17 Août

Bonnes nouvelles pour le marché de l’habitation, les ventes progressant de 3,8 % de juin à juillet

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Publié par: Robert Perrier

Les acheteurs de maisons canadiens s’activent en juillet, les ventes augmentant pour la quatrième fois de suite
L’activité sur le marché canadien de l’habitation augmente de nouveau en juillet; elle a gagné 6,6 % sur un an
Les données sur le marché de l’habitation en juillet publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent de bonnes nouvelles. La saison printanière avait été décevante, mais les ventes résidentielles nationales ont augmenté de 3,8 % entre juin et juillet. À Toronto, elles ont rebondi de 35,5 % depuis mars, bien que le total reste faible par rapport aux normes historiques.

D’une année à l’autre, le total des transactions a augmenté de 11,2 % depuis mars.

La confiance augmente en la capacité de l’économie canadienne de résister à la tourmente des tarifs douaniers. Le dollar canadien est en hausse, et les taux d’intérêt à plus long terme ont baissé ces dix derniers jours. Les marchés prévoient maintenant une baisse de taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine en septembre.

Les données de mardi sur l’IPC canadien seront un élément de plus dans la réflexion de la Banque du Canada. La croissance économique s’est maintenue, en bonne partie du fait que les répercussions des tarifs douaniers ont été assez bien limitées aux industries ciblées, dont l’automobile, l’acier et l’aluminium.

« Avec les ventes affichant une quatrième hausse consécutive en juillet, et ce, de près de 4 %, la reprise post-crise inflationniste tant attendue dans le secteur de l’habitation semble être enfin arrivée », a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. Celui-ci estime que le choc et peut-être la crainte qui étaient ressentis en février, mars et avril semblent s’être atténués, les travailleurs s’inquiétant moins pour l’avenir de leur emploi.

Activité de ventes résidentielles* / Canada
* Données désaisonnalisées et exprimées en chiffres annualisés
Nouvelles inscriptions

L’offre est demeurée quasi inchangée d’un mois à l’autre en juillet (+0,1 %). Comme il y a eu en même temps une hausse notable des ventes, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a atteint 52 %, comparativement à 50,1 % en juin et à 47,4 % en mai. La moyenne à long terme de ce ratio est de 54,9 %. On parle normalement d’un marché de l’habitation équilibré lorsque le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 45 et 65 %.

À la fin de juillet 2025, 202 500 propriétés étaient inscrites à la vente dans l’ensemble des systèmes MLS®, ce qui représente une hausse de 10,1 % par rapport à la même période l’année dernière et un résultat comparable à la moyenne à long terme pour cette période de l’année.

« La reprise se poursuit pendant la transition du marché du printemps à celui de l’été, ce qui est le contraire de ce qui se produit normalement, mais cette année n’a pas été une année normale, a déclaré Valérie Paquin, présidente de l’ACI. Habituellement, nous voyons une explosion de nouvelles inscriptions au début de septembre pour lancer le marché de l’automne, mais il semble que les acheteurs reviennent de plus en plus sur le marché. »

On comptait 4,4 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de juillet 2025, de nouveau en baisse comparativement à la moyenne à long terme, qui se situe autour de 5 mois, alors que les ventes poursuivent leur remontée. Sur la base d’un écart-type au-dessus et au-dessous de cette moyenne à long terme, un marché favorable aux vendeurs serait inférieur à 3,6 mois et un marché favorable aux acheteurs serait supérieur à 6,4 mois.

Nouvelles inscriptions résidentielles* / Canada
* Données désaisonnalisées et exprimées en chiffres annualisés
Équilibre du marché résidentiel* / Canada
* Données désaisonnalisées
Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé national est resté inchangé entre juin et juillet 2025. Après les baisses enregistrées au cours du premier trimestre de l’année, le prix de référence national est resté pratiquement inchangé depuis le mois de mai.

L’IPP MLS® composé national (non désaisonnalisé) est en baisse de 3,4 % par rapport à juillet 2024. Il s’agit d’une baisse moins importante qu’en juin.

Compte tenu de l’ampleur de la baisse des prix au second semestre de 2024, les baisses d’une année à l’autre pourraient bien continuer de ralentir dans les mois à venir.

Prix de référence IPP MLS®* / Global et composé
* Données désaisonnalisées
En somme

Les acheteurs réagissent à l’amélioration des facteurs fondamentaux sur le marché canadien de l’habitation. L’offre a augmenté, les nouvelles inscriptions ayant été en forte hausse jusqu’en mai. De plus, le prix de référence est de 688 700 $, 3,4 % de moins qu’un an plus tôt. La baisse est plus modeste qu’en juin, et l’ACI prévoit que les baisses d’une année à l’autre continueront de diminuer.

Nombreux sont ceux qui attendent un assouplissement en septembre de la part de la Réserve fédérale, mais je ne suis pas sûre qu’il arrivera. L’indice des prix à la production était plus fort que prévu cette semaine. La décision de la Fed dépendra surtout de l’inflation des dépenses de consommation personnelle, indice qu’elle privilégie pour juger de l’inflation. Des données seront publiées le 29 août.

Le rapport de juillet sur l’emploi aux États-Unis a suscité des craintes de stagflation. Les chiffres indiquaient une grande faiblesse, au point de coûter son poste à la dirigeante du Bureau of Labour Statistics. La probabilité d’une réduction de taux d’intérêt de la Banque du Canada augmentera si la Fed entame une série d’assouplissements comme le gouvernement l’y presse.

11 Juil

Le Canada ajoute contre toute attente 83 100 emplois en juin, la plus forte augmentation de 2025

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Publié par: Robert Perrier

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L’économie canadienne fait preuve d’une belle résilience en juin

 

L’économie canadienne refuse de fléchir sous le poids de l’incertitude liée aux tarifs douaniers, qui risquent encore d’augmenter. L’Enquête sur la population active de juin, publiée ce matin, révèle un ajout net étonnant de 83 100 emplois, le meilleur résultat de cette année. Non moins de 84 % des emplois créés sont à temps partiel.

En juin pour la première fois depuis cinq mois, l’économie a créé suffisamment d’emplois pour empêcher une hausse du chômage, après une séquence de faibles gains et de reculs. Sur l’ensemble des six derniers mois, le Canada a enregistré un ajout net de 143 800 emplois. C’est la plus faible progression pour un premier semestre depuis 2018, hormis la période de la pandémie, avec une moyenne mensuelle de 24 000 gains.

La banque centrale a maintenu les taux d’intérêt à 2,75 % lors de ses deux dernières réunions. Ses prochaines décisions dépendront principalement de l’évolution de l’économie et de l’inflation face à l’incertitude liée aux tarifs douaniers et au commerce international. Selon les prévisions, l’économie ralentira au deuxième trimestre, et l’inflation continue d’inquiéter les décideurs, qui se prononceront de nouveau sur les taux d’intérêt le 30 juillet.

Les opérateurs en swaps à un jour ont abaissé leurs attentes d’un assouplissement lors de cette réunion. Ils accordent une probabilité d’environ 15 % à une réduction de taux d’un quart de point de pourcentage, contre 30 % avant les nouvelles données.

Le taux d’emploi – la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupe un emploi – a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 60,9 % en juin. Le taux d’emploi avait précédemment enregistré une baisse cumulative de 0,3 point de pourcentage en mars et en avril, puis il était demeuré stable en mai. En juin, le nombre d’employés a progressé tant dans le secteur privé (+47 000; +0,3 %) que dans le secteur public (+23 000; +0,5 %); le nombre de travailleurs autonomes a peu varié.

 

 

Gain d’emplois plus fort que prévu en juin

 

Le taux de chômage avait augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 7,0 % en mai. Il s’agissait du taux le plus élevé depuis septembre 2016 (à l’exception des années 2020 et 2021, pendant la pandémie). L’augmentation de mai était la troisième hausse mensuelle consécutive; depuis février, le taux de chômage avait augmenté en tout de 0,4 point de pourcentage.

Il y avait 1,6 million de chômeurs en mai, en hausse de 13,8 % (+191 000) par rapport à 12 mois plus tôt. Une proportion moins élevée de personnes qui étaient au chômage en avril ont effectué une transition vers un emploi en mai (22,6 %) par rapport à un an plus tôt (24,0 %) et par rapport à la moyenne prépandémie pour les mêmes mois en 2017, 2018 et 2019 (31,5 %) (données non désaisonnalisées). Cela indique que les personnes éprouvent davantage de difficultés à se trouver un emploi dans le marché du travail actuel.

La durée moyenne de la période de chômage a également augmenté : les chômeurs avaient passé en moyenne 21,8 semaines à chercher un emploi en mai, en hausse par rapport à 18,4 semaines en mai 2024. En outre, près de la moitié (46,5 %) des personnes au chômage en mai 2025 n’avaient pas travaillé au cours des 12 mois précédents ou n’avaient jamais travaillé, en hausse par rapport à 40,7 % en mai 2024 (données non désaisonnalisées).

Le taux de mise à pied – c’est-à-dire la proportion de personnes qui étaient en emploi en avril, mais qui sont devenues chômeuses en mai en raison d’une mise à pied – s’est établi à 0,6 %, tout comme en mai 2024 (données non désaisonnalisées).

 

 

Le taux de chômage a baissé, à 6,9 % en juin
Taux de chômage / Variation en pourcentage dans le mois

 

Le taux de chômage a diminué de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 6,9 % en juin. Il s’agissait de la première baisse depuis janvier. Avant celle-ci, le taux de chômage avait augmenté pendant les trois mois consécutifs jusqu’en mai 2025 et avait atteint son plus haut niveau (7,0 %) depuis septembre 2016 (à l’exception des années 2020 et 2021, pendant la pandémie de COVID-19).

En juin, le taux de chômage des femmes du principal groupe d’âge actif a reculé de 0,3 point de pourcentage pour s’établir à 5,4 %. Chez les hommes du principal groupe d’âge actif, le taux s’est maintenu à 6,1 %, le nombre de personnes à la recherche de travail étant demeuré stable malgré la hausse de l’emploi.

Fait à noter, l’emploi des 25 à 54 ans a augmenté de 90 600 (la plus forte augmentation jamais enregistrée hormis la période pandémique de 2020 à 2022), ce qui réduit leur taux de chômage à 5,8 %, effaçant l’augmentation de mai.

Il y avait 1,6 million de chômeurs en juin. Le nombre a peu changé au cours du mois, mais est en hausse de 128 000 (+9,0 %) comparativement à un an plus tôt.

Par rapport à un an plus tôt, le chômage de longue durée était en hausse en juin 2025. Plus de 1 chômeur sur 5 (21,8 %) était à la recherche de travail depuis 27 semaines ou plus en juin, en hausse par rapport à 17,7 % en juin 2024.

Le nombre de personnes en emploi augmente dans le commerce de gros et de détail et dans les soins de santé et l’assistance sociale

L’emploi dans le secteur du commerce de gros et de détail a progressé de 34 000 (+1,1 %) en juin, en hausse pour un deuxième mois consécutif. L’augmentation de juin est concentrée dans le commerce de détail (+38 000; +1,7 %). Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans le commerce de gros et de détail était en hausse de 84 000 (+2,9 %).

Variation de l’emploi selon le secteur, juin 2025

 

 

En juin, l’emploi a aussi augmenté dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale (+17 000; +0,6 %). Il s’agissait de la première variation notable depuis décembre 2024. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi dans le secteur a progressé de 78 000 (+2,8 %) en juin 2025.

Le secteur de l’agriculture a été le seul à afficher une baisse notable de l’emploi (-6000; -2,6 %) en juin. Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans l’agriculture a peu varié. Étonnamment, l’emploi a progressé considérablement dans le secteur manufacturier en juin, le gain de 10 500 mettant fin à une série de quatre mois de reculs. Le PIB pourrait rebondir en juin, mais le T2 reste sur une pente négative, signe possible d’un affaiblissement de la productivité.

Entre les régions, l’Alberta, l’Ontario et le Québec ont assuré le gros des gains dans l’emploi, alors que le Canada atlantique était en reste. Le taux de chômage en Ontario a légèrement baissé, à 7,8 %, ce qui reste supérieur à la moyenne nationale et le taux le plus haut des grandes provinces. Par contre en Colombie-Britannique, une baisse importante de la population active a réduit le taux de chômage de 0,8 points de pourcentage, à 5,6 %. C’est le troisième taux le plus bas au pays, derrière la Saskatchewan (4,9 %) et le Manitoba (5,5 %).

Le bilan des heures travaillées était solide aussi, en hausse de 0,5 % sur un mois en juin et de 1,3 % sur une base annuelle pour le trimestre.

 

 

L’inflation salariale baisse légèrement en juin, à 3,2 %

 

En somme

L’inflation salariale continue de ralentir, ce qui apportera quelque soulagement pour la Banque du Canada. Cependant, comme le marché du travail semble résilient, la probabilité d’une baisse du taux directeur en juillet est très faible.

Par ailleurs, le président américain Donald Trump menace d’imposer des droits de douane de 35 % sur certains biens Canadiens : Le président Trump a annoncé jeudi soir que les États-Unis imposeront à partir du 1er août un tarif douanier de 35 % sur les importations du Canada. Cependant, une exemption pour les biens conformes à l’accord de libre-échange des nations (l’Accord Canada–États-Unis–Mexique) restera d’application. Ces biens comptent pour un peu plus de 90 % du commerce entre le Canada et les États-Unis. Un représentant de la Maison-Blanche a insisté qu’il pourrait y avoir des changements. WSJ

À moins que les données de la semaine prochaine sur l’inflation en juin n’indiquent une forte baisse, ce qui est improbable, la vigueur du rapport d’aujourd’hui sur l’emploi et la hausse de l’incertitude liée au commerce international inciteront probablement la Banque du Canada à laisser le taux d’intérêt tel quel lors de sa réunion à la fin du mois.

 

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Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres Hypothécaires Dominion

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24 Juin

L’inflation annuelle de l’IPC au Canada était stable à 1,7 % en mai. L’inflation fondamentale a baissé légèrement.

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Publié par: Robert Perrier

Le rapport d’aujourd’hui indique que l’inflation reste un problème
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 1,7 % d’une année à l’autre en mai, tout comme en avril.

Par rapport à un an plus tôt, une hausse de prix plus faible pour les loyers et un recul pour les voyages organisés ont exercé une pression à la baisse sur l’IPC en mai. Les reculs moins prononcés pour l’essence et les services de téléphonie cellulaire ont exercé une pression à la hausse sur l’indice par rapport au mois précédent.

Sans l’énergie, l’IPC a progressé de 2,7 % en mai, après avoir augmenté de 2,9 % en avril.

L’IPC a augmenté de 0,6 % en mai, ou 0,2 % sur une base mensuelle désaisonnalisée.

La composante du logement affichait une croissance plus lente d’une année à l’autre en mai : elle a augmenté de 3,0 %, contre 3,4 % en avril.

Les prix des loyers étaient en hausse de 4,5 % d’une année à l’autre en mai, contre 5,2 % en avril. La croissance a ralenti le plus en Ontario, où les prix des loyers ont augmenté de 3,0 % en mai après avoir progressé de 5,4 % en avril. La disponibilité accrue de logements locatifs, combinée à un ralentissement de la croissance de la population par rapport au printemps de l’année passée, a contribué au ralentissement de la croissance des loyers en mai. Compte tenu du poids important de l’Ontario, ces effets ont suffi à contrebalancer l’accélération de la croissance des prix constatée dans sept autres provinces.

La croissance de l’indice du coût de l’intérêt hypothécaire a ralenti pour un 21e mois consécutif en mai (+6,2 %), après avoir progressé de 6,8 % en avril.

D’une année à l’autre, les prix des voyages organisés ont reculé de 0,2 % en mai, après avoir augmenté de 6,7 % le mois précédent. Les prix du transport aérien ont diminué de 10,1 % sur une base annuelle en mai, après avoir reculé de 5,8 % en avril.

Les prix de l’essence ont encore une fois contribué le plus à la diminution des prix à la consommation de l’énergie au cours du mois; ils étaient plus bas de 15,5 % d’une année à l’autre en mai après l’avoir été de 18,1 % en avril. Les prix de l’essence de mai sont restés sous les niveaux observés en mai 2024, principalement en raison de l’élimination de la taxe carbone pour les consommateurs.

Les prix de l’essence ont quand même augmenté de 1,9 % d’un mois à l’autre en mai 2025. La progression est en grande partie attribuable à la hausse des marges de raffinage, laquelle s’explique partiellement par les coûts plus élevés du passage aux mélanges d’été.

Les prix des véhicules automobiles neufs ont progressé de 4,9 % d’une année à l’autre en mai, après avoir augmenté de 4,6 % en avril. L’accélération de la croissance des prix est principalement attribuable à l’augmentation des prix de certains véhicules électriques.

L’inflation annuelle au Canada était stable à 1,7 % en mai
Après la mauvaise surprise du mois passé au sujet de l’inflation, les données de mai correspondent aux attentes. L’inflation globale continue d’être limitée, la fin de la taxe carbone pour les consommateurs compensant des changements dans les prix de l’énergie. Il y avait de bonnes nouvelles aussi pour l’inflation fondamentale, grâce à la chute des prix des voyages en général et des voyages organisés ainsi que des loyers. Les difficultés persistantes sur le marché de l’habitation (surtout en Ontario) devraient aider à modérer les nouvelles hausses de loyer dans les prochains mois.

Après la légère hausse de l’inflation fondamentale du mois passé, un certain retour était prévu. Le marché du travail reste faible, et la croissance timide de la demande intérieure devrait limiter les pressions inflationnistes. Les ventes au détail étaient plus faibles que prévu. Comme toute cette année, les perspectives dépendent largement de l’évolution des négociations commerciales. Il reste que la faiblesse de la conjoncture économique devrait permettre à la Banque du Canada de décréter deux nouvelles réductions de taux cette année.

Les mesures de l’inflation fondamentale que surveille la Banque du Canada ont baissé légèrement en mai

L’IPC moyen tronqué était en hausse de 3,0 % sur un an en mai; il était précédemment à 3,1 % L’IPC médian était en hause de 3,0 % en mai, contre 3,2 % en avril
En somme

La Banque du Canada a dit vouloir éviter qu’un problème de tarifs douaniers devienne un problème d’inflation. Elle a aussi donné à entendre que l’IPC moyen tronqué et l’IPC médian, qui lui servent d’indicateurs de l’inflation fondamentale, comportent peut-être un biais à la hausse en raison de problèmes de mesure. (La Banque pourrait en dire plus à ce sujet à l’avenir.)

La Banque ne voudra pas renoncer à sa crédibilité durement acquise pour la lutte contre l’inflation, mais il est probable qu’elle doive encore annoncer une ou deux réductions de taux cette année si la croissance économique faiblit encore.

17 Juin

Les ventes résidentielles au Canada ont augmenté de 3,6 % d’un mois à l’autre

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Publié par: Robert Perrier

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L’incertitude liée aux tarifs douaniers mondiaux retient les acheteurs

 

Les ventes de maisons existantes enregistrées sur le système MLS® ont augmenté de 3,6 % entre avril et mai, qui est habituellement un mois de forte activité immobilière. C’est la première hausse depuis novembre dernier.
Cette hausse est observée principalement dans le Grand Toronto, à Calgary et à Ottawa.

« En mai 2025, non seulement les ventes résidentielles ont augmenté au niveau national pour la première fois en plus de six mois, mais les prix ont également cessé de baisser, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’Association canadienne de l’immobilier (ACI). Il ne s’agit que d’un mois de données, alors ce n’est pas encore une tendance, mais on a le sentiment que la reprise attendue de l’activité immobilière cette année a peut-être été retardée de quelques mois par le chaos et l’incertitude initiaux liés aux tarifs douaniers. »

 

 

Les ventes résidentielles ont augmenté un peu en mai
Activité de ventes résidentielles*
*Données désaisonnalisées et exprimées en chiffres annualisé

 

Nouvelles inscriptions

La nouvelle offre a augmenté de 3,1 % d’un mois à l’autre en mai. Compte tenu d’une hausse semblable des ventes, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est établi à 47 %, demeurant pratiquement inchangé par rapport à 46,8 % en avril. La moyenne à long terme de ce ratio est de 54,9 %. On parle normalement d’un marché de l’habitation équilibré lorsque le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 45 et 65 %.

À la fin de mai 2025, 201 880 propriétés étaient inscrites à la vente dans l’ensemble des systèmes MLS® canadiens, ce qui représente une hausse de 13,2 % par rapport à la même période l’année dernière, mais qui demeure un résultat inférieur d’environ 5 % à la moyenne à long terme pour ce mois, qui est d’environ 211 500 inscriptions.

« En mai, le nombre de nouvelles inscriptions sur le marché a augmenté au début du mois, puis le nombre de transactions a subi une hausse au cours de la deuxième moitié du mois, ce qui signifie qu’il y a eu plus de vendeurs et d’acheteurs qu’en avril, a déclaré Valérie Paquin, présidente de l’ACI. Il semble que cette hausse puisse se prolonger en juin. »

On comptait 4,9 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2025, soit près de la moyenne à long terme qui se situe autour de 5 mois. Sur la base d’un écart-type au-dessus et au-dessous de cette moyenne à long terme, un marché favorable aux vendeurs serait inférieur à 3,6 mois et un marché favorable aux acheteurs serait supérieur à 6,4 mois.

 

 

Les nouvelles inscriptions ont augmenté de 3,1 % en mai
Nouvelles inscriptions résidentielles
Le ratio ventes/nouvelles inscriptions a de nouveau baissé en mai
Équilibre du marché résidentiel
Marché favorable aux acheteurs dans certaines régions

 

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) composé national est demeuré relativement inchangé (-0,2 %) entre avril et mai 2025. Cette pause fait suite à trois baisses consécutives de près de 1 % d’un mois à l’autre. L’IPP MLS® composé national non désaisonnalisé a baissé de 3,5 % par rapport à mai 2024.

 

 

Prix de référence IPP MLS®
Prix global et composé

 

En somme

Le remboursement de la TPS pour les acheteurs d’une première habitation (First-Time Homebuyers GST Rebate), valable pour une habitation neuve, est entré en vigueur pour les achats conclus à partir du 27 mai. Voilà qui pourrait motiver de nouveaux acheteurs, mais il faudra du temps avant que des projets se matérialisent et viennent gonfler les statistiques des mises en chantier.

Sur le marché de la revente, le mois de mai a révélé les premiers signes d’optimisme en six mois. Les ventes restent toutefois au bas de la plage des normes pour la saison. L’incertitude liée à la guerre commerciale persiste, et les prix moyens et de référence sont à quelque 17 % sous leurs sommets du début de 2022. Pour certains acheteurs, l’occasion paraissait peut-être irrésistible.

Les nouvelles inscriptions ont grimpé d’environ 3 % par rapport à avril, alors que l’inventaire restait stable, à environ 5 mois. Avec cette offre excédentaire sur le marché, les prix de vente moyens n’ont augmenté que légèrement en mai, mais restent stables par rapport à un an plus tôt. Le prix de référence a légèrement baissé.

Il reste de grandes différences entre les régions. Les ventes résidentielles ont évolué à Québec, mais le prix de vente moyen a augmenté, atteignant un nouveau sommet. Malgré une hausse des ventes à Toronto et Vancouver, ces villes restent nettement des marchés favorables aux acheteurs.

Un bon mois de ventes résidentielles n’annonce pas nécessairement une tendance, mais il pourrait y avoir des signes d’un optimisme prudent pour le marché de la revente chez les acheteurs qui ne sont guère touchés par l’actuelle guerre commerciale. La combinaison de prix en baisse, d’un inventaire en hausse et d’une moindre incertitude économique devrait continuer d’inciter davantage d’acheteurs à agir cet été. Ce sera d’autant plus probable si la Banque du Canada réduit de nouveau les taux d’intérêt. Elle pourrait très bien le faire en juillet si l’inflation diminue, surtout l’inflation fondamentale.

 

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6 Juin

La faiblesse de l’emploi au Canada en mai laisse entrevoir un assouplissement de la Banque du Canada

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Le marché du travail est resté faible en mai, ce qui augmente la probabilité d’une réduction de taux d’intérêt à la prochaine réunion de la Banque du Canada

 

 

Le taux de chômage au Canada a grimpé à 7,0 % en mai

 

Les données de l’Enquête sur la population active de mai révèlent un fort effet négatif des tarifs douaniers sur l’économie canadienne. L’emploi est resté stable pour un deuxième mois consécutif, affichant une augmentation modeste de 8800 emplois, ce qui est inférieur aux attentes.

La croissance du travail à temps plein (+58 000; +0,3 %) a été contrebalancée par la baisse du travail à temps partiel (-49 000; -1,3 %). Il n’y a eu pratiquement aucune croissance de l’emploi depuis janvier, après les fortes hausses enregistrées d’octobre 2024 à janvier 2025 (+211 000; +1,0 %).

Le taux d’emploi – la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupe un emploi – s’est maintenu à 60,8 % en mai, ce qui correspond au creux récent observé en octobre 2024. Le taux d’emploi avait diminué pendant deux mois consécutifs : en mars (-0,2 point de pourcentage) et en avril 2025 (-0,1 point de pourcentage).

Le nombre d’employés dans le secteur privé a augmenté de 61 000 (+0,4 %) en mai. C’est la première hausse depuis janvier. L’emploi dans le secteur public a reculé de 21 000 (-0,5 %) au cours du mois, après avoir progressé en avril, en raison en partie de l’embauche de travailleurs temporaires pour l’élection générale fédérale. Le travail autonome a aussi diminué (-30 000; -1,1 %) en mai, sa première baisse significative depuis mai 2023.

 

 

Nouveau rapport décevant sur l’emploi en mai

 

Le taux de chômage a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 7,0 % en mai. Il s’agit du taux le plus élevé depuis septembre 2016 (à l’exception des années 2020 et 2021, pendant la pandémie). L’augmentation de mai est la troisième hausse mensuelle consécutive; depuis février, le taux de chômage a augmenté en tout de 0,4 point de pourcentage.

Il y avait 1,6 million de chômeurs en mai, en hausse de 13,8 % (+191 000) par rapport à 12 mois plus tôt. Une proportion moins élevée de personnes qui étaient au chômage en avril ont effectué une transition vers un emploi en mai (22,6 %) par rapport à un an plus tôt (24,0 %) et par rapport à la moyenne prépandémie pour les mêmes mois en 2017, 2018 et 2019 (31,5 %) (données non désaisonnalisées). Cela indique que les personnes éprouvent davantage de difficultés à se trouver un emploi dans le marché du travail actuel.

La durée moyenne de la période de chômage a également augmenté : les chômeurs avaient passé en moyenne 21,8 semaines à chercher un emploi en mai, en hausse par rapport à 18,4 semaines en mai 2024. En outre, près de la moitié (46,5 %) des personnes au chômage en mai 2025 n’avaient pas travaillé au cours des 12 mois précédents ou n’avaient jamais travaillé, en hausse par rapport à 40,7 % en mai 2024 (données non désaisonnalisées).

Le taux de mise à pied – c’est-à-dire la proportion de personnes qui étaient en emploi en avril, mais qui sont devenues chômeuses en mai en raison d’une mise à pied – s’est établi à 0,6 %, tout comme en mai 2024 (données non désaisonnalisées).

 

 

Le taux de chômage a atteint 7,0 % en mai

 

Le total des heures travaillées a peu varié en mai, mais il était en hausse de 0,9 % par rapport à 12 mois plus tôt.

En mai, le salaire horaire moyen des employés a augmenté de 3,4 % (+1,20 $, pour atteindre 36,14 $) par rapport à un an plus tôt. Il s’agit du même taux de croissance qu’en avril (données non désaisonnalisées).

L’emploi a augmenté dans le secteur du commerce de gros et de détail (+43 000; +1,5 %) en mai, en particulier dans le commerce de gros. Cette augmentation a contrebalancé en partie les baisses mensuelles observées en mars et en avril 2025 qui totalisaient 55 000 (-1,8 %).

En mai, l’emploi a progressé dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs (+19 000; +2,3 %) et dans celui de la finance, des assurances, des services immobiliers et des services de location et de location à bail (+12 000; +0,8 %). L’emploi a suivi une tendance à la hausse dans la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail depuis octobre 2024, affichant une augmentation nette de 79 000 (+5,6 %) au cours de la période.

Parallèlement, l’emploi a diminué dans le secteur des administrations publiques (-32 000; -2,5 %) en mai, ce qui a contrebalancé la hausse enregistrée en avril en lien avec l’embauche de travailleurs temporaires pour l’élection générale fédérale. Avant ces variations compensatoires, l’emploi dans les administrations publiques avait peu varié depuis juillet 2024.

Graphique 5
Variation de l’emploi selon le secteur, mai 2025

 

 

En mai, l’emploi a aussi reculé dans le secteur du transport et de l’entreposage (-16 000; -1,4 %); dans le secteur des services d’hébergement et de restauration (-16 000; -1,4 %) et dans le secteur des services aux entreprises, des services relatifs aux bâtiments et des autres services de soutien (-15 000; -2,1 %).

 

 

L’inflation salariale baisse légèrement, à 3,4 %

 

En somme

Les données sur l’emploi non agricole aux États-Unis, publiées aujourd’hui, montrent que l’économie reste résiliente alors que les tarifs douaniers commencent à laisser leur marque. Les États-Unis ont ajouté 139 000 emplois en mai, surpassant les estimations, mais laissant le taux de chômage à 4,2 %. Une baisse de la participation au marché du travail a modéré l’évolution du taux de chômage américain en mai, même si le nombre de chômeurs a progressé pour un quatrième mois, la plus longue séquence depuis 2009. Les données sur l’emploi des deux mois précédents ont été révisées à la baisse. Les gains salariaux ont surpassé l’inflation, ce qui a aidé à augmenter les dépenses des consommateurs.

D’autres indicateurs du marché du travail donnent des signes d’une pression croissante. L’emploi ménager a chuté de 669 000 en mai. La population active a baissé de 625 000. Le taux de chômage est resté relativement stable, à 4,244 %, mais ce n’est pas réellement le signe d’un marché du travail vigoureux et résilient.

L’emploi dans le secteur manufacturier a reculé de 8000, le pire résultat du secteur depuis janvier. La croissance de l’emploi dans la construction a aussi ralenti, à 4000 contre 7000 en avril, ce qui est inhabituel dans la saison immobilière du printemps. Il y a aussi eu de douloureuses pertes d’emploi dans les entreprises d’aide temporaire, dans le commerce de détail et au gouvernement fédéral. Ces secteurs souffrent sans doute des effets combinés des tarifs douaniers et des compressions fédérales voulues par le département de l’efficacité gouvernementale.

Le rapport sur l’emploi en mai ne contient rien qui inciterait la Réserve fédérale à agir plus tôt que ne le prévoient les marchés. La stabilité du taux de chômage et l’amélioration des gains trimestriels dans l’emploi l’inciteront plutôt à continuer d’attendre de voir. Cela dit, la façade de résilience du marché du travail commence à s’effriter. Plus longtemps dureront l’incertitude liée aux tarifs douaniers et les compressions budgétaires gouvernementales, plus les rapports sur le marché du travail se dégraderont. Les signes d’une perte nette d’emplois dans le secteur manufacturier, dans l’aide temporaire, dans le commerce de détail et au gouvernement sont révélateurs de ce dommage.

Au Canada, les tarifs douaniers ont déjà produit un effet important sur le marché du travail. Le taux de chômage est à son plus haut niveau depuis 2016, hormis la pandémie, alors que les industries touchées par les tarifs mettent des travailleurs à pied. Le doublement des tarifs sur l’acier et l’aluminium est particulièrement délétère. Les secteurs faisant du commerce international sont à la peine, tandis que les industries axées sur le marché intérieur compensent partiellement.

Le rapport sur l’emploi en mai aurait pu être pire, sachant qu’il y avait déjà la perte de plus de 30 000 travailleurs électoraux. Toute augmentation est la bienvenue, et les gains dans le secteur privé et en emplois à temps plein sont encourageants. Le grand problème est que le secteur manufacturier subit une pression intense du fait de la profonde incertitude liée au commerce international. Dans l’ensemble, le marché du travail continue de faiblir, comme l’illustre la progression du taux de chômage. En plus de deux ans, le taux de chômage a augmenté de 2 points de pourcentage. Nous sommes passés d’une période où il était difficile de trouver des travailleurs, en 2022-2023, à la situation d’aujourd’hui où il est difficile de trouver du travail. Le rapport mitigé de mai ne donne pas de signal clair à la Banque du Canada, mais la tendance générale d’une augmentation du chômage l’amènera à rester en mode assouplissement au deuxième semestre de l’année.

 

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« La faiblesse de l’emploi au Canada en mai laisse entrevoir un assouplissement de la Banque du Canada » depuis @DLCCanadaInc Économiste en chef @DrSherryCooper
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Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres Hypothécaires Dominion

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4 Juin

La Banque du Canada maintient les taux tels quels pour sa deuxième réunion de suite

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Publié par: Robert Perrier

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La Banque du Canada maintient les taux tels quels pour sa deuxième réunion de suite – Mais deux nouvelles réductions de taux sont probables cette année

 

Comme prévu, la Banque du Canada a laissé son taux directeur inchangé à 2,75 % lors de sa réunion d’aujourd’hui. C’est la deuxième fois de suite qu’elle le fait, après avoir décrété sept réductions dans la dernière année. Le Conseil de direction a noté que le caractère imprévisible de l’ampleur et de la durée des tarifs douaniers pose des risques de baisse de la croissance et de hausse des attentes d’inflation. Cela étant, la prudence s’impose quant à la poursuite de l’assouplissement monétaire.

L’écart entre les 2,75 % du taux directeur au Canada et les 4,25 à 4,50 % du taux américain prend des proportions historiques. Une autre cause d’incertitude est la politique budgétaire face aux défis économiques d’aujourd’hui. Si le « Big Beautiful Bill » qu’étudie actuellement le Sénat survit, le déficit budgétaire des États-Unis atteindra des sommets inédits. Le Congressional Budget Office estime que le projet de loi ajouterait quelque 4000 milliards de dollars américains au déficit déjà vertigineux du gouvernement fédéral. Dans cette perspective, les rendements des obligations à plus long terme ont grimpé jusqu’à présent cette année, raidissant la courbe de rendement.

L’incertitude reste grande, et le président américain vient de doubler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium à 50 %, ce qui pourrait paralyser les exportations canadiennes de ces métaux aux États-Unis. La semaine passée, les données du PIB au premier trimestre indiquant une croissance annualisée de 2,2 % étaient meilleures que prévu, par suite d’un essor des exportations et d’une augmentation des stocks visant à devancer la hausse des tarifs douaniers. La demande intérieure finale au Canada était stable. Des données plus récentes ont révélé une importante faiblesse, surtout dans les marchés du travail et du logement. Les dépenses de consommation ont aussi nettement ralenti.

« L’extrême turbulence observée sur les marchés financiers en avril s’est modérée, et les pertes affichées sur les bourses ont été récupérées, a noté le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem aujourd’hui en conférence de presse. Cependant, l’issue des négociations commerciales est très incertaine. Les taux tarifaires se situent bien au-dessus des niveaux du début de 2025, et il y a encore des menaces de nouvelles mesures commerciales. Les hausses tarifaires supplémentaires imposées récemment par les États-Unis sur l’acier et l’aluminium mettent en évidence l’imprévisibilité de la politique commerciale américaine. »

Jusqu’ici, l’économie américaine s’est montrée résiliente. Les entreprises ayant agi en anticipation de l’entrée en vigueur des droits de douane, les importations aux États-Unis ont été fortes, ce qui a pesé sur le produit intérieur brut du pays au premier trimestre. Mais la demande intérieure est demeurée relativement élevée. Des premiers indicateurs pour le deuxième trimestre laissent entrevoir un rebond de la croissance, du fait que les importations redescendent et que la demande intérieure continue d’augmenter.

Les importations américaines élevées ont profité au Canada, entraînant une hausse de ses exportations. Cela a stimulé la croissance du PIB canadien au premier trimestre, qui s’est établie à 2,2 % – soit un taux légèrement plus élevé que ne l’anticipait la Banque.

Le marché du travail s’est affaibli, les pertes d’emploi étant concentrées dans les secteurs axés sur le commerce extérieur. Le taux de chômage est monté à 6,9 % en avril. Jusqu’à présent, l’emploi a tenu le coup dans les secteurs qui dépendent moins des exportations. Toutefois, les entreprises disent généralement à la banque centrale qu’elles prévoient réduire leurs embauches.

L’activité économique ayant profité du devancement des exportations et de l’accumulation de stocks au premier trimestre, elle devrait être beaucoup plus faible au deuxième trimestre. Face aux droits de douane américains et à l’incertitude accrue, il y a eu une certaine résilience du côté des dépenses des familles et des entreprises canadiennes. Mais celles-ci resteront probablement prudentes, ce qui laisse présager que les dépenses intérieures resteront modestes.

Abstraction faite des taxes, l’inflation est passée de 2,1 % en mars à 2,3 % en avril, ce qui est légèrement plus que la Banque ne l’avait prévu. Les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque, ainsi que d’autres mesures de l’inflation sous-jacente, ont augmenté en avril. Bien que l’inflation montre une certaine volatilité inhabituelle, ces mesures semblent indiquer que l’inflation sous-jacente pourrait être plus forte que nous le pensions. La hausse de l’inflation fondamentale s’explique en partie par la montée des prix des biens, y compris des aliments, et pourrait refléter les effets des perturbations commerciales. Beaucoup d’entreprises disent qu’elles font déjà face à des coûts plus élevés du fait qu’elles doivent trouver de nouveaux fournisseurs et de nouveaux marchés. La Banque surveillera de près les mesures de l’inflation sous-jacente pour analyser l’évolution des pressions inflationnistes.

La Banque suit aussi attentivement les attentes d’inflation. En avril, nous avions rapporté que les consommateurs et les entreprises s’attendaient à une hausse des prix en raison des droits de douane, tandis que les attentes d’inflation à long terme demeuraient bien ancrées. De récentes enquêtes indiquent encore que les consommateurs se préparent à une montée des prix et que de nombreuses entreprises ont l’intention de répercuter sur leurs clients les coûts liés aux droits de douane.

Le Conseil de direction va continuer d’analyser l’évolution et la force des pressions sur l’inflation – celles à la baisse dues à l’affaiblissement de l’économie et celles à la hausse découlant de la montée des coûts.

Pour cette décision, il y avait un consensus pour laisser le taux directeur inchangé en attendant d’amasser plus d’information. La Banque du Canada a aussi discuté de la trajectoire future du taux directeur. À ce sujet, les opinions étaient plus partagées. Dans l’ensemble, les membres du Conseil étaient d’avis qu’il pourrait être nécessaire de baisser le taux directeur si les droits de douane américains et l’incertitude font ralentir l’économie et si les pressions sur l’inflation découlant des coûts sont maîtrisées.

 

 

La Banque du Canada maintient le taux directeur à 2,75 %

 

En somme

Nous prévoyons que l’économie canadienne connaîtra un léger recul (-0,5 %) au T2 et au T3, ramenant la croissance pour l’année à 1,2 %, une fraction de plus que selon la récente prévision de l’OCDE pour le Canada. Le Conseil de direction de la Banque du Canada prendra sa prochaine décision le 30 juillet, ce qui laissera le temps d’évaluer les tendances sous-jacentes de l’inflation et l’effet des tarifs douaniers sur l’activité économique.

Il y aura deux relevés de l’IPC et deux rapports sur l’emploi d’ici la prochaine réunion de la Banque. Si l’inflation ralentit les mois prochains et si l’économie ralentit aux T2 et T3 comme on s’y attend largement, la Banque réduira probablement le taux d’intérêt encore deux fois cette année, le ramenant à 2,25 %.

 

 

Dates de décisions en 2025
29 janvier ––> 3,0 %
12 mars ––> 2,75 %
16 avril
4 juin
30 juillet ––> 2,50 %
17 septembre ––––>
29 octobre ––––>     2.0%
10 décembre ––––>

Le taux à un jour en voie de baisser à 2,25 % d’ici l’été/automne 2025.
Ce sera plus que le taux de 1,75 % d’avant la COVID.

 

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« La Banque du Canada maintient les taux tels quels pour sa deuxième réunion de suite, alors que le PIB du T1 était étonnamment fort et qu’il reste un risque d’inflation liée aux tarifs douaniers » depuis @DLCCanadaInc Économiste en chef @DrSherryCooper
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Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres Hypothécaires Dominion

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15 Avr

Situation de l’inflation au Canada meilleure que prévu en mars, mais pas nécessairement assez pour qu’il y ait une nouvelle baisse de taux

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

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Inflation plus faible que prévu, mais pas nécessairement assez pour que la Banque du Canada décrète une nouvelle baisse de taux demain

 

Les prix à la consommation au Canada ont augmenté de 0,3 % en mars (ou sont restés stables, sur une base désaisonnalisée). C’est moins que prévu, et le taux annuel d’inflation baisse de 0,3 point de pourcentage, à 2,3 %. Cette réduction de l’inflation globale survient après la fin du congé de TPS, en mars.

Les prix des voyages organisés et des voyages en avion ont baissé sensiblement par rapport à l’année précédente, alors que les Canadiens réduisaient leurs voyages aux États-Unis aux périodes de pointe. De plus, les prix de l’essence ont reculé de 1,8 %, et devraient encore baisser en avril, ce qui ramènera sans doute l’inflation globale sous les 2 %.

 

 

L’inflation au Canada a ralenti, à 2,3 % en mars

 

Les mesures de l’inflation sous-jacente ont largement évolué selon les attentes le mois dernier. Le taux tronqué a descendu modérément, à 2,8 %, et le taux médian est stable, à 2,9 % sur un an. Même si les chiffres annuels restent élevés, les résultats mensuels sont plus encourageants. La hausse est d’à peine 0,1 % d’un mois à l’autre, sur une base désaisonnalisée. De plus, la tendance sur trois mois est maintenant sous les 3 %.

En excluant les aliments et l’énergie, les prix ont baissé légèrement, faisant passer la mesure traditionnelle de l’inflation sous-jacente de 2,9 % à 2,4 %. Les voyages organisés coûtaient 8 % de moins qu’un mois plus tôt (4,7 % de moins qu’un an plus tôt), et les voyages en avion, 12 % de moins qu’un an plus tôt. Les services de téléphonie cellulaire ont aussi baissé, de 7 % sur un an. Certains contre-tarifs douaniers canadiens ont commencé à être appliqués en mars, ce qui a mené à des augmentations de prix dans certains domaines, comme celui du matériel sportif, en hausse de 12,2 % sur un an. Cependant, les diminutions des prix des voyages et de l’essence ont éclipsé ces légères hausses.

Les coûts du logement ont aussi connu un allègement. L’inflation des loyers a baissé à 5,1 % sur un an, au lieu de 5,8 %, et les coûts d’intérêt hypothécaire en étaient à 7,9 % au lieu de 9,0 %.

 

 

Les mesures de l’inflation sous-jacente de la Banque du Canada baissent légèrement en mars

L’IPC moyen tronqué a baissé à 2,8 % sur un an en mars L’IPC médian est resté inchangé en mars, à 2,9 % sur un an

 

En somme

Les dernières données renforceront la volonté de la Banque du Canada d’agir prudemment pour atténuer les répercussions des tarifs douaniers. Le Canada a connu une pause de la croissance de l’inflation en mars, du fait des moindres coûts des voyages. L’impact de la guerre tarifaire sur l’inflation au Canada n’est pas le même qu’aux États-Unis, car les tarifs canadiens sont moins élevés, et l’économie nationale subit une pression bien plus grande.

L’appréciation du dollar canadien aide à réduire le prix des importations, palliant un des soucis de la Banque du Canada en ce qui concerne l’inflation. Les prix de l’essence ont fortement baissé le 1er avril après l’élimination de la taxe carbone. Ils ont continué de baisser en raison de la chute des cours mondiaux du pétrole. Ainsi, l’inflation globale pourrait diminuer sensiblement le mois prochain. Malgré ces conditions qui pourraient être favorables à une réduction de taux d’intérêt de la Banque du Canada, les mesures de l’inflation sous-jacente restent près de 3 %, et la dynamique de la guerre tarifaire persistante pourrait compliquer la prise de décisions.

La probabilité d’une neuvième baisse de taux d’intérêt demain est d’à peu près 50/50. De récents rapports laissent entrevoir une détérioration de la confiance des entreprises et des consommateurs et un ralentissement des dépenses. Cependant, la banque centrale continue de redouter l’effet inflationniste des tarifs douaniers.

Même si la Banque ne réduit pas les taux en avril, nous verrons probablement trois nouvelles réductions de 25 points de base cette année. Le taux à un jour descendrait ainsi à 2,0 %, 300 points de base sous son sommet de l’année passée.

 

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« Situation de l’inflation au Canada meilleure que prévu en mars, mais pas nécessairement assez pour qu’il y ait une nouvelle baisse de taux de la Banque du Canada demain » depuis @DLCCanadaInc Économiste en chef @DrSherryCooper
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12 Mar

La Banque du Canada réduit le taux directeur de 25 pb

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Publié par: Robert Perrier

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La Banque du Canada réduit le taux directeur de 25 pb​

 

La Banque du Canada a abaissé le taux à un jour de 25 points de base (pb) ce matin, ramenant le taux directeur à 2,75 %. La plage neutre est de 2,25 à 2,75 %. Les tarifs douaniers ont déjà mené à un déclin de la confiance et des dépenses des consommateurs, à un affaiblissement du marché du travail et à un fléchissement de l’investissement des entreprises. En y ajoutant un ralentissement de la croissance démographique, on voit bien pourquoi le Conseil de direction de la Banque du Canada a de nouveau réduit le taux directeur – tout en notant que la politique monétaire ne peut pas compenser les répercussions d’une guerre commerciale.

Les guerres commerciales font hausser des prix et réduire la croissance. La hausse des prix amène les consommateurs à se serrer la ceinture, alors qu’ils s’inquiètent des effets des tarifs douaniers sur leur revenu et leurs investissements. Aujourd’hui, il y a 25 % de droits de douane sur l’acier et l’aluminium exportés aux États-Unis. Le Canada en souffre le plus. Il fournit environ 80 % de la demande américaine d’aluminium. L’Union européenne a réagi en imposant des droits de douane de rétorsion sur les produits américains. Le Canada a amplifié ses représailles. Selon les données récentes, l’économie américaine ralentit.

La politique monétaire reste restrictive, puisque le taux réel à un jour (2,75 % moins le taux de l’inflation globale) est de 85 pb, alors que la moyenne historique est de 60 pb. Le rendement des obligations du gouvernement du Canada sur cinq ans a augmenté à 2,65 %. Il est à 4,05 % aux États-Unis. Selon les prévisions, la Réserve fédérale américaine ne réduira pas les taux à sa prochaine réunion, avant la fin du mois.

Malgré une croissance relativement forte du PIB au Canada au second semestre de 2024, les ventes de logements et les embauches ont commencé à ralentir en janvier en raison des menaces de tarifs douaniers. Or, il y aura encore d’autres tarifs. Le 20 mars, à titre de représailles, la Chine pourrait imposer des tarifs de 100 % sur l’huile de canola canadienne, et de 25 % sur le porc et les fruits de mer. La Chine réagit ainsi à des tarifs décrétés par le Canada, de 100 % sur les voitures électriques chinoises et de 25 % sur l’acier et l’aluminium.

Les États-Unis ont annoncé l’entrée en vigueur le 2 avril de tarifs réciproques pour les nations qui en imposent sur les produits américains. Le président Trump envisagerait aussi des tarifs de rétorsion sur le lait et le bois d’œuvre canadiens.

« Nous voilà face à une nouvelle crise, a déclaré le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem. Selon l’ampleur et la durée des nouveaux droits de douane américains, les répercussions économiques pourraient être graves. »

Le gouverneur Macklem a affirmé que « l’incertitude généralisée » causée par la guerre tarifaire « cause déjà des torts ». Des analystes avancent que les menaces tarifaires américaines « qui changent de jour en jour » minent les intentions d’achat des consommateurs et limitent les projets d’embauche et d’investissement des entreprises.

En même temps, dit le gouverneur Macklem, la Banque « va aborder avec prudence tout changement futur » des coûts de l’emprunt, et qu’« il sera essentiel d’évaluer les pressions à la hausse sur l’inflation causées par les coûts plus élevés, et les pressions à la baisse causées par la demande plus faible. »

 

 

La politique monétaire reste restrictive
Taux à un jour

Inflation globale
·   Le taux à un jour reste 85 pb plus haut que le taux actuel d’inflation de l’IPC.
·   Le taux réel moyen des 30 dernières années est de seulement 60 pb.
·   Le taux à un jour sera sans doute de 2,25 % d’ici le printemps 2025.

La Banque du Canada réduit encore le taux de 25 pb, à 2,75 %

Taux préférentiel
Taux à un jour

Baisse des taux flottants avec les réductions de taux de la Banque du Canada

 

Le taux de chômage s’est maintenu à 6,6 % en février, après avoir reculé en décembre (-0,2 point de pourcentage) et en janvier (-0,1 point de pourcentage). Le taux de chômage avait précédemment suivi une tendance à la hausse, passant de 5,0 % en mars 2023 à un sommet récent de 6,9 % en novembre 2024.

En février, le taux de chômage des femmes du principal groupe d’âge actif a diminué de 0,2 point de pourcentage pour s’établir à 5,4 %. Chez les hommes du principal groupe d’âge actif, le taux de chômage a progressé de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 5,9 %, en raison de l’augmentation du nombre de chercheurs d’emploi.

Chez les jeunes, le taux de chômage a reculé de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 12,9 % en février, après avoir enregistré une baisse similaire en janvier (-0,6 point de pourcentage). Au cours de ces deux mois, le nombre de jeunes chômeurs à la recherche de travail a diminué de 41 000 (-9,3 %), tandis que l’emploi des jeunes a augmenté de 22 000 (+0,8 %). Le taux de chômage des jeunes a atteint 14,2 % en août et en décembre 2024; c’était son plus haut niveau en 12 ans (à l’exception des années 2020 et 2021, pendant la pandémie de COVID-19). Il avait suivi une forte tendance à la hausse pendant la majeure partie de 2023 et de 2024.

En février, l’emploi a augmenté dans le commerce de gros et de détail (+51 000; +1,7 %). L’emploi dans ce secteur a bien progressé ces derniers mois; augmentant de 107 000 (+3,7 %) après son récent creux de juillet 2024, ce qui a contrebalancé les baisses de la première moitié de 2024. Par rapport à 12 mois plus tôt, le nombre de personnes travaillant dans ce secteur a peu varié.

Le nombre de personnes travaillant dans le secteur de la finance, des assurances, des services immobiliers et des services de location et de location à bail a progressé en février (+16 000; +1,1 %), en hausse pour une deuxième fois en trois mois. Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans le secteur est en hausse de 60 000 (+4,3 %).

 

 

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7 Fév

Le taux de chômage au Canada baisse à 6,6 % grâce à une croissance de l’emploi plus forte que prévu

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Publié par: Robert Perrier

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Meilleures données que prévu sur l’emploi en janvier

 

Les résultats de l’Enquête sur la population active de janvier sont étonnamment forts, les entreprises augmentant l’emploi malgré les risques de guerre tarifaire avec les États-Unis.

Selon Statistique Canada, l’emploi a augmenté de 76 000 le mois dernier, ramenant le taux de chômage à 6,6 %. Les économistes sondés par Bloomberg prévoyaient une augmentation plus modeste de l’emploi, soit 25 000, ce qui aurait porté le chômage à 6,8 %. La tendance de données sur l’emploi plus fortes que prévu se poursuit depuis novembre, avec des augmentations tant dans le temps partiel que dans le temps plein.

Le taux d’emploi – la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupe un emploi – a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 61,1 % en janvier, en hausse pour un troisième mois consécutif. Ces récentes augmentations font suite à une période où la croissance de l’emploi a été dépassée par la croissance de la population, ce qui a fait diminuer le taux d’emploi de 1,7 point de pourcentage d’avril 2023 à octobre 2024.

L’emploi dans le secteur de la fabrication a progressé de 33 000 (+1,8 %) en janvier, après avoir augmenté de 17 000 (+0,9 %) en décembre. En janvier, la hausse s’est concentrée en Ontario (+11 000; +1,3 %), au Québec (+9 700; +1,9 %) et en Colombie-Britannique (+8 700; +4,9 %). En dépit des augmentations des deux derniers mois, l’emploi total dans la fabrication a peu varié par rapport à un an plus tôt en janvier.

L’emploi a augmenté dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques en janvier (+22 000; +1,1 %), en hausse pour une deuxième fois au cours des trois derniers mois. Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans le secteur était en hausse de 66 000 (+3,4 %).

 

Le secteur de la fabrication contribue le plus à la hausse de l’emploi en janvier

 

 

Dans le secteur de la construction, l’emploi a progressé de 19 000 (+1,2 %) en janvier, après avoir enregistré une augmentation nette de 47 000 (+2,9 %) de juin à décembre 2024. Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans la construction était en hausse de 58 000 (+3,6 %) en janvier.

En janvier, l’emploi a aussi augmenté dans le secteur des services d’hébergement et de restauration (+15 000; +1,3 %), dans le secteur du transport et de l’entreposage (+13 000; +1,2 %) et dans le secteur de l’agriculture (+10 000; +4,4 %). Parallèlement, un moins grand nombre de personnes travaillaient dans le secteur des « autres services » (qui comprend les services personnels et les services de réparation) (‑14 000; ‑1,8 %).

 

 

Une croissance de l’emploi plus forte que prévu en janvier

 

Le taux de chômage a diminué de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 6,6 % en janvier; il s’agissait d’une deuxième baisse mensuelle après le sommet de 6,9 % enregistré en novembre 2024. Le taux de chômage avait précédemment augmenté de 1,9 point de pourcentage de mars 2023 à novembre 2024, les conditions du marché du travail ayant ralenti après une période où le taux de chômage était faible et les postes vacants étaient nombreux à la suite de la pandémie de COVID‑19.

De nombreux chômeurs éprouvent des difficultés persistantes à trouver du travail, malgré la récente croissance de l’emploi.

 

 

Le taux de chômage a de nouveau baissé en janvier, à 6,6 %

 

L’inflation salariale a nettement ralenti les trois derniers mois, ce qui est une bonne nouvelle pour la Banque du Canada. La vigueur des données sur l’emploi en a amené certains à spéculer que la banque centrale assouplirait sa politique avec moins d’empressement. Nous sommes d’accord que les énormes réductions de taux d’intérêt sont choses du passé. Il reste que la politique monétaire est encore trop restrictive, surtout si les tarifs douaniers annoncés par Donald Trump se matérialisent.

Nous prévoyons que la Banque du Canada réduira le taux à un jour, de 3,00 % aujourd’hui à 2,5 % d’ici le printemps, à coups de quarts de point. Voilà qui devrait stimuler fortement l’activité dans le secteur de l’habitation, surtout au vu de la baisse récente des taux hypothécaires.

 

 

L’inflation salariale continue de baisser

 

En somme

L’emploi dans le secteur de la fabrication peut être particulièrement sensible aux variations des tarifs douaniers et de la demande étrangère. Le secteur compte le plus grand nombre d’emplois qui dépendent de la demande des États-Unis pour les exportations canadiennes.

Selon l’Enquête sur la population active, 1,9 million de personnes étaient en emploi dans le secteur de la fabrication en janvier, ce qui représentait 8,9 % de l’emploi total et plaçait le secteur au quatrième rang des secteurs les plus importants au Canada. En proportion de l’emploi total, l’emploi dans la fabrication baissé au fil des ans, particulièrement durant les années 2000, mais il a été plus stable depuis 2010.

Les industries de la fabrication automobile sont fortement intégrées aux chaînes d’approvisionnement des États-Unis : environ 68,3 % des emplois dans ces industries dépendent de la demande des États-Unis pour les exportations canadiennes. Les personnes travaillant dans la fabrication automobile (qui comprend la fabrication de véhicules automobiles, la fabrication de pièces pour véhicules automobiles et la fabrication de carrosseries et de remorques de véhicules automobiles) étaient concentrées dans le sud de l’Ontario, particulièrement dans les régions économiques de Toronto (qui comptait 27,7 % de tous les travailleurs de la fabrication automobile), Kitchener–Waterloo–Barrie (19,8 %) et Windsor–Sarnia (14,8 %) en janvier. Dans Windsor–Sarnia, les industries de la fabrication automobile représentaient 38,3 % de l’emploi dans la fabrication et 7,3 % de l’emploi total (moyennes mobiles de trois mois, données non désaisonnalisées).

En janvier 2025, une convention collective couvrait plus du quart (26,5 %) des employés dans la fabrication automobile. En comparaison, le taux de couverture syndicale dans l’industrie automobile était presque deux fois plus élevé en janvier 2002 (49,9 %).

En janvier, la fabrication d’aliments était le plus important sous-secteur de la fabrication, représentant 16,4 % de l’emploi total dans la fabrication. Elle était également le plus important sous-secteur de la fabrication dans toutes les provinces, à l’exception de l’Ontario. Ce sous-secteur dépend moins de la demande étrangère; 28,8 % des emplois dépendent de la demande des États-Unis pour les exportations canadiennes.

La récente accélération de la croissance de l’emploi n’empêchera pas nécessairement la Banque du Canada de réduire encore les taux d’intérêt cette année. La récente vague d’embauches ne suffira sans doute pas à apaiser la crainte qu’une éventuelle guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis pourrait plonger l’économie en récession. Il n’empêche que les opérateurs en swaps à un jour ont réduit leurs attentes d’une baisse à la réunion du 12 mars, l’escomptant à 60 % au lieu de 80 % précédemment. Nous nous attendons à une nouvelle baisse de 25 points de base aux réunions de mars et de juin de la Banque du Canada.

Les dernières données coïncident avec celles sur l’emploi non agricole aux États-Unis, lequel a augmenté de 143 000 en janvier, avec un taux de chômage de 4 %. Le dollar canadien a récupéré ce qu’il avait perdu la veille contre le dollar américain. Il se négociait à 1,4300 $CAN à 8 h 43 à Ottawa. Le rendement sur deux ans au Canada a grimpé de quelque 7 points de base, avec un sommet de 2,65 % pour la session. La dette canadienne affiche un rendement inférieur par rapport aux États-Unis et aux autres marchés développés.

L’incertitude accrue sur le commerce international continuera d’affecter les décisions d’embauche et de dépenses des entreprises canadiennes. Les consommateurs modéreront probablement leurs dépenses aussi.

 

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« Le taux de chômage au Canada baisse à 6,6 % grâce à une croissance de l’emploi plus forte que prévu » depuis @DLCCanadaInc Économiste en chef @DrSherryCooper 
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Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres Hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca

 

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21 Jan

Répercussions des tarifs douaniers du président Trump sur l’activité immobilière au Canada

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Publié par: Robert Perrier

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Les répercussions des tarifs sur les marchés immobiliers canadiens

 

Le président Trump vient d’être assermenté aux États-Unis, et contrairement à ce qu’il avait menacé de faire, des responsables ont annoncé qu’il n’imposera pas de nouveaux tarifs douaniers dès son premier jour en fonction. Au lieu, le président émettra des directives demandant que des agences fédérales évaluent les relations commerciales avec la Chine, le Canada et le Mexique.

Le président s’était précédemment engagé à imposer des tarifs douaniers de 10 % sur les importations mondiales, de 60 % sur les biens chinois et de 25 % sur les biens canadiens et mexicains. De tels tarifs perturberaient probablement le commerce international, augmenteraient les coûts et les prix, ralentiraient l’activité économique et provoqueraient des mesures de représailles.

Un responsable a affirmé que le président Trump chargera des agences de faire enquête sur les déficits commerciaux persistants et de se pencher sur les pratiques commerciales et monétaires déloyales d’autres nations – deux domaines qui préoccupent le président depuis longtemps. Les directives présidentielles visent en particulier la Chine, le Canada et le Mexique. Elles pressent les agences d’évaluer le respect par Pékin de son entente commerciale de 2020 avec les États-Unis et d’examiner l’état de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), dont une révision est prévue en 2026.

Les directives n’imposent pas de nouveaux tarifs douaniers, mais offrent un sursis temporaire à Ottawa et aux autres capitales étrangères qui se préparaient à des tarifs immédiats et élevés. Au lieu, les directives indiquent que la nouvelle administration débattra de la façon de donner suite aux promesses faites en campagne électorale d’imposer des tarifs généralisés sur les importations et d’augmenter les droits de douane pour des adversaires, notamment la Chine.

Un conseiller haut placé a qualifié les directives de tentative de présenter la vision de Trump en matière de commerce international « d’une manière mesurée », donnant à croire que le nouveau président adopte une stratégie plus réfléchie sur un thème qui a alimenté sa campagne politique. Le conseiller a expliqué que les directives constituent une référence pour d’éventuelles mesures exécutives.

Ces directives figurent parmi les nombreuses décisions exécutives que Trump prendrait en prenant ses fonctions. Selon des sources informées, ces décisions comprendraient la déclaration d’une urgence nationale à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, la révocation des directives de l’administration Biden en matière de diversité, d’équité et d’inclusion, et l’annulation des restrictions du président Biden visant le forage en mer et le forage sur les terres fédérales.

Depuis des semaines, certains des conseillers économiques plus traditionnels de Trump, comme Scott Bessent, proposé comme secrétaire au Trésor, ont soutenu que des tarifs ne devraient pas être appliqués universellement – et que des exemptions pourraient être envisagées pour des secteurs particuliers, ou que les tarifs pourraient être imposés graduellement. Des conseillers davantage protectionnistes, comme le nouveau chef de cabinet adjoint aux politiques Stephen Miller, ont pressé Trump d’adopter une politique plus décisive en déclarant une urgence nationale, ce qui l’autoriserait à augmenter radicalement les tarifs. Des discussions se poursuivent sur les dispositions de loi américaines à utiliser en plus d’une éventuelle déclaration d’urgence.

Les directives alertent aussi le Canada et le Mexique en vue de l’examen programmé en 2026 de l’accord signé en 2020 pour remplacer l’ALENA. Depuis des mois, Trump a exprimé son intention de renégocier cet accord, cherchant des assurances de ses voisins continentaux qu’ils limiteront le rôle de la Chine dans leurs économies – surtout dans des secteurs importants comme l’automobile. Le sommaire des directives affirme que les agences fédérales « évalueront les répercussions de l’ACEUM pour les travailleurs et les entreprises des États-Unis, et formuleront des recommandations quant à la participation de l’Amérique à l’accord ».

Les secteurs canadiens les plus vulnérables à des tarifs
Les économistes de Desjardins ont récemment réalisé une analyse détaillée des secteurs les plus susceptibles de souffrir de tarifs américains. Ils concluent que les secteurs de l’énergie et de l’automobile seront probablement exemptés des tarifs, parce qu’il n’y a pas d’autres sources pour satisfaire à la demande américaine. Les secteurs les plus susceptibles d’être affectés par les tarifs sont ceux des métaux primaires (y compris l’aluminium), de la fabrication d’aliments et de boissons, des produits chimiques, de la machinerie et de l’aérospatiale. Les secteurs des transports et du commerce de gros subiraient d’importants effets indirects des tarifs éventuels, de même que ceux de l’agriculture, de la pêche et de la foresterie. Des industries moins exposées au commerce international s’en tireraient mieux, y compris de nombreux secteurs de services. Cependant, ils pourraient quand même connaître des effets découlant de tout ralentissement économique causé par les tarifs.

Plus de 70 % des biens et services du Canada sont vendus aux États-Unis. Desjardins prédit que Trump réalisera sa promesse, mais sans doute avec de multiples exceptions.

L’Administration de l’information sur l’énergie des États-Unis désigne le Canada comme son premier fournisseur de pétrole, suivi du Mexique, de l’Arabie saoudite, de l’Irak et de la Colombie. Le Canada représente presque 60 % des importations de pétrole. Imposer une taxe sur ces importations ferait sans doute augmenter les coûts d’énergie aux États-Unis, ce qui irait à l’encontre de la promesse de Trump de prix énergétiques plus bas.

Dans le secteur fortement intégré de l’automobile, la menace de tarifs pourrait créer d’importants problèmes. L’industrie automobile nord-américaine est tellement imbriquée que les tarifs nuiraient en fin de compte aux fabricants américains. La moitié des camionnettes pick-up General Motors vendues aux États-Unis viennent du Canada ou du Mexique.

Il se pourrait bien qu’une approche plus ciblée des tarifs soit adoptée. Ce serait comme dans le premier mandat présidentiel de Trump, quand les exportateurs canadiens ont vu l’imposition de tarifs temporaires sur l’aluminium, le fer et l’acier avant que l’ACEUM entre en vigueur.

Actuellement, les importateurs américains se préparent à des changements en accumulant des réserves de biens du Canada et d’autres pays. Cette tendance devrait se poursuivre au premier trimestre, tandis qu’importateurs américains et exportateurs canadiens attendent des nouvelles de Washington et d’Ottawa.

Incidence fortement négative
La mise en œuvre des tarifs nuirait aux secteurs des métaux primaires, des aliments et boissons, des produits chimiques, de la machinerie, de l’aérospatiale et des pièces.

Les fabricants dans ces secteurs et les producteurs du secteur des matières premières exigent une attention particulière. Environ la moitié de la valeur de la production intérieure du Canada dans les secteurs des mines, du pétrole et du gaz est exportée aux États-Unis. Dans le secteur manufacturier, c’est environ le tiers. Pour l’automobile, c’est plus de 50 %, et pour l’aérospatiale, plus de 40 %.

Plusieurs autres secteurs sont aussi à surveiller. En font partie ceux des produits de pâtes et papiers, de bois, de plastique et de caoutchouc, de la production agricole et de la production animale, des produits métalliques ouvrés, des mines et des carrières, des produits minéraux non métalliques, de la pêche, de la chasse et du piégeage, du transport et de l’entreposage, du commerce de gros, de la foresterie et de l’exploitation forestière ainsi que des produits du pétrole et du charbon.

De plus, il pourrait y avoir des répercussions touchant le transport et l’entreposage, le commerce de gros et les services professionnels.

Si certaines des multinationales dans ces secteurs ont le choix d’investir dans l’augmentation de la production au Canada ou dans leurs installations aux États-Unis, il devient plus facile de décider d’en faire moins au Canada, parce que si elles doivent ensuite importer à partir du Canada, elles auraient des coûts supplémentaires. Le risque d’investissements réduits au Canada est très réel.

Parmi les exportations canadiennes vers les États-Unis, 63 % sont des intrants intermédiaires, et 21 %, des produits finis. Les États-Unis comptent sur des intrants importés surtout dans trois industries : la fabrication automobile; la fabrication de produits pétroliers (faits de pétrole brut, surtout du Canada); et les métaux primaires, tributaires de minerai importé. Même des industries comme le transport aérien et la construction utilisent largement des intrants importés (carburant, métal et bois d’œuvre).

En considérant à la fois les importations directes et les intrants intermédiaires, nous voyons qu’une grande part de l’approvisionnement intérieur et de la production des États-Unis sont tributaires d’importations, en particulier dans les secteurs de l’automobile, des ordinateurs et des produits électroniques, des appareils électriques, de l’habillement, de la machinerie industrielle et des métaux primaires. Cependant, la moindre dépendance des États-Unis à l’égard des importations de certains produits fait que ceux-ci sont plus vulnérables à des tarifs. C’est le cas par exemple des produits de bois et de papier, des produits minéraux non métalliques (à certaines exceptions près, comme la potasse), du matériel de transport autre qu’automobile (y compris l’aérospatiale) et des produits agricoles et agroalimentaires.

Heureusement pour le Canada, il serait plus difficile pour les États-Unis de trouver d’autres sources pour l’aluminium, les pâtes et papiers, les céréales et les oléagineux et les produits de boulangerie, car presque la moitié de ces importations viennent du Canada. D’autres secteurs sont dans une situation intermédiaire, avec 30 à 35 % d’importations du Canada et du Mexique. Tel est le cas pour les produits de fer et d’acier, les métaux non ferreux (sauf l’aluminium), les produits de plastique et les résines synthétiques. Le secteur de l’aérospatiale est relativement vulnérable, puisqu’il y a des sources de remplacement en Europe et en Asie. La dynamique de chaque industrie changerait encore si les États-Unis imposent des tarifs aussi à d’autres pays fournisseurs.

Divers produits vitaux sont importés du Canada, comme le minerai d’uranium, la potasse, le cobalt et le graphite.

Selon toute attente, le minerai d’uranium serait exempté de tarifs. Presque toute la demande américaine est fournie par des importations, le Canada en fournissant 27 %. Tout l’uranium canadien provient de mines en Saskatchewan.

La potasse, essentielle pour les engrais agricoles, pourrait aussi être exemptée puisqu’elle n’est pas produite aux États-Unis, et il y a peu d’autres sources. Le Canada est le plus grand producteur de potasse, représentant 33 % du total mondial. Toute la potasse canadienne provient de la Saskatchewan.

Le cobalt et le graphite sont essentiels pour les batteries au lithium-ion et le matériel électronique. La Chine assure 77 % de la production mondiale de graphite, et la République démocratique du Congo, 74 % de la production mondiale de cobalt. Au Canada, le cobalt est extrait surtout en Ontario, et le graphite, au Québec. Le département de la Défense des États-Unis a investi dans des projets canadiens pour s’assurer une source de ces métaux, ce qui mènera sans doute à des exemptions de tarifs pour le Canada (Bloomberg, 2024).

La réaction du Canada à des tarifs américains
Le choix des biens que le Canada pourrait soumettre à des tarifs est stratégique, visant à créer un impact politique. Les responsables canadiens prévoient se concentrer sur des produits provenant d’États républicains ou d’États pivots, où les implications de tarifs – perte d’emplois et perte de revenus pour des entreprises locales – pourrait toucher directement des partisans de Trump. Ils espèrent que ces alliés de Trump, y compris des gouverneurs et des membres du Congrès, militeraient auprès du président en faveur d’une désescalade.

Le premier ministre Justin Trudeau et ses ministres se réunissent lundi et mardi afin de pouvoir réagir rapidement si des tarifs américains sont annoncés. La liste détaillée des biens visés est confidentielle, mais elle pourrait comprendre des biens de consommation, y compris des aliments et boissons, ainsi que des produits du quotidien comme des lave-vaisselle et des biens en porcelaine comme des baignoires et des toilettes.

Selon les biens Canadiens sur lesquels Trump décidera d’imposer des tarifs et selon le niveau des tarifs, le Canada pourrait dans un deuxième temps élargir ses propres tarifs pour viser des produits américains supplémentaires pour une valeur de 150 milliards de dollars canadiens. Le gouvernement canadien examine d’autres mesures qui limiteraient l’exportation de biens vers les États-Unis. Par exemple, il pourrait y avoir des contingents d’exportation ou des droits de douane que les importateurs américains devraient payer, en particulier pour des exportations canadiennes vitales pour les États-Unis – comme l’hydroélectricité du Québec qui alimente la Nouvelle-Angleterre.

Pour tout ce que les États-Unis produisent en abondance relative et n’ont guère besoin d’importer, il serait plus difficile de négocier des exemptions. Tel est le cas des produits en bois (fait à noter, le bois d’œuvre canadien est déjà frappé de droits compensateurs de 14,54 %), le matériel de transport autre que les automobiles, les produits de papier et de carton, les produits agroalimentaires et les produits dérivés du pétrole. Dans ces catégories, moins de 15 % des approvisionnements américains proviennent directement de l’importation.

Par contre, il semble moins probable qu’un tarif soit imposé pour les véhicules et les pièces automobiles, puisque 35 % du volume sur le marché américain est constitué de biens directement importés, dont 14 % du Canada et 38 % du Mexique. Il en va de même pour la machinerie industrielle et le pétrole brut, avec respectivement 34 % et 31 % d’importations.

Les tarifs douaniers sont des taxes sur les biens, qui sont habituellement refilées aux consommateurs. Les biens importés sont ainsi plus chers, ce qui mène souvent les consommateurs à cesser de les acheter et nuit en fin de compte aux entreprises qui les exportent. Les restrictions au commerce, comme les contingents d’exportation, visent à limiter l’offre de biens exportés. Elles ont tendance à être particulièrement efficaces quand le pays importateur manque de sources de remplacement accessibles ou suffisantes pour les biens visés.

Peu importe comment le Canada instaurera des contre-tarifs ou des restrictions à l’exportation, le but principal sera d’exercer une pression pour que l’administration Trump renonce à son engagement de lancer une guerre commerciale dommageable avec son voisin.

Le Canada et les États-Unis ont une forte relation commerciale, avec presque 1000 milliards de dollars de biens échangés chaque année. Le Canada et le Mexique s’échangent fréquemment le titre de plus grand partenaire commercial des États-Unis, largement selon l’évolution des prix pétroliers.

Certaines industries transfrontalières sont profondément interreliées, de sorte que les tarifs douaniers sont un épineux obstacle réglementaire pour de nombreuses entreprises. Par exemple, un véhicule en cours de production peut franchir la frontière canado-américaine jusqu’à huit fois avant d’être achevé. L’imposition de tarifs perturberait les opérations de montage automobile aux États-Unis et en Ontario, le centre du secteur automobile canadien.

Le Canada exporte des ressources critiques aux États-Unis, destination de 80 % de son pétrole et de 60 % de son gaz naturel. Plus de la moitié du pétrole importé par les États-Unis vient du Canada. Si le conflit commercial s’amplifie sensiblement, le gouvernement canadien est prêt à prendre des mesures supplémentaires.

Dans l’éventuel troisième niveau d’escalade d’une guerre commerciale, que le Canada cherche à éviter, des restrictions pourraient être imposées à l’égard de produits sensibles, à hauteur de centaines de milliards de dollars. Il s’agirait de produits – tels que pétrole, gaz, potasse, uranium et minéraux critiques – dont les exportations sont vitales pour les États-Unis.

L’Alberta, la grande exportatrice de pétrole du Canada, s’est opposée à toute mesure qui nuirait à son industrie. La division entre les dirigeants de la province et le reste du Canada pourrait s’aggraver si le Canada utilise le pétrole pour faire pression sur les États-Unis.

Un haut responsable a révélé que le gouvernement canadien se prépare à l’éventualité d’une guerre commerciale prolongée avec les États-Unis en prévoyant un soutien aux industries canadiennes. Pour les entreprises canadiennes gravement affectées par des tarifs douaniers, le gouvernement envisage une aide financière qui serait probablement fournie au cas par cas. Il n’est peut-être pas réaliste de prévoir des grands programmes de renflouement ou de financement de secteurs entiers de l’industrie, mais le même haut responsable a insisté qu’il ne serait pas acceptable qu’une guerre tarifaire avec les États-Unis mène à la perte de milliers d’emplois et d’entreprises sans que le gouvernement intervienne pour amortir le coup.

Répercussions économiques de tarifs et autres restrictions au commerce pour le Canada
Le Canada et le Mexique sont beaucoup plus tributaires du commerce international que ne le sont les États-Unis. Le Mexique, en particulier, produit de nombreux bien manufacturés destinés aux États-Unis.

Cependant, il y a des motifs de croire que Trump ne mettra pas ses menaces à exécution. Dans sa campagne électorale de 2016, Trump avait maintes fois répété son intention d’imposer des tarifs douaniers de 30 % au Mexique. Une fois au pouvoir cependant, au lieu de le faire, il a exigé – et obtenu – une renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Résultat, le nouvel Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) a été adopté, modernisant l’entente en resserrant les règles d’origine et en prolongeant les délais d’élimination de tarifs douaniers, s’éloignant d’un libre-échange et se valant le sobriquet moqueur d’ALENA 0.7.

Par la suite, en 2019, Trump a menacé le Mexique d’un tarif douanier de 5 % qui augmenterait graduellement jusqu’à 25 % si le Mexique ne mettait pas fin à l’immigration illégale à la frontière américaine. Il n’en a rien fait.

Une révision de l’ACEUM est prévue en 2026, mais si elle était devancée en 2025, les tarifs pourraient être évités si des concessions étaient accordées pour apaiser les Américains. Si Trump imposait les tarifs annoncés, il torpillerait (pour des raisons non économiques) le contrat que sa première administration a signé. Le 27 novembre, une conversation téléphonique avec la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, que Trump a qualifiée de « conversation très productive » a semblé faire baisser la température. D’un autre côté, les élucubrations publiques de Trump quant au recours à la coercition économique pour faire du Canada « le 51e État » ont contribué à la démission du premier ministre canadien Justin Trudeau. Le tollé soulevé dans le milieu politique canadien peut avoir compliqué toute résolution par le truchement de l’ACEUM.

Des tarifs douaniers font monter les prix et baisser l’activité économique. Les entreprises qui sont fortement touchées réagissent souvent en éliminant des emplois, ce qui ralentit encore la croissance économique. Les effets négatifs peuvent entraîner des difficultés financières pour des entreprises locales et dissuader l’investissement d’entreprises dans la machinerie, les installations et l’équipement. Bien que ce soit peu probable, des prix plus élevés pourraient inciter la banque centrale à inverser temporairement ses politiques d’assouplissement monétaire. La Banque du Canada sait que les effets sur les prix sont temporaires, mais le ralentissement économique pose un problème plus grave et plus durable.

En somme 
Le fait que les tarifs douaniers annoncés soient reportés donne à croire que des conseillers de Trump comprennent que l’imposition de tarifs sur le Canada et le Mexique pourrait avoir des effets négatifs quant à la disposition du Canada d’accepter de renforcer sa frontière avec les États-Unis. Le Mexique fait face à de plus grandes difficultés que le Canada, parce que sa frontière est plus poreuse. Il est encourageant que le nouveau président américain ait commencé à reculer sur l’engagement qu’il avait maintes fois répété avant son assermentation. Il reste à voir si les tarifs seront complètement abandonnés ou simplement reportés, mais entre-temps, la situation nous donne du temps pour renforcer encore notre frontière et revoir nos engagements financiers envers l’OTAN – deux enjeux qui sont des priorités pour Trump.

Si des tarifs finissent par être imposés, ce dont je doute, nous verrons un ralentissement de l’activité économique, une hausse du chômage et une incertitude qui nuira probablement à la vigueur du marché immobilier que nous prévoyons ce printemps. L’approche plus mesurée de la nouvelle administration à l’égard du commerce international est assurément une bonne nouvelle. Il est probable que l’accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique sera de nouveau renégocié.

 

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