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18 Oct

Le marché de l’habitation canadien se stabilise bien en deçà des niveaux records

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Selon l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles ont légèrement augmenté à l’échelle nationale en septembre comparativement au mois précédent, mais elles sont demeurées sous les niveaux enregistrés il y a un an.  La revente de maisons a été de 12 % sous le record établi en mars, avant l’annonce d’avril concernant une taxe de 15 % imposée aux acheteurs étrangers et un programme en seize points visant à augmenter l’abordabilité du logement dans le budget provincial de l’Ontario.
Les ventes résidentielles effectuées ont augmenté de 2,1 % le mois dernier, cela à la suite d’un plus petit gain effectué en août. L’activité a été à la hausse dans environ la moitié de tous les marchés locaux, surtout dans le Grand Vancouver et l’île de Vancouver, le Grand Toronto, London et St. Thomas, et Barrie. Dans la région du Grand Golden Horseshoe et ses environs, l’activité a été mitigée, certains marchés ayant affiché des augmentations des ventes mensuelles alors que d’autres sont demeurés près des niveaux les plus faibles connus récemment ou ont chuté davantage.
Les ventes réelles (non désaisonnalisées) de maisons ont chuté de 11 % en septembre, comparativement à il y a un an. Les ventes réelles se situaient à des niveaux inférieurs à ceux de l’année précédente dans près de 75 % des marchés locaux, surtout dans le Grand Toronto et les marchés avoisinants.

Nouvelles inscriptions
Après trois baisses mensuelles consécutives, le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de près de 5 % le mois dernier. L’augmentation du nombre d’inscriptions s’explique surtout par un bond du nombre de maisons à vendre dans le Grand Toronto. Le nombre des nouvelles inscriptions surpassant le nombre des ventes en septembre, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 55,7 % en septembre, comparativement à 57,2 % en août, à l’échelle nationale. On parle d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur.
Environ deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre le mois dernier, selon une comparaison des ratios des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions.  Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. On comptait 5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de septembre 2017, comme c’était le cas le mois précédent, ce qui correspond largement à la moyenne à long terme pour cette mesure.
L’inventaire dans la région du Grand Golden Horseshoe se situant à 2,4 mois, il s’agit d’une forte augmentation par rapport au creux record de 0,8 mois enregistré en février et en mars. Cet inventaire reste toutefois en deçà de la moyenne à long terme de 3,1 mois pour cette région.

Diminution de la hausse des prix à l’échelle nationale
L’appréciation des prix a continué de s’atténuer d’une année à l’autre. L’IPP MLS global et composé (IPP) a grimpé de 10,7 % d’une année à l’autre en septembre 2017, ce qui représente un ralentissement plus marqué des gains enregistrés d’une année à l’autre depuis avril.  Le ralentissement de la hausse des prix reflète surtout l’assouplissement des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice. L’appréciation des prix a été plus marquée dans les appartements et plus faible dans les habitations de référence.
En septembre, les hausses de prix des habitations de référence suivies par l’indice ont diminué alors que celles des appartements ont légèrement augmenté. Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en septembre (+19,8 %), suivis des maisons en rangée (+13,5 %), des maisons unifamiliales à un étage (+7,9 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+7,2 %).
L’Indice des prix des propriétés MLS est le meilleur moyen d’évaluer les tendances des prix, puisque la moyenne des prix est sujette à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.

Région de Toronto
En août et en septembre, la revente des maisons à Toronto a augmenté de 18 %, ce qui ne recoupe que partiellement la chute de 44 % des ventes de maisons existantes entre avril et juillet 2017. Les nouvelles inscriptions ont augmenté de près de 19 % le mois dernier, ce qui est favorable aux acheteurs. Les prix demeurent sous la pression à la baisse pour le quatrième mois consécutif.

Région de Vancouver
Après un ralentissement plus tôt l’été dernier, l’activité a repris dans la région de Vancouver en août et en septembre. Le gain de 6,1 % des reventes constaté en septembre a été le plus important parmi les grands marchés canadiens. Cette augmentation a surpassé la hausse substantielle des nouvelles inscriptions, laquelle a resserré les conditions de la demande et de l’offre, exerçant plus de pression à la hausse sur les prix. À Vancouver, le prix de référence a augmenté à 10,9 % d’une année à l’autre en septembre, alors qu’il s’établissait à 9,4 % en août. Compte tenu du resserrement du marché actuel, nous prévoyons une autre accélération au cours des prochains mois.

Calgary
À Calgary, le marché du logement est sur la voie de la reprise. En septembre, les ventes de maisons ont augmenté de 2,8 % pour un deuxième mois consécutif.  Cependant, les inventaires importants de copropriétés ont un effet modérateur et font en sorte que les prix des copropriétés subissent une pression à la baisse. Le prix de référence global à Calgary a continué d’augmenter d’une année à l’autre en septembre, mais le taux de 0,6 % était minimal. Il n’est guère possible qu’une appréciation plus importante survienne jusqu’à ce qu’il y ait un déclin considérable des inventaires.

Montréal
Le marché du logement de Montréal continue d’être vigoureux et les prix des maisons augmentent toujours.

Aperçu pour un atterrissage en douceur
Alors que l’économie du Canada a atteint un sommet au cours du deuxième trimestre et que le marché du logement a sensiblement ralenti, il semble que nous connaissions les premières étapes d’un processus de ralentissement prolongé dans le marché immobilier canadien. L’augmentation des taux d’intérêt et la perspective de l’introduction de simulations de crise plus serrées pour les emprunteurs non assurés continueront de faire chuter les reventes cette année et l’année prochaine. Globalement, les prix des maisons risquent d’augmenter de 10,5 % à 11 % cette année, considérablement à la baisse par rapport au 20 % du rythme d’une année à l’autre enregistré en avril. Pour 2018, nous nous attendons à ce que les prix composés des maisons augmentent de seulement 3 % à l’échelle nationale, ce qui représente un déclin de 4 % à 5 % environ dans le Grand Toronto en 2018.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca