10 Mar

Tourmente sur les marchés mondiaux, chute du cours du pétrole et des rendements

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Publié par: Robert Perrier

Nouveau choc ce lundi matin : le pétrole perd un cinquième de sa valeur du jour au lendemain alors qu’un affrontement entre l’Arabie saoudite et la Russie menace d’inonder de brut un monde déjà secoué par le coronavirus. Les provinces des Praires canadiennes subissent les contrecoups.
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Tourmente sur les marchés mondiaux, chute du cours du pétrole et des rendements

Les marchés tremblent face à une guerre des prix du pétrole et aux répercussions économiques de l’épidémie de coronavirus. Les investisseurs inquiets se sont rués vers des valeurs refuges faisant baisser les rendements jusqu’à des planchers records. Les prix du pétrole ont chuté de 30 % après que l’Arabie saoudite a annoncé son intention de réduire la plupart de ses prix et d’augmenter sa production en réaction au refus de la Russie de s’associer à l’OPEP pour soutenir les prix (voir le graphique ci-dessous). Les marchés de change en ont été secoués : la baisse subite des cours du pétrole et des actions a entraîné une fuite des devises liées aux produits de base, en faveur de la sécurité perçue du yen japonais et du dollar américain. Le dollar canadien a baissé à 0,7362 $US jusqu’à présent. Le rendement à 5 ans des obligations du gouvernement du Canada a baissé jusqu’à 0,284 %, avant de se rétablir jusqu’à environ 0,535 %, ce qui reste bien sous les 0,65 % de la clôture de vendredi (voir deuxième graphique ci-dessous).

Le cours des actions s’est écroulé dans la première heure des transactions en Amérique du Nord. La panique a fait baisser le Dow de 2000 points, et le S&P 500 a perdu 7 %, ce qui a déclenché un coupe-circuit suspendant les transactions pendant 15 minutes. Le TSX a effectué une plongée vertigineuse à l’ouverture, perdant plus de 1400 points ou 9,0 %, entraîné dans sa baisse par les pétrolières et les financières.

La propagation du coronavirus hors de la Chine a triplé dans la dernière semaine. Le département d’État américain a annoncé hier que les personnes âgées devraient éviter les croisières, surtout si elles ont un système immunitaire affaibli. La crainte d’une récession grandit à mesure que l’épidémie progresse.

Aux États-Unis, d’aucuns s’inquiètent de ce que le gouvernement ne gère pas convenablement l’épidémie. Des informations contradictoires circulent, et il manque de trousses de dépistage alors que le nombre de cas de coronavirus a franchi le cap des 500 en fin de semaine. Le président Trump a retweeté un mème de lui-même jouant du violon dimanche, comme l’aurait fait l’empereur romain Néron pendant que Rome brûlait. Or, le leadership revêt une importance capitale en cette période.

Les coûts de l’emprunt sont en forte baisse – ce qui est un aspect positif de la situation pour les acheteurs d’une première maison. Le meilleur conseil pour les investisseurs est de résister à la panique. Tout ceci passera, bien que nul ne sache quand,

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
4 Mar

La Fed sort les gros canons

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Publié par: Robert Perrier

 La Fed sort les gros canons

La Réserve fédérale américaine frappe un grand coup. Avant même sa réunion régulière du 18 mars, elle a réduit son taux cible des fonds à un jour de 50 points de base d’un coup, dans la fourchette de 1 % à 1,25 %. Il est maintenant franchement sous le taux cible de 1,75 % de la Banque du Canada. Quand celle-ci tiendra sa réunion demain, elle pourrait être contrainte de décréter une baisse à son tour, peut-être aussi de 50 points de base.

La Fed n’a pas réduit ses taux en dehors de son cycle normal de réunions depuis le 8 octobre 2008, quand l’effondrement de Lehman Brothers avait secoué les marchés financiers. Cette façon de faire est donc rare, quoique pas inédite.

La Banque du Canada est tiraillée. Une réduction de taux si importante stimulerait l’emprunt des ménages et le marché du logement, que la Banque juge suffisamment robuste.

Le Federal Open Market Committee (FOMC, le groupe d’élaboration des politiques de la Fed) s’est expliqué par voie de déclaration : « Les bases de l’économie américaine restent solides. Cependant, le coronavirus pose de nouveaux risques pour l’activité économique. À la lumière de ces risques, pour soutenir ses objectifs d’un emploi maximum et d’une stabilité des prix, le FOMC a décidé aujourd’hui de réduire la fourchette cible du taux des fonds fédéraux d’un demi-point de pourcentage, le situant entre 1 % et 1,25 %. Le FOMC surveille étroitement les développements et leurs implications pour les perspectives économiques. Il utilisera ses outils et agira de façon à soutenir l’économie. »

Le président de la Fed Jerome Powell a donné une conférence de presse à 11 h (heure de l’Est), affirmant que la propagation du virus pose un risque pour l’économie, que la situation continue d’évoluer et qu’elle exige une action immédiate. Le FOMC a estimé que le risque s’était aggravé. La Fed a agi unilatéralement, par opposition à l’action coordonnée des banques centrales en réponse à la crise financière de 2008.

Cependant, la Fed est en discussion avec d’autres banques centrales, et la Banque centrale européenne a indiqué aujourd’hui qu’elle prendra toute mesure nécessaire. Les banques centrales de la zone euro et du Japon ont moins de marge de manœuvre, ayant déjà des taux négatifs.

Selon les propos tenus aujourd’hui par son gouverneur Mark Carney, la Banque d’Angleterre agira face au choc du virus. M. Carney a évoqué la complexité de la gestion du traumatisme pour les banques centrales. Celles-ci doivent déterminer si les répercussions touchent la demande – auquel cas les banques centrales ont davantage de capacité d’action – ou l’offre – auquel cas il leur est plus difficile d’agir.

Les responsables des finances et des banques centrales du G-7 ont prévu une rare conférence téléphonique aujourd’hui.

Comme les tensions électorales montent aux États-Unis – c’est le Super mardi aujourd’hui, il est facile d’imaginer que la décision de la Fed est autant politique qu’économique. Elle survient alors que le président Trump fait publiquement pression en faveur d’une réduction des taux. Même après la réduction radicale d’aujourd’hui, le président voudrait aller plus loin. Dans un gazouillis, il a réclamé que la Fed augmente encore l’assouplissement et, surtout, s’harmonise avec les autres pays concurrents. Il affirme qu’actuellement, les règles du jeu ne sont pas équitables pour les États-Unis.

Politiser la Fed est dangereux et mine la crédibilité mondiale de la banque centrale américaine.

Les marchés boursiers mondiaux ont déjà effacé une partie des pertes encourues aujourd’hui. Les bourses américaines ont entamé la journée sur un important délestage, après avoir enregistré une hausse la veille. Les rendements obligataires ont continué de décliner.

En somme pour le Canada : Le rendement des obligations du gouvernement du Canada sur 5 ans a baissé fortement aujourd’hui. Il se situait à 0,925 % et restait en baisse au moment d’écrire ces lignes. Avant l’annonce de la Fed, il était à 1,04 %. La Banque du Canada réduira probablement ses taux à un jour demain, pour la première fois depuis octobre 2018. Mais de combien? Je dirais de 25 points de base, sachant que le gouverneur Stephen Poloz s’inquiète de l’endettement des ménages.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
2 Mar

La peur du virus s’empare du Canada

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Publié par: Robert Perrier

 La peur du virus s’empare du Canada

Comme s’il n’y avait pas déjà assez de volatilité dans l’air, une nouvelle vague d’anxiété face à un virus chambarde les marchés financiers mondiaux. Le nouveau coronavirus COVID-19 continue de se propager, semant pour un septième jour la panique sur les marchés boursiers et obligataires du monde entier. Le cours des actions s’est effondré en Asie, en Europe, aux États-Unis et au Canada. Le délestage est motivé principalement par le souci que les mesures prises pour contenir le virus ne pèsent sur les bénéfices des entreprises et n’entravent la croissance économique, sans empêcher que l’épidémie ne s’aggrave.

Les taux d’intérêt sont en forte baisse, jusqu’à des niveaux record reflétant une désaffection des actions et de produits de base comme le pétrole en faveur de refuges comme les obligations gouvernementales et l’or. Au Canada, le rendement obligataire à cinq ans a baissé jusqu’à 1,16 % ce matin, une perte de 50 points de base jusqu’à présent cette année et 65 points plus bas qu’un an plus tôt (voir le graphique ci-dessous). Les taux hypothécaires sont étroitement liés au rendement des obligations gouvernementales sur cinq ans, donc il est probable que les taux hypothécaires continueront de subir une pression baissière. Les prix du pétrole ont fortement diminué, ce qui est particulièrement douloureux pour les provinces des Prairies. Le cours du pétrole brut WTI a chuté à près de 45 $US le baril, contre 62,50 $ plus tôt cette année.

Le dollar canadien a aussi souffert, baissant à 0,7468 $US contre un sommet de 0,7712 cette année.

L’économie canadienne était déjà à la peine, comme l’indiquent les données du PIB au quatrième trimestre, publiées aujourd’hui. Selon Statistique Canada, l’économie était presque à l’arrêt au quatrième trimestre, suite au plus fort déclin des exportations depuis 2017 et à une baisse des investissements des entreprises. Les dépenses des ménages étaient toutefois favorables, reflétant un marché du travail vigoureux et des salaires en hausse.

Les données mensuelles de décembre, également publiées aujourd’hui, sont plus fortes que prévu. L’économie avait donc un bel élan en abordant 2020, avant que le coronavirus ne gâche la situation.

La faible croissance de 0,3 % au quatrième trimestre était prévue en raison d’une série de facteurs temporaires, y compris une grève ferroviaire d’une semaine, des perturbations dans les usines de fabrication et des fermetures de pipelines. Même si une légère progression a été enregistrée en décembre, le premier trimestre sera assurément handicapé par les barricades ferroviaires et les perturbations dans l’approvisionnement et les voyages ainsi que la baisse du tourisme provoquées par le virus.

En somme : Sur les marchés boursiers, il n’est jamais judicieux de vendre sous le coup de la panique. Le TSX était en baisse de 550 points à l’ouverture ce matin, après la fermeture d’hier. Les transactions ont été suspendues jeudi vers 14 h, pour des raisons techniques.

Tout cela n’est favorable ni pour la psychologie, ni pour l’économie.

La Banque du Canada tient une réunion mercredi prochain. À l’évidence, son communiqué abordera ces enjeux. Il est peu probable que la Banque réduise les taux le 4 mars. Cependant, si les perturbations économiques perdurent, les taux pourraient baisser d’ici le milieu de l’année.

Le nouveau test de résistance sera en place le 6 avril. Si les taux sont alors au niveau d’aujourd’hui, le taux admissible pour les emprunteurs hypothécaires serait plus de 40 à 50 points de base sous les 5,19 % d’aujourd’hui. Voilà qui stimulera encore un marché du logement déjà effervescent.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
26 Fév

Le ministre Morneau annonce un nouveau taux de référence pour l’admissibilité à un prêt hypothécaire assuré

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Publié par: Robert Perrier

Le nouveau taux admissible sera soit le taux hypothécaire contractuel, soit un nouveau taux de référence qui en sera très près, plus 200 points de base dans chaque cas. Le communiqué du ministère des Finances affirme que « le gouvernement du Canada a instauré des mesures afin d’aider un plus grand nombre de personnes à répondre à leurs besoins en matière de logement, tout en continuant de prendre des mesures réfléchies pour limiter les risques dans le marché du logement. Un marché du logement stable et sain est un élément clé d’une économie vigoureuse, laquelle est essentielle pour bâtir et appuyer une classe moyenne forte. »

Les changements entreront en vigueur le 6 avril 2020. Le nouveau taux de référence correspondra à la valeur médiane hebdomadaire des taux d’intérêt des prêts hypothécaires assurés de 5 ans à taux fixe indiqués dans les demandes d’assurance traitées, plus 2 %.

Le changement survient à la suite d’un récent examen effectué par des organismes financiers fédéraux. Il concluait que le taux admissible minimal devrait être plus dynamique pour mieux refléter l’évolution des conditions du marché. Dans l’ensemble, l’examen a déterminé que le test de résistance hypothécaire permet de s’assurer que les acheteurs d’une habitation pourront assumer leur achat même si les taux d’intérêt augmentent, si leurs revenus changent ou s’ils doivent engager des dépenses imprévues.

L’ajustement apporté au test de résistance le rendra plus représentatif des taux hypothécaires proposés par les prêteurs et plus sensible aux conditions du marché.

Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a par ailleurs annoncé qu’il envisageait d’utiliser aussi ce nouveau taux de référence pour déterminer le taux admissible minimal s’appliquant aux prêts hypothécaires non assurés.

La règle actuelle sur l’admissibilité, adoptée en 2016 pour les prêts hypothécaires assurés et en 2018 pour les prêts hypothécaires non assurés, n’était pas suffisamment sensible face à la chute récente des taux d’intérêt sur les prêts. Le test de résistance était ainsi trop sévère. La règle retenait comme taux admissible le taux affiché par les six grandes banques, majoré de 2 points de pourcentage. Les banques tardaient de plus en plus à ajuster leurs taux affichés alors que les rendements du marché à 5 ans étaient en baisse. Quand les taux ont chuté ces dernières semaines, en particulier depuis l’apparition du coronavirus, l’écart entre taux hypothécaires affichés et taux contractuels s’est encore agrandi au-delà de ce qui était constaté depuis deux ans.

Le changement du 6 avril devrait réduire le taux admissible d’environ 30 points de base, si les taux contractuels restent plus ou moins aux niveaux actuels. Le 18 février 2020, selon un porte-parole du ministère des Finances, en fonction de la valeur médiane hebdomadaire des taux d’intérêt des prêts hypothécaires assurés de 5 ans à taux fixe indiqués dans les demandes d’assurance reçues par la Société canadienne d’hypothèques et de logement, le nouveau taux de référence serait d’environ 4,89 %. Voilà qui est 30 points de base de moins que le taux de référence actuel de 5,19 %.

La Banque du Canada calculera le nouveau taux de référence chaque semaine, à partir des taux indiqués dans les demandes d’assurance de prêt hypothécaire traitées par les trois assureurs hypothécaires du Canada.

Le BSIF a confirmé qu’il envisage aussi le nouveau taux de référence comme taux minimum pour le test de résistance à l’égard de prêts hypothécaires non assurés (avec mise de fonds d’au moins 20 %).

« Le nouveau taux de référence proposé pour les prêts non assurés est basé sur les taux consentis par un plus vaste échantillon de prêteurs et serait, de ce fait, plus représentatif du marché en général et plus réactif aux fluctuations des taux contractuels consentis », a déclaré le BSIF dans un communiqué (en anglais seulement).

« Le projet du BSIF intègre non seulement un seuil plus précis, mais il insuffle également une cohérence entre les taux de référence utilisés pour évaluer à la fois les prêts hypothécaires assurés et non assurés », ajoute-t-il. (Heureusement, car le marché hypothécaire n’a certainement pas besoin d’un surcroît de complexité.)

Les nouvelles règles stimuleront sans doute le marché printannier, qui semblait déjà destiné à être porteur. Elles n’augmenteront peut-être le pouvoir d’achat que de 3 % (tout dépendant du niveau réel du nouveau taux de référence le 6 avril), mais elles auront un effet psychologique positif. Les acheteurs – et surtout les acheteurs d’une première maison – s’inquiètent de l’abordabilité, au vu des augmentations de prix d’au-delà de 10 % des 12 derniers mois.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
26 Fév

Le peu de nouvelles inscriptions ralentit les ventes de logements en janvier

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Publié par: Robert Perrier

Le peu de nouvelles inscriptions ralentit les ventes de logements en janvier

Les reventes de maisons augmentent à Vancouver et Montréal, mais baissent à Toronto et Ottawa en raison du peu de nouvelles inscriptions. Les prix continuent d’augmenter en même temps que le marché du logement se redresse.

Bon début en 2020 : forte augmentation des emplois en janvier

Les ventes de logements baissent légèrement en janvier, alors qu’une offre limitée fait grimper les prix

Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes nationales de maisons existantes ont baissé légèrement entre décembre et janvier, en raison d’un faible nombre de nouvelles inscriptions, surtout dans la région du Grand Toronto. Comme l’indique le graphique ci-dessous, les ventes mensuelles de maisons restent néanmoins solides.

Les ventes résidentielles canadiennes enregistrées par les systèmes MLS® ont reculé de 2,9 % en janvier 2020; elles demeurent néanmoins parmi les plus fortes ventes mensuelles des dernières années.

Le nombre de transactions a diminué sur un peu plus de la moitié des marchés locaux en janvier. Un ralentissement de plus de 18 % dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique a eu le plus gros impact sur le nombre de transactions à l’échelle nationale. Selon l’ACI, « Malgré quelques gains importants réalisés en janvier, il faut noter qu’un bon nombre des résultats plus faibles sont attribuables à la pénurie de nouvelles propriétés à vendre sur des marchés où l’offre est déjà très serrée. »

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont tout de même affiché une hausse de 11,5 % comparativement à janvier 2019. Il s’agit des meilleures ventes mensuelles pour ce mois enregistrées depuis 12 ans. Les transactions ont surpassé celles de l’an dernier sur environ les deux tiers de l’ensemble des marchés locaux, y compris sur la plupart des plus grands marchés urbains. Certains des plus grands marchés où les ventes ont baissé, comme Ottawa et Windsor-Essex, sont parmi les marchés où l’offre est la plus serrée au Canada actuellement.

« La croissance des prix des propriétés se poursuit sur les marchés où il y a une pénurie d’inscriptions, surtout dans les régions du sud, du centre et de l’est de l’Ontario, tandis que l’abondance de l’offre dans les Prairies et à Terre-Neuve-et-Labrador entraîne une concurrence parmi les propriétaires-vendeurs », déclare Jason Stephen, président de l’ACI. »

Dans de nombreux marchés serrés, les vendeurs potentiels semblent attendre le printemps pour inscrire leur propriété, quand la météo est plus douce et que les acheteurs sont plus nombreux à chercher activement.

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions demeure quasi inchangé en janvier. Il a augmenté d’à peine 0,2 %, après une série de reculs qui l’avaient laissé à son niveau le plus bas en presque 10 ans. En janvier, il a encore baissé sur plusieurs grands marchés, notamment à Calgary, à Edmonton et à Montréal. Les régions de York et Durham du Grand Toronto ont compensé grâce à des gains attribuables à une reprise de l’offre au début de 2020, après un ralentissement marqué à la fin de l’an dernier.

