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26 Sep

Les données recueillies en août confirment que l’immobilier est sur la bonne voie

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Publié par: Robert Perrier

Les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) montrent que le nombre de propriétés vendues au niveau national a augmenté pour le sixième mois consécutif. Le nombre de transactions s’élève 17 % au-dessus de la performance la plus basse enregistrée au cours des 6 dernières années, soit celle de février 2019, mais reste toujours 10 % sous les sommets atteints en 2016 et 2017. Toronto, Montréal et Vancouver ont toutes connu une hausse de leurs ventes et de leurs prix de vente. L’ACI a mis à jour ses prédictions pour 2019, prédisant maintenant une augmentation de 5 % cette année. Les hausses susmentionnées sont notamment dues à un mois d’août record pour Winnipeg et à de meilleures performances dans la vallée du Fraser. Cela tend à confirmer les signes indiquant que le marché de l’immobilier est en train de se rétablir.

Les ventes (non désaisonnalisées) étaient en hausse de 5 % par rapport au mois d’août 2018. Même chose pour ce qui est du nombre de transactions dans la plupart des marchés les plus importants au Canada, ce qui inclut les basses-terres continentales de la Colombie-Britannique, Calgary, Winnipeg, le grand Toronto, Ottawa et Montréal.

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de 1,1 % en août. Avec les ventes et les offres connaissant une hausse similaire, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions était de 60,1 %, soit presque le même qu’en juillet (60 %). Au cours des derniers mois, le ratio s’est élevé au-dessus de sa moyenne à long terme (53,6 %), ce qui indique un meilleur équilibre entre l’offre et la demande ainsi qu’un potentiel croissant pour des hausses de prix.
Si on se fie à la moyenne à long terme du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions, les trois quarts des marchés locaux étaient équilibrés en août 2019. Les autres marchés demeuraient quant à eux au-dessus de la moyenne, excepté pour quelques endroits dans la région des Prairies.
Le nombre de mois d’inventaire au niveau national à la fin du mois d’août 2019 était de 4,6 — le plus bas niveau depuis décembre 2017. Ce nombre, mesure de l’équilibre du marché, se retrouve de plus en plus loin sous sa moyenne à long terme (de 5,3 mois).
Les variations régionales sont considérables dans l’étroitesse de marché de l’immobilier. Le nombre de mois d’inventaire s’est élevé bien au-dessus des moyennes à long terme dans les Prairies ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador, offrant ainsi l’embarras du choix aux acheteurs de ces territoires. En contrepartie, ce nombre est largement sous les moyennes à long terme en Ontario, au Québec et dans les Maritimes. Cela entraîne une plus grande compétition entre les acheteurs pour les inscriptions, ce qui constitue un terrain propice à une hausse des prix. Parallèlement, le nombre est dans les normes dans les marchés équilibrés des basses-terres continentales de la Colombie-Britannique, indiquant une très probable stabilisation des prix.

Les prix des propriétés
On a observé la plus importante hausse des prix des propriétés canadiennes en un seul mois depuis les deux dernières années. L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) a augmenté de 0,8 % en août 2019.
En août, l’IPP MLS® désaisonnalisé était en hausse par rapport au mois précédent dans 14 des 18 marchés pris en compte par l’indice. Cela constitue la plus grande dispersion des hausses de prix mensuelles enregistrées depuis le mois de mars dernier.
Les prix des propriétés, auparavant à la baisse, se sont généralement stabilisés au cours des derniers mois en Colombie-Britannique et dans les Prairies. Aussi, la croissance des prix a commencé à avoir des impacts dans les marchés du Greater Golden Horseshoe (GGH), de même que dans le marché immobilier à l’est de cette région.
Une comparaison des prix des propriétés à la même époque l’an dernier indique des variations considérables partout à travers le pays avec, en général, un déclin dans l’Ouest canadien et une hausse des prix dans l’Est canadien.

L’IPP MLS® actuel (non désaisonnalisé) indiquait en août 2019 une hausse de 0,9 % par rapport à la même époque de l’année précédente. Il s’agit du second mois consécutif où cela se produit ainsi que de la plus grande hausse de ce genre depuis la fin de l’année dernière.
Les prix des propriétés du grand Vancouver et de la vallée du Fraser demeurent les plus à la baisse par rapport à la même époque de l’année précédente (respectivement, -8,3 % et -5,5 %). L’île de Vancouver et la vallée de l’Okanagan ont pour leur part enregistré une hausse de 3,7 % et 1,5 % respectivement.
Les marchés de la région des Prairies ont connu un déclin des prix modéré. À l’opposé, presque tout le GGH a connu une hausse de ses prix par rapport à la même époque de l’année précédente, au point où la région se retrouve en avance sur l’inflation fondamentale des prix à la consommation. Par ailleurs, la hausse des prix se poursuit de manière ininterrompue depuis maintenant quelques années à Ottawa, à Montréal et à Moncton.
En août, tous les types de propriétés pris en compte par l’indice sont redevenus positifs par rapport à la même époque l’année passée. Les prix des maisons unifamiliales à deux étages ont enregistré la plus grande augmentation avec 1,2 %. Ce type de propriété avait été le plus affecté durant la récession. Les maisons unifamiliales à un étage, les maisons en rangée et les unités de condo ont connu respectivement une augmentation de 0,7 %, 0,3 % et 0,5 %.

Simulation de crise hypothécaire
L’introduction au Canada l’an dernier de règles plus strictes en matière de prêts hypothécaires a retenu des acheteurs potentiels. Selon le rapport de l’ACI, jusqu’à récemment, la chute des taux d’intérêt et des prix des propriétés pourrait avoir permis à certains acheteurs de revenir sur le marché de l’immobilier.
« Le récent déclin marginal des taux d’intérêt des prêts hypothécaires de référence de 5 ans utilisés pour déterminer l’éligibilité des acheteurs à un prêt — de 5,34 % à 5,19 % — et les prix plus bas des propriétés dans certains endroits signifient que bon nombre d’acheteurs qui étaient sur la touche sont de retour sur le marché », a déclaré Gregory Klump, l’économiste en chef de l’ACI. « Malgré cela, la simulation de crise hypothécaire continuera de limiter l’accès des acheteurs aux prêts hypothécaires; à quel point cela affecte les ventes varie selon la région. »
L’ACI a également mis à jour ses prévisions. Elle projette que les ventes au niveau national seront désormais de 482 000 unités en 2019, ce qui représente une hausse de 5 % par rapport à la baisse de 5 ans enregistrée en 2018. Cette révision à la hausse de 19 000 unités ramène le nombre de transactions dans la moyenne des 10 dernières années, mais celui-ci reste sous le record annuel des quelque 540 000 transactions immobilières établi en 2016.

Au bout du compte, ce rapport semble confirmer que le marché immobilier s’est finalement remis de la récession, notamment grâce à la chute des taux hypothécaires. Les données prometteuses donnent à la Banque du Canada une autre raison — en plus d’un meilleur taux d’emploi, de salaires plus élevés et d’une plus grande augmentation que prévu du rendement au second quart de l’année (Q2) — de maintenir ses taux d’intérêt stables, et ce, même si plus de 30 banques centrales autour du monde continuent plutôt de les réduire.
Le Federal Open Market Committee (FOMC) se rencontre à nouveau mercredi, et plusieurs s’attendent à une réduction des taux d’intérêt par 25 points de base alors que la Maison-Blanche réclame une « intervention d’urgence ». L’administration Trump a en effet succombé dans les derniers jours à la pression politique afin d’apaiser les tensions commerciales. L’incertitude à ce sujet est actuellement le seul élément qui pourrait freiner le redressement du Canada.

À cause de cette récente diminution des tensions et de la nouvelle réduction de ses taux par la Banque centrale européenne dans les territoires négatifs, le nombre de demandes pour des bons du Trésor américains a diminué (moins de flight-to-safety observés), augmentant le taux de rendement des obligations des bons américains et canadiens d’approximativement 25 points de base. Le rendement des bons de 5 ans à taux fixe du Canada, de 1,48 %, est à son plus haut depuis deux mois. Ainsi, l’écart entre le meilleur taux hypothécaire de 5 ans et les bons du Trésor de 5 ans est seulement de 77 points de base, ce qui ne saurait durer. Un écart plus normal entre les deux serait, pour les meilleurs taux, de plus ou moins 120 points de base ou, pour les taux réguliers, de 150 points de base et plus. Certains créanciers sont déjà en train de rehausser leurs taux hypothécaires.
La situation s’est encore aggravée avec le bombardement de la compagnie pétrolière Saudi Aramco cette dernière fin de semaine. On estime que la moitié des réserves de Saudi ont été décimées. Restez à l’affût.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca