Les données de juin sur les emplois ont surpassé les attentes antérieures, tout en confirmant que la Banque du Canada haussera les taux d’intérêt d’un quart de point la semaine prochaine, la première hausse du taux en sept années. Les taux du marché ont déjà été rehaussés en vertu de cette hypothèse, et la Banque Royale a augmenté ses taux d’intérêt de 20 points de base chacun pour les prêts hypothécaires à taux fixe de deux ans, trois ans et cinq ans. L’économie canadienne se porte très bien, affichant une augmentation du PIB de 3,7 % au cours du premier trimestre et tout laisse à croire qu’au cours du deuxième trimestre, la hausse pourrait atteindre 2,75 % environ. Malgré une inflation qui demeure faible, la Banque du Canada avait signalé une hausse du taux depuis quelques semaines, alors que les nouvelles données économiques se sont avérées étonnamment solides. Cela a fait augmenter la valeur du dollar canadien, qui se négocie maintenant à environ 77,4 cents américains, et ce, même si le prix du pétrole a faibli pour se situer sous les 44,00 $ le baril (WTI).
Des taux hypothécaires plus élevés s’inscrivent dans la foulée d’un ralentissement prononcé du marché du logement qui prévaut actuellement dans le Grand Toronto et la région environnante. Selon les données publiées cette semaine par le Toronto Real Estate Board, les ventes de juin ont poursuivi leur ralentissement abrupt, lequel a d’ailleurs commencé le 21 avril, date à laquelle une taxe a été imposée aux acheteurs étrangers dans le Grand Golden Horseshoe. Au cours de la même période, le nombre de vendeurs a augmenté considérablement, alors que les nouvelles inscriptions et les inscriptions actives ont explosé, exerçant une pression à la baisse sur les prix moyens des maisons. Les hausses des prix des maisons d’une année à l’autre sont réduites de plus de la moitié alors qu’elles étaient de l’ordre 30 % en mars, et il qu’elles en sont à moins de 15 % plus récemment. Les mesures adoptées par le gouvernement de l’Ontario ayant pour but de ralentir le secteur résidentiel ont, de toute évidence, eu un effet psychologique marqué, car tant les acheteurs que les vendeurs estiment que le logement avait atteint un sommet. De plus, les propositions récentes de l’organisme de réglementation des banques visant à procéder à des simulations de crises avec les demandeurs de prêts non assurés (lorsque la mise de fonds initiale est de 20 % ou plus) sur la même base que les prêts assurés contribueront au ralentissement de l’activité immobilière.
L’emploi a progressé de 45 400 en juin, principalement dans le travail à temps partiel. Le taux de chômage a chuté de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 6,5 % à l’échelle du pays. Comparativement à douze mois plus tôt, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 351 000 (+1,9 %), et la plus grande part de la croissance se situait dans les emplois à temps plein. Au cours de la même période, le nombre total d’heures travaillées s’est accru de 1,4 %.
Au cours du deuxième trimestre le Canada a enregistré une croissance de l’emploi, ce qui représente le quatrième trimestre consécutif où les gains étaient supérieurs aux prévisions et la croissance trimestrielle la plus importante depuis 2010. Le rythme du gain d’emplois a accéléré cette année comparativement à celui de 2016.
Le salaire horaire moyen des employés permanents a augmenté de 1,0 % en juin comparativement à un an auparavant, ce qui représente le même rythme que celui de mai. Pour tous les travailleurs, les salaires ont augmenté de 1,3 % au cours de cette période. Le rythme de la croissance des salaires, un indicateur de la santé du marché du travail qui est surveillé de près, a ralenti à un niveau historiquement bas en avril, et l’accélération récente renforçant les spéculations, le temps des taux d’intérêt plus élevés est venu. |