Le marché du travail est resté faible en mai, ce qui augmente la probabilité d’une réduction de taux d’intérêt à la prochaine réunion de la Banque du Canada |
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Le taux de chômage au Canada a grimpé à 7,0 % en mai |
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Les données de l’Enquête sur la population active de mai révèlent un fort effet négatif des tarifs douaniers sur l’économie canadienne. L’emploi est resté stable pour un deuxième mois consécutif, affichant une augmentation modeste de 8800 emplois, ce qui est inférieur aux attentes.
La croissance du travail à temps plein (+58 000; +0,3 %) a été contrebalancée par la baisse du travail à temps partiel (-49 000; -1,3 %). Il n’y a eu pratiquement aucune croissance de l’emploi depuis janvier, après les fortes hausses enregistrées d’octobre 2024 à janvier 2025 (+211 000; +1,0 %).
Le taux d’emploi – la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupe un emploi – s’est maintenu à 60,8 % en mai, ce qui correspond au creux récent observé en octobre 2024. Le taux d’emploi avait diminué pendant deux mois consécutifs : en mars (-0,2 point de pourcentage) et en avril 2025 (-0,1 point de pourcentage).
Le nombre d’employés dans le secteur privé a augmenté de 61 000 (+0,4 %) en mai. C’est la première hausse depuis janvier. L’emploi dans le secteur public a reculé de 21 000 (-0,5 %) au cours du mois, après avoir progressé en avril, en raison en partie de l’embauche de travailleurs temporaires pour l’élection générale fédérale. Le travail autonome a aussi diminué (-30 000; -1,1 %) en mai, sa première baisse significative depuis mai 2023. |
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Nouveau rapport décevant sur l’emploi en mai |
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Le taux de chômage a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 7,0 % en mai. Il s’agit du taux le plus élevé depuis septembre 2016 (à l’exception des années 2020 et 2021, pendant la pandémie). L’augmentation de mai est la troisième hausse mensuelle consécutive; depuis février, le taux de chômage a augmenté en tout de 0,4 point de pourcentage.
Il y avait 1,6 million de chômeurs en mai, en hausse de 13,8 % (+191 000) par rapport à 12 mois plus tôt. Une proportion moins élevée de personnes qui étaient au chômage en avril ont effectué une transition vers un emploi en mai (22,6 %) par rapport à un an plus tôt (24,0 %) et par rapport à la moyenne prépandémie pour les mêmes mois en 2017, 2018 et 2019 (31,5 %) (données non désaisonnalisées). Cela indique que les personnes éprouvent davantage de difficultés à se trouver un emploi dans le marché du travail actuel.
La durée moyenne de la période de chômage a également augmenté : les chômeurs avaient passé en moyenne 21,8 semaines à chercher un emploi en mai, en hausse par rapport à 18,4 semaines en mai 2024. En outre, près de la moitié (46,5 %) des personnes au chômage en mai 2025 n’avaient pas travaillé au cours des 12 mois précédents ou n’avaient jamais travaillé, en hausse par rapport à 40,7 % en mai 2024 (données non désaisonnalisées).
Le taux de mise à pied – c’est-à-dire la proportion de personnes qui étaient en emploi en avril, mais qui sont devenues chômeuses en mai en raison d’une mise à pied – s’est établi à 0,6 %, tout comme en mai 2024 (données non désaisonnalisées). |
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Le taux de chômage a atteint 7,0 % en mai |
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Le total des heures travaillées a peu varié en mai, mais il était en hausse de 0,9 % par rapport à 12 mois plus tôt.
En mai, le salaire horaire moyen des employés a augmenté de 3,4 % (+1,20 $, pour atteindre 36,14 $) par rapport à un an plus tôt. Il s’agit du même taux de croissance qu’en avril (données non désaisonnalisées).
L’emploi a augmenté dans le secteur du commerce de gros et de détail (+43 000; +1,5 %) en mai, en particulier dans le commerce de gros. Cette augmentation a contrebalancé en partie les baisses mensuelles observées en mars et en avril 2025 qui totalisaient 55 000 (-1,8 %).
En mai, l’emploi a progressé dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs (+19 000; +2,3 %) et dans celui de la finance, des assurances, des services immobiliers et des services de location et de location à bail (+12 000; +0,8 %). L’emploi a suivi une tendance à la hausse dans la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail depuis octobre 2024, affichant une augmentation nette de 79 000 (+5,6 %) au cours de la période.
Parallèlement, l’emploi a diminué dans le secteur des administrations publiques (-32 000; -2,5 %) en mai, ce qui a contrebalancé la hausse enregistrée en avril en lien avec l’embauche de travailleurs temporaires pour l’élection générale fédérale. Avant ces variations compensatoires, l’emploi dans les administrations publiques avait peu varié depuis juillet 2024.
Graphique 5
Variation de l’emploi selon le secteur, mai 2025 |
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En mai, l’emploi a aussi reculé dans le secteur du transport et de l’entreposage (-16 000; -1,4 %); dans le secteur des services d’hébergement et de restauration (-16 000; -1,4 %) et dans le secteur des services aux entreprises, des services relatifs aux bâtiments et des autres services de soutien (-15 000; -2,1 %). |
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L’inflation salariale baisse légèrement, à 3,4 % |
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En somme
Les données sur l’emploi non agricole aux États-Unis, publiées aujourd’hui, montrent que l’économie reste résiliente alors que les tarifs douaniers commencent à laisser leur marque. Les États-Unis ont ajouté 139 000 emplois en mai, surpassant les estimations, mais laissant le taux de chômage à 4,2 %. Une baisse de la participation au marché du travail a modéré l’évolution du taux de chômage américain en mai, même si le nombre de chômeurs a progressé pour un quatrième mois, la plus longue séquence depuis 2009. Les données sur l’emploi des deux mois précédents ont été révisées à la baisse. Les gains salariaux ont surpassé l’inflation, ce qui a aidé à augmenter les dépenses des consommateurs.
D’autres indicateurs du marché du travail donnent des signes d’une pression croissante. L’emploi ménager a chuté de 669 000 en mai. La population active a baissé de 625 000. Le taux de chômage est resté relativement stable, à 4,244 %, mais ce n’est pas réellement le signe d’un marché du travail vigoureux et résilient.
L’emploi dans le secteur manufacturier a reculé de 8000, le pire résultat du secteur depuis janvier. La croissance de l’emploi dans la construction a aussi ralenti, à 4000 contre 7000 en avril, ce qui est inhabituel dans la saison immobilière du printemps. Il y a aussi eu de douloureuses pertes d’emploi dans les entreprises d’aide temporaire, dans le commerce de détail et au gouvernement fédéral. Ces secteurs souffrent sans doute des effets combinés des tarifs douaniers et des compressions fédérales voulues par le département de l’efficacité gouvernementale.
Le rapport sur l’emploi en mai ne contient rien qui inciterait la Réserve fédérale à agir plus tôt que ne le prévoient les marchés. La stabilité du taux de chômage et l’amélioration des gains trimestriels dans l’emploi l’inciteront plutôt à continuer d’attendre de voir. Cela dit, la façade de résilience du marché du travail commence à s’effriter. Plus longtemps dureront l’incertitude liée aux tarifs douaniers et les compressions budgétaires gouvernementales, plus les rapports sur le marché du travail se dégraderont. Les signes d’une perte nette d’emplois dans le secteur manufacturier, dans l’aide temporaire, dans le commerce de détail et au gouvernement sont révélateurs de ce dommage.
Au Canada, les tarifs douaniers ont déjà produit un effet important sur le marché du travail. Le taux de chômage est à son plus haut niveau depuis 2016, hormis la pandémie, alors que les industries touchées par les tarifs mettent des travailleurs à pied. Le doublement des tarifs sur l’acier et l’aluminium est particulièrement délétère. Les secteurs faisant du commerce international sont à la peine, tandis que les industries axées sur le marché intérieur compensent partiellement.
Le rapport sur l’emploi en mai aurait pu être pire, sachant qu’il y avait déjà la perte de plus de 30 000 travailleurs électoraux. Toute augmentation est la bienvenue, et les gains dans le secteur privé et en emplois à temps plein sont encourageants. Le grand problème est que le secteur manufacturier subit une pression intense du fait de la profonde incertitude liée au commerce international. Dans l’ensemble, le marché du travail continue de faiblir, comme l’illustre la progression du taux de chômage. En plus de deux ans, le taux de chômage a augmenté de 2 points de pourcentage. Nous sommes passés d’une période où il était difficile de trouver des travailleurs, en 2022-2023, à la situation d’aujourd’hui où il est difficile de trouver du travail. Le rapport mitigé de mai ne donne pas de signal clair à la Banque du Canada, mais la tendance générale d’une augmentation du chômage l’amènera à rester en mode assouplissement au deuxième semestre de l’année. |
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