24 Juin

L’inflation annuelle de l’IPC au Canada était stable à 1,7 % en mai. L’inflation fondamentale a baissé légèrement.

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Publié par: Robert Perrier

Le rapport d’aujourd’hui indique que l’inflation reste un problème
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 1,7 % d’une année à l’autre en mai, tout comme en avril.

Par rapport à un an plus tôt, une hausse de prix plus faible pour les loyers et un recul pour les voyages organisés ont exercé une pression à la baisse sur l’IPC en mai. Les reculs moins prononcés pour l’essence et les services de téléphonie cellulaire ont exercé une pression à la hausse sur l’indice par rapport au mois précédent.

Sans l’énergie, l’IPC a progressé de 2,7 % en mai, après avoir augmenté de 2,9 % en avril.

L’IPC a augmenté de 0,6 % en mai, ou 0,2 % sur une base mensuelle désaisonnalisée.

La composante du logement affichait une croissance plus lente d’une année à l’autre en mai : elle a augmenté de 3,0 %, contre 3,4 % en avril.

Les prix des loyers étaient en hausse de 4,5 % d’une année à l’autre en mai, contre 5,2 % en avril. La croissance a ralenti le plus en Ontario, où les prix des loyers ont augmenté de 3,0 % en mai après avoir progressé de 5,4 % en avril. La disponibilité accrue de logements locatifs, combinée à un ralentissement de la croissance de la population par rapport au printemps de l’année passée, a contribué au ralentissement de la croissance des loyers en mai. Compte tenu du poids important de l’Ontario, ces effets ont suffi à contrebalancer l’accélération de la croissance des prix constatée dans sept autres provinces.

La croissance de l’indice du coût de l’intérêt hypothécaire a ralenti pour un 21e mois consécutif en mai (+6,2 %), après avoir progressé de 6,8 % en avril.

D’une année à l’autre, les prix des voyages organisés ont reculé de 0,2 % en mai, après avoir augmenté de 6,7 % le mois précédent. Les prix du transport aérien ont diminué de 10,1 % sur une base annuelle en mai, après avoir reculé de 5,8 % en avril.

Les prix de l’essence ont encore une fois contribué le plus à la diminution des prix à la consommation de l’énergie au cours du mois; ils étaient plus bas de 15,5 % d’une année à l’autre en mai après l’avoir été de 18,1 % en avril. Les prix de l’essence de mai sont restés sous les niveaux observés en mai 2024, principalement en raison de l’élimination de la taxe carbone pour les consommateurs.

Les prix de l’essence ont quand même augmenté de 1,9 % d’un mois à l’autre en mai 2025. La progression est en grande partie attribuable à la hausse des marges de raffinage, laquelle s’explique partiellement par les coûts plus élevés du passage aux mélanges d’été.

Les prix des véhicules automobiles neufs ont progressé de 4,9 % d’une année à l’autre en mai, après avoir augmenté de 4,6 % en avril. L’accélération de la croissance des prix est principalement attribuable à l’augmentation des prix de certains véhicules électriques.

L’inflation annuelle au Canada était stable à 1,7 % en mai
Après la mauvaise surprise du mois passé au sujet de l’inflation, les données de mai correspondent aux attentes. L’inflation globale continue d’être limitée, la fin de la taxe carbone pour les consommateurs compensant des changements dans les prix de l’énergie. Il y avait de bonnes nouvelles aussi pour l’inflation fondamentale, grâce à la chute des prix des voyages en général et des voyages organisés ainsi que des loyers. Les difficultés persistantes sur le marché de l’habitation (surtout en Ontario) devraient aider à modérer les nouvelles hausses de loyer dans les prochains mois.

Après la légère hausse de l’inflation fondamentale du mois passé, un certain retour était prévu. Le marché du travail reste faible, et la croissance timide de la demande intérieure devrait limiter les pressions inflationnistes. Les ventes au détail étaient plus faibles que prévu. Comme toute cette année, les perspectives dépendent largement de l’évolution des négociations commerciales. Il reste que la faiblesse de la conjoncture économique devrait permettre à la Banque du Canada de décréter deux nouvelles réductions de taux cette année.

Les mesures de l’inflation fondamentale que surveille la Banque du Canada ont baissé légèrement en mai

L’IPC moyen tronqué était en hausse de 3,0 % sur un an en mai; il était précédemment à 3,1 % L’IPC médian était en hause de 3,0 % en mai, contre 3,2 % en avril
En somme

La Banque du Canada a dit vouloir éviter qu’un problème de tarifs douaniers devienne un problème d’inflation. Elle a aussi donné à entendre que l’IPC moyen tronqué et l’IPC médian, qui lui servent d’indicateurs de l’inflation fondamentale, comportent peut-être un biais à la hausse en raison de problèmes de mesure. (La Banque pourrait en dire plus à ce sujet à l’avenir.)

La Banque ne voudra pas renoncer à sa crédibilité durement acquise pour la lutte contre l’inflation, mais il est probable qu’elle doive encore annoncer une ou deux réductions de taux cette année si la croissance économique faiblit encore.

17 Juin

Les ventes résidentielles au Canada ont augmenté de 3,6 % d’un mois à l’autre

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Publié par: Robert Perrier

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L’incertitude liée aux tarifs douaniers mondiaux retient les acheteurs

 

Les ventes de maisons existantes enregistrées sur le système MLS® ont augmenté de 3,6 % entre avril et mai, qui est habituellement un mois de forte activité immobilière. C’est la première hausse depuis novembre dernier.
Cette hausse est observée principalement dans le Grand Toronto, à Calgary et à Ottawa.

« En mai 2025, non seulement les ventes résidentielles ont augmenté au niveau national pour la première fois en plus de six mois, mais les prix ont également cessé de baisser, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’Association canadienne de l’immobilier (ACI). Il ne s’agit que d’un mois de données, alors ce n’est pas encore une tendance, mais on a le sentiment que la reprise attendue de l’activité immobilière cette année a peut-être été retardée de quelques mois par le chaos et l’incertitude initiaux liés aux tarifs douaniers. »

 

 

Les ventes résidentielles ont augmenté un peu en mai
Activité de ventes résidentielles*
*Données désaisonnalisées et exprimées en chiffres annualisé

 

Nouvelles inscriptions

La nouvelle offre a augmenté de 3,1 % d’un mois à l’autre en mai. Compte tenu d’une hausse semblable des ventes, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est établi à 47 %, demeurant pratiquement inchangé par rapport à 46,8 % en avril. La moyenne à long terme de ce ratio est de 54,9 %. On parle normalement d’un marché de l’habitation équilibré lorsque le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 45 et 65 %.

À la fin de mai 2025, 201 880 propriétés étaient inscrites à la vente dans l’ensemble des systèmes MLS® canadiens, ce qui représente une hausse de 13,2 % par rapport à la même période l’année dernière, mais qui demeure un résultat inférieur d’environ 5 % à la moyenne à long terme pour ce mois, qui est d’environ 211 500 inscriptions.

« En mai, le nombre de nouvelles inscriptions sur le marché a augmenté au début du mois, puis le nombre de transactions a subi une hausse au cours de la deuxième moitié du mois, ce qui signifie qu’il y a eu plus de vendeurs et d’acheteurs qu’en avril, a déclaré Valérie Paquin, présidente de l’ACI. Il semble que cette hausse puisse se prolonger en juin. »

On comptait 4,9 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2025, soit près de la moyenne à long terme qui se situe autour de 5 mois. Sur la base d’un écart-type au-dessus et au-dessous de cette moyenne à long terme, un marché favorable aux vendeurs serait inférieur à 3,6 mois et un marché favorable aux acheteurs serait supérieur à 6,4 mois.

 

 

Les nouvelles inscriptions ont augmenté de 3,1 % en mai
Nouvelles inscriptions résidentielles
Le ratio ventes/nouvelles inscriptions a de nouveau baissé en mai
Équilibre du marché résidentiel
Marché favorable aux acheteurs dans certaines régions

 

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé national est demeuré relativement inchangé (-0,2 %) entre avril et mai 2025. Cette pause fait suite à trois baisses consécutives de près de 1 % d’un mois à l’autre. L’IPP MLS® composé national non désaisonnalisé a baissé de 3,5 % par rapport à mai 2024.

 

 

Prix de référence IPP MLS®
Prix global et composé

 

En somme

Le remboursement de la TPS pour les acheteurs d’une première habitation (First-Time Homebuyers GST Rebate), valable pour une habitation neuve, est entré en vigueur pour les achats conclus à partir du 27 mai. Voilà qui pourrait motiver de nouveaux acheteurs, mais il faudra du temps avant que des projets se matérialisent et viennent gonfler les statistiques des mises en chantier.

Sur le marché de la revente, le mois de mai a révélé les premiers signes d’optimisme en six mois. Les ventes restent toutefois au bas de la plage des normes pour la saison. L’incertitude liée à la guerre commerciale persiste, et les prix moyens et de référence sont à quelque 17 % sous leurs sommets du début de 2022. Pour certains acheteurs, l’occasion paraissait peut-être irrésistible.

Les nouvelles inscriptions ont grimpé d’environ 3 % par rapport à avril, alors que l’inventaire restait stable, à environ 5 mois. Avec cette offre excédentaire sur le marché, les prix de vente moyens n’ont augmenté que légèrement en mai, mais restent stables par rapport à un an plus tôt. Le prix de référence a légèrement baissé.

Il reste de grandes différences entre les régions. Les ventes résidentielles ont évolué à Québec, mais le prix de vente moyen a augmenté, atteignant un nouveau sommet. Malgré une hausse des ventes à Toronto et Vancouver, ces villes restent nettement des marchés favorables aux acheteurs.

Un bon mois de ventes résidentielles n’annonce pas nécessairement une tendance, mais il pourrait y avoir des signes d’un optimisme prudent pour le marché de la revente chez les acheteurs qui ne sont guère touchés par l’actuelle guerre commerciale. La combinaison de prix en baisse, d’un inventaire en hausse et d’une moindre incertitude économique devrait continuer d’inciter davantage d’acheteurs à agir cet été. Ce sera d’autant plus probable si la Banque du Canada réduit de nouveau les taux d’intérêt. Elle pourrait très bien le faire en juillet si l’inflation diminue, surtout l’inflation fondamentale.

 

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Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres Hypothécaires Dominion

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6 Juin

La faiblesse de l’emploi au Canada en mai laisse entrevoir un assouplissement de la Banque du Canada

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Publié par: Robert Perrier

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Le marché du travail est resté faible en mai, ce qui augmente la probabilité d’une réduction de taux d’intérêt à la prochaine réunion de la Banque du Canada

 

 

Le taux de chômage au Canada a grimpé à 7,0 % en mai

 

Les données de l’Enquête sur la population active de mai révèlent un fort effet négatif des tarifs douaniers sur l’économie canadienne. L’emploi est resté stable pour un deuxième mois consécutif, affichant une augmentation modeste de 8800 emplois, ce qui est inférieur aux attentes.

La croissance du travail à temps plein (+58 000; +0,3 %) a été contrebalancée par la baisse du travail à temps partiel (-49 000; -1,3 %). Il n’y a eu pratiquement aucune croissance de l’emploi depuis janvier, après les fortes hausses enregistrées d’octobre 2024 à janvier 2025 (+211 000; +1,0 %).

Le taux d’emploi – la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupe un emploi – s’est maintenu à 60,8 % en mai, ce qui correspond au creux récent observé en octobre 2024. Le taux d’emploi avait diminué pendant deux mois consécutifs : en mars (-0,2 point de pourcentage) et en avril 2025 (-0,1 point de pourcentage).

Le nombre d’employés dans le secteur privé a augmenté de 61 000 (+0,4 %) en mai. C’est la première hausse depuis janvier. L’emploi dans le secteur public a reculé de 21 000 (-0,5 %) au cours du mois, après avoir progressé en avril, en raison en partie de l’embauche de travailleurs temporaires pour l’élection générale fédérale. Le travail autonome a aussi diminué (-30 000; -1,1 %) en mai, sa première baisse significative depuis mai 2023.

 

 

Nouveau rapport décevant sur l’emploi en mai

 

Le taux de chômage a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 7,0 % en mai. Il s’agit du taux le plus élevé depuis septembre 2016 (à l’exception des années 2020 et 2021, pendant la pandémie). L’augmentation de mai est la troisième hausse mensuelle consécutive; depuis février, le taux de chômage a augmenté en tout de 0,4 point de pourcentage.

Il y avait 1,6 million de chômeurs en mai, en hausse de 13,8 % (+191 000) par rapport à 12 mois plus tôt. Une proportion moins élevée de personnes qui étaient au chômage en avril ont effectué une transition vers un emploi en mai (22,6 %) par rapport à un an plus tôt (24,0 %) et par rapport à la moyenne prépandémie pour les mêmes mois en 2017, 2018 et 2019 (31,5 %) (données non désaisonnalisées). Cela indique que les personnes éprouvent davantage de difficultés à se trouver un emploi dans le marché du travail actuel.

La durée moyenne de la période de chômage a également augmenté : les chômeurs avaient passé en moyenne 21,8 semaines à chercher un emploi en mai, en hausse par rapport à 18,4 semaines en mai 2024. En outre, près de la moitié (46,5 %) des personnes au chômage en mai 2025 n’avaient pas travaillé au cours des 12 mois précédents ou n’avaient jamais travaillé, en hausse par rapport à 40,7 % en mai 2024 (données non désaisonnalisées).

Le taux de mise à pied – c’est-à-dire la proportion de personnes qui étaient en emploi en avril, mais qui sont devenues chômeuses en mai en raison d’une mise à pied – s’est établi à 0,6 %, tout comme en mai 2024 (données non désaisonnalisées).

 

 

Le taux de chômage a atteint 7,0 % en mai

 

Le total des heures travaillées a peu varié en mai, mais il était en hausse de 0,9 % par rapport à 12 mois plus tôt.

En mai, le salaire horaire moyen des employés a augmenté de 3,4 % (+1,20 $, pour atteindre 36,14 $) par rapport à un an plus tôt. Il s’agit du même taux de croissance qu’en avril (données non désaisonnalisées).

L’emploi a augmenté dans le secteur du commerce de gros et de détail (+43 000; +1,5 %) en mai, en particulier dans le commerce de gros. Cette augmentation a contrebalancé en partie les baisses mensuelles observées en mars et en avril 2025 qui totalisaient 55 000 (-1,8 %).

En mai, l’emploi a progressé dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs (+19 000; +2,3 %) et dans celui de la finance, des assurances, des services immobiliers et des services de location et de location à bail (+12 000; +0,8 %). L’emploi a suivi une tendance à la hausse dans la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail depuis octobre 2024, affichant une augmentation nette de 79 000 (+5,6 %) au cours de la période.

Parallèlement, l’emploi a diminué dans le secteur des administrations publiques (-32 000; -2,5 %) en mai, ce qui a contrebalancé la hausse enregistrée en avril en lien avec l’embauche de travailleurs temporaires pour l’élection générale fédérale. Avant ces variations compensatoires, l’emploi dans les administrations publiques avait peu varié depuis juillet 2024.

Graphique 5
Variation de l’emploi selon le secteur, mai 2025

 

 

En mai, l’emploi a aussi reculé dans le secteur du transport et de l’entreposage (-16 000; -1,4 %); dans le secteur des services d’hébergement et de restauration (-16 000; -1,4 %) et dans le secteur des services aux entreprises, des services relatifs aux bâtiments et des autres services de soutien (-15 000; -2,1 %).

 

 

L’inflation salariale baisse légèrement, à 3,4 %

 

En somme

Les données sur l’emploi non agricole aux États-Unis, publiées aujourd’hui, montrent que l’économie reste résiliente alors que les tarifs douaniers commencent à laisser leur marque. Les États-Unis ont ajouté 139 000 emplois en mai, surpassant les estimations, mais laissant le taux de chômage à 4,2 %. Une baisse de la participation au marché du travail a modéré l’évolution du taux de chômage américain en mai, même si le nombre de chômeurs a progressé pour un quatrième mois, la plus longue séquence depuis 2009. Les données sur l’emploi des deux mois précédents ont été révisées à la baisse. Les gains salariaux ont surpassé l’inflation, ce qui a aidé à augmenter les dépenses des consommateurs.

D’autres indicateurs du marché du travail donnent des signes d’une pression croissante. L’emploi ménager a chuté de 669 000 en mai. La population active a baissé de 625 000. Le taux de chômage est resté relativement stable, à 4,244 %, mais ce n’est pas réellement le signe d’un marché du travail vigoureux et résilient.

L’emploi dans le secteur manufacturier a reculé de 8000, le pire résultat du secteur depuis janvier. La croissance de l’emploi dans la construction a aussi ralenti, à 4000 contre 7000 en avril, ce qui est inhabituel dans la saison immobilière du printemps. Il y a aussi eu de douloureuses pertes d’emploi dans les entreprises d’aide temporaire, dans le commerce de détail et au gouvernement fédéral. Ces secteurs souffrent sans doute des effets combinés des tarifs douaniers et des compressions fédérales voulues par le département de l’efficacité gouvernementale.

Le rapport sur l’emploi en mai ne contient rien qui inciterait la Réserve fédérale à agir plus tôt que ne le prévoient les marchés. La stabilité du taux de chômage et l’amélioration des gains trimestriels dans l’emploi l’inciteront plutôt à continuer d’attendre de voir. Cela dit, la façade de résilience du marché du travail commence à s’effriter. Plus longtemps dureront l’incertitude liée aux tarifs douaniers et les compressions budgétaires gouvernementales, plus les rapports sur le marché du travail se dégraderont. Les signes d’une perte nette d’emplois dans le secteur manufacturier, dans l’aide temporaire, dans le commerce de détail et au gouvernement sont révélateurs de ce dommage.

Au Canada, les tarifs douaniers ont déjà produit un effet important sur le marché du travail. Le taux de chômage est à son plus haut niveau depuis 2016, hormis la pandémie, alors que les industries touchées par les tarifs mettent des travailleurs à pied. Le doublement des tarifs sur l’acier et l’aluminium est particulièrement délétère. Les secteurs faisant du commerce international sont à la peine, tandis que les industries axées sur le marché intérieur compensent partiellement.

Le rapport sur l’emploi en mai aurait pu être pire, sachant qu’il y avait déjà la perte de plus de 30 000 travailleurs électoraux. Toute augmentation est la bienvenue, et les gains dans le secteur privé et en emplois à temps plein sont encourageants. Le grand problème est que le secteur manufacturier subit une pression intense du fait de la profonde incertitude liée au commerce international. Dans l’ensemble, le marché du travail continue de faiblir, comme l’illustre la progression du taux de chômage. En plus de deux ans, le taux de chômage a augmenté de 2 points de pourcentage. Nous sommes passés d’une période où il était difficile de trouver des travailleurs, en 2022-2023, à la situation d’aujourd’hui où il est difficile de trouver du travail. Le rapport mitigé de mai ne donne pas de signal clair à la Banque du Canada, mais la tendance générale d’une augmentation du chômage l’amènera à rester en mode assouplissement au deuxième semestre de l’année.

 

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4 Juin

La Banque du Canada maintient les taux tels quels pour sa deuxième réunion de suite

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Publié par: Robert Perrier

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La Banque du Canada maintient les taux tels quels pour sa deuxième réunion de suite – Mais deux nouvelles réductions de taux sont probables cette année

 

Comme prévu, la Banque du Canada a laissé son taux directeur inchangé à 2,75 % lors de sa réunion d’aujourd’hui. C’est la deuxième fois de suite qu’elle le fait, après avoir décrété sept réductions dans la dernière année. Le Conseil de direction a noté que le caractère imprévisible de l’ampleur et de la durée des tarifs douaniers pose des risques de baisse de la croissance et de hausse des attentes d’inflation. Cela étant, la prudence s’impose quant à la poursuite de l’assouplissement monétaire.

L’écart entre les 2,75 % du taux directeur au Canada et les 4,25 à 4,50 % du taux américain prend des proportions historiques. Une autre cause d’incertitude est la politique budgétaire face aux défis économiques d’aujourd’hui. Si le « Big Beautiful Bill » qu’étudie actuellement le Sénat survit, le déficit budgétaire des États-Unis atteindra des sommets inédits. Le Congressional Budget Office estime que le projet de loi ajouterait quelque 4000 milliards de dollars américains au déficit déjà vertigineux du gouvernement fédéral. Dans cette perspective, les rendements des obligations à plus long terme ont grimpé jusqu’à présent cette année, raidissant la courbe de rendement.

L’incertitude reste grande, et le président américain vient de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium à 50 %, ce qui pourrait paralyser les exportations canadiennes de ces métaux aux États-Unis. La semaine passée, les données du PIB au premier trimestre indiquant une croissance annualisée de 2,2 % étaient meilleures que prévu, par suite d’un essor des exportations et d’une augmentation des stocks visant à devancer la hausse des tarifs douaniers. La demande intérieure finale au Canada était stable. Des données plus récentes ont révélé une importante faiblesse, surtout dans les marchés du travail et du logement. Les dépenses de consommation ont aussi nettement ralenti.

« L’extrême turbulence observée sur les marchés financiers en avril s’est modérée, et les pertes affichées sur les bourses ont été récupérées, a noté le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem aujourd’hui en conférence de presse. Cependant, l’issue des négociations commerciales est très incertaine. Les taux tarifaires se situent bien au-dessus des niveaux du début de 2025, et il y a encore des menaces de nouvelles mesures commerciales. Les hausses tarifaires supplémentaires imposées récemment par les États-Unis sur l’acier et l’aluminium mettent en évidence l’imprévisibilité de la politique commerciale américaine. »

Jusqu’ici, l’économie américaine s’est montrée résiliente. Les entreprises ayant agi en anticipation de l’entrée en vigueur des droits de douane, les importations aux États-Unis ont été fortes, ce qui a pesé sur le produit intérieur brut du pays au premier trimestre. Mais la demande intérieure est demeurée relativement élevée. Des premiers indicateurs pour le deuxième trimestre laissent entrevoir un rebond de la croissance, du fait que les importations redescendent et que la demande intérieure continue d’augmenter.

Les importations américaines élevées ont profité au Canada, entraînant une hausse de ses exportations. Cela a stimulé la croissance du PIB canadien au premier trimestre, qui s’est établie à 2,2 % – soit un taux légèrement plus élevé que ne l’anticipait la Banque.

Le marché du travail s’est affaibli, les pertes d’emploi étant concentrées dans les secteurs axés sur le commerce extérieur. Le taux de chômage est monté à 6,9 % en avril. Jusqu’à présent, l’emploi a tenu le coup dans les secteurs qui dépendent moins des exportations. Toutefois, les entreprises disent généralement à la banque centrale qu’elles prévoient réduire leurs embauches.

L’activité économique ayant profité du devancement des exportations et de l’accumulation de stocks au premier trimestre, elle devrait être beaucoup plus faible au deuxième trimestre. Face aux droits de douane américains et à l’incertitude accrue, il y a eu une certaine résilience du côté des dépenses des familles et des entreprises canadiennes. Mais celles-ci resteront probablement prudentes, ce qui laisse présager que les dépenses intérieures resteront modestes.

Abstraction faite des taxes, l’inflation est passée de 2,1 % en mars à 2,3 % en avril, ce qui est légèrement plus que la Banque ne l’avait prévu. Les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque, ainsi que d’autres mesures de l’inflation sous-jacente, ont augmenté en avril. Bien que l’inflation montre une certaine volatilité inhabituelle, ces mesures semblent indiquer que l’inflation sous-jacente pourrait être plus forte que nous le pensions. La hausse de l’inflation fondamentale s’explique en partie par la montée des prix des biens, y compris des aliments, et pourrait refléter les effets des perturbations commerciales. Beaucoup d’entreprises disent qu’elles font déjà face à des coûts plus élevés du fait qu’elles doivent trouver de nouveaux fournisseurs et de nouveaux marchés. La Banque surveillera de près les mesures de l’inflation sous-jacente pour analyser l’évolution des pressions inflationnistes.

La Banque suit aussi attentivement les attentes d’inflation. En avril, nous avions rapporté que les consommateurs et les entreprises s’attendaient à une hausse des prix en raison des droits de douane, tandis que les attentes d’inflation à long terme demeuraient bien ancrées. De récentes enquêtes indiquent encore que les consommateurs se préparent à une montée des prix et que de nombreuses entreprises ont l’intention de répercuter sur leurs clients les coûts liés aux droits de douane.

Le Conseil de direction va continuer d’analyser l’évolution et la force des pressions sur l’inflation – celles à la baisse dues à l’affaiblissement de l’économie et celles à la hausse découlant de la montée des coûts.

Pour cette décision, il y avait un consensus pour laisser le taux directeur inchangé en attendant d’amasser plus d’information. La Banque du Canada a aussi discuté de la trajectoire future du taux directeur. À ce sujet, les opinions étaient plus partagées. Dans l’ensemble, les membres du Conseil étaient d’avis qu’il pourrait être nécessaire de baisser le taux directeur si les droits de douane américains et l’incertitude font ralentir l’économie et si les pressions sur l’inflation découlant des coûts sont maîtrisées.

 

 

La Banque du Canada maintient le taux directeur à 2,75 %

 

En somme

Nous prévoyons que l’économie canadienne connaîtra un léger recul (-0,5 %) au T2 et au T3, ramenant la croissance pour l’année à 1,2 %, une fraction de plus que selon la récente prévision de l’OCDE pour le Canada. Le Conseil de direction de la Banque du Canada prendra sa prochaine décision le 30 juillet, ce qui laissera le temps d’évaluer les tendances sous-jacentes de l’inflation et l’effet des tarifs douaniers sur l’activité économique.

Il y aura deux relevés de l’IPC et deux rapports sur l’emploi d’ici la prochaine réunion de la Banque. Si l’inflation ralentit les mois prochains et si l’économie ralentit aux T2 et T3 comme on s’y attend largement, la Banque réduira probablement le taux d’intérêt encore deux fois cette année, le ramenant à 2,25 %.

 

 

Dates de décisions en 2025
29 janvier ––> 3,0 %
12 mars ––> 2,75 %
16 avril
4 juin
30 juillet ––> 2,50 %
17 septembre ––––>
29 octobre ––––>     2.0%
10 décembre ––––>

Le taux à un jour en voie de baisser à 2,25 % d’ici l’été/automne 2025.
Ce sera plus que le taux de 1,75 % d’avant la COVID.

 

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« La Banque du Canada maintient les taux tels quels pour sa deuxième réunion de suite, alors que le PIB du T1 était étonnamment fort et qu’il reste un risque d’inflation liée aux tarifs douaniers » depuis @DLCCanadaInc Économiste en chef @DrSherryCooper
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