12 Oct

Bonnes nouvelles pour l’emploi au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Les prix des maisons montent encore alors que les ventes baissent en raison d’une offre insuffisante

Statistique Canada a publié l’édition de septembre de l’Enquête sur la population active, apportant de toutes bonnes nouvelles pour l’emploi. L’emploi a augmenté de 157 000 (+0,8 %) en septembre, en hausse pour un quatrième mois consécutif. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point de pourcentage, à 6,9 %.

Les hausses de l’emploi observées en septembre sont concentrées dans le travail à temps plein et chez les personnes du principal groupe d’âge actif des 25 à 54 ans. Les augmentations se retrouvent dans de multiples secteurs et provinces.

Elles sont réparties entre le secteur public (+78 000; +1,9 %) et le secteur privé (+98 000; +0,8 %).
L’emploi a augmenté dans six provinces en septembre, à savoir l’Ontario, le Québec, l’Alberta, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick et la Saskatchewan.

Dans le secteur des services (+142 000), les hausses les plus marquées ont été enregistrées dans les administrations publiques (+37 000), dans l’information, la culture et les loisirs (+33 000), et dans les services professionnels, scientifiques et techniques (+30 000).

L’emploi dans les services d’hébergement et de restauration a reculé pour la première fois en cinq mois (-27 000).

L’emploi ait augmenté dans la fabrication (+22 000) et dans les ressources naturelles (+6 600), mais il a globalement peu varié dans le secteur des biens.

Les hausses de septembre ont ramené l’emploi à son niveau de février 2020, juste avant le début de la pandémie. Toutefois, le taux d’emploi – c’est-à-dire la proportion de personnes âgées de 15 ans et plus occupant un emploi – était à 60,9 % en septembre, ce qui est 0,9 point de pourcentage de moins qu’en février 2020, en raison de la croissance démographique de 1,4 % enregistrée au cours des 19 derniers mois.

Le nombre de personnes en emploi ayant travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles a peu varié en septembre, restant en hausse de 218 000 (+26,8 %) par rapport à février 2020. Le total des heures travaillées a augmenté de 1,1 % en septembre, mais il était en baisse de 1,5 % par rapport à son niveau prépandémique.

Chez les personnes âgées de 15 à 69 ans qui ont travaillé au moins la moitié de leurs heures habituelles, la proportion de personnes ayant travaillé à partir de leur domicile a peu varié en septembre, s’établissant à 23,8 %. Les plus faibles proportions de personnes ayant travaillé à domicile ont été observées en Saskatchewan (12,3 %) et à Terre-Neuve-et-Labrador (12,8 %), et la plus élevée, en Ontario (28,7 %). Dans l’ensemble, à l’échelle nationale, la proportion de travailleurs qui ont travaillé à domicile était plus élevée dans les régions urbaines (25,2 %) que dans les régions rurales (15,9 %).

En septembre 2021, 4,1 millions de Canadiens qui ont travaillé au moins la moitié de leurs heures habituelles ont travaillé à partir de leur domicile, un nombre semblable à celui de septembre 2020.

Le taux de chômage a reculé pour un quatrième mois consécutif en septembre, en baisse de 0,2 point de pourcentage pour s’établir à 6,9 %, le taux le plus faible depuis le début de la pandémie. Le taux de chômage a atteint un sommet de 13,7 % en mai 2020 et il ne cesse de diminuer depuis, hormis des hausses à court terme observées à la fin de l’automne 2020 et au printemps 2021, qui ont coïncidé avec le resserrement des restrictions de santé publique. Au cours des mois précédant la pandémie, le taux de chômage se maintenait à des niveaux historiquement faibles; il était à 5,7 % en février 2020.

Le taux de chômage ajusté – comprenant les personnes qui voulaient un emploi, mais n’en ont pas cherché – était de 8,9 % en septembre, en baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport à un mois plus tôt.
Le chômage de longue durée – le nombre de personnes ayant été continuellement au chômage depuis 27 semaines ou plus – a peu varié en septembre. On comptait 389 000 chômeurs de longue durée, ce qui représente plus du double du nombre observé en février 2020.

La capacité des chômeurs de longue durée à faire la transition vers l’emploi peut être influencée par divers facteurs, y compris leur niveau de scolarité et les conditions actuelles du marché du travail. Par exemple, les personnes n’ayant pas fait d’études postsecondaires sont confrontées à un marché du travail où l’emploi dans les professions ne nécessitant pas d’études postsecondaires était en baisse de 287 000 en septembre 2021 par rapport à septembre 2019 (données non désaisonnalisées).

En somme 

La Banque du Canada a maintes fois indiqué qu’elle ne commencerait pas à resserrer la politique monétaire avant que l’économie soit revenue à la pleine utilisation de ses capacités, ce qu’elle ne prévoit pas avant au moins le deuxième semestre de l’année prochaine. L’emploi devra surpasser les niveaux d’avant la pandémie avant qu’on puisse déclarer que la reprise est complète, car la population a augmenté depuis le début de la crise, il y a 19 mois.

L’emploi reste sensiblement moindre dans les secteurs les plus durement touchés. Le graphique ci-dessous indique le changement dans l’emploi selon le secteur, en pourcentage, par rapport à février 2020.

Les secteurs où le travail à distance est répandu – comme ceux des services professionnels, scientifiques et techniques, de l’administration publique, de la finance, des assurances et de l’immobilier – ont connu un gain net de l’emploi. Cependant, dans les secteurs de services non essentiels à forte proximité physique, la remontée de l’emploi a été beaucoup plus limitée. C’est le cas en particulier dans l’agriculture, l’hébergement et la restauration ainsi que les loisirs. Ironiquement, ces secteurs connaissent de forts taux d’emplois vacants, de nombreux anciens employés étant réticents à revenir. Une amélioration des salaires et avantages sera utile dans ces secteurs.

Cette semaine, le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem a réitéré que des pressions inflationnistes resteront sans doute très présentes au moins jusqu’à la fin de cette année. Le plus souvent, elles découlent de perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale ainsi que de divers événements météorologiques extrêmes. Il reste à voir combien elles dureront, mais un resserrement de la politique monétaire aurait peu d’effet sur ce genre d’inflation.

Malgré tout, les marchés obligataires sont en mode liquidation partout dans le monde, en réponse aux craintes de l’inflation et aux frasques annuelles autour du plafond de la dette aux États-Unis. L’ultime graphique ci-dessous indique l’accentuation de la courbe de rendement au Canada depuis un an. Le rendement des obligations à 5 ans a augmenté fortement dans cette période, passant de 0,378 % à 1,205 %. Il n’est pas étonnant que les taux soient en hausse pour un prêt hypothécaire à taux fixe sur 5 ans.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
13 Sep

Excellente nouvelle pour l’emploi au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Le rapport d’août sur l’emploi indique que la reprise continue

Statistique Canada vient d’apporter des nouvelles rassurantes pour l’économie après le rapport décevant de la semaine passée sur le PIB au deuxième trimestre. Le marché canadien du travail a poursuivi sa remontée en août, surtout dans les secteurs durement touchés des services de restauration et d’hébergement. Les données de l’Enquête sur la population active (EPA) d’août rendent compte des conditions du marché du travail pendant la semaine allant du 15 au 21 août. Dans cette période, la plupart des régions du Canada avaient fortement allégé les restrictions liées à la COVID. Cependant, il y avait des restrictions à la capacité d’accueil dans des lieux intérieurs tels que restaurants, gymnases, magasins et salles de spectacles. Aussi, pour la première fois depuis mars 2020, les restrictions à la frontière ont été supprimées pour les déplacements non essentiels dès lors que les voyageurs sont pleinement vaccinés.

Cependant, la réouverture de l’économie canadienne a été boiteuse, en raison d’une offre limitée et de la difficulté à doter les postes vacants dans des secteurs exigeant une grande proximité physique, surtout face à la menace croissante d’une quatrième vague avec le variant Delta. Il reste que la plus récente EPA indique une progression de 90 200 emplois le mois dernier. C’était le troisième mois consécutif en hausse, ce qui a encore resserré l’écart causé par la pandémie. L’emploi se situe maintenant à 156 000 (-0,8 %) de son niveau de février, le plus près qu’il en ait été depuis le début de la pandémie de COVID-19. En outre, la plupart des nouveaux emplois nets sont des emplois à temps plein. Les augmentations sont principalement survenues dans les secteurs de services, particulièrement dans les services d’hébergement et de restauration.

Le taux de sans-emploi a baissé, de 7,5 % en juillet à 7,1 % en août. Le taux de chômage a atteint un sommet de 13,7 % en mai 2020, et il diminue depuis, sauf certaines augmentations à court terme observées à l’automne 2020 et au printemps 2021. Au cours des mois précédant la pandémie, le taux de chômage se trouvait à des niveaux historiquement faibles; il était à 5,7 % en février 2020.

Le taux de chômage ajusté – qui comprend les travailleurs découragés, qui voulaient un emploi, mais n’en ont pas cherché un – s’est établi à 9,1 % en août, en baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport à un mois plus tôt.

L’emploi a augmenté en Ontario, en Alberta, en Saskatchewan et en Nouvelle-Écosse en août. Les autres provinces ont enregistré peu ou pas de variation à ce chapitre. Pour un troisième mois consécutif, la Colombie-Britannique a été la seule province où l’emploi a dépassé son niveau prépandémique. Par rapport à février 2020, l’écart de l’emploi a été le plus prononcé à l’Île-du-Prince-Édouard (-3,4 %) et au Nouveau-Brunswick (-2,7 %). Le tableau ci-dessous indique le taux de chômage par province.

En somme

Cette semaine, la Banque du Canada a de nouveau indiqué qu’elle ne commencerait pas à resserrer la politique monétaire avant que l’économie soit revenue à la pleine utilisation de ses capacités, ce qu’elle ne prévoit pas avant au moins le deuxième semestre de l’année prochaine. L’emploi devra surpasser les niveaux d’avant la pandémie avant qu’on puisse déclarer que la reprise est complète, car la population a augmenté depuis le début de la crise, il y a 18 mois.

Même si le mois d’août a de nouveau été bon pour le marché du travail, il reste une grande disparité entre les secteurs quant au degré auquel ils se sont rétablis des effets de la pandémie. Le tableau ci-dessous indique le changement dans l’emploi selon le secteur, en pourcentage, par rapport à février 2020.

Les secteurs où le travail à distance est répandu – comme ceux des services professionnels, scientifiques et techniques, de l’administration publique, de la finance, des assurances et de l’immobilier – ont connu un gain net de l’emploi. Cependant, dans les secteurs de services non essentiels à forte proximité physique, la remontée de l’emploi a été beaucoup plus limitée. C’est le cas en particulier dans l’agriculture, l’hébergement et la restauration ainsi que les loisirs.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
10 Sep

La Banque du Canada ne bronche pas!!

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada réagit à la faiblesse de l’économie au T2 – en maintenant le cap

Alors que nous attendons les prévisions économiques trimestrielles dans le Rapport sur la politique monétaire du mois prochain, la Banque du Canada a reconnu que le rapport sur le PIB au deuxième trimestre, publié la semaine passée, l’a prise de court. Dans son énoncé de politique d’aujourd’hui, le Conseil de direction de la Banque a fait ce constat : « Au Canada, le PIB s’est contracté d’environ 1 % au deuxième trimestre. Ce résultat est inférieur à ce que la Banque avait anticipé dans le Rapport sur la politique monétaire de juillet et reflète surtout la contraction des exportations due en partie aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, particulièrement dans le secteur automobile. L’activité sur le marché du logement a reculé par rapport aux niveaux élevés observés récemment, ce qui concorde essentiellement avec nos prévisions. La consommation, les investissements des entreprises et les dépenses publiques ont contribué à la croissance, comme en témoigne la hausse de la demande intérieure, qui dépasse 3 %. L’emploi a remonté en juin et juillet, l’assouplissement des mesures sanitaires ayant entraîné des embauches dans les secteurs où la distanciation est difficile. Cela réduit les inégalités sur le marché du travail, mais une marge de capacités excédentaires considérable demeure, et certains groupes – particulièrement les travailleurs faiblement rémunérés – sont encore touchés de manière disproportionnée. La Banque continue de s’attendre à ce que l’économie prenne de la vigueur dans la seconde moitié de 2021. Toutefois, la quatrième vague de cas de COVID-19 et les goulots d’étranglement persistants pourraient peser sur la reprise. » (Voir le graphique ci-dessous, ou cliquer ici).
La Banque affirme que la hausse de l’inflation mesurée par l’IPC est attribuable à des facteurs temporaires – peut-être
Les conditions financières restent très accommodantes, partout dans le monde. Et la Banque continue d’affirmer que la hausse de l’inflation au-delà de 3 % est prévue, étant « alimentée par les effets de glissement annuel, les prix de l’essence et les goulots d’étranglement liés à la pandémie du côté de l’offre. Ces facteurs qui font grimper l’inflation devraient être passagers, mais leur persistance ainsi que leur ampleur sont incertaines et seront suivies de près. Les hausses salariales ont été modérées jusqu’à présent, et les attentes d’inflation à moyen terme restent bien ancrées. Les mesures de l’inflation fondamentale ont augmenté, mais moins que l’IPC. »

Le Conseil de direction réitère qu’une marge de capacités excédentaires considérable subsiste dans l’économie canadienne et que la reprise doit continuer d’être appuyée par des mesures de politique monétaire exceptionnelles. Quant aux indications prospectives, la Banque tient bon : « Nous restons engagés à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. Selon la projection de juillet de la Banque, cela se produirait au cours de la seconde moitié de 2022. » Cette déclaration paraît être transitoire, permettant à la Banque de reconsidérer les perspectives le mois prochain, en retardant peut-être les indications si l’économie continue d’évoluer à un rythme inférieur à ses projections de juillet.

De même, la Banque maintient son programme d’assouplissement quantitatif au niveau actuel de 2 milliards de dollars par semaine d’obligations du gouvernement du Canada, gardant les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement. « Les décisions au sujet de tout ajustement futur du rythme des achats nets d’obligations seront guidées par l’évaluation en continu que fait le Conseil de direction de la robustesse et de la durabilité de la reprise. Nous continuerons de procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation. »

En somme
Le temps nous dira si la Banque du Canada voit juste en croyant que les pressions inflationnistes sont temporaires. Les marchés financiers resteront sensibles aux nouvelles données, mais les marchés obligataires semblent accepter son point de vue pour le moment. Le rendement des obligations du Canada à 5 ans a baissé légèrement depuis sa récente pointe à 1,0 %, le 28 juin, jusqu’à 0,80 %. En revanche, le dollar canadien s’est affaibli sensiblement depuis la fin juin, quand il dépassait 0,825 $US, étant à 0,787 $US ce matin. De toute évidence, la Banque du Canada tient à garder les taux d’intérêt canadiens bas dans l’avenir prévisible.

La date de la prochaine décision de la Banque du Canada est le 27 octobre. Les données sur l’emploi au Canada arriveront ce vendredi.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
2 Sep

Contraction inattendue de l’économie canadienne au deuxième trimestre

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Publié par: Robert Perrier

Le marché du logement amortit l’économie au deuxième trimestre

Selon le plus récent communiqué de Statistique Canada, l’économie a connu au deuxième trimestre un recul inattendu de 1,1 %, alors qu’elle avait progressé de 5,5 % (révisé) au premier trimestre de l’année. Le dollar a baissé, à 0,7921 $, la propagation du variant Delta suscitant des questions quant à la résilience de l’économie. Selon un sondage Bloomberg, les économistes prévoyaient une expansion de 2,5 %. La déception est d’autant plus grande que la croissance économique a encore reculé de 0,4 % en juillet, d’après une estimation préliminaire.

La faiblesse des données sur le PIB réduit la probabilité que la Banque du Canada décide d’atténuer ses achats d’obligations lors de sa réunion du 8 septembre. Elle met aussi en lumière le degré auquel l’économie reste en deçà de son plein potentiel – ce qui est un problème de taille. La Banque a prévu que cet écart de productivité se résorbera d’ici le milieu de 2022. Cela reste incertain, mais nous continuons de croire que la croissance reprendra au troisième trimestre.

Les augmentations de l’investissement des entreprises en stocks, des dépenses de consommation finale des administrations publiques, de l’investissement des entreprises en machines et matériel et de l’investissement en construction de logements neufs et en rénovations n’ont pas été suffisantes pour faire contrepoids aux diminutions observées au chapitre des exportations (-4,0 %) et des coûts de transfert de propriété (-17,7 %), qui incluent tous les coûts associés au transfert d’un actif résidentiel d’un propriétaire à un autre.

L’investissement en logement refaçonne l’économie

Depuis le troisième trimestre de 2020, l’investissement en logement est devenu le principal facteur qui contribue à l’activité économique et au stock de capital, le stock de capital résidentiel ayant dépassé le stock de capital non résidentiel. De plus, l’investissement moyen en logement pour les quatre trimestres précédents était supérieur de 17 % à la moyenne des cinq dernières années.

Investissement immobilier

La construction de logements neufs et les rénovations – soit les composantes du stock de capital résidentiel – ont enregistré une croissance soutenue depuis le troisième trimestre de 2020. Le travail à domicile, les économies entraînées par une réduction des déplacements et de la participation à d’autres activités, la faiblesse des taux hypothécaires et la croissance des marges de crédit hypothécaires ont continué de faire croître les dépenses en logements neufs (+3,2 %) et en rénovations domiciliaires (+2,4 %).

Les ménages, qui avaient contracté 62,3 milliards de dollars de dette hypothécaire résidentielle au cours de la deuxième moitié de 2020, ont ajouté 84,2 milliards de dollars de dette hypothécaire résidentielle au cours de la première moitié de 2021.

Les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement continuent d’avoir des répercussions sur les véhicules automobiles

Les pénuries de micropuces et d’autres intrants ont réduit les ventes de véhicules automobiles et la consommation intérieure. Les ménages ont acheté moins de voitures automobiles neuves (-7,2 %) et de camions, fourgonnettes et véhicules utilitaires sport neufs (-1,6 %), alors que l’investissement des entreprises en camions lourds et de poids moyen, autobus et autres véhicules automobiles a accusé un recul de 34,2 %. La fermeture prolongée des usines en raison des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement internationale a limité les importations de pièces et a entraîné des diminutions importantes des exportations. La faible production de véhicules automobiles et de pièces a donné lieu à une baisse de 18,9 % des exportations de voitures automobiles et de camions légers et à un recul de 8,7 % des exportations de pneus, de moteurs et de pièces de véhicules automobiles. Une baisse importante des stocks a été observée de nouveau au deuxième trimestre, en réponse aux besoins en matière d’approvisionnement.

Le taux d’épargne des ménages se situe toujours dans les deux chiffres

La croissance du revenu disponible (+2,2 %) a été supérieure à la légère augmentation des dépenses des ménages (+0,7 %, en valeur nominale), ce qui s’est traduit par une croissance de l’épargne nette des ménages par rapport au trimestre précédent. L’augmentation du revenu des ménages est principalement attribuable aux hausses de la rémunération des salariés et des transferts gouvernementaux, lesquelles ont été en partie contrebalancées par une augmentation de 2,8 % de l’impôt sur le revenu des particuliers.

Le taux d’épargne a donc atteint 14,2 % – le cinquième trimestre consécutif pour lequel il se situe à deux chiffres –, les diverses restrictions et l’incertitude découlant de la pandémie ayant continué de limiter la consommation des ménages. Le taux d’épargne des ménages est agrégé sur l’ensemble des classes de revenus; en général, les taux d’épargne sont plus élevés dans les quintiles de revenus supérieurs.

En somme

Les données d’aujourd’hui sont déjà, à certains égards, de l’« histoire ancienne ». Il reste largement prévu que l’économie rebondira au troisième trimestre. Vu la montée de l’épargne des ménages et le revenu personnel disponible qui continue d’augmenter, la demande refoulée stimulera sans doute la consommation pour le reste de cette année. Il reste à voir ce que sera le rapport sur l’emploi en août, qui sera publié le vendredi 10 septembre. La Banque du Canada continuera sans doute d’agir prudemment. Une nouvelle atténuation du programme d’achat d’obligations sera examinée de près, et les indications prospectives continueront de ne prévoir aucune augmentation de taux avant le deuxième trimestre de l’an prochain.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
17 Août

Quatrième mois consécutif de ralentissement des ventes de maisons au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Le ralentissement s’est poursuivi en juillet sur le marché canadien du logement

Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), la revente de maisons au Canada a baissé de 3,5 % de juin à juillet 2021. C’est la quatrième baisse mensuelle consécutive. Dans la même période, le nombre de nouvelles propriétés inscrites a baissé de 8,8 %, alors que l’Indice des prix des propriétés MLS® a augmenté de 0,6 %, portant sa hausse à 22,2 % depuis un an.

Même si les ventes ont chuté en tout de 28 % depuis le sommet de mars, les marchés canadiens de l’habitation restent très actifs (voir le graphique ci-dessous). En juillet, la baisse des ventes a été moins généralisée qu’au cours des derniers mois, bien qu’elle ait encore touché environ deux tiers des marchés locaux. Edmonton et Calgary ont le plus faibli, mais ces villes n’avaient pas connu de baisse des ventes jusqu’à récemment. À Montréal par contre, où les ventes avaient commencé à ralentir au début de l’année, l’activité a légèrement augmenté en juillet.

Le nombre de transactions réelles (non désaisonnalisées) en juillet 2021 a baissé de 15,2 % par rapport à un an plus tôt, quand un record avait été établi pour un mois de juillet. Le mois de juillet 2021 est néanmoins au deuxième rang au chapitre des ventes enregistrées durant un mois de juillet.

« Si le ralentissement des ventes continue de faire les manchettes ces jours-ci, c’est toutefois la faiblesse record de l’offre qui devrait retenir notre attention », a déclaré Cliff Stevenson, président de l’ACI. La plupart des marchés sont favorables au vendeur.

Nouvelles inscriptions

De juin à juillet, le nombre de propriétés nouvellement inscrites a diminué de 8,8 %, le déclin étant particulièrement marqué dans les plus grandes villes du pays – le Grand Toronto, Montréal, Vancouver et Calgary. En tout, ce sont près de 75 % des marchés d’un océan à l’autre qui ont connu une baisse des nouvelles inscriptions.

Malgré le ralentissement des ventes, cette baisse est suffisante pour que l’on remarque un resserrement du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions pour le mois (74 % en juillet comparativement à 69,9 % en juin). La moyenne à long terme du ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 54,7 %.

Si l’on compare le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions aux moyennes à long terme, le resserrement des conditions de juillet a redonné l’avantage aux propriétaires-vendeurs dans une petite majorité des marchés locaux, alors que tout était plutôt équilibré en juin.

Autre signe que nous assistons à une stabilisation des conditions de marché : on comptait 2,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de juillet 2021, soit le même chiffre qu’en juin. C’est extrêmement faible, ce qui indique que les conditions sont favorables pour les propriétaires-vendeurs, à l’échelle nationale et dans la plupart des marchés locaux. La moyenne à long terme de cette mesure est près du double de la marque actuelle.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 0,6 % d’un mois à l’autre en juillet 2021, ce qui s’inscrit dans la tendance au ralentissement qu’on observe depuis mars. Cette tendance semble toutefois épargner en grande partie la côte Est, où les propriétés sont demeurées plus abordables.

Autre point à noter (et à surveiller) : les prix semblent recommencer à grimper depuis un mois pour certains types de propriétés dans certains marchés de l’Ontario, ce qui pourrait correspondre au resserrement des conditions sur ces marché.

L’IPP MLS® global et composé non désaisonnalisé a affiché en juillet une hausse de 22,2 % d’une année à l’autre. Bien qu’il s’agisse d’un gain important, cette augmentation est, comme prévu, inférieure au record de 24,4 % enregistré en juin. La raison de cette baisse est que nous sommes maintenant à plus d’un an du moment où les prix ont vraiment décollé, de sorte que les niveaux de l’année dernière rattrapent maintenant ceux de cette année, même si les prix continuent à augmenter d’un mois à l’autre.

En Colombie-Britannique, la croissance des prix d’une année à l’autre est d’environ 20 %; elle est plus faible à Vancouver et plus élevée dans d’autres régions de la province. L’augmentation d’une année à l’autre se chiffre autour de 10 % en Alberta et en Saskatchewan, et plus près de 15 % au Manitoba. En Ontario, la progression d’une année à l’autre est d’environ 30 %. Cependant, comme en Colombie-Britannique, la hausse est nettement plus faible dans la région du Grand Toronto et bien plus élevée dans la plupart des autres régions de la province. C’est le contraire au Québec, où Montréal affiche une augmentation de l’ordre de 25 %, et Québec, de l’ordre de 15 %. La hausse des prix est d’un peu plus de 30 % au Nouveau-Brunswick et d’environ 10 % à Terre-Neuve-et-Labrador.

En somme

Les ventes continueront de se calmer graduellement dans l’année à venir, mais il faudra une hausse des taux d’intérêt pour faire véritablement baisser le marché. Les marchés immobiliers locaux connaissent une baisse de l’activité, les acheteurs potentiels se trouvant face à un manque de maisons à vendre. Les taux de vaccination en hausse ont commencé à permettre un retour à la vie normale au Canada, mais la pénurie de maisons y atteint un niveau parmi les plus élevés des pays développés, et aucune augmentation notable de l’offre ne semble prévisible à court terme.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
9 Août

L’emploi a continué d’augmenter en juillet, le taux de chômage baissant à 7,5 %

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Publié par: Robert Perrier

La relance de l’emploi a continué en juillet

Le marché canadien de l’emploi a poursuivi sa relance en juillet alors que les restrictions sanitaires étaient assouplies, mais les gains restent inférieurs aux attentes. Les données indiquent que la reprise économique est intacte et que les entreprises parviennent à trouver des travailleurs à mesure que les restrictions liées à la pandémie sont levées. Cependant, l’augmentation plus faible que prévu laisse un doute sur le rythme des embauches. Les gains du mois passé se situent surtout dans l’emploi à temps plein dans le secteur privé, en particulier pour les jeunes et les femmes.

Selon l’Enquête sur la population active (EPA), l’emploi a progressé de 94 000 (+0,5 %) en juillet, après avoir augmenté de 231 000 (+1,2 %) en juin. Les deux mois ont compensé les 275 000 pertes d’emploi enregistrées pendant les confinements en avril et mai. Des 3 millions d’emplois perdus au début de la crise, 2,74 millions ont maintenant été récupérés. Le taux d’emploi s’est établi à 60,3 % en juillet, soit encore 1,5 point de pourcentage de moins qu’avant la pandémie.

Le taux de chômage a reculé de 0,3 point de pourcentage pour s’établir à 7,5 %, le même niveau que le creux d’après février 2020, vu plus tôt cette année.

La croissance de l’emploi observée en juillet est presque entièrement survenue en Ontario. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans et les femmes du principal groupe d’âge actif de 25 à 54 ans ont été à l’origine de la majeure partie des hausses enregistrées au cours du mois. Les femmes ont été plus durement touchées par la pandémie en raison de la fermeture des services de garde et des écoles, donc la remontée de l’emploi leur profitera probablement davantage.

Le nombre de personnes en emploi travaillant moins de la moitié de leurs heures habituelles a diminué de 116 000 (‑10,1 %) en juillet. Le total des heures travaillées a augmenté de 1,3 %, et il restait en baisse de 2,7 % par rapport à son niveau prépandémique.

Le travail autonome a peu varié en juillet; il était en baisse de 7,1 % (‑205 000) par rapport à février 2020. Le nombre de travailleurs autonomes n’a pratiquement pas augmenté depuis le début de la pandémie.

Le nombre d’employés dans le secteur public a diminué de 31 000 (‑0,7 %) en juillet, ce qui représente la première baisse depuis avril 2020. Près de la moitié de la diminution mensuelle est survenue au Québec (‑15 000; ‑1,5 %), et elle était en partie attribuable à une baisse plus marquée que d’habitude du nombre de travailleurs dans les services d’enseignement durant l’été. Malgré ce recul, l’emploi dans le secteur public à l’échelle nationale était en hausse de 150 000 (+3,8 %) par rapport à février 2020.

Parmi les provinces, l’Ontario représentait la majorité des gains de juillet : l’emploi y a augmenté de 72 000. Le Manitoba (+7000), la Nouvelle-Écosse (+4000) et l’Île-du-Prince-Édouard (+1000) ont aussi vu l’emploi augmenté au cours du mois. Le Nouveau-Brunswick (‑3000), la Saskatchewan (+5000) et la Colombie-Britannique (‑3000) ont perdu des emplois en juillet.

Il reste que le total des heures travaillées a bien augmenté (+1,3 %), mais il était encore 2,7 % sous le niveau d’avant la pandémie.

Le rapport sur l’emploi au Canada a coïncidé avec la publication, vendredi, de données étonnamment positives aux États-Unis, où 943 000 emplois se sont ajoutés le mois dernier.

En somme

Selon la Banque du Canada, l’emploi devra surpasser les niveaux d’avant la pandémie avant qu’on puisse déclarer que la reprise est complète, car la population a augmenté depuis le début de la crise.

Juillet a de nouveau été un mois de bons résultats pour le marché canadien de l’emploi. L’assouplissement des restrictions sanitaires partout au pays a stimulé l’embauche. Cela dit, les limites de capacité et les restrictions aux voyages ont empêché les activités à contact rapproché de retrouver leur rythme normal, ce qui a limité l’augmentation de l’emploi en juillet.

De fait, l’emploi dans les services à contact rapproché reste nettement sous les niveaux prépandémiques. Même avec les gains de juillet, l’emploi dans les services d’hébergement et de restauration était presque 20 % sous son niveau de février 2020. Il faut noter que les données de juillet ont été recueillies la semaine du 11 juillet, or les restrictions ont été assouplies dans certaines provinces à la fin de cette semaine. Il se pourrait donc que la reprise continue de se renforcer en août.

Cependant, des difficultés se dessinent. Le variant Delta suscite des inquiétudes croissantes, au point où certains pays réimposent des restrictions. Le Canada n’y a pas encore été contraint parce que le nombre d’hospitalisations reste faible, mais les cas sont en hausse. Les progrès impressionnants de la vaccination devraient limiter les hospitalisations, mais les craintes pour la santé pourraient miner la confiance des consommateurs et des entreprises. La trajectoire que suivra maintenant l’économie sera étroitement liée à l’évolution de la pandémie.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
18 Juil

Les ventes de maisons ont continué de ralentir en juin

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Publié par: Robert Perrier

Le ralentissement s’est poursuivi en juin sur le marché canadien du logement

Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), la revente de maisons au Canada a baissé de 8,4 % de mai à juin 2021. C’est la troisième baisse mensuelle consécutive. Dans la même période, le nombre de nouvelles propriétés inscrites a baissé de 0,7 %, alors que l’Indice des prix des propriétés MLS® a augmenté de 0,9 %, soit sensiblement moins que les mois précédents.

Les ventes demeurent historiquement élevées, mais elles s’éloignent des records établis en mars pour se rapprocher des niveaux observés au premier semestre de 2020. Les ventes ont chuté de 25 % depuis leur sommet et se situent en dessous de tous les résultats mensuels de la dernière année, mais un record a tout de même été établi pour juin (voir le graphique ci-dessous).

Pour un deuxième mois de suite, les ventes étaient plus faibles dans chaque province. Les plus fortes diminutions ont été constatées en Colombie-Britannique (-14,6 % sur un mois) et dans les provinces de l’Atlantique (globalement en baisse de 9,8 %). En Ontario, les ventes ont baissé de 9,0 %. La diminution était de seulement 1,9 % au Québec.

Le recul de juin a été favorisé par les règles plus rigoureuses du test de résistance entrées en vigueur au début du mois. Nous prévoyons que ces règles continueront d’amortir la demande à court terme, même si le présent resserrement (+46 points de base) est bien modeste en comparaison de la dernière fois où les règles avaient été changées, au début de 2018 (+220 points).

Le nombre de transactions réelles (non désaisonnalisées) a augmenté de 13,6 % d’une année à l’autre en juin 2021.

« Bien des marchés de l’habitation canadiens demeurent très actifs, mais on a assisté à un ralentissement notable au cours des derniers mois, souligne Cliff Stevenson, président de l’ACI. La pénurie de l’offre subsiste dans plusieurs régions, mais au moins, la compétition entre les acheteurs n’est pas aussi forte qu’en début d’année. »

Nouvelles inscriptions

Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a légèrement reculé en juin, de 0,7 % par rapport à mai. Contrairement à la concordance de l’offre et de la demande que nous avons connue l’an dernier, la quasi-stagnation de l’offre à l’échelle nationale en juin est le résultat de chiffres mitigés. De fait, environ la moitié des marchés locaux ont connu des gains, une bonne nouvelle pour les acheteurs.

Le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions était de 69,2 % en juin 2021, le ratio le plus faible depuis août. Cela dit, la moyenne à long terme du ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 54,6 %, donc le niveau reste historiquement élevé. On observe cependant un tassement soutenu depuis janvier, quand la moyenne à long terme avait atteint un sommet de 90,8 % (voir le graphique ci-dessous).

Si l’on compare le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, plus de la moitié de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme) en juin. C’est un changement important par rapport au reste de l’année, où la majorité des marchés favorisaient les propriétaires-vendeurs.

On comptait 2,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de juin 2021, une hausse par rapport aux 2,1 mois enregistrés en mai et au creux record de 1,8 mois en mars. Le marché n’en continue pas moins de favoriser nettement les propriétaires-vendeurs. La moyenne à long terme de cette mesure est d’un peu plus de 5 mois.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 0,9 % d’un mois à l’autre en juin 2021, ce qui s’inscrit dans le ralentissement qu’on observe depuis mars. Au départ, cette tendance s’appliquait surtout aux maisons unifamiliales, mais elle touche maintenant aussi les maisons en rangée et les appartements.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a affiché une hausse de 24,4 % d’une année à l’autre en juin. Selon les données remontant à 2005, il s’agit d’un autre record. Cependant, compte tenu de l’explosion des prix en juillet 2020, il est bien possible que ce soit le dernier du genre.

En Colombie-Britannique, la croissance des prix d’une année à l’autre est d’environ 20 %; elle est plus faible à Vancouver et plus élevée dans d’autres régions de la province. L’augmentation d’une année à l’autre se chiffre autour de 10 % en Alberta et en Saskatchewan, et plus près de 15 % au Manitoba. La croissance d’une année à l’autre en Ontario est d’environ 30 %. Comme pour la Colombie-Britannique, la hausse est nettement plus faible dans la région du Grand Toronto et bien plus élevée dans la plupart des autres régions de la province. C’est le contraire au Québec, où Montréal affiche une augmentation des prix d’une année à l’autre de 25 % et Québec, de 15 %. Enfin, la hausse au Nouveau-Brunswick est d’un peu plus de 30 %, et celle à Terre-Neuve-et-Labrador, d’environ 10 %.

En somme

Depuis le sommet atteint en mars et la surchauffe du début de l’année, les ventes de maisons sont en baisse de 25 %. La demande reste toutefois historiquement forte. Même après la forte baisse, les données désaisonnalisées des ventes restent environ 18 % plus élevées qu’avant la pandémie. Lorsque l’économie rouvrira pleinement et que l’immigration recommencera, les facteurs fondamentaux sous-jacents produiront leur effet, surtout lorsque les étudiants retourneront vivre sur les campus et que les enfants adultes quitteront la maison familiale.

Les ventes continueront de se calmer graduellement dans l’année à venir, mais il faudra une hausse des taux d’intérêt pour faire véritablement baisser le marché.

Les ventes de condos dans des marchés comme Toronto et Vancouver ont grimpé ces derniers mois par rapport aux creux de la période pandémique. Voilà qui est exactement le contraire de ce qui s’est passé au début de la pandémie, quand les ventes de logements unifamiliaux relativement chers dominaient, faisant monter les prix moyens. Dorénavant, si les condos prennent une part croissante de l’ensemble des ventes (peut-être en conséquence d’une forte demande pour ces unités, d’un ralentissement des ventes de maisons individuelle ou d’une combinaison des deux), les prix moyens pourraient continuer de faiblir.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
15 Juil

La Banque du Canada réduit de nouveau ses achats d’obligations

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada prend les devants dans la réduction des mesures de stimulation

La Banque du Canada a augmenté ses prévisions quant à l’inflation, dans le nouveau Rapport sur la politique monétaire (RPM), se situant ainsi parmi les banques centrales les plus confiantes dans l’économie. Elle a annoncé une troisième réduction de son programme de stimulation par l’achat d’obligations, cette fois d’un tiers. En avril dernier, quand elle avait devancé l’échéance d’une augmentation possible de taux d’intérêt et réduit ses achats d’obligations, la banque centrale était déjà parmi les premières des économies avancées à passer à une politique moins expansionniste. Dans son communiqué d’aujourd’hui, la Banque a annoncé qu’elle allait de nouveau ajuster son programme d’assouplissement quantitatif, fixant l’objectif de 2 milliards de dollars par semaine pour l’achat d’obligations du gouvernement du Canada – soit 1 milliard de moins que l’objectif précédent de 3 milliards de dollars par semaine. Voilà qui crée une pression haussière sur le rendement des obligations, toutes autres choses étant égales. Le financement des énormes déficits budgétaires fédéraux causés par la COVID a assurément été favorisé par les achats d’obligations de la banque centrale.

Les achats d’obligations du gouvernement du Canada ont atteint les 5 milliards de dollars par semaine l’année passée. La banque centrale en a acquis pour un montant net de 320 milliards de dollars depuis le début de la pandémie de COVID-19. Elle est propriétaire d’environ 44 % des obligations du gouvernement du Canada en circulation.

La Banque du Canada affirme vouloir cesser de bonifier son portefeuille d’obligations du gouvernement avant de porter son attention sur la question d’augmentations des taux d’intérêt. Il reste que ses responsables ont choisi de ne pas accélérer immédiatement l’échéancier prévu d’une éventuelle augmentation.

En maintenant le taux à un jour à sa valeur plancher effective de 0,25 %, le Conseil de direction a réaffirmé ses « indications prospectives exceptionnelles » selon lesquelles l’économie canadienne a encore une marge considérable de capacités excédentaires. Des mesures de politique monétaire exceptionnelles restent nécessaires à la reprise. « Nous restons engagés à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable », affirme la Banque dans son énoncé de politique. Selon la projection de juillet de la Banque, cela se produirait au cours de la seconde moitié de 2022.

Au vu de l’évolution des échanges de créances, il semble que les investisseurs escomptent une hausse de taux dans les 12 mois à venir et un total de quatre au cours des deux prochaines années, qui donneraient au Canada un des taux directeurs les plus élevés parmi les économies avancées. La Banque du Canada devancerait ainsi la Réserve fédérale américaine dans la hausse des taux d’intérêt. Le président de la Fed Jerome Powell a dit aujourd’hui au Congrès que l’économie américaine n’est pas prête à une réduction des achats d’obligations. Il a affirmé qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’arriver au critère d’« importants progrès supplémentaires ». Aux États-Unis, les investisseurs n’escomptent aucune hausse de taux dans la prochaine année, et n’en prévoient que deux dans les deux prochaines années.

Rapport sur la politique monétaire de juillet

La Banque a révisé sa prévision de croissance du PIB canadien cette année, passant de 6,5 % dans le RPM d’avril à 6,0 % maintenant, en raison du resserrement des restrictions liées à la pandémie au deuxième trimestre. Selon les nouvelles prévisions, la croissance devrait se redresser fortement au troisième trimestre de cette année. La confiance des consommateurs est revenue aux niveaux d’avant la pandémie, et une part importante de la population admissible est vaccinée. La consommation devrait être le moteur du rebond attendu durant la réouverture de l’économie, avec une augmentation des dépenses en services comme le transport, les loisirs, ainsi que la restauration et l’hébergement.

Les reventes de logements, qui ont atteint des sommets historiques, ont diminué, mais restent élevées (graphique ci-dessous). D’autres domaines du secteur du logement – comme la construction et la rénovation – demeurent vigoureuses, portées par le revenu disponible élevé, les bas taux d’emprunt et la recherche d’habitations plus spacieuses à la suite de la pandémie.

Des facteurs temporaires stimulent l’inflation mesurée par l’IPC

La Banque a rehaussé sa prévision de l’inflation pour l’année, mais réaffirmé qu’elle reviendrait à 2 % en 2022. Cette appréciation controversée concorde avec celle de banques centrales dans le monde entier. « Cette poussée passagère de l’inflation tient à trois séries de facteurs, soutient la Banque du Canada. D’abord, les prix de l’essence, qui étaient très bas il y a un an, ont remonté et dépassent maintenant les niveaux atteints avant la pandémie, ce qui a fait progresser l’inflation. Ensuite, d’autres prix que l’effondrement de la demande avait fait chuter l’an dernier augmentent maintenant à la faveur de la réouverture de l’économie et du déblocage de la demande refoulée. Enfin, des contraintes d’offre, dont les goulots d’étranglement du côté de l’expédition et la pénurie mondiale de semi-conducteurs, font grimper les prix de biens comme les véhicules automobiles. »

La Banque prévoit que l’inflation mesurée par l’IPC diminuera d’ici le début de 2022, à mesure que les facteurs temporaires attribuables à la pandémie s’estomperont. La marge de capacités excédentaires deviendra ensuite le principal facteur influant sur la projection concernant la dynamique de l’inflation. Une grande incertitude continue de planer sur les perspectives entourant l’écart de production et l’inflation. Pour cette raison, l’estimation du moment où les capacités excédentaires se seront résorbées est très imprécise. Selon la projection, cela se produira pendant la deuxième moitié de 2022. Après être descendue à 2 % en 2022, l’inflation devrait augmenter légèrement en 2023, l’économie entrant dans une phase de demande excédentaire. La demande excédentaire et la montée de l’inflation au-dessus de la cible qui en résultera devraient être temporaires. Elles sont la conséquence de la détermination du Conseil de direction à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires de l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable.

L’inflation devrait revenir vers la cible en 2024. La projection cadre avec l’hypothèse que les attentes d’inflation à moyen et à long terme resteront bien ancrées à la cible de 2 %. Tant les entreprises que les consommateurs s’attendent à des pressions plus élevées sur les prix à court terme. La grande majorité des répondants à l’enquête de l’été 2021 sur les perspectives des entreprises estiment maintenant que l’inflation sera supérieure à 2 % en moyenne au cours des deux prochaines années. Néanmoins, pour les entreprises, le renchérissement des produits de base, les goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement, les mesures publiques de relance et le déblocage de la demande refoulée sont essentiellement des facteurs temporaires qui font monter l’inflation à court terme.

En somme

Le temps nous dira si la Banque du Canada voit juste en croyant que les pressions inflationnistes sont temporaires. Les marchés financiers resteront sensibles aux nouvelles données, mais les marchés obligataires semblent accepter son point de vue pour le moment. Le rendement des obligations du Canada à 5 ans a baissé légèrement depuis sa récente pointe à 1,0 %, le 28 juin, jusqu’à 0,936 %. Par ailleurs, le dollar canadien a un peu faibli, à 0,7993 $US, depuis la publication ce matin de l’énoncé de politique de la Banque du Canada. Il reste toutefois parmi les monnaies les plus fortes cette année contre le dollar américain.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
13 Juil

Le marché canadien de l’emploi rebondit en juin alors que les mesures de confinement sont allégées

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Publié par: Robert Perrier

La relance de l’emploi au Canada reprend en juin alors que le confinement commence à être allégé

Statistique Canada vient de publier l’édition de juin 2021 de l’Enquête sur la population active. L’emploi a augmenté de 230 700 (1,2 %) en juin, après une baisse cumulative de 275 000 au cours des deux mois précédents. Le total des heures travaillées a peu varié. Le taux de chômage national a diminué de 0,4 point de pourcentage pour s’établir à 7,8 %.

Les emplois ont continué d’aller et venir au gré des confinements et réouvertures selon les vagues de la COVID. Il faut espérer nous en sommes aux ultimes réouvertures. Le secteur des services a procuré l’ensemble des gains. Les emplois ont le plus progressé dans l’hôtellerie, comme prévu. Ils ont augmenté de 101 000, mais restent bien sous les niveaux d’avant le virus. Les restrictions devraient continuer d’être assouplies au cours de l’été, ce qui devrait encore se traduire par des gains importants dans les prochains mois. D’autres secteurs ont bénéficié de la réouverture, comme le commerce de détail ou de gros (+78 000), l’enseignement (+26 000) et les soins de santé (+20 500). Les secteurs des biens étaient tous en baisse, les pertes étant concentrées dans la construction (-23 000) et la fabrication (-12 000).

Au-delà de l’augmentation globale, un des aspects les plus importants de ce rapport est la hausse notable de 0,6 point de pourcentage du taux de participation, qui atteint 65,2 %. Il s’agit de la plus forte augmentation depuis un an, qui ramène le taux à 3 ou 4 points des niveaux pré-COVID. En comparaison, aux États-Unis, le taux de participation reste 2 points plus bas qu’au début de 2020. La hausse du taux de participation a limité la baisse du taux de chômage : il a diminué de 0,4 point, s’établissant à 7,8 % et devant encore être amélioré. Le taux de participation en hausse devrait atténuer la crainte de vastes pénuries de main-d’œuvre.

Les gains ont été réalisés surtout dans les secteurs plus exposés à la pandémie, comme le commerce de détail, la restauration et l’hébergement, qui ont le plus été touchés par les nouvelles mesures de confinement. L’emploi dans les services d’hébergement et de restauration a grimpé de 101 00. Le commerce de détail a gagné 75 000 emplois.

La hausse des taux de vaccination et la diminution des cas de COVID ont enfin permis la réouverture des restaurants, des bars et des magasins après des mois de fermetures. L’Ontario a commencé à permettre les repas en terrasse au début du mois, et les restrictions ont été allégées dans plusieurs villes du Québec, permettant les repas à l’intérieur pour la première fois cette année.

À la suite des gains de juin, le Canada a retrouvé 2,65 millions de 3 millions d’emplois perdus au plus fort de la pandémie l’an dernier. Le pays a créé 263 900 emplois à temps partiel, les emplois à temps plein étant en baisse de 33 200.

La croissance de l’emploi observée en juin est entièrement survenue dans le travail à temps partiel, et elle était concentrée chez les jeunes de 15 à 24 ans, principalement les jeunes femmes. Les augmentations les plus marquées ont été enregistrées dans les services d’hébergement et de restauration ainsi que dans le commerce de détail, à la suite de la levée ou l’assouplissement des restrictions de santé publique touchant ces secteurs à la fin de mai et au début de juin dans un grand nombre de régions.

Le nombre de personnes qui étaient en emploi, mais qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles a diminué de 276 000 (-19,3 %) en juin. Le total des heures travaillées a peu varié et il était en baisse de 4,0 % par rapport à son niveau prépandémique.

La totalité de la hausse de l’emploi observée en juin est survenue dans le travail à temps partiel, qui a augmenté de 264 000 (+8,0 %) après avoir diminué en tout de 132 000 au cours des deux mois précédents. Le niveau global de l’emploi à temps partiel était essentiellement le même qu’en février 2020, avant la pandémie de COVID-19. Les augmentations observées au cours du mois sont principalement attribuables aux services d’hébergement et de restauration ainsi qu’au commerce de détail – deux secteurs où les travailleurs à temps partiel représentent une proportion supérieure à la moyenne de l’emploi –, et elles étaient concentrées chez les jeunes.

Après avoir diminué de 143 000 au cours des deux mois précédents, le travail à temps plein a peu varié en juin et il était en baisse de 336 000 (-2,2 %) par rapport à son niveau prépandémique.

La croissance est principalement attribuable aux employés du secteur privé, tandis que le travail autonome recule.

Le nombre d’employés du secteur privé a augmenté de 251 000 (+2,1 %) en juin, après avoir diminué pendant deux mois. En juin, le nombre d’employés du secteur privé était inférieur de 2,5 % (-313 000) au nombre enregistré en février 2020.

Dans le secteur public, l’emploi a progressé de 43 000 (+1,1 %) en juin, ce qui l’a porté à 180 000 (+4,6 %) au-dessus de son niveau prépandémique. L’emploi dans ce secteur suit une tendance à la hausse depuis la première vague de la pandémie, et la croissance est particulièrement attribuable aux augmentations enregistrées dans les soins de santé et l’assistance sociale, dans les administrations publiques et dans les services d’enseignement.

Le nombre de travailleurs autonomes a reculé de 63 000 (-2,3 %) en juin; il était en baisse de 7,2 % (-207 000) par rapport à février 2020. Le travail autonome est une grande catégorie qui comprend des travailleurs dans une variété de situations, y compris les propriétaires actifs d’entreprises constituées ou non en société et les entrepreneurs indépendants. Par rapport à juin 2019, les baisses du nombre de travailleurs autonomes étaient importantes dans de multiples secteurs, surtout parmi les travailleurs autonomes avec aide rémunérée.

Le taux d’emploi demeure inférieur au niveau d’avant la pandémie.

Pour bien comprendre les tendances actuelles et émergentes sur le marché du travail, il est essentiel d’examiner la variation de l’emploi dans le contexte de la variation de la population, qui a totalisé 1,1 % (+334 000) de février 2020 à juin 2021. Pour suivre le rythme de la croissance de la population et maintenir la stabilité du taux d’emploi – c’est-à-dire, l’emploi en proportion de la population âgée de 15 ans et plus –, il aurait fallu que l’emploi augmente de 203 000. Au lieu, l’emploi total était en baisse de 340 000 en juin par rapport à février 2020, et le taux d’emploi était inférieur de 1,7 point de pourcentage au niveau prépandémique (60,1 % par rapport à 61,8 %).

Le nombre de Canadiens qui travaillent à domicile recule de presque 400 000 

Parmi les Canadiens qui ont travaillé au moins la moitié de leurs heures habituelles en juin, le nombre de personnes ayant travaillé à partir de leur domicile a diminué de presque 400 000 pour s’établir à 4,7 millions. Pour 2,6 millions de ces personnes, le travail à domicile était une mesure d’adaptation en réponse à la pandémie de COVID-19, puisqu’il ne s’agissait pas de leur lieu habituel de travail. Parallèlement, le nombre de personnes travaillant à un endroit autre que leur domicile a augmenté d’environ 700 000 pour atteindre 12,3 millions.

Près du tiers (31,4 %) des travailleurs âgés de 25 à 54 ans et plus du quart (27,2 %) de ceux âgés de 55 ans et plus ont travaillé à partir de leur domicile en juin. En raison de leur concentration dans des secteurs où il est moins possible de travailler à domicile, comme dans les services d’hébergement et de restauration, une proportion beaucoup plus faible de jeunes âgés de 15 à 24 ans (12,9 %) a travaillé à partir de son domicile.

Région par région, l’Ontario et le Québec ont le plus progressé, mais la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse ont aussi connu de bonnes augmentations. Fait intéressant, malgré l’assouplissement des restrictions presque partout au pays, seulement cinq provinces ont enregistré des gains de l’emploi.

En somme 

Le rapport sur l’emploi constitue le dernier apport majeur de données économiques avant la prochaine décision de la Banque du Canada, la semaine prochaine. La Banque du Canada est une des premières parmi les économies avancées à passer à une politique moins expansionniste. Elle a déjà réduit ses achats d’obligations du gouvernement du Canada, se limitant à 3 milliards de dollars par semaine, par rapport au sommet de 5 milliards de dollars l’année passée.

Des analystes prévoient que les achats baisseront encore, à 2 milliards de dollars par semaine, après la réunion du 14 juillet. Ils reviendraient à un montant hebdomadaire de 1 milliard de dollars d’ici le début de l’année prochaine. En plus de la réduction des achats d’obligations, le marché a escompté au moins une hausse du taux d’intérêt d’ici un an.

L’économie du Canada reste à 340 000 emplois de moins qu’avant la pandémie. Le taux de chômage était inférieur à 6 % avant la pandémie.

Avec la hausse des taux de vaccination et l’assouplissement des restrictions, les économistes s’attendent à une forte relance au deuxième trimestre. Selon un sondage auprès des économistes de Bloomberg News, au début du mois, l’expansion du Canada devrait accélérer jusqu’à un taux annualisé de 9,1 % au troisième trimestre, et de 6 % pour les trois derniers mois de 2021. La confiance des consommateurs et des entreprises envers les perspectives a récemment atteint des niveaux records.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
16 Juin

Le marché canadien de l’habitation continue de se modérer en mai

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Le ralentissement s’est poursuivi en mai sur le marché canadien du logement

Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), la revente de maisons au Canada a baissé de 7,4 % d’avril à mai 2021, après l’avoir fait de 11 % en avril. Dans la même période, le nombre de nouvelles propriétés inscrites a baissé de 6,4 %, alors que l’Indice des prix des propriétés MLS® a augmenté de 1,0 %, soit sensiblement moins que les mois précédents.

Les ventes demeurent historiquement élevées, mais elles s’éloignent des nouveaux records établis en mars pour se rapprocher des niveaux observés au second semestre de 2020 (voir le graphique ci-dessous). Les ventes ont baissé d’un mois à l’autre dans près de 80 % de tous les marchés locaux. Les résultats étaient variés, mais on a observé un ralentissement des ventes dans la plupart des grands marchés du Canada.

« Bien que les marchés de l’habitation canadiens demeurent très actifs, on enregistre désormais deux mois de ralentissement tant pour la demande que pour l’offre et les prix, explique Cliff Stevenson, président de l’ACI. De plus en plus, on observe des indices de lassitude de l’offre et de mécontentement chez les acheteurs; de plus, la nécessité de se trouver rapidement un endroit où attendre la fin de la COVID-19 devrait bientôt s’estomper compte tenu de la situation actuelle. »

Nouvelles inscriptions

En mai, les nouvelles inscriptions étaient en baisse de 6,4 % par rapport à avril, ayant diminué dans environ 70 % des marchés locaux.

Le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions au pays a accusé un léger recul en mai 2021 (75,4 % comparativement à 76,2 % en avril). La moyenne à long terme du ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 54,6 %, donc il reste historiquement élevé; toutefois, on observe une baisse depuis janvier, où il avait atteint un sommet (90,7 %).

Si l’on compare le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, on constate qu’environ un quart seulement des marchés locaux était en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme) en mai. Les trois autres quarts des marchés se situaient au-delà des normes à long terme, largement au-delà dans bien des cas.

Comme l’indique le graphique ci-dessous, le marché d’Edmonton était en équilibre et le marché du Grand Vancouver s’en approchait, mais les autres restent favorables aux vendeurs.

On comptait 2,1 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2021, ce qui représente une hausse par rapport au creux record de 1,7 mois enregistré en mars, mais qui demeure bien en dessous de la moyenne à long terme de plus de 5 mois pour cette mesure.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1 % d’un mois à l’autre en mai 2021 – un ralentissement notable. Le ralentissement récent de la croissance d’un mois à l’autre des prix a surtout été observée dans le segment des maisons unifamiliales par rapport aux maisons en rangée et aux appartements, dont les prix sont plus abordables.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a affiché une hausse d’une année à l’autre de 24,4 % en mai. Selon les données remontant à 2005, il s’agit d’une autre hausse record d’une année à l’autre; il est toutefois peu probable que ce pourcentage augmente encore de façon importante.

Même si l’Ontario a connu la plus forte augmentation d’une année à l’autre, la province a aussi enregistré le plus fort ralentissement de la croissance des prix d’un mois à l’autre. Toutefois, l’augmentation des prix continue de s’accentuer ailleurs au pays, ce qui réduit l’écart entre l’Ontario et les autres provinces en ce qui concerne l’augmentation d’une année à l’autre.

En somme

Le fait que l’activité sur le marché du logement est pratiquement uniforme (alors que le marché est habituellement très régionalisé) reste un aspect caractéristique du présent cycle. En effet, 22 des 26 marchés suivis par l’ACI ont vu les ventes baisser en mai, alors que tous – sauf un, Thunder Bay – voyaient le prix moyen des transactions grimper de plus de 10 % par rapport à un an plus tôt. Parmi les marchés les plus serrés au pays selon le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se trouvent Okanagan et Kawartha Lakes : la ruée vers les régions des chalets se poursuit.

Le ralentissement de deux mois sur le marché canadien du logement est une bonne nouvelle. L’OCDE a récemment publié un rapport selon lequel la Nouvelle-Zélande, le Canada et la Suède ont les marchés du logement les plus effervescents au monde. Le Royaume-Uni et les États-Unis sont aussi près du sommet. De toute évidence, la COVID en a amené plusieurs, dans le monde entier, à changer de demeure. Les prix ont ainsi grimpé presque partout.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca