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4 Jan

Le marché de l’emploi demeure serré en décembre, mais la croissance des salaires déçoit

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Publié par: Robert Perrier

Statistique Canada a publié ce matin son Enquête sur la population active de décembre qui affiche de modestes gains des emplois et un taux de chômage qui demeure à un creux record de 5,6 %. L’économie a généré 9 300 nouveaux emplois nets en décembre, une faible augmentation après avoir fait un bon record de 94 100 au cours de mois précédent. Cependant, la hausse de décembre surpasse les attentes des économistes qui étaient de 5 500 emplois et un taux de chômage de 5,7 %. La faible hausse du mois dernier a été entièrement enregistrée dans les emplois à temps partiel et le travail autonome, ce qui est généralement un signe de faiblesse. En décembre, les postes à temps plein ont chuté pour la première fois en trois mois et les salaires sont demeurés stagnants.

Au cours du mois dernier, l’emploi a augmenté à Terre-Neuve-et-Labrador, alors qu’il a diminué en Alberta, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. Il y a eu peu de changement dans les nouveaux emplois nets dans les autres provinces.

Des hausses ont été enregistrées dans les secteurs de la fabrication, du transport et de l’entreposage, ainsi que dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale. On a constaté des pertes d’emplois dans le commerce de gros et de détail, particulièrement en Ontario.

Pour l’ensemble de l’année 2018, l’économie a ajouté 163 300 emplois, tous à temps plein, pour une augmentation de 0,9 %, ce qui représente un ralentissement considérable comparativement au rythme de la croissance des emplois de 2017, alors que l’économie était plus vigoureuse. En 2017, l’économie a crû à un taux annuel de 3 % – le plus élevé au sein du G7 – comparativement à seulement environ 2 % l’année dernière. Le nombre d’emplois a augmenté de 427 300 en 2017 et on a observé des gains annualisés moyens de l’ordre de 225 000 travailleurs depuis 2010.

Le taux de chômage ayant chuté à son niveau le plus faible depuis que l’on recueille des données comparables, soit en janvier 1976, il n’est pas étonnant que des pénuries de main-d’œuvre émergent et que les entreprises aient de la difficulté à pourvoir les postes vacants. Ce qui est surprenant est la croissance timide des salaires. Même avec un marché de l’emploi très serré, la croissance des salaires observée en décembre a atteint un faible taux annuel de 1,49 %, ce qui est nettement inférieur au taux d’inflation (voir le graphique ci-dessous). D’une année à l’autre, la moyenne de la croissance des salaires horaires des travailleurs permanents n’a été que de 1,46 %, décélérant constamment depuis son sommet de mai à 3,9 %.

Directement à l’opposé, la publication d’aujourd’hui des données sur les salaires non agricoles aux États-Unis pour décembre révèle un gain spectaculaire de 312 000 emplois, une augmentation du salaire horaire moyen de 3,2 % par rapport à il y a un an – ce qui est largement supérieur au taux d’inflation – et à la hausse comparativement à la croissance des salaires moyenne de 2,7 % à la fin de 2017.

Les rapports de décembre sur le logement montrent une chute libre des ventes de propriétés à Toronto et à Vancouver en 2018

Dans d’autres communiqués de presse, les chambres immobilières locales des marchés du logement les plus importants du Canada ont publié des données cette semaine démontrant que les ventes de maisons ont chuté à de faibles niveaux records en 2018, reflétant des taux d’intérêt à la hausse et des règles hypothécaires plus strictes.

Selon le rapport du Toronto Real Estate Board publié aujourd’hui, les ventes ont chuté de 16 % en 2018 et le prix moyen a diminué de 4,3 %. Il s’agit de la pire année en ce qui a trait aux ventes dans la plus grande ville du Canada depuis la crise financière de 2008. À Vancouver, les ventes de toute l’année ont chuté de 32 % pour atteindre leur niveau le plus faible depuis l’année 2000 et les prix sont 25 % inférieurs au prix moyen des 10 dernières années. À Vancouver, les prix des maisons individuelles ont reculé d’au moins 10 % dans certains secteurs.

Dans les deux villes, les ventes ont plongé au cours du premier semestre de 2018, après que le gouvernement fédéral ait imposé des règles d’admissibilité plus contraignantes relativement aux prêts hypothécaires. À Vancouver, les ventes ont poursuivi leur déclin même si Toronto a connu une reprise au cours du deuxième semestre, alors que le gouvernement de la Colombie-Britannique a introduit d’autres mesures visant à contrer la spéculation. Dans son budget de 2018, le gouvernement de la Colombie-Britannique a augmenté la taxe imposée aux acheteurs étrangers et a ajouté une taxe sur  la spéculation, lesquelles, en plus de la hausse des taux d’intérêt, ont nui aux ventes, particulièrement à celles des maisons unifamiliales les plus chères.

On a observé une diminution des nouvelles inscriptions à Toronto le mois dernier, les propriétaires ayant décidé de ne pas bouger pour le moment plutôt que de tenter d’encaisser.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca