6 Mar

La Banque du Canada réduit les perspectives d’une hausse de taux

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Dans une déclaration très percutante, la Banque du Canada a reconnu ce matin que le ralentissement de l’économie canadienne a été plus marqué et plus généralisé qu’elle ne l’avait prévu plus tôt cette année. Dans le Rapport sur la politique monétaire de janvier, la Banque avait prévu une faiblesse des exportations et des investissements dans le secteur de l’énergie ainsi qu’une baisse des dépenses de consommation dans les provinces productrices de pétrole. Toutefois, comme l’indique la faible croissance trimestrielle de 0,1 % du PIB au quatrième trimestre, la décélération des activités a été beaucoup plus inquiétante. Les dépenses de consommation, en particulier pour les biens durables, et le marché de l’habitation ont été faibles malgré une forte croissance de l’emploi. Les exportations et les investissements des entreprises ont également été en deçà des attentes. La Banque du Canada a déclaré aujourd’hui : « Il semble maintenant que la croissance de l’économie, qui a atteint 1,8 % en 2018, sera plus faible au premier semestre de 2019 que la Banque l’avait prévu en janvier. »

Comme on s’y attendait à l’unanimité, la Banque a maintenu son taux cible du financement à un jour à 1,75 % pour la troisième fois consécutive et a abaissé sa référence antérieure pour la nécessité de relever le taux du financement à un jour à un niveau neutre, estimé à environ 2,5 %. La Banque a également affirmé que les coûts d’emprunt demeureront sous le seuil de neutralité pour l’instant et « compte tenu du bilan contrasté que l’on peut tirer des données, il faudra du temps pour jauger la durée pendant laquelle la croissance restera sous son niveau potentiel ainsi que les implications pour les perspectives d’inflation. Étant donné l’incertitude accrue quant au moment des futures hausses de taux, le Conseil de direction surveillera attentivement l’évolution des dépenses des ménages, des marchés pétroliers et des politiques commerciales mondiales. »

En même temps, le gouverneur Poloz semble réticent à abandonner entièrement l’idée que la prochaine étape est probablement vers le haut, ce qui fait de lui une sorte d’exception parmi les banquiers centraux de l’économie industrialisée.

Nous sommes d’avis qu’il est peu probable que la Banque augmente de nouveau les taux d’intérêt cette année. L’économie mondiale a ralenti plus que prévu et les banques centrales de nombreux pays, y compris les États-Unis, sont restées sur la touche. Les taux d’intérêt du marché ont déjà baissé en raison de cette réalité.

Selon Bloomberg News, « les swaps de devises donnent à penser que les investisseurs n’accordent aucune probabilité que la Banque du Canada fasse bouger les taux, vers le haut ou vers le bas, à partir d’ici. Le dollar canadien a connu une baisse après la décision, chutant de 0,7 % à 1,3438 $ CA par rapport au dollar américain à 10 heures 4. Les rendements des obligations à deux ans du gouvernement ont chuté de 6 points de base à 1,68 %. »

Les températures glaciales du mois de février refroidissent les marchés de l’habitation de Toronto et de Vancouver alors que celui de Montréal continue d’être vigoureux

Dans des nouvelles distinctes, les chambres immobilières locales ont signalé cette semaine que les tendances récentes du marché de l’habitation se sont poursuivies en février. À Vancouver et à Toronto, la revente d’habitations a chuté le mois dernier à son plus bas niveau en février depuis 2009, tandis que les ventes de maisons ont augmenté à Montréal, marquant quatre années de croissance continue.

Les baisses d’un mois à l’autre à Vancouver et à Toronto ont été considérables. Les ventes de maisons ont chuté de près de 8 % (sur une base désaisonnalisée préliminaire) à Toronto et de plus de 7 % à Vancouver. La faible demande à Vancouver a maintenu les prix sous pression à la baisse dans ce qui a été un marché d’acheteurs. L’indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé de Vancouver est maintenant en baisse de 8 % par rapport au sommet atteint en juin 2018. Et la correction n’est probablement pas terminée.

À Toronto, l’IPP MLS était toujours de 2,3 % supérieur à son niveau d’il y a un an en février, bien qu’il ait ralenti au cours des derniers mois de 3 % par rapport à décembre.

Les vagues de mauvais temps peuvent facilement accentuer la faiblesse de la demande en hiver lorsque les marchés sont à leur point bas saisonnier. Il semblerait cependant que les Montréalais soient imperméables à la météo.

L’association des courtiers immobiliers du Québec a déclaré que les ventes d’habitations dans la région métropolitaine de Montréal ont augmenté de 8 % en février comparativement au même mois l’an dernier. De plus, les prix résidentiels moyens ont augmenté de 4,9 % dans la région métropolitaine de Montréal et de 6,1 % sur l’île de Montréal.

Des données plus complètes sur le logement seront accessibles au milieu du mois lorsque l’Association canadienne de l’immeuble publiera son rapport de février.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
1 Mar

Au quatrième trimestre, l’économie canadienne a frappé un mur

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Publié par: Robert Perrier

Statistique Canada a publié ce matin des chiffres décevants démontrant que l’économie a à peine progressé au cours du dernier trimestre de l’année dernière. Bien qu’une faiblesse était prévue dans le secteur pétrolier, l’ampleur du ralentissement a été beaucoup plus importante que celui constaté dans le secteur pétrolier et cela augure mal pour le retour vers une saine croissance cette année.

L’économie du pays a crû de seulement 0,1 % au quatrième trimestre, pour atteindre un taux de croissance annualisé de 0,4 %, la croissance la plus faible depuis le deuxième trimestre de 2016, à la baisse par rapport à un taux annualisé de 2 % au troisième trimestre et bien en deçà des attentes des économistes qui étaient un gain annualisé de l’ordre de 1 %.

Pour l’ensemble de l’année, le produit intérieur brut (PIB) réel a progressé de 1,8 % en 2018, ce qui est considérablement à la baisse comparativement au taux de croissance de 3 % enregistré en 2017. En comparaison, l’économie américaine a crû de 2,9 % l’année dernière et la croissance au quatrième trimestre était de l’ordre de 2,6 %.

L’économie du Canada a été secouée par les prix plus faibles pour l’exportation de pétrole brut et de bitume qui ont frappé l’Alberta. Le marché de l’habitation dans la province a ralenti alors que les niveaux étaient déjà faibles; les inventaires de propriétés invendues ont augmenté et les prix sont à la baisse. De plus, les investissements des entreprises ont considérablement chuté au cours des trois derniers mois de l’année et les dépenses des ménages ont ralenti pour un deuxième trimestre consécutif.

Les dépenses des consommateurs pour des biens durables, particulièrement les automobiles, battent de l’aile alors que l’ensemble des dépenses des ménages pour des produits et services a faibli. Les dépenses de consommation ont crû au rythme le plus faible observé en presque quatre ans.

La chute du secteur du logement a été la plus importante au cours des dix dernières années, les investissements des entreprises ont considérablement diminué pour un deuxième trimestre de suite et la demande intérieure a affiché son déclin le plus important depuis 2015. L’investissement dans le logement a dégringolé, atteignant un taux trimestriel de 3,9 % alors que le marché du logement continue de ralentir avec la diminution la plus importante dans les nouvelles constructions (‑5,5 % trimestriellement), suivie par les rénovations (-2,7 %) et les coûts de transfert de propriété (‑2,6 %). (*Voir la remarque ci-dessous.)

L’investissement des entreprises dans les usines et le matériel a diminué de 2,9 %, ce qui représente la plus forte baisse observée depuis le quatrième trimestre de 2016.
Le seul élément qui a empêché l’économie canadienne de se contracter est l’accumulation des stocks puisque les entreprises ont accumulé des produits. Il ne fait aucun doute qu’une grande partie de l’accumulation des stocks n’était pas intentionnelle, car le ralentissement de la demande a pris les entreprises par surprise.

Répercussions pour la Banque du Canada
L’économie canadienne a été accablée par les incertitudes commerciales, la réduction de la demande de pétrole par les États-Unis, la hausse des taux d’intérêt et le resserrement des conditions entourant le crédit hypothécaire. La confiance des consommateurs et des entreprises a diminué et l’inflation reste modeste. Malgré un marché de l’emploi relativement vigoureux, la croissance des salaires a ralenti. On s’attend généralement à ce que la Banque du Canada reste à l’écart la semaine prochaine lors de la réunion du Conseil de direction, mercredi. Les dernières prévisions de la banque centrale, soit en janvier dernier, indiquaient une croissance annualisée de 1,3 % au cours du quatrième trimestre, ce qui est plus de trois fois le rythme rapporté aujourd’hui de 0,4 %. La Banque s’attend à ce que la croissance décélère davantage pour atteindre 0,8 % pendant le trimestre en cours, avant de rebondir à un taux de croissance supérieur à 2 % d’ici l’année prochaine.
Les données les plus récentes remettent en question la possibilité que l’économie rebondisse à des niveaux plus normaux. Les données mensuelles publiées aujourd’hui démontrent que l’économie a terminé l’année en se contractant, le produit intérieur brut de décembre étant à la baisse de 0,1 %. La plupart des économistes s’attendent maintenant à ce que la Banque du Canada s’abstienne de hausser les taux d’intérêt pendant le reste de l’année.
*Remarque :
* dans les comptes du PIB, l’investissement dans le logement est techniquement appelé « formation brute de capital fixe dans les structures résidentielles ». Cela comprend trois éléments importants :

  • les nouvelles constructions résidentielles;
  • les rénovations;
  • les coûts de transfert de propriété.

Les nouvelles constructions résidentielles représentent la composante la plus importante. Les rénovations des structures résidentielles existantes sont le deuxième élément le plus important de l’investissement dans le logement. Les coûts de transfert de propriété comprennent tous les frais associés au transfert d’un actif résidentiel d’un propriétaire à un autre. Ces frais sont les suivants :

  • les commissions immobilières;
  • les droits de cession immobilière;
  • les frais juridiques (honoraires versés aux notaires, frais payés aux arpenteurs-géomètres, aux experts, etc.);
  • les frais d’étude des dossiers (inspection et arpentage).

La Banque Royale met en garde le gouvernement en ce qui concerne les mesures budgétaires visant à augmenter la demande d’accès à la propriété par les personnes de la génération millénaire
J’ai reçu hier un nouveau rapport écrit par Robert Hogue, économiste principal à la Banque Royale, qui exhorte le gouvernement fédéral à refuser le soutien prévu aux achats de propriétés par les personnes de la génération millénaire dans le budget du 19 mars prochain. M. Hogue écrit que « le ministre des Finances fédéral Bill Morneau est supposément prêt à révéler de nouvelles mesures budgétaires visant à aider davantage de Canadiens de la génération millénaire à devenir propriétaires de maison. Bien que cette génération soit confrontée à de réels défis relatifs au logement, particulièrement dans certaines des villes parmi les plus grandes et les plus chères du Canada, nous l’exhortons à agir prudemment. À première vue, des idées comme assouplir les simulations de crise hypothécaires, prolonger la période d’amortissement maximale pour les prêts hypothécaires assurés ou augmenter le montant pouvant être retiré des REER pour l’utiliser à titre de mise de fonds pour l’achat d’une première maison peuvent constituer une aide à court terme pour les acheteurs. Mais elles ne font rien pour traiter de ce qui est, à notre avis, le fondement même des difficultés en matière de logement au Canada, soit les écarts entre les combinaisons d’options dans certains des marchés les plus importants du Canada. En attendant, les mesures ne régleront pas le problème de l’endettement élevé des ménages et risquent de contribuer à l’augmentation des prix des maisons. »

L’économiste de la banque « s’oppose à la notion que le Canada a d’abord un problème d’accessibilité à la propriété. En moyenne, plus de 40 % des ménages canadiens de moins de 35 ans possèdent leur propre maison. De plus, la proportion de tous les ménages canadiens qui possèdent une maison est l’une des plus élevées parmi les économies avancées. Même Toronto et Vancouver, les marchés les moins abordables au pays, se classent près du premier rang mondial des villes quant à l’accessibilité à la propriété et ont des taux d’accessibilité qui sont environ le double de ceux observés dans des villes comme Paris et Berlin. Et malgré une baisse notable enregistrée au cours des dix dernières années, le taux de possession parmi les ménages plus jeunes (les « milléniaux » du Canada) demeure non seulement le plus élevé de l’histoire du Canada, mais aussi comparativement à d’autres pays, dont les États-Unis. »

Je vous encourage à lire le rapport. Les données apparaissant dans les graphiques sont convaincantes. Le réel problème est la pénurie de l’offre de « premières » maisons dans les villes les plus chères du Canada. Les mesures qui seront probablement présentées dans le budget ne traiteront pas des écarts de l’offre et pourraient plutôt contribuer à l’augmentation des prix. « Ce dont les personnes de la génération des millénaires de Vancouver et de Toronto ont réellement besoin est un inventaire de maisons qu’ils peuvent se permettre et une meilleure combinaison des options de logement, que ce soit pour acheter ou pour louer… Tout au moins, l’objectif global devrait être de retirer les obstacles (réglementaires, administratifs ou autres) qui empêchent les promoteurs et les constructeurs de maisons de répondre rapidement à la demande de nouveaux logements, particulièrement lorsque la demande augmente rapidement. »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
17 Fév

Le marché résidentiel canadien s’est amélioré en janvier

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Publié par: Robert Perrier

Le marché résidentiel canadien s’est amélioré en janvier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent que les ventes résidentielles nationales se sont améliorées en janvier, grimpant de 3,6 % de décembre 2018 à janvier 2019. Les ventes annuelles de l’année dernière se sont avérées être les plus faibles depuis 2012.

Comme le montre le graphique ci-dessous, les ventes résidentielles mensuelles nationales sont demeurées sous leur moyenne mobile de 10 ans et sont nettement plus faibles que celles constatées lors des années de croissance 2016 et 2017. Les ménages continuent de s’ajuster aux règles d’admissibilité hypothécaires plus serrées introduites en janvier 2018. Le nombre de maisons qui ont changé de mains a augmenté par rapport au mois précédent, dans la moitié de tous les marchés locaux, notamment à Montréal, à Ottawa et à Winnipeg.

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) se sont situées à 4 % sous les niveaux de l’année dernière à pareille date et ont affiché le plus faible taux pour le mois de janvier depuis 2015. À l’échelle nationale, les ventes d’une année à l’autre étaient sous la moyenne de 10 ans en janvier en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Les conditions du marché demeurent les plus faibles dans les Prairies et dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique. Le logement a été plus fragile que ce à quoi la Banque du Canada s’attendait, malgré les règles hypothécaires plus serrées combinées aux actions antérieures des gouvernements provinciaux et de la SCHL qui avaient pour but de ralentir l’activité du marché de l’habitation. Le ralentissement dans le secteur du logement a grandement contribué à la faiblesse de l’activité économique canadienne.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de nouvelles inscriptions a grimpé de 1 % en janvier, notamment en raison d’un bond du nombre de maisons à vendre dans le Grand Vancouver et à Hamilton-Burlington.

Puisque les ventes ont augmenté plus que le nombre de nouvelles inscriptions, le ratio canadien des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour atteindre 56,7 % par rapport au taux de 55,3  %, publié en décembre. Cette mesure de l’équilibre du marché se maintient près de sa moyenne à long terme de 53,5 % pour l’année dernière.

Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et la moyenne à long terme, plus de la moitié de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en janvier 2019.

On comptait 5,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de janvier 2019, ce qui correspond à la moyenne à long terme de cette mesure. Cela dit, la perception d’un marché bien équilibré à l’échelle nationale masque des différences considérables à l’échelle régionale. Le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans les provinces des Prairies, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador; par conséquent, les acheteurs dans ces régions ont beaucoup de choix parmi les inscriptions qui leur sont offertes. Par ailleurs, la mesure demeure bien en deçà de sa moyenne à long terme en Ontario et à l’Île-du-Prince-Édouard, ce qui est conforme aux conditions de marché favorisant les propriétaires-vendeurs. Dans les autres provinces, les ventes et l’inventaire sont plus équilibrés.

Prix des propriétés

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 0,8 % d’une année à l’autre en janvier 2019, ce qui représente la plus petite augmentation depuis juin 2018.

Suivant un modèle bien établi, les appartements ont affiché les hausses de prix les plus remarquables d’une année à l’autre en janvier (+3,3 %), suivis des maisons en rangée (+1,5 %). En comparaison, le prix des maisons unifamiliales à deux étages a peu changé (+0,1 %), tandis que celui des maisons à un étage a légèrement baissé (-1,1 %).

Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. Les résultats sont inégaux en Colombie-Britannique. Les prix étaient en baisse d’une année à l’autre dans le Grand Vancouver (-4,5  %) et dans la vallée du Fraser (-0,8 %). En revanche, les prix ont affiché une augmentation de 4,2 % à Victoria, et de 9,3 % ailleurs sur l’île de Vancouver.

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’IPP MLS®, les prix des propriétés de référence étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+6,8 %), dans la région de Niagara (+6,8 %), à Hamilton-Burlington (+6,4 %), à Oakville-Milton (+3,3 %) et dans le Grand Toronto (+3 %). Les prix des maisons demeurent par contre légèrement sous les niveaux de l’année précédente dans Barrie and District (-1,1 %).

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’Indice, les prix des propriétés de référence étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+7,2 %), dans la région de Niagara (+7 %), à Hamilton-Burlington (+5 %), à Oakville-Milton (+3,9 %) et dans le Grand Toronto (+2,7 %). En contrepartie, les prix des maisons à Barrie and District demeurent sous les niveaux de l’année précédente (-2,7 %).

Dans les Prairies, l’inventaire de maisons à vendre est généralement plus élevé que la demande, ce qui maintient les prix des propriétés de référence sous les niveaux de l’année précédente à Calgary (-3,9 %), à Edmonton (-2,9 %), à Regina (-3,8 %) et à Saskatoon (-2 %). Le prix des maisons demeurera vraisemblablement faible dans ces villes, jusqu’à ce que l’offre élevée diminue.

Les prix des propriétés ont augmenté de 7,1 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,5 % du prix des maisons en rangée), de 6,3  % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 9,2 % du prix des maisons en rangée) et de 1 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 15,1 % du prix des maisons en rangée). (Voir le tableau 1 ci-dessous.)

Conclusion

La Banque du Canada se réunit à nouveau le 6 mars et il est très peu probable qu’elle hausse les taux d’intérêt. L’économie canadienne a été accablée par un secteur pétrolier affaibli, une réduction des échanges commerciaux et un marché du logement faible. Bien que la croissance des emplois ait été plus vigoureuse que prévu, les augmentations salariales ont ralenti et les pressions inflationnistes sont faibles.

Nous pouvons nous attendre à une période prolongée de gains modestes dans le secteur du logement dans le Grand Golden Horseshoe, à une stabilité ou un ralentissement en Colombie-Britannique et à une faiblesse accrue dans les Prairies, en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador.

À l’échelle nationale, on prévoit que les ventes soient faibles et que les prix augmentent modestement en 2019. Malgré le fait qu’il y aura des divergences régionales importances, il ne sera pas nécessaire d’adopter de nouvelles mesures pour avoir une incidence sur la demande. En fait, un nombre grandissant de voix réclament la réduction du taux d’admissibilité hypothécaire du taux fixe sur cinq ans affiché, actuellement 5,34 %, à un taux qui se rapproche davantage du taux conventionnel courant, qui se situe à un niveau inférieur d’environ 200 points de base.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
8 Fév

Croissance des emplois canadiens en janvier et augmentation du taux de chômage à 5,8 %

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Nouvelles sur le logement

Données de janvier des chambres immobilières locales

Dans d’autres communiqués de presse, les chambres immobilières locales situées dans les marchés du logement les plus importants du Canada ont publié des données cette semaine démontrant que les ventes de maisons ont chuté considérablement à Vancouver, ont affiché une tendance à la hausse à Toronto et ont poursuivi leur vigueur à Montréal. Dans l’ensemble, des taux d’intérêt plus élevés, la simulation de crise hypothécaire et, dans le cas de Vancouver, les mesures adoptées il y a un an par les gouvernements de la Colombie-Britannique et municipaux font en sorte que de nombreux acheteurs restent à l’écart.

À Vancouver, les ventes de propriétés sont en crise, affichant une baisse de 39 % d’une année à l’autre en janvier, bien qu’elles aient été à la hausse de 3 % d’un mois à l’autre. En janvier, les ventes ont été les plus faibles pour ce mois depuis 2009, soit au pire moment de la crise financière. Les ventes de propriétés de luxe ont été les plus durement touchées.

À Vancouver, le prix de référence a chuté de 4,5 %, ce qui représente le déclin le plus important depuis la récession. Le prix de référence composé de la région a maintenant diminué de 7,7 % depuis le sommet cyclique, en juin 2018.

Le nombre d’inscriptions a considérablement augmenté comparativement à une année auparavant, ceci étant attribuable au fait que les vendeurs se sont précipités sur le marché, craignant d’autres baisses de prix. À Vancouver, les conditions d’offre et de demande favorisent maintenant les acheteurs.
À Toronto, les ventes résidentielles ont avancé légèrement en janvier, affichant une hausse de 0,6 % d’une année à l’autre. Les ventes ont augmenté de 3,4 % par rapport à décembre 2018. Le prix de référence a augmenté de 2,7 %, comparativement à janvier 2018. Le secteur des appartements occupe toujours le premier rang en ce qui concerne les hausses de prix. Dans la région de Toronto, les conditions d’offre et de demande demeurent équilibrées.

Le mois dernier, Montréal a connu une augmentation des ventes de l’ordre de 15 % d’une année à l’autre. La demande demeure vigoureuse et le nombre d’inscriptions actives a beaucoup chuté. Les prix de référence des maisons unifamiliales ont augmenté de 3 % d’une année à l’autre, et ceux des appartements ont également augmenté de 2 %.

Montréal représente maintenant un marché hautement favorable aux vendeurs, particulièrement dans le segment des maisons unifamiliales, ce qui est carrément à l’opposé de la sous-performance constatée dans ce secteur l’année dernière dans la région du Grand Vancouver et du Grand Toronto.

La SCHL estime que la surévaluation diminue, mais que le logement demeure « vulnérable »

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a déclaré cette semaine que le marché immobilier global du pays demeure « vulnérable » malgré un assouplissement de la surévaluation dans des villes comme Toronto et Victoria, au cours du troisième trimestre de 2018. La SCHL utilise des anciennes données, alors que nous avons déjà des chiffres allant jusqu’à la fin de l’année 2018 et des données préliminaires pour janvier, lesquelles démontrent toutes que la surchauffe à Toronto et Vancouver s’est dissipée.

Plusieurs demandent que soit revue la simulation de crise hypothécaire

Des chambres immobilières locales, des regroupements de conseillers en prêts hypothécaires et certains économistes réclament un répit quant à la rigueur de la simulation de crise hypothécaire imposée par les autorités fédérales. Selon Phil Moore, président de la Chambre immobilière de la région métropolitaine de Vancouver, « les conditions du marché d’aujourd’hui reflètent grandement le résultat de la simulation de crise hypothécaire imposée par le gouvernement fédéral au début de l’année dernière. Cette mesure, combinée à une augmentation des taux hypothécaires, a fait perdre jusqu’à 25 % du pouvoir d’achat à de nombreux acheteurs qui tentaient d’accéder au marché. »

Les économistes de la CIBC et de la BMO ont souligné, cette semaine, que les exigences d’admissibilité resserrées pour de nombreux demandeurs de prêts hypothécaires ont ralenti les activités de façon appréciable. Alors que l’augmentation du taux d’admissibilité de 200 points de base pouvait être logique il y a 18 mois, soit lorsque les marchés du logement étaient en effervescence à Vancouver et à Toronto et que les taux d’intérêt étaient à un creux historique, nous nous situons à une place toute différente dans le cycle économique aujourd’hui.

La Banque du Canada a augmenté le taux directeur de financement à un jour de 75 points de base depuis l’introduction des nouvelles mesures, ce qui nous amène à nous demander si les 200 points de base sont encore le chiffre approprié.
Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a introduit les règles de la ligne directrice B‑20 en janvier 2018 dans le but de contrecarrer une bulle du crédit alors que l’endettement des ménages était gonflé et que le marché du logement était en effervescence. Les nouvelles règles obligent les gens qui veulent un nouveau prêt hypothécaire non assuré à démontrer qu’ils sont en mesure de gérer les paiements à des taux se situant à deux points de pourcentage au-dessus ce qui est offert par un prêteur. Les nouvelles règles ont été très efficaces en calmant les emprunts des ménages et en renversant les augmentations dans les marchés du logement en surchauffe.

En fait, la croissance des prêts hypothécaires a ralenti à un creux en 17 ans au Canada. La croissance hypothécaire résidentielle a affiché 3,1 % en décembre comparativement à un an plus tôt, le rythme le plus lent depuis mai 2001, et la moitié du taux de croissance d’il y a deux ans.

Le ralentissement dans le logement a eu un effet important sur l’ensemble de l’économie. La croissance économique affaiblie a fait en sorte que la Banque du Canada est restée à l’écart. Bien que la banque soit maintenant plus prudente quand il s’agit de faire monter le taux directeur à un niveau neutre, le marché hypothécaire résidentiel est maintenant, selon la perspective de la simulation de crise, bel et bien en situation restrictive. Par exemple, le taux directeur de la banque se situe à 1,75 % (ce qui est bien inférieur au taux de 2,5 % que la Banque du Canada considère comme étant neutre), alors que le taux hypothécaire affiché utilisé pour la simulation de crise est fixé à 5,34 %.

Cette semaine, le BSIF a défendu la ligne directrice B-20 en mentionnant : « Autrement dit, la simulation de crise est un coussin de protection qui veille à ce que l’emprunteur dispose d’une marge de manœuvre pour composer avec l’imprévu. »

Le marché canadien de l’emploi fait un bon en janvier
Statistique Canada a publié ce matin son Enquête sur la population active de janvier, affichant une augmentation du nombre d’emplois de 66 800 comparativement à une hausse prévue de l’ordre de 5 000. Cet accroissement est attribuable à un nombre record d’embauches dans le secteur privé et à dans le secteur des services où on a embauché particulièrement des jeunes. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour une économie qui fait face à des effets défavorables considérables dans le secteur pétrolier, à des activités du logement affaiblies, à des marchés financiers volatils et à une baisse importante de la confiance des consommateurs. Si elles sont soutenues, les données solides sur l’emploi calmeront certaines inquiétudes relatives à la durée et à l’importance des difficultés actuelles.

Même avec la vigueur dans la création des emplois, le taux de chômage a bondi de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 5,8 % alors que davantage de personnes sont à la recherche d’un emploi, ce qui est un signe de robustesse. Cela laisse croire qu’il y a plus de capacité dans l’économie avant que les pressions inflationnistes commencent à monter –un point important pour la Banque du Canada. La croissance économique tourne maintenant autour de 1 %, mais la Banque du Canada s’attend à ce qu’elle retourne à un rythme d’environ 2 % au cours du deuxième semestre de l’année. La banque centrale restera à l’écart jusqu’à ce qu’elle puisse s’assurer qu’une reprise a lieu.

Les hausses des salaires demeurent faibles, ce qui est un indicateur clé pour la banque. Le salaire horaire moyen a augmenté de 2 % comparativement à il y a un an, alors que celui des employés permanents a augmenté de 1,8 %.

L’Alberta, qui a été écrasée par l’effondrement du prix du pétrole et les réductions de la production, a affiché une diminution des emplois pour un deuxième mois consécutif. L’Ontario était en tête quant à la poussée de l’emploi, suivi du Québec.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Jan

Les ventes résidentielles au Canada poursuivent leur chute en décembre

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent que les ventes résidentielles nationales ont chuté pour le quatrième mois de suite, à la baisse de 2,5 % de novembre à décembre, ce qui représente les ventes annuelles les plus faibles depuis 2012. Selon le Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada de la semaine dernière, le marché du logement au Canada a chuté davantage que ce que les économistes de la banque avaient prévu en raison des restrictions quant au resserrement de l’admissibilité aux prêts hypothécaires et de la hausse des taux d’intérêt.

Les baisses mensuelles des ventes de propriétés depuis septembre ont complètement renversé le rebond observé au cours de l’été et sont retournées aux ventes mensuelles atteignant presque leur niveau le plus faible depuis le début de 2013.

Les transactions ont chuté dans près de 60 % de l’ensemble des marchés locaux en décembre poussés par une baisse des ventes dans le Grand Vancouver, l’Île de Vancouver, Ottawa, London and St. Thomas et Halifax-Dartmouth, ainsi que dans une diversité d’autres centres urbains de moyenne et de grande tailles variant selon la région.

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont diminué de 19 % d’une année à l’autre en décembre 2018 et sont demeurées à environ 12 % sous la moyenne des dix dernières années pour le mois. Les ventes d’habitations ont connu des niveaux inférieurs à ceux de l’année précédente dans les trois quarts de tous les marchés locaux, principalement en Colombie-Britannique, soit dans le Lower Mainland et dans la région de l’Okanagan, à Calgary, à Edmonton, dans le Grand Toronto et à Hamilton-Burlington. Les ventes avaient été particulièrement élevées en décembre 2017 parce que les acheteurs étaient pressés de conclure leur transaction avant que la nouvelle simulation de crise du gouvernement fédéral entre en vigueur au début de l’année.

La Banque du Canada prévoit que le marché du logement demeurera au ralenti cette année, minant la croissance économique alors que la simulation de crise pour les prêts hypothécaires a fait en sorte que l’accessibilité à la propriété est maintenant impossible pour de nombreux acheteurs potentiels.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de nouvelles inscriptions est demeuré sensiblement le même (+ 0,2 %), de novembre à décembre, des déclins dans près de la moitié de tous les marchés locaux compensant des gains dans les autres marchés.

Étant donné que les ventes ont baissé et que les nouvelles inscriptions sont demeurées stables en décembre, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a baissé légèrement pour s’établir à 53,3 %, par rapport à 54,8 % en novembre. Cette mesure de l’équilibre du marché se maintient près de sa moyenne à long terme de 53,5 % depuis le début de 2018.

La comparaison du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à la moyenne à long terme montre qu’environ les deux tiers de tous les marchés locaux étaient en équilibre en décembre 2018.

On comptait 5,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de décembre 2018. Même si ce chiffre correspond presque exactement à la moyenne à long terme pour cette mesure, soit 5,3 mois, le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans les provinces des Prairies, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador. À titre comparatif, la mesure demeure bien en deçà de sa moyenne à long terme, en Ontario et à l’Île-du-Prince-Édouard. Dans les autres provinces, les ventes et l’inventaire sont plus équilibrés.

Prix des propriétés

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 1,6 % d’une année à l’autre en décembre 2018. L’augmentation est plus faible que les gains enregistrés d’une année à l’autre depuis juillet, mais elle demeure largement semblable.

Suivant un modèle bien établi, les appartements ont affiché les hausses de prix les plus remarquables d’une année à l’autre en décembre (+4,9 %), suivis des maisons en rangée (+3,1 %). Par ailleurs, les prix des maisons à deux étages ont légèrement augmenté (+0,4 %), tandis que ceux des maisons unifamiliales à un étage ont légèrement baissé (-0,3 %).

Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. Les résultats sont variés en Colombie-Britannique. D’une année à l’autre, les prix des maisons sont maintenant en baisse dans le Grand Vancouver (-2,7 %), mais demeurent au-dessus des niveaux notés l’année dernière dans la vallée du Fraser (+2,5 %). Simultanément, on a noté des gains d’une année à l’autre dans les prix à Victoria (+6,4 %) et ailleurs sur l’île de Vancouver (+11 %).

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’IPP MLS®, les prix des propriétés de référence étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+6,8 %), dans la région de Niagara (+6,8 %), à Hamilton-Burlington (+6,4 %), à Oakville-Milton (+3,3 %) et dans le Grand Toronto (+3 %). Les prix des maisons demeurent par contre légèrement sous les niveaux de l’année précédente dans Barrie and District (-1,1 %).

Dans les Prairies, où l’offre de maisons à vendre est généralement plus élevée que la demande, les prix des propriétés de référence sont demeurés inférieurs à ceux de l’an dernier à Calgary (-3,2 %), à Edmonton (-2 %), à Regina (-5,2 %) et à Saskatoon (-1,2 %). Les prix des maisons demeureront vraisemblablement faibles dans ces marchés de l’habitation jusqu’à ce que l’offre élevée résultant du faible marché du pétrole soit réduite et devienne plus équilibrée par rapport à la demande.

Les prix des maisons ont augmenté de 6,9 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une augmentation de 8,3 % des prix des maisons en rangée), de 6 % dans le Grand Montréal (poussés par une augmentation de 9,1 % des prix des maisons en rangée) et de 2,5 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 12,2 % des prix des maisons en rangée). (Tableau 1, au moment de rédiger cet article, l’ACI n’a malheureusement pas mis à jour le tableau avec les données de décembre.)

Conclusion

Nous pouvons nous attendre à une période prolongée de gains modestes dans le secteur du logement dans le Grand Golden Horseshoe, à une stabilité ou un ralentissement en Colombie-Britannique et à une faiblesse accrue dans les Prairies, en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador.

À l’échelle nationale, on prévoit que les ventes soient faibles et que les prix augmentent modestement en 2019. Malgré le fait qu’il y aura des divergences régionales importances, il ne sera pas nécessaire d’adopter de nouvelles mesures pour avoir une incidence sur la demande.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
11 Jan

La Banque du Canada décide d’attendre, révisant à la baisse les perspectives du marché du pétrole

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
La Banque du Canada a laissé le taux directeur de financement à un jour à 1,75 %, comme prévu. Dans une autre déclaration conciliante, la Banque du Canada a reconnu un ralentissement de l’activité économique mondiale et souligné que les prix du pétrole sont environ 25 % plus faibles qu’elle l’avait prévu dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’octobre. Ces prix plus bas reflètent surtout les augmentations soutenues de l’offre de pétrole américain et des inquiétudes accrues concernant la demande mondiale, particulièrement à la lumière d’une guerre commerciale possible entre les États-Unis et la Chine (voir le graphique sur le pétrole ci-dessous).

La banque a également fait remarquer que ces inquiétudes se sont traduites dans les marchés obligataires et boursiers. Les écarts de crédit avec les obligations du Trésor se sont creusés et les marchés boursiers étaient en liquidation partout dans le monde (voir le graphique ci-dessous). Les cours des actions et des rendements obligataires ont reculé en raison de l’inquiétude des marchés quant à la croissance mondiale. La volatilité s’est accrue et les écarts de taux sur les obligations des sociétés se sont considérablement élargis. Un resserrement des conditions d’emprunt a été particulièrement marqué dans le secteur énergétique nord-américain, reflétant le recul des prix du pétrole.

Les faibles prix du pétrole ont eu une incidence négative sur les perspectives économiques canadiennes et « les contraintes de transport et l’augmentation de la production se sont combinées pour pousser à la hausse les stocks de pétrole dans l’Ouest et exercer encore plus de pressions à la baisse sur les prix de référence canadiens. Bien que les écarts de prix se soient resserrés ces dernières semaines après l’annonce des réductions obligatoires de la production en Alberta, les investissements dans le secteur pétrolier canadien devraient s’affaiblir davantage. »

La banque a reconnu que l’économie tourne près de son potentiel, le taux de chômage est à son plus bas en 40 ans et le commerce s’améliorera probablement en raison du faible dollar, de l’accord commercial avec le Mexique et les États-Unis (qu’on appelle maintenant l’ACEUM) et des mesures fiscales fédérales qui visent les investissements. Néanmoins, les dépenses de consommation et l’investissement dans le logement « ont été plus faibles que prévu, les marchés de l’habitation s’ajustant aux mesures municipales et provinciales, aux changements des règles hypothécaires et aux taux d’intérêt plus élevés. Les dépenses des ménages seront freinées davantage par la lenteur de la croissance dans les provinces productrices de pétrole. »

La contribution à la croissance économique réelle annuelle moyenne provenant de l’investissement dans le logement a été révisée à la baisse à -0,1 % cette année, comparativement à la prévision d’octobre qui s’établissait à +0,1 %.

La Banque du Canada a révisé à la baisse ses prévisions quant à la croissance du PIB réel en 2019 à 1,7 %, soit 0,4 point de pourcentage de moins qu’elle avait prévu en octobre. Selon la banque, « ce ralentissement engendrera une modeste marge de capacités excédentaires, principalement dans les régions productrices de pétrole. Néanmoins, les indicateurs de la demande devraient commencer à afficher une vigueur renouvelée dans les premiers mois de 2019, et la croissance devrait dépasser son potentiel et atteindre 2,1 % en 2020. »

L’inflation demeure près de 2 %, la cible de la banque centrale, après avoir chuté à 1,7 % en novembre en raison des prix plus bas de l’essence. Alors que les faibles prix de l’essence pèseront sur l’inflation cette année, la faiblesse de la valeur du dollar canadien aura une incidence compensatoire sur l’IPC. Dans l’ensemble, la banque est d’avis que l’inflation retournera à environ 2 % d’ici la fin de l’année.

Considérant l’ensemble de ces facteurs, le Conseil de direction estime encore que le taux d’intérêt directeur devra augmenter jusqu’à l’intérieur d’une fourchette neutre pour assurer l’atteinte de la cible d’inflation. « Le rythme approprié des hausses de taux dépendra de l’évolution des perspectives, et tout particulièrement de celle des marchés pétroliers, du marché canadien du logement et des politiques commerciales mondiales. »

Conclusion : Pour la première fois, la Banque du Canada admet, dans le RPM d’aujourd’hui, que le ralentissement dans le marché du logement a été plus dramatique que les membres du personnel de la banque l’avaient prévu. Le RPM de janvier stipule que « les politiques provinciales et municipales en matière de logement, le resserrement des règles du financement hypothécaire ainsi que les taux hypothécaires plus élevés continuent de peser sur l’activité dans le secteur du logement. Le ralentissement de l’activité dans certains marchés a été associé à une baisse de l’activité spéculative. Il est donc difficile d’évaluer la sensibilité de la demande non spéculative par rapport aux divers changements de politique. Les indicateurs mensuels laissent supposer que les dépenses consacrées au logement se sont probablement contractées de nouveau au quatrième trimestre. L’activité plus faible que prévu dans le secteur du logement ces derniers mois et les analyses du personnel donnent à penser que l’effet combiné du resserrement des règles hypothécaires et des taux d’intérêt plus élevés a été plus important qu’on l’avait précédemment estimé. La Banque continuera à suivre l’évolution des marchés du logement afin d’évaluer la façon dont le secteur de la construction s’adapte au déplacement de la demande vers les logements de moindre valeur. »

Selon la banque, il y a moins d’urgence à hausser les taux d’intérêt puisque l’économie compose avec l’effondrement des prix du pétrole et de faibles marchés du logement. Les cinq hausses de taux d’intérêt qui ont eu lieu depuis le milieu de 2017 ont une incidence plus importante sur les dépenses que ce que la banque avait prévu. Une pause à court terme des hausses de taux est maintenant probable. L’économie a considérablement ralenti au cours du quatrième trimestre de l’année dernière, ralentissement qui se poursuivra dans le premier trimestre de cette année en raison de la chute des prix du pétrole et des réductions dans la production du pétrole mises en œuvre par le gouvernement de l’Alberta.

Bien qu’il soit peu probable que la banque ait mis fin au resserrement au cours de ce cycle, nous pouvons nous attendre à ce que les taux demeurent stables jusqu’à ce qu’elle ait la preuve solide d’une reprise dans le secteur pétrolier et celui du logement, alors que la sensibilité des Canadiens par rapport aux taux d’intérêt atteint un sommet historique.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
11 Jan

Que l’année 2019 nous réserve-t-elle?

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Au début de chaque année, les experts font état de leurs prévisions puisque chacun se demande ce que l’année nous apportera. Bien que personne n’ait de boule de cristal, voici certains des éléments fondamentaux qui seront en jeu cette année :

1.) Le rendement de l’économie du Canada continuera d’être inférieur à celui des États-Unis, la croissance ayant ralenti à 1,75 % en 2019 comparativement à un peu plus de 2 % en 2018. Quant aux États-Unis, là où le déficit budgétaire a considérablement augmenté en raison des réductions d’impôt, la croissance, cette année, atteindra environ 2,4 % comparativement à près de 3 % l’année dernière – le moins que l’on puisse dire est qu’il s’agit d’une économie en surchauffe.

2.) La croissance de la population du Canada dominera le G7 de façon significative. En 2018, la population du Canada était en voie d’augmenter de 1,4 %, le rythme le plus vigoureux en 18 ans et le double du taux de 0,7 % qui prévalait aux États-Unis, le pays du G7 qui a affiché le deuxième taux de croissance de la population le plus élevé. Malgré cela, les dépenses n’ont pas augmenté – les ventes d’automobiles ont chuté sur une base annuelle pour la première fois depuis 2009 et les ventes de propriétés ont connu leur deuxième recul le plus important des 20 dernières années. Au Canada, le taux de croissance du PIB par habitant cette année sera inférieur à celui de la plupart des pays du G7.

Une forte immigration (nette) a compté pour presque la moitié (45 %) de l’augmentation de la population du Canada l’année dernière. Cette contribution augmentera seulement parce qu’Ottawa s’est engagé à augmenter sa cible annuelle d’immigrants de 310 000 nouveaux résidents permanents en 2018 à 331 000 cette année (à la hausse de 6,7 %) et à 350 000 d’ici 2021. Environ les deux tiers de l’augmentation de 2019 proviendront des programmes d’immigration qui ciblent les travailleurs hautement qualifiés afin de combler les pénuries de main-d’œuvre partout au Canada.

De plus, le nombre de résidents non permanents a atteint un niveau record de 166 000 l’année dernière, comptant pour le tiers de la croissance de la population. Ce groupe comprend les travailleurs étrangers temporaires, les étudiants internationaux et les demandeurs d’asile. Ces trois catégories ont monté en flèche, reflétant une forte demande pour la main-d’œuvre qualifiée, la réputation de plus en plus enviable du Canada en tant qu’endroit de choix pour poursuivre des études postsecondaires et une augmentation des demandes de réfugiés traversant la frontière.

3.) Les consommateurs canadiens sont à bout de souffle, les niveaux d’endettement demeurent élevés, les taux d’intérêt sont à la hausse et le crédit est de moins en moins facile à obtenir. Les baby-boomers craignent que leurs maisons vaillent moins que ce qu’ils souhaitaient, les deux marchés du logement les plus importants du Canada ayant connu l’année dernière les ventes les plus faibles depuis une décennie et les prix les plus faibles, particulièrement dans les marchés des maisons individuelles à prix plus élevés. Dans certains marchés, les acheteurs d’une première maison pourraient avoir un plus grand bassin de maisons à partir duquel choisir, mais les organismes de réglementation ont resserré les règles d’admissibilité. Les achats faits par des étrangers ont ralenti en raison des taxes imposées aux acheteurs étrangers à Toronto et à Vancouver, et à la taxe sur la spéculation à Vancouver.

4.) En 2019, la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada hausseront leurs taux de plus que ce que le marché prévoit actuellement. Au cours des dernières semaines, les intervenants du marché ont abaissé les attentes relatives à des hausses des taux de la part des deux banques centrales à seulement une augmentation chacune. Il est plus probable que la Fed et la Banque du Canada augmentent leur taux cible de financement à un jour deux fois chacune cette année. Même en tenant compte de ces mesures, la politique monétaire de chacun des pays sera quelque peu accommodante, car les taux d’intérêt demeureront sous les niveaux neutres.

5.) Même en considérant des hausses modestes des taux d’intérêt en 2019, les consommateurs seront touchés, car ils sont fortement exposés à l’endettement. Les économistes de la Banque Royale estiment que le ménage moyen devra assumer une dette supplémentaire de 1 000 $ en raison des hausses des taux. Cela signifierait que le paiement moyen du capital et des intérêts d’un ménage augmentera de 7,6 % en 2019.

6.) Cet effet sera compensé par une croissance des salaires plus prononcéepuisque les marchés de l’emploi continuent de se resserrer. Les pénuries de main-d’œuvre s’ajouteront finalement à la croissance des salaires. Bien que le taux de chômage ait atteint un creux historique en décembre, la croissance des salaires a tout de même ralenti à seulement 1,5 % d’une année à l’autre, ce qui est nettement inférieur au taux d’inflation. Au cours de la prochaine décennie, plus 270 000 personnes prendront leur retraite du marché du travail canadien, et ce, chaque année. Les immigrants et les travailleurs temporaires remplaceront certains de ces retraités, mais pas tous.

Des données récentes laissent entendre que le taux de départ, soit la proportion des travailleurs qui quittent leur emploi volontairement, augmente. Cela laisse présager que des hausses de salaire plus importantes sont à prévoir.

7.) La hausse des taux d’intérêt fera en sorte que les gouvernements fédéral et provinciaux réduiront leurs dépenses à cause de leur endettement important. Ottawa dépensera davantage sur le paiement de la dette que dans tout autre programme, sauf les prestations aux personnes âgées.

8.) Les bilans des sociétés seront touchés négativement par la hausse des taux d’intérêt, les sociétés canadiennes ayant emprunté davantage que leurs contreparties internationales. Les sociétés canadiennes demeurent moins compétitives, la croissance de leur productivité accusant un retard par rapport à leurs concurrents mondiaux. Les efforts visant à améliorer la compétitivité canadienne sont en cours, mais ils n’ont pas encore démontré de résultats concrets. Il s’agit ici d’un problème séculaire pour le Canada.

9.) Le Canada risque d’être coincé dans la ligne de mire de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, mais les accords de libre-échange avec l’Europe (AECG) et la Chine (PTPGP) profiteront des avantages, particulièrement si les États-Unis continuent d’aliéner nombre de ses alliés et partenaires commerciaux. Le Canada doit diversifier son commerce par rapport aux États-Unis, particulièrement dans le secteur pétrolier, lequel nécessite des investissements massifs dans l’infrastructure. Nous ne pouvons plus compter sur les exportations des produits du pétrole et du transport aux États-Unis pour être le soutien principal du commercial mondial canadien.

10.) Comparativement à l’année dernière, le logement, en 2019, n’alimentera pas l’économie nationale canadienne en raison des mesures de politiques macroprudentielles et des taux d’intérêt un peu plus élevés. Le logement a compté pour un pourcentage record de la croissance économique globale et de la création d’emplois jusqu’au début de l’année dernière. Étant à peine sous ces niveaux records maintenant, tout ralentissement dans l’activité du logement aura un impact négatif important disproportionnel sur l’économie – le revers de son incidence expansionniste disproportionnelle pendant la plus grande partie de la décennie précédente.

Conclusion : La proportion des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est stabilisée à Toronto, mais continue de décliner à Vancouver. La croissance de la population à Vancouver a été inférieure à celle de Toronto depuis deux ans, alors que l’offre, surtout dans le segment des tours d’habitation, a considérablement augmenté. Par conséquent, le nombre de logements achevés et non écoulés à Vancouver continue d’augmenter, alors que cette mesure est toujours en baisse à Toronto. Le secteur démontrant le plus de faiblesse à Toronto continuera d’être le marché de la prévente des constructions de faible hauteur où il y a encore une offre excessive considérable.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
4 Jan

Le marché de l’emploi demeure serré en décembre, mais la croissance des salaires déçoit

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Statistique Canada a publié ce matin son Enquête sur la population active de décembre qui affiche de modestes gains des emplois et un taux de chômage qui demeure à un creux record de 5,6 %. L’économie a généré 9 300 nouveaux emplois nets en décembre, une faible augmentation après avoir fait un bon record de 94 100 au cours de mois précédent. Cependant, la hausse de décembre surpasse les attentes des économistes qui étaient de 5 500 emplois et un taux de chômage de 5,7 %. La faible hausse du mois dernier a été entièrement enregistrée dans les emplois à temps partiel et le travail autonome, ce qui est généralement un signe de faiblesse. En décembre, les postes à temps plein ont chuté pour la première fois en trois mois et les salaires sont demeurés stagnants.

Au cours du mois dernier, l’emploi a augmenté à Terre-Neuve-et-Labrador, alors qu’il a diminué en Alberta, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. Il y a eu peu de changement dans les nouveaux emplois nets dans les autres provinces.

Des hausses ont été enregistrées dans les secteurs de la fabrication, du transport et de l’entreposage, ainsi que dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale. On a constaté des pertes d’emplois dans le commerce de gros et de détail, particulièrement en Ontario.

Pour l’ensemble de l’année 2018, l’économie a ajouté 163 300 emplois, tous à temps plein, pour une augmentation de 0,9 %, ce qui représente un ralentissement considérable comparativement au rythme de la croissance des emplois de 2017, alors que l’économie était plus vigoureuse. En 2017, l’économie a crû à un taux annuel de 3 % – le plus élevé au sein du G7 – comparativement à seulement environ 2 % l’année dernière. Le nombre d’emplois a augmenté de 427 300 en 2017 et on a observé des gains annualisés moyens de l’ordre de 225 000 travailleurs depuis 2010.

Le taux de chômage ayant chuté à son niveau le plus faible depuis que l’on recueille des données comparables, soit en janvier 1976, il n’est pas étonnant que des pénuries de main-d’œuvre émergent et que les entreprises aient de la difficulté à pourvoir les postes vacants. Ce qui est surprenant est la croissance timide des salaires. Même avec un marché de l’emploi très serré, la croissance des salaires observée en décembre a atteint un faible taux annuel de 1,49 %, ce qui est nettement inférieur au taux d’inflation (voir le graphique ci-dessous). D’une année à l’autre, la moyenne de la croissance des salaires horaires des travailleurs permanents n’a été que de 1,46 %, décélérant constamment depuis son sommet de mai à 3,9 %.

Directement à l’opposé, la publication d’aujourd’hui des données sur les salaires non agricoles aux États-Unis pour décembre révèle un gain spectaculaire de 312 000 emplois, une augmentation du salaire horaire moyen de 3,2 % par rapport à il y a un an – ce qui est largement supérieur au taux d’inflation – et à la hausse comparativement à la croissance des salaires moyenne de 2,7 % à la fin de 2017.

Les rapports de décembre sur le logement montrent une chute libre des ventes de propriétés à Toronto et à Vancouver en 2018

Dans d’autres communiqués de presse, les chambres immobilières locales des marchés du logement les plus importants du Canada ont publié des données cette semaine démontrant que les ventes de maisons ont chuté à de faibles niveaux records en 2018, reflétant des taux d’intérêt à la hausse et des règles hypothécaires plus strictes.

Selon le rapport du Toronto Real Estate Board publié aujourd’hui, les ventes ont chuté de 16 % en 2018 et le prix moyen a diminué de 4,3 %. Il s’agit de la pire année en ce qui a trait aux ventes dans la plus grande ville du Canada depuis la crise financière de 2008. À Vancouver, les ventes de toute l’année ont chuté de 32 % pour atteindre leur niveau le plus faible depuis l’année 2000 et les prix sont 25 % inférieurs au prix moyen des 10 dernières années. À Vancouver, les prix des maisons individuelles ont reculé d’au moins 10 % dans certains secteurs.

Dans les deux villes, les ventes ont plongé au cours du premier semestre de 2018, après que le gouvernement fédéral ait imposé des règles d’admissibilité plus contraignantes relativement aux prêts hypothécaires. À Vancouver, les ventes ont poursuivi leur déclin même si Toronto a connu une reprise au cours du deuxième semestre, alors que le gouvernement de la Colombie-Britannique a introduit d’autres mesures visant à contrer la spéculation. Dans son budget de 2018, le gouvernement de la Colombie-Britannique a augmenté la taxe imposée aux acheteurs étrangers et a ajouté une taxe sur  la spéculation, lesquelles, en plus de la hausse des taux d’intérêt, ont nui aux ventes, particulièrement à celles des maisons unifamiliales les plus chères.

On a observé une diminution des nouvelles inscriptions à Toronto le mois dernier, les propriétaires ayant décidé de ne pas bouger pour le moment plutôt que de tenter d’encaisser.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
18 Déc

La baisse des ventes résidentielles se poursuit en novembre au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent que les ventes résidentielles nationales ont chuté pour le troisième mois de suite, à la baisse de 2,3 % d’octobre à novembre et de 12,6 % d’une année à l’autre. Les transactions ont reculé dans un peu plus de la moitié de tous les marchés locaux, notamment dans le Grand Toronto, le Grand Vancouver et Hamilton-Burlington, ce qui a atténué la hausse constatée à Edmonton. Les ventes ont chuté, par rapport à l’année dernière, dans les trois quarts des marchés locaux, y compris le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, Calgary, le Grand Toronto et Hamilton-Burlington.

Ces données suggèrent un déclin des ventes à deux chiffres à l’échelle nationale en 2018, atteignant leur niveau le plus faible en cinq ans malgré une économie qui atteint le plein emploi. La croissance de l’année prochaine en matière de ventes et de prix sera probablement atténuée par les récents changements de politiques imposés par les différents paliers de gouvernement, en plus d’une pression à la hausse sur les taux d’intérêt.

Plusieurs s’attendaient à un rebond des ventes en Colombie-Britannique, mais rien ne s’est matérialisé en ce sens jusqu’à maintenant. La reprise des ventes constatée en Ontario l’été dernier s’est maintenant essoufflée et l’activité en Alberta a diminué. Par contre, les transactions immobilières ont été importantes au Québec.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de maisons nouvellement inscrites a baissé de 3,3 % d’octobre à novembre, alors que la nouvelle offre chutait dans presque 70 % de tous les marchés locaux.

Puisque les nouvelles inscriptions ont reculé davantage que les ventes en novembre, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est légèrement resserré pour s’établir à 54,8 %, comparativement à 54,2 % en octobre. Cette mesure de l’équilibre du marché est demeurée près de la moyenne à long terme de 53,4 %, depuis le début de 2018.

La comparaison du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à la moyenne à long terme montre qu’environ 60 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en novembre 2018. On comptait 5,4 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de novembre 2018. Même si ce chiffre correspond presque exactement à la moyenne nationale à long terme de 5,3 mois, le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans les provinces des Prairies, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador. En revanche, la mesure est bien en dessous de sa moyenne à long terme en Ontario, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. D’autres provinces ont affiché des ventes et un inventaire plus équilibrés.
Prix des propriétés

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 2,3 % d’une année à l’autre en octobre 2018, encore une fois à la baisse d’un mois à l’autre.

Selon un modèle bien établi, les appartements ont affiché les gains de prix les plus considérables d’une année à l’autre en novembre (+6 %), suivis des maisons en rangée (+4 %). En comparaison, le prix des maisons unifamiliales à un étage a légèrement augmenté (+0,4 %), tandis que celui des maisons unifamiliales à deux étages est demeuré stable (+0,1 %).

Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. En Colombie-Britannique, la hausse des prix des propriétés montre un ralentissement d’une année à l’autre dans la vallée du Fraser (+4,7 %) et à Victoria (+7,2 %). À l’inverse, la hausse des prix s’est accrue ailleurs sur l’Île de Vancouver (+12,6 %) et, pour la première fois en cinq ans, elle présentait une baisse (-1,4 %) par rapport à l’année précédente dans le Grand Vancouver. D’un mois à l’autre, les prix ont reculé de 1,9 % dans le Grand Vancouver en novembre, la baisse la plus importante depuis 2008, en plus de la récente série de diminutions de prix dans le marché immobilier le plus cher du Canada.

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, les prix des propriétés étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+9,3 %), dans la région de Niagara (+7,2 %), à Hamilton-Burlington (+6,3 %), à Oakville-Milton (+3,4 %) et dans le Grand Toronto (+2,7 %). En contrepartie, les prix des maisons à Barrie and District demeurent sous les niveaux de l’année précédente (-2,1 %).

Dans les Prairies, les prix des propriétés de référence sont restés sous les niveaux de l’année précédente à Calgary (-2,9 %), à Edmonton (-1,9 %), à Regina (-4 %) et à Saskatoon (-0,3 %). Le surplus de l’offre par rapport à la demande continuera d’exercer des pressions à la baisse sur les prix jusqu’à ce que l’activité économique se renforce dans la région.

Par contre, les prix des propriétés ont augmenté de 6,6 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 7,3 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,2 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 9,4 % du prix des maisons en rangée) et de 4,2 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 11,2 % du prix des maisons en rangée). (Tableau 1)

Le prix moyen réel (non corrigé des variations saisonnières) des maisons vendues en novembre 2018 s’élevait à un peu plus de 488 000 $, en baisse de 2,9 % par rapport au même mois de l’année dernière.

La tendance à la hausse des ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, qui représentent les deux marchés les plus actifs et les plus chers au Canada, a grandement influencé le prix moyen des maisons à l’échelle nationale. Si l’on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen national baisse de près de 110 000 $ pour s’établir à juste un peu plus de 378 000 $.

Conclusion

Nous pouvons nous attendre à une période prolongée de gains modestes du logement dans le Grand Golden Horseshoe, à une stabilité ou un ralentissement en Colombie-Britannique et à une faiblesse accrue dans les Prairies, en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Le marché du logement canadien a ralenti considérablement depuis le milieu de 2017 et termine l’année sur une note plutôt calme. Deux forces compensatoires influencent le marché du logement : la forte croissance de la population et la hausse des taux d’intérêt. Nous pouvons nous attendre à de faibles ventes et à une augmentation modeste des prix à l’échelle nationale pour 2019. Bien que nous nous attendons à ce que des divergences régionales d’importance prévalent, il ne sera pas nécessaire d’adopter de nouvelles mesures pour avoir une incidence sur la demande.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Déc

Le taux de chômage canadien a chuté à un creux historique de 42 ans en novembre

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Dans un contexte où tellement de mauvaises nouvelles fusent de partout au sujet de l’économie, Statistique Canada a publié ce matin un rapport fantastique sur les emplois, atténuant les inquiétudes concernant la santé de l’économie.

Le nombre d’emplois a augmenté de 94 100 en novembre, cela étant surtout attribuable aux emplois à temps plein qui ont été enregistrés dans l’ensemble des secteurs. Il s’agit de la hausse mensuelle du nombre d’emplois la plus élevée enregistrée dans les statistiques qui remontent à 1976. Le taux de chômage a chuté à 5,6 %, ce qui est également le plus bas dans les données, alors qu’il atteignait 5,8 % en octobre.

La vigueur de l’emploi était inattendue, les économistes ayant prévu une augmentation de seulement 10 000. Cette semaine, la Banque du Canada a brossé le tableau d’une économie qui fait face à des effets défavorables substantiels, évoquant un avertissement de turbulences dans le secteur pétrolier, le gouvernement ayant imposé des réductions de production de pétrole en Alberta, et une guerre commerciale possible entre les États-Unis et la Chine. Depuis la décision prise mercredi par la banque centrale de laisser inchangé le taux d’intérêt, qui a été annoncée dans un communiqué de presse véritablement pessimiste, les marchés ont établi qu’il n’y aurait qu’une seule hausse en 2019.

Certains analystes vont jusqu’à croire que le cycle de hausses de taux est déjà terminé, après cinq augmentations depuis le milieu de 2017. « À mon avis, la Banque du Canada a terminé, un point c’est tout », a déclaré David Rosenberg, économiste en chef et stratège de Gluskin Sheff + Associates Inc., dans un rapport à l’intention de ses clients cette semaine.

Dans le cadre d’un discours prononcé jeudi, le gouverneur Poloz a réitéré sa vision selon laquelle la banque devra, à un certain moment, ramener le taux directeur actuel de 1,75 % dans une « fourchette neutre » qui se situe entre 2,5 % et 3,5 % – signalant l’environnement où le chômage est faible, l’inflation près de la cible et une économie près de l’utilisation totale de sa capacité.

Le rapport vigoureux de novembre sur la main-d’œuvre fait en sorte qu’une augmentation de taux demeure possible en janvier, mais seulement si cela est confirmé par de nouveaux indicateurs économiques vigoureux et s’il n’y a pas de revirement dans le rapport sur les emplois de décembre.

Le dollar canadien s’est renforcé à la suite de cette nouvelle, ayant considérablement chuté au cours des trois journées précédentes, et les taux d’intérêt du marché ont affiché une tendance à la hausse pour la première fois depuis une semaine et demie. Le rendement des obligations du gouvernement sur cinq ans, un indicateur important des taux hypothécaires fixes sur cinq ans, a augmenté de trois points de base, compensant un peu le recul mensuel.

Même la zone de production pétrolière de l’Alberta a affiché de la vigueur, ajoutant 23 700 emplois au cours du mois et faisant reculer le taux de chômage d’un point de pourcentage pour atteindre 6,3 %, ce qui représente son niveau le plus faible depuis 2015 (voir le graphique et le tableau ci-dessous).

L’emploi a augmenté dans six provinces, notamment au Québec, en Ontario et en Alberta, tandis qu’il a peu varié dans les quatre provinces de l’Atlantique. En Ontario, l’emploi a augmenté de 20 000 comparativement à octobre en raison d’une hausse du travail à temps plein. Le nombre de chômeurs a peu varié et le taux de chômage s’est maintenu à 5,6 %. En Colombie-Britannique, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 16 000 en novembre. Le taux de chômage a augmenté de 0,3 point de pourcentage pour s’établir à 4,4 %. Le nombre de personnes en emploi a augmenté de 5 500 en Saskatchewan. Le taux de chômage a diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 5,5 %, ce qui marque une deuxième baisse en trois mois. En novembre, le nombre de Manitobains occupant un emploi a augmenté de 2 600. Le taux de chômage a diminué de 0,4 point de pourcentage pour se fixer à 5,7 %, en raison d’une baisse du nombre de personnes à la recherche de travail.

Le secteur privé a dominé les augmentations dans les emplois le mois dernier, alors que l’emploi a progressé dans les services professionnels, scientifiques et techniques; les soins de santé et l’assistance sociale; la construction; les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et les autres services de soutien; le transport et l’entreposage ainsi que l’agriculture. Parallèlement, l’emploi a diminué dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs. Dans le secteur de la construction, l’emploi a augmenté de 15 000, sous l’effet de la hausse enregistrée en Colombie-Britannique, laquelle a été en partie contrebalancée par une baisse observée à Terre-Neuve-et-Labrador. Comparativement à 12 mois plus tôt, l’emploi dans le secteur a peu varié.

L’emploi a augmenté tant chez les femmes que chez les hommes du principal groupe d’âge actif (de 25 à 54 ans), de même que chez les personnes plus âgées (55 ans et plus), pour qui la hausse était concentrée chez les hommes.

Emplois dans l’industrie du cannabis

Pour la première fois, Statistique Canada a fait rapport sur les emplois liés au cannabis. La consommation de cannabis à des fins non médicales a été légalisée au Canada le 17 octobre 2018. Le nombre de personnes occupant un emploi lié au cannabis en novembre s’est chiffré à 10 400, ce qui constitue une augmentation de 7 500 (+266 %) par rapport à 12 mois plus tôt. Les emplois liés au cannabis en novembre 2018 se trouvaient principalement dans le secteur agricole (58 %), et consistaient en l’exécution de tâches comme la coupe de bourgeons. Le reste des emplois étaient répartis dans un certain nombre d’autres secteurs, comme les services d’enseignement, les soins de santé et le commerce de détail.

Une plus grande proportion d’hommes que de femmes occupaient ces emplois (79 % comparativement à 21 %). L’âge médian des travailleurs dans ce domaine était de 35 ans, ce qui est inférieur à l’âge médian des travailleurs des autres domaines (40 ans). Pratiquement tous les travailleurs dans le domaine du cannabis travaillaient à temps plein et occupaient des postes permanents. C’est en Ontario que l’emploi dans le domaine du cannabis était le plus élevé, soit environ 5 700, ce qui représente plus de la moitié du total national. L’Ontario est la province qui compte la plus forte concentration de producteurs autorisés.

Affaiblissement des salaires

La seule composante négative observée dans le rapport sur les emplois de novembre a été le ralentissement de la croissance des salaires. Les gains annuels ont considérablement décéléré à 1,7 % en novembre, la croissance la plus lente depuis juillet 2017, comparativement à 2,2 % le mois précédent. La croissance des salaires des travailleurs permanents s’est établie à 1,5 %, également la plus lente en plus d’un an. Cela se compare à la croissance de 3,1 % d’une année à l’autre aux États-Unis.

Les États-Unis ont affiché des emplois et des salaires plus faibles que prévu en novembre

Aux États-Unis, les emplois et les salaires ont moins augmenté que prévu en novembre alors que le taux de chômage a atteint son niveau le plus faible en presque cinquante ans, indiquant que la modération s’installe dans un marché de l’emploi qui demeure en bonne santé.

Le nombre de travailleurs non agricoles a augmenté de 155 000, après un gain révisé à la baisse de 237 000 le mois précédent, dans un rapport du département du Travail publié vendredi. L’estimation médiane, selon un sondage de Bloomberg, a fait état d’une augmentation de 198 000. La moyenne des salaires horaires a augmenté 0,2 % par rapport au mois précédent, comparativement à des prévisions de l’ordre de 0,3 %; les salaires ont donc correspondu aux projections sur une base annuelle, à la hausse de 3,1 % pour un deuxième mois.

L’effet des tarifs a commencé à se faire sentir, les gains en emplois chez les fabricants de métaux de première transformation et de métaux ouvrés étaient à la hausse, mais ceux qui utilisent ces produits de métal, comme les fabricants d’automobiles et de pièces d’automobiles, ont connu des réductions du nombre d’emplois.

Les embauches de Noël n’ont pas égalé le rythme de l’année dernière, le nombre d’emplois au détail ayant augmenté de 18 000, environ 10 000 de moins qu’à la même époque l’an dernier, surtout dans les grands magasins. Ces hausses ont été en partie contrebalancées par les baisses d’emploi dans les magasins de meubles, de vêtements et d’accessoires, les magasins d’appareils électroniques et d’électroménagers, et les librairies. Cela a peut-être quelque chose à voir avec la tendance à la hausse du magasinage en ligne, le nombre d’emplois dans les services de courrier et messagerie ayant considérablement augmenté.

La mesure élargie du chômage appelée U-6, ou le taux de sous-emploi, a augmenté de 7,4 % à 7,6 %. Cette mesure comprend les travailleurs à temps partiel qui veulent un emploi à temps plein et les gens qui sont moins actifs dans la recherche d’un emploi.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca