11 Juil

Le Canada ajoute contre toute attente 83 100 emplois en juin, la plus forte augmentation de 2025

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Publié par: Robert Perrier

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L’économie canadienne fait preuve d’une belle résilience en juin

 

L’économie canadienne refuse de fléchir sous le poids de l’incertitude liée aux tarifs douaniers, qui risquent encore d’augmenter. L’Enquête sur la population active de juin, publiée ce matin, révèle un ajout net étonnant de 83 100 emplois, le meilleur résultat de cette année. Non moins de 84 % des emplois créés sont à temps partiel.

En juin pour la première fois depuis cinq mois, l’économie a créé suffisamment d’emplois pour empêcher une hausse du chômage, après une séquence de faibles gains et de reculs. Sur l’ensemble des six derniers mois, le Canada a enregistré un ajout net de 143 800 emplois. C’est la plus faible progression pour un premier semestre depuis 2018, hormis la période de la pandémie, avec une moyenne mensuelle de 24 000 gains.

La banque centrale a maintenu les taux d’intérêt à 2,75 % lors de ses deux dernières réunions. Ses prochaines décisions dépendront principalement de l’évolution de l’économie et de l’inflation face à l’incertitude liée aux tarifs douaniers et au commerce international. Selon les prévisions, l’économie ralentira au deuxième trimestre, et l’inflation continue d’inquiéter les décideurs, qui se prononceront de nouveau sur les taux d’intérêt le 30 juillet.

Les opérateurs en swaps à un jour ont abaissé leurs attentes d’un assouplissement lors de cette réunion. Ils accordent une probabilité d’environ 15 % à une réduction de taux d’un quart de point de pourcentage, contre 30 % avant les nouvelles données.

Le taux d’emploi – la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupe un emploi – a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 60,9 % en juin. Le taux d’emploi avait précédemment enregistré une baisse cumulative de 0,3 point de pourcentage en mars et en avril, puis il était demeuré stable en mai. En juin, le nombre d’employés a progressé tant dans le secteur privé (+47 000; +0,3 %) que dans le secteur public (+23 000; +0,5 %); le nombre de travailleurs autonomes a peu varié.

 

 

Gain d’emplois plus fort que prévu en juin

 

Le taux de chômage avait augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 7,0 % en mai. Il s’agissait du taux le plus élevé depuis septembre 2016 (à l’exception des années 2020 et 2021, pendant la pandémie). L’augmentation de mai était la troisième hausse mensuelle consécutive; depuis février, le taux de chômage avait augmenté en tout de 0,4 point de pourcentage.

Il y avait 1,6 million de chômeurs en mai, en hausse de 13,8 % (+191 000) par rapport à 12 mois plus tôt. Une proportion moins élevée de personnes qui étaient au chômage en avril ont effectué une transition vers un emploi en mai (22,6 %) par rapport à un an plus tôt (24,0 %) et par rapport à la moyenne prépandémie pour les mêmes mois en 2017, 2018 et 2019 (31,5 %) (données non désaisonnalisées). Cela indique que les personnes éprouvent davantage de difficultés à se trouver un emploi dans le marché du travail actuel.

La durée moyenne de la période de chômage a également augmenté : les chômeurs avaient passé en moyenne 21,8 semaines à chercher un emploi en mai, en hausse par rapport à 18,4 semaines en mai 2024. En outre, près de la moitié (46,5 %) des personnes au chômage en mai 2025 n’avaient pas travaillé au cours des 12 mois précédents ou n’avaient jamais travaillé, en hausse par rapport à 40,7 % en mai 2024 (données non désaisonnalisées).

Le taux de mise à pied – c’est-à-dire la proportion de personnes qui étaient en emploi en avril, mais qui sont devenues chômeuses en mai en raison d’une mise à pied – s’est établi à 0,6 %, tout comme en mai 2024 (données non désaisonnalisées).

 

 

Le taux de chômage a baissé, à 6,9 % en juin
Taux de chômage / Variation en pourcentage dans le mois

 

Le taux de chômage a diminué de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 6,9 % en juin. Il s’agissait de la première baisse depuis janvier. Avant celle-ci, le taux de chômage avait augmenté pendant les trois mois consécutifs jusqu’en mai 2025 et avait atteint son plus haut niveau (7,0 %) depuis septembre 2016 (à l’exception des années 2020 et 2021, pendant la pandémie de COVID-19).

En juin, le taux de chômage des femmes du principal groupe d’âge actif a reculé de 0,3 point de pourcentage pour s’établir à 5,4 %. Chez les hommes du principal groupe d’âge actif, le taux s’est maintenu à 6,1 %, le nombre de personnes à la recherche de travail étant demeuré stable malgré la hausse de l’emploi.

Fait à noter, l’emploi des 25 à 54 ans a augmenté de 90 600 (la plus forte augmentation jamais enregistrée hormis la période pandémique de 2020 à 2022), ce qui réduit leur taux de chômage à 5,8 %, effaçant l’augmentation de mai.

Il y avait 1,6 million de chômeurs en juin. Le nombre a peu changé au cours du mois, mais est en hausse de 128 000 (+9,0 %) comparativement à un an plus tôt.

Par rapport à un an plus tôt, le chômage de longue durée était en hausse en juin 2025. Plus de 1 chômeur sur 5 (21,8 %) était à la recherche de travail depuis 27 semaines ou plus en juin, en hausse par rapport à 17,7 % en juin 2024.

Le nombre de personnes en emploi augmente dans le commerce de gros et de détail et dans les soins de santé et l’assistance sociale

L’emploi dans le secteur du commerce de gros et de détail a progressé de 34 000 (+1,1 %) en juin, en hausse pour un deuxième mois consécutif. L’augmentation de juin est concentrée dans le commerce de détail (+38 000; +1,7 %). Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans le commerce de gros et de détail était en hausse de 84 000 (+2,9 %).

Variation de l’emploi selon le secteur, juin 2025

 

 

En juin, l’emploi a aussi augmenté dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale (+17 000; +0,6 %). Il s’agissait de la première variation notable depuis décembre 2024. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi dans le secteur a progressé de 78 000 (+2,8 %) en juin 2025.

Le secteur de l’agriculture a été le seul à afficher une baisse notable de l’emploi (-6000; -2,6 %) en juin. Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans l’agriculture a peu varié. Étonnamment, l’emploi a progressé considérablement dans le secteur manufacturier en juin, le gain de 10 500 mettant fin à une série de quatre mois de reculs. Le PIB pourrait rebondir en juin, mais le T2 reste sur une pente négative, signe possible d’un affaiblissement de la productivité.

Entre les régions, l’Alberta, l’Ontario et le Québec ont assuré le gros des gains dans l’emploi, alors que le Canada atlantique était en reste. Le taux de chômage en Ontario a légèrement baissé, à 7,8 %, ce qui reste supérieur à la moyenne nationale et le taux le plus haut des grandes provinces. Par contre en Colombie-Britannique, une baisse importante de la population active a réduit le taux de chômage de 0,8 points de pourcentage, à 5,6 %. C’est le troisième taux le plus bas au pays, derrière la Saskatchewan (4,9 %) et le Manitoba (5,5 %).

Le bilan des heures travaillées était solide aussi, en hausse de 0,5 % sur un mois en juin et de 1,3 % sur une base annuelle pour le trimestre.

 

 

L’inflation salariale baisse légèrement en juin, à 3,2 %

 

En somme

L’inflation salariale continue de ralentir, ce qui apportera quelque soulagement pour la Banque du Canada. Cependant, comme le marché du travail semble résilient, la probabilité d’une baisse du taux directeur en juillet est très faible.

Par ailleurs, le président américain Donald Trump menace d’imposer des droits de douane de 35 % sur certains biens Canadiens : Le président Trump a annoncé jeudi soir que les États-Unis imposeront à partir du 1er août un tarif douanier de 35 % sur les importations du Canada. Cependant, une exemption pour les biens conformes à l’accord de libre-échange des nations (l’Accord Canada–États-Unis–Mexique) restera d’application. Ces biens comptent pour un peu plus de 90 % du commerce entre le Canada et les États-Unis. Un représentant de la Maison-Blanche a insisté qu’il pourrait y avoir des changements. WSJ

À moins que les données de la semaine prochaine sur l’inflation en juin n’indiquent une forte baisse, ce qui est improbable, la vigueur du rapport d’aujourd’hui sur l’emploi et la hausse de l’incertitude liée au commerce international inciteront probablement la Banque du Canada à laisser le taux d’intérêt tel quel lors de sa réunion à la fin du mois.

 

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Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres Hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca

 

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