Étant donné la baisse des ventes et la légère augmentation du nombre de nouvelles inscriptions en janvier, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions au pays a accusé un recul à 65,1 % en janvier, comparativement à 67,2 % en décembre 2019. La moyenne à long terme de cette mesure de l’équilibre du marché se situe tout de même à 53,8 %. Le ratio est nettement supérieur à la moyenne à long terme depuis quatre mois. Sauf changement imprévu aux tendances récentes en matière d’équilibre entre l’offre et la demande, on peut s’attendre à une accélération de la hausse des prix en 2020.

En effet, d’aucuns s’inquiètent que le plus grand marché du logement au Canada serait sur le point de connaître une nouvelle période d’effervescence, comme en 2016. Selon l’avis de l’économiste principal de Recherche économique RBC Robert Hogue, il paraît de plus en plus probable que nous allons revivre le début de 2016 à Toronto. L’économiste n’y voit pas un bon signe, estimant que c’est à ce moment que les choses ont commencé à surchauffer, propulsant les valeurs des propriétés à des niveaux excessifs dans l’année suivante.

La comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et la moyenne à long terme, révèle que près des deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en janvier 2020. À l’exception de quelques régions de l’Alberta et de la Saskatchewan, les autres marchés ont tous favorisé les propriétaires-vendeurs. Comme l’indique le graphique ci-dessous, le marché du logement du Grand Toronto est favorable aux vendeurs.

On comptait 4,2 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin janvier 2020, niveau inchangé depuis novembre et décembre et le plus bas depuis l’été 2007. Cette mesure de l’équilibre du marché se situe maintenant un mois entier en dessous de sa moyenne à long terme de 5,2 mois.

Les mesures nationales de l’équilibre du marché continuent de masquer des variations importantes et croissantes à l’échelle régionale. Le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans les provinces des Prairies, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador, ce qui donne amplement de choix aux acheteurs dans ces régions. En revanche, la mesure demeure bien en deçà des moyennes à long terme en Ontario, au Québec et dans les Maritimes, ce qui entraîne une forte concurrence parmi les acheteurs et crée un contexte favorable à une hausse des prix. La mesure reste bien équilibrée en Colombie-Britannique dans son ensemble, mais elle se resserre dans la région de Vancouver, comme l’indique le graphique ci-dessous.

Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 0,8 % en janvier 2020 comparativement à décembre. Il s’agit du huitième gain mensuel consécutif de l’Indice. Il se chiffre à 5,5 % de plus que le niveau le plus bas atteint en mai l’an dernier. Il a surpassé les records antérieurs à chacun des six derniers mois (voir le graphique de l’ACI ci-dessous). En janvier, les résultats de l’IPP MLS® étaient en hausse par rapport au mois précédent, et ce, sur 14 des 18 marchés mesurés par l’Indice. (Voir le tableau de l’ACI ci-dessous.)

Suivant un déclin prolongé, la tendance des prix des propriétés s’est généralement stabilisée dans les Prairies au cours des derniers mois. Cependant, elle est clairement en hausse en Colombie-Britannique et dans le Grand Golden Horseshoe en Ontario. Plus à l’est, la croissance des prix à Ottawa, à Montréal et à Moncton se poursuit comme elle le fait depuis un certain temps déjà. Montréal et surtout Ottawa ont enregistré des hausses notables au cours des derniers mois.

Bien qu’une comparaison des prix des propriétés à ceux de l’année dernière révèle d’importantes variations à l’échelle du pays, une distinction régionale semble se dessiner à l’est et à l’ouest. En effet, des hausses sont observées dans l’est de l’Ontario, et une combinaison de gains et de baisses modestes est enregistrée en Colombie-Britannique et dans les Prairies.

Les prix des propriétés dans le Grand Vancouver (-1,2 %) demeurent légèrement inférieurs à ceux de l’année précédente, cependant les baisses deviennent de moins en moins marquées. D’ailleurs, les prix d’une année à l’autre ont remonté et ont atteint un résultat positif dans la vallée du Fraser (+0,3 %) en janvier. Ailleurs en Colombie Britannique, les prix des propriétés ont enregistré des hausses d’une année à l’autre dans la vallée de l’Okanagan (+3,5 %), à Victoria (+3,4 %) et ailleurs sur l’île de Vancouver (+4,0 %).

Calgary, Edmonton et Saskatoon ont continué d’enregistrer des baisses d’une année à l’autre, tandis qu’à Regina, l’écart s’est creusé pour s’établir à -6,9 %.

En Ontario, la croissance des prix des propriétés d’une année à l’autre s’est accélérée de nouveau dans la majeure partie du Grand Golden Horseshoe, et plusieurs marchés frisent les gains à deux chiffres. Parallèlement, la croissance des prix s’est poursuivie sans interruption au cours des dernières années à Ottawa (+13,7 %), à Montréal (+9,8 %) et à Moncton (+6,4 %).

Les prix d’une année à l’autre de toutes les catégories de propriétés de référence suivies par l’Indice ont continué d’accélérer vers des résultats positifs. Chaque type de propriété a enregistré des gains similaires. Les condos ont affiché les plus importantes augmentations de prix d’une année à l’autre (+5,0 %), suivis de près par les maisons unifamiliales à deux étages (+4,8 %), les maisons unifamiliales à un étage (+4,4 %) puis les maisons en rangée (+4,2 %). Plus tôt dans le présent cycle, les prix des condos ont progressé nettement plus que ceux des maisons unifamiliales. Depuis un an toutefois, les unifamiliales ont fait mieux que se rattraper.

Par ailleurs, le tableau ci-dessous indique que le prix de référence d’une maison à Oakville-Milton, dans la région de Toronto, est maintenant plus élevé que dans le Grand Vancouver : 1,05 million de dollars contre 1,026 million de dollars. Le Grand Toronto a un marché beaucoup plus vaste et plus diversifié; son prix de référence est de 840 900 $.

Pour les consommateurs, les dettes non garanties sont un plus grand problème que les dettes hypothécaires

En somme : Les marchés du logement du Canada se renforcent alors que les taux d’intérêt continuent de baisser, la croissance de l’emploi se maintient, les gains salariaux sont appréciables et l’immigration étrangère stimule la demande. Le taux utilisé pour le test de résistance reste fixé à 5,19 %, mais l’épidémie de coronavirus fait que les forces du marché exercent une pression baissière sur les taux. La Banque TD a réduit son taux affiché à 4,99 %. Si la pression continue d’agir, ce qui est probable au vu des nouvelles émanant de Chine, d’autres grandes banques pourraient suivre TD, ce qui ferait baisser le taux admissible. Quoi qu’il en soit, les taux hypothécaires contractuels sont encore une fois susceptibles de baisser.

Il est peu probable que la Banque du Canada réduise son taux directeur à un jour lors de sa prochaine réunion, le 4 mars. Ce sera un signe de la résilience de l’économie canadienne et de l’endettement des ménages canadiens. Les cas d’insolvabilité de consommateurs ont augmenté de 9,5 % en 2019, la plus forte augmentation annuelle depuis la récession de 2008-2009. Il faut toutefois noter que cette évolution est attribuable à des excès de créances sur carte de crédit et de prêts automobiles, pas de dettes hypothécaires.

Les cas d’insolvabilité de consommateurs comprennent les faillites de ménages et les propositions (voir le graphique ci-dessous). Les faillites sont en baisse depuis la reprise économique qui a commencé en 2009. L’augmentation de l’année passée découle d’une hausse du nombre de « propositions » – offres de payer aux créanciers un pourcentage des montants dus et de prolonger le calendrier de remboursement, recours accessible aux personnes ayant jusqu’à 250 000 $ en dettes non garanties.

La dette hypothécaire, pour sa part, a été solide comme le roc. Les plus récentes données de l’Association des banquiers canadiens indiquent qu’à peine 0,23 % des prêts hypothécaires accusaient un retard supérieur à 90 jours en août 2019, le taux le plus bas depuis 1990. Ce n’est pas dire que la dette hypothécaire n’est pas source de préoccupation pour certains ménages. L’hypothèque représente 45 % du service de la dette pour le ménage moyen. Cependant, ceux qui peinent à effectuer les versements sur leurs emprunts accordent sans doute la priorité à leurs prêts hypothécaires par rapport à leurs cartes de crédit ou leurs prêts automobiles. L’insolvabilité a aussi augmenté chez les personnes sans dette hypothécaire.

La Banque du Canada et les organismes de réglementation auraient intérêt à s’attaquer à l’excès de dettes non garanties des ménages plutôt que de faire une fixation sur le seul test de résistance hypothécaire.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
26 Fév

Bon début en 2020 : forte augmentation des emplois en janvier

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Publié par: Robert Perrier

Bon début en 2020 : forte augmentation des emplois en janvier

En janvier comme en décembre, les données sur l’emploi redressent la barre après les résultats décevants de novembre, apportant de bonnes nouvelles pour l’économie canadienne. Le secteur manufacturier en tête, le taux de chômage baisse et l’augmentation des salaires s’accélère notablement. Le solide marché du travail et la bonne tenue de la confiance des consommateurs, à peu près au niveau des moyennes historiques en janvier, rassurent quant à la résilience de l’économie.

L’économie canadienne a gagné 34 500 emplois à temps plein au net en janvier, surpassant les attentes des économistes. Le taux de chômage a baissé légèrement, jusqu’à 5,5 %, la croissance des salaires s’est accélérée jusqu’à 4,4 % et les heures travaillées ont augmenté de 0,5 %. Ce deuxième bilan positif du marché du travail au Canada renforcera l’opinion de la Banque du Canada sur la santé sous-jacente de l’économie canadienne.

Le ralentissement de l’activité au deuxième semestre de l’an passé était davantage le résultat de perturbations et de tensions géopolitiques temporaires. Certains des facteurs restent présents, et s’y ajoute le coronavirus, qui a entravé les voyages et le commerce, et entraîné une chute des prix de l’énergie et d’autres produits de base.

Le secteur manufacturier et le secteur de la construction ont connu les plus fortes progressions, et l’agriculture a aussi augmenté. Le Québec, le Manitoba et le Nouveau-Brunswick ont enregistré des gains. Il y avait moins de personnes au travail en Alberta, et le taux de chômage a augmenté en Saskatchewan. Les deux provinces des Prairies ont été durement touchées par la baisse des prix du pétrole et d’autres produits de base.

La Colombie-Britannique a continué d’afficher le plus faible taux de chômage, suivie du Manitoba, du Québec et de l’Ontario (voir le tableau ci-dessous).

En somme : L’économie du Canada a été renforcée par le taux d’immigration le plus élevé des pays du G7, ce qui a suscité un boom sur le marché du logement. En résulte une demande accrue pour tous les travailleurs, depuis les plombiers jusqu’aux électriciens. De fait, Bloomberg News a récemment souligné la poussée des emplois chez les hommes, plus forte au Canada qu’aux États-Unis, où les femmes ont récemment dépassé les hommes parmi les détenteurs d’un emploi.

L’augmentation de l’emploi chez les femmes est forte au Canada aussi, et les taux de participation au marché du travail y sont plus élevés qu’aux États-Unis. Au Canada, le taux de chômage des femmes de 25 ans ou plus est de 4,6 %, contre 4,9 % pour les hommes.

Selon Bloomberg News:

  • Jared Menkes, vice-président exécutif de l’entreprise torontoise Menkes Developments Ltd., affirme que la recherche d’une main-d’œuvre suffisante est une constante source d’anxiété. Le centre de Toronto a connu le plus grand taux de croissance de la population en Amérique du Nord l’an dernier (voir le graphique ci-dessous). Il s’y est construit une douzaine d’immeubles de bureaux et d’innombrables condos ainsi que 25 stations de train léger, des hôpitaux et toutes sortes d’ouvrages d’infrastructure. « Nous sommes à court d’ouvriers, qu’il s’agisse de grutiers, de poseurs de panneaux muraux, d’électriciens, de plombiers, de conducteurs, dit M. Menkes. Nous sommes à court de conducteurs de camion, d’architectes, de consultants. »

Environ la moitié de tous les immigrants au Canada s’établissent en Ontario. Cependant, comme l’illustre le second graphique ci-dessous, le Québec et la Colombie-Britannique ont aussi attiré une bonne part des nouveaux résidents. La Banque du Canada s’appuie sur ce facteur pour estimer que l’économie continuera de croître en 2020 et 2021. À coup sûr, il s’agit d’un élément nettement positif pour les marchés du logement dans ces provinces.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
9 Fév

Le taux de référence pour l’admissibilité à un prêt hypothécaire au Canada a baissé à 4,99 %

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Publié par: Robert Perrier

Les taux d’intérêt du marché ont chuté depuis que le coronavirus a incité les investisseurs à rechercher la sécurité des obligations du gouvernement. Le rendement des obligations du gouvernement à 5 ans – un précurseur des taux hypothécaires conventionnels – est maintenant de 1,34 %. Il était de 1,60 % ou plus avant que le virus ne fasse la manchette à l’échelle mondiale (voir le graphique ci-dessous).

Ce matin, une des six grandes banques canadiennes a finalement réagi. TD a réduit son taux fixe sur 5 ans à 4,99 %. Le taux affiché de TD était précédemment de 5,34 %, donc la baisse est de 36 points de base. D’autres banques ont réduit leur taux admissible à 5,19 %, en juillet dernier, ce qui a amené la Banque du Canada à ramener son taux hypothécaire conventionnel sur 5 ans à 5,19 %. Ce taux est celui qui sert à déterminer l’admissibilité en vertu de la ligne directrice B-20 entrée en vigueur le 1er janvier 2018.

Même les organismes de réglementation ont remis en question l’efficacité et l’équité de l’utilisation du taux affiché par les grandes banques pour fixer le taux servant au test de résistance hypothécaire.

Le 24 janvier, Ben Gully, surintendant auxiliaire, Secteur de la réglementation du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), a prononcé une allocution à l’Institut C.D. Howe. À son avis, le taux du test de résistance B-20 ne serait pas plus de 200 points de base au-dessus des taux contractuels. Il a dit que le BSIF a choisi « le meilleur taux disponible à ce moment-là ».

Il a ajouté que pendant des années, l’écart entre le taux de référence et le taux contractuel moyen était de 200 points. « Toutefois, a-t-il avancé, cet écart s’est récemment élargi, ce qui suggère que le taux de référence est moins réactif à l’évolution des marchés qu’au moment où il a été proposé. Nous sommes en train de revoir cet aspect de notre taux admissible, puisque le taux affiché ne joue pas le rôle que nous attendions. Comme toujours, nous communiquerons nos résultats à nos partenaires fédéraux, ce qui aidera le BSIF à bien étayer l’avis à formuler au ministre, comme en fait mention sa lettre de mandat. »

En maintenant les taux affichés à un niveau trop élevé, les six grandes banques ont fait gonfler le taux admissible. Il a ainsi été plus difficile que nécessaire de réussir le test de résistance et d’obtenir une hypothèque.

La réduction de taux de TD est une bonne nouvelle, mais le taux affiché reste trop élevé au regard des normes historiques. Au vu des taux contractuels moyens d’aujourd’hui, le taux affiché devrait être plus bas d’au moins 20 points de plus.

Les banques ont un intérêt à gonfler leurs taux hypothécaires affichés. D’abord, ils servent de base au calcul des pénalités hypothécaires des grandes banques. Ils sont aussi le taux admissible minimum.

Le taux affiché ne reflète pas convenablement l’état du marché hypothécaire, car peu d’emprunteurs paient ce taux. Fait intéressant, les banques modulent souvent ce taux de concert, ou presque. Voilà qui est signe d’une position oligopolistique dominante sur le marché.

Si une ou deux des autres grandes banques suivent TD, le taux de référence de la Banque du Canada sera sous les 5 % pour une première fois depuis janvier 2018, quand la ligne directrice B-20 a été adoptée. L’abaissement de 20 points du taux servant au test de résistance, de 5,19 % à 4,99 %, ferait qu’il faudrait 1,8 % de revenu en moins pour être admissible à une hypothèque sur une maison au prix moyen au Canada (en supposant une mise de fonds de 20 %), ce qui augmenterait le pouvoir d’achat de 2 %. Cela ne semble pas énorme, mais l’effet psychologique pourrait être important sur des marchés immobiliers qui sont déjà sur une pente ascendante. Selon les plus récentes données de l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), le prix moyen national d’une maison a progressé de 9,6 % d’une année à l’autre, en décembre. Un taux admissible plus bas stimulerait encore un marché déjà bien actif ce printemps.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
19 Jan

Les marchés du travail rebondissent en décembre

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Publié par: Robert Perrier

En matière de statistiques sur l’emploi, qui sont notoirement volatiles, il importe de se rappeler que les données d’un mois n’établissent pas une tendance. Après les chiffres désolants du mois passé, la croissance de l’emploi a rebondi en décembre, effaçant presque la moitié de la baisse précédente (ou plus, si on exclut les facteurs transitoires de novembre). En outre, une bonne part des poussées de novembre du taux de chômage se sont inversées. En fin de compte, l’année s’est achevée avec la deuxième meilleure croissance de l’emploi depuis la récession, ce qui justifie l’opinion de la Banque du Canada que l’économie canadienne est résiliente.

L’économie du Canada a créé 35 200 emplois nets en décembre, et 320 300 sur l’ensemble de 2019 – la deuxième plus grande augmentation annuelle depuis 2007. Le taux de chômage a baissé de 3 points de base, à 5,6 %. La progression des salaires a ralenti, mais a tout de même été de 3,8 % par rapport à un an plus tôt.

Toute la création d’emploi s’est faite dans les emplois à plein temps dans le secteur privé. Parmi les provinces, l’Ontario et le Québec arrivent en tête des gains en décembre. La Colombie-Britannique a enregistré la plus forte baisse. Les emplois dans la construction ont augmenté sensiblement, surtout en Colombie-Britannique et en Ontario. Après deux mois de déclin, l’emploi dans le secteur manufacturier n’a guère changé en décembre. Ce secteur a été particulièrement touché par la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Même si un accord commercial sera signé entre les deux pays la semaine prochaine, une bonne part des tarifs douaniers imposés depuis un an subsisteront.

En décembre, la Colombie-Britannique a continué d’afficher le plus bas taux de chômage au pays : 4,8 % (voir le tableau ci-dessous). L’Ontario et le Québec sont maintenant au coude-à-coude, après une période de croissance plus forte au Québec. La région de l’Atlantique reste au dernier rang, avec des taux de chômage constamment élevés – une situation qui perdure de longue date.
En somme : Le rapport de décembre sur l’emploi confirme la conviction actuelle de la Banque du Canada que malgré les vents contraires, l’économie canadienne reste relativement résiliente et de nouvelles réductions des taux d’intérêt ne sont pas nécessaires. Cette évaluation pourrait changer du jour au lendemain dans notre monde incertain, mais la banque centrale restera probablement sur sa position pour le moment. Au quatrième trimestre, la croissance économique a nettement faibli au Canada par suite de la faiblesse des dépenses des consommateurs et des entreprises. La Banque du Canada surveillera donc l’évolution des données. Nous prévoyons une croissance d’environ 1,8 % de l’économie en 2020, soit à peu près comme en 2019. Dans un contexte de resserrement des marchés du travail, l’écart de production s’est réduit, et l’économie tournera à la cadence potentielle sur le long terme selon nos prévisions.

Confiance des consommateurs en baisse

Les consommateurs semblent être moins optimistes que les économistes. Dans un sondage de fin d’année réalisé pour Bloomberg News par le groupe Nanos Research, 55 % des Canadiens croient qu’une récession est possible cette année, 33 % pensent qu’une récession est improbable, et 12 % sont incertains. Selon Bloomberg News, « le pessimisme traduit un sentiment de prudence répandu dans les ménages du pays, qui persiste depuis plus d’un an et qui a influé sur leur comportement ».

Hormis le logement, la croissance annuelle réelle de la consommation totale des ménages a été en moyenne de 1,1 % au cours des quatre derniers trimestres. Il s’agit du taux le plus faible depuis au moins 1962 sauf en période de récession. Autre signe de prudence, les taux d’épargne grimpent continuellement, et sont maintenant à leur plus haut niveau depuis 2015.

Selon Bloomberg : « Il y a aussi des indications que les inquiétudes des consommateurs se sont stabilisées. Les résultats du sondage ont peu changé par rapport à un sondage semblable réalisé en novembre. Un autre indicateur de la confiance des consommateurs – l’Indice de confiance canadienne Bloomberg Nanos – a fait une remontée en décembre après deux mois à la baisse, alors que les marchés boursiers s’envolaient à la fin de l’an dernier et que la confiance dans l’immobilier se rétablissait. »

Sans surprise, les craintes d’une récession se manifestent surtout dans les provinces des Prairies comme l’Alberta, où presque trois quarts des ménages voient un risque de récession en 2020. L’Alberta a fortement souffert de la chute des prix du pétrole depuis le milieu de 2014, et elle ne récupère que lentement. Une majorité des répondants de la Colombie-Britannique et de l’Ontario craignent aussi qu’un ralentissement soit imminent. Le Québec est la seule province où les optimistes sont plus nombreux que les pessimistes.

La confiance des consommateurs a baissé aussi aux États-Unis. Pourtant, les marchés boursiers des deux pays ont atteint de nouveaux sommets. Nous sommes dans la 11e année d’expansion économique, un record quant à la durée, mais non quant à l’ampleur. Au contraire des États-Unis, le Canada a profité depuis trois ans d’une forte augmentation de l’immigration qui a stimulé la croissance.

Les marchés canadiens du logement ont connu une reprise notable depuis l’imposition, le 1er janvier 2018, des tests de résistance hypothécaire B-20. Par ailleurs, il est probable que le prochain budget prévoira des incitatifs fiscaux.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
19 Oct

Les données de septembre confirment la relance de l’immobilier

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Publié par: Robert Perrier

Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont augmenté un septième mois consécutif. L’activité a encore progressé de 0,6 % en septembre, avec un total de 512 000 unités (sur une base désaisonnalisée et annualisée). Elle a ainsi atteint son plus haut niveau en 21 mois, 6,6 % au-dessus de la moyenne décennale indiquée dans le graphique ci-dessous. Les reventes résidentielles étaient supérieures de 18 % aux résultats de février 2019, les plus bas enregistrés en six ans, mais elles restent inférieures de 8 % aux sommets atteints en 2016 et en 2017.

Les ventes ont augmenté dans un peu plus de la moitié des marchés locaux, et en particulier dans le Grand Vancouver et la vallée du Fraser – c’est-à-dire dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique.

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont grimpé de 15,5 % d’une année à l’autre; elles avaient été faibles en septembre 2018, et elles ont bien repris cette année. Les transactions étaient en hausse par rapport à l’année dernière sur tous les plus grands marchés urbains du Canada, y compris le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, Calgary, Edmonton, Winnipeg, le Grand Toronto, Hamilton-Burlington, Ottawa et Montréal.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de maisons nouvellement inscrites a augmenté de 0,6 % le mois dernier, contre 1,1 % en août. La légère augmentation des ventes, combinée à une faible baisse de l’augmentation de l’offre, a resserré le ratio des ventes nationales par rapport aux nouvelles inscriptions à 61,3 % en septembre. Cette mesure continue de s’élever au-delà de sa moyenne à long terme de 53,6 %. Elle dénote encore un marché en équilibre, mais elle favorise davantage les propriétaires-vendeurs que les acheteurs.

Selon le ratio ventes-nouvelles inscriptions par rapport à sa moyenne à long terme, environ trois quarts des marchés locaux étaient en équilibre en septembre 2019, y compris le Grand Toronto et le Lower Mainland de la Colombie-Britannique. Ailleurs, le ratio indiquait un marché immobilier favorable aux propriétaires-vendeurs, sauf à Saskatoon et dans le sud-est de la Saskatchewan.

Le marché comptait 4,5 mois de logements à vendre à la fin de septembre 2019, le plus bas niveau depuis décembre 2017. Cette mesure de l’équilibre du marché baisse de plus en plus sous sa moyenne à long terme de 5,3 mois.

Ce n’est pas dire que tout est positif, partout. De légères baisses mensuelles des reventes observées en septembre à Calgary et Edmonton viennent rappeler que la reprise reste hésitante dans divers marchés où l’économie est faible. Les prix des maisons restent sous leur niveau d’un an plus tôt en Alberta et en Saskatchewan, et il faudra encore un peu de temps pour qu’une reprise de la demande mène à un raffermissement des prix dans ces marchés.

Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 0,5 % d’un mois à l’autre en septembre 2019. Il s’agit du quatrième gain consécutif de l’Indice.

L’IPP MLS® désaisonnalisé était plus haut en septembre que le mois précédent dans 13 des 18 marchés pour lequel l’Indice est calculé (tableau 1).

Depuis quelques mois, les prix des maisons se sont généralement stabilisés dans le Lower Mainland et dans les Prairies, après une période de baisse. La progression des prix a entamé une reprise dans les marchés de la grande région du Golden Horseshoe, rattrapant les hausses des prix dans les marchés plus à l’est.

La comparaison des prix à leur niveau d’un an plus tôt révèle de grandes variations d’un bout à l’autre du pays : ils ont surtout baissé dans l’Ouest, et surtout augmenté dans l’Est.

Les prix sont restés le plus loin sous leur niveau de l’année passée dans le Grand Vancouver et la vallée du Fraser (respectivement à ‑7,3 % et ‑4,8 %), bien que l’ampleur des baisses diminue. Ailleurs en Colombie-Britannique, depuis l’an passé, les prix des maisons ont augmenté sur l’île de Vancouver et dans la vallée de l’Okanagan (respectivement de 4 % et 1,1 %) ainsi que, très légèrement, à Victoria (de 0,4 %).

Les prix ont baissé en un an dans les marchés des Prairies, étant en septembre inférieurs d’environ 1 % à 4 %. Dans le même temps, dans la grande région du Golden Horseshoe, la progression des prix a recommencé à accélérer, dépassant nettement l’inflation générale des prix à la consommation. À Ottawa, Montréal et Moncton, la croissance des prix ne s’est jamais interrompue ces dernières années.

Toutes les catégories de propriétés de référence suivies par l’Indice avaient affiché une hausse d’une année à l’autre en août 2019, et les gains se sont amplifiés en septembre. Les prix des maisons unifamiliales à deux étages ont augmenté de 1,7 %, tandis que les prix des maisons en rangée et des appartements progressaient de 0,4 % et de 0,7 % respectivement.

En somme

Ce rapport concorde avec d’autres indicateurs récents d’une reprise sur le marché de l’habitation, à la faveur d’une baisse des taux d’intérêt hypothécaires. La série de données positives sur l’habitation donne à la Banque du Canada une raison de plus – outre les solides gains dans l’emploi, la hausse des taux de salaire et une croissance économique dépassant les prévisions au deuxième trimestre – de maintenir la stabilité des taux d’intérêt.

À la suite d’un apparent allègement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, les taux avaient augmenté sensiblement le mois dernier. Le rendement des obligations du gouvernement du Canada est maintenant de 1,57 %, contre 1,42 % un mois plus tôt. Les taux hypothécaires ont aussi augmenté légèrement. L’élection fédérale est une source d’incertitude. Les promesses prononcées pendant la campagne pourraient créer de nouvelles pressions. Parmi les mesures proposées figurent une bonification de l’incitatif à l’achat d’une première maison, un assouplissement du test de résistance hypothécaire et une augmentation du crédit d’impôt pour l’achat d’une habitation. De telles mesures pourraient stimuler la demande à un moment où l’offre est limitée. Nous attendons de connaître les détails et le moment où le prochain gouvernement fera des annonces relatives au logement pour évaluer les répercussions sur le marché.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
16 Oct

L’emploi se porte bien en septembre au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Le marché canadien de l’emploi a continué de réserver de bonnes surprises, au point où il pourrait connaître une de ses meilleures années jamais enregistrées. La Banque du Canada pourra y voir la confirmation qu’un assouplissement de la politique monétaire n’est pas nécessaire. L’économie a ajouté 53 700 emplois en septembre, largement plus que prévu. Pour l’année jusqu’à présent, le total atteint un peu plus de 358 000, la plus forte progression sur les neuf premiers mois d’une année depuis 2002. L’augmentation de septembre s’élève à 70 000 emplois à temps plein, mais les emplois à temps partiel ont baissé de 16 300. Le Canada a gagné presque 300 000 nouveaux emplois à temps plein cette année.

En septembre, les emplois ont augmenté en Ontario et en Nouvelle-Écosse, et sont restés stables dans les autres provinces.
Davantage de personnes travaillaient en soins de santé et en assistance sociale, ainsi que dans l’hébergement et la restauration. En revanche, il y en avait moins dans les domaines de l’information, de la culture et des loisirs ainsi que des ressources naturelles.

Le nombre de travailleurs autonomes et le nombre de travailleurs du secteur public ont augmenté. L’effectif du secteur privé est resté essentiellement inchangé en septembre, bien qu’il ait progressé de 2,3 % par rapport à un an plus tôt.

L’augmentation de l’emploi a fait baisser le taux de chômage de de 5,7 % à 5,5 % en août, ce qui est près de son niveau le plus bas des 40 dernières années. Les données de septembre se distinguent des tendances récentes en ce que les gains de l’emploi traduisent surtout une baisse du niveau de chômage, plutôt qu’une hausse de la participation au marché du travail. Le nombre de chômeurs canadiens a chuté de 46 900 en septembre, alors que la population active a augmenté seulement de 6800.

Les gains salariaux ont augmenté le mois dernier

La hausse soutenue des revenus des ménages a été un autre développement positif pour l’économie canadienne. Le nombre total d’heures travaillées a augmenté de 1,3 % par rapport à un an plus tôt. Le salaire horaire a aussi augmenté, à un taux annuel de 4,3 % en septembre contre 3,7 % en août. Les taux annuels d’augmentation des salaires des quelques derniers mois sont les plus élevés de la dernière décennie.
En somme : Le bilan de septembre apporte des arguments justifiant que la Banque du Canada résiste à la tendance mondiale à l’assouplissement monétaire, du moins pour le moment. Cependant, peu d’économistes et d’investisseurs croient que le pays restera à l’abri d’un ralentissement économique mondial. Nombreux sont ceux s’attendant à ce que la Banque du Canada sera contrainte de réduire les taux d’intérêt. Les taux des swaps donnent à croire qu’une réduction est escomptée dans l’année à venir.

La Banque du Canada annoncera sa prochaine décision au sujet des taux le 30 octobre. Il y a tant d’incertitude géopolitique dans le monde, surtout attribuable aux États-Unis, que personne ne peut exclure une baisse du taux de la Banque du Canada dans la prochaine année. Les résultats de l’élection canadienne du 21 octobre élimineront au moins une source d’incertitude, à moins qu’ils ne mènent à un gouvernement minoritaire, auquel cas ils en ajouteront une.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca