26 Sep

Les données recueillies en août confirment que l’immobilier est sur la bonne voie

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) montrent que le nombre de propriétés vendues au niveau national a augmenté pour le sixième mois consécutif. Le nombre de transactions s’élève 17 % au-dessus de la performance la plus basse enregistrée au cours des 6 dernières années, soit celle de février 2019, mais reste toujours 10 % sous les sommets atteints en 2016 et 2017. Toronto, Montréal et Vancouver ont toutes connu une hausse de leurs ventes et de leurs prix de vente. L’ACI a mis à jour ses prédictions pour 2019, prédisant maintenant une augmentation de 5 % cette année. Les hausses susmentionnées sont notamment dues à un mois d’août record pour Winnipeg et à de meilleures performances dans la vallée du Fraser. Cela tend à confirmer les signes indiquant que le marché de l’immobilier est en train de se rétablir.

Les ventes (non désaisonnalisées) étaient en hausse de 5 % par rapport au mois d’août 2018. Même chose pour ce qui est du nombre de transactions dans la plupart des marchés les plus importants au Canada, ce qui inclut les basses-terres continentales de la Colombie-Britannique, Calgary, Winnipeg, le grand Toronto, Ottawa et Montréal.

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de 1,1 % en août. Avec les ventes et les offres connaissant une hausse similaire, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions était de 60,1 %, soit presque le même qu’en juillet (60 %). Au cours des derniers mois, le ratio s’est élevé au-dessus de sa moyenne à long terme (53,6 %), ce qui indique un meilleur équilibre entre l’offre et la demande ainsi qu’un potentiel croissant pour des hausses de prix.
Si on se fie à la moyenne à long terme du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions, les trois quarts des marchés locaux étaient équilibrés en août 2019. Les autres marchés demeuraient quant à eux au-dessus de la moyenne, excepté pour quelques endroits dans la région des Prairies.
Le nombre de mois d’inventaire au niveau national à la fin du mois d’août 2019 était de 4,6 — le plus bas niveau depuis décembre 2017. Ce nombre, mesure de l’équilibre du marché, se retrouve de plus en plus loin sous sa moyenne à long terme (de 5,3 mois).
Les variations régionales sont considérables dans l’étroitesse de marché de l’immobilier. Le nombre de mois d’inventaire s’est élevé bien au-dessus des moyennes à long terme dans les Prairies ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador, offrant ainsi l’embarras du choix aux acheteurs de ces territoires. En contrepartie, ce nombre est largement sous les moyennes à long terme en Ontario, au Québec et dans les Maritimes. Cela entraîne une plus grande compétition entre les acheteurs pour les inscriptions, ce qui constitue un terrain propice à une hausse des prix. Parallèlement, le nombre est dans les normes dans les marchés équilibrés des basses-terres continentales de la Colombie-Britannique, indiquant une très probable stabilisation des prix.

Les prix des propriétés
On a observé la plus importante hausse des prix des propriétés canadiennes en un seul mois depuis les deux dernières années. L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) a augmenté de 0,8 % en août 2019.
En août, l’IPP MLS® désaisonnalisé était en hausse par rapport au mois précédent dans 14 des 18 marchés pris en compte par l’indice. Cela constitue la plus grande dispersion des hausses de prix mensuelles enregistrées depuis le mois de mars dernier.
Les prix des propriétés, auparavant à la baisse, se sont généralement stabilisés au cours des derniers mois en Colombie-Britannique et dans les Prairies. Aussi, la croissance des prix a commencé à avoir des impacts dans les marchés du Greater Golden Horseshoe (GGH), de même que dans le marché immobilier à l’est de cette région.
Une comparaison des prix des propriétés à la même époque l’an dernier indique des variations considérables partout à travers le pays avec, en général, un déclin dans l’Ouest canadien et une hausse des prix dans l’Est canadien.

L’IPP MLS® actuel (non désaisonnalisé) indiquait en août 2019 une hausse de 0,9 % par rapport à la même époque de l’année précédente. Il s’agit du second mois consécutif où cela se produit ainsi que de la plus grande hausse de ce genre depuis la fin de l’année dernière.
Les prix des propriétés du grand Vancouver et de la vallée du Fraser demeurent les plus à la baisse par rapport à la même époque de l’année précédente (respectivement, -8,3 % et -5,5 %). L’île de Vancouver et la vallée de l’Okanagan ont pour leur part enregistré une hausse de 3,7 % et 1,5 % respectivement.
Les marchés de la région des Prairies ont connu un déclin des prix modéré. À l’opposé, presque tout le GGH a connu une hausse de ses prix par rapport à la même époque de l’année précédente, au point où la région se retrouve en avance sur l’inflation fondamentale des prix à la consommation. Par ailleurs, la hausse des prix se poursuit de manière ininterrompue depuis maintenant quelques années à Ottawa, à Montréal et à Moncton.
En août, tous les types de propriétés pris en compte par l’indice sont redevenus positifs par rapport à la même époque l’année passée. Les prix des maisons unifamiliales à deux étages ont enregistré la plus grande augmentation avec 1,2 %. Ce type de propriété avait été le plus affecté durant la récession. Les maisons unifamiliales à un étage, les maisons en rangée et les unités de condo ont connu respectivement une augmentation de 0,7 %, 0,3 % et 0,5 %.

Simulation de crise hypothécaire
L’introduction au Canada l’an dernier de règles plus strictes en matière de prêts hypothécaires a retenu des acheteurs potentiels. Selon le rapport de l’ACI, jusqu’à récemment, la chute des taux d’intérêt et des prix des propriétés pourrait avoir permis à certains acheteurs de revenir sur le marché de l’immobilier.
« Le récent déclin marginal des taux d’intérêt des prêts hypothécaires de référence de 5 ans utilisés pour déterminer l’éligibilité des acheteurs à un prêt — de 5,34 % à 5,19 % — et les prix plus bas des propriétés dans certains endroits signifient que bon nombre d’acheteurs qui étaient sur la touche sont de retour sur le marché », a déclaré Gregory Klump, l’économiste en chef de l’ACI. « Malgré cela, la simulation de crise hypothécaire continuera de limiter l’accès des acheteurs aux prêts hypothécaires; à quel point cela affecte les ventes varie selon la région. »
L’ACI a également mis à jour ses prévisions. Elle projette que les ventes au niveau national seront désormais de 482 000 unités en 2019, ce qui représente une hausse de 5 % par rapport à la baisse de 5 ans enregistrée en 2018. Cette révision à la hausse de 19 000 unités ramène le nombre de transactions dans la moyenne des 10 dernières années, mais celui-ci reste sous le record annuel des quelque 540 000 transactions immobilières établi en 2016.

Au bout du compte, ce rapport semble confirmer que le marché immobilier s’est finalement remis de la récession, notamment grâce à la chute des taux hypothécaires. Les données prometteuses donnent à la Banque du Canada une autre raison — en plus d’un meilleur taux d’emploi, de salaires plus élevés et d’une plus grande augmentation que prévu du rendement au second quart de l’année (Q2) — de maintenir ses taux d’intérêt stables, et ce, même si plus de 30 banques centrales autour du monde continuent plutôt de les réduire.
Le Federal Open Market Committee (FOMC) se rencontre à nouveau mercredi, et plusieurs s’attendent à une réduction des taux d’intérêt par 25 points de base alors que la Maison-Blanche réclame une « intervention d’urgence ». L’administration Trump a en effet succombé dans les derniers jours à la pression politique afin d’apaiser les tensions commerciales. L’incertitude à ce sujet est actuellement le seul élément qui pourrait freiner le redressement du Canada.

À cause de cette récente diminution des tensions et de la nouvelle réduction de ses taux par la Banque centrale européenne dans les territoires négatifs, le nombre de demandes pour des bons du Trésor américains a diminué (moins de flight-to-safety observés), augmentant le taux de rendement des obligations des bons américains et canadiens d’approximativement 25 points de base. Le rendement des bons de 5 ans à taux fixe du Canada, de 1,48 %, est à son plus haut depuis deux mois. Ainsi, l’écart entre le meilleur taux hypothécaire de 5 ans et les bons du Trésor de 5 ans est seulement de 77 points de base, ce qui ne saurait durer. Un écart plus normal entre les deux serait, pour les meilleurs taux, de plus ou moins 120 points de base ou, pour les taux réguliers, de 150 points de base et plus. Certains créanciers sont déjà en train de rehausser leurs taux hypothécaires.
La situation s’est encore aggravée avec le bombardement de la compagnie pétrolière Saudi Aramco cette dernière fin de semaine. On estime que la moitié des réserves de Saudi ont été décimées. Restez à l’affût.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
6 Août

La baisse d’un quart de point du taux de la Fed ne signale pas une grande tendance

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Le Federal Open Market Committee (FOMC) a réduit son taux cible à un jour de 25 points aujourd’hui, comme prévu. Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Power, a toutefois précisé qu’il s’agissait de « s’assurer contre des risques baissiers » plutôt que le début d’une série de réduction de taux. Sur Twitter, le président Trump a réclamé de « fortes » réductions de taux et presse depuis des mois la Réserve fédérale d’assouplir la politique monétaire. Il est inusité de voir la Réserve réduire les taux d’intérêts alors que l’économie américaine connaît une vigueur soutenue et que le chômage a connu d’énormes baisses.

Je ne peux pas me rappeler une volte-face de la politique si peu motivée. De fait, la déclaration du FOMC commence comme suit : « L’information reçue depuis que le Federal Open Market Committee s’est réuni en juin indique que le marché du travail reste solide et que l’activité économique a augmenté à un taux modéré. La hausse de l’emploi a été solide, en moyenne, ces derniers mois, et le taux de chômage est resté faible. »

La pression exercée par la Maison-Blanche est inédite. C’est au point où le président Trump a publiquement menacé, si la Réserve ne réduit pas les taux, de rétrograder son président Jerome Powell. Il propose aussi de pourvoir les sièges vacants en nommant des personnes favorables à des taux bas. Cet empiétement sur l’indépendance de la Réserve est très dangereux pour la crédibilité de la banque centrale. Il affaiblira certainement le dollar américain s’il était suivi par des réductions de taux supplémentaires.

Les dépenses de consommation restent élevées. Cependant, un ralentissement des investissements fixes des entreprises a été causé par l’insistance du président américain pour créer des tensions commerciales avec la Chine, le Canada, le Royaume-Uni et d’autres partenaires commerciaux. L’économie mondiale a ralenti du fait de l’incertitude. L’économie chinoise a sensiblement décéléré, et les exportations manufacturières et agricoles vers la Chine en ont particulièrement souffert.

Une autre question inquiétant le FOMC est le faible niveau de l’inflation. La Réserve fédérale vise un taux d’inflation de 2 %. La mesure de l’inflation privilégiée par la Réserve se situe actuellement vers 1,4 % à 1,6 %.

Deux gouverneurs de la Banque fédérale de réserve ont voté contre cette mesure, préférant lors de cette réunion de s’en tenir à la plage cible précédente. C’est la première fois depuis que Jerome Powell a assumé la présidence en 2018 que deux décideurs marquaient une dissidence.

La mesure d’aujourd’hui est la première réduction du taux d’intérêt depuis le début de la crise financière il y a plus de 10 ans. La Réserve a commencé à normaliser les taux d’intérêt en 2015, après qu’ils eurent sombré à des niveaux historiquement bas. L’économie américaine se redressait, et les taux des fonds fédéraux ont continué d’augmenter jusqu’en décembre 2018. La normalisation de la politique monétaire prévoyait aussi la réduction graduelle du bilan de la Réserve – en vendant des obligations sur le marché, réduisant lentement la liquidité. Aujourd’hui, la Réserve a affirmé qu’elle cesserait de le faire dès demain, plutôt qu’à l’échéance prévue de septembre.

En somme : La Banque du Canada ne suivra pas la Réserve fédérale américaine. Les taux d’intérêts canadiens sont déjà inférieurs aux taux américains. La plage cible des fonds fédéraux américains est maintenant de 2 % à 2,25 %, alors qu’au Canada, le taux cible à un jour est de 1,75 %. Par ailleurs, le rapport d’aujourd’hui sur le PIB réel a étonné par sa vigueur, donnant à croire que la croissance du PIB au deuxième trimestre pourrait être près de 3 %. Voilà qui est largement au-delà de l’estimation précédente de la Banque, ce qui justifie qu’elle reste discrète.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
16 Avr

Les ventes de propriétés de mars ont rebondi après un mois de février sombre

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les statistiques publiées lundi par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent que les ventes de maisons à l’échelle nationale ont légèrement augmenté en mars à la suite de la forte baisse enregistrée en février. Dans l’ensemble, toutefois, l’activité dans le secteur de l’habitation demeure considérablement inférieure aux normes historiques.

Les ventes de maisons ont augmenté de 0,9 % à l’échelle nationale tandis que le prix de référence a augmenté de 0,8 %. Bien qu’il s’agisse d’une amélioration par rapport à la très mauvaise performance de février, les ventes et les prix ont diminué par rapport à l’année précédente, alors que les acheteurs de maisons sont aux prises avec des règles hypothécaires plus strictes et des mesures provinciales, surtout en Colombie-Britannique, visant à ralentir le marché immobilier.

Il y a eu une répartition égale entre le nombre de marchés où les ventes ont augmenté par rapport au mois précédent et ceux où elles ont diminué. Parmi les grandes villes canadiennes, les ventes ont augmenté à Victoria, dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Ottawa, alors qu’elles ont baissé dans le Grand Vancouver, à Edmonton, Regina, Saskatoon, London and St. Thomas, Sudbury, ainsi que dans la ville de Québec.

D’une année à l’autre, les ventes ont chuté de 4,6 % à l’échelle nationale pour atteindre leur plus faible niveau pour le mois depuis 2013. Les ventes de maisons existantes étaient également inférieures de près de 12 % à leur moyenne sur dix ans pour le mois de mars (voir le graphique ci-dessous). Plus particulièrement, les ventes de maisons en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan ont été inférieures de plus de 20 % à leur moyenne mensuelle sur dix ans. Le marasme s’aggrave à Vancouver, Calgary et Edmonton. Les ventes et les prix ont continué de baisser dans ces trois marchés en mars. Les conditions de l’offre et de la demande à Vancouver sont maintenant les plus faibles depuis la récession de 2008-2009. En revanche, le Québec et le Nouveau-Brunswick affichent des ventes nettement supérieures aux moyennes.

Il y a eu une légère reprise à Toronto, mais le gain de 1,8 % des ventes enregistré le mois dernier n’a permis d’inverser qu’une fraction de l’énorme baisse de 9,0 % enregistrée en février, lorsque les conditions météorologiques se sont détériorées. Une sixième baisse consécutive du nombre de nouvelles inscriptions à Toronto pourrait avoir été un facteur limitatif.

L’activité a rebondi à Ottawa, alors qu’elle était stable à Montréal. Ces deux marchés, de même que celui de Halifax, continuent d’afficher les conditions d’offre et de demande les plus serrées au Canada. Les prix repères continuent d’augmenter à un rythme soutenu.

« Il faudra un certain temps avant que les mesures stratégiques du récent budget fédéral, conçues pour aider les acheteurs d’une première propriété, fassent effet », affirme Jason Stephen, président de l’ACI. «  Entre-temps, de nombreux acheteurs potentiels sont tenus à l’écart, à divers degrés, en raison de la simulation de crise pour les prêts hypothécaires, en fonction du lieu où ils souhaitent effectuer leur achat. »

« Les résultats de mars suggèrent que les marchés locaux ont principalement tendance à stagner », mentionne Gregory Klump, économiste en chef de l’ACI. « Bien que la simulation de crise pour les prêts hypothécaires ait réduit l’accès au financement immobilier, la bonne nouvelle est que la croissance continue de l’emploi fait aussi augmenter la demande de logement, ce qui finira par mener à une augmentation des ventes, en attendant une réduction de l’endettement des ménages », ajoute-t-il.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 2,1 % en mars. Les nouvelles inscriptions se sont multipliées dans près des deux tiers des marchés locaux, notamment à Winnipeg, Regina et Victoria, ainsi que sur l’île de Vancouver. En revanche, le nombre de nouvelles inscriptions a baissé dans le Grand Toronto, à Ottawa et à Halifax-Dartmouth.

Les nouvelles inscriptions ayant augmenté plus que les ventes, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 54,2 % en mars, comparativement à 54,9 % en février. Cette mesure de l’équilibre du marché se maintient près de sa moyenne à long terme de 53,5 % depuis le début de 2018.

La comparaison du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à la moyenne à long terme montre qu’environ les deux tiers de tous les marchés locaux étaient en équilibre en mars 2019.

On comptait 5,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mars 2019. Cette moyenne suit de près celle de février 2019, et figure parmi les moyennes les plus élevées depuis trois ans et demi. Malgré tout, elle n’est que légèrement supérieure à sa moyenne à long terme de 5,3 mois.

L’équilibre du marché de l’habitation varie considérablement d’une région à l’autre. Le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans les provinces des Prairies, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador; par conséquent, les acheteurs dans ces régions ont beaucoup de choix parmi les inscriptions qui leur sont offertes. À titre comparatif, la mesure demeure bien en deçà de sa moyenne à long terme en Ontario et dans les Maritimes.

Prix des propriétés
En mars 2019, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a baissé de 0,5 % d’une année à l’autre. La dernière baisse d’une ampleur similaire d’une année à l’autre a eu lieu en septembre 2009.

Parmi les catégories de propriétés de référence suivies par l’Indice, les appartements étaient les seuls à afficher une hausse de prix d’une année à l’autre en mars 2019 (+1,1 %), alors que le prix des maisons en rangée a très peu changé comparativement à mars 2018 (-0,2 %). En comparaison, le prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages a baissé respectivement de 1,8 % et de 0,8 % d’une année à l’autre.

Les tendances continuent de varier grandement au sein des 18 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. Les résultats d’une année à l’autre demeurent variés en Colombie-Britannique. Les prix sont en baisse dans le Grand Vancouver (-7,7 %) et dans la vallée du Fraser (-3,9 %). Les prix demeurent légèrement sous les niveaux de l’année précédente dans la vallée de l’Okanagan (-0,8 %). En revanche, les prix ont affiché une augmentation de 1,0 % à Victoria, et de 6,4 % ailleurs sur l’île de Vancouver.

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’IPP MLS®, les prix des propriétés de référence étaient aussi en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+6,6 %), dans la région de Niagara (+6,0 %), à Hamilton-Burlington (+3,7 %), dans le Grand Toronto (+2,6 %) et à Oakville-Milton (+2,3 %). En contrepartie, les prix des maisons à Barrie and District demeurent sous les niveaux de l’année précédente (-6,1 %).

Dans les Prairies, l’inventaire de propriétés à vendre est généralement plus élevé que la demande, et le prix des propriétés a baissé comparativement à l’année dernière. Les prix de référence ont baissé de 4,9 % à Calgary, de 4,4 % à Edmonton, de 4,6 % à Regina et de 2,7 % à Saskatoon. Le prix des propriétés demeurera vraisemblablement faible dans ces villes, jusqu’à ce qu’un équilibre entre l’offre et la demande soit atteint.
Le prix des propriétés a augmenté de 7,6 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussé par une hausse de 10,4 % du prix des maisons en rangée), de 6,3 % dans le Grand Montréal (poussé par une hausse de 8,1 % du prix des appartements) et de 2,1 % dans le Grand Moncton (poussé par une hausse de 12,9 % du prix des appartements). (Tableau ci-dessous.)

Conclusion :

L’absence d’un brusque regain d’activité au début de la très importante saison printanière en mars indique clairement que la simulation de crise pour les prêts hypothécaires, les mesures de refroidissement du marché en Colombie-Britannique, l’incertitude économique en Alberta et l’accessibilité à la propriété tendue continuent d’exercer une contrainte importante sur la demande des acheteurs. L’effet du mauvais temps sur les ventes de février a peut-être été limité après tout. Cela signifie que la saison printanière n’aura peut-être pas beaucoup d’avantages à offrir cette année. Au cours des prochains mois, les récentes baisses des taux hypothécaires devraient faciliter la simulation de crise pour certains acheteurs et nous verrons si les acheteurs d’une première maison décident de suspendre leurs plans jusqu’à ce que plus de détails sur l’Incitatif à l’achat d’une première propriété du gouvernement fédéral soient disponibles.

Il est de plus en plus évident que les taxes imposées à Vancouver touchant les acheteurs étrangers, les maisons vides et les propriétés haut de gamme ont ébranlé le marché du logement de luxe de Vancouver. Les prix dans West Vancouver, l’un des quartiers les plus riches du Canada, sont en baisse de 17 % par rapport à leur sommet de 2016. Le ralentissement s’amplifie : les ventes de logements en mars ont été les plus faibles depuis la crise financière, les prix de référence ayant chuté de 8,5 % par rapport à leur record de juin dernier. Bloomberg News a publié aujourd’hui l’article suivant :

« Il est devenu plus coûteux d’acheter et de posséder des maisons dispendieuses (à Vancouver), surtout pour les investisseurs non résidents et les étrangers. Pour avoir une idée de l’impact des mesures municipales, provinciales et fédérales, prenons comme exemple hypothétique la propriété la plus chère de la province : la maison de 73,12 millions de dollars CA (55 millions de dollars US) appartenant au fondateur de Lululemon Athletica Inc. à Vancouver, Chip Wilson. Un acheteur étranger de la maison qui laisse la propriété vide pendant une grande partie de l’année finirait par payer jusqu’à 20,8 millions de dollars CA en taxes comme suit :

Taxes sur l’achat :

  • Taxe de 20 % pour les acquéreurs étrangers : surcharge de 14,6 millions de dollars CA en plus du prix de vente.
  • Le droit de mutation augmente à 5 % sur les maisons les plus onéreuses : 3,7 millions de dollars CA.

Impôts fonciers :

  • Taxe municipale d’inoccupation de 1 % sur l’évaluation de la valeur locative : 731 200 $ CA par année.
  • Taxe provinciale de spéculation et d’inoccupation, 2 % de la valeur imposable : 1,46 million de dollars CA par année.
  • Taxe provinciale sur les résidences de luxe connue sous le nom de taxe scolaire supplémentaire de 0,2 % à 0,4 % de la valeur imposable : 278 480 $ CA par année.

Autres mesures gouvernementales :

  • Les règles fédérales resserrant les prêts hypothécaires ont rendu plus difficile l’obtention de prêts hypothécaires plus élevés et plus difficile pour les acheteurs étrangers d’emprunter.
  • Un projet de loi révèlera les noms des propriétaires fonciers anonymes de Vancouver dans un registre public afin de contrer l’évasion fiscale, la fraude et le blanchiment d’argent. »

Il n’est donc pas étonnant que les investissements asiatiques, qui ont fait la force du marché immobilier de Vancouver pendant des décennies, aient chuté de façon marquée. « Les investisseurs chinois battent en retraite à l’échelle mondiale à la suite des restrictions imposées par les gouvernements sur les sorties de capitaux en 2016. À Vancouver, les investissements asiatiques ont chuté encore davantage l’an dernier, en partie à cause d’une série de nouvelles taxes instituées par le gouvernement, y compris un impôt sur la spéculation et sur la richesse immobilière. La province a également proposé un projet de loi visant à exposer les propriétaires fonciers cachés – tant résidentiels que commerciaux – et le défaut de divulgation pourrait entraîner une amende de 100 000 $ CA ou 15 % de la valeur imposable de la propriété, le montant le plus élevé étant retenu. Apparemment, cela fait déjà fuir certains investisseurs. » Bloomberg News a rapporté qu’au moins une partie de l’argent chinois est détourné du marché de Vancouver vers Toronto, comme le montre le graphique suivant fourni par Bloomberg.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
5 Avr

Le rapport de mars sur l’emploi au Canada reflète enfin la faiblesse de l’économie

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le rapport sur l’emploi a depuis longtemps été la seule lueur d’espoir dans une économie qui s’était effondrée sur toute la ligne, de sorte que la chute de mars n’est pas surprenante. Selon le rapport sur l’emploi publié aujourd’hui par Statistique Canada, le nombre d’emplois a chuté de 7 200 le mois dernier, principalement dans les postes à temps plein du secteur des services. Le taux de chômage au Canada est demeuré stable à 5,8 %, près d’un creux de plusieurs décennies, et la croissance des salaires a légèrement augmenté, bien qu’à un gain de 2,4 % d’une année à l’autre, elle demeure inférieure à ce qu’elle a été plus tôt dans le présent cycle.

Le nombre d’emplois a augmenté de 290 000 par rapport aux six mois précédents, démontrant qu’il n’était qu’une question de temps pour que les chiffres de l’emploi reflètent la faiblesse de l’économie dans son ensemble.
Taux de chômage provinciaux
(% en 2019, en ordre ascendant)

Province                                Mars      Février
Colombie-Britannique               4,7          4,5
Saskatchewan                          4,9          5,8
Manitoba                                   5,0          5,3
Québec                                     5,2          5,3
Ontario                                      5,9          5,7
Nouvelle-Écosse                      6,2          6,4
Alberta                                      6,9          7,3
Nouveau-Brunswick                 7.9          8,5
Île-du-Prince-Édouard              8,9          10,3
Terre-Neuve-et-Labrador         11,5        11,8

Conclusion : la Banque du Canada ne haussera pas ses taux d’intérêt et pourrait même les réduire si l’économie continue de ralentir. Rien n’indique que les tendances de l’inflation sous-jacente vont s’accentuer. Les vents contraires de l’incertitude mondiale, de la faiblesse des marchés de l’énergie et du ralentissement de l’activité dans le secteur de l’habitation contribuent à l’attitude prudente de la Banque.

Dans un autre contexte de perte commerciale, la Chine a cessé d’acheter des graines de canola canadiennes. Environ 40 % des exportations canadiennes de graines de canola vont habituellement en Chine. Le différend avec Huawei et l’extradition possible de Meng Wanzhou ont exacerbé les tensions commerciales entre le Canada et la Chine, ce qui nuit gravement aux agriculteurs canadiens. De plus, les droits de douane américains sur les exportations d’acier et d’aluminium continuent de peser sur l’économie. Il semble peu probable que l’accord commercial Canada-Mexique-États-Unis renégocié soit confirmé par le Congrès américain cette année, ce qui ajoute à l’incertitude.

Tout cela en a amené plusieurs à réclamer une réduction des taux d’intérêt de la Banque du Canada. La hausse des taux d’intérêt et les modifications réglementaires ont déjà contribué à ralentir considérablement la croissance de l’endettement des ménages et les marchés du logement.

En mars, les marchés de l’habitation sont demeurés déprimés à Vancouver et à Toronto

Selon ce que les chambres immobilières locales ont rapporté cette semaine, la fin de l’hiver n’a pas déclenché une vague d’achats de propriétés à Vancouver et à Toronto. La fragilité du marché s’est encore aggravée à Vancouver, où les mesures stratégiques adoptées par tous les ordres de gouvernement continuent de tenir les acheteurs à l’écart. Les reventes d’habitations ont chuté à leur plus bas niveau depuis 1986 (une autre baisse de 7 % par rapport à février), et le prix de référence a fléchi pour un neuvième mois consécutif (à la baisse de 8,5 % depuis le sommet de juin 2018). Il est probable que la valeur des propriétés dans le Grand Vancouver continue de subir une forte pression à la baisse, à court terme.

En mars, les ventes ont été les plus lentes en 10 ans, à Toronto. Les reventes ont augmenté d’un peu moins de 2 % d’un mois à l’autre (sur une base désaisonnalisée préliminaire), ce qui est infime comparativement à une baisse de 13 % d’un mois à l’autre en février. Un manque d’offre aurait pu être un facteur de ralentissement de l’activité, car le nombre de nouvelles inscriptions a chuté de 4,5 % par rapport à l’an dernier. Cette explication possible trouve un certain soutien dans le fait que le prix de référence a augmenté plus rapidement en mars (2,6 % d’une année à l’autre) qu’en février (2,3 %), ce qui suggère que les acheteurs ont dû présenter des offres plus élevées face à une offre limitée.

L’hiver a été particulièrement difficile pour les marchés immobiliers résidentiels dans la plupart des régions du Canada. Les résultats de mars publiés au cours des derniers jours à Vancouver et à Toronto, ainsi qu’à Victoria, Calgary et Hamilton, n’offrent pas grand-chose laissant croire à un rebond significatif au cours de l’importante période qui est celle du début de printemps. Bien que les baisses récentes des taux hypothécaires et le nouvel incitatif à l’achat d’une première habitation annoncé dans le budget fédéral de 2019 puissent être des catalyseurs d’une hausse de l’activité plus tard cette année, la simulation de crise et les autres mesures politiques de refroidissement du marché continueront de peser lourdement sur les acheteurs.

Nous aurons des données plus complètes sur le logement au milieu du mois lorsque l’Association canadienne de l’immeuble publiera des données nationales et locales.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
20 Mar

Budget fédéral de 2019 – Mesures pour les acheteurs de maison

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Dans son quatrième plan financier, le gouvernement Trudeau a dépensé la totalité de ses recettes inattendues, ce qui n’a guère modifié la projection du déficit. Dans ce budget électoral, le ministre des Finances Bill Morneau a annoncé une nouvelle initiative de dépenses de 22,8 milliards de dollars sur six ans, axée principalement sur les acheteurs de maison, les étudiants et les aînés. Dans son premier budget, M. Trudeau avait promis d’éliminer toute trace d’encre rouge d’ici cette année. Il se dirigera plutôt vers les élections d’octobre avec un déficit annuel de près de 20 milliards de dollars. Ottawa prévoit une série de déficits à deux chiffres d’ici la fin de 2022.

Le ratio clé de la dette au PIB devrait s’établir à 30,8 % au cours du présent exercice et ne baisser que très lentement pour atteindre 30 % au cours de la période de prévision de quatre ans.

Le budget d’aujourd’hui a offert de l’aide aux jeunes acheteurs de maison, dont bon nombre ont beaucoup de difficulté à se permettre d’acheter dans certaines de nos villes les plus chères. Deux mesures visaient les acheteurs d’une première habitation :

Augmentation du retrait maximal des REER

La mesure la plus simple à comprendre est l’augmentation de 10 000 $ du retrait maximal non imposable dans le cadre du Régime d’accession à la propriété (RAP) fédéral, qui passe à 35 000 $ à compter de maintenant. Ce retrait admissible pour les acheteurs d’une première habitation s’appliquera également aux personnes qui vivent la rupture d’un mariage ou d’une union de fait et qui ne satisfont pas à l’exigence habituelle d’être un acheteur d’une première maison.

La nouvelle limite s’appliquerait aux retraits RAP effectués après le 19 mars 2019.

Ceux qui profitent de la limite supérieure du RAP devront garder à l’esprit que le délai de remboursement est inchangé. Les acheteurs de maison doivent remettre l’argent dans leur REER sur une période de 15 ans afin d’éviter l’impôt sur le revenu ordinaire sur les retraits RAP. Les Canadiens qui utilisent ces fonds devront maintenant rembourser un maximum de 35 000 $, au lieu de 25 000 $, au cours de la même période.

Le geste le plus audacieux : l’Incitatif à l’achat d’une première propriété de la SCHL :

Un fonds de 1,25 milliard de dollars administré par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) sur trois ans offrira 5 % du coût d’une maison existante et 10 % du prix d’une maison neuve, ce qui équivaut à un prêt sans intérêt à rembourser lorsque la propriété sera vendue. L’argent irait aux acheteurs d’une première habitation qui demandent un prêt hypothécaire assuré. Les principales conditions sont les suivantes :

  • les utilisateurs doivent avoir une mise de fonds minimale de 5 %, mais inférieure à 20 %;
  • le revenu du ménage doit être inférieur à 120 000 $;
  • le prix d’achat ne peut être supérieur à quatre fois le revenu du ménage de l’acheteur.

Par exemple, supposons que vous désirez acheter une maison de 400 000 $ avec la mise de fonds minimale requise de 5 %, ce qui équivaut à 20 000 $. Avec le nouvel incitatif, vous pourriez recevoir jusqu’à 40 000 $ (pour une nouvelle habitation) par l’entremise de la SCHL. Maintenant, au lieu de contracter un prêt hypothécaire de 380 000 $, vous n’auriez plus qu’à emprunter 340 000 $. Cela réduirait votre facture hypothécaire mensuelle de plus de 1 970 $ à moins de 1 750 $. L’Incitatif est de 10 % pour les acheteurs qui acquièrent une maison neuve et de 5 % pour les maisons existantes.

Les propriétaires devraient rembourser ce prêt hypothécaire dit « partagé » plus tard, probablement au moment de la revente, bien qu’on ne sache pas très bien comment cela fonctionnerait. La SCHL pourrait participer à tout gain (ou perte) en capital, en recevant 5 % ou 10 % du prix de vente (et non du prix d’achat). Au moment de la rédaction du présent article, ces détails n’avaient pas encore été réglés.

Ces stipulations limitent effectivement les achats dans le cadre de ce plan à des propriétés dont le prix est inférieur à 500 000 $ (maximum de 480 000 $ en prêt hypothécaire assuré et l’Incitatif, plus la mise de fonds), ce qui se rapproche du prix de vente moyen national de 468 350 $ (qui est inférieur de 5,2 % au prix moyen de l’an dernier). Toutefois, le prix moyen national est fortement faussé par les ventes dans le Grand Vancouver et la région du Grand Toronto, deux des marchés les plus actifs et les plus chers du Canada. Si l’on exclut ces deux marchés du calcul, on réduit de près de 100 000 $ le prix moyen national, le ramenant à un peu moins de 371 000 $. Ce que cela nous indique, c’est que l’aide aux acheteurs d’une première habitation est plutôt maigre pour les jeunes qui vivent dans nos deux régions les plus coûteuses.

On peut soutenir que le prix maximum de 500 000 $ pour ce plan est le point où le défi de l’abordabilité ne commence vraiment que dans nos marchés de l’habitation à prix plus élevés. Les problèmes d’abordabilité les plus aigus concernent les logements en copropriété de taille moyenne ou grande ou les maisons individuelles dans la région du Grand Toronto et dans le Grand Vancouver; pourtant, la plupart d’entre eux se situent au-delà de la fourchette de prix couverte par le plan de la SCHL. L’impact, bien sûr, serait plus important dans d’autres régions, mais l’abordabilité dans bon nombre d’entre elles est historiquement tout à fait normale. L’impact le plus important se fera sentir dans les nouvelles constructions à bas prix.

De plus, les demandeurs de prêts hypothécaires en vertu de ce régime doivent toujours être admissibles à la simulation de crise imposée par le gouvernement fédéral, ce qui garantit que les emprunteurs seront en mesure de faire face aux paiements même si les taux d’intérêt augmentent d’environ deux pour cent. L’Incitatif, toutefois, abaisserait considérablement la barre pour les demandeurs, car ils devraient maintenant démontrer leur admissibilité à un prêt hypothécaire moins élevé.

Avant le budget, de nombreux intervenants soutenaient qu’en raison du ralentissement rapide de l’économie et du fait que la Banque du Canada n’augmentera probablement pas les taux d’intérêt cette année, la simulation de crise de la ligne directrice B-20 est trop coûteuse et devrait être assouplie.

Le gouvernement espère que le plan sera opérationnel d’ici septembre.

Conclusion : Ces mesures en matière de logement sont axées sur la demande du marché, plutôt que d’encourager la construction de nouveaux logements abordables. Bien que le budget prévoie 10 milliards de dollars sur neuf ans pour des nouveaux logements locatifs, il ne propose pas d’allégements fiscaux ni de réduction des formalités administratives pour les constructeurs d’habitations.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Mar

Les ventes de maisons se sont fortement affaiblies en février. Est-ce à cause des conditions météorologiques ou des simulations de crise?

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent que les ventes résidentielles nationales ont pris un recul considérable de janvier à février, chutant de 9,1 %, leur niveau le plus faible depuis novembre 2012. La baisse d’un mois à l’autre a été la plus importante enregistrée depuis l’entrée en vigueur de la simulation de crise (« ligne directrice B-20 »), en janvier 2018.

Le nombre de ventes de propriétés existantes a diminué dans les trois quarts de tous les marchés locaux, même dans les grandes villes. Les ventes réelles (non corrigées des variations saisonnières) ont diminué de 4,4 % pour atteindre leur niveau le plus bas pour le mois de février depuis 2009. Elles se situaient aussi à 12 % en deçà de la moyenne sur 10 ans pour le mois de février. En Colombie-Britannique, en Alberta ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador, les ventes se situaient à plus de 20 % en deçà de leur moyenne sur 10 ans pour le mois.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de maisons nouvellement inscrites a baissé de 3,2 % en février, particulièrement dans les municipalités régionales qui entourent la ville de Toronto, puis à Hamilton-Burlington, Calgary, Edmonton et Winnipeg.

Puisque la chute des ventes a été plus importante que le nombre de nouvelles inscriptions en février, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 54,1 % comparativement au ratio de 57,6 % de janvier. Outre son instabilité mensuelle, cette mesure de l’équilibre du marché se maintient près de sa moyenne à long terme de 53,5 % depuis le début de 2018.

La comparaison du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à la moyenne à long terme montre qu’environ 70 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en février 2019.

À ce propos, on comptait 5,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de février 2019, soit le niveau le plus élevé en trois ans et demi, et légèrement supérieur à sa moyenne à long terme de 5,3 mois. Cela dit, il existe des différences considérables à l’échelle régionale. Le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans les provinces des Prairies, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador; par conséquent, les acheteurs dans ces régions ont beaucoup de choix parmi les inscriptions qui leur sont offertes. À titre comparatif, la mesure demeure bien en deçà de sa moyenne à long terme en Ontario et dans les Maritimes.
Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a très peu changé (-0,1 %) d’une année à l’autre en février 2019. Il s’agit toutefois de sa première baisse depuis presque 10 ans.

Les appartements, quant à eux, ont affiché une augmentation de prix de 2,4 % d’une année à l’autre en février, tandis que les prix des maisons en rangée augmentaient de 1 %. En comparaison, le prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages a baissé respectivement de 1,7 %, et de 1 % d’une année à l’autre, toujours en février.

Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. Les résultats d’une année à l’autre demeurent variés en Colombie-Britannique. Les prix sont en baisse dans le Grand Vancouver (-6,1 %) et dans la vallée du Fraser (-2,8 %). En revanche, les prix ont affiché une augmentation de 3 % à Victoria, et de 7,7 % ailleurs sur l’île de Vancouver.

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’Indice, les prix des propriétés de référence étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+6,8 %), dans la région de Niagara (+6,5 %), à Hamilton-Burlington (+5 %) et dans le Grand Toronto (+2,3 %). Entre-temps, le prix des propriétés a peu changé d’une année à l’autre à Oakville-Milton (+0,2 %), tandis que les prix à Barrie and District demeurent bien en deçà de ceux d’il y a un an (-4,3 %).

Dans les Prairies, l’inventaire de propriétés à vendre est généralement plus élevé que la demande, et le prix des propriétés a baissé comparativement à l’année dernière. Les prix de référence ont baissé de 4,4 % à Calgary, de 4,5 % à Edmonton, de 5,1 % à Regina et de 3 % à Saskatoon. Le prix des propriétés demeurera vraisemblablement faible dans ces villes jusqu’à ce qu’un équilibre entre l’offre et la demande soit atteint.

Le prix des propriétés a augmenté de 7,4 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussé par une hausse de 10,8 % du prix des maisons en rangée), de 6,2 % dans le Grand Montréal (poussé par une hausse de 7,8 % du prix des appartements) et de 1,6 % dans le Grand Moncton (poussé par une hausse de 7,9 % du prix des maisons en rangée). (Voir le tableau 1 ci-dessous.)

Conclusion

Il semble que le ralentissement de l’activité dans le secteur du logement s’accentue, ce qui ajoute à la faiblesse de l’économie dans son ensemble. Une partie de l’affaiblissement en février est peut-être attribuable aux conditions météorologiques, mais le resserrement de l’accès au crédit hypothécaire a sans aucun doute été un autre problème. Nombreux sont ceux qui réclament maintenant un assouplissement du taux d’admissibilité hypothécaire de la simulation de crise affiché qui est actuellement de 5,34 % (taux fixe sur cinq ans), pour se rapprocher davantage du taux conventionnel courant actuel, soit environ 200 points de base de moins.

Le ministre des Finances Bill Morneau, qui doit présenter son budget préélectoral la semaine prochaine, subit également des pressions pour prolonger la durée des prêts hypothécaires de 25 à 30 ans afin d’améliorer la situation.

« Pour les aspirants acheteurs, le fait d’être tenus à l’écart par la simulation de crise pour les prêts hypothécaires est une pilule difficile à avaler, alors que les responsables de la politique affirment qu’elle produit les effets prévus », a déclaré Barb Sukkau, présidente de l’ACI. « Une réduction du nombre d’acheteurs admissibles touche aussi les propriétaires vendeurs. »

La publication d’aujourd’hui survient une journée après que Statistique Canada ait annoncé que la valeur des maisons au Canada a chuté l’an dernier pour la première fois en 30 ans, alors que les prix dans la région de Vancouver – la plus chère du pays – ont chuté, et que le fardeau de la dette des ménages a atteint un autre sommet record. La baisse de 0,6 % du prix des maisons est la première baisse de la valeur des maisons à l’échelle du pays dans les données remontant à 1990.

De leur côté, les ménages ont connu une hausse de leur endettement à la fin de l’année dernière, le ratio de l’endettement par rapport au revenu disponible atteignant un niveau record de 174 % au quatrième trimestre. Cette détérioration reflète un net ralentissement de la croissance des revenus à la fin de 2018.

Les Canadiens consacrent également une plus grande proportion de leur revenu au service de la dette. Le ratio du service de la dette a atteint 14,9 %, son niveau le plus élevé depuis le quatrième trimestre de 2007.

Dans un rapport distinct, l’agence a déclaré que le prix des logements neufs a chuté de 0,1 % en janvier par rapport à un an plus tôt, la première baisse depuis 2009. Bien que l’indice n’inclue pas les appartements, cette faiblesse est attribuable à des baisses dans les régions de Toronto et de Vancouver, qui ont chuté de 1,5 % et de 0,3 % respectivement.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
8 Mar

Le rapport de février sur l’emploi au Canada demeure solide, mais le ralentissement se poursuit

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le rapport sur l’emploi est le seul élément positif d’une économie qui a connu une chute généralisée. Selon le rapport sur l’emploi publié aujourd’hui par Statistique Canada, l’économie a créé 55 900 nouveaux emplois nets le mois dernier, tous à temps plein. Il s’agit de la deuxième hausse mensuelle consécutive de l’emploi dans une économie qui a à peine progressé au cours des cinq derniers mois (voir le graphique ci-dessous). L’accroissement sur deux mois est le meilleur début d’année depuis 1981. L’économie canadienne a créé 290 000 emplois depuis le mois d’août, soit la plus forte hausse semestrielle depuis le début des années 2000. En outre, il y a encore un demi-million d’emplois vacants qui continuent d’attirer des travailleurs étrangers.

Le dollar canadien s’est envolé à la suite de la nouvelle, rebondissant après sa chute de mercredi, lorsque la Banque du Canada a indiqué que la faiblesse généralisée ferait en sorte qu’elle demeurerait à l’écart plus longtemps que prévu.

Dans un discours prononcé hier, la sous-gouverneure Lynn Patterson a déclaré que les décideurs avaient passé « beaucoup de temps » à discuter des données sur la production des quatre trimestres qui, selon elle, sont faibles dans certains domaines – citant les investissements des entreprises, le logement et la consommation. La faiblesse des données signifie que l’économie sera probablement plus faible au premier semestre de cette année que la Banque du Canada ne l’avait prévu en janvier dernier, a déclaré Mme Patterson. Elle a qualifié le tableau des données de « mitigé » et a déclaré que l’économie devrait rebondir plus tard en 2019, stimulée par la vigueur du marché du travail. En janvier, la Banque du Canada avait prévu une reprise au deuxième trimestre de cette année.

Les gains au chapitre de l’emploi au cours des derniers mois s’inscrivent dans le contexte d’une performance économique lamentable en raison des tensions dans le secteur pétrolier, de l’affaiblissement des marchés du logement, de la diminution des perspectives commerciales, de la volatilité des marchés financiers mondiaux et de la perte de confiance des consommateurs et des entreprises. Les économistes prévoyaient un gain de seulement 1 200 emplois en février.

Le taux de chômage était inchangé en février à 5,8 % et le nombre de personnes à la recherche d’un emploi est resté stable. Cette vigueur n’était toutefois pas répandue à l’échelle du pays. L’Ontario a été la seule province à connaître une hausse notable de l’emploi le mois dernier, tandis que le taux de chômage est demeuré inchangé, car un plus grand nombre de personnes cherchaient du travail. Le nombre net de nouveaux emplois a diminué au Manitoba et a peu changé dans les autres provinces.

Même les salaires s’améliorent. Les gains salariaux horaires moyens annuels sont passés de 2 % en janvier à 2,3 % le mois dernier, la rémunération des employés permanents ayant augmenté de 2,2 % par rapport à 1,8 % auparavant.

Conclusion : La Banque du Canada restera en suspens jusqu’à ce que la vigueur du marché du travail se traduise par des dépenses de consommation et des dépenses des entreprises. Les vents contraires de l’incertitude mondiale, de la faiblesse des marchés de l’énergie et du ralentissement de l’activité dans le secteur de l’habitation contribuent à l’attitude prudente de la Banque. L’écart commercial du Canada a atteint un niveau record en décembre, comme signalé plus tôt cette semaine, et cela est presque entièrement attribuable à l’effondrement des prix du pétrole brut. Il s’agit d’une cinquième baisse mensuelle consécutive des exportations canadiennes. De plus, les droits de douane américains sur les exportations d’acier et d’aluminium continuent de peser sur l’économie. Il semble peu probable que l’accord commercial entre le Canada, le Mexique et les États-Unis renégocié soit confirmé par le Congrès américain cette année, ce qui ajoute à l’incertitude.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
6 Mar

La Banque du Canada réduit les perspectives d’une hausse de taux

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Dans une déclaration très percutante, la Banque du Canada a reconnu ce matin que le ralentissement de l’économie canadienne a été plus marqué et plus généralisé qu’elle ne l’avait prévu plus tôt cette année. Dans le Rapport sur la politique monétaire de janvier, la Banque avait prévu une faiblesse des exportations et des investissements dans le secteur de l’énergie ainsi qu’une baisse des dépenses de consommation dans les provinces productrices de pétrole. Toutefois, comme l’indique la faible croissance trimestrielle de 0,1 % du PIB au quatrième trimestre, la décélération des activités a été beaucoup plus inquiétante. Les dépenses de consommation, en particulier pour les biens durables, et le marché de l’habitation ont été faibles malgré une forte croissance de l’emploi. Les exportations et les investissements des entreprises ont également été en deçà des attentes. La Banque du Canada a déclaré aujourd’hui : « Il semble maintenant que la croissance de l’économie, qui a atteint 1,8 % en 2018, sera plus faible au premier semestre de 2019 que la Banque l’avait prévu en janvier. »

Comme on s’y attendait à l’unanimité, la Banque a maintenu son taux cible du financement à un jour à 1,75 % pour la troisième fois consécutive et a abaissé sa référence antérieure pour la nécessité de relever le taux du financement à un jour à un niveau neutre, estimé à environ 2,5 %. La Banque a également affirmé que les coûts d’emprunt demeureront sous le seuil de neutralité pour l’instant et « compte tenu du bilan contrasté que l’on peut tirer des données, il faudra du temps pour jauger la durée pendant laquelle la croissance restera sous son niveau potentiel ainsi que les implications pour les perspectives d’inflation. Étant donné l’incertitude accrue quant au moment des futures hausses de taux, le Conseil de direction surveillera attentivement l’évolution des dépenses des ménages, des marchés pétroliers et des politiques commerciales mondiales. »

En même temps, le gouverneur Poloz semble réticent à abandonner entièrement l’idée que la prochaine étape est probablement vers le haut, ce qui fait de lui une sorte d’exception parmi les banquiers centraux de l’économie industrialisée.

Nous sommes d’avis qu’il est peu probable que la Banque augmente de nouveau les taux d’intérêt cette année. L’économie mondiale a ralenti plus que prévu et les banques centrales de nombreux pays, y compris les États-Unis, sont restées sur la touche. Les taux d’intérêt du marché ont déjà baissé en raison de cette réalité.

Selon Bloomberg News, « les swaps de devises donnent à penser que les investisseurs n’accordent aucune probabilité que la Banque du Canada fasse bouger les taux, vers le haut ou vers le bas, à partir d’ici. Le dollar canadien a connu une baisse après la décision, chutant de 0,7 % à 1,3438 $ CA par rapport au dollar américain à 10 heures 4. Les rendements des obligations à deux ans du gouvernement ont chuté de 6 points de base à 1,68 %. »

Les températures glaciales du mois de février refroidissent les marchés de l’habitation de Toronto et de Vancouver alors que celui de Montréal continue d’être vigoureux

Dans des nouvelles distinctes, les chambres immobilières locales ont signalé cette semaine que les tendances récentes du marché de l’habitation se sont poursuivies en février. À Vancouver et à Toronto, la revente d’habitations a chuté le mois dernier à son plus bas niveau en février depuis 2009, tandis que les ventes de maisons ont augmenté à Montréal, marquant quatre années de croissance continue.

Les baisses d’un mois à l’autre à Vancouver et à Toronto ont été considérables. Les ventes de maisons ont chuté de près de 8 % (sur une base désaisonnalisée préliminaire) à Toronto et de plus de 7 % à Vancouver. La faible demande à Vancouver a maintenu les prix sous pression à la baisse dans ce qui a été un marché d’acheteurs. L’indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé de Vancouver est maintenant en baisse de 8 % par rapport au sommet atteint en juin 2018. Et la correction n’est probablement pas terminée.

À Toronto, l’IPP MLS était toujours de 2,3 % supérieur à son niveau d’il y a un an en février, bien qu’il ait ralenti au cours des derniers mois de 3 % par rapport à décembre.

Les vagues de mauvais temps peuvent facilement accentuer la faiblesse de la demande en hiver lorsque les marchés sont à leur point bas saisonnier. Il semblerait cependant que les Montréalais soient imperméables à la météo.

L’association des courtiers immobiliers du Québec a déclaré que les ventes d’habitations dans la région métropolitaine de Montréal ont augmenté de 8 % en février comparativement au même mois l’an dernier. De plus, les prix résidentiels moyens ont augmenté de 4,9 % dans la région métropolitaine de Montréal et de 6,1 % sur l’île de Montréal.

Des données plus complètes sur le logement seront accessibles au milieu du mois lorsque l’Association canadienne de l’immeuble publiera son rapport de février.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
1 Mar

Au quatrième trimestre, l’économie canadienne a frappé un mur

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Statistique Canada a publié ce matin des chiffres décevants démontrant que l’économie a à peine progressé au cours du dernier trimestre de l’année dernière. Bien qu’une faiblesse était prévue dans le secteur pétrolier, l’ampleur du ralentissement a été beaucoup plus importante que celui constaté dans le secteur pétrolier et cela augure mal pour le retour vers une saine croissance cette année.

L’économie du pays a crû de seulement 0,1 % au quatrième trimestre, pour atteindre un taux de croissance annualisé de 0,4 %, la croissance la plus faible depuis le deuxième trimestre de 2016, à la baisse par rapport à un taux annualisé de 2 % au troisième trimestre et bien en deçà des attentes des économistes qui étaient un gain annualisé de l’ordre de 1 %.

Pour l’ensemble de l’année, le produit intérieur brut (PIB) réel a progressé de 1,8 % en 2018, ce qui est considérablement à la baisse comparativement au taux de croissance de 3 % enregistré en 2017. En comparaison, l’économie américaine a crû de 2,9 % l’année dernière et la croissance au quatrième trimestre était de l’ordre de 2,6 %.

L’économie du Canada a été secouée par les prix plus faibles pour l’exportation de pétrole brut et de bitume qui ont frappé l’Alberta. Le marché de l’habitation dans la province a ralenti alors que les niveaux étaient déjà faibles; les inventaires de propriétés invendues ont augmenté et les prix sont à la baisse. De plus, les investissements des entreprises ont considérablement chuté au cours des trois derniers mois de l’année et les dépenses des ménages ont ralenti pour un deuxième trimestre consécutif.

Les dépenses des consommateurs pour des biens durables, particulièrement les automobiles, battent de l’aile alors que l’ensemble des dépenses des ménages pour des produits et services a faibli. Les dépenses de consommation ont crû au rythme le plus faible observé en presque quatre ans.

La chute du secteur du logement a été la plus importante au cours des dix dernières années, les investissements des entreprises ont considérablement diminué pour un deuxième trimestre de suite et la demande intérieure a affiché son déclin le plus important depuis 2015. L’investissement dans le logement a dégringolé, atteignant un taux trimestriel de 3,9 % alors que le marché du logement continue de ralentir avec la diminution la plus importante dans les nouvelles constructions (‑5,5 % trimestriellement), suivie par les rénovations (-2,7 %) et les coûts de transfert de propriété (‑2,6 %). (*Voir la remarque ci-dessous.)

L’investissement des entreprises dans les usines et le matériel a diminué de 2,9 %, ce qui représente la plus forte baisse observée depuis le quatrième trimestre de 2016.
Le seul élément qui a empêché l’économie canadienne de se contracter est l’accumulation des stocks puisque les entreprises ont accumulé des produits. Il ne fait aucun doute qu’une grande partie de l’accumulation des stocks n’était pas intentionnelle, car le ralentissement de la demande a pris les entreprises par surprise.

Répercussions pour la Banque du Canada
L’économie canadienne a été accablée par les incertitudes commerciales, la réduction de la demande de pétrole par les États-Unis, la hausse des taux d’intérêt et le resserrement des conditions entourant le crédit hypothécaire. La confiance des consommateurs et des entreprises a diminué et l’inflation reste modeste. Malgré un marché de l’emploi relativement vigoureux, la croissance des salaires a ralenti. On s’attend généralement à ce que la Banque du Canada reste à l’écart la semaine prochaine lors de la réunion du Conseil de direction, mercredi. Les dernières prévisions de la banque centrale, soit en janvier dernier, indiquaient une croissance annualisée de 1,3 % au cours du quatrième trimestre, ce qui est plus de trois fois le rythme rapporté aujourd’hui de 0,4 %. La Banque s’attend à ce que la croissance décélère davantage pour atteindre 0,8 % pendant le trimestre en cours, avant de rebondir à un taux de croissance supérieur à 2 % d’ici l’année prochaine.
Les données les plus récentes remettent en question la possibilité que l’économie rebondisse à des niveaux plus normaux. Les données mensuelles publiées aujourd’hui démontrent que l’économie a terminé l’année en se contractant, le produit intérieur brut de décembre étant à la baisse de 0,1 %. La plupart des économistes s’attendent maintenant à ce que la Banque du Canada s’abstienne de hausser les taux d’intérêt pendant le reste de l’année.
*Remarque :
* dans les comptes du PIB, l’investissement dans le logement est techniquement appelé « formation brute de capital fixe dans les structures résidentielles ». Cela comprend trois éléments importants :

  • les nouvelles constructions résidentielles;
  • les rénovations;
  • les coûts de transfert de propriété.

Les nouvelles constructions résidentielles représentent la composante la plus importante. Les rénovations des structures résidentielles existantes sont le deuxième élément le plus important de l’investissement dans le logement. Les coûts de transfert de propriété comprennent tous les frais associés au transfert d’un actif résidentiel d’un propriétaire à un autre. Ces frais sont les suivants :

  • les commissions immobilières;
  • les droits de cession immobilière;
  • les frais juridiques (honoraires versés aux notaires, frais payés aux arpenteurs-géomètres, aux experts, etc.);
  • les frais d’étude des dossiers (inspection et arpentage).

La Banque Royale met en garde le gouvernement en ce qui concerne les mesures budgétaires visant à augmenter la demande d’accès à la propriété par les personnes de la génération millénaire
J’ai reçu hier un nouveau rapport écrit par Robert Hogue, économiste principal à la Banque Royale, qui exhorte le gouvernement fédéral à refuser le soutien prévu aux achats de propriétés par les personnes de la génération millénaire dans le budget du 19 mars prochain. M. Hogue écrit que « le ministre des Finances fédéral Bill Morneau est supposément prêt à révéler de nouvelles mesures budgétaires visant à aider davantage de Canadiens de la génération millénaire à devenir propriétaires de maison. Bien que cette génération soit confrontée à de réels défis relatifs au logement, particulièrement dans certaines des villes parmi les plus grandes et les plus chères du Canada, nous l’exhortons à agir prudemment. À première vue, des idées comme assouplir les simulations de crise hypothécaires, prolonger la période d’amortissement maximale pour les prêts hypothécaires assurés ou augmenter le montant pouvant être retiré des REER pour l’utiliser à titre de mise de fonds pour l’achat d’une première maison peuvent constituer une aide à court terme pour les acheteurs. Mais elles ne font rien pour traiter de ce qui est, à notre avis, le fondement même des difficultés en matière de logement au Canada, soit les écarts entre les combinaisons d’options dans certains des marchés les plus importants du Canada. En attendant, les mesures ne régleront pas le problème de l’endettement élevé des ménages et risquent de contribuer à l’augmentation des prix des maisons. »

L’économiste de la banque « s’oppose à la notion que le Canada a d’abord un problème d’accessibilité à la propriété. En moyenne, plus de 40 % des ménages canadiens de moins de 35 ans possèdent leur propre maison. De plus, la proportion de tous les ménages canadiens qui possèdent une maison est l’une des plus élevées parmi les économies avancées. Même Toronto et Vancouver, les marchés les moins abordables au pays, se classent près du premier rang mondial des villes quant à l’accessibilité à la propriété et ont des taux d’accessibilité qui sont environ le double de ceux observés dans des villes comme Paris et Berlin. Et malgré une baisse notable enregistrée au cours des dix dernières années, le taux de possession parmi les ménages plus jeunes (les « milléniaux » du Canada) demeure non seulement le plus élevé de l’histoire du Canada, mais aussi comparativement à d’autres pays, dont les États-Unis. »

Je vous encourage à lire le rapport. Les données apparaissant dans les graphiques sont convaincantes. Le réel problème est la pénurie de l’offre de « premières » maisons dans les villes les plus chères du Canada. Les mesures qui seront probablement présentées dans le budget ne traiteront pas des écarts de l’offre et pourraient plutôt contribuer à l’augmentation des prix. « Ce dont les personnes de la génération des millénaires de Vancouver et de Toronto ont réellement besoin est un inventaire de maisons qu’ils peuvent se permettre et une meilleure combinaison des options de logement, que ce soit pour acheter ou pour louer… Tout au moins, l’objectif global devrait être de retirer les obstacles (réglementaires, administratifs ou autres) qui empêchent les promoteurs et les constructeurs de maisons de répondre rapidement à la demande de nouveaux logements, particulièrement lorsque la demande augmente rapidement. »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
17 Fév

Le marché résidentiel canadien s’est amélioré en janvier

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Le marché résidentiel canadien s’est amélioré en janvier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent que les ventes résidentielles nationales se sont améliorées en janvier, grimpant de 3,6 % de décembre 2018 à janvier 2019. Les ventes annuelles de l’année dernière se sont avérées être les plus faibles depuis 2012.

Comme le montre le graphique ci-dessous, les ventes résidentielles mensuelles nationales sont demeurées sous leur moyenne mobile de 10 ans et sont nettement plus faibles que celles constatées lors des années de croissance 2016 et 2017. Les ménages continuent de s’ajuster aux règles d’admissibilité hypothécaires plus serrées introduites en janvier 2018. Le nombre de maisons qui ont changé de mains a augmenté par rapport au mois précédent, dans la moitié de tous les marchés locaux, notamment à Montréal, à Ottawa et à Winnipeg.

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) se sont situées à 4 % sous les niveaux de l’année dernière à pareille date et ont affiché le plus faible taux pour le mois de janvier depuis 2015. À l’échelle nationale, les ventes d’une année à l’autre étaient sous la moyenne de 10 ans en janvier en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Les conditions du marché demeurent les plus faibles dans les Prairies et dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique. Le logement a été plus fragile que ce à quoi la Banque du Canada s’attendait, malgré les règles hypothécaires plus serrées combinées aux actions antérieures des gouvernements provinciaux et de la SCHL qui avaient pour but de ralentir l’activité du marché de l’habitation. Le ralentissement dans le secteur du logement a grandement contribué à la faiblesse de l’activité économique canadienne.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de nouvelles inscriptions a grimpé de 1 % en janvier, notamment en raison d’un bond du nombre de maisons à vendre dans le Grand Vancouver et à Hamilton-Burlington.

Puisque les ventes ont augmenté plus que le nombre de nouvelles inscriptions, le ratio canadien des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour atteindre 56,7 % par rapport au taux de 55,3  %, publié en décembre. Cette mesure de l’équilibre du marché se maintient près de sa moyenne à long terme de 53,5 % pour l’année dernière.

Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et la moyenne à long terme, plus de la moitié de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en janvier 2019.

On comptait 5,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de janvier 2019, ce qui correspond à la moyenne à long terme de cette mesure. Cela dit, la perception d’un marché bien équilibré à l’échelle nationale masque des différences considérables à l’échelle régionale. Le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans les provinces des Prairies, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador; par conséquent, les acheteurs dans ces régions ont beaucoup de choix parmi les inscriptions qui leur sont offertes. Par ailleurs, la mesure demeure bien en deçà de sa moyenne à long terme en Ontario et à l’Île-du-Prince-Édouard, ce qui est conforme aux conditions de marché favorisant les propriétaires-vendeurs. Dans les autres provinces, les ventes et l’inventaire sont plus équilibrés.

Prix des propriétés

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 0,8 % d’une année à l’autre en janvier 2019, ce qui représente la plus petite augmentation depuis juin 2018.

Suivant un modèle bien établi, les appartements ont affiché les hausses de prix les plus remarquables d’une année à l’autre en janvier (+3,3 %), suivis des maisons en rangée (+1,5 %). En comparaison, le prix des maisons unifamiliales à deux étages a peu changé (+0,1 %), tandis que celui des maisons à un étage a légèrement baissé (-1,1 %).

Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. Les résultats sont inégaux en Colombie-Britannique. Les prix étaient en baisse d’une année à l’autre dans le Grand Vancouver (-4,5  %) et dans la vallée du Fraser (-0,8 %). En revanche, les prix ont affiché une augmentation de 4,2 % à Victoria, et de 9,3 % ailleurs sur l’île de Vancouver.

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’IPP MLS®, les prix des propriétés de référence étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+6,8 %), dans la région de Niagara (+6,8 %), à Hamilton-Burlington (+6,4 %), à Oakville-Milton (+3,3 %) et dans le Grand Toronto (+3 %). Les prix des maisons demeurent par contre légèrement sous les niveaux de l’année précédente dans Barrie and District (-1,1 %).

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’Indice, les prix des propriétés de référence étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+7,2 %), dans la région de Niagara (+7 %), à Hamilton-Burlington (+5 %), à Oakville-Milton (+3,9 %) et dans le Grand Toronto (+2,7 %). En contrepartie, les prix des maisons à Barrie and District demeurent sous les niveaux de l’année précédente (-2,7 %).

Dans les Prairies, l’inventaire de maisons à vendre est généralement plus élevé que la demande, ce qui maintient les prix des propriétés de référence sous les niveaux de l’année précédente à Calgary (-3,9 %), à Edmonton (-2,9 %), à Regina (-3,8 %) et à Saskatoon (-2 %). Le prix des maisons demeurera vraisemblablement faible dans ces villes, jusqu’à ce que l’offre élevée diminue.

Les prix des propriétés ont augmenté de 7,1 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,5 % du prix des maisons en rangée), de 6,3  % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 9,2 % du prix des maisons en rangée) et de 1 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 15,1 % du prix des maisons en rangée). (Voir le tableau 1 ci-dessous.)

Conclusion

La Banque du Canada se réunit à nouveau le 6 mars et il est très peu probable qu’elle hausse les taux d’intérêt. L’économie canadienne a été accablée par un secteur pétrolier affaibli, une réduction des échanges commerciaux et un marché du logement faible. Bien que la croissance des emplois ait été plus vigoureuse que prévu, les augmentations salariales ont ralenti et les pressions inflationnistes sont faibles.

Nous pouvons nous attendre à une période prolongée de gains modestes dans le secteur du logement dans le Grand Golden Horseshoe, à une stabilité ou un ralentissement en Colombie-Britannique et à une faiblesse accrue dans les Prairies, en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador.

À l’échelle nationale, on prévoit que les ventes soient faibles et que les prix augmentent modestement en 2019. Malgré le fait qu’il y aura des divergences régionales importances, il ne sera pas nécessaire d’adopter de nouvelles mesures pour avoir une incidence sur la demande. En fait, un nombre grandissant de voix réclament la réduction du taux d’admissibilité hypothécaire du taux fixe sur cinq ans affiché, actuellement 5,34 %, à un taux qui se rapproche davantage du taux conventionnel courant, qui se situe à un niveau inférieur d’environ 200 points de base.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca