Les ventes résidentielles réalisées à l’échelle nationale ont augmenté de 4,1 % en juin comparativement à mai, la première hausse d’une telle importance cette année. Malgré tout, les ventes de juin sont demeurées considérablement sous le rythme mensuel des cinq dernières années (voir le graphique). Les gains au chapitre des ventes ont surtout été enregistrés dans le Grand Toronto alors que 60 % de tous les marchés du logement locaux ont constaté des augmentations des ventes des maisons existantes.
Selon le Toronto Real Estate Board, les ventes (désaisonnalisées) ont bondi de 17,6 % dans le Grand Toronto de mai à juin.
À l’inverse, les ventes en Colombie-Britannique ont continué d’être modérées.
La Chambre immobilière de la région métropolitaine de Vancouver a rapporté une chute de 14,4 % des ventes de logements le mois dernier, comparativement au mois précédent. Dans le Grand Vancouver, les ventes réalisées en juin ont été 28,7 % sous la moyenne des ventes annuelles de juin sur 10 ans. Par rapport à 12 mois plus tôt, les ventes ont chuté d’un énorme 37,7 %.
À l’échelle nationale, les ventes ont diminué de près de 11 % d’une année à l’autre. Les ventes annuelles ont atteint leur niveau le plus bas en cinq ans et sont demeurées à près de 7 % sous la moyenne de juin sur 10 ans. L’activité se situait en deçà des niveaux enregistrés il y a un an dans environ deux tiers de tous les marchés locaux, principalement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique.
« L’entrée en vigueur cette année de la simulation de crise pour les acheteurs continue de ralentir les ventes; toutefois, la remontée des ventes en juin semble indiquer que ses effets sont en voie de s’estomper », estime Barb Sukkau, présidente de l’ACI. « L’ampleur de son impact sur les acheteurs varie en fonction des marchés et des catégories de prix. »
La Colombie-Britannique a été frappée par une double épreuve, car la province a aussi décidé d’imposer une taxe sur les achats étrangers. De plus, les taux hypothécaires ont augmenté, ce qui accentue le fardeau des nouvelles simulations de crise.
Dans l’avenir, les ventes de logements et les hausses de prix seront probablement atténuées par des taux d’intérêt plus élevés, car la Banque du Canada vient tout juste d’augmenter à nouveau le taux de référence la semaine dernière. Le taux préférentiel a augmenté de 3,45 % à 3,70 % dans la foulée de l’augmentation du taux, alors que le taux hypothécaire fixe sur 5 ans affiché (la mesure critique utilisée dans la simulation de crise) est demeuré stable à 5,34 %. Néanmoins, davantage de pression à la hausse sur les taux hypothécaires est probable au cours des prochaines années, alors que l’activité économique se heurte aux limites de capacité et que l’inflation tend à augmenter. La Banque a été très claire sur le fait que des hausses de taux subséquentes sont à prévoir, mais elle a réitéré qu’elle prendra une approche graduelle relativement aux futures hausses, guidée par les nouvelles données économiques et la reconnaissance que l’économie est plus sensible aux mouvements des taux d’intérêt maintenant qu’elle l’était dans le passé.
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Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché un recul de 1,8 % en juin et est resté en deçà des niveaux enregistrés pour le mois au cours des dernières années. Les nouvelles inscriptions ont chuté dans bon nombre des grands marchés urbains, dont ceux du Lower Mainland de la Colombie-Britannique, de Calgary, d’Edmonton, d’Ottawa et de Montréal.
Les nouvelles inscriptions ayant affiché une hausse, et les ventes étant restées pratiquement inchangées, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a baissé à 50,6 % en mai par rapport à 53,2 % en avril. Il est resté tout juste hors de portée de la moyenne à long terme, qui se situe à 53,4 %. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, environ les deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en mai 2018.
On comptait 5,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2018. Même s’il s’agit de son niveau le plus élevé en trois ans, la mesure se maintient près de la moyenne à long terme de 5,2 mois.
Prix des maisons
À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé n’a augmenté que de 0,9 % d’une année à l’autre en juin 2018, ce qui représente le 14e mois consécutif de décélération des gains. Il s’agissait également de la plus petite augmentation annuelle depuis septembre 2009.
La décélération de la croissance des prix des maisons d’une année à l’autre s’explique largement par des tendances affichées dans les marchés du Grand Golden Horsehoe (GGH) suivis par l’indice. Les prix dans cette région ont commencé à se stabiliser et ont montré des signes de regain d’un mois à l’autre au cours des derniers mois.
Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en juin (+11,3 %), suivis des maisons en rangée (+4,9 %); cependant, les gains sur le plan des prix pour ces propriétés ont décéléré cette année. À l’inverse, les prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages étaient à la baisse (-1,8 % et -4,1 % d’une année à l’autre respectivement).
En juin, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 8 des 15 marchés suivis par l’index (voir le tableau ci-dessous).
La croissance des prix des propriétés est en ralentissement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique (Grand Vancouver : +9,5 %; vallée du Fraser : +18,4 %, d’une année à l’autre), à Victoria (+10,6 %) et dans le reste de l’île de Vancouver (+16,5 %).
Dans le GGH, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+3,5 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en juin dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Barrie and District, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -4,8 %; Oakville-Milton : -2,9 %; Barrie and District : -6,5 %). Ces reculs s’expliquent par la hausse rapide des prix il y a un an et masquent le début d’une hausse d’un mois à l’autre dans ces marchés.
À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont baissé légèrement d’une année à l’autre (Calgary : -1 %; Edmonton : -1,5 %), alors que ceux de Regina et de Saskatoon ont affiché une baisse plus marquée qu’il y a un an (-6,1 % et -2,9 %, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,9 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,1 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,4 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 7,4 % du prix des maisons en rangée) et de 6 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 6,5 % du prix des maisons unifamiliales à un étage).
Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des maisons vendues au pays en juin 2018 se situe juste en deçà de 496 000 $, un recul de 1,3 % par rapport à la même période l’année dernière. Même si ce résultat représente une baisse du prix moyen à l’échelle nationale d’une année à l’autre pour un cinquième mois consécutif, il s’agit tout de même de la baisse la moins importante d’entre elles.
Le prix moyen national est largement faussé par les ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, qui représentent les deux marchés les plus actifs et les plus chers au Canada. Si l’on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen baisse de près de 107 000 $ par rapport à la moyenne nationale (à juste un peu plus de 389 000 $).
Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les marchés du logement dans le GGH semblent avoir atteint un creux et les limites de l’offre peuvent fort bien enrayer la baisse des prix au cours des prochains mois. Le ralentissement dans les marchés du logement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique s’est accéléré le mois dernier alors que le secteur continue de ressentir les actions provinciales visant à ralentir les activités, ainsi que les changements réglementaires plus larges et les taux d’intérêt plus élevés.
Les taux hypothécaires fixes sur cinq ans ont déjà augmenté d’environ 110 points de base, tandis que les taux variables pour les nouveaux prêts hypothécaires ont augmenté de presque 40 points de base. Depuis la mise en œuvre des nouvelles normes hypothécaires, les conditions de crédit hors coût pour les prêts et les marges de crédit hypothécaires se sont également resserrées. La Banque du Canada augmentera encore son taux d’intérêt, bien qu’elle demeure prudente particulièrement à la lumière des tensions commerciales continues avec les États-Unis. |