26 Fév

Les taux d’intérêt du marché augmentent presque partout

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Publié par: Robert Perrier

Les rendements à long terme augmentent malgré l’inaction des banques centrales

Les banques centrales maintiennent les taux à un jour à des niveaux plus bas que jamais, limitant les taux d’intérêt à court terme et le taux directeur. Cependant, les rendements des obligations gouvernementales à moyen ou long terme sont en augmentation depuis le début du mois. Comme l’indique le graphique ci-dessous, les obligations du gouvernement du Canada à cinq ans, auxquelles sont habituellement liés les taux hypothécaires, donnent actuellement 0,69 %, 27 points de base de plus que le 29 janvier. Il s’agit du plus haut rendement sur cinq ans depuis la fin mars 2020. Les rendements des obligations canadiennes ont augmenté davantage qu’aux États-Unis, peut-être en raison de la montée des cours des produits de base, notamment le pétrole, en hausse de 16,9 % dans le dernier mois et de 27 % jusqu’à présent cette année.

L’augmentation de la dette gouvernementale découlant des mesures budgétaires destinées à amortir le choc de la pandémie et à stimuler l’économie a préparé le terrain à une majoration des rendements sur les obligations d’État dans une bonne part des pays industrialisés.

L’inflation suscite des inquiétudes croissantes. Fait rare, Statistique Canada vient de réviser à la hausse son estimation de l’inflation de base qu’elle avait révélée à peine cinq jours plus tôt, la faisant passer de 1,5 % à 1,77 %. Résultat, l’inflation paraît destinée à monter davantage que ce n’était le cas la semaine passée, alors que les investisseurs s’inquiètent de plus en plus de pressions sur les prix mondiaux. L’indice des prix à la consommation (IPC) de base est pour la Banque du Canada l’indicateur de référence de l’inflation sous-jacente. Les marchés ont été secoués de le voir apparemment atteindre presque 1,8 % sur un an.

Même s’il semble que l’inflation augmentera encore dans les prochains mois du fait d’une progression des coûts de l’énergie, les responsables des politiques et en particulier le gouverneur Tiff Macklem ne discernent guère de menace d’une hausse des prix même avec les niveaux exceptionnels de mesures de stimulation économique. Malgré une montée temporaire au début de l’année, la Banque du Canada ne prévoit pas que l’inflation retourne durablement à sa cible de 2 % avant 2023. Macklem prend la parole à Calgary aujourd’hui, et il soutiendra probablement que l’économie canadienne est encore loin d’un seuil inflationniste.

Il faut retenir que l’économie du Canada dispose d’amples capacités excédentaires. Le chômage a augmenté ces derniers mois, et le confinement continuera au moins encore quelques semaines dans le Grand Toronto. Par ailleurs, le Canada a pris un retard considérable sur d’autres pays en matière de vaccination.

La plus grande campagne de vaccination de tous les temps est actuellement en cours. Plus de 209 millions de doses ont été administrées dans 92 pays, selon des données recueillies par Bloomberg News. C’est actuellement 6,24 millions de doses qui sont administrées par jour. Israël a administré plus de 82 doses par 100 habitants, le Royaume-Uni, 27,5, et les États-Unis, 19,3. Le Canada, pour sa part, n’a administré que 4,1 doses par 100 habitants, ce qui le classe au 43e rang mondial (voir le graphique ci-dessous).

La lenteur initiale de la vaccination annonce sans doute une plus longue période d’anémie économique.

En somme

Il se pourrait que les taux hypothécaires fixes subissent une pression haussière, bien que les cinq grandes banques n’aient pas encore réagi et que le taux des tests de résistance hypothécaire reste à 4,79 %, largement au-delà des taux contractuels. Comme la Banque du Canada ne semble pas se préparer à resserrer ses mesures, les taux hypothécaires variables – évoluant normalement avec le taux directeur – resteraient stables. Cependant, les taux hypothécaires ont augmenté chez certains prêteurs non bancaires. Assurément, la trajectoire de l’économie et des taux d’intérêt sera liée au retour à une « nouvelle normalité » après la pandémie. De bonnes nouvelles face à la pandémie mèneront inévitablement à des taux hypothécaires plus élevés en 2022-2023, sinon plus tôt.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
17 Fév

Record absolu des ventes de maisons en janvier au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Le marché de l’habitation continue son essor en janvier

Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont atteint un nouveau record absolu en janvier 2021. Les ventes résidentielles canadiennes ont augmenté de 2,0 % d’un mois à l’autre, après le gain de 7,0 % enregistré en décembre. En comparaison d’un an plus tôt, la revente de maisons a bondi de 35,2 %. Comme l’indique le graphique ci-dessous, l’activité de janvier a surpassé tous les records précédents du mois.

Le taux annuel désaisonnalisé des ventes s’est établi à 736 452 unités en janvier, ce qui est nettement supérieur aux prévisions des ventes actuelles de l’ACI pour 2021 de 583 635 propriétés. Il sera difficile de maintenir le niveau d’activité actuel au cours des mois plus actifs à venir, à moins d’une augmentation de l’offre dont le marché a grand besoin. Cette augmentation pourrait toutefois se matérialiser à la faveur de l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 et du retour du beau temps.

La hausse des ventes nationales de décembre à janvier repose sur des gains sous-jacents variables, y compris à Edmonton, dans le Grand Toronto, à Chilliwack (Colombie-Britannique), à Calgary, à Montréal et à Winnipeg. Les baisses enregistrées en janvier s’inscrivent davantage dans une tendance. Plusieurs d’entre elles se sont produites sur les marchés de l’Ontario, confirmant les prévisions selon lesquelles les ventes dans cette région pourraient baisser au début de l’année puisqu’il y a très peu de propriétés sur le marché et que plusieurs personnes envisageant de vendre cette année attendront au printemps.

En janvier, les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une hausse de 35,2 % d’une année à l’autre. Cette hausse suit la tendance observée depuis l’été dernier et établit un nouveau record pour le mois de janvier, et ce, par une marge considérable. Pour le septième mois consécutif, les ventes étaient en hausse dans presque tous les marchés de l’habitation canadiens par rapport au même mois en 2020. Parmi les 11 marchés qui ont enregistré une baisse des ventes d’une année à l’autre, neuf se trouvent en Ontario où l’offre est extrêmement limitée en ce moment.

« Les deux plus importants défis auxquels les marchés de l’habitation font face cette année, dit le président de l’ACI Costa Poulopoulos, sont les mêmes que l’année dernière : la COVID-19 et la pénurie de l’offre. Les efforts que nous déployons collectivement depuis un mois et demi pour faire baisser le nombre de nouveaux cas de COVID-19 semblent porter leurs fruits. Avec un peu de chance, des propriétaires-vendeurs qui hésitaient à se lancer sur le marché l’année dernière se sentiront plus à l’aise de le faire cette année. »

Nouvelles inscriptions

Le manque de nouvelles inscriptions continue d’être le plus grand problème sur le marché de l’habitation. Alors que nous arrivons au marché du printemps et continuons de voir les cas de COVID diminuer, il est probable que l’offre augmentera. Pour le moment toutefois, le nombre de nouvelles propriétés inscrites a chuté de 13,3 % en janvier, sous l’effet des baisses à deux chiffres observées dans le Grand Toronto, à Hamilton-Burlington, à London-St. Thomas, à Ottawa, à Montréal, à Québec et à Halifax-Dartmouth.

Comme les ventes ont augmenté et que l’offre a baissé considérablement en janvier, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour s’établir à 90,7 % – le pourcentage le plus élevé jamais enregistré pour cette mesure, et ce, par une marge considérable. Le record mensuel précédent, 81,5 %, avait été établi il y a 19 ans. La moyenne à long terme du ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 54,3 %.

Si l’on compare le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, on constate que seulement environ 20 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme) en janvier. Le reste des marchés, soit 80 %, se situaient au-dessus des normes à long terme, et souvent bien au-dessus. Il s’agit d’un record quant au nombre de marchés favorables aux propriétaires-vendeurs.

On comptait seulement 1,9 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de janvier 2021, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. À l’échelle locale, quelque 35 marchés de l’Ontario comptaient moins d’un mois d’inventaire à la fin de janvier.

Le manque d’offre est la raison pour laquelle les valeurs des propriétés continuent d’augmenter. Vu la forte demande d’avant la pandémie et la remontée historique du marché depuis l’été, les stocks de maisons à vendre ont été épuisés dans de nombreuses régions du pays. Vers la fin de 2020, par rapport à la moyenne sur 10 ans, les inscriptions actives avaient chuté de 50 à 61 % en Ontario, au Québec et dans la plus grande part du Canada atlantique, et de 29 % en Colombie-Britannique. Pourtant, les inscriptions de condos urbains ont fortement augmenté depuis le printemps dans les plus grandes villes du Canada. Le choix étant à ce point limité (sauf pour les condos urbains), les acheteurs continueront de se livrer une vive concurrence. Dans les provinces des Prairies et à Terre-Neuve-et-Labrador par contre, les acheteurs auront moins de raisons de faire des surenchères car l’offre n’y est pas aussi limitée.

Prix des maisons

La situation, sous un autre angle, est que les vendeurs abordent 2021 avec la main haute pour ce qui est de fixer les prix dans la plupart des marchés du Canada. Nous pensons que cela restera le cas une bonne part de 2021. Nous prévoyons en effet que les ratios provinciaux des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions – un bon indicateur de la pression sur les prix – resteront généralement au-dessus du niveau (0,60) où les vendeurs ont habituellement plus de pouvoir sur les prix. Dans de nombreux cas (y compris en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec), les ratios sont bien au-delà de ce niveau, ce qui laisse une ample marge avant que les conditions de l’offre et de la demande ne basculent en faveur des acheteurs.

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1,9 % d’un mois à l’autre en janvier 2021. Des hausses de prix d’un mois à l’autre ont été observées sur 36 des 40 marchés que mesure actuellement l’Indice.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a connu en janvier une hausse d’une année à l’autre de 13,5 %, soit la plus forte augmentation depuis juin 2017.

Les hausses d’une année à l’autre les plus importantes – plus de 30 % – ont été enregistrées dans les Lakelands, une région de villégiature de l’Ontario, à Northumberland Hills, à Quinte, à Tillsonburg et à Woodstock-Ingersoll.

Des augmentations des prix d’une année à l’autre de l’ordre de 25 à 30 % ont été observées à Barrie, à Niagara, à Grey-Bruce-Owen Sound, à Huron-Perth, à Kawartha Lakes, à London-St. Thomas, à North Bay, à Simcoe et dans la région de la Baie Géorgienne Sud.

Des augmentations des prix d’une année à l’autre de l’ordre de 20 à 25 % ont été enregistrées aux endroits suivants : Hamilton, Guelph, Oakville-Milton, Bancroft, Brantford, Cambridge, Kitchener-Waterloo, Peterborough-Kawarthas, Ottawa et Grand Moncton.

Une hausse des prix de 16,6 % comparativement à janvier 2020 a été enregistrée à Montréal. Parallèlement, on a observé des augmentations d’une année à l’autre de 10 à 15 % sur l’île de Vancouver, à Chilliwack, dans la vallée de l’Okanagan, à Winnipeg, dans le Grand Toronto et à Mississauga. Une hausse des prix de l’ordre de 5 à 10 % a été observée à Victoria, dans le Grand Vancouver, à Regina et à Saskatoon. Enfin, les prix des propriétés ont augmenté de 2 % et de 2,2 % à Calgary et à Edmonton, respectivement

En somme

Après une année tourmentée, le marché canadien de l’habitation est revenu plus ou moins là où il en était au début de 2020 : guerres d’enchères, prix en hausse et acheteurs exaspérés incapables de trouver une maison abordable. La pandémie a changé certaines tendances. Elle a poussé de nombreux acheteurs vers les banlieues proches ou lointaines et au-delà, elle a entraîné un arrêt presque complet de l’immigration, elle a déclenché une baisse des marchés locatifs urbains et elle a amené les ménages à accumuler des économies – mais elle n’a pas calmé le marché immobilier.

La vigueur du marché est passée résolument des centres urbains – Toronto, Vancouver, Montréal – à des villes en périphérie, et cette tendance se poursuit. Par exemple, les prix on augmenté de « seulement » 11,9 % d’une année à l’autre à Toronto, mais bien davantage à Barrie (+27 %) et à London (+26 %).

La hausse des prix des condos a ralenti, ressortant à 3,1 % d’une année à l’autre, soit 14,3 points de pourcentage de moins que la hausse des prix de maisons unifamiliales. Cet écart est de loin le plus grand vu en 20 ans, conséquence du fait que les acheteurs privilégient l’espace et la distanciation sociale.

Les mises en chantier d’habitations (selon les données publiées hier par la SCHL) ont grimpé à 282 428 unités (données annualisées) en janvier, deuxième plus haut chiffre mensuel depuis 1990. Il se peut que ce résultat ait été favorisé par la météo inhabituellement douce en janvier dans une bonne part du pays. Il reste toutefois qu’il s’inscrit dans la même tendance que le record de ventes et le nombre de permis de construire.

Pour les responsables des politiques, il ne semble pas y avoir d’intérêt à entraver un secteur qui aide à soutenir l’économie, surtout que les règles hypothécaires ont déjà été resserrées ces dernières années.

On ne voit guère ce qui pourrait empêcher les ventes ou les prix d’atteindre de nouveaux sommets en 2021. Pourtant, des signes d’une accalmie émergeront au fil de l’année, et ils se préciseront l’année prochaine. Les principaux facteurs limitatifs seront une augmentation des nouvelles inscriptions, une baisse des transactions induites par la pandémie, une modeste augmentation des taux d’intérêt et une érosion de l’accessibilité financière. Disons que ce sera un atterrissage en douceur en 2022.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
8 Fév

L’emploi au Canada tombe à son plus bas niveau depuis août 2020

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Publié par: Robert Perrier

De nouvelles fermetures sapent le marché de l’emploi

Les résultats de l’Enquête sur la population active (EPA) de janvier 2021, qui viennent d’être publiés par Statistique Canada, indiquent à quel point les mesures de confinement resserrées en Ontario et au Québec ont nui à l’économie. La fermeture de tout service de restauration sur place, des commerces de détail non essentiels, des installations récréatives et des services de soins personnels, dans ces provinces ainsi qu’en Alberta et au Manitoba, a sapé les marchés du travail.

L’emploi a baissé de 212 800 (-1,2 %) en janvier, ce qui est beaucoup plus faible que ce n’était généralement prévu. La baisse est entièrement attribuable à l’emploi à temps partiel (les emplois à temps plein ont de fait augmenté de 12 600), et elle est concentrée dans les secteurs du commerce de détail du Québec et de l’Ontario. Ainsi, les heures travaillées ont malgré tout augmenté de 0,9 % au courant du mois.

Les derniers résultats effacent des mois de gains, laissant l’emploi à environ 4,5 % sous son niveau de février 2020, avant la COVID.

La baisse de janvier a fait suite au recul (recalculé) de 52 700 (-0,3 %) enregistré en décembre et a ramené l’emploi à son plus bas niveau depuis août 2020.

Encore une fois, les pertes d’emploi étaient fortement concentrées dans le commerce de détail et de gros, les hôtels et les restaurants. Néanmoins, il faut noter que 8 des 16 secteurs industriels ont enregistré des gains de l’emploi le mois passé.

Le taux de chômage a progressé de 0,6 point de pourcentage pour atteindre 9,4 %, le taux le plus élevé depuis août. Ce taux se situe 3,7 points au-dessus du niveau d’avant la COVID; aux États-Unis, le taux est de 6,3 %, 2,8 points plus haut pour cette période. Cette deuxième hausse mensuelle consécutive a porté le taux de chômage à son plus haut niveau depuis août 2020. Le nombre de chômeurs de longue durée (les personnes qui cherchent du travail ou qui ont été mises à pied temporairement depuis 27 semaines ou plus) s’est maintenu à un niveau record (512 000), un rappel qu’étant donné que le chômage a augmenté au cours des derniers mois, bon nombre des personnes touchées par l’arrêt initial de l’activité économique lié à la COVID-19 ne sont pas encore retournées au travail.

Il reste que le marché canadien du travail se porte mieux aujourd’hui que pendant la première vague de restrictions, en avril et mars, quand l’emploi avait baissé de 3 millions.

En avril 2020, un mois après l’arrivée de la pandémie, 5,5 millions de travailleurs canadiens avaient été touchés directement par l’arrêt initial généralisé de l’activité économique lié à la COVID-19, qui a entraîné une baisse de l’emploi de 3,0 millions et une hausse de 2,5 millions des absences du travail en raison de la COVID-19. En janvier, le chiffre correspondant de travailleurs touchés s’est établi à 1,4 million; il comprenait une baisse de l’emploi de 858 000 et une augmentation de 529 000 absences du travail en raison de la COVID-19.

Encore une fois, les baisses de l’emploi ont touché principalement les jeunes et les femmes du principal groupe d’âge actif des 25 à 54 ans. Ces groupes avaient également enregistré de fortes baisses de l’emploi à temps partiel pendant le ralentissement initial de mars et avril 2020, du fait qu’ils sont plus susceptibles de travailler à temps partiel dans des secteurs directement touchés par les mesures de santé publique liées à la COVID-19, y compris le commerce de détail et les services d’hébergement et de restauration.

Certains secteurs comptant une proportion élevée de travailleurs à temps plein, y compris les services professionnels, scientifiques et techniques ainsi que la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location et de location à bail, ont retrouvé leurs niveaux d’emploi d’avant la COVID-19 au cours des derniers mois et n’ont pas connu de variation en janvier.

Parmi les Canadiens qui ont travaillé au moins la moitié de leurs heures habituelles, le nombre de personnes ayant travaillé à partir de leur domicile a augmenté de près de 700 000 pour atteindre 5,4 millions en janvier, ce qui a dépassé le sommet précédent de 5,1 millions enregistré en avril pendant la première vague de la pandémie de COVID-19.

Les salaires horaires moyens ont de nouveau grimpé, de 6,2 % d’une année à l’autre. Cependant, cette amélioration est due à la perte d’emplois à faible rémunération dans les secteurs du commerce de détail et de la restauration.

Les baisses de l’emploi se situent entièrement dans les deux provinces qui avaient les restrictions les plus contraignantes, l’Ontario et le Québec. L’emploi a de fait augmenté dans 7 des 10 provinces. Le tableau ci-dessous indique que le taux de chômage a baissé en Alberta, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, au Manitoba, à l’Île-du-Prince-Édouard et en Saskatchewan.
En somme 

Vu la baisse de cas de COVID ces dernières semaines, il y a lieu d’espérer un allègement des restrictions. Le Québec a déjà annoncé qu’il assouplirait certaines restrictions pour les gymnases, les restaurants et les bars dans les jours à venir, et l’Ontario est en voie de rouvrir davantage d’écoles. Cependant, les responsables de la santé publique préviennent que de nouveaux variants du virus continuent de poser un risque, et ils plaident pour un maintien des mesures de confinement.

Il est indiscutable que la lumière au bout du très sombre tunnel de la pandémie, c’est un vaccin largement disponible. Sur ce plan, le Canada fait pâle figure. Le gouvernement Biden s’efforce d’accélérer la distribution de vaccins, mais il semble que le Canada ait commandé des vaccins bien après les États-Unis et le Royaume-Uni. Des problèmes de production ont sensiblement ralenti l’approvisionnement du Canada. Alors que les États-Unis et le Royaume-Uni ont déjà élargi la vaccination à toutes les personnes de 65 ans et plus, le Canada n’a même pas fini de vacciner les travailleurs de la santé et les résidents de centres de soins de longue durée. Il semble que l’approvisionnement en vaccins n’augmentera guère avant le mois d’avril.

Le tableau ci-dessous décrit la vaccination au Canada. Le pays se classe actuellement 34e au monde pour le total de doses de vaccins administrées par 100 habitants.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
21 Jan

La Banque du Canada prévoit maintenir la stabilité des taux à un jour jusqu’en 2023

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada prévoit encore qu’il n’y aura pas d’augmentations des taux d’ici 2023

La Banque du Canada vient de publier son Rapport sur la politique monétaire (RPM) de janvier, indiquant qu’elle prévoit maintenir son taux cible à un jour à sa valeur plancher effective de 0,25 % jusqu’en 2023 (voir le graphique ci-dessous). Pour renforcer cet engagement et garder les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement, la Banque poursuivra son programme d’assouplissement quantitatif – achetant pour 4 milliards de dollars d’obligation du gouvernement du Canada chaque semaine jusqu’à ce que la reprise soit bien amorcée. La banque centrale indique qu’elle pourrait réduire ses achats une fois que la relance sera assurée.

Selon un communiqué de la Banque : « Le Conseil de direction maintiendra le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. Selon notre projection, cela ne se produira qu’au cours de 2023. » Les responsables sont apparemment optimistes quant aux perspectives de l’économie une fois que le vaccin sera suffisamment disponible et administré. Rien n’indique qu’ils envisagent des mesures supplémentaires pour assouplir la politique monétaire.

Voilà qui est important pour deux raisons : 1) certains économistes ont supputé que la Banque réduirait le taux à un jour de 10 à 15 points de base pour aider à atténuer les répercussions de mesures de confinement persistantes et élargies; et 2) d’autres pensaient que la mise au point rapide du vaccin entraînerait une croissance suffisante pour justifier une hausse des taux en 2022. Selon la Banque, ni l’un ni l’autre de ces scénarios n’est vraisemblable. Pourquoi finasser avec une infime réduction de taux d’intérêt qui sont déjà au plus bas niveau alors que les prêts hypothécaires restent forts? La lenteur de la distribution du vaccin et l’accélération de la deuxième vague de cas font que l’activité économique restera faible au Canada au moins jusqu’au deuxième semestre de cette année.

En outre, l’inflation reste étonnamment faible. Dans un autre communiqué, Statistique Canada a révélé que contre toute attente, les pressions sur les prix au Canada ont baissé en décembre alors qu’une nouvelle série de mesures de confinement étaient prises au pays. Après avoir grimpé en novembre à leur plus haut niveau depuis le début de la pandémie, les dernières données indiquent que les pressions restent bien en deçà de la cible de 2 % de la Banque du Canada. La situation conforte le point de vue des responsables des politiques, voulant que l’inflation restera faible pendant un certain temps.

La deuxième vague de la pandémie a touché très durement le Canada, et la distribution du vaccin a été décevante (voir le graphique ci-dessous). Le RPM prévoit que l’économie se contractera au premier trimestre de l’année. La faiblesse de l’économie pourrait être exacerbée par la vigueur du dollar canadien, qui a dépassé les 0,79 $ US après la dernière annonce de la Banque du Canada. Les rendements sur 10 ans ont également connu une modeste hausse.
En somme

Une croissance économique d’environ 4 % est prévue en 2021, alors qu’il y a eu une contraction de -5,5 % l’année passée. À mesure que la population sera inoculée, la Banque prévoit une accélération de la croissance, jusqu’à presque 5 % en 2022, puis un rythme plus normal de 2,5 % en 2023. Selon le RPM de janvier : « Les perspectives à moyen terme sont plus encourageantes que dans le Rapport d’octobre en raison de l’effet positif des vaccins, des mesures de relance budgétaire accrues, de la demande étrangère plus forte et des prix plus élevés des produits de base. Parallèlement, la production potentielle a aussi été revue à la hausse compte tenu de l’amélioration de la projection entourant les investissements des entreprises, et des séquelles qui seront ainsi moins importantes sur les entreprises et les travailleurs. Une incertitude considérable entoure les perspectives de croissance du PIB à moyen terme ainsi que la trajectoire de la production potentielle. Par conséquent, même si on s’attend à ce que l’écart de production se résorbe en 2023, l’incertitude quant au moment où cela aura lieu est grande. »

En ce qui concerne l’activité sur le marché de l’habitation, le rapport fait ce constat : « La demande de logements a continué d’être résiliente malgré l’augmentation des cas d’infection et le resserrement des restrictions. L’activité dans le secteur du logement devrait rester vigoureuse au début de 2021, soutenue par les taux d’emprunt bas et la résilience du revenu disponible. Des changements dans les préférences des acheteurs d’habitation ont aussi joué un rôle. À titre d’exemple, la croissance des prix a été plus forte pour les maisons unifamiliales et dans les régions à l’extérieur des centres urbains (voir le graphique ci-dessous). »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
18 Jan

Un mois de décembre et une année record pour les ventes résidentielles au Canada

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Publié par: Robert Perrier

2020 a été une année exceptionnelle pour l’habitation

Malgré les craintes engendrées par la pandémie au printemps, les reventes de maisons ont atteint un niveau record en 2020, alors que les nouvelles inscriptions baissaient et que les prix grimpaient. Selon les données de décembre publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont grimpé de 7,2 % d’un mois à l’autre, à un moment de l’année où le marché est habituellement lent. Comme l’indique le graphique ci-dessous, les reventes étaient largement au-dessus de leur moyenne décennale. Les ventes désaisonnalisées ont suivi un rythme annualisé de 714 516 unités en décembre 2020; c’est la première fois que les ventes mensuelles (désaisonnalisées, à des taux annualisés) ont franchi la barre des 700 000 unités. Il s’agit d’un nouveau record pour décembre, avec une marge de plus de 12 000 transactions. Pour le sixième mois consécutif, les ventes étaient en hausse dans presque tous les marchés de l’habitation canadiens par rapport au même mois en 2019.

La hausse d’un mois à l’autre des ventes nationales observée de novembre à décembre est surtout attribuable aux gains de plus de 20 % enregistrés dans le Grand Toronto et le Grand Vancouver.

D’une année à l’autre, l’activité a bondi de 47,2 %, alors que les taux d’intérêt étaient plus bas que jamais, que les besoins en logement évoluaient en raison de la pandémie et que l’offre ne suffisait pas à la demande. L’essor est survenu même si la croissance de la population a chuté faute de nouvelle immigration. L’augmentation annuelle de la population au Canada a plongé en 2020 après quatre années de forte croissance. Malgré tout, pour l’ensemble de 2020, quelque 551 392 propriétés ont changé de mains sur les systèmes MLS® canadiens, soit un nouveau record annuel. La hausse est de 12,6 % par rapport à 2019 et de 2,3 % par rapport au record précédent établi en 2016.

Nouvelles inscriptions

« Les nouvelles inscriptions seront l’indicateur à surveiller en 2021, surtout ce printemps : combien de propriétaires mettront leur propriété en vente?, demande Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. Nous avons déjà des ventes records, mais nous savons que la demande est beaucoup plus forte que ne l’indiquent les chiffres, car nous voyons une incidence sur les prix. Au Nouvel An, il y avait moins de 100 000 inscriptions résidentielles sur l’ensemble des systèmes MLS® canadiens, soit le niveau le plus bas enregistré en trois décennies. En comparaison, il y avait un quart de million de propriétés en vente sur le marché il y a cinq ans. Par conséquent, la demande atteint un sommet sans précédent et l’offre, un creux historique en ce début d’année. L’incidence sur les ventes et les prix dépendra du nombre de propriétés sur le marché dans les mois à venir. Idéalement, nous aimerions que les ménages puissent trouver et acquérir des propriétés adaptées à leurs besoins et que les prix demeurent abordables, mais nous faisons actuellement face à une importante pénurie du côté de l’offre en 2021. »

Le nombre de nouvelles inscriptions a grimpé de 3,4 % en décembre, surtout grâce aux gains dans le Grand Toronto et le Lower Mainland (C.-B.), les régions du Canada qui ont aussi enregistré les plus fortes hausses au chapitre des ventes en décembre.

Comme la hausse des ventes était supérieure à celle de l’offre de nouvelles propriétés le mois dernier, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour s’établir à 77,4 %; c’est l’un des plus hauts taux enregistrés pour cette mesure. La moyenne à long terme du ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 54,2 %.

Si l’on compare les ratios des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, environ 30 % de l’ensemble des marchés locaux seulement étaient en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme) en décembre. Le reste des marchés, soit 70 %, se situaient au-delà des normes à long terme, largement au-delà dans bien des cas.

Il y avait seulement 2,1 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de décembre 2020, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. À l’échelle locale, 29 marchés de l’Ontario comptaient moins d’un mois d’inventaire à la fin de décembre.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1,5 % d’un mois à l’autre en décembre 2020. Sur les 40 marchés que mesure l’Indice, un seul a connu une baisse entre novembre et décembre.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a connu en décembre une hausse d’une année à l’autre de 13 %, soit la plus forte augmentation depuis juin 2017 (voir le graphique ci-dessous).

L’évolution des prix des maisons reflète la volonté d’acheteurs de s’éloigner des centres-villes pour s’installer dans des banlieues proches ou lointaines, plus vertes et moins coûteuses, maintenant que le télétravail apparaît comme une option viable, du moins à temps partiel.

Les gains les plus importants d’une année à l’autre – plus de 30 % – ont été enregistrés à Quinte, à Simcoe, à Woodstock-Ingersoll et dans les Lakelands, une région de villégiature de l’Ontario (voir le détail dans le tableau ci-dessous).

Des hausses de prix de l’ordre de 25 à 30 % ont été observées à Bancroft, à Grey-Bruce-Owen Sound, à Kawartha Lakes, à North Bay, à Northumberland Hills et à Tillsonburg.

Des augmentations des prix de l’ordre de 20 à 25 % ont été enregistrées à Barrie, à Hamilton, à Niagara, à Brantford, à Cambridge, à Huron-Perth, à Kitchener-Waterloo, à London-St. Thomas, dans la Baie Georgienne Sud et à Ottawa.

Une hausse des prix de l’ordre de 15 à 20 % comparativement à décembre 2019 a été enregistrée à Oakville-Milton, à Peterborough and the Kawarthas, à Montréal et dans le Grand Moncton.

On a observé des augmentations d’une année à l’autre de 10 à 15 % dans le Grand Toronto, à Mississauga et à Québec, et de 5 à 10 % à l’échelle de la Colombie-Britannique ainsi qu’à Regina, à Saskatoon, à Winnipeg et à St. John’s.

L’Alberta reste en retrait en raison de la faiblesse peristante du marché pétrolier. Les prix ont augmenté d’à peine 1,5 % et 2.7 %, respectivement, à Calgary et à Edmonton.

L’IPP MLS® est le meilleur moyen d’évaluer les tendances de prix, puisque les moyennes sont sujettes à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en décembre 2020 a atteint un niveau record de 607 280 $, soit une hausse de 17,1 % comparativement au même mois l’an dernier.

En somme

La santé du marché du logement est en bonne partie attribuable aux taux hypothécaires plus bas que jamais et à la forte demande d’habitations plus spacieuses de la part de ménages qui ont maintenu leur niveau de revenu pendant la pandémie. Les ménages les plus durement touchés par la pandémie sont ceux de petits salariés dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration, du commerce de détail non essentiel et du tourisme. Ce sont eux qui ont le moins les moyens de faire face aux difficultés, et ils ne sont généralement pas propriétaires de maisons.

Nous bouclons 2020 avec le prix moyen des propriétés vendues au pays en hausse de 17,1 % – résultat spectaculaire au regard de la baisse de 9 à 18 % que la SCHL prévoyait en mars dernier. De plus, 2021 sera probablement encore une bonne année pour l’habitation. Je ne serais pas étonnée de voir les ventes annuelles atteindre de nouveaux sommets en 2021, surtout au premier semestre. Il y aura cependant des signes annonciateurs d’une accalmie au fil de l’année, et surtout en abordant 2022. D’abord, la limitation de l’offre est un facteur majeur : les nouvelles inscriptions restent faibles en comparaison de la demande. En outre, la pandémie a entraîné un changement dans les besoins en logement, mais cet effet s’atténuera avec le temps. À mesure que le taux de vaccination augmentera au pays et que nous arriverons à une nouvelle normalité, les taux d’intérêt augmenteront modérément. Ces facteurs et les prix majorés des maisons, devenant moins abordables, ralentiront l’activité.

En 2022, d’autres facteurs joueront : le nombre de nouveaux immigrants augmentera jusqu’à quelque 500 000, et la demande de locations Airbnb à court terme augmentera fortement avec la reprise du tourisme.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
11 Jan

Le marché canadien de l’emploi a décliné en décembre

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Le marché canadien de l’emploi a décliné en décembre

Le Canada a perdu 62 600 emplois le mois dernier, après sept mois de reprise (voir le graphique ci-dessous). L’augmentation rapide des cas de COVID et les mesures de confinement imposées en conséquence dans de nombreuses régions clés ont entraîné le recul net de l’emploi constaté dans les données de la mi-décembre. Le personnel de restaurants et d’hôtels a le plus souffert, perdant 56 700 emplois.

Le taux de chômage a grimpé jusqu’à 8,6 %. Il reste bien sous le sommet de 13,7 % d’avril, mais il est tout de même 3 points de pourcentage au-dessus de son niveau d’avant la pandémie.
Malgré tout, il y a des lueurs d’espoir : plusieurs secteurs ont réussi de modestes gains (voir le deuxième graphique ci-dessous). Parmi eux figurent la finance, l’assurance et l’immobilier, ainsi que les services scientifiques et techniques. La fabrication a gagné 15 400 emplois, et les administrations publiques ont bien progressé.

Bonne nouvelle, les emplois à temps plein ont en fait augmenté de 36 500, et les salaires moyens ont remonté; ils sont maintenant 5,6 % plus élevés qu’un an plus tôt. Ce gain s’explique en partie par la perte de nombreux emplois à faible salaire.

Les emplois à temps partiel ont nettement baissé en décembre, en particulier pour les travailleurs de 24 ans ou moins et ceux de 55 ans ou plus. Le nombre de travailleurs autonomes a baissé de 62 000, descendant à son niveau le plus bas depuis le début de la pandémie.

Avec la baisse de décembre, il y a maintenant 571 600 emplois de moins qu’un an plus tôt (-3,0 %). Il s’agit du plus fort déclin annuel depuis 1982, mais la situation reste sensiblement meilleure que ne le laissait entrevoir le recul de 15 % enregistré en avril. L’évolution de -3,0 % de l’emploi au Canada en 2020 est une dégradation relativement modérée au regard des États-Unis, où les données de décembre indiquent une chute de 6,2 % d’une année à l’autre. Au Canada, les 332 300 emplois perdus depuis un an dans l’hébergement et la restauration comptent à eux seuls pour 58 % du recul.

L’emploi était en baisse dans 9 des 10 provinces le mois dernier. L’exception était la Colombie-Britannique. Aucune des autres provinces ne se démarquait. Le tableau ci-dessous indique le taux de chômage par province. Ce taux monte et descend selon l’évolution du taux de participation au marché du travail. Une personne n’est pas comptée comme étant au chômage si elle n’est pas à la recherche d’un emploi. Le nombre de personnes classées dans les catégories « personnes occupées » ou « chômeurs » a reculé de 42 000 (-0,2 %) en décembre. Il s’agit de la première baisse notable depuis avril. Les femmes du principal groupe d’âge actif et les jeunes hommes ont été en grande partie à l’origine de la diminution.
En somme 
Il ne semble certainement pas que les mesures de confinement seront levées prochainement. Nous ne cessons d’établir de nouveaux records de cas de COVID, et un variant plus contagieux de la COVID est arrivé. De plus, la distribution du vaccin a été désespérément lente. Ainsi, jusqu’à ce que l’hiver soit passé, il est improbable que l’économie puisse réellement être relancée. Tout compte fait, l’économie du Canada a été relativement résiliente. Ce n’est guère étonnant, compte tenu du soutien du revenu assuré par le gouvernement – le plus généreux parmi les pays du G7. En outre, les conditions financières sont extrêmement accommodantes.

Bien que personne ne sortira indemne de la pandémie, ce sont surtout les petits salariés qui ont subi les pertes d’emploi. De nombreux travailleurs à revenu élevé continuent de travailler à domicile. Et même si la pandémie s’aggrave, bon nombre des marchés du logement du Canada ont enregistré leur plus fort mois de décembre de tous les temps. Les taux d’intérêt au plus bas, les taux élevés d’épargne des ménages et les changements dans les besoins en logement ont fait de 2020 une année exceptionnelle pour l’activité immobilière.

Selon les chambres immobilières locales, les ventes de décembre ont été étonnamment fortes dans ce qui est habituellement un mois tranquille. La revente de maisons a bondi de 32 %, d’une année à l’autre, à Montréal, Ottawa et Edmonton, et de 65 % à Toronto, selon des données préliminaires. Des banlieues plus distantes ont attiré des familles à la recherche de plus de place, étant donné que la l’éloignement importe moins quand des emplois permettent le télétravail. La valeur des propriétés a continué de grimper dans la plupart des marchés. Les prix des condos en ville ont continué de faire exception à la tendance, en raison de vastes inventaires dans la plupart des grandes villes du Canada. La faiblesse du marché locatif a incité de nombreux investisseurs dans des condos à vendre. Cela étant, les prix plus faibles des condos attirent maintenant les acheteurs. Les reventes de condos ont monté en flèche presque partout en décembre.

Le marché de l’habitation continue d’amortir le coup porté à l’économie par la pandémie. Ce n’est pas tout le monde qui en profite, mais ce fait aidera à mener à une plus forte reprise de l’emploi au printemps.

Il reste indiscutable que la lumière au bout du très sombre tunnel, c’est un vaccin largement disponible. Le premier ministre Trudeau a réaffirmé cette semaine que le vaccin sera disponible pour tous ceux qui le veulent d’ici septembre 2021. Au rythme où vont les inoculations jusqu’à présent, cela ne se fera pas. À peine plus de 0,6 % de la population canadienne avait été vaccinée au jeudi 7 janvier. En comparaison, les États-Unis avaient vacciné 1,8 % de leur population à la même date, et Israël, presque 20 %, selon les données du projet de recherche sans but lucratif de l’Université d’Oxford Our World in Data. Le Royaume-Uni avait vacciné 1,9 % de sa population au 3 janvier, la dernière date pour laquelle les données sur la vaccination étaient disponibles (voir le graphique ci-dessous).

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
16 Déc

Les ventes de maisons établissent un nouveau record pour le mois de novembre

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Le marché canadien du logement reste vigoureux en novembre

Selon les données de novembre publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont continué de se maintenir à des hauteurs historiques. La concurrence entre les acheteurs demeure vive sur le marché des maisons unifamiliales et des maisons en rangée. Cependant, les ventes de condos en pourcentage des nouvelles inscriptions ont ralenti, les inscriptions ayant monté en flèche, surtout à Toronto.

Vu l’arrêt du tourisme et la réduction de l’immigration, les loyers ont baissé à Toronto. Les perspectives économiques de l’investissement dans des condos en ont été altérées. De nombreux logements Airbnb sont passés du marché de la location court terme à la location long terme, alors même que l’offre de condos nouvellement construits continue d’augmenter. Une baisse des loyers a fait que certains investisseurs se trouvent face à un flux de trésorerie négatif et ne demandent qu’à vendre. Le nombre de condos en vente augmente, mais la demande a baissé car de nombreux acheteurs privilégient maintenant des milieux moins densifiés. Tout cela étant, il n’est pas étonnant que le secteur des condos – surtout les plus petits condos – soit le maillon faible du marché immobilier.

Le gouvernement fédéral canadien s’est engagé à augmenter les objectifs de l’immigration des trois prochaines années pour compenser la baisse de 2020. C’est ce qu’affirmait un communiqué du gouvernement du Canada : « La pandémie a mis en évidence la contribution des immigrants au bien-être de nos communautés et dans tous les secteurs de l’économie. Notre système de soins de santé a besoin des immigrants pour assurer la sécurité et la santé des Canadiens. D’autres industries, telles que les entreprises de technologies de l’information ainsi que nos agriculteurs et producteurs, ont également besoin du talent des nouveaux arrivants pour maintenir leurs chaînes d’approvisionnement, développer leurs activités et, ainsi, créer davantage d’emplois pour les Canadiens. » Le Canada vise à accueillir 401 000 immigrants en 2021, 411 000 en 2022 et 421 000 en 2023.

Par ailleurs, l’arrivée d’un vaccin favorisera le retour de locataires à court terme, mais sans doute pas avant 2022 au plus tôt.

Ventes de logements
Les ventes de logements ont ralenti légèrement, mais les niveaux restent extrêmement élevés en octobre et en novembre. L’activité est encore largement au-dessus des niveaux historiques (voir le graphique ci-dessous). Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont augmenté en novembre de 32,1 % d’une année à l’autre, comme en octobre. Il s’agit d’un nouveau record pour novembre, par une marge de plus de 11 000 transactions. Pour le cinquième mois consécutif, les ventes d’une année à l’autre étaient en hausse dans presque tous les marchés au Canada par rapport au même mois en 2019. Parmi les quelques marchés accusant un recul par rapport à l’année précédente, ceux de l’Ontario semblent être aux prises avec un problème d’offre, et non de demande.

Cette année, quelque 511 449 propriétés ont changé de main sur les systèmes MLS® canadiens, soit une hausse de 10,5 % comparativement aux 11 premiers mois de 2019. Pour ce qui est du nombre de ventes de janvier à novembre, c’est le meilleur résultat après celui de 2016, et l’écart est de seulement 0,3 %.

« On ne le saura qu’au fil d’arrivée, mais 2020 s’annonce comme une année record pour les ventes résidentielles au Canada, malgré une offre historiquement faible, dit Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. Nous sommes presque en 2021, et même si les conditions au pays n’ont jamais été aussi serrées, les ventes continuent d’atteindre des sommets. Je ne m’attends pas à ce que cette situation, portée par la pandémie, revienne à la normale la veille du Nouvel An, mais au moins la vaccination offre une lueur d’espoir. L’immigration et la croissance démographique repartiront à la hausse, les taux hypothécaires demeureront sans doute très bas et il sera plus important que jamais d’avoir un chez-soi. De plus, les bouleversements quotidiens engendrés par la COVID continueront probablement d’inciter des gens à déménager. Il se pourrait même que nos prévisions de nouveau record de ventes en 2021 s’avèrent trop modestes. »

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a baissé de 1,6 % en novembre, la région du grand Toronto et Ottawa ayant été particulièrement touchées.

Comme les ventes et l’offre ont subi des baisses du même ordre en novembre, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est demeuré à 74,8 %; c’est encore un des plus hauts taux enregistrés pour cette mesure. La moyenne à long terme du ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 54,2 %.

Si l’on compare les ratios des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, seulement environ 30 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme) en novembre. Le reste des marchés, soit 70 %, se situaient au-delà des normes à long terme, largement au-delà dans bien des cas.

On comptait 2,4 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de novembre 2020, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. À l’échelle locale, 21 marchés de l’Ontario comptaient moins d’un mois d’inventaire à la fin du mois.

Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1,2 % d’un mois à l’autre en novembre 2020. Sur les 40 marchés que mesure actuellement l’Indice, tous sauf un ont connu une hausse entre octobre et novembre.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a connu en novembre une hausse d’une année à l’autre de 11,6 %, soit la plus forte augmentation depuis juillet 2017 (voir le graphique ci-dessous).

Le tableau ci-dessous indique l’évolution des préférences des acheteurs, en faveur de secteurs moins densément peuplés, à l’extérieur des centres-villes. Comme davantage de personnes travaillent à domicile, la volonté de s’assurer une navette plus courte ne semble plus aussi pressante qu’avant.

Les gains les plus importants d’une année à l’autre – soit de 25 % à 30 % – ont été enregistrés à Quinte, à Tillsonburg, à Woodstock-Ingersoll et dans diverses régions de villégiature de l’Ontario.

Des augmentations des prix de l’ordre de 20 % à 25 % ont été observées à Barrie, à Bancroft, à Brantford, à Huron-Perth, à London-St. Thomas, à North Bay, à Simcoe, à la baie Georgienne Sud et à Ottawa.

Des augmentations de l’ordre de 15 % à 20 % ont été enregistrées à Hamilton, à Niagara, à Guelph, à Cambridge, à Grey-Bruce-Owen Sound, à Kitchener-Waterloo, à Northumberland Hills, à Peterborough et Kawartha Lakes, à Montréal et dans le Grand Moncton.

Les prix ont augmenté de 10 % à 15 % par rapport à novembre dernier dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Mississauga.

On a observé des augmentations d’une année à l’autre de 5 % à 10 % dans le Grand Vancouver, dans la vallée du Fraser, à Chilliwack, à Victoria et sur l’île de Vancouver, dans la vallée de l’Okanagan, à Regina, à Saskatoon, à Winnipeg, à Québec et à St. John’s. Les prix ont aussi augmenté d’environ 1 % à 2 % à Calgary et à Edmonton.

L’IPP MLS® est le meilleur moyen d’évaluer les tendances de prix, puisque les moyennes sont sujettes à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en novembre 2020 s’élevait à un peu plus de 603 000 $, soit une hausse de 13,8 % comparativement au même mois l’année dernière.

En somme
La santé du marché du logement est en bonne partie attribuable aux taux hypothécaires plus bas que jamais et à la forte demande d’habitations plus spacieuses de la part de ménages qui ont maintenu leur niveau de revenu pendant la pandémie. Les ménages les plus durement touchés sont ceux de petits salariés dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration, du commerce de détail non essentiel et du tourisme. Ce sont eux qui ont le moins les moyens de faire face aux difficultés, et ils ne sont généralement pas propriétaires de maisons. La bonne nouvelle est que le marché du logement contribue à la relance de l’économie.

Le niveau des ventes est ferme, se portant mieux que la plupart des observateurs ne s’y attendaient. Malgré le choc historique subi par le marché au début de l’année en raison de la pandémie, l’ACI prévoit que les ventes nationales atteindront un record de 544 413 unités en 2020, soit 11,1 % de mieux qu’en 2019, et qu’elles augmenteront encore de 7,2 % l’an prochain, jusqu’à environ 584 000 unités.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
10 Déc

La Banque du Canada maintient les taux à la valeur plancher effective – Le programme d’assouplissement quantitatif se poursuit

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada confirme son engagement à maintenir de faibles taux d’intérêt

Malgré les bonnes nouvelles sur les vaccins depuis la dernière réunion du Conseil de direction à la fin d’octobre, la Banque du Canada a réaffirmé son engagement à prendre des mesures de politique monétaire exceptionnelles pendant encore de nombreux mois. La déclaration d’aujourd’hui réitère la volonté de la Banque de maintenir le taux directeur à sa valeur plancher effective de 0,25 % « jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable ». L’inflation a augmenté en octobre, mais principalement en raison des prix plus élevés pour les fruits et légumes frais. Selon l’énoncé de politique de la Banque, les mesures de l’inflation fondamentale sont toutes en deçà de 2 %, et « les capacités excédentaires considérables devraient continuer de peser sur l’inflation pendant un certain temps ». L’économie continuera d’avoir besoin de stimulation jusqu’en 2023, comme l’indique le plus récent numéro (octobre) du Rapport sur la politique monétaire (RPM).

La banque centrale réévaluera les perspectives lors de sa prochaine réunion, le 20 janvier, quand elle publiera une mise à jour complète de ses prévisions pour l’économie et l’inflation, y compris les risques y afférant, dans le RPM de janvier.

Malgré les progrès en matière de vaccins, d’autres faits nouveaux pèsent lourdement sur l’économie. Le Canada a été fortement touché par la deuxième vague de cas de COVID (voir le graphique ci-dessous). Le nombre moyen de cas quotidiens dépassait les 6000 dans la dernière semaine. Selon l’Agence de la santé publique du Canada, les cas de COVID vont dépasser les 20 000 par jour si la tendance actuelle se poursuit. Partout au pays, les provinces ont imposé des nouvelles restrictions rigoureuses pour ralentir la propagation du virus.

De nouvelles mesures de confinement produisent un effet dévastateur pour les commerces non essentiels et les restaurants dans la période des fêtes qui est cruciale pour eux. Le gouvernement a annoncé la semaine passée d’ambitieuses mesures budgétaires afin d’amortir le coup pour les entreprises et les ménages. De fait, parmi tous les pays du G7, les mesures budgétaires du Canada ont été les plus ambitieuses.

Par ailleurs, selon Bloomberg Newsle Canada a réservé davantage de doses de vaccin par personne que tout autre pays, et le premier ministre Trudeau a accéléré les plans pour commencer les inoculations. Le premier ministre a affirmé à des journalistes à Ottawa que les premiers Canadiens seront vaccinés la semaine prochaine si Santé Canada donne son approbation cette semaine. « Cette nouvelle signifie que nous pourrons prendre de l’avance dans notre plan de vaccination. C’est un développement positif pour pouvoir protéger les Canadiens le plus tôt possible. »

Le dollar canadien a atteint son plus haut niveau depuis deux ans, 0,78 $ US. La Banque estime que cette évolution est largement attribuable à une faiblesse généralisée du dollar américain.

L’assouplissement quantitatif continue

Une hausse des taux d’intérêt du marché consécutive aux bonnes nouvelles sur les vaccins est un autre facteur qui pourrait peser sur l’économie canadienne. En réponse, la Banque du Canada achète pour au moins 4 milliards de dollars par semaine d’obligations à long terme du gouvernement du Canada. Par exemple, le rendement des obligations du Canada à 5 ans est passé d’un creux de 31 points de base dans les six derniers mois à presque 50 points de base. L’assouplissement quantitatif a certainement amorti la tendance haussière, et continuera de le faire.

Si la Banque détermine qu’un soutien monétaire supplémentaire est nécessaire en janvier, il prendra sans doute la forme d’une augmentation des achats d’obligations du Canada plutôt que d’un ajustement du taux à un jour.

Lors de sa comparution devant le Comité des finances de la chambre des communes le 26 novembre, le gouverneur Tiff Macklem a admis qu’il pourrait y avoir des distorsions du marché si la part de la Banque des avoirs en obligations du gouvernement dépassait les 50 %. Comme l’indique le graphique ci-dessous, la Banque détient actuellement environ 34 % du marché. Si les achats continuent au rythme actuel, les économistes de CIBC estiment que la Banque en détiendrait 48 % d’ici la fin de 2021.

En somme : Les taux d’intérêt resteront bas dans l’avenir prévisible. L’évolution de la pandémie déterminera en bonne partie la croissance de l’économie et l’action du gouvernement. Les spécialistes indiquent que la deuxième vague durera tout l’hiver, et qu’un vaccin ne sera largement disponible au mieux qu’au deuxième semestre de 2021.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
7 Déc

La deuxième vague ralentit la croissance de l’emploi en novembre

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Publié par: Robert Perrier

 

La deuxième vague ralentit encore la reprise de l’emploi au Canada en novembre

Les résultats de l’Enquête sur la population active (EPA) de novembre, publiés par Statistique Canada, révèlent une augmentation de 62 000 emplois, contre 83 600 en octobre – soit bien moins que le gain de 378 000 en septembre. Il s’agit de la plus faible augmentation mensuelle depuis six mois, quand l’économie a commencé à se redresser (voir le graphique ci-dessous). L’augmentation rapide des cas de COVID continue d’amortir la reprise.

Presque tous les nouveaux emplois du mois dernier sont à temps plein. Parmi les personnes qui ont travaillé à temps partiel en novembre, plus du cinquième (22,6 %; 808 000) voulaient un emploi à temps plein (30 heures ou plus par semaine), mais n’ont pas pu en trouver. Il s’agit d’une hausse de 5,2 points de pourcentage par rapport à 12 mois plus tôt. Des augmentations supérieures à la moyenne ont été enregistrées chez les hommes âgés de 25 à 54 ans (en hausse de 13,2 points de pourcentage pour atteindre 46,4 %).

Parmi les personnes qui ont travaillé au moins la moitié de leurs heures habituelles, 4,6 millions ont travaillé à partir de leur domicile en novembre, ce qui représente une hausse d’environ 250 000 par rapport à octobre. Ce nombre comprend 2,5 millions de personnes qui ne travaillent normalement pas à partir de leur domicile. Dans ce même groupe, le nombre de personnes travaillant à partir d’un endroit autre que leur domicile a diminué d’environ 100 000 pour s’établir à 12,2 millions.

Le taux de chômage était de 8,6 % en novembre, contre 8,9 % en octobre, soit bien en deçà du sommet de 13,7 % en mai.

Les hôpitaux et les écoles nourrissent la croissance de l’emploi dans le secteur public
Le nombre d’employés du secteur public a augmenté de 32 000 (+0,8 %) en novembre et a dépassé de 1,5 % son niveau de février, avant la COVID-19. Par rapport à un an plus tôt, le nombre de travailleurs du secteur public a progressé de 61 000 (+1,6 %), principalement en raison des hausses enregistrées dans les hôpitaux ainsi que dans les écoles primaires et secondaires (données non désaisonnalisées).

Le nombre d’employés du secteur privé a peu varié en novembre, mais il était inférieur de 411 000 (-3,3 %) à son niveau de 12 mois plus tôt. Cette baisse a été surtout prononcée dans les services d’hébergement et de restauration, tandis que l’emploi dans les services professionnels, scientifiques et techniques a augmenté (voir le graphique ci-dessous).

La croissance du nombre de travailleurs autonomes a stagné en novembre et ce groupe est demeuré le plus éloigné du niveau de novembre 2019 (-4,5 %; -131 000) et en février avant la COVID-19 (-4,7 %; -136 000).

L’emploi recule dans les activités de loisir et dans les services d’hébergement et de restauration
En novembre, l’emploi dans l’information, la culture et les loisirs a diminué de 26 000 (-3,5 %), ce qui représente la première baisse notable dans ce secteur depuis avril. L’emploi a reculé pour un deuxième mois consécutif au Québec, où les restrictions relatives aux rassemblements publics avaient été sensiblement resserrées la semaine de référence de l’Enquête sur la population active. À l’échelle nationale, l’emploi dans l’information, la culture et les loisirs était 10,5 % plus faible en novembre qu’il ne l’était en février (voir le graphique ci-dessous).

L’emploi dans les services d’hébergement et de restauration a reculé pour un deuxième mois consécutif, en baisse de 24 000 (-2,4 %) en novembre. La diminution est répartie entre l’Ontario, le Manitoba et le Québec. Dans les services d’hébergement et de restauration, près d’un employé sur dix (8,9 %) a travaillé moins de la moitié de ses heures habituelles en novembre – la troisième proportion en importance parmi l’ensemble des secteurs, derrière les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien (10,3 %) et le transport et l’entreposage (9,2 %) (données non désaisonnalisées).

De la mi-septembre à la fin du mois d’octobre, Statistique Canada a mené l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises pour recueillir des renseignements sur les perspectives d’avenir des entreprises. Près du quart des entreprises des services d’hébergement et de restauration (22,5 %) s’attendaient à une réduction de leur nombre d’employés au cours des trois prochains mois, plus du double de la moyenne de l’ensemble des entreprises (10,4 %).

Le commerce de détail enregistre une deuxième hausse consécutive de l’emploi
Dans le commerce de détail, l’emploi a progressé pour un deuxième mois consécutif, en hausse de 1,5 % en novembre (+32 000). La majeure partie de l’augmentation a été enregistrée en Ontario. Une interdiction du magasinage en personne chez les détaillants non essentiels est entrée en vigueur dans les régions de Toronto et de Peel le 23 novembre, après la semaine de référence de l’EPA. Les effets pourraient se refléter dans les résultats de l’EPA de décembre. Les résultats de décembre pourraient également permettre de mieux comprendre les effets du resserrement des restrictions dans d’autres provinces, comme au Manitoba et en Alberta.

À l’échelle nationale, la hausse de l’emploi enregistrée en novembre a porté le commerce de détail à 3,7 % près de son niveau d’emploi d’avant la COVID-19.

La croissance de l’emploi reprend dans la construction ainsi que dans le transport et l’entreposage
L’emploi dans la construction a progressé de 26 000 (+1,9 %) en novembre. Il s’agit de la première augmentation depuis juillet et elle est principalement attribuable à la hausse de 5,5 % (+28 000) enregistrée en Ontario. À l’échelle nationale, l’emploi dans la construction s’est situé 5,7 % en deçà de son niveau de février.

Après avoir fait une pause en octobre, la croissance de l’emploi a repris dans le transport et l’entreposage en novembre (+20 000; +2,1 %). La hausse est en grande partie attribuable aux augmentations enregistrées en Ontario et en Colombie-Britannique. Elle a ramené l’emploi dans ce secteur à 6,4 % de son niveau d’avant la COVID-19.

Les niveaux d’emploi dans la finance, les assurances, les services immobiliers, et les services de location et de location à bail sont maintenant supérieurs à ceux d’avant la COVID-19
L’emploi a augmenté pour un troisième mois consécutif dans la finance, les assurances, les services immobiliers, et les services de location et de location à bail, en hausse de 15 000 (+1,2 %). La récente croissance de l’emploi enregistrée dans ce secteur lui a permis de se redresser complètement, dépassant de 2,3 % son niveau de février.

L’emploi augmente dans les ressources naturelles pour un deuxième mois consécutif
Dans les ressources naturelles, l’emploi a progressé pour un deuxième mois consécutif. Il était en hausse de 3,1 % en novembre (+10 000), revenant à son niveau d’avant la COVID-19. La croissance d’un mois à l’autre s’est répartie presque également entre l’Alberta et la Colombie-Britannique. Les données des prochains mois relatives à ce secteur pourraient révéler les effets de la décision de l’Alberta de cesser de limiter sa production pétrolière en décembre, permettant aux producteurs d’utiliser la capacité disponible des oléoducs et d’augmenter l’emploi.

Les conditions du marché du travail varient selon la province
L’emploi a augmenté dans six provinces : en Ontario, en Colombie-Britannique et dans les quatre provinces de l’Atlantique. Le Manitoba a enregistré sa première baisse de l’emploi depuis avril, tandis que le nombre de personnes ayant un emploi ou une entreprise est demeuré stable au Québec, en Saskatchewan et en Alberta.

En novembre, les niveaux d’emploi à Terre-Neuve-et-Labrador, en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick étaient revenus à leurs niveaux d’avant la COVID-19. L’emploi était le plus près des niveaux de février en Colombie-Britannique (-1,5 %), et le plus éloigné, au Manitoba (-4,8 %) et en Alberta (-4,9 %).

La croissance de l’emploi continue de ralentir dans le centre du Canada
Après avoir enregistré une hausse mensuelle moyenne de l’emploi de 3,1 % de juin à septembre, l’Ontario a connu un ralentissement de la croissance en octobre. Ce ralentissement s’est poursuivi en novembre. L’emploi a augmenté de 37 000 (+0,5 %), principalement dans le travail à temps plein. L’emploi dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Toronto a stagné en novembre après avoir progressé pendant cinq mois consécutifs. Le taux de chômage en Ontario a reculé de 0,5 point de pourcentage pour s’établir à 9,1 %.

La hausse de l’emploi la plus marquée a été enregistrée dans la construction, un secteur qui n’a pas été touché par les récentes restrictions. En même temps, des baisses ont été observées dans les services d’hébergement et de restauration dans le contexte du resserrement des mesures de santé publique à Toronto et à Peel.

Au Québec, l’emploi a peu varié pour un deuxième mois consécutif. Dans la RMR de Montréal, l’emploi a été stable pour un deuxième mois consécutif après avoir enregistré une hausse mensuelle moyenne de 3,8 % de mai à septembre. Le taux de chômage au Québec a diminué de 0,5 point de pourcentage pour s’établir à 7,2 %, par suite de la baisse du nombre de personnes mises à pied temporairement.

L’emploi a diminué dans les services d’hébergement et de restauration ainsi que dans l’information, la culture et les loisirs. La baisse a coïncidé avec la mise en place de mesures de santé publique ciblées depuis octobre. L’emploi a progressé dans les services professionnels, scientifiques et techniques.

La croissance de l’emploi se poursuit en Colombie-Britannique
Juste avant le début de la semaine de référence de l’EPA, qui s’est déroulée du 8 au 14 novembre, les autorités sanitaires Vancouver Coastal et Fraser ont imposé de nouvelles restrictions relatives aux rassemblements sociaux, aux voyages et aux gymnases et installations sportives intérieures, de même que de nouvelles exigences en matière de sécurité au travail liées à la COVID-19.

Malgré ces nouvelles restrictions, l’emploi en Colombie-Britannique a progressé de 24 000 (+1,0 %) en novembre. Cette hausse s’est ajoutée aux augmentations des six mois précédents (+335 000). La croissance enregistrée dans l’emploi à temps plein a été contrebalancée en partie par une diminution dans l’emploi à temps partiel. Plusieurs secteurs ont enregistré des hausses, y compris les services d’hébergement et de restauration, le transport et l’entreposage, le commerce de gros et de détail, ainsi que la construction. Le taux de chômage a reculé de 0,9 point de pourcentage pour s’établir à 7,1 %.

L’emploi a progressé (+1,2 %) dans la RMR de Vancouver, mais moins que les deux mois précédents.

Un plus grand nombre de personnes sont en emploi dans les provinces de l’Atlantique
Terre-Neuve-et-Labrador, l’Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick ont tous enregistré des hausses de l’emploi en novembre.

La Nouvelle-Écosse a enregistré la plus forte augmentation parmi les provinces de l’Atlantique, gagnant 10 000 emplois (+2,2 %) et poursuivant sa tendance haussière observée depuis avril. La croissance de novembre est principalement attribuable au travail à temps plein. Le taux de chômage a diminué de 2,3 points de pourcentage pour s’établir à 6,4 %, le taux le plus faible depuis mars 2019 et le plus faible parmi les provinces.

Le Nouveau-Brunswick a connu sa première hausse importante de l’emploi (+4 200; +1,2 %) depuis les augmentations marquées de mai et juin. La hausse de novembre est presque entièrement survenue dans le travail à temps plein. Le taux de chômage a reculé de 0,5 point de pourcentage pour s’établir à 9,6 %.

À Terre-Neuve-et-Labrador, l’emploi a augmenté pour un septième mois consécutif, en hausse de 2300 (+1,0 %) en novembre. Il a récupéré toutes les baisses enregistrées depuis février. Le taux de chômage a peu varié en novembre, s’établissant à 12,2 %. Les secteurs ayant connu des baisses de l’emploi au début de la pandémie, comme les ressources naturelles, la construction et la fabrication, ont enregistré de faibles augmentations au cours des mois suivants. Celles-ci ont contrebalancé les baisses enregistrées en mars et en avril. D’autres secteurs, comme les soins de santé, l’assistance sociale et les administrations publiques ont continué d’enregistrer des hausses de l’emploi au cours des derniers mois, dépassant leurs niveaux d’emploi de février.

Le nombre de personnes en emploi a aussi augmenté à l’Île-du-Prince-Édouard en novembre (+1000; +1,3 %), et le taux de chômage s’y est établi à 10,2 %.

Le Manitoba enregistre une baisse de l’emploi
L’emploi au Manitoba a reculé de 18 000 en novembre, et presque entièrement dans le travail à temps partiel. Il s’agit de la première diminution notable depuis avril. Elle coïncide avec les mesures de santé publique plus sévères qui sont entrées en vigueur au début de novembre pour la région métropolitaine de Winnipeg et au moment de la semaine de référence de l’EPA pour le reste de la province. La plus forte diminution de l’emploi a été observée dans les services d’hébergement et de restauration. Le taux de chômage a peu varié en novembre, s’établissant à 7,4 %, en raison de la baisse du nombre de Manitobains actifs sur le marché du travail.

L’emploi a peu varié en novembre en Saskatchewan et en Alberta. Au moment de la semaine de référence de l’EPA allant du 8 au 14 novembre, les deux provinces avaient largement évité de mettre en place des mesures de santé publique plus sévères. Le taux de chômage en Saskatchewan a augmenté de 0,5 point de pourcentage pour atteindre 6,9 %, en raison du plus grand nombre de personnes à la recherche de travail. Le taux de chômage en Alberta a peu varié, s’établissant à 11,1 %.

En somme 
La reprise économique reste étroitement liée à l’évolution de la pandémie. La meilleure nouvelle du mois dernier est la mise au point de vaccins efficaces. Il reste à voir combien de temps il faudra pour les approbations et la distribution, mais il paraît assuré que la pandémie continuera de sévir cet hiver, puis connaîtra une accalmie saisonnière au printemps et à l’été. D’ici là, il faut espérer que la distribution du vaccin sera bien engagée. C’est dire que 2021 sera une année de transition, et on peut prévoir que l’économie passera de la reprise à l’expansion en 2022.

Ce numéro de l’Enquête sur la population active est encourageant. Même si l’augmentation de l’emploi a ralenti, le nombre total d’heures travaillées a grimpé de 1,2 % d’un mois à l’autre. Comme il avait déjà augmenté de 0,8 % le mois précédent, le gain d’heures travaillées s’élève à 14 % pour les quatre trimestres, en données annualisées. Le nombre d’heures travaillées est un des trois nouveaux « garde-fous » désignés par Ottawa pour décider quand il faut relâcher les mesures de stimulation. Les deux autres se sont aussi améliorés, le nombre de sans-emploi ayant baissé de 81 000, et le taux d’emploi, augmenté légèrement (de 0,1 point, jusqu’à 59,5 %, ce qui reste 2,3 points sous les niveaux d’avant la COVID). Les salaires horaires moyens ont de nouveau baissé légèrement, comme prévu. Ils restent toutefois solides, avec une progression de 5,0 % d’une année à l’autre.

Nous soupçonnons que les réductions d’emplois dans les secteurs de l’hébergement et, peut-être, du commerce de détail produiront davantage d’effet dans le rapport du mois prochain. En effet, les restrictions ont été considérablement resserrées juste après la période de référence de la présente enquête. Dans l’ensemble, le rapport est plus ferme qu’on ne s’y attendait. Il permet de croire que l’économie réagit un peu mieux que prévu aux premiers stades de la deuxième vague.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
3 Déc

L’économie canadienne rebondit au T3, plafonne au T4

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Publié par: Robert Perrier

L’économie canadienne rebondit au T3, plafonne au T4

L’économie du Canada a véritablement rebondi au troisième trimestre, enregistrant sa plus forte expansion de tous les temps. Pourtant, les gains n’étaient pas aussi élevés que prévu. De plus, des données préliminaires indiquent que l’élan s’essouffle rapidement face à la deuxième vague de la pandémie.

Le produit intérieur brut a augmenté de 40,5 % (taux annualisé) au T3, compensant le plongeon historique de 38,1 % du T2 (après révision, au lieu de -37,8 %). Aussi impressionnante qu’ait été la progression du T3, elle est restée inférieure aux attentes largement partagées. Même la mise à jour économique dévoilée hier prévoyait une montée de 47,5 % par suite de la réouverture de l’économie. Il reste que, grâce à des révisions à la hausse de trimestres passés (remontant des années en arrière), il semble que l’économie connaîtra un déclin d’environ 5,7 % cette année. La production totale est revenue à 95 % de son niveau d’avant la pandémie.

L’énorme deuxième vague de cas de COVID a entraîné la mise en place de restrictions partout au pays ces dernières semaines, faisant que le rebond du T3 perdu son élan au T4. Les données d’aujourd’hui indiquant que le PIB a augmenté de 0,8 % en septembre et les estimations d’octobre prévoyant +0,2 % sont modérément encourageantes. Néanmoins, il faut prévoir que l’activité plafonnera en novembre et baissera en décembre. La croissance du T4 devrait ainsi se situer entre 0 et 2 % (taux annualisé).

La forte hausse du T3 a amené le PIB à 5,2 % sous le niveau d’un an plus tôt au même trimestre. Cependant, le gain d’octobre améliore encore le bilan, laissant le mois à 4 % sous le niveau d’un an plus tôt.

Comme l’indique le tableau ci-dessous, la croissance du PIB au T3 a déçu principalement en raison du déclin des stocks. Sinon, tous les indicateurs traduisaient une relance énergique de l’activité après les fermetures du printemps. Il y a eu des taux de remontée à trois chiffres dans les investissements résidentiels, les investissements en matériel et outillage et les importations. Le résidentiel a progressé à un taux annuel record de 187,3 % d’un trimestre à l’autre. Il était le domaine le plus vigoureux de l’économie. Le résidentiel a augmenté de 9,5 % d’une année à l’autre.

Les consommateurs mènent le bal

La consommation, dont la baisse avait entraîné la contraction au deuxième trimestre, a augmenté de 63 % (taux annualisé) quand les consommateurs se sont précipités pour dépenser après avoir été privés de la plupart des magasins pendant le confinement. Les habitudes de dépenses ont changé en raison de préoccupations pour la santé et de restrictions persistantes dans les secteurs les plus touchés par la pandémie (p. ex., restaurants, voyages, tourisme), faisant que les consommateurs ont jeté leur dévolu sur les biens durables (+263 %). Les biens non durables ont aussi bien progressé dans le trimestre (+19 %). Le niveau des dépenses sur les biens durables et les biens non durables était en hausse de 7,7 % et 3,7 %, respectivement, par rapport au niveau d’avant la pandémie. En revanche, comme la pandémie entrave la demande de services à forte proximité physique, les dépenses totales sur les services sont restés largement sous les niveaux d’avant la pandémie (-12,4 %) malgré une forte hausse au troisième trimestre (44,3 %).

Les finances des ménages ont fait l’objet de beaucoup d’attention pendant la pandémie. Le taux d’épargne a reculé au T3, mais il restait très élevé, à 14,6 % (après le record de 27,5 % au T2). Par rapport aux tendances d’avant le virus, les économies des ménages se situent au moins 150 milliards de dollars au-delà de ce qu’elles auraient été normalement. Même si le revenu disponible a baissé au dernier trimestre, il restait non moins de 10,6 % supérieur à ce qu’il était un an plus tôt. Il n’avait augmenté que de 3,8 % en 2019.

Il faut noter que l’ensemble des dépenses de consommation est en en baisse de 3,7 % par rapport à un an plus tôt en termes nominaux, les dépenses sur les services étant largement entravées par la situation. Le grand écart entre la montée du revenu disponible et la restriction des dépenses a fait augmenter l’épargne. On peut y voir l’effet des programmes gouvernementaux destinés à atténuer le choc de la pandémie, y compris reports de prêts hypothécaires et autres ainsi que programmes de soutien du revenu.

La mise à jour économique présentée hier par le gouvernement fédéral a confirmé que les mesures de soutien seront rehaussées. En conséquence, le déficit budgétaire fédéral dépassera les 381 milliards de dollars. Le Canada a déjà fourni les plus importantes mesures de stimulation économique face à la COVID parmi les pays industrialisés. Avant, le Canada avait le plus faible ratio dette gouvernementale-PIB du G7, soit 31 %. Selon les prévisions, le ratio dépassera les 50 % dans le prochain exercice.

Comme la consommation, l’investissement des entreprises a rebondi : +82,4 % (taux annualisé) au troisième trimestre. L’acquisition de matériel et d’outillage (+91,8 %) et de produits de propriété intellectuelle (+30,8 %) a contribué à la hausse. L’investissement dans des structures non résidentielles a par contre baissé (-1,2 %). Cependant, le principal facteur dans l’augmentation est l’investissement résidentiel (+187,3 %). Le marché de l’habitation a connu une activité effrénée : la demande refoulée, les faibles taux d’intérêt et l’évolution des choix de logement par suite de la pandémie ont porté les ventes et les prix à des sommets cet été.

La remontée de l’investissement dans l’habitation doit beaucoup aux transferts de propriété (+109,5 % d’un trimestre à l ‘autre) et, dans une moindre mesure, aux rénovations (+17,7 %). L’augmentation des transferts de propriété a été généralisée, alors que les activités de revente de maisons reprenaient partout au pays, avec de fortes hausses des prix et du nombre d’unités vendues. La nouvelle construction a augmenté de 9,7 % d’un trimestre à l’autre, après avoir baissé de 7,6 % au deuxième trimestre. Les hausses coïncident avec de faibles taux hypothécaires, une amélioration des conditions sur le marché du travail et une rémunération des salariés en hausse au troisième trimestre.

Du côté du commerce international, tant les exportations que les importations ont nettement augmenté (exportations : 71,8 %; importations : 113,7 %). Comme les importations ont progressé davantage que les exportations, la balance commerciale a pesé sur le calcul du PIB pour le trimestre.

Sur le marché du travail, près du tiers des emplois perdus en mars et avril ont été récupérés au troisième trimestre. La rémunération des salariés a augmenté en conséquence pour le trimestre (+35,5 %). Les transferts gouvernementaux sous forme de prestations d’assurance emploi, qui avaient soutenu le revenu au deuxième trimestre, ont baissé de 91,9 % tout en restant à des niveaux historiquement élevés. Dans l’ensemble, le revenu disponible des ménages a baissé de 12 % au troisième trimestre. Le taux d’épargne est toutefois resté à 14,6 %, la reprise de la consommation étant compensée par la remontée de la rémunération et les transferts gouvernementaux demeurant élevés. Enfin, l’excédent brut d’exploitation, indicateur des bénéfices des entreprises, a augmenté de 59,3 % pour le trimestre.

En somme

L’économie canadienne régressera d’environ 5,7 % cette année, avant de remonter de 5,5 % en 2021 (la mise à jour économique d’hier était fondée sur une baisse de 5,8 % en 2020 et une hausse de 4,8 % l’an prochain). La plus forte baisse enregistrée précédemment était de 3,2 %, en 1982. La hausse prévue l’an prochain serait la plus forte depuis 1984. Quiconque douterait de la capacité de l’économie de se rétablir à pareil taux peut considérer ces éléments : a) certains des taux de croissance constatés au T3, qui pourraient annoncer ce qui viendra en 2021; b) les mesures supplémentaires de stimulation de l’économie qui vont être annoncées; et c) le degré auquel les ménages disposent d’un excédent d’épargne qu’ils pourront utiliser dans l’année à venir.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca