5 Déc

Le ton conciliant de la Banque du Canada

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu par tous, le Conseil de direction de la Banque du Canada a maintenu son taux de financement à un jour à 1,75 % tout en faisant état de perspectives économiques plus faibles pour le Canada. Le ton conciliant de la déclaration faite aujourd’hui par la Banque du Canada est directement à l’opposé de l’attitude qu’elle avait adoptée lors de sa dernière rencontre, le 24 octobre dernier. Depuis ce temps, l’économie mondiale a ralenti et les prix du pétrole ont fortement baissé. Des perspectives inquiétantes à l’endroit du secteur énergétique de l’Alberta ont pesé sur l’économie, alors que les États-Unis ont augmenté leur production de pétrole de schiste. « Les prix de référence pour le pétrole canadien de l’Ouest – à la fois le lourd et, plus récemment, le léger – ont été tirés encore plus vers le bas par les contraintes de transport et une accumulation des stocks. » En Alberta, le gouvernement Notley a imposé une réduction de la production, ce qui amène la banque à conclure que le secteur énergétique du Canada sera « sensiblement plus faible » que prévu.

L’économie canadienne a crû à un taux annuel de 2 % au cours du troisième trimestre, ce qui cadre avec les prévisions de la Banque, mais les données de septembre indiquent une baisse considérable du dynamisme pour le quatrième trimestre. La plus grande déception a été la chute des investissements des entreprises, ce qui reflétait probablement l’incertitude commerciale (voir le graphique ci-dessous). L’investissement des entreprises dans les secteurs autres que celui de l’énergie augmentera probablement avec la signature de la nouvelle entente commerciale, l’AEUMC, les nouvelles mesures fiscales fédérales qui amélioreront les déductions pour la dépréciation des immobilisations, et les contraintes de capacité persistantes.

Le crédit des ménages semble se stabiliser après un ralentissement marqué ces derniers mois. Cependant, la hausse des taux d’intérêt de cette année a eu des répercussions plus importantes sur les dépenses sensibles aux variations des taux d’intérêt que ce à quoi l’on s’attendait généralement. Par exemple, la chute des ventes d’automobiles ont mis en évidence que des frais d’emprunt plus élevés freinent davantage l’activité économique que ce que la banque centrale avait prévu. Les ventes de véhicules légers ont chuté de 9,4 % en novembre, la baisse la plus importante depuis 2009. De plus, les données de la Banque du Canada révèlent que la croissance dans les prêts hypothécaires résidentiels a décéléré de 1,4 % en septembre, sur une base de trois mois annualisée, le rythme le plus faible depuis 1982.

La banque a augmenté les coûts d’emprunt à cinq reprises depuis juillet 2017. La construction de nouveaux logements a diminué pour le troisième trimestre consécutif, à la baisse d’un taux de 5,9 % annualisé au cours du troisième trimestre. De plus, selon le Toronto Real Estate Board (TREB), le marché du logement de Toronto a enregistré sa baisse de ventes mensuelles la plus importante depuis mars, alors que les prix demeurent à peu près inchangés. Le TREB a rapporté aujourd’hui que les ventes dans la plus grande ville du Canada ont chuté de 3,4 % en novembre, comparativement au mois précédent (voir le graphique ci-dessous).


Dans la région de Toronto, le marché du logement s’est stabilisé après un ralentissement des ventes et des prix plus tôt cette année, sur fond de règles sur les prêts hypothécaires encore plus contraignantes. Le marché a repris de la vigueur au cours de l’été, mais les ventes ont affiché une baisse pour le troisième mois consécutif.
La baisse des ventes peut en partie être attribuable à un déclin des nouvelles inscriptions, lesquelles ont diminué de 26 %, d’une année à l’autre. « En novembre, les nouvelles inscriptions ont été plus faibles que les ventes d’une année à l’autre », a indiqué Garry Bhaura, le président du conseil, dans une déclaration. « Cela laisse entendre que, dans plusieurs quartiers, la concurrence entre les acheteurs s’est peut-être accrue. Des conditions de marché relativement serrées au cours des quelques derniers mois ont jeté les bases d’une nouvelle croissance des prix. »

Voici un échantillonnage d’autres facteurs qui soulignent certains des obstacles auxquels l’économie canadienne est confrontée :

Selon le Citibank’s Surprise Index, les données économiques publiées sont sous les attentes, ce qui indique la différence entre les attentes du marché quant aux indicateurs économiques et leurs valeurs réelles. Cet indice est à la baisse depuis l’été dernier et a été sous zéro depuis la mi-octobre, à peu près au moment où la Banque du Canada a publié son dernier Rapport sur la politique monétaire(RPM) et annoncé la hausse de taux la plus récente.


L’indicateur avancé du Macdonald-Laurier Institute a chuté de 0,1 % en octobre. La première baisse de la mesure de l’indice composé depuis janvier 2016 a surtout été causée par un recul de l’indice composé S&P/TSX qui a chuté de 6,5 % au cours du mois, en plus des diminutions marquées des prix des produits de base.

De plus, les pressions inflationnistes ont diminué. Par exemple, les prix de l’essence ont chuté d’environ 25 cents canadiennes pour se rapprocher du litre à un dollar depuis octobre. Le dernier énoncé de politique indique que « l’inflation mesurée par l’IPC, qui se chiffrait à 2,4 % en octobre, se trouve juste au-dessus de la cible, mais devrait diminuer dans les prochains mois davantage que la Banque ne l’avait d’abord prévu, en raison des prix de l’essence plus bas. Les révisions à la baisse des données historiques du PIB effectuées par Statistique Canada, ainsi que les évolutions macroéconomiques récentes, indiquent qu’il pourrait y avoir une marge additionnelle de croissance non inflationniste. La Banque réévaluera tous ces facteurs dans sa nouvelle projection pour le RPM de janvier. »

Conclusion : « Le Conseil de direction estime encore que le taux d’intérêt directeur devra augmenter jusqu’à l’intérieur d’une fourchette neutre pour assurer l’atteinte de la cible d’inflation », a affirmé la banque dans la déclaration, ajoutant que le rythme approprié des augmentations dépendra de « l’effet des taux d’intérêt plus élevés sur la consommation et le logement, et l’évolution des politiques commerciales mondiales. »
« La persistance du choc des prix du pétrole, l’évolution des investissements des entreprises et l’évaluation que fait la Banque de la capacité de l’économie seront également des facteurs importants dans nos décisions au sujet de l’orientation future de la politique monétaire », a déclaré la banque.

Aussi récemment qu’en octobre, les investisseurs s’attendaient à au moins trois autres hausses de taux en 2019. Actuellement, ces attentes ont diminué à pas plus de deux. La banque avait précédemment estimé que la fourchette « neutre » pour les taux à un jour se situe entre 2,5 % et 3,5 %. La déclaration plus que conciliante d’aujourd’hui pourrait bien indiquer qu’au cours de la prochaine année, les hausses de taux seront à des niveaux de beaucoup inférieurs à cette fourchette neutre.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
3 Déc

La croissance du PIB canadien au troisième trimestre a ralenti en raison de la faiblesse des investissements dans le logement et les entreprises

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada vient tout juste de publier les chiffres du PIB du troisième trimestre, révélant un ralentissement prévu de la croissance à 2,0 % (tous les chiffres sont exprimés en taux annualisés), comparativement à un rythme 2,9 % au deuxième trimestre. Au cours des trois premiers trimestres de cette année, la croissance trimestrielle a atteint en moyenne 2,2 %, ce qui est inférieur à la croissance annuelle de 3,0 % enregistrée en 2017. Étant donné que l’économie canadienne tourne à son plein potentiel ou près de celui-ci, une croissance plus lente n’est donc pas une mauvaise chose.

Cependant, bien que la croissance globale de 2,0 % suive la tendance, les détails du rapport sont préoccupants. Le trimestre dernier, le gros de la croissance était attribuable à une baisse des importations, ce qui n’est guère le signe d’une économie vigoureuse, faisant en sorte que la demande intérieure finale (ce qui exclut le commerce) s’est révélée négative pour la première fois depuis le début de 2016. Le ralentissement des importations reflétait un recul dans les produits pétroliers raffinés ainsi que dans les aéronefs et autre matériel de transport.

L’économie a subi les contrecoups de la bataille commerciale entourant l’ALENA qui s’est déroulée au cours de l’été, les ménages et les entreprises ayant considérablement réduit leurs dépenses. Les dépenses de consommation ont augmenté à leur rythme le plus lent depuis plus de deux ans, tandis que les entreprises ont affiché une baisse inattendue des investissements et une réduction des stocks. Les dépenses des consommateurs se sont avérées modérées et la consommation globale des ménages a augmenté de seulement 1,2 %, freinée par les dépenses de biens durables (-2,7 %), tandis que les Canadiens ont acheté moins de véhicules pour le troisième trimestre consécutif.

La plus grande surprise dans le rapport est le déclin considérable des investissements non résidentiels des entreprises (-7,1 %). Les dépenses dans les structures non résidentielles ont diminué de 5,2 %, alors que les dépenses en machines et matériel, ce qui comprend les logiciels et le matériel informatique, ont chuté à un taux annuel de 9,8 %. Un ralentissement de l’investissement dans le secteur pétrolier et gazier a pesé sur les dépenses des entreprises.

Bien qu’on s’attendait à ce qu’il y ait une réduction des investissements résidentiels, la chute de 5,9 % observée au troisième trimestre a été plus importante que prévu. Malgré une petite hausse des ventes de propriétés, les investissements résidentiels ont affiché un recul tant dans les nouvelles constructions que dans les activités de rénovation (voir la note ci-dessous). L’investissement dans la construction de logements neufs a affiché son recul le plus important depuis le deuxième trimestre de 2009, au moment où la crise financière frappait durement l’économie mondiale. La légère hausse dans les ventes de maisons s’est traduite par une hausse considérable des coûts de transfert des propriétés, ce qui comprend les commissions de courtage immobilier, les droits de cession immobilière, les frais juridiques et les frais d’étude des dossiers (inspection et arpentage).

Sur le plan des revenus, la rémunération des employés a augmenté de 2,7 % (4,0 % par rapport à l’année précédente), faisant en sorte que l’augmentation globale des gains au cours du trimestre s’est située à 2,2 %, d’une année à l’autre. Le taux d’épargne des ménages a augmenté à 4,0 % comparativement à un taux révisé à la hausse de 3,4 % au premier trimestre.

En examinant les données mensuelles de septembre, on constate qu’il n’y avait pas vraiment d’indication de dynamisme quant au dernier trimestre de l’année en cours. En septembre, le PIB mensuel a reculé de 0,1 % alors que seulement la moitié des industries majeures ont affiché une progression. Cela est principalement dû à la baisse dans la production de biens (-0,7 %), l’extraction du pétrole et du gaz ayant accusé un recul, en partie frappée par le travail de maintenance. Par contre, on a noté des gains substantiels (+0,2 %) dans les services, mais ils se sont avérés insuffisants pour garder les résultats positifs.

Le ralentissement projeté pour le quatrième trimestre sera soutenu par l’impact à la baisse transitoire de la récente grève postale. Il est peu probable que se confirme la prévision de la Banque du Canada selon laquelle la croissance serait de 2,3 % au cours du dernier trimestre de l’année. En fait, il semble que la croissance au cours du quatrième trimestre risque de se rapprocher davantage de 1 % plutôt que de 2 %.

Répercussions pour la Banque du Canada

Le taux de croissance de 2 % prévu par la Banque du Canada était réaliste, mais la banque notera assurément la faiblesse des données sous-jacentes. La forte réduction du prix du pétrole est potentiellement plus importante pour les producteurs de pétrole canadiens qui luttent déjà contre les goulots d’étranglement dans le transport qui ont déjà massacré le secteur énergétique et ralenti la croissance en Alberta. Des réductions dans la production du pétrole sont susceptibles de frapper l’activité économique au cours du trimestre actuel et la reprise complète n’est pas prévue avant au moins le milieu de 2019.

De plus, la fermeture de l’usine de GM à Oshawa (Ontario) soulève des inquiétudes en ce qui concerne la viabilité de l’industrie de l’automobile au Canada et s’ajoute à la faiblesse des perspectives économiques. Les deux secteurs d’exportation les plus importants au Canada étant l’énergie et l’automobile, leur faiblesse fera en sorte que la Banque du Canada demeurera passive en décembre, particulièrement parce que les consommateurs risquent fort bien d’être fauchés. Les marchés prévoyaient une hausse du taux en janvier, mais les données les plus récentes suggèrent que le nombre de ceux qui s’attendaient à une telle décision a considérablement diminué.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
18 Nov

Baisse des ventes résidentielles en octobre au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont baissé pour le deuxième mois consécutif en octobre, reculant de 1,6 % par rapport au mois précédent et de 3,7 % par rapport aux niveaux enregistrés l’année dernière. D’une année à l’autre, les ventes d’octobre sont maintenant à peu près équivalentes à la moyenne mensuelle sur 10 ans (voir le graphique ci-dessous). Les ventes de maisons existantes ont augmenté comparativement aux niveaux enregistrés plus tôt cette année, mais demeurent considérablement sous celles des jours de gloire de 2016 et du début de 2017, avant que la taxe sur les achats étrangers soit introduite en Ontario (en avril 2017), que les nouvelles règles du BSIF soient mises en œuvre (en janvier 2018) et que le resserrement de la Banque du Canada s’intensifie.

Le mois dernier, les transactions ont baissé dans plus de la moitié de l’ensemble des marchés locaux, avec en tête Hamilton-Burlington, Montréal et Edmonton. Bien que l’activité ait augmenté modestement dans de nombreux marchés, cette hausse a été doublement atténuée par des baisses ailleurs au pays. Par rapport à 12 mois plus tôt, les ventes ont baissé dans un peu plus de la moitié de tous les marchés locaux; les faibles ventes dans le Grand Vancouver et la vallée du Fraser ont considérablement éclipsé la hausse dans le Grand Toronto et à Montréal.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de nouvelles inscriptions a chuté de 1,1 % de septembre à octobre, avec en tête le Grand Toronto, Calgary et Victoria. La baisse du nombre de nouvelles offres de propriétés à vendre dans ces marchés l’a emporté sur l’augmentation de nouvelles offres à Edmonton et dans le Grand Vancouver.

En ce qui concerne l’équilibre entre les ventes et les inscriptions, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a été de 54,2 % à l’échelle nationale en octobre, assez près du pourcentage de septembre, soit 54,4 %, et de sa moyenne à long terme de 53,4 %. La comparaison du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à la moyenne à long terme montre qu’environ les deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en octobre 2018.

On comptait 5,3 mois d’inventaire de propriétés non vendues à l’échelle nationale à la fin d’octobre 2018. Même si ce chiffre correspond presque exactement à la moyenne nationale à long terme pour cette mesure à l’échelle nationale, le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans les provinces des Prairies, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador, où la pression vers le bas sur les prix des maisons est susceptible de se poursuivre. En revanche, l’Ontario et l’Île-du-Prince-Édouard sont les deux provinces où les données demeurent à plus d’un écart type sous leur moyenne à long terme, indiquant des prix stables ou des gains modestes. Dans les autres provinces, le nombre de mois d’inventaire se rapproche de la moyenne à long terme et indique un bon équilibre entre les ventes et l’inventaire.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 2,3 % d’une année à l’autre en octobre 2018 alors que des hausses semblables ont été enregistrées pour chacun des trois mois précédents.

Suivant un modèle bien établi, les appartements ont affiché les hausses de prix les plus remarquables d’une année à l’autre en octobre (+7,4 %), suivis des maisons en rangée (+3,9 %). À titre comparatif, les maisons unifamiliales à un étage ont affiché une hausse modeste (+0,6 %), alors que les prix des maisons unifamiliales à deux étages se sont maintenus.

Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. En Colombie-Britannique, les augmentations du prix des propriétés montrent un ralentissement d’une année à l’autre (Grand Vancouver : +1 %; vallée du Fraser : +6,8 %; Victoria : +8,5 %; ailleurs sur l’île de Vancouver : +11,8 %). À Vancouver, l’équilibre du marché est le plus faible en près de six ans et les prix, tant pour les appartements que pour les maisons individuelles, chutent maintenant carrément (alors que les prix des appartements étaient auparavant solides).

En revanche, les comparaisons des prix de référence de l’IPP MLS® s’améliorent d’une année à l’autre dans les marchés résidentiels de la région du Grand Golden Horseshoe de l’Ontario suivis par l’indice. Les prix des propriétés étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+9,3 %), à Hamilton-Burlington (+6,8 %), dans la région du Niagara (+6,3 %), dans le Grand Toronto (+2,6 %) et à Oakville-Milton (+2,2 %). Le prix des propriétés à Barrie and District affiche une légère baisse, comparativement à l’an dernier (-0,9 %); toutefois, les baisses s’amoindrissent. Si la tendance se maintient, les prix des maisons sont sur la bonne voie pour devenir positifs en décembre, comparativement à décembre 2017.

Dans les Prairies, les prix des propriétés de référence sont restés en recul sur une base annuelle à Calgary (-2,6 %), à Edmonton (-2,4 %), à Regina (-3,6 %) et à Saskatoon (-0,9 %).

Les prix des propriétés ont augmenté de 6,6 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 7,4 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,3 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 9,8 % du prix des maisons en rangée) et de 4,2 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 12,4 % du prix des maisons en rangée) (voir le tableau ci-dessous).

Conclusion 

Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les marchés du logement dans le GGH semblent avoir atteint un creux. Les prix semblent toutefois demeurer déprimés dans le marché des maisons unifamiliales de plus haut de gamme.

Le ralentissement dans les marchés du logement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique s’est accéléré le mois dernier alors que le secteur continue de ressentir les actions provinciales visant à ralentir les activités, ainsi que les changements réglementaires plus larges et les taux d’intérêt plus élevés.

Nous pouvons nous attendre à une période prolongée de gains modestes du logement dans le Grand Golden Horseshoe, à une stabilité ou un ralentissement en Colombie-Britannique et à une faiblesse accrue dans les Prairies, en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Montréal et Ottawa demeurent des régions où on constate une vigueur relative parmi les plus grandes villes. Comparativement au mois précédent, les ventes ont chuté en octobre dans les deux villes, mais elles affichent toute de même une augmentation de 11 % par rapport à il y a un an. À Montréal, nous avons constaté une augmentation des achats effectués par des étrangers, ce qui, combiné aux composantes fondamentales intérieures, explique une hausse des prix de l’ordre de 6,3 % d’une année à l’autre. Ottawa, ayant été dopée par une vague de dépenses et d’embauches effectuées par le gouvernement fédéral, affiche une croissance des prix semblables se situant à 6,6 % d’une année à l’autre, bien que l’on perçoive maintenant un ralentissement par rapport à ses récents sommets.

On s’attend à ce que la Banque du Canada continue de resserrer graduellement sa politique monétaire. La croissance du crédit hypothécaire résidentiel a ralenti pour atteindre son niveau le plus faible en 17 ans et, pour la première fois en une décennie, les emprunteurs refinanceront leurs prêts hypothécaires à taux fixe sur 5 ans à des taux d’intérêt plus élevés.

La Banque du Canada fait état d’une baisse spectaculaire du nombre d’emprunteurs fortement endettés

Dans un rapport distinct, la Banque du Canada a annoncé cette semaine que la qualité des nouveaux prêts hypothécaires au Canada s’est remarquablement améliorée en raison des règles d’admissibilité hypothécaires plus serrées et des taux d’intérêt plus élevés, ce qui a poussé les acheteurs marginaux hors du marché. Il s’agissait de l’intention qu’avait Ottawa dans toutes ces nombreuses initiatives pour freiner le marché du logement au cours des quelques dernières années.

La part des nouveaux prêts hypothécaires consentis à des emprunteurs fortement endettés – ceux dont le ratio prêt-revenu est supérieur à 450 % – a chuté de 13 % au cours du deuxième trimestre de l’année, et est à la baisse de plus de 18 % comparativement à l’année dernière. De plus, la banque estime que la résilience se renforce dans le système financier, ce qui est en partie attribuable à l’amélioration de l’économie qui est à l’origine de quatre augmentations de taux depuis le milieu de l’année dernière.

Le rapport de la Banque du Canada sur le marché hypothécaire révèle que non seulement le nombre de nouveaux emprunteurs hypothécaires décline, mais ceux qui représentent le risque le plus élevé sont éliminés. Le nombre de nouveaux emprunteurs non assurés considérés comme étant fortement endettés a chuté de 39 % au deuxième trimestre comparativement aux niveaux d’il y a un an, Toronto affichant le recul le plus important.

La banque a également fait remarquer que les règles plus serrées ont eu un effet non désiré, celui de transférer la part de marché des six plus grandes banques du pays à d’autres institutions comme les coopératives de crédit et les prêteurs privés, qu’elle perçoit comme étant une nouvelle source de risque possible. Le degré de risque global lié aux nouveaux prêts hypothécaires a diminué « parce que la proportion d’emprunteurs à risque a reculé dans les villes », révèle le rapport. « De plus, la composition régionale a changé, une part un peu plus importante de nouveaux prêts hypothécaires ayant été récemment constatée dans les régions à l’extérieur de Toronto et de Vancouver. »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
4 Nov

Le taux de chômage canadien a chuté à un niveau record en 40 ans

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le Canada a affiché des gains modestes en matière d’emploi alors que le taux de chômage a de nouveau plongé à des niveaux historiques, ce qui est attribuable au fait que moins de gens sont à la recherche d’un emploi. Malgré des marchés de l’emploi très serrés et une augmentation des taux de vacance, la croissance des salaires s’est affaiblie, en octobre.

Statistique Canada a publié aujourd’hui des données qui révèlent une hausse modeste des emplois de l’ordre de 11 200, mais aussi une population active qui diminue de 18 200. En conséquence, le taux de chômage a reculé à 5,8 % en octobre, ce qui correspond à un creux de quatre décennies. Ceci cadre avec une croissance économique juste un peu sous les 2 %, comme la Banque du Canada le prévoit. Ce gain modeste des emplois laisse croire que la Banque maintiendra ses taux d’intérêt inchangés en décembre, surtout parce que la croissance des salaires a ralenti pour le cinquième mois consécutif.

Poursuivant le modèle de balancier récent, les emplois à temps plein ont prédominé avec un ajout net de 33 900 postes. Quant aux emplois à temps partiel, ils ont diminué de 22 600. Les gains globaux ont été enregistrés dans le secteur privé (+20 300) alors que le secteur public a affiché un recul (-30 800), et on constatait un gain de 21 800 personnes affichant le statut de travailleur autonome.

Ces indicateurs correspondent aux enquêtes auprès des entreprises qui se plaignent de plus en plus du fait qu’il est difficile de trouver des travailleurs. Mais il y a peu de preuves démontrant que les entreprises offrent un meilleur salaire pour attirer et conserver les employés. Les salaires étaient à la hausse de 2,2 % comparativement à il y a un an, le rythme le plus lent en plus d’une année, et à la baisse de 3,9 % par rapport à plus tôt cette année. La croissance des salaires des travailleurs permanents s’est établie à 1,9 %, également la plus lente en plus d’un an. Cela réduit la probabilité d’une hausse de taux en décembre. Jusqu’à maintenant cette année, la mesure commune des salaires de la Banque du Canada a été plus stable, se situant à 2,3 %. Il s’agit d’un meilleur indicateur de la tendance sous-jacente, mais c’est sans aucun doute en deçà de ce à quoi nous pourrions nous attendre à ce stade-ci du cycle.

De plus, le taux de participation a chuté à 65,2 % le mois dernier, soit le niveau le plus faible en 20 ans, alors que la population active a augmenté de seulement 62 500 jusqu’à maintenant cette année, un des gains sur 10 mois les plus faibles dans l’histoire récente. Il convient cependant de noter que le taux de participation des 25 à 54 ans – la population active de base – a augmenté à un niveau record.

Sur le plan régional, l’emploi a légèrement augmenté en Saskatchewan, alors qu’il a peu varié dans les autres provinces (voir le tableau ci-dessous).

Le nombre de travailleurs a augmenté dans les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et les autres services de soutien, dans le commerce de gros et de détail et dans les soins de santé et l’assistance sociale. En revanche, il a diminué dans les « autres services », dans la finance, les assurances et les services immobiliers et de location, et dans les ressources naturelles. Dans le secteur de la finance, des assurances, des services immobiliers et de location, l’emploi a reculé de 15 000 en octobre, ce qui a contrebalancé la hausse enregistrée le mois précédent. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a peu varié dans l’industrie alors que les mises en chantier et les reventes ont ralenti, particulièrement en Colombie-Britannique et en Ontario.

Conclusion: La croissance des revenus sera cruciale pour permettre aux ménages de gérer les niveaux d’endettement dans un environnement où le taux augmente et, par conséquent, sera un déterminant clé du rythme qu’adoptera la Banque du Canada dans les futures hausses du taux d’intérêt. Le rapport sur l’emploi d’aujourd’hui, ainsi que d’autres données moins récentes, suggère que la Banque du Canada s’abstiendra de hausser les taux d’intérêt en décembre.

Les États-Unis ont affiché un rapport sur l’emploi solide en octobre

Les embauches ont considérablement augmenté le mois dernier aux États-Unis et on a constaté une augmentation de 250 000 nouveaux emplois non agricoles, comparativement à 118 000 en septembre, lesquels ont été restreints par les perturbations provoquées par l’ouragan Florence. Le taux de chômage s’est maintenu au faible niveau de 3,7 %.

La mesure de la croissance des salaires surveillée de près, soit les gains horaires moyens, a augmenté de 0,2 % au cours du mois. Par rapport à 12 mois plus tôt, les salaires ont augmenté de 3,1 % aux États-Unis, un nouveau sommet après-récession.

Il s’agit manifestement d’un rapport positif. Les embauches ont rebondi après un mois de septembre atténué par les ouragans. Le nombre d’Américains ayant un emploi relativement à la population a atteint un nouveau sommet post-récession. Et, fait à noter, les salaires continuent de faire des progrès.

À la suite de la décision de septembre de la Réserve fédérale, nous ne prévoyons pas une autre hausse du taux lors de la rencontre du FOMC de la semaine prochaine, alors que la banque centrale adopte un rythme graduel de resserrement. Cependant, nous prévoyons une augmentation de 25 points de base lors de la prochaine réunion de politiques qui aura lieu en décembre, suivie de hausses semblables à chaque trimestre au cours de l’année prochaine. Cela se traduira par un taux de fonds fédéraux à 3,5 % à la fin de 2019, comparativement à 2,25 % actuellement.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
25 Oct

La hausse de taux du gouverneur Poloz avait un ton sévère

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu par tous, le Conseil de direction de la Banque du Canada a augmenté ce matin le taux de financement à un jour de 25 points de base, établissant le taux de référence à 1,75 %. Ceci représente la cinquième hausse du taux depuis la période actuelle de resserrement qui a débuté en juillet 2017 (voir le graphique ci-dessous). La banque centrale a déclaré que le taux de financement reviendrait à une orientation neutre, laissant tomber le mot « graduellement » qui a été utilisé pour décrire la progression à la hausse des taux depuis que le processus est amorcé. Les observateurs du marché remarqueront certainement cette omission. Pour la première fois depuis des années, la banque a reconnu qu’elle prévoit retirer entièrement la détente monétaire de l’économie.

Quel est donc le taux de financement à un jour neutre? Selon le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’aujourd’hui, « le taux directeur nominal neutre est défini comme le taux d’intérêt réel compatible avec un niveau de production qui se maintient durablement au niveau potentiel et un taux d’inflation qui demeure égal à la cible, auquel on ajoute 2 % pour tenir compte de la cible d’inflation. Il s’agit d’un concept d’équilibre valable à moyen et à long terme. » Au Canada, le taux neutre se situe entre 2,5 % et 3,5 %, ce qui signifie qu’au minimum trois autres hausses du taux de 25 points de base sont susceptibles de survenir au cours de l’année à venir.

La Banque du Canada a insisté sur le fait que les perspectives économiques mondiales restent solides et que l’économie américaine demeure particulièrement vigoureuse malgré qu’on s’attende à ce qu’elle ralentisse en raison des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine qui exercent des pressions sur la croissance et les prix des produits de base. Le nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) a éliminé beaucoup d’incertitude quant aux exportations canadiennes, ce qui ravive la confiance des entreprises et des investissements. Les investissements des entreprises et les exportations ont semé l’inquiétude au cours des derniers trimestres et la Banque s’attend maintenant à une résurgence dans ces secteurs qui sera accrue par l’approbation récente du projet de gaz naturel en Colombie-Britannique.

Par contre, une préoccupation permanente demeure le déclin des prix du pétrole canadien. Le prix du Western Canada Select (WCS), un mélange local qui représente environ la moitié des exportations du pétrole brut du Canada, a diminué d’environ 60 % depuis juillet, alors que les prix mondiaux du pétrole ont augmenté (voir le graphique ci-dessous). Le cours du WCS a chuté sous les 20 $ US le baril la semaine dernière, affichant l’écart le plus important avec le West Texas Intermediate (WTI) jamais enregistré dans les données de Bloomberg depuis 2008. Le prix du WCS suit généralement celui du pétrole lourd du Canada, lequel se négocie à escompte par rapport au WTI en raison des problèmes de qualité ainsi que du coût du transport de l’Alberta aux raffineries aux États-Unis.

Les pipelines canadiens sont pleins à ras bord. L’incapacité de l’industrie pétrolière canadienne à bâtir un oléoduc important allant de l’Alberta aux États-Unis ou à l’océan Pacifique entraîne une baisse de plus en plus importante des prix du pétrole canadien. Les expéditions de pétrole par chemin de fer vers les États-Unis sont à leur niveau le plus élevé jamais atteint, mais il s’agit d’une option coûteuse et potentiellement dangereuse qui écarte les exportations de pétrole canadien vers la Chine et le Japon.

Une question qui préoccupe encore davantage est l’incidence de taux d’intérêt plus élevés sur les consommateurs criblés de dettes. La Banque est tout à fait consciente des risques, et le RPM mentionne que « la consommation devrait croître à un bon rythme, bien que la progression des dépenses ralentisse graduellement en réaction à la hausse des taux d’intérêt… Les taux hypothécaires plus élevés et les modifications apportées aux règles hypothécaires influent sur la dynamique de l’activité dans le secteur du logement. Les nouvelles règles hypothécaires se sont rapidement répercutées sur le niveau des reventes de logements, lequel devrait continuer d’évoluer selon une trajectoire plus basse qu’avant l’adoption de ces règles. Les nouveaux logements construits ont tendance à être plus petits, quoiqu’on estime que l’accélération de la croissance démographique stimule la demande fondamentale d’habitations. »

La croissance du crédit aux ménages a ralenti et la part des nouveaux prêts hypothécaires dont le ratio de prêt au revenu est élevé a chuté. Le ratio de la dette au revenu des ménages s’est stabilisé et on s’attend à ce qu’il diminue (voir le graphique ci-dessous).

Une diminution d’environ 15 % des émissions de prêts hypothécaires à faible RPV a été constatée au deuxième trimestre de 2018 par rapport au même trimestre en 2017 (voir les graphiques ci-dessous). Le RPM mentionne que « bien que l’activité ait chuté pour toutes les catégories d’emprunteurs, le repli a été plus marqué chez ceux dont le ratio de prêt au revenu était supérieur à 450 %, ce qui s’est traduit par une baisse du nombre de nouveaux ménages lourdement endettés ».
Conclusion : La Banque du Canada estime que l’économie croîtra d’environ 2 % par année en 2018, 2019 et 2020, ce qui cadre avec son estimation révisée à la hausse de la croissance potentielle qui est de l’ordre de 1,9 %. La Banque affirme que les mesures de resserrement hypothécaire des deux dernières années « ont réduit les vulnérabilités des ménages », mais que « l’ampleur de l’encours de la dette est telle que la vulnérabilité liée à l’endettement élevé des ménages persistera un certain temps. » Il s’agit d’un double discours de la part de la Banque du Canada. Ce que cela signifie est qu’il faut s’attendre à trois autres hausses de taux d’ici la fin de l’année prochaine.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Oct

La croissance des ventes de propriétés a pris fin en septembre, après quatre mois d’augmentation

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les ventes résidentielles ont reculé pour la première fois en cinq mois au Canada, ce mouvement à la baisse étant attribuable à la baisse des activités à Vancouver et à Toronto. Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont chuté de 0,4 % du mois d’août à septembre. Bien que les ventes de logements aient augmenté depuis le premier semestre de l’année, elles demeurent bien en deçà des niveaux records qui ont prévalu de 2014 au début de 2017.

Le mois de septembre a connu un ralentissement dans un peu plus de la moitié de tous les marchés locaux, notamment dans l’île de Vancouver et à Edmonton, ainsi que dans plusieurs marchés de la région du Grand Golden Horseshoe, en Ontario. La Chambre immobilière de la région métropolitaine de Vancouver a rapporté une baisse des ventes de l’ordre de 17,3 % dans le Grand Vancouver d’août à septembre, alors que les ventes d’une année à l’autre ont chuté de 43,5 %. Le mois dernier, les ventes enregistrées dans le Grand Vancouver étaient 36,1 % sous la moyenne des ventes de septembre des 10 dernières années. Il y a eu une hausse du nombre d’inscriptions de propriétés, les acheteurs potentiels ayant ainsi plus de choix. Mais compte tenu de la faible demande, les prix des propriétés dans le Grand Vancouver subissent une pression à la baisse.

Sur le plan des ventes, des gains mensuels ont été enregistrés dans la vallée du Fraser et à Montréal. À Montréal, le marché du logement s’avère vigoureux depuis plus d’un an.

Comparativement à douze mois plus tôt, les ventes ont diminué de 8,9 % le mois dernier, à l’échelle nationale. Environ 70 % des marchés locaux montraient un recul d’une année à l’autre, principalement en raison des baisses enregistrées dans des centres urbains importants de la Colombie-Britannique, de même qu’à Calgary, Edmonton et Winnipeg.

Étant donné que les taux d’intérêt augmentent, les nouvelles simulations de crise hypothécaire deviennent plus contraignantes.

Nouvelles inscriptions

Le nombre des nouvelles inscriptions de propriétés a grimpé de 3 % d’août à septembre, principalement dans le Lower Mainland et le Grand Toronto. Plus de la moitié de tous les marchés locaux ont affiché une hausse mensuelle des nouvelles inscriptions, ce qui a compensé les déclins de plus de 3 % dans plus de la moitié des marchés locaux restants.

Les ventes ayant légèrement baissé et le nombre de nouvelles inscriptions ayant augmenté, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a baissé légèrement pour s’établir à 54,4 % en septembre, par rapport à 56,2 % en juillet et en août. La moyenne à long terme de cette mesure de l’équilibre du marché se situe à 53,4 %.

Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et la moyenne à long terme, environ 75 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en septembre 2018.

On comptait 5,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’août 2018. Même si ce chiffre correspond presque exactement à la moyenne nationale à long terme pour cette mesure, le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans toutes les provinces des Prairies, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador.

Prix des propriétés

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 2,3 % d’une année à l’autre en septembre 2018. Cette hausse correspond à celles enregistrées au cours des deux mois précédents. Les prix des propriétés de référence ont chuté de 0,26 % d’août à septembre (voir le tableau ci-dessous). La pression à la baisse sur les prix continue de se généraliser en Colombie-Britannique.

Suivant un modèle bien établi, les appartements ont affiché les hausses de prix les plus remarquables d’une année à l’autre en septembre (+8,4 %), suivis des maisons en rangée (+4,5 %). Pendant ce temps, le prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages était sensiblement le même en septembre (respectivement -0,3 % et -0,3 % sur un an).

Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. En Colombie-Britannique, les augmentations du prix des propriétés montrent un ralentissement d’une année à l’autre dans le Lower Mainland (Grand Vancouver : +2,2 %; vallée du Fraser : +8,5 %). En septembre, les prix ont monté de 8,7 % sur un an à Victoria. Ailleurs sur l’île de Vancouver, les prix ont grimpé de 13,2 %.

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, les prix des propriétés étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+8 %), à Hamilton-Burlington (+6,1 %), dans la région du Niagara (+5,9 %), dans le Grand Toronto (+2 %) et à Oakville-Milton (+1,4 %). Par contre, les prix des maisons ont glissé à Barrie and District (-3,6 %).

Dans les Prairies, les prix des propriétés de référence sont restés en recul sur une base annuelle à Calgary (-2,6 %), à Edmonton (-2,6 %), à Regina (-4,7 %) et à Saskatoon (-1,9 %).

Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 6,9 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 7,9 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,1 % dans le Grand Montréal (en raison d’une hausse de 7 % du prix des maisons en rangée) et de 3,4 % dans le Grand Moncton (augmentation attribuable à une hausse de 10,3 % du prix des appartements).

Conclusion

Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les marchés du logement dans le GGH semblent avoir atteint un creux et les limites de l’offre peuvent fort bien enrayer la baisse des prix au cours des prochains mois. Le ralentissement dans les marchés du logement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique s’est accéléré le mois dernier alors que le secteur continue de ressentir les actions provinciales visant à ralentir les activités, ainsi que les changements réglementaires plus larges et les taux d’intérêt plus élevés.

Le coût de propriété d’une maison au Canada est à son niveau le plus élevé en 28 ans, et il semble qu’il augmentera davantage en raison des taux d’intérêt qui poursuivent leur croissance (voir le graphique ci-dessous). Selon la Banque Royale, les frais liés à la propriété, qui comprennent le prêt hypothécaire, les impôts fonciers et les services publics, représentaient jusqu’à 54 % du revenu avant impôt d’un ménage au deuxième trimestre, comparativement à 43 % il y a trois ans.

La hausse des prix étant l’élément responsable de la perte d’accessibilité entre 2015 et 2017, les augmentations des taux d’intérêt hypothécaire sont responsables de l’augmentation totale des coûts de propriété depuis l’année dernière. La banque centrale a augmenté les taux d’intérêt à quatre reprises depuis juillet 2017, ce qui a eu une incidence sur la hausse des coûts d’emprunt des acheteurs.

Je m’attends à ce que la Banque du Canada procède à d’autres hausses de taux, augmentant notamment le taux de financement à un jour de 1,5 % à 2,25 % au cours du premier semestre de 2019. Cela maintiendra une pression à la hausse sur les taux hypothécaires et fera augmenter davantage le coût de propriété partout au Canada.

On ne peut tenir les spéculateurs responsables des coûts plus élevés du logement. Une analyse récente du registre des terrains et des logements de Teranet Inc. effectuée par Bloomberg révèle que le spécule de copropriétés n’a jamais été généralisé lors des booms immobiliers à Vancouver et à Toronto et que le qu’il a diminué depuis la fin de 2016. Ceci laisse entendre que des mesures plus strictes visant à freiner les spéculateurs ne rendront pas ces villes plus abordables.

Augmentation des loyers dans le Grand Toronto

Des données récentes ont également révélé qu’à Toronto, le marché de la location continue de se resserrer en raison de la hausse fulgurante de la demande de logements dans la ville provenant des milléniaux, des baby-boomers dont les besoins diminuent, et de l’afflux de nouveaux travailleurs dans les services techniques et financiers. Les prix élevés des logements, la hausse des taux d’intérêt hypothécaires et les nouvelles réglementations gouvernementales ont découragé de nombreux acheteurs, les poussant dans le marché de la location.

Dans le Grand Toronto, les loyers ont considérablement augmenté au cours des deux dernières années, le taux d’inoccupation des logements étant à la baisse. Une hausse de la construction de logements construits spécialement pour la location est requise afin de répondre à la demande globale.
Selon Urbanation, une firme de consultation immobilière spécialisée dans le marché des copropriétés, l’inventaire total des logements construits en vue d’être loués a augmenté pour atteindre 11 172 unités. Il s’agit du niveau le plus élevé en plus de 30 ans et il représente 56 % de plus que l’an dernier. Seulement 60 immeubles de ce type ont été construits depuis 2005.

Parallèlement, le début des travaux de construction d’immeubles de location a ralenti à 826 unités au cours du troisième trimestre, à la baisse comparativement au sommet récent de 2 635 projets commencés au cours du deuxième trimestre. L’élargissement du contrôle des loyers du gouvernement de l’Ontario applicable à toutes les unités nouvellement construites est un dissuasif quant au volume de nouvelles unités nécessaires pour répondre à la demande de logements locatifs de la ville.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
17 Sep

Quatre mois d’augmentation des ventes de propriétés malgré la faiblesse du marché en C.-B.

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le marché du logement canadien a encore affiché des signes de stabilisation le mois dernier, alors que les ventes étaient légèrement à la hausse et que les prix s’assouplissaient quelque peu. À l’échelle nationale, les ventes de propriétés ont augmenté de 0,9 % en août, la quatrième hausse mensuelle consécutive. À Toronto et à Vancouver, les ventes ont augmenté respectivement de 2,2 % et de 2,9 %. Néanmoins, le rythme des ventes demeure inférieur aux niveaux de la plupart des autres mois précédents jusqu’en 2014 (voir le tableau ci-dessous). De plus, les dernières hausses des ventes mensuelles sont en recul, ce qui pourrait signifier que la reprise récente, particulièrement en Ontario, en soit à ses derniers souffles.

Le marché du logement se remet des fortes baisses de ventes enregistrées plus tôt cette année, après que les organismes de réglementation fédéraux aient imposé des règles d’emprunt hypothécaire plus strictes et que la banque centrale ait augmenté ses coûts d’emprunt. Les propriétaires qui vendent leur maison semblent aussi en réduire le prix, ce qui stimule la demande.

Les ventes se sont accrues dans près de la moitié de l’ensemble des marchés locaux entre juillet et août, grâce aux gains réalisés principalement dans le Grand Toronto ainsi qu’à Montréal et à Edmonton. Les ventes constatées dans les grands centres urbains de la C.-B. ont décliné de 3,8 % d’une année à l’autre, en août. En Colombie-Britannique, le marché du logement a ralenti considérablement depuis le budget provincial de février, où on a augmenté la taxe sur les achats étrangers et suggéré qu’une taxe de spéculation puisse être introduite à l’automne.

Nouvelles inscriptions 
Le nombre de nouvelles inscriptions est demeuré inchangé entre juillet et août tandis que l’accroissement de l’offre dans la région du Grand Vancouver et à Montréal compense les pertes notées dans le Grand Toronto et à Winnipeg.

Les ventes ayant légèrement progressé et le nombre de nouvelles inscriptions étant demeuré stable, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est haussé faiblement à 56,6 % en août, par rapport à 56,2 % en juillet. La moyenne à long terme de cette mesure de l’équilibre du marché se situe à 53,4 %.

La comparaison du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à la moyenne à long terme montre qu’environ les deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en août 2018.
On comptait 5,2 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’août 2018, ce qui correspond à la moyenne à long terme pour cette mesure.

Prix des propriétés
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 2,5 % d’une année à l’autre en août 2018, ce qui est de beaucoup inférieur au rythme de 2016 et du début de 2017. Les prix des propriétés de référence ont chuté de 0,6 % de juillet à août, le recul le plus important enregistré depuis août 2017. La chute des prix est surtout attribuable à Vancouver où les prix ont baissé de 1,4 %, la chute la plus importante survenue au cours des dix dernières années. Les prix ont diminué de 0,3 % à Toronto, au mois d’août.

Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus remarquables d’une année à l’autre en août (+9,5 %), suivis des maisons en rangée (+4,3 %). Pendant ce temps, le prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages était sensiblement le même en août (respectivement +0,4 % et -0,4 % sur un an).
Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. Les augmentations du prix des propriétés ont reculé par rapport à la même période l’année précédente dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique (Grand Vancouver : +4,1 %; Vallée du Fraser : +10,7 %). À Victoria, les prix ont monté de 8,5 % sur un an en août. Ailleurs sur l’île de Vancouver, les prix ont grimpé de 13,6 %.

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, les prix des propriétés étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Hamilton-Burlington (+7,2 %), dans la région de Niagara (+6,6 %), à Guelph (+5,5 %), dans le Grand Toronto (+1,4 %) et à Oakville-Milton (+1,2 %). En revanche, les prix des maisons sont demeurés en baisse sur un an à Barrie (-2,7 %).

Dans les Prairies, les prix des propriétés de référence sont restés en recul sur une base annuelle à Calgary (-2,2 %), à Edmonton (-2,1 %), à Regina (-4,8 %) et à Saskatoon (-2,3 %).
Simultanément, les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,1 % d’une année à l’autre à Ottawa (sous l’effet d’une hausse de 8,2 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 5,9 % dans le Grand Montréal (soutenus par une hausse de 6,3 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,8 % dans le Grand Moncton (grâce à une hausse de 7,5 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages). (voir le tableau ci-dessous)

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les marchés du logement dans le GGH semblent avoir atteint un creux et les limites de l’offre peuvent fort bien enrayer la baisse des prix au cours des prochains mois. Le ralentissement dans les marchés du logement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique s’est accéléré le mois dernier alors que le secteur continue de ressentir les actions provinciales visant à ralentir les activités, ainsi que les changements réglementaires plus larges et les taux d’intérêt plus élevés.

Depuis la mise en œuvre des nouvelles normes hypothécaires, les conditions de crédit hors coût pour les prêts et les marges de crédit hypothécaires se sont également resserrées. La Banque du Canada augmentera encore son taux d’intérêt cet automne, probablement à la fin d’octobre, si les négociations de l’ALENA semblent progresser. L’économie tourne à son plein potentiel, il y a peu de chômage et les revenus augmentent. On s’attend à ce que l’inflation retourne au taux cible de la Banque du Canada, soit 2 %, et l’incertitude relative au commerce avec les États-Unis demeure, mais la banque centrale continuera d’augmenter prudemment son taux directeur d’ici la fin de l’année prochaine.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
11 Sep

Au Canada, le nombre d’emplois chute en août et le chômage augmente

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Contre toute attente, Statistique Canada a annoncé ce matin que l’emploi a diminué de 51 600, ce nombre équivalant presque aux 54 100 gains enregistrés en juillet. Les économistes s’attendaient à un chiffre beaucoup plus élevé, mais l’Enquête sur la population active est reconnue pour être volatile, et les gains en emplois se sont maintenus à une moyenne mensuelle de 14 000 au cours de la dernière année. Le rythme de croissance du nombre d’emplois a presque doublé et représente une augmentation mensuelle moyenne de 27 000. Les marchés de l’emploi demeurent très serrés partout au pays.

Le taux de chômage est revenu à son niveau de juin de 6,0 %, un peu à la hausse comparativement au taux de 5,8 % observé en juillet. Le nombre de sans-emploi enregistré en juillet a d’ailleurs égalé le niveau le plus bas atteint en quarante ans. À 6,0 %, le taux de chômage est 0,2 point de pourcentage sous le niveau d’il y a un an.

Le mois dernier, tous les emplois perdus étaient à temps partiel, à la baisse de 92 000, alors que les emplois à temps plein ont augmenté de 40 400. Le nombre élevé d’emplois à temps plein est un signe que le marché du travail est plus vigoureux que les données du mois d’août le suggèrent.

Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a connu une hausse de 172 000 ou de 0,9 %. L’emploi à temps plein a progressé (+326 000 ou +2,2 %), tandis que le nombre de personnes travaillant à temps partiel a diminué (-154 000 ou -4,3 %). Au cours de la même période, le nombre total d’heures travaillées s’est accru de 1,6 %.

Statistique Canada a déclaré que des changements mensuels dans les emplois à temps partiel pourrait être attribuables aux mouvements entre le travail à temps partiel et à temps plein, le flot de travailleurs plus jeunes et plus vieux entrant et sortant de la main-d’œuvre active, aux changements dans l’emploi dans des industries ou le travail à temps partiel est plutôt fréquent, ou aux déviations des modèles saisonniers typiques.

Par l’industrie, le déclin a été grandement fondé sur une perte de 16 400 emplois dans le secteur de la construction et de 22 100 emplois dans les services professionnels. Le nombre de personnes travaillant dans le commerce de gros et de détail a connu une baisse de 20 000, surtout dû au Québec et à l’Ontario.

Les pertes d’emplois ont été énormes en Ontario, alors que le nombre d’emplois a augmenté en Alberta et au Manitoba. Dans les autres provinces, il a peu varié.

Après deux mois de hausses consécutives, l’emploi a diminué de 80 000 en Ontario en août, ce qui représente la perte d’emplois de la province la plus considérable depuis 2009. Toutes les pertes ont été enregistrées dans le travail à temps partiel. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a progressé de 79 000 (+1,1 %) en Ontario. Le taux de chômage en Ontario a augmenté de 0,3 point de pourcentage en août pour atteindre 5,7 % (voir le tableau ci-dessous).

En Ontario, l’emploi à temps plein s’est maintenu par rapport au mois précédent et la hausse sur 12 mois s’est chiffrée à 172 000 (+3,0 %). Les emplois à temps partiel ont chuté de 80 000 en août, à la suite d’une hausse à peu près équivalente en juillet. Au cours de la période de 12 mois ayant pris fin en août, l’emploi à temps partiel a reculé de 93 000 (-6,7 %).
En Alberta, l’emploi a augmenté de 16 000 et le taux de chômage est demeuré à 6,7 %, en raison surtout du plus grand nombre de personnes actives sur le marché du travail. Comparativement à août 2017, l’emploi a progressé de 53 000 (+2,3 %), cette croissance provenant principalement du travail à temps plein.

Au Manitoba, l’emploi a augmenté de 2 600, surtout en raison des hausses enregistrées dans le travail à temps partiel, et le taux de chômage s’est établi à 5,8 %. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a été inchangé dans la province, alors que le taux de chômage a augmenté de 0,8 point de pourcentage en raison du plus grand nombre de personnes à la recherche de travail.

En Colombie-Britannique, l’emploi a connu une légère hausse et le taux de chômage a progressé de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 5,3 %, en raison du plus grand nombre de personnes à la recherche de travail. Comparativement à un an plus tôt, l’emploi a été à peu près inchangé.

Quant aux salaires, les gains ont ralenti pour atteindre leur niveau le plus faible cette année et la moyenne des salaires horaires a augmenté de 2,9 % d’une année à l’autre, le rythme le plus lent depuis décembre.

Pour la Banque du Canada, il n’y a pas de véritable urgence à hausser les taux d’intérêt puisque l’économie démontre peu de signes de surchauffe. Jusqu’à maintenant, en 2018, l’économie a perdu 14 600 emplois, mais ce nombre cache une hausse de 97 300 emplois dans le travail à plein temps. Cette année, nous avons connu une baisse de l’emploi à temps partiel de l’ordre de 111 900.

L’économie est à plein emploi ou presque et le nombre de postes vacants continue d’augmenter. Si l’entente sur l’ALENA se concrétise, il est encore possible que la Banque du Canada augmente encore ses taux d’intérêt lors de la prochaine réunion de politiques, en octobre. Selon la déclaration d’hier de la première sous-gouverneure de la Banque du Canada Carolyn Wilkins, la Banque a envisagé cette possibilité, les dirigeants de la banque centrale ayant débattu cette semaine l’idée d’accélérer le rythme des hausses possibles des taux d’intérêt, avant de finalement décider de s’en tenir au plan « graduel » existant.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
5 Sep

Le gouverneur Poloz maintient les taux

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux de financement à un jour à 1,5 % ce matin, affirmant que la flambée surprise de l’inflation mesurée par l’IPC en juillet, qui a atteint 3 %, est grandement attribuable à une hausse soudaine des tarifs aériens. La Banque s’attend à ce que l’inflation redescende autour de 2 % au début de 2019, à mesure que les effets des hausses passées des prix de l’essence se dissiperont. Les mesures de l’inflation fondamentale utilisées par la Banque demeurent fermement autour de 2%, ce qui cadre avec une économie qui se heurte à une pleine capacité depuis quelque temps. La croissance des salaires demeure également modérée.

Les informations récentes sur l’économie mondiale correspondent aux prévisions de la Banque énoncées dans le Rapport sur la politique monétaire de juillet (RPM). Aux États-Unis, l’économie a été particulièrement vigoureuse, augmentant au rythme de 4,2 % au deuxième trimestre. Cela se compare au taux de croissance du Canada de 2,9 % au trimestre dernier, lequel suit un rythme d’expansion économique de 1,4 % au premier trimestre. La croissance enregistrée au cours du deuxième trimestre aux États-Unis a témoigné de la vigueur des dépenses de consommation et des investissements des entreprises. Au Canada, on s’attend à ce que la croissance au troisième trimestre ralentisse temporairement, surtout en raison des fluctuations de la production et des exportations d’énergie.

En fait, Statistique Canada a indiqué ce matin que le déficit commercial du Canada a presque complètement disparu. Une hausse considérable des exportations aux États-Unis, combinée à une baisse des importations, a fait en sorte que le déficit sur marchandises global du Canada est à son niveau le plus faible depuis décembre 2016.

L’excédent du commerce des marchandises du Canada par rapport aux États-Unis, ciblé par le président Donald Trump dans le cadre des négociations de l’ALENA, a augmenté à son niveau le plus élevé de la décennie. Statistique Canada affirme que les gains dans les exportations mondiales sont surtout attribuables aux automobiles et à l’énergie, dont la plupart étaient en route vers les États-Unis. Le pétrole brut a été responsable des gains sur le plan énergétique, les prix ayant augmenté de 9,4 % en juillet. Quant au recul dans les importations, il est attribuable aux aéronefs et aux minerais métalliques.

Ces chiffres sont susceptibles d’influer sur le redémarrage des pourparlers bilatéraux à Washington sur l’ALENA, alors que l’administration Trump a négocié une nouvelle entente avec le Mexique et a menacé d’exclure le Canada, et d’imposer des tarifs sur l’automobile, si le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau ne fait pas de concessions, particulièrement sur la gestion de l’offre des produits laitiers et les mécanismes de règlement des différends.

La Banque du Canada a souligné que « les tensions commerciales élevées restent un des principaux risques qui pèsent sur les perspectives mondiales, et elles exercent des pressions à la baisse sur le prix de certains produits de base… Elle surveille également de près le déroulement des négociations concernant l’ALENA et l’évolution d’autres politiques commerciales, ainsi que leur incidence sur les perspectives d’inflation ».

En maintenant le taux, la Banque du Canada a fait preuve de sagesse lors de la réunion de politiques de ce matin compte tenu de l’incertitude persistante sur le plan de l’ALENA. Une entente sur l’ALENA offrirait à la banque centrale davantage d’aisance pour envisager un cycle à la hausse qui a déjà fait augmenter le taux cible de financement à un jour quatre fois depuis le milieu de 2017.

Faisant remarquer que « l’activité sur le marché du logement commence à se stabiliser, du fait que les ménages sont en train de s’ajuster aux taux d’intérêt plus élevés et aux changements apportés aux politiques en matière de logement », la Banque a réaffirmé que l’économie se porte suffisamment bien pour justifier des taux d’intérêt plus élevés dans le futur afin d’atteindre la cible de l’inflation. Une autre hausse du taux pourrait survenir dès la prochaine réunion de politiques qui aura lieu le 24 octobre prochain.

On s’attend généralement à ce que l’entente sur l’ALENA soit conclue d’ici là, ouvrant la voie à la Banque pour poursuivre le resserrement de la politique monétaire. Selon Bloomberg News, « Les investisseurs ont la quasi-certitude que, d’ici octobre, la Banque du Canada aura augmenté les coûts d’emprunt pour la cinquième fois depuis le début du cycle de hausse en juillet 2017, et que deux augmentations supplémentaires sont à prévoir d’ici le milieu de 2019. »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
3 Sep

Au cours du deuxième trimestre, la croissance canadienne a bondi de 2,9 %

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada vient tout juste de publier les données sur le PIB du deuxième trimestre, indiquant une forte reprise de la croissance pour atteindre son rythme le plus vigoureux en un an. La croissance du produit intérieur brut réel s’est accélérée pour atteindre 2,9 % (tous les chiffres auxquels nous faisons référence sont exprimés en taux annualisés), considérablement à la hausse comparativement au taux de 1,4 % enregistré au premier trimestre. Le résultat obtenu au deuxième trimestre est légèrement au-dessus de la prévision de la Banque du Canada de 2,8 % publiée dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril, atténuant la probabilité que la Banque hausse ses taux lors de la prochaine réunion de politiques qui aura lieu mercredi prochain.

Au premier trimestre, la croissance a été ralentie par une forte baisse dans le secteur de l’habitation* (voir la note ci-dessous), lequel a chuté d’un taux annuel de 10,5 % annualisé. Le taux annuel d’investissement dans l’habitation a augmenté d’un modeste 1,1 % au cours du deuxième trimestre. La diminution des coûts de transfert de propriété s’est poursuivie, mais à un rythme plus modeste que lors du premier trimestre, alors que les nouvelles constructions résidentielles se sont repliées pour la première fois depuis le troisième trimestre de 2016. Ces baisses ont toutefois été plus que contrebalancées par une augmentation prononcée des dépenses en rénovations.

Le renforcement de la croissance au deuxième trimestre reflète surtout une forte hausse des exportations (+12,3 %) – la hausse trimestrielle la plus importante depuis 2014 – qui est en partie attribuable aux augmentations des exportations de produits énergétiques et de biens de consommation, plus particulièrement des produits pharmaceutiques. Les exportations d’aéronefs, de moteurs et de pièces d’aéronefs ont fortement augmenté en raison de la hausse des livraisons de jets d’affaires à destination des États-Unis et d’autres pays. Les exportations de services ont enregistré une légère baisse. Les exportations nettes (c.-à-d. les exportations moins les importations de biens et de services) ont augmenté à un taux annuel de 6,5 % au cours du deuxième trimestre comparativement à 4,2 % au trimestre précédent.

La hausse des dépenses de consommation a également stimulé la croissance. Les dépenses de consommation finale des ménages (+2,6 %) ont augmenté de plus du double du rythme enregistré au premier trimestre, renversant ainsi la tendance à la baisse des trois trimestres précédents. La croissance est largement attribuable aux dépenses en services (+3,2 %), qui ont augmenté plus rapidement que les dépenses en biens. Les dépenses liées au logement (logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles), en hausse d’un taux annuel de 2,4 %, sont celles qui ont contribué le plus à la croissance généralisée dans la consommation des services.

Les dépenses des ménages pour des biens ont augmenté au taux annuel de 2 % après avoir été stables au premier trimestre, avec des rebonds dans les biens semi-durables et non durables. Les achats de véhicules ont ralenti d’un taux annuel de 2 %. Un élément négatif relativement aux données sur la consommation peut être l’augmentation des dépenses qui a été financée par un taux d’épargne des ménages plus faible. Le taux d’épargne des particuliers a chuté à 3,4 % au deuxième trimestre, comparativement à 3,9 % au trimestre précédent et au taux de 4,5 % observé au cours du dernier trimestre de 2017.

Malgré la nette amélioration de la croissance au deuxième trimestre, les observateurs semblent déçus, car le ralentissement des investissements des entreprises a fait en sorte que la croissance se situe sous la prévision de 3,5 % de certains économistes de Bay Street. La valeur du dollar canadien immédiatement chuté en réaction au rapport.

Les investissements des entreprises dans les ouvrages non résidentiels, les machines et le matériel industriels et les ordinateurs et l’équipement périphérique d’ordinateurs ont ralenti pour atteindre à leur rythme le plus lent observé depuis le quatrième trimestre de 2016, pouvant fort bien refléter l’incertitude entourant la renégociation de l’ALENA et l’imposition de tarifs sur le nombre croissant des exportations canadiennes aux États-Unis. La confiance des entreprises et les investissements en formation de capital étant un indicateur majeur de la croissance future, le ralentissement du deuxième trimestre augure mal pour les perspectives. La plupart des analystes prévoient un ralentissement marqué dans la croissance du PIB pour le présent trimestre d’au moins 2 %.

Perspectives relativement aux taux d’intérêt
À la lumière de la décélération des investissements des entreprises, la Banque du Canada a peu de raisons pour augmenter les taux d’intérêt lors de la prochaine réunion de politiques de la Banque qui aura lieu le 5 septembre. Les investisseurs parient qu’une hausse du taux en octobre est une quasi-certitude, selon Bloomberg Canada.

La semaine dernière, le gouverneur de la Banque du Canada Stephen Poloz a minimisé les inquiétudes par rapport à l’inflation et la possibilité d’augmentations du taux d’intérêt agressives lors d’une conférence de la Banque fédérale américaine aux États-Unis. M. Poloz a affirmé que la récente flambée de l’inflation qui a atteint 3 % en juillet, le taux le plus élevé parmi le G-7, était attribuable à des facteurs transitoires qui seraient renversés un jour ou l’autre. La mesure des salaires dans le rapport d’aujourd’hui sur le PIB, ainsi que les chiffres sur les gains d’emplois, valide la mesure commune des salaires (« salaires-comm ») de la Banque du Canada qui augmentent à 2,4 % au cours du deuxième trimestre, ayant peu changé depuis l’augmentation enregistrée au premier trimestre.

Bien que le Canada se heurte à des contraintes de capacité et à une pénurie de main-d’œuvre qui s’accentue, le gouverneur Poloz ne semble pas pressé de ramener les taux d’intérêt à des niveaux non stimulants. À de nombreuses reprises, il a plaidé en faveur d’une politique gradualiste, mentionnant une incertitude accrue plutôt que la géopolitique et le commerce ainsi que l’incapacité des économistes à mesurer les paramètres critiques comme la croissance potentielle.

La Banque du Canada a augmenté son taux d’intérêt de référence à quatre reprises depuis juillet 2017 dans le but de refroidir l’économie et les indicateurs du marché laissent croire que les investisseurs s’attendent à ce qu’il y ait trois hausses au cours de la prochaine année, après quoi la banque centrale prévoit une longue pause. Cela fera en sorte que le taux de référence cible, qui se situe actuellement à 1,5 %, sera à 2,25 %, soit sous le taux « neutre » de 3 % que la Banque estime comme étant un niveau final et non stimulant quant aux coûts d’emprunt à un jour.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca