9 Nov

De nouvelles restrictions sanitaires ralentissent la reprise de l’emploi au Canada

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Publié par: Robert Perrier

De nouvelles restrictions sanitaires ralentissent la reprise de l’emploi au Canada

Les résultats de l’Enquête sur la population active (EPA) d’octobre, qui viennent d’être publiés par Statistique Canada, révèlent une augmentation de 83 600 emplois – contre 378 000 en septembre et en moyenne 395 000 par mois depuis six mois (voir le graphique ci-dessous). Plusieurs provinces ont resserré les restrictions au nom de la santé publique en réponse à une hausse des cas de COVID-19. Ces mesures visent les restaurants et les bars (à l’intérieur) et les gymnases.

La plupart des nouveaux emplois du mois dernier sont à temps plein. Parmi les personnes qui ont travaillé au moins la moitié de leurs heures habituelles, le nombre de personnes ayant travaillé à partir de leur domicile a augmenté de 150 000. Le travail à distance a continué d’être une adaptation importante pour mitiger les risques pour la santé liés à la COVID-19, et 2,4 millions de Canadiens qui ne travaillent normalement pas à partir de leur domicile l’ont fait en octobre.

Le taux de chômage, 8,9 %, a peu changé en octobre. Il reste largement sous le sommet de 13,7 % en mai. En plus des chômeurs, 540 000 Canadiens voulaient travailler en octobre, mais n’ont pas cherché d’emploi, ce qui représente une diminution de 39 000 par rapport à septembre. Ce chiffre poursuit sa tendance à la baisse amorcée à la suite du sommet de 1,5 million en avril. Si les personnes de ce groupe étaient comptées parmi les chômeurs, le taux de chômage ajusté serait de 11,3 % en octobre.

Le nombre de chômeurs de longue durée – les personnes au chômage qui ont cherché du travail ou qui ont été mises à pied temporairement pendant 27 semaines ou plus – a encore augmenté en octobre. Sans surprise, plus de la moitié (53,3 %) des chômeurs de longue durée vivaient dans un ménage ayant de la difficulté à assumer ses dépenses nécessaires. En octobre, on comptait 448 000 chômeurs de longue durée, ce qui représente le quart (24,6 %) de tous les chômeurs. Les hausses du chômage de longue durée enregistrées en septembre et en octobre sont de loin les augmentations les plus marquées depuis que des données comparables ont commencé à être publiées, en 1976.

L’augmentation de l’emploi ralentit dans le Canada central
L’emploi a augmenté dans les secteurs du commerce de gros et du commerce de détail en Ontario, deux secteurs peu touchés par les nouvelles restrictions liées à la COVID-19. Après cinq mois de hausses totalisant 154 000, l’emploi dans les services d’hébergement et de restauration en Ontario est resté essentiellement inchangé au cours du mois. Il reste 15,7 % en deçà du niveau de février, avant la COVID. L’emploi a reculé dans le transport et l’entreposage.

Après avoir progressé pendant cinq mois consécutifs, l’emploi a peu varié au Québec en octobre, et le taux de chômage y a légèrement augmenté, de 0,3 point de pourcentage, pour atteindre 7,7 %. Les hausses de l’emploi, qui étaient réparties entre plusieurs industries du secteur des services, ont été en partie contrebalancées par la baisse de 42 000 enregistrée dans le secteur des services d’hébergement et de restauration. Le niveau d’alerte de santé publique a été rehaussé dans les villes de Montréal et de Québec. Il est passé à « rouge » le 1er octobre, ce qui a entraîné la fermeture des restaurants intérieurs et de nombreuses installations culturelles. Les déplacements entre les régions de la province ont été déconseillés. Au cours des deux semaines suivantes, plusieurs autres régions du Québec sont passées au niveau d’alerte rouge, et des mesures supplémentaires sont entrées en vigueur.

L’emploi progresse en Alberta et en Colombie-Britannique
En Colombie-Britannique, l’emploi a augmenté de 34 000 (+1,4 %), ce qui s’ajoute aux gains des cinq mois précédents (+302 000). Le taux de chômage a diminué pour un cinquième mois consécutif, en baisse de 0,4 point de pourcentage pour s’établir à 8,0 % en octobre. À Vancouver, l’emploi a augmenté de 52 000 (+3,8 %), à 4,3 % près de son niveau d’avant la COVID.

En Alberta, l’emploi a progressé de 23 000 (+1,1 %), ce qui représente la cinquième hausse en six mois. Après avoir enregistré de fortes baisses d’emplois plus tôt cette année, Calgary a connu quatre mois consécutifs d’augmentations depuis l’été, totalisant 101 000 (+13,6 %). Les augmentations récentes de l’emploi observées à Edmonton ont été plus modestes, en hausse de 60 000 (+9,0 %) depuis l’été.

Les hausses de l’emploi observées en Alberta en octobre étaient réparties entre plusieurs secteurs, y compris les soins de santé et l’assistance sociale, le transport et l’entreposage, ainsi que le commerce de gros et le commerce de détail. L’emploi dans les ressources naturelles a augmenté légèrement au cours du mois, mais il est en recul de 5,2 % par rapport à un an plus tôt.

L’emploi augmente à Terre-Neuve-et-Labrador et à l’Île-du-Prince-Édouard
À Terre-Neuve-et-Labrador, l’emploi a augmenté (+5 900) en octobre, tandis que le taux de chômage a diminué de 2,0 points de pourcentage pour s’établir à 12,8 %. L’emploi a également augmenté à l’Île-du-Prince-Édouard (+900), tandis que le taux de chômage y était essentiellement inchangé, à 10,0 %.

Secteurs durement touchés de l’économie
Les services d’hébergement et de restauration ont été les plus directement touchés par le récent resserrement des mesures de santé publique. En octobre, l’emploi y a reculé pour la première fois depuis avril. En août, l’emploi dans le secteur des arts, de la culture et des loisirs était parmi tous les secteurs le plus éloigné des niveaux d’avant la COVID. Les prochains mois permettront de faire la lumière sur les répercussions des restrictions en matière de santé publique sur l’emploi dans ce secteur qui dépend étroitement du tourisme et des voyages, tout comme le secteur des services d’hébergement et de restauration.

Les restrictions sur les voyages et les rassemblements étant toujours en vigueur, les répercussions persistantes de la COVID ont été beaucoup plus importantes sur le transport des personnes que sur le transport des marchandises. Par exemple, l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail d’août a révélé que le nombre d’emplois salariés dans le transport en commun et le transport terrestre de voyageurs a diminué de 17,8 % de février à août, tandis que le nombre d’emplois salariés dans le transport par camion, principalement pour les marchandises, a reculé de 7,9 % au cours de la même période. De même, en août, les principaux transporteurs aériens canadiens ont transporté moins de passagers (-86,8 %) que 12 mois plus tôt, et le réseau ferroviaire canadien a transporté moins de marchandises (-14,7 %). Dans la construction, l’emploi a peu varié pour un troisième mois consécutif en octobre, après avoir progressé de 190 000 (+16,2 %) d’avril à juillet. L’emploi dans la construction se situait en octobre à 7,5 % (-112 000) en deçà de son niveau de février. Les données récentes sur les mises en chantier indiquent une baisse de 5,0 % de septembre 2019 à septembre 2020, à la suite de deux mois de fortes hausses d’une année à l’autre.

La croissance de l’emploi reprend dans le commerce de détail
Après avoir marqué une pause en septembre, la croissance de l’emploi a repris dans le commerce de détail, en hausse de 31 000 (+1,4 %) en octobre. La majeure partie de l’augmentation a été enregistrée en Ontario. De février à avril, l’emploi a reculé de plus d’un cinquième (-22,9 %; -517 000), en raison de la fermeture de commerces de détail pendant la première vague de la COVID. En octobre, les mesures de santé publique prises en réponse à la deuxième vague ne comprenaient pas la fermeture de commerces de détail. L’emploi dans ce secteur s’est situé 5,1 % (-115 000) en deçà de son niveau d’avant la COVID et 2,4 % (-54 000) sous son niveau d’octobre 2019.

Les gagnants
L’emploi s’est situé à un niveau supérieur à celui d’avant la COVID dans trois secteurs en octobre : le commerce de gros, les services professionnels, scientifiques et techniques ainsi que les services d’enseignement.

Dans le commerce de gros, l’emploi a augmenté de 15 000 (+2,3 %) en octobre, sous l’effet des hausses enregistrées en Alberta. L’emploi dans ce secteur s’est situé 5,6 % (+35 000) au-dessus de son niveau de février. Les dernières données sur le commerce de gros montrent que les ventes ont augmenté pour un quatrième mois consécutif en août et qu’elles se situaient à un niveau 1,7 % supérieur au niveau d’avant la COVID.

L’emploi a progressé pour un quatrième mois consécutif dans les services professionnels, scientifiques et techniques, en hausse de 42 000 (+2,7 %) en octobre. L’augmentation la plus marquée a été enregistrée en Ontario (+23 000). À la suite de cette progression, l’emploi dans le secteur était 3,3 % (+51 000) au-dessus de son niveau d’avant la COVID. La sécurité d’emploi chez les employés dans ce secteur, qui comprend la conception de systèmes informatiques et les services connexes, l’architecture, le génie et les services connexes ainsi que les services juridiques, a tendance à être plus grande que dans d’autres secteurs.

L’emploi a peu varié dans les services d’enseignement en octobre, mais il était 2,8 % (+39 000) supérieur à son niveau de février. Comparativement à octobre 2019, l’emploi dans ce secteur a augmenté de 32 000, en partie du fait que certaines administrations ont augmenté leurs effectifs pour soutenir les adaptations apportées aux salles de classe en raison de la COVID.

Par rapport aux autres secteurs, une proportion relativement élevée de travailleurs des services d’enseignement (25,8 % en 2019) sont des employés temporaires, une proportion relativement élevée du personnel enseignant étant embauché sur contrat. Bien que le nombre d’employés temporaires ait diminué de façon prononcée à la suite de l’arrêt initial de l’activité économique lié à la COVID-19, il s’est redressé en octobre (peu de variation d’une année à l’autre, données non désaisonnalisées), ce qui a aidé à stimuler l’emploi total dans le secteur. Les employés permanents dans les services d’enseignement ont aussi contribué à la reprise dans ce secteur par rapport à un an plus tôt. En octobre, le nombre d’employés permanents a enregistré une hausse de 5,6 % par rapport à 12 mois plus tôt (données non désaisonnalisées).

En somme 
La reprise économique reste étroitement liée à l’évolution de la pandémie. Il est probable que de vastes mesures de confinement, comme les fermetures du début de la pandémie, ne seront pas de nouveau imposées. Cependant, il y aura çà et là des mesures plus localisées et plus modérées. Selon la Banque du Canada, d’ici la mi-2022, des vaccins et des traitements efficaces seront largement disponibles et les effets directs de la pandémie sur l’activité économique auront cessé. Cependant, le comportement préventif des ménages et les effets de l’incertitude autour de la COVID persisteront sans doute.

La pandémie aura aussi sans doute des effets durables sur les préférences et les comportements des consommateurs et des entreprises. Voilà qui pourrait entraîner des changements dans la structure de l’économie et peser sur son potentiel. L’ampleur de ces effets et le moment où ils se manifesteront sont difficiles à prévoir. Cela étant, les perspectives de l’activité économique canadienne et mondiale restent exceptionnellement incertaines.

Le plus récent rapport COVID Consumer Spending Tracker du groupe Recherche économique RBC indique que les inquiétudes suscitées par la deuxième vague ont augmenté la part des achats faits en ligne. Les dépenses des ménages, les dépenses pour les vêtements et les ventes au détail sont restées stables, tandis que les dépenses de voyage ont continué de baisser. Les dépenses sur les sorties au restaurant ont baissé légèrement le mois dernier, le temps plus frais réduisant l’intérêt des repas en terrasse. Les dépenses consacrées au divertissement ont aussi baissé légèrement.

Les chambres immobilières régionales de Vancouver, Toronto et Montréal ont publié leurs rapports d’octobre montrant que les ventes et les prix continuent d’augmenter sauf dans le domaine des condos – surtout les plus petits condos destinés au marché de la location. Vu l’effondrement du tourisme, le marché de la location à court terme s’est évaporé. De nombreux logements Airbnb ont été mis en vente ou ont été réaffectés au marché de la location à long terme, ce qui fait baisser les prix. Le manque d’immigration cette année a contribué au déclin du marché de la location. Les inscriptions de condos augmentent plus vite que les ventes dans de nombreuses régions. Par contre, dans les immeubles de faible hauteur, l’offre reste très limitée et les prix continuent d’augmenter. Nous reviendrons plus en détail sur les tendances du marché de l’habitation lorsque l’Association canadienne de l’immeuble publiera ses données vers la fin de la semaine prochaine.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
29 Oct

La Banque du Canada maintient son taux à un jour à 0,25 % et module son programme d’achat d’obligations

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada module l’assouplissement quantitatif

Tel que prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux cible du financement à un jour à sa valeur plancher effective de 25 points de base, étant clairement entendu que des taux directeurs négatifs ne sont pas envisagés. Au lieu, la banque centrale continuera de miser sur de vastes achats d’actifs – l’assouplissement quantitatif (AQ). La banque centrale module son programme d’AQ tel que promis depuis quelques semaines. À la mi-octobre, elle a annoncé la fin de ses programmes d’opérations de prise en pension, de la facilité d’achat des acceptations bancaires et d’achat d’Obligations hypothécaires du Canada (PAOHC), ceux-ci n’étant plus nécessaires pour assurer la liquidité sur ces marchés. Les volumes des achats ont baissé sensiblement depuis avril. Il n’y aura que des répercussions minimes sur les taux d’intérêt du marché.

Le Conseil de direction a annoncé aujourd’hui qu’il réduirait aussi graduellement les achats d’obligations du gouvernement fédéral, qui passeront d’au moins 5 milliards de dollars par semaine à au moins 4 milliards de dollars. « Le Conseil de direction juge que compte tenu de ces ajustements combinés, le programme d’assouplissement quantitatif fournit une détente monétaire au moins aussi forte qu’avant. »

Le Parti conservateur, dans l’opposition, mettait en garde le gouverneur Macklem quant aux risques de financer les dépenses du gouvernement Trudeau. La Banque n’avait toutefois guère d’autre choix que d’augmenter ses achats de nouvelles obligations de référence – celles que le gouvernement vend actuellement, par opposition à des obligations plus anciennes qui deviennent de plus en plus illiquides. Selon Bloomberg News : « Le programme d’assouplissement quantitatif de la Banque reflétera de plus en plus les ventes d’obligations du gouvernement alors que les députés de l’opposition incitent la Banque à éviter de financer directement le programme de dépenses du premier ministre Trudeau. » (Voir le graphique ci-dessous.) La Banque détient déjà plus du tiers de la dette du gouvernement du Canada, ce qui est proportionnellement plus que n’en font la plupart des banques centrales, parce que le Canada a longtemps enregistré des surplus budgétaires et réduit sa dette.

Pratiquement toutes les grandes banques centrales du monde ont lancé un programme d’AQ d’urgence en réponse à la crise de la COVID-19. La Banque du Canada affirme que son programme d’AQ renforce son engagement à maintenir les taux d’intérêt à des niveaux très bas au cours des quelques prochaines années, jusqu’à ce que l’inflation annuelle soit stabilisée à son niveau cible de 2 %. Le Rapport sur la politique monétaire d’octobre publié aujourd’hui indique qu’elle laissera probablement le taux à un jour à 0,25 % jusqu’en 2023.

La banque centrale n’a pas l’intention de réduire les mesures de stimulation, au vu des risques croissants pour l’économie dans la deuxième vague de la COVID-19. « Pendant la phase de récupération, des mesures de politique monétaire exceptionnelles devront continuer de soutenir l’économie, a soutenu la Banque. Nous sommes déterminés à procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation. »
Rapport sur la politique monétaire d’octobre

  • Après la forte reprise de la croissance quand les mesures de confinement ont été levées et que l’économie a redémarré, le Canada est passé dans une phase de récupération plus lente. La relance se poursuit largement comme l’indiquait le rapport de juillet, bien qu’elle ait été initialement plus vigoureuse que prévu. À court terme, le ralentissement de la récupération sera sans doute plus prononcé en raison de la récente augmentation des cas de COVID-19.
  • Il y a une capacité excédentaire persistante et importante dans l’économie canadienne. L’écart entre la production réelle de l’économie et sa production potentielle ne sera probablement pas éliminé avant 2023. L’économie progresse de façon inégale. Certains secteurs et certains travailleurs sont plus durement touchés par le virus – surtout dans les domaines de l’hébergement, de la restauration, des arts, des divertissements et des loisirs, ainsi que dans les transports. Bon nombre des plus durement touchés sont des travailleurs à faible revenu.
  • Les prix du pétrole restent sous les niveaux d’avant la pandémie, et il faut supposer qu’ils demeureront autour des niveaux actuels. L’Alberta en souffrira.
  • Selon les prévisions, la persistance de capacités inutilisées dans l’économie continuera de contenir l’inflation jusqu’en 2023.

Les prévisions de la Banque du Canada pour la croissance canadienne sont indiquées dans le tableau ci-dessous. La reprise économique sera sans doute prolongée, soutenue par des politiques mais grandement influencée par l’évolution du virus, l’incertitude persistante et les changements structurels dans l’économie. Ces changements pourraient entraîner des déplacements durables de travailleurs et de capital entre différentes régions et différents secteurs de l’économie. Ces ajustements conditionnent les estimations de la Banque quant à la croissance potentielle.

Après avoir reculé d’environ 5,5 % en 2020, l’économie progresserait de presque 4 % en moyenne en 2021 et 2022. Deux facteurs feront sans doute que la croissance sera inhabituellement saccadée de trimestre en trimestre : des éclosions et des mesures sanitaires locales; et des taux de reprise variables entre les secteurs de l’économie.

L’inflation resterait sous la fourchette de 1 à 3 % visée par la Banque jusqu’au début de 2021, principalement enraison des effets des bas prix de l’énergie. Par la suite, elle resterait dans la fourchette, mais la capacité excédentaire de l’économie continuera d’exercer une pression baissière sur l’inflation pendant toute la période visée par les projections.

La phase de la réouverture a été forte, mais inégale

On estime que la croissance a fortement rebondi au troisième trimestre, récupérant environ deux tiers du déclin du premier semestre de l’année. Une bonne part de la reprise de l’économie est attribuable à une remontée de la demande étrangère, à la libération de la demande refoulée dans l’habitation et pour certains biens durables ainsi qu’à de solides programmes de soutien.

Dans le secteur de l’habitation, l’activité a remonté en flèche au troisième trimestre, profitant de coûts de financement au plus bas et des revenus préservés chez les ménages à revenu élevé ainsi que de ventes supplémentaires et de construction compensant la suspension de l’activité au printemps (graphique 7). En septembre, le total cumulatif des reventes aurait effacé l’activité perdue au cours de la période habituellement effervescente du printemps. Le secteur de l’habitation profite aussi peut-être d’une évolution des préférences. En particulier, plus d’un quart des répondants à l’Enquête sur les attentes des consommateurs pour le Canada au troisième trimestre de 2020 indiquaient qu’ils souhaiteraient passer à une plus grande maison ou une maison unifamiliale, en raison de la pandémie. La vigueur de la reprise sur le marché de l’habitation, combinée à une offre limitée sur le marché de la revente, a mené à une augmentation rapide des prix des maisons dans certains marchés. Contrairement à ce qui a été observé à Toronto et à Vancouver en 2016, l’augmentation des prix des maisons a cette fois été plus marquée dans des marchés où les ratios prêts-revenus sont modérés, comme Ottawa, Montréal et Halifax.

En somme
Les taux d’intérêt resteront bas dans l’avenir prévisible. L’évolution de la pandémie déterminera en bonne partie la croissance de l’économie et l’action du gouvernement. Les spécialistes indiquent que la seconde vague durera une bonne partie de l’hiver, et qu’un vaccin ne sera largement disponible au mieux qu’au cours de 2021. Aussi pénible que soit la situation, le Canada contient plus efficacement le virus que ne le font les États-Unis, le Royaume-Uni et les pays de la zone euro. La production restera probablement partout sous les niveaux d’avant la pandémie jusqu’à la fin de 2022, qui est l’horizon prévisionnel de la Banque du Canada.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
27 Oct

La Banque du Canada met fin à certaines opérations d’injection de liquidités

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada va cesser d’acheter des Obligations hypothécaires du Canada

Ce mercredi, la Banque du Canada fera son annonce sur les taux d’intérêt et publiera son Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’octobre. La plupart des observateurs prévoient que le taux de financement à un jour restera à 0,25 %, comme il l’a fait depuis l’arrivée de la pandémie. Quelques-uns ont émis l’hypothèse que la Banque suivrait l’Australie et réduirait les taux à un jour de 15 points de base. Je ne crois pas.

L’économie du Canada ne ressemble pas tant à celle de l’Australie qu’on peut le penser. Certes, les deux pays parlent surtout anglais, sont des exportateurs de matières premières et ont un dollar comme monnaie. Mais pour le reste, ils sont très différents. L’Australie est surtout un fournisseur de la Chine et de l’Asie de l’Est, alors que le Canada exporte surtout aux États-Unis. Notre grande ressource est le pétrole, plutôt que les métaux. Et plus encore, la Banque du Canada croit que des taux plus bas ne seraient pas utiles, compte tenu des pressions qu’ils exerceraient sur le fonctionnement du système bancaire.

La Banque s’est engagée à s’en tenir à 0,25 % jusqu’à ce que la conjoncture économique assure un taux d’inflation de 2 %. Avec l’arrivée de la deuxième vague de COVID et de nouvelles restrictions de l’activité, la reprise économique ralentira dans les prochains trimestres. En outre, il est improbable que nous verrons l’inflation moyenne dépasser les 2 % d’ici la fin de 2022. Le scénario de référence de la Banque du Canada pour les taux à un jour prévoit de rester à 0,25 % jusqu’en 2023, à moins que nous constations une fin miraculeuse de la pandémie bien plus tôt que la plupart des spécialistes ne le prédisent.

En revanche, la Banque modifiera ses politiques en ce qui concerne l’assouplissement quantitatif – l’achat d’actifs financiers en vue d’injecter des liquidités dans les marchés financiers. Depuis des mois, le Conseil de direction de la Banque laisse entendre qu’il pourrait être nécessaire de « moduler » la structure du programme d’assouplissement quantitatif. On n’a guère vu de détails à ce sujet, mais nous croyons qu’il faut prévoir un passage d’un programme qui soutient le fonctionnement des marchés à un programme visant à atteindre un objectif de politique monétaire. Dans une certaine mesure, le changement est déjà en cours.

Le 15 octobre, la Banque a annoncé la fin du programme d’opérations de prise en pension, de la facilité d’achat des acceptations bancaires et du programme d’achat d’Obligations hypothécaires du Canada (PAOHC). Les secteurs concernés du marché canadien des titres à revenu fixe fonctionnent convenablement, et la Banque a sans doute estimé qu’il n’était plus nécessaire de les soutenir. La fin du PAOHC a capté l’attention de certains acteurs du marché hypothécaire, qui y ont vu la fin de la baisse des taux hypothécaires. Je crois que c’est mal comprendre les mesures prises par la Banque.

Comme l’indique le graphique ci-dessous, l’utilisation du PAOHC a sensiblement diminué depuis ses débuts mars. Simplement, il n’est plus nécessaire pour assurer la liquidité sur le marché des OHC. Depuis le mois d’août, les prêteurs utilisaient seulement 70 à 190 millions de dollars par semaine de la capacité de 500 millions de dollars de la Banque du Canada. La dernière fois que les prêteurs en ont pleinement tiré parti est en avril, quand le programme d’urgence était manifestement nécessaire. La fin de ce programme ne devrait pas avoir de grandes répercussions sur les taux hypothécaires.

« Étant donné que les conditions générales des marchés financiers continuent de s’améliorer au Canada, le recours à certains programmes offerts par la Banque du Canada pour soutenir le fonctionnement des principaux marchés financiers a nettement diminué », a indiqué la Banque en annonçant les changements. Le programme était destiné à injecter des liquidités dans le système bancaire, qui en avait bien besoin, pour assurer la disponibilité de crédit au pire de la crise. Il a été délaissé quand les tensions causées par la pandémie se sont atténuées et que les marchés sont devenus beaucoup plus autosuffisants. 

Le changement survient un mois après la décision de la Banque de réduire ses achats de bons du Trésor fédéraux et de titres provinciaux semblables. La Banque évoquait alors l’amélioration de la santé des marchés de financement à court terme.

Par ailleurs, le programme d’achat des OHC est éclipsé par le programme d’achat d’obligations du gouvernement mené par la Banque, comme l’indique le graphique ci-dessous. La banque centrale a maintes fois insisté qu’elle préserverait l’ampleur de ses programmes d’urgence d’achat d’actifs – ses achats d’obligations du gouvernement du Canada pour au moins 5 milliards de dollars par semaine – jusqu’à ce que la reprise économique soit bien lancée. Elle a aussi jusqu’à présent maintenu ses deux programmes d’achat d’obligations provinciales et d’obligations de sociétés, même si la demande à l’égard des deux programmes a été bien inférieure aux prévisions.

Les taux hypothécaires au Canada ont une corrélation de 85 % avec le rendement à 5 ans des obligations du gouvernement du Canada, lequel s’est effondré pendant la crise de la pandémie.

En somme
Des trois programmes dont la Banque a annoncé le repli, le plus important est le programme élargi de prise en pension à plus d’un jour, dans le cadre duquel la banque centrale a acheté pour plus de 200 milliards de dollars d’instruments de financement bancaire à court terme depuis la mi-mars. Le programme n’a plus engendré d’achats depuis la mi-septembre.

La facilité d’achat des acceptations bancaires, portant sur des instruments de crédit à court terme servant couramment dans le financement du commerce international, a été fortement utilisée lors de son lancement en mars. Elle ne l’a pas été du tout depuis la fin avril. La banque centrale a fait pour environ 47 milliards de dollars d’achats dans le cadre de ce programme. Cependant, tous les actifs achetés sont depuis arrivés à échéance, de sorte que la banque centrale n’a plus d’acceptations bancaires à son bilan.

Le programme d’achat d’Obligations hypothécaires du Canada date d’avant la pandémie, mais la Banque du Canada a augmenté radicalement ses achats pendant la crise. Depuis la mi-mars, elle a accumulé environ 8 milliards de dollars de ces obligations au titre de ses mesures d’urgence, ayant procédé à des achats deux fois par semaine directement auprès de la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Depuis quelques mois, les achats de la Banque ont généralement été inférieurs au quart de ce qu’ils étaient couramment au printemps.

Ces changements dans le programme d’assouplissement quantitatif auront peu de répercussions sur les taux d’intérêt et les marchés hypothécaires.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
19 Oct

Nouveaux records des ventes et des prix des maisons au Canada en septembre

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Publié par: Robert Perrier

Nouveaux records des ventes et des prix des maisons au Canada en septembre

Selon les données de septembre publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont grimpé de 0,9 % d’un mois à l’autre (voir le graphique ci-dessous). Voilà qui confirme la reprise entamée il y a cinq mois sur un marché plus serré que jamais.

« Aux pénuries historiques de propriétés dans plusieurs régions s’ajoute une concurrence féroce entre les acheteurs, ce qui a poussé les prix à la hausse, a déclaré Costa Poulopoulos, président de l’ACI. Cette situation s’explique en grande partie par la demande qui s’est accumulée au printemps et qui s’est manifestée au cours de l’été, lorsque notre économie a repris de la vigueur. »

Selon Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI : « Plusieurs explications de cette conjoncture ont été avancées, notamment : la demande refoulée en raison du confinement, le soutien continu du gouvernement, des taux d’intérêt incroyablement bas, et la répartition des pertes d’emploi. Je tiens aussi à souligner que les ventes et le resserrement des marchés frôlaient déjà les niveaux record en février, soit tout près de l’état actuel et d’un marché plus déséquilibré que jamais. Mais, je pense qu’un autre facteur à noter, qui est sans précédent, est la nouvelle importance que les gens ont accordée au foyer pendant cette période. Il est devenu notamment le bureau, la salle de classe des enfants, la salle de sport et le parc. L’espace personnel a plus de valeur que jamais. »

L’augmentation modeste du nombre de maisons vendues à l’échelle nationale repose sur un ensemble de résultats mixtes, où environ 60 % des marchés locaux ont enregistré des gains. Les augmentations des ventes à Ottawa, dans le Grand Vancouver, à l’île de Vancouver, à Calgary et à Hamilton-Burlington ont été compensées en grande partie par des baisses dans le Grand Toronto et à Montréal. Cependant, l’activité sur les deux plus grands marchés canadiens demeure très forte.

En septembre, les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une hausse de 45,6 % d’une année à l’autre. Il s’agit d’un nouveau record pour septembre, par une marge de quelque 20 000 transactions, soit l’équivalent d’un mois de septembre habituel plus un mois de décembre complet. D’une année à l’autre, les ventes étaient en hausse dans presque tous les marchés de l’habitation canadiens.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a baissé de 10,2 % en septembre, ce qui a inversé la tendance vers des niveaux record observée en août. Les nouvelles inscriptions étaient en baisse dans deux tiers des marchés locaux, en particulier à Vancouver et dans les environs, ainsi que dans le Grand Toronto.

Compte tenu de la hausse des ventes et de la baisse de l’offre en septembre, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour s’établir à 77,2 % – le pourcentage le plus élevé en près de 20 ans et le troisième résultat mensuel le plus élevé jamais enregistré.

Si l’on compare les ratios des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, environ le tiers de l’ensemble des marchés locaux était en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme). Les deux autres tiers du marché se situaient au-delà des normes à long terme, largement au-delà dans bien des cas.

On comptait à peine 2,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de septembre 2020, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. À l’échelle locale, certains marchés de l’Ontario comptent maintenant des semaines d’inventaire plutôt que des mois. Une grande partie de la province de l’Ontario en est à environ un mois d’inventaire ou moins.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1,3 % d’un mois à l’autre en septembre 2020. Sur les 39 marchés que l’Indice mesure actuellement, tous sauf deux ont connu une hausse entre août et septembre.

Comme les acheteurs s’éloignent de plus en plus des centres-villes, l’ACI a ajouté un grand nombre de marchés ontariens à l’IPP MLS® ce mois-ci. La liste comprend la région de Bancroft, la région de Brantford, Cambridge, Grey-Bruce-Owen Sound, Huron-Perth, Kawartha Lakes, Kitchener-Waterloo, les Lakelands (Muskoka-Haliburton-Orillia-Parry Sound), London et St. Thomas, Mississauga, North Bay, Northumberland Hills, Peterborough et les Kawartha, Quinte et district, Simcoe et district, la région sud de la baie Georgienne, le district de Tillsonburg et Woodstock-Ingersoll.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a connu une hausse d’une année à l’autre de 10,3 % en septembre. Il s’agit de la plus importante hausse depuis août 2017. Les gains les plus importants d’une année à l’autre, de l’ordre de 22 % à 23 %, ont été enregistrés dans la région de Bancroft, à Quinte et district, à Ottawa et à Woodstock-Ingersoll.

Ensuite, l’augmentation des prix a été de l’ordre de 15 % à 20 % d’une année à l’autre à Barrie, à Hamilton, à Niagara, à Guelph, à Brantford, à Cambridge, à Grey-Bruce-Owen Sound, à Huron-Perth, dans les Lakelands, à London et St. Thomas, à North Bay, à Simcoe et district, dans la région sud de la baie Georgienne, dans le district de Tillsonburg et à Montréal.

Une hausse des prix de l’ordre de 10 % à 15 % comparativement à septembre 2019 a été enregistrée dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton, à Kawartha Lakes, à Kitchener-Waterloo, à Mississauga, à Northumberland Hills, à Peterborough et les Kawartha, et dans le Grand Moncton.

Les hausses de prix d’une année à l’autre se situaient près de 5 % dans le Grand Vancouver, dans la vallée du Fraser, dans la vallée de l’Okanagan, à Regina, à Saskatoon et à Québec. À Victoria et ailleurs sur l’île de Vancouver, ainsi qu’à St. John’s, les gains étaient d’environ la moitié de moins, tandis qu’à Calgary et à Edmonton, les prix sont demeurés sensiblement les mêmes d’une année à l’autre.

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés au pays a atteint un autre record en septembre 2020. Il a franchi pour la première fois la barre des 600 000 $, atteignant environ 604 000 $. Il s’agit d’une hausse de 17,5 % par rapport au même mois l’année dernière.

En somme

La santé du marché du logement est en bonne partie attribuable aux taux hypothécaires plus bas que jamais et à la demande refoulée des ménages qui ont maintenu leur niveau de revenu pendant la pandémie. Les ménages les plus durement touchés sont ceux de petits salariés dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration et des voyages. Ce sont eux qui ont le moins les moyens de faire face aux difficultés, et ils ne sont généralement pas propriétaires de maisons.

La bonne nouvelle est que le marché du logement contribue à la relance de l’économie.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
15 Oct

L’emploi va mieux que prévu en septembre au Canada

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

 

Le Canada a récupéré trois quarts des emplois perdus à cause de la pandémie

Les résultats de l’Enquête sur la population active (EPA) de septembre, qui viennent d’être publiés par Statistique Canada, rendent compte de la situation du marché du travail pendant la semaine allant du 13 au 19 septembre, six mois après le début de la crise économique liée à la COVID-19. Au début de septembre, au moment où les familles canadiennes s’adaptaient aux nouvelles routines de la rentrée scolaire, les restrictions au nom de la santé publique avaient été considérablement assouplies partout au pays, et bon nombre d’entreprises et de lieux de travail avaient rouvert. Tout au long du mois cependant, certaines restrictions ont été imposées de nouveau en réponse à des augmentations du nombre de cas de COVID-19. En Colombie-Britannique, de nouvelles règles et directives concernant les bars et les restaurants sont entrées en vigueur le 8 septembre. En Ontario, les limites imposées relativement aux rassemblements ont été resserrées dans les zones chaudes de Toronto, de Peel et d’Ottawa le 17 septembre et, pour le reste de la province, le 19 septembre.

L’augmentation de l’emploi s’est accélérée de façon inattendue en septembre. La progression de 378 200 emplois, fruit d’une vaste reprise, représente presque le double des prévisions de consensus. C’était le cinquième mois consécutif d’augmentation de l’emploi, faisant que trois quarts des 3 millions d’emplois perdus en mars et avril ont maintenant été récupérés. Le taux de chômage a diminué, de 10,2 % en août à 9,0 % en septembre. La plupart des économistes avaient prévu une augmentation de 150 000 emplois et un taux de chômage de 9,8 %.

Autre bonne nouvelle, la plupart des nouveaux emplois nets dont des emplois à temps plein. Le nombre de Canadiens qui étaient en emploi mais qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles pour des raisons probablement liées à la COVID-19 a diminué de 108 000 (-7,1 %) en septembre.

La hausse enregistrée en septembre a ramené l’emploi à 720 000 (-3,7 %) de son niveau de février, avant la COVID-19. Les secteurs des services d’hébergement et de restauration (-188 000) et du commerce de détail (-146 000) sont demeurés les plus éloignés de leurs niveaux d’avant la pandémie, tandis que l’emploi chez les jeunes était 263 000 (-10,3 %) en deçà du niveau de février.

Parmi les Canadiens qui ont travaillé la majorité de leurs heures habituelles, la proportion travaillant à partir de leur domicile a légèrement diminué d’août à septembre, passant de 26,4 % à 25,6 %.

L’emploi a augmenté dans toutes les provinces en septembre, sauf au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. Les hausses les plus marquées ont été enregistrées en Ontario et au Québec.

À la suite de la crise économique liée à la COVID-19, le taux de chômage a plus que doublé, passant de 5,6 % en février à un sommet inégalé de 13,7 % en mai. Le taux de chômage de 9,0 % de septembre témoigne d’une amélioration rapide. À titre de comparaison, pendant la récession de 2008-2009, le taux de chômage est passé de 6,2 % en octobre 2008 à un sommet de 8,7 % en juin 2009. Il a alors fallu environ neuf ans pour qu’il revienne à son niveau d’avant la récession.

En septembre, l’emploi s’est accru de 72 000 (+7,4 %) dans les services d’hébergement et de restauration. Il s’agit de la cinquième hausse mensuelle consécutive, laquelle a porté les augmentations totales à 427 000 depuis le début de l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 en mai. Néanmoins, en septembre, l’emploi dans ce secteur était le plus éloigné des niveaux d’avant la crise économique, restant en baisse de 15,3 % (-188 000) par rapport à son niveau de février, avant la pandémie.

Le secteur des services d’hébergement et de restauration devra vraisemblablement continuer de faire face à de nombreux défis au cours des prochains mois. Il deviendra sans doute difficile de manger à l’extérieur pendant l’hiver, et certaines restrictions liées à la COVID-19 sont imposées de nouveau. De fait, les Canadiens prévoient réduire leurs dépenses au restaurant, d’après une étude récente.

Après quatre mois de hausse, l’emploi dans le commerce de détail est demeuré stable en septembre. Par rapport à février, l’emploi dans ce secteur a reculé de 146 000 (-6,4 %). Après avoir fortement progressé en mai et en juin après l’assouplissement initial des restrictions liées à la COVID-19, le commerce de détail a ralenti de façon marquée en juillet.

La route de la reprise sera encore longue dans le secteur de la construction

En septembre, l’emploi dans le secteur de la construction est demeuré à peu près inchangé pour un deuxième mois consécutif, étant en baisse de 120 000 (-8,1 %) par rapport à son niveau d’avant la COVID-19. Comparativement à février, l’emploi dans la construction a diminué le plus en Ontario (-54 000; -9,5 %) et en Colombie-Britannique (-39 000; -16,3 %).

Le secteur de la construction comprend trois sous-secteurs : la construction de bâtiments, les travaux de génie civil et les entrepreneurs spécialisés. Selon les derniers résultats de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH), l’emploi a reculé de février à juillet dans chacun des sous-secteurs dans la construction. La baisse la plus prononcée a été observée chez les entrepreneurs spécialisés. Les statistiques de juillet sur l’investissement en construction de bâtiments montrent que l’investissement en construction de bâtiments était légèrement plus faible en juillet qu’en février.

L’emploi dans la fabrication s’est presque entièrement redressé, mais il est à la traîne en Alberta

Dans certains secteurs, la route sera longue avant de retrouver les niveaux d’emploi d’avant la COVID-19, alors que dans d’autres secteurs, y compris la fabrication, l’emploi s’est presque entièrement redressé.

Le rythme de la croissance de l’emploi dans le secteur de la fabrication s’est accéléré en septembre (+68 000; +4,1 %), après avoir enregistré deux mois de croissance modeste au cours de l’été. La hausse de septembre a porté la variation totale de l’emploi dans ce secteur à un niveau semblable à celui observé en février. Bien que l’emploi dans la fabrication soit demeuré nettement en deçà des niveaux observés avant la pandémie en Alberta (-17 000; -12,1 %) et, dans une moindre mesure, au Québec (-15 000; -3,1 %), l’emploi était au-dessus du niveau d’avant la COVID-19 en Ontario (+17 000; +2,3 %).

L’emploi dans les services d’enseignement augmente en septembre, surpassant le niveau d’avant la COVID-19

L’emploi dans les services d’enseignement a progressé de 68 000 (+5,0 %) en septembre, et l’Ontario et le Québec ont enregistré les hausses les plus marquées. Après avoir diminué de 11,5 % de février à avril, l’emploi dans ce secteur a progressé pendant cinq mois consécutifs, et se situe maintenant à un niveau 2,6 % au-dessus du niveau de février.

Au moment de la rentrée scolaire en août et en septembre, certains secteurs de compétence ont augmenté leurs effectifs pour soutenir les adaptations apportées aux salles de classe. Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans les services d’enseignement a progressé de 32 000 (+2,3 %) en septembre, principalement en raison de la hausse du nombre de conseillers pédagogiques et d’enseignants aux niveaux primaire et secondaire (données non désaisonnalisées).

En somme 

La crise économique liée à la COVID-19 et ses répercussions sur le marché du travail ont été particulièrement éprouvantes pour les travailleurs faiblement rémunérés (définis comme étant ceux touchant moins de 16,03 $ l’heure, ou deux tiers du salaire médian annuel de 2019 qui était de 24,04 $ l’heure). De février à avril, l’emploi chez les travailleurs faiblement rémunérés a diminué de 38,1 % comparativement à la baisse de 12,7 % observée chez tous les autres employés rémunérés (données non désaisonnalisées).
Près de la moitié de la baisse sur 12 mois du nombre d’employés faiblement rémunérés est attribuable à trois secteurs : le commerce de détail; les services d’hébergement et de restauration; les services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien.
La pandémie a plus durement touché les travailleurs à faible revenu et les jeunes, ce qui explique pourquoi l’activité a malgré tout été si forte sur le marché du logement. Les travailleurs à faible revenu et les jeunes ne sont en général ni propriétaires ni vendeurs de maisons.

Par ailleurs, d’après le rapport COVID Consumer Spending Tracker de RBC pour la semaine du 5 octobre, les inquiétudes face à une deuxième vague n’influent guère sur les tendances des dépenses de consommation jusqu’à présent.
Selon RBC :

  • Parmi les diverses catégories du commerce de détail, les dépenses consacrées aux vêtements ont continué de grimper, revenant aux niveaux d’un an plus tôt.
  • Les dépenses sur l’habillement, les cadeaux et la bijouterie étaient en hausse de 1,5 % par rapport à l’année passée.
  • Les autres catégories du commerce de détail ont préservé les progrès réalisés ces quelques derniers mois.
  • Les dépenses sur le divertissement ont plafonné en termes absolus, mais étaient un peu plus élevées que l’année passée.
  • Les fortes dépenses sur le golf constatées pendant l’été se poursuivront probablement au début de l’automne, plutôt que de baisser comme elles le feraient une année normale.
  • Un ralentissement des dépenses sur l’hébergement et la location d’autos a accéléré une tendance baissière dans les achats liés aux voyages qui ont dominé pendant les quelques dernières semaines.
  • Les dépenses de voyage ont partiellement remonté après les creux dus à la pandémie; elles restaient inférieures de 60 % au plus fort de l’été. Elles se sont de nouveau dégradées à l’arrivée du temps plus frais.
  • En même temps, les dépenses dans le secteur automobile ont baissé légèrement, suivant les tendances saisonnières, après l’été propice aux voyages en auto.
  • À la fête du Travail, les dépenses dans les restaurants ont atteint leur plus haut niveau depuis le début de la pandémie, mais cette embellie était fugace.
  • Les dépenses sur les sorties au restaurant sont rapidement retombées à -6 % par rapport à un an plus tôt, soit à peu près le même niveau que depuis juillet.

Les données récemment publiées par les chambres immobilières de Toronto et de Vancouver révèlent une forte activité de vente et une pression haussière persistante sur les prix. Dans le Grand Toronto, les nouvelles inscriptions de condos dans des immeubles en hauteur ont connu une forte augmentation; la pression haussière sur les prix des habitations a été le fait des segments de marché plus près du sol, y compris ceux des maisons unifamiliales, des duplex et des maisons en rangée. Les ventes et les inscriptions de maisons ont atteint des niveaux record le mois dernier à Vancouver. Vu la demande accrue d’acheteurs de maisons, le niveau de l’offre reste faible. Il y a ainsi une pression à la hausse des prix, qui ont effectivement grimpé graduellement depuis le printemps.

Les données de l’Association canadienne de l’immeuble pour l’ensemble du pays seront publiées le 15 octobre. Elles ajustent les données sur les prix en fonction des types de maisons vendues, ce qui permet de mieux comprendre l’importance des pressions sur les prix, selon les secteurs. Nous y reviendrons la semaine prochaine.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
25 Sep

Un discours du Trône très ambitieux

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Publié par: Robert Perrier

Discours du Trône : La réponse du Canada à la COVID-19

Avec la prorogation du Parlement le 18 août, après la démission du ministre des Finances Bill Morneau, puis l’ouverture d’une nouvelle session parlementaire, le discours du Trône était pour le gouvernement l’occasion de prendre un nouveau départ. Et pour le premier ministre Justin Trudeau, c’était l’occasion de tourner la page après un été de polémiques autour de l’organisme UNIS et du programme de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant.

LA SITUATION FINANCIÈRE
Il n’y a guère eu d’opposition plus tôt cette année quand le gouvernement fédéral a déployé un filet de sécurité pour pratiquement tous les secteurs de l’économie, avec des prestations d’urgence, des subventions salariales et d’autres programmes. Mais aujourd’hui, alors que le déficit fédéral frôle les 400 milliards de dollars, des voix s’élèvent pour demander de modérer les nouvelles dépenses.

La nouvelle ministre des Finances, Christia Freeland, a consulté l’ancien premier ministre Paul Martin, qui avait effacé les déficits quand il était lui-même ministre des Finances il y a plus de 20 ans. Elle a affirmé cette semaine être très sensible aux préoccupations au sujet des dépenses fédérales et de l’équilibre budgétaire, mais elle a aussi déclaré que la priorité était d’assurer le retour au travail d’un plus grand nombre de Canadiens, en même temps que de gérer toute deuxième vague de la COVID-19.

« La politique économique la plus importante de notre gouvernement et la meilleure chose que nous puissions faire pour notre économie est de contenir le coronavirus, a dit Mme Freeland. Je ne saurais trop insister là-dessus. Certains parlent parfois d’un arbitrage à faire entre politique sur la santé et politique économique. Je ne suis absolument pas d’accord. »

Le discours du Trône d’aujourd’hui était un des plus attendus depuis longtemps, à l’heure où la reprise économique ralentit et où le nombre de cas de COVID augmente. Il ne s’agit pas d’un plan économique, mais il précise la vision d’Ottawa quant aux politiques considérées comme nécessaires pour faire passer le pays à l’étape suivante de la relance.

Des mesures avaient déjà été signalées, comme une amélioration du soutien aux sans-emploi – à la suite des politiques d’aide exceptionnelles du printemps et de l’été. Pour une estimation des coûts, il faudra attendre une mise à jour économique à l’automne et un budget ultérieur.

LE NOMBRE DE CAS DE COVID-19 GRIMPE ALORS QUE LA REPRISE ÉCONOMIQUE RALENTIT
La semaine dernière, une série de rapports confirmaient que l’activité économique au Canada a profité cet été d’une reprise qui sera sans doute d’une ampleur historique, mais ne sera pourtant que partielle. Les reventes de maisons ont encore fortement augmenté en août. Selon les données de juillet sur les secteurs du commerce de détail, du commerce de gros et de la fabrication, le PIB était en voie de remonter de 40 % (taux annualisé) au troisième trimestre. Mais cela ne permettrait de récupérer qu’environ 57 % du déclin du premier semestre. Et des données préliminaires – y compris celles de la Banque Royale sur les achats par carte de crédit – continuent d’annoncer un ralentissement de la reprise.

Entre-temps, le nombre de cas d’infections au virus sont de nouveau surveillés de près au Canada. Les taux d’infection ont augmenté ces dernières semaines en Ontario, au Québec, en Colombie-Britannique et en Alberta. Cette nouvelle montée d’infections a été plutôt concentrée parmi des groupes d’âge moins vulnérables, faisant qu’elles ont nécessité moins d’hospitalisations. Il reste que l’allègement des restrictions a été suspendu, voire inversé dans certains endroits. À tout le moins, l’augmentation de la propagation vient rappeler qu’il y a des limites à la mesure dans laquelle l’économie peut se rétablir tant que persiste la menace du virus.

Dans le discours du Trône, on prévoyait que la gouverneure générale énoncerait la vision du gouvernement pour la reprise d’après la pandémie. Ce ne sera pas facile. Les cas de COVID-19 sont en hausse et la confiance des investisseurs est vacillante. L’économie va mieux qu’au plus bas en avril, mais la relance reste fragile – surtout face à une possible deuxième vague. Où est-ce que le gouvernement devrait investir? S’il survit au vote de confiance, que sera son prochain budget?

Le premier ministre Trudeau a insisté qu’il ne souhaite pas une campagne électorale hâtive – mais y serait prêt au besoin. « Je crois qu’il serait irresponsable de dire qu’une élection serait irresponsable, a-t-il dit aux journalistes. Notre pays et nos institutions sont assez fortes, et s’il doit y avoir une élection, nous nous arrangerons. »

Il conclut toutefois : « Je ne crois pas que c’est ce que souhaitent les Canadiens. Je ne crois pas que c’est ce que souhaitent les partis d’opposition et ce n’est certainement pas ce que souhaite le gouvernement. »

UNE QUESTION DE CONFIANCE
Quelles que soient les précisions ou les données financières dans le discours du Trône, la confiance envers le gouvernement Trudeau sera mise à l’épreuve. Il lui manque 15 voix pour avoir la majorité à la Chambre des communes.

À moins qu’un des principaux partis d’opposition ne l’appuie, il y aura probablement une élection. Il n’est pas clair que les chefs de l’opposition soient prêts à en provoquer une.

Le chef du NPD Jagmeet Singh veut que le gouvernement prolonge la Prestation canadienne d’urgence en attendant la réforme du régime d’assurance-emploi. Il demande aussi un engagement ferme à étendre l’accès à des congés de maladie payés.

Il a dit à la chaîne CPAC qu’il n’a entendu aucun engagement précis de la part du premier ministre Trudeau, quand celui-ci a pris la parole la semaine passée. Il restera toutefois attentif aux signaux du gouvernement, non seulement dans le discours du Trône, mais dans les débats et dans les mesures législatives qui suivront.

Quant au nouveau chef conservateur Erin O’Toole, qui a récemment reçu un diagnostic positif à la COVID-19, il attend de voir : « Si le plan apporte un mieux pour le pays, nous appuierons des parties de ce plan. Sinon, nous présenterons notre propre vision. »

Le Bloc Québécois a menacé de tenter de forcer la tenue d’une élection dans le cadre de l’affaire UNIS, à moins que le premier ministre Trudeau ne démissionne. Le parti demande aussi une augmentation des transferts aux provinces en matière de santé, un soutien accru pour les aînés, le respect des compétences du Québec et un soutien pour les agriculteurs assujettis à la gestion de l’offre.

Cependant, son chef ne sera pas au Parlement à la reprise des travaux de la Chambre des communes. Yves-François Blanchet a été déclaré positif à la COVID-19. Mardi, il a annoncé sur Twitter que lui et Erin O’Toole attendraient la fin de leurs périodes d’isolement pour communiquer leur réponse officielle au discours du Trône.

MESURES COMPRISES DANS LE DISCOURS DU TRÔNE
Vaincre la pandémie est le thème clé du discours. La COVID-19 a été incroyablement éprouvante pour les parents, surtout les femmes, pour les jeunes, les adultes plus âgés, les Noirs et les Canadiens racialisés. Les travailleurs à faible revenu ont été touchés le plus durement.

Lutter contre la pandémie et sauver des vies

  • Un dépistage plus rapide, des ordres de fermeture à court terme là où il y a un grand nombre de cas
  • Aider les entreprises dans ces régions
  • Des fonds supplémentaires pour l’équipement de protection individuel
  • Des fonds supplémentaires pour assurer la sécurité des écoles
  • Une stratégie en matière de vaccins
  • Un groupe de travail sur les vaccins, dirigé par des scientifiques

Soutenir les Canadiens durant cette crise

  • Prolongation de la Subvention salariale d’urgence
  • Soutien face aux pertes d’emploi
  • Création d’emplois, aide à la formation, stratégie sur l’emploi des jeunes
  • Bénéficiaires de la PCU maintenant soutenus par le régime de l’AE – élargi pour inclure les travailleurs autonomes et travailleurs à la demande
  • Plan d’action pour les femmes – services de garde d’enfants, création d’un réseau pancanadien d’éducation préscolaire, programmes parascolaires, soutien aux femmes en entrepreneuriat
  • Aide aux petites entreprises
  • Amélioration du crédit aux entreprises, aide aux secteurs les plus durement touchés

Rebâtir en mieux afin de créer un Canada plus résilient

  • Plan responsable de stimulation et de relance
  • Réduction des inégalités des revenus en augmentant l’imposition des options d’achat d’actions
  • Augmentation des taxes pour les géants du numérique qui font affaire au Canada
  • Préservation de la force de la classe moyenne
  • Lutte contre les changements climatiques et engagement en faveur d’une croissance durable
  • Aide aux résidences de soins de longue durée, nouvelles normes de soins
  • Augmentation de la Sécurité de la vieillesse à 75 ans
  • Médecins de premier recours dans toutes les régions
  • Augmentation des ressources en santé mentale
  • Régime national universel d’assurance-médicaments
  • Télémédecine
  • Limitation des armes à feu
  • Plan d’action national contre la violence sexiste
  • Augmentation du logement abordable
  • Accès à Internet haute vitesse pour tous les Canadiens
  • Services aériens régionaux abordables
  • Élimination de l’itinérance chronique
  • Amélioration de l’Incitatif à l’achat d’une première propriété
  • Mesures contre l’insécurité alimentaire et pour renforcer les chaînes d’approvisionnement alimentaire; protéger les travailleurs du secteur alimentaire
  • Appui aux agriculteurs
  • Mise en place des plus vastes programmes de formation, d’éducation et d’accréditation de l’histoire du Canada
  • Création de bons emplois dans les secteurs de l’action climatique
  • Surpasser les objectifs climatiques de 2030 du Canada
  • Augmenter les options en matière de transport en commun; de véhicules zéro émission, de batteries et de stations de recharge
  • Réduire de moitié le taux d’imposition des sociétés pour les entreprises de technologie propre
  • Soutenir les entreprises des secteurs des ressources naturelles et du pétrole dans leur transition vers le zéro émission et des objectifs en matière d’énergie propre
  • Interdire les plastiques à usage unique nocifs l’an prochain
  • Plans en matière d’eau propre et d’irrigation

Être fidèle à qui nous sommes en tant que Canadiens – accueillants et luttant contre la discrimination

  • Nous prenons soin les uns des autres, nous accueillons les nouveaux arrivants, nous célébrons deux langues officielles
  • Nous luttons contre le racisme systémique
  • Nous aidons les Autochtones – Premières Nations, Inuits et Métis
  • Nous agissons face à la haine en ligne, nous appuyons l’emploi de Noirs et de personnes racialisées
  • Réforme du système de justice pénale et de l’application de la loi
  • Nous encourageons l’immigration et la réunification des familles
  • Nous investirons davantage dans les économies en développement
  • Nous appuyons les droits de la personne, ramenons au pays les Canadiens détenus à l’étranger

EN SOMME
Il s’agit là d’un programme ambitieux. Bon nombre de ses éléments sont de vastes engagements. Les détails sur les dépenses viendront plus tard, probablement dans une mise à jour économique, en novembre ou décembre.

Le discours n’annonce pas la prolongation de la PCU, alors que le NPD disait que c’était nécessaire à son appui. Le NPD demandait aussi des congés de maladie payés, ce qui n’a pas été mentionné.

Immédiatement après le discours, la réaction initiale des conservateurs était qu’ils ne pourraient pas appuyer cette proposition. Entre autres, ils ont critiqué le fait qu’il n’y a pas de cadre de référence ou de limites, sur le plan des finances, pour éviter que la cote de crédit du Canada ne soit encore baissée. Selon la leader adjointe Candice Bergen, les conservateurs n’appuieront pas un discours du Trône truffé de « mots à la mode » et de « gestes grandioses » qui ne dit rien sur les difficultés du secteur de l’énergie, des agriculteurs, des chômeurs et des propriétaires de petites entreprises.

Les jeux politiques ne font que commencer.

Dans la prochaine semaine, le discours du Trône fera l’objet d’un débat, et le gouvernement pourra y apporter des changements.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
16 Sep

Un nouveau mois record pour l’habitation au Canada

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Le marché canadien du logement atteint des sommets en août

Les statistiques publiées aujourd’hui par L’Association canadienne de l’immeuble (ACI), révèlent un mois d’août exceptionnel, avec les ventes et les nouvelles inscriptions à leur plus haut niveau en 40 ans, surpassant l’activité record de juillet. Voilà qui confirme la reprise entamée il y a quatre mois.

Les ventes résidentielles nationales ont encore augmenté de 6,2 % d’un mois à l’autre en août. Les résultats établissent un nouveau record mensuel (voir le graphique ci-dessous).

Contrairement aux deux mois précédents où l’activité était en hausse dans tout le pays, les ventes ont augmenté dans environ 60 % des marchés locaux en août. Le Grand Toronto et le Lower Mainland de la Colombie-Britannique sont les régions qui ont connu les plus fortes hausses. Bien qu’une pénurie d’inscriptions persiste dans de nombreuses régions du Canada, il est intéressant de noter que le Grand Toronto et le Lower Mainland sont aussi les régions qui ont enregistré un nombre considérable de nouvelles inscriptions en août.

En août, les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une hausse de 33,5 % d’une année à l’autre. Il s’agit de ventes records pour le mois d’août et des sixièmes ventes mensuelles en importance jamais enregistrées. Comparativement au mois d’août de l’année passée, les transactions étaient en hausse dans presque tous les marchés de l’habitation canadiens.

Jusqu’à présent cette année, plus de 340 000 propriétés ont changé de main sur les systèmes MLS® canadiens, soit une hausse de 0,8 % comparativement aux huit premiers mois de 2019, malgré la récession provoquée par la COVID-19.

« Ce fut un été record dans plusieurs marchés de l’habitation au Canada, alors que les courtiers et agents immobiliers et leurs clients rattrapent leur retard après la perte d’une grande partie des activités immobilières du printemps 2020, a déclaré Costa Poulopoulos, président de l’ACI. De nombreux marchés confrontés à des pénuries d’inscriptions ont connu une concurrence féroce entre les acheteurs cet été, bien que cela ait été prévu pour 2020 avant la COVID-19. Il semble vraiment que le marché du printemps se soit déplacé vers l’été. »

Selon Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI, l’activité présente « des signes de ralentissement en septembre ».

Nouvelles inscriptions

Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a affiché un autre gain de 10,6 % en août comparativement à juillet. Le nombre de nouvelles inscriptions était à la hausse sur près des trois quarts des marchés locaux, en particulier dans le Lower Mainland, le Grand Toronto et à Ottawa.

L’augmentation des nouvelles inscriptions en août ayant dépassé la hausse des ventes pour la première fois depuis le début de la reprise en mai, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a diminué, passant de 72,3 % en juillet à 69,4 % en août. Cela étant dit, il s’agit encore d’un des plus hauts taux enregistrés pour cette mesure.

Si l’on compare le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, environ un tiers seulement de l’ensemble des marchés locaux était en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme). Les deux autres tiers des marchés étaient au-dessus des normes à long terme et dans de nombreux cas, bien au-dessus.

Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande. Il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre toutes les propriétés de l’inventaire courant au taux de vente actuel.

On comptait 2,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’août 2020, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. À l’échelle locale, certains marchés de l’Ontario comptent maintenant des semaines d’inventaire plutôt que des mois. L’offre reste donc limitée dans de nombreuses régions du pays, surtout en Ontario.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1,7 % d’un mois à l’autre en août 2020 (voir le graphique et le tableau ci-dessous). En comparaison, l’Indice avait fait un bond de 2,3 % en juillet 2020 – la deuxième plus forte hausse (après celle de mars 2017) des 15 dernières années. Les 21 marchés que l’Indice mesure actuellement ont tous affiché des hausses d’un mois à l’autre, à l’exception de Victoria et le reste de l’île de Vancouver.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a connu une hausse d’une année à l’autre de 9,4 % en août. Il s’agit de la plus importante hausse depuis la fin 2017.

Les gains d’une année à l’autre les plus importants ont été réalisés à Ottawa (+19,9 %) et Montréal (+16,4 %); des hausses de 10 % à 15 % ont été observées dans le Grand Toronto et le Grand Golden Horseshoe. À Moncton, les prix ont également augmenté dans cette fourchette en août.

Les prix sont demeurés relativement inchangés d’une année à l’autre à Calgary, Edmonton et St. John’s; ils ont augmenté de 3,5 % à 5,5 % en Colombie-Britannique.

L’IPP MLS® est le meilleur moyen d’évaluer les tendances de prix, puisque les moyennes sont sujettes à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en août 2020 a atteint un nouveau record, s’élevant à un peu plus de 586 000 $, en hausse de 18,5 % par rapport au même mois l’année dernière.

En somme

La SCHL prédisait en mai que le prix moyen des maisons vendues au pays baisserait de 9 % à 18 % en 2020, et pourrait ne retrouver le niveau de la fin 2019 qu’en 2022. Au lieu, le prix moyen national d’août était en hausse de 18,5 %.

La santé du marché du logement est en bonne partie attribuable à la demande refoulée des ménages qui ont maintenu leur niveau de revenu pendant la pandémie. Les ménages les plus durement touchés sont ceux de petits salariés dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration et des voyages. Ce sont eux qui ont le moins les moyens de faire face aux difficultés, et ils ne sont généralement pas propriétaires de maisons.

La bonne nouvelle est que le marché du logement contribue à la relance de l’économie.

Rapport annuel de la SCHL sur l’industrie hypothécaire résidentielle

Le Rapport sur l’industrie hypothécaire résidentielle présente des informations détaillées sur le marché canadien des prêts hypothécaires résidentiels, depuis le montage de prêts jusqu’au financement, pour les prêts assurés et les prêts non assurés, en couvrant tous les types de prêteurs hypothécaires. Il se fonde sur les données disponibles à la fin du deuxième trimestre 2020. En voici des points saillants :

Tendances relatives aux types de prêteurs hypothécaires

  • Le rapport indique qu’en 2019. les six grandes banques du Canada sont restées très présentes sur le marché canadien du financement de l’habitation, avec une part de 67 % des prêts hypothécaires nouvellement consentis (voir le graphique ci-dessous).
  • Les sociétés de crédit hypothécaire (SCH) détiennent 20 % du marché des prêts hypothécaires assurés, et les coopératives de crédit, 12 %.
  • Les prêts hypothécaires en souffrance de 90 jours et plus sont demeurés faibles pour tous les types de prêteurs. Cela semble indiquer que la proportion d’emprunteurs en mesure d’effectuer leurs paiements hypothécaires ou de les reporter est demeurée constante.
  • Les SCH ont continué de représenter 1 % de l’encours des prêts hypothécaires au pays, soit environ 14 à 15 milliards de dollars de dettes hypothécaires.
  • Certaines SCH ont offert des reports de paiements hypothécaires et d’autres types d’accommodements aux emprunteurs hypothécaires éprouvant des difficultés financières. Environ 10 % des emprunteurs hypothécaires ont demandé un report de leurs paiements hypothécaires.

Tendances du financement hypothécaire

  • Les dépôts sont demeurés la principale source de financement hypothécaire pour les six grandes banques (66 %) et les coopératives de crédit (77 %).
  • Les obligations sécurisées représentaient 17 % du financement hypothécaire total des six grandes banques à la fin du premier trimestre de 2020, ce qui est 4 % de plus qu’en 2019.
  • La titrisation privée a continué de représenter une très faible part de la composition du financement hypothécaire au Canada, soit seulement 1,1 %. Cependant, le marché des titres hypothécaires résidentiels semble être en expansion au Canada.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
11 Sep

La Banque du Canada maintient le taux à 25 points de base

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada mise sur l’assouplissement quantitatif

Tel que promis, la Banque du Canada a maintenu son taux cible du financement à un jour à sa valeur plancher effective de 25 points de base, étant clairement entendu que des taux directeurs négatifs ne sont pas envisagés. Au lieu, la banque centrale misera sur de vastes achats d’actifs – assouplissement quantitatif (AQ) –, à raison d’au moins 5 milliards de dollars par semaine d’obligations du gouvernement du Canada. L’AQ ajoute de la liquidité dans le système financier et maintient les rendements du marché à un niveau faible. La Banque a entamé un programme énergique d’AQ au début de la pandémie, et y renoncera seulement quand l’économie aura récupéré et que l’inflation sera stable à 2 %. Il faudra peut-être des années. Par exemple, l’Ontario a suspendu les réouvertures face à une remontée des cas d’infection. De nombreux responsables de la santé publique prévoient que les infections augmenteront avec l’ouverture des écoles et l’arrivée du temps froid. Le gouvernement se prépare à une possible deuxième vague. Les responsables des politiques ont toutefois atténué le discours quant à des mesures les plus contraignantes.

« De façon générale, a déclaré la Banque, les économies mondiale et canadienne évoluent conformément au scénario présenté dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) de juillet, l’activité se redressant en phase avec la levée des mesures de confinement dans chaque pays. La Banque s’attend toujours à ce que cette phase de réouverture vigoureuse soit suivie d’une période de récupération prolongée et inégale, pendant laquelle l’économie s’appuiera fortement sur des mesures de relance. Le rythme de la reprise reste étroitement lié à l’évolution de la pandémie de COVID-19 et des mesures de distanciation sociale nécessaires pour contenir la propagation du virus. »

Au Canada, le PIB réel a chuté de 11,5 % (39 % en taux annualisé) au deuxième trimestre; la première moitié de l’année s’est donc conclue avec une baisse d’un peu plus de 13 %, ce qui correspond essentiellement au scénario intermédiaire évoqué dans le RPM de juillet. Comme prévu, toutes les composantes de la demande globale se sont affaiblies. Les conditions financières mondiales sont demeurées expansionnistes. Même si les prix de certains produits de base se sont raffermis, les cours du pétrole restent faibles.

Avec la réouverture de l’économie, la reprise de l’activité au troisième trimestre semble plus rapide qu’on le prévoyait en juillet. L’activité économique est soutenue par les programmes gouvernementaux de remplacement du revenu et de subvention des salaires. Les marchés de financement essentiels fonctionnant bien, l’utilisation des programmes de liquidité à court terme offerts par la Banque a diminué. La politique monétaire contribue à soutenir les dépenses des ménages et les investissements des entreprises en rendant le crédit plus abordable.

L’activité dans le secteur de l’habitation a été particulièrement forte, avec un volume important de revente de maisons en juillet et août. Avec des taux hypothécaires à un niveau plus bas que jamais, les acheteurs satisfont leur aspiration à disposer d’un logement plus spacieux et à échapper à la congestion des centres-villes. Cet exode urbain n’est pas simplement anecdotique. Il permet d’en obtenir davantage pour le même prix, et pour ceux, nombreux, qui travaillent désormais à domicile, le problème des longues navettes quotidiennes ne se pose pas. Le graphique ci-dessous indique que les banlieues éloignées de Toronto ont vu la plus grande augmentation des ventes depuis la relance du marché au début de juin.

Par ailleurs, la construction de nouvelles maisons a grimpé à son plus haut niveau en plus d’une décennie en août, après avoir déjà fortement augmenté en juillet. Les marchés de Toronto et de Vancouver étaient les plus vigoureux, surtout pour les multilogements.

Les dépenses des ménages ont nettement rebondi au cours de l’été, la consommation de biens et l’activité dans le secteur du logement ayant été plus fortes que prévu. Un rebond fort, mais inégal, de l’emploi a aussi été constaté. Les exportations se redressent étant donné le renforcement de la demande étrangère, mais elles sont encore largement inférieures à leurs niveaux d’avant la pandémie. La confiance et les investissements des entreprises restent modérés. Bien que les récentes données recueillies pendant la phase de réouverture soient encourageantes, la Banque s’attend toujours à une récupération lente et en dents de scie, l’économie subissant les effets de l’incertitude et de défis structurels.

L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation est près de zéro – les prix de l’énergie et les services de voyage exerçant des pressions à la baisse –, et devrait demeurer bien en deçà de la cible à court terme. Les mesures de l’inflation fondamentale se situent entre 1,3 et 1,9 %, compte tenu des capacités excédentaires considérables de l’économie, et la mesure qui est la plus influencée par les prix des services affiche la plus faible croissance.

En somme

La Banque a fait valoir que « pendant la transition de la réouverture à la récupération, des mesures de politique monétaire exceptionnelles devront continuer de soutenir l’économie. Le Conseil de direction maintiendra le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires de l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. Pour renforcer cet engagement et garder les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement, la Banque poursuit ses achats à grande échelle d’actifs au rythme actuel. Ce programme d’assouplissement quantitatif sera maintenu jusqu’à ce que la reprise soit bien engagée, et sera modulé de façon à procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation. »

La Banque tiendra sa prochaine réunion sur les taux le 28 octobre, quand elle publiera ses prochaines prévisions dans le RPM. Une hausse des taux est improbable cette année ou en 2021.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
8 Sep

L’emploi continue de progresser au Canada en août

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Publié par: Robert Perrier

Le Canada a récupéré deux tiers des emplois perdus à cause de la pandémie

Les résultats de l’Enquête sur la population active (EPA) d’août, qui viennent d’être publiés par Statistique Canada, rendent compte de la situation du marché du travail pendant la semaine allant du 9 au 15 août, cinq mois après le début de la crise économique liée à la COVID-19. À la mi-août, les restrictions en matière de santé publique avaient été considérablement assouplies partout au pays, et davantage d’entreprises et de lieux de travail avaient rouvert.

L’emploi a continué de rebondir en août, avec une augmentation nette de 246 000 emplois. Le rythme a toutefois ralenti, par rapport au gain de 419 000 en juillet et de 953 000 en juin. Ce ralentissement était prévu, l’effet initial de l’atténuation des mesures de confinement, au printemps, ne pouvant que s’affaiblir à l’été.

La bonne nouvelle est que 84 % des gains de l’emploi en août concernent les emplois à temps plein. Les emplois à temps partiel avaient connu une forte hausse en juillet. L’emploi à temps plein s’est situé en août à 93,9 % des niveaux d’avant la pandémie, comparativement à 96,1 % pour le travail à temps partiel. Au cours des mois précédant la crise économique liée à la COVID-19, l’emploi à temps plein avait atteint des sommets, tandis que l’emploi à temps partiel était relativement stable. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi à temps plein était en baisse de 5,4 % en août, et l’emploi à temps partiel, de 5,1 %. Une part plus élevée des employés à temps partiel préféreraient un emploi à temps plein. Les heures travaillées ont augmenté davantage que le nombre d’emplois en août – mais elles restent davantage sous les niveaux de février (-8,6 %) que ne l’est le nombre d’emplois (-5.7 %).

La progression de l’emploi en août a porté l’emploi à 1,1 million (-5,7 %) de son niveau de février, avant la COVID-19. C’est ainsi deux tiers des emplois perdus qui ont été récupérés.
Le nombre de Canadiens qui étaient en emploi mais qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles pour des raisons probablement liées à la COVID-19 a diminué de 259 000 (-14,6 %) en août. Combiné avec les baisses enregistrées en mai, juin et juillet, ce recul a ramené les absences liées à la COVID-19 à 713 000 (+88,3 %) au-dessus du niveau de février.

Au cours de la semaine allant du 9 au 15 août, le nombre total de travailleurs canadiens touchés par la crise économique liée à la COVID-19 était de 1,8 million. En avril, ce nombre a atteint un sommet inégalé de 5,5 millions, et comprenait une baisse d’emploi de 3,0 millions ainsi qu’une augmentation de 2,5 millions des absences de travail associées à la COVID-19.

Le nombre de Canadiens travaillant à domicile diminue pour un quatrième mois consécutif. En avril, au plus fort de la crise économique liée à la COVID-19, 3,4 millions de Canadiens qui ont travaillé leurs heures habituelles se sont adaptés aux restrictions en matière de santé publique en commençant à travailler à partir de leur domicile. Ce nombre a diminué chaque mois depuis mai, lorsque l’assouplissement graduel des restrictions en matière de santé publique a commencé. Il était de 2,5 millions en août.

Parmi les Canadiens ayant travaillé leurs heures habituelles en août, le nombre total ayant travaillé à partir de leur domicile a diminué de près de 300 000 par rapport à juillet, tandis que le nombre ayant travaillé à un endroit autre que leur domicile a augmenté de près de 400 000.

Le taux de chômage a continué de baisser en août

Le taux de chômage a diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 10,2 % en août. En raison de la crise économique liée à la COVID-19, le taux de chômage a plus que doublé, passant de 5,6 % en février à un sommet inégalé de 13,7 % en mai. À titre de comparaison, pendant la récession de 2008-2009, le taux de chômage est passé d’un creux de 6,2 % en octobre 2008 à un sommet de 8,7 % en juin 2009. Il a alors fallu environ neuf ans pour que le taux de chômage revienne à son taux d’avant la récession.

En août, la diminution la plus forte du taux de chômage a été observée chez les femmes du principal groupe d’âge actif (de 25 à 54 ans), en baisse de 1,2 point de pourcentage pour s’établir à 7,5 % – ce qui représente le taux de chômage le plus bas parmi tous les principaux groupes d’âge. Cette baisse est en grande partie attribuable à la croissance de l’emploi, le taux d’activité global étant inchangé par rapport à juillet. Le taux de chômage chez les hommes du principal groupe d’âge actif a diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 8,1 %; cette baisse découle aussi de la croissance de l’emploi, la participation au marché du travail étant presque inchangée.

La croissance de l’emploi dans le secteur des services continue de surpasser celle du secteur des biens. La croissance de l’emploi dans le secteur des services est principalement attribuable aux hausses enregistrées dans les services d’enseignement, dans les services d’hébergement et de restauration ainsi que dans les « autres services ». Dans le secteur des biens, les augmentations enregistrées dans la fabrication ont été en partie contrebalancées par les baisses observées dans les ressources naturelles.

Les services d’hébergement et de restauration ainsi que le commerce de détail ont été parmi les secteurs les plus durement touchés au début de la crise économique liée à la COVID-19. En avril, l’emploi dans les services d’hébergement et de restauration avait baissé jusqu’à la moitié (-50,0 %) de son niveau d’avant la pandémie, tandis que dans le commerce de détail, il avait reculé à jusqu’à 77,1 % de son niveau d’avant la COVID-19. À compter de mai, l’emploi a progressé dans les deux secteurs alors qu’un grand nombre de provinces ont commencé à relancer leur économie.

L’emploi dans les services d’hébergement et de restauration a progressé de 18,4 % par mois en moyenne de mai à juillet. En août, toutefois, la croissance dans le secteur a ralenti pour s’établir à 5,3 % (+49 000). En dépit de ces récentes hausses, l’emploi dans les services d’hébergement et de restauration restait à 78,9 % de son niveau de février. Le mois d’août a été le cinquième mois complet de restrictions en matière de voyages internationaux, qui continuent d’avoir des répercussions sur les secteurs qui dépendent étroitement du tourisme.

Le nombre de personnes en emploi dans le commerce de détail a augmenté de 0,7 % (+14 000) en août, après avoir enregistré des hausses mensuelles moyennes de 6,3 % au cours des trois mois précédents. L’emploi dans le commerce de détail a atteint 93,4 % de son niveau d’avant la COVID-19, mais il s’est situé un peu sous le taux de reprise de l’emploi total (94,3 %).

Bien que l’emploi soit demeuré en deçà des niveaux d’avant la COVID-19, les ventes au détail enregistrées en juin ont été supérieures à celles de février. Elles devraient continuer d’augmenter en juillet, selon les estimations provisoires. Cela met en évidence des changements structurels potentiels au sein du secteur puisque les employeurs ont été en mesure d’augmenter leurs ventes malgré une diminution de leur effectif.

L’emploi a augmenté dans la plupart des provinces en août, particulièrement en Ontario et au Québec

L’emploi en Ontario a augmenté de 142 000 en août (+2,0 %), et cette hausse est presque entièrement survenue dans le travail à temps plein. Le taux de chômage dans la province a diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 10,6 %. Combinée avec les augmentations de juin et de juillet (+529 000), la hausse de l’emploi enregistrée en août a ramené l’emploi en Ontario à 93,6 % de son niveau d’avant la pandémie.

Dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Toronto, l’emploi a progressé de 121 000 (+3,8 %), ce qui représente près du double du taux de croissance de la province, et a atteint 93,3 % de son niveau d’avant la pandémie.

Au Québec, l’emploi a augmenté de 54 000 (+1,3 %) en août. Cette hausse fait suite aux augmentations de 576 000 enregistrées au cours des trois mois précédents, et a ramené l’emploi dans la province à 95,7 % de son niveau d’avant la COVID-19.

Dans la RMR de Montréal, l’emploi a progressé de 38 000 (+1,8 %) en août et a atteint 96,0 % de son niveau d’avant la pandémie.

L’emploi a augmenté dans la plupart des provinces de l’Ouest en août. La Colombie-Britannique a enregistré la progression la plus marquée, en hausse de 15 000 (+0,6 %). L’emploi a atteint 94,1 % de son niveau de février, et le taux de chômage a diminué de 0,4 point de pourcentage pour s’établir à 10,7 %.

Bien que l’emploi ait peu varié en Alberta, le taux de chômage dans cette province a diminué d’un plein point de pourcentage pour s’établir à 11,8 %, en raison de la baisse du nombre de personnes à la recherche d’un emploi.

Dans les provinces de l’Atlantique, la progression de l’emploi a été la plus forte en Nouvelle-Écosse en août, en hausse de 7200 (+1,6 %), principalement dans le travail à temps partiel. Le taux de chômage a toutefois peu varié, s’établissant à 10,3 %, vu l’augmentation du nombre de Néo-Écossais actifs sur le marché du travail. Après avoir enregistré des augmentations notables en mai et en juin, l’emploi au Nouveau-Brunswick est demeuré stable pour un deuxième mois consécutif.

En somme

Ce rapport sur l’emploi est positif, même si le nombre d’emplois n’a pas augmenté autant que les mois précédents. La reprise de l’emploi au Canada a surpassé celle des États-Unis, ramenant deux tiers des emplois perdus, contre seulement 50 % au sud de la frontière. Les travailleurs les plus durement touchés sont ceux à faible revenu et les jeunes, ce qui explique pourquoi l’activité a été si forte sur le marché du logement. Les travailleurs à faible revenu et les jeunes ne sont en général ni propriétaires ni vendeurs de maisons. Par ailleurs, les dépenses de consommation se sont raffermies au Canada, retrouvant presque les niveaux d’avant la COVID. Les dépenses consacrées au divertissement, aux sorties au restaurant et aux soins personnels ont augmenté récemment, en même temps que davantage d’entreprises reprenaient leurs activités. Elles sont presque revenues à leur niveau d’un an plus tôt. Les dépenses totales sur carte de crédit ou de débit sont en hausse d’environ 5 % par rapport à la même période l’an dernier. Les Canadiens sortent davantage de la maison et de leur propre localité, mais ne vont pas beaucoup plus loin.

Selon RBC :

  • Les dépenses en ligne restent répandues dans certains domaines (p. ex., épiceries), mais les transactions en personne continuent de remonter.
  • L’analyse des dépenses indique que les Canadiens sont à l’aise de sortir au restaurant, même si c’est pour rester sur une terrasse. Les dépenses dans les restaurants ont été gonflées par la volonté des Canadiens de sortir pour manger. Elles n’étaient qu’un peu plus de 4 % plus basses qu’un an plus tôt.
  • La part des transactions en ligne aux restaurants a baissé à 17 %, après avoir atteint un tiers après le début de la crise.
  • Les dépenses en soins de santé et soins personnels ont augmenté jusqu’à la mi-août, alors que la réouverture des gymnases a entraîné une augmentation des dépenses sur la mise en forme.
  • Les dépenses pour le divertissement ont encore augmenté en août, jusqu’à 10 % sous le niveau de l’année passée.
  • Le niveau des dépenses a été étayé par les montants consacrés au golf et aux produits numériques, qui sont restés conséquents – surtout pour le golf.
  • Plus récemment, les Canadiens ont recommencé à consacrer des dépenses aux sports professionnels, aux loteries, aux passe-temps et aux attractions locales.

Les données récentes des chambres immobilières de Toronto et de Vancouver révèlent une forte activité de vente et une pression haussière persistante sur les prix. Les données de l’Association canadienne de l’immeuble pour l’ensemble du pays seront publiées le 15 septembre. Elles ajustent les données sur les prix en fonction des types de maisons vendues, ce qui permet de mieux comprendre l’évolution des prix.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
1 Sep

Le PIB du Canada baisse au T2 mais remonte depuis avril

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Publié par: Robert Perrier

 

 

L’économie canadienne fait un plongeon record au T2

 

Le PIB réel du Canada a plongé de 11,5 % au deuxième trimestre, soit -38,7 % en taux annualisé. C’est le pire recul trimestriel de tous les temps (voir le graphique ci-dessous). Le PIB avait déjà baissé de 8,2 % au T1. Le gros de la contraction est survenu au début du trimestre, quand les mesures de confinement de mars et avril ont chambardé l’activité. Depuis lors, l’économie a montré des signes de reprise étonnamment forts.

Statistique Canada a indiqué aujourd’hui que le PIB a augmenté de 6,5 % en juin, après l’avoir fait de 4,8 % en mai, et l’organisme prévoit une croissance de 3,0 % en juillet. Malgré tout, il faut prévoir que la reprise au Canada sera longue et difficile. Ce n’est assurément pas toutes les entreprises et tous les secteurs qui remonteront en même temps, et ce n’est pas tous les emplois qui seront retrouvés.

Le secteur du logement en est un qui s’illustre dans la reprise. L’activité y a fortement augmenté en juillet, à la faveur de taux hypothécaires extrêmement bas et d’une demande refoulée. Il semble que de nombreux Canadiens ayant été confinés à la maison reconsidèrent leurs besoins. La demande de logements plus grands est forte, surtout en banlieue – proche ou lointaine.

Presque tous les secteurs de l’économie ont été grandement touchés au T2. Les dépenses des ménages ont chuté de 43 %, et les investissements des entreprises se sont effondrés, baissant de 57 % en taux annuel. La lutte contre le virus a été un facteur dans les deux cas, et la chute des prix pétroliers a exacerbé le déclin des investissements dans les hydrocarbures. Seules les exportations nettes ont apporté une hausse dans l’activité économique, mais uniquement parce que les importations ont baissé davantage que les exportations, du fait que les consommateurs confinés et les entreprises fermées n’avaient guère besoin de produits importés.

D’une année à l’autre, les augmentations de juin et juillet feront que le PIB aura baissé de 5 %, soit sensiblement moins que prévu, mais quand même plus que la baisse de -4,7 % constatée lors de la crise financière. La remontée – record – de juin reflète la réouverture graduelle de l’économie. Le commerce de détail, le commerce de gros et le secteur manufacturier pointaient en tête. Le commerce de détail a bondi de 22,3 % en juin, surpassant son niveau d’activité d’avant la pandémie. Les concessionnaires de véhicules automobiles ont contribué le plus à la croissance.

Après avoir enregistré un bond de 17,3 % en mai, le secteur de la construction a crû de 9,4 % en juin, alors que l’assouplissement continu des restrictions d’urgence au pays a contribué à un retour presque à la normale de l’activité dans les chantiers de construction. La construction résidentielle a progressé de 7,1 %, les augmentations observées dans la construction de logements multifamiliaux et les travaux de transformation et d’amélioration des maisons ayant plus que compensé la baisse dans la construction de logements unifamiliaux. La construction non résidentielle a augmenté de 11,0 % pour atteindre un niveau d’activité supérieur à celui d’avant la pandémie, les trois composantes ayant enregistré des hausses.

Le secteur des services immobiliers et services de location à bail a progressé de 2,5 % en juin. Après avoir augmenté de 56,4 % en mai, les activités des bureaux d’agents et de courtiers immobiliers ont grimpé de 65,2 % en juin, alors que l’activité de revente de maisons a enregistré une hausse d’au moins 10 % dans tous les grands centres urbains. La production des agents et des courtiers immobiliers était à environ 7 % en deçà du niveau d’avant la pandémie, mais d’autres données indiquent qu’elle était en forte hausse en juillet, jusqu’à atteindre de nouveaux sommets.

 

 

Le gouvernement a pris des mesures qui étaient bien nécessaires pour amortir le coup

Le revenu disponible des ménages a monté en flèche au dernier trimestre malgré la pandémie, grâce au soutien du revenu assuré par le gouvernement (voir le graphique ci-dessous). L’augmentation du revenu, alors que les dépenses de consommation étaient en chute et que les versements hypothécaires ont été reportés pour de nombreux consommateurs, a entraîné une forte hausse du taux d’épargne. Le taux d’épargne des ménages a en effet bondi jusqu’à 28,2 %, alors qu’il était de 7,6 % au trimestre précédent. Les taux d’épargne sont en général plus élevés pour les personnes aux revenus supérieurs.

 

 

En somme

L’effondrement de l’activité économique au deuxième trimestre a été terrible, mais pas autant que le prévoyait la Banque du Canada (-43 %) dans son plus récent Rapport sur la politique monétaire. Ensuite, la reprise, depuis la fin d’avril, a été plus forte que prévu, surtout dans le secteur du logement. Assurément, le marché du travail reste très faible, avec un taux de chômage de 10,9 % en juillet. Cependant, les nouveaux programmes annoncés la semaine passée par le gouvernement fédéral pour remplacer la PCU faciliteront la transition pour ceux qui sont encore à la recherche d’un emploi.

La possibilité d’une résurgence du virus continue de poser un risque, à moins qu’un vaccin efficace devienne disponible. L’économie tournera en dessous de ses capacités jusqu’à l’an prochain, mais peut-être pas tant en dessous qu’on n’a pu le craindre.

 

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca

 

 

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