historique de 5,1 %.
​Taux de chômage (%), janvier 1976 à mai 2022
En somme

Également dans l’actualité aujourd’hui, les États-Unis ont publié leur rapport sur l’inflation des prix à la consommation en mai, indiquant un taux de 8,6 %, contre 8,3 % en avril. Les investisseurs continuent de parier sur une hausse de 75 points de base, en réaction aux données indiquant que l’inflation se situe à un nouveau sommet de 40 ans. L’inflation globale et l’inflation sous-jacente ont toutes deux augmenté davantage que prévu.

Les taux du marché ont bondi à la lumière des nouvelles d’aujourd’hui. Le rendement à 5 ans des obligations du Canada est maintenant de 3,3 %.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
1 Juin

La Banque du Canada hausse de nouveau les taux de 50 points de base

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Publié par: Robert Perrier

Nouvelle hausse majeure des taux, qui en annonce encore d’autres
Le Conseil de direction de la Banque du Canada a de nouveau augmenté le taux directeur à un jour de 50 points de base d’un coup aujourd’hui. C’est la troisième hausse cette année. Les deux augmentations successives d’un demi-point sont un fait inédit, mais les réductions radicales du printemps 2020 l’étaient tout autant. De fait, alors que l’inflation a atteint 6,8 % au Canada en avril, la Banque du Canada reste en retard par rapport aux événements. Le graphique ci-dessous montre que l’inflation dépasse largement les prévisions de la Banque. Selon son communiqué d’aujourd’hui, elle estime maintenant que l’inflation a encore progressé en mai et pourrait bien continuer de le faire.

La déclaration de la Banque insiste : « Alors que les pressions généralisées sur les prix des intrants se répercutent sur les prix à la consommation, l’inflation continue de se propager. En effet, les mesures de l’inflation fondamentale se situent entre 3,2 et 5,1 %, et près de 70 % des catégories de l’IPC affichent maintenant une hausse de prix supérieure à 3 %. Le risque que l’inflation élevée s’enracine s’est accru. La Banque va utiliser ses outils de politique monétaire pour ramener l’inflation à la cible et garder les attentes d’inflation bien ancrées.

« La hausse de l’inflation à l’échelle du globe se produit au moment où l’économie mondiale ralentit. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, les confinements liés à la COVID-19 en Chine et la persistance des perturbations de l’offre sont tous des facteurs qui pèsent sur l’activité et accroissent l’inflation. La guerre a accentué l’incertitude et aggrave les pressions à la hausse qui s’exercent sur les prix de l’énergie et des produits agricoles. Cette situation assombrit les perspectives, surtout en Europe. Aux États-Unis, la demande intérieure du secteur privé demeure robuste, même si l’économie s’est contractée au premier trimestre de 2022. »

Selon la Banque : « Au Canada, l’activité économique est forte, et il est clair que l’économie est en situation de demande excédentaire. Les données des comptes nationaux pour le premier trimestre de 2022 montrent que le PIB a progressé de 3,1 %, ce qui cadre avec la projection de la Banque dans le Rapport sur la politique monétaire [RPM] d’avril. Le nombre de postes vacants est élevé, les entreprises font état de pénuries de main-d’œuvre généralisées, et la croissance des salaires s’est mise à augmenter et à s’étendre à plus de secteurs. L’activité sur le marché du logement se modère par rapport aux niveaux exceptionnellement élevés qu’elle avait atteints. Compte tenu des dépenses de consommation qui demeurent robustes au Canada et des exportations qui devraient se raffermir, on s’attend à une croissance solide au deuxième trimestre. »

En somme

La Banque du Canada ne pourrait pas s’exprimer plus clairement. Sa déclaration tire la conclusion suivante : « En raison de la demande excédentaire au sein de l’économie et de l’inflation qui se maintient bien au-dessus de la cible et qui devrait continuer à monter à court terme, le Conseil de direction juge encore que les taux d’intérêt vont devoir augmenter davantage. Le taux directeur demeure le principal instrument de politique monétaire de la Banque, et le resserrement quantitatif est utilisé comme outil complémentaire. Le rythme des hausses subséquentes du taux directeur sera guidé par l’évaluation continue que fait la Banque de l’économie et de l’inflation, et le Conseil de direction est prêt à agir avec plus de force s’il le faut pour honorer son engagement à atteindre la cible d’inflation de 2 %. »

La Banque du Canada nous a dit que nous devrions nous attendre à une nouvelle hausse de 50 points de base lors de sa prochaine réunion, le 13 juillet. Il se pourrait même que ce soit 75 points de base, si l’inflation ne paraît pas se calmer. La Banque estime que le niveau neutre (non inflationniste) du taux à un jour est de 2 à 3 %. Les marchés escomptent un taux à un jour d’environ 3 % à la fin de l’année.

La dernière déclaration de la Banque était résolument tranchante. La banque centrale défend sa crédibilité et continuera certainement de resserrer décisivement la politique monétaire.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca