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19 Avr

Les ventes de maisons au Canada commencent à ralentir en mars

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Publié par: Robert Perrier

Les ventes de maisons au Canada connaissent leur plus forte baisse depuis juin
Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), la hausse des taux d’intérêt amortissait déjà l’activité sur le marché de l’habitation avant même la grande augmentation du taux directeur décrétée par la Banque du Canada à la mi-avril. En mars, les ventes résidentielles nationales ont baissé de 5,4 % d’un mois à l’autre. Cette baisse a ramené les ventes au niveau où elles se trouvaient à l’automne dernier (voir le graphique ci-dessous).
Nouvelles inscriptions

En mars, les nouvelles inscriptions ont baissé de 5,5 % d’un mois à l’autre après une hausse en février. La baisse mensuelle des ventes est en grande partie attribuable à des baisses enregistrées dans le Grand Vancouver, dans la vallée du Fraser, à Calgary et dans le Grand Toronto.

Puisque les ventes et les nouvelles inscriptions ont diminué dans les mêmes proportions en mars, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est demeuré sensiblement inchangé, soit 75,3 %, comparativement à 75,2 % en février. Notons que la moyenne à long terme du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 55,1 %.

Environ deux tiers des marchés locaux étaient favorables aux propriétaires-vendeurs, le rapport ventes-inscriptions étant supérieur de plus d’un écart-type par rapport à sa moyenne à long terme en mars 2022. Le tiers restant des marchés locaux étaient en équilibre.

On comptait 1,8 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mars 2022 – une hausse par rapport au creux historique de 1,6 mois du trimestre précédent. La moyenne à long terme de cette mesure est d’un peu plus de cinq mois.

Prix des maisons

En mars 2022, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a connu une hausse de 1 % d’un mois à l’autre. Il s’agit d’une chute marquée par rapport à la hausse record de 3,5 % enregistrée en février.

L’IPP MLS® global et composé non désaisonnalisé a affiché une hausse de 27,1 % d’une année à l’autre en mars. Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en mars 2022 a atteint 796 000 $, soit une hausse de 11,2 % comparativement au même mois l’an dernier.

En somme

Le rapport de mars sur le marché de l’habitation est déjà chose du passé : de nettes augmentations des taux d’intérêt sur le marché ont modifié la situation. Ce rapport précède d’ailleurs la hausse de 50 points de base du taux directeur de la Banque du Canada. Tout semble indiquer jusqu’à présent en avril que les nouvelles inscriptions ont augmenté et que les surenchères ont presque disparu.

Comme les taux hypothécaires fixes ont augmenté, les acheteurs doivent démontrer leur admissibilité à un prêt hypothécaire non assuré au taux hypothécaire qui leur est proposé, majoré de 200 points de base – soit au-delà du taux d’admissibilité de 5,25 % qui était la règle depuis juin 2021. En conséquence, certains acheteurs seront sans doute exclus des marchés plus chers.

Le budget fédéral a annoncé des initiatives pour aider les acheteurs d’une première maison et pour encourager la construction domiciliaire, mais ces mesures butent sur des obstacles. L’industrie de la construction souffre de pénuries de main-d’œuvre, et le fédéral ne peut rien pour les restrictions liées au zonage et à l’urbanisme, qui relèvent des administrations locales. L’interdiction des achats par des résidents étrangers n’aura sans doute que peu d’effet, donc le problème fondamental de la pénurie de logements reste le plus grand facteur entravant l’accès à un logement abordable au Canada.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca