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17 Sep

Quatre mois d’augmentation des ventes de propriétés malgré la faiblesse du marché en C.-B.

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Publié par: Robert Perrier

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Le marché du logement canadien a encore affiché des signes de stabilisation le mois dernier, alors que les ventes étaient légèrement à la hausse et que les prix s’assouplissaient quelque peu. À l’échelle nationale, les ventes de propriétés ont augmenté de 0,9 % en août, la quatrième hausse mensuelle consécutive. À Toronto et à Vancouver, les ventes ont augmenté respectivement de 2,2 % et de 2,9 %. Néanmoins, le rythme des ventes demeure inférieur aux niveaux de la plupart des autres mois précédents jusqu’en 2014 (voir le tableau ci-dessous). De plus, les dernières hausses des ventes mensuelles sont en recul, ce qui pourrait signifier que la reprise récente, particulièrement en Ontario, en soit à ses derniers souffles.

Le marché du logement se remet des fortes baisses de ventes enregistrées plus tôt cette année, après que les organismes de réglementation fédéraux aient imposé des règles d’emprunt hypothécaire plus strictes et que la banque centrale ait augmenté ses coûts d’emprunt. Les propriétaires qui vendent leur maison semblent aussi en réduire le prix, ce qui stimule la demande.

Les ventes se sont accrues dans près de la moitié de l’ensemble des marchés locaux entre juillet et août, grâce aux gains réalisés principalement dans le Grand Toronto ainsi qu’à Montréal et à Edmonton. Les ventes constatées dans les grands centres urbains de la C.-B. ont décliné de 3,8 % d’une année à l’autre, en août. En Colombie-Britannique, le marché du logement a ralenti considérablement depuis le budget provincial de février, où on a augmenté la taxe sur les achats étrangers et suggéré qu’une taxe de spéculation puisse être introduite à l’automne.

Nouvelles inscriptions 
Le nombre de nouvelles inscriptions est demeuré inchangé entre juillet et août tandis que l’accroissement de l’offre dans la région du Grand Vancouver et à Montréal compense les pertes notées dans le Grand Toronto et à Winnipeg.

Les ventes ayant légèrement progressé et le nombre de nouvelles inscriptions étant demeuré stable, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est haussé faiblement à 56,6 % en août, par rapport à 56,2 % en juillet. La moyenne à long terme de cette mesure de l’équilibre du marché se situe à 53,4 %.

La comparaison du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à la moyenne à long terme montre qu’environ les deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en août 2018.
On comptait 5,2 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’août 2018, ce qui correspond à la moyenne à long terme pour cette mesure.

Prix des propriétés
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 2,5 % d’une année à l’autre en août 2018, ce qui est de beaucoup inférieur au rythme de 2016 et du début de 2017. Les prix des propriétés de référence ont chuté de 0,6 % de juillet à août, le recul le plus important enregistré depuis août 2017. La chute des prix est surtout attribuable à Vancouver où les prix ont baissé de 1,4 %, la chute la plus importante survenue au cours des dix dernières années. Les prix ont diminué de 0,3 % à Toronto, au mois d’août.

Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus remarquables d’une année à l’autre en août (+9,5 %), suivis des maisons en rangée (+4,3 %). Pendant ce temps, le prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages était sensiblement le même en août (respectivement +0,4 % et -0,4 % sur un an).
Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. Les augmentations du prix des propriétés ont reculé par rapport à la même période l’année précédente dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique (Grand Vancouver : +4,1 %; Vallée du Fraser : +10,7 %). À Victoria, les prix ont monté de 8,5 % sur un an en août. Ailleurs sur l’île de Vancouver, les prix ont grimpé de 13,6 %.

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, les prix des propriétés étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Hamilton-Burlington (+7,2 %), dans la région de Niagara (+6,6 %), à Guelph (+5,5 %), dans le Grand Toronto (+1,4 %) et à Oakville-Milton (+1,2 %). En revanche, les prix des maisons sont demeurés en baisse sur un an à Barrie (-2,7 %).

Dans les Prairies, les prix des propriétés de référence sont restés en recul sur une base annuelle à Calgary (-2,2 %), à Edmonton (-2,1 %), à Regina (-4,8 %) et à Saskatoon (-2,3 %).
Simultanément, les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,1 % d’une année à l’autre à Ottawa (sous l’effet d’une hausse de 8,2 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 5,9 % dans le Grand Montréal (soutenus par une hausse de 6,3 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,8 % dans le Grand Moncton (grâce à une hausse de 7,5 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages). (voir le tableau ci-dessous)

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les marchés du logement dans le GGH semblent avoir atteint un creux et les limites de l’offre peuvent fort bien enrayer la baisse des prix au cours des prochains mois. Le ralentissement dans les marchés du logement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique s’est accéléré le mois dernier alors que le secteur continue de ressentir les actions provinciales visant à ralentir les activités, ainsi que les changements réglementaires plus larges et les taux d’intérêt plus élevés.

Depuis la mise en œuvre des nouvelles normes hypothécaires, les conditions de crédit hors coût pour les prêts et les marges de crédit hypothécaires se sont également resserrées. La Banque du Canada augmentera encore son taux d’intérêt cet automne, probablement à la fin d’octobre, si les négociations de l’ALENA semblent progresser. L’économie tourne à son plein potentiel, il y a peu de chômage et les revenus augmentent. On s’attend à ce que l’inflation retourne au taux cible de la Banque du Canada, soit 2 %, et l’incertitude relative au commerce avec les États-Unis demeure, mais la banque centrale continuera d’augmenter prudemment son taux directeur d’ici la fin de l’année prochaine.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca