L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 7,7 % d’une année à l’autre en mai, contre 6,8 % en avril, ce qui est la plus forte augmentation de l’inflation depuis janvier 1983. La nouvelle confirme que la Banque du Canada fait face à la plus dangereuse poussée d’inflation depuis qu’elle a commencé à cibler l’IPC au début des années 1990.
Sans l’essence, l’IPC a augmenté de 6,3 % d’une année à l’autre en mai, après avoir augmenté de 5,8 % en avril. Les hausses des prix ont continué d’être généralisées, ce qui a exercé une pression sur les portefeuilles des Canadiens et qui, dans certains cas, a eu une incidence sur leur capacité à assumer leurs dépenses quotidiennes.
L’accélération de la croissance en mai est principalement attribuable à la hausse des prix de l’essence, lesquels ont augmenté de 12,0 % par rapport à avril 2022 (-0,7 %). L’augmentation des prix pour les services, comme les hôtels et les restaurants, a aussi contribué à la hausse. Les prix des aliments et du logement sont restés élevés en mai, leur taux de croissance d’une année à l’autre étant le même.
Sur une base mensuelle, l’IPC a augmenté de 1,4 % en mai, après avoir progressé de 0,6 % en avril. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC a augmenté de 1,1 %. Il s’agit de la croissance la plus marquée depuis l’introduction de la série en 1992.
Selon les données sur les salaires tirées de l’Enquête sur la population active, les salaires horaires moyens ont augmenté de 3,9 % d’une année à l’autre en mai, ce qui signifie que, en moyenne, la hausse des prix a dépassé celle des salaires au cours des 12 mois précédents.
Les prix de l’énergie ont augmenté de 34,8 % d’une année à l’autre en mai, principalement en raison de la plus forte hausse mensuelle des prix observée depuis janvier 2003.
Comparativement à mai 2021, les consommateurs ont payé 48,0 % de plus pour l’essence en mai à cause de la majoration des prix du pétrole brut, qui s’est aussi traduite par une hausse des prix du mazout (+95,1 %).
L’augmentation des prix du brut est attribuable à l’incertitude à l’égard de l’offre dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, de même qu’à la hausse de la demande sous l’effet de l’augmentation continue du nombre de voyages par suite de l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19.
Les prix dans les épiceries sont restés élevés en mai, les prix des aliments achetés en magasin ayant augmenté de 9,7 %, ce qui correspond à la hausse enregistrée en avril. Les prix de presque tous les produits alimentaires ont augmenté et les Canadiens ont déclaré que la hausse des prix des aliments est celle qui a eu la plus grande incidence sur eux. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, ainsi que la hausse des prix du transport et des intrants, ont continué d’exercer une pression à la hausse sur les prix.
En mai, les frais de logement ont augmenté de 7,4 % d’une année à l’autre, soit d’autant qu’en avril. D’une année à l’autre, la hausse du coût de remplacement par le propriétaire a été inférieure en mai (+11,1 %) à celle enregistrée en avril (+13,0 %), et les prix des logements neufs ont montré des signes de ralentissement.
Même si le coût de l’intérêt hypothécaire a continué de reculer d’une année à l’autre, la baisse des prix a été inférieure en mai (-2,7 %) à celle d’avril (-4,4 %), ce qui a exercé une pression à la hausse sur l’IPC global. |