10 Août

En juillet, le taux de sans-emploi est retourné à son niveau le plus bas en quarante ans

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que le nombre d’emplois a augmenté en juillet et que le taux de chômage a chuté de 0,2 point de pourcentage pour s’établir à 5,8 %, de retour à son niveau le plus faible depuis 1970 qui a été affiché plus tôt cette année.

Le mois dernier, 54 100 nouveaux emplois nets ont été créés, ce qui est beaucoup plus élevé que prévu et qui constitue la progression la plus importante cette année. Par contre, cette hausse est surtout attribuable à la création d’emplois à temps partiel. La croissance des emplois enregistrée en juillet a suivi la hausse de 31 800 en juin. Ces deux mois ont connu des augmentations de beaucoup supérieures aux gains mensuels moyens de 20 000 affichés l’an dernier.

Au cours de la période de 12 mois ayant pris fin en juillet, l’emploi a progressé de 246 000 (+1,3 %), reflétant grandement la croissance du travail à temps plein (+211 000 ou +1,4 %). Au cours de cette période, le nombre total d’heures travaillées a augmenté de 1,3 %.

La croissance des emplois du mois dernier a surtout été réalisée dans le secteur public, notamment dans les services d’enseignement, et particulièrement en Ontario et au Québec. À l’échelle nationale, la hausse est surtout attribuable à l’emploi dans les établissements postsecondaires, essentiellement les universités, et elle touche principalement le travail à temps partiel. Le nombre de personnes travaillant dans les soins de santé et l’assistance sociale a également augmenté, surtout en Ontario. En Colombie-Britannique, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 11 000 et le taux de chômage était de l’ordre de 5,0 % (voir le tableau ci-dessous). Des emplois ont également été créés à Terre-Neuve-et-Labrador et il s’agit de la première augmentation depuis octobre 2017. Le nombre de travailleurs a diminué en Saskatchewan et au Manitoba, alors qu’il a peu varié dans les autres provinces.

Le nombre d’emplois a diminué de 18 400 dans le secteur de la fabrication, contrairement au bond record de 90 500 effectué dans le secteur des services. Cependant, la flambée dans le secteur des services a probablement reflété une distorsion technique. Le moment pour effectuer des embauches dans le secteur de l’enseignement a été volatil pendant les mois d’été au cours des dernières années, et cela a causé un problème de désaisonnalisation. La montée des emplois dans l’enseignement survenue en juillet sera probablement éliminée au cours des deux prochains mois.

La croissance des salaires a ralenti en juillet, et les salaires horaires moyens ont augmenté de 3,2 % d’une année à l’autre, comparativement à 3,6 % d’une année à l’autre en juin. Quant aux travailleurs permanents, la croissance de leurs salaires s’est établie à 3 %, le pourcentage le plus faible enregistré cette année.
L’économie canadienne continue de croître à un rythme plus élevé que le potentiel à long terme, alors que les marchés de l’emploi continuent de se resserrer. Le taux de chômage de 5,8 % est sous le niveau du plein emploi qui se situe entre 6 % et 6,5 %. Un rythme plus soutenu d’embauches risque d’entraîner une augmentation de la demande excédentaire, exerçant ainsi une pression à la hausse sur l’inflation. Par conséquent, la Banque du Canada continuera de retirer ses mesures de relance en augmentant graduellement les taux à un jour.

Le présent rapport a soulevé la probabilité qu’il y ait une autre augmentation du taux de référence à un jour de 25 points de base, possiblement dès la prochaine réunion de politiques qui aura lieu en septembre. L’inflation demeure toutefois au taux cible de la Banque du Canada qui est de 2 %, ce qui permet à la Banque d’attendre jusqu’à la rencontre subséquente, en octobre.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
16 Juil

Le mois de juin marque la première hausse mensuelle des ventes résidentielles au Canada cette année

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les ventes résidentielles réalisées à l’échelle nationale ont augmenté de 4,1 % en juin comparativement à mai, la première hausse d’une telle importance cette année. Malgré tout, les ventes de juin sont demeurées considérablement sous le rythme mensuel des cinq dernières années (voir le graphique). Les gains au chapitre des ventes ont surtout été enregistrés dans le Grand Toronto alors que 60 % de tous les marchés du logement locaux ont constaté des augmentations des ventes des maisons existantes.

Selon le Toronto Real Estate Board, les ventes (désaisonnalisées) ont bondi de 17,6 % dans le Grand Toronto de mai à juin.
À l’inverse, les ventes en Colombie-Britannique ont continué d’être modérées.

La Chambre immobilière de la région métropolitaine de Vancouver a rapporté une chute de 14,4 % des ventes de logements le mois dernier, comparativement au mois précédent. Dans le Grand Vancouver, les ventes réalisées en juin ont été 28,7 % sous la moyenne des ventes annuelles de juin sur 10 ans. Par rapport à 12 mois plus tôt, les ventes ont chuté d’un énorme 37,7 %.

À l’échelle nationale, les ventes ont diminué de près de 11 % d’une année à l’autre. Les ventes annuelles ont atteint leur niveau le plus bas en cinq ans et sont demeurées à près de 7 % sous la moyenne de juin sur 10 ans. L’activité se situait en deçà des niveaux enregistrés il y a un an dans environ deux tiers de tous les marchés locaux, principalement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique.
« L’entrée en vigueur cette année de la simulation de crise pour les acheteurs continue de ralentir les ventes; toutefois, la remontée des ventes en juin semble indiquer que ses effets sont en voie de s’estomper », estime Barb Sukkau, présidente de l’ACI. « L’ampleur de son impact sur les acheteurs varie en fonction des marchés et des catégories de prix. »

La Colombie-Britannique a été frappée par une double épreuve, car la province a aussi décidé d’imposer une taxe sur les achats étrangers. De plus, les taux hypothécaires ont augmenté, ce qui accentue le fardeau des nouvelles simulations de crise.

Dans l’avenir, les ventes de logements et les hausses de prix seront probablement atténuées par des taux d’intérêt plus élevés, car la Banque du Canada vient tout juste d’augmenter à nouveau le taux de référence la semaine dernière. Le taux préférentiel a augmenté de 3,45 % à 3,70 % dans la foulée de l’augmentation du taux, alors que le taux hypothécaire fixe sur 5 ans affiché (la mesure critique utilisée dans la simulation de crise) est demeuré stable à 5,34 %. Néanmoins, davantage de pression à la hausse sur les taux hypothécaires est probable au cours des prochaines années, alors que l’activité économique se heurte aux limites de capacité et que l’inflation tend à augmenter. La Banque a été très claire sur le fait que des hausses de taux subséquentes sont à prévoir, mais elle a réitéré qu’elle prendra une approche graduelle relativement aux futures hausses, guidée par les nouvelles données économiques et la reconnaissance que l’économie est plus sensible aux mouvements des taux d’intérêt maintenant qu’elle l’était dans le passé.

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché un recul de 1,8 % en juin et est resté en deçà des niveaux enregistrés pour le mois au cours des dernières années. Les nouvelles inscriptions ont chuté dans bon nombre des grands marchés urbains, dont ceux du Lower Mainland de la Colombie-Britannique, de Calgary, d’Edmonton, d’Ottawa et de Montréal.
Les nouvelles inscriptions ayant affiché une hausse, et les ventes étant restées pratiquement inchangées, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a baissé à 50,6 % en mai par rapport à 53,2 % en avril. Il est resté tout juste hors de portée de la moyenne à long terme, qui se situe à 53,4 %. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, environ les deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en mai 2018.
On comptait 5,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2018. Même s’il s’agit de son niveau le plus élevé en trois ans, la mesure se maintient près de la moyenne à long terme de 5,2 mois.

Prix des maisons
À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé n’a augmenté que de 0,9 % d’une année à l’autre en juin 2018, ce qui représente le 14e mois consécutif de décélération des gains. Il s’agissait également de la plus petite augmentation annuelle depuis septembre 2009.
La décélération de la croissance des prix des maisons d’une année à l’autre s’explique largement par des tendances affichées dans les marchés du Grand Golden Horsehoe (GGH) suivis par l’indice. Les prix dans cette région ont commencé à se stabiliser et ont montré des signes de regain d’un mois à l’autre au cours des derniers mois.
Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en juin (+11,3 %), suivis des maisons en rangée (+4,9 %); cependant, les gains sur le plan des prix pour ces propriétés ont décéléré cette année. À l’inverse, les prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages étaient à la baisse (-1,8 % et -4,1 % d’une année à l’autre respectivement).

En juin, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 8 des 15 marchés suivis par l’index (voir le tableau ci-dessous).
La croissance des prix des propriétés est en ralentissement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique (Grand Vancouver : +9,5 %; vallée du Fraser : +18,4 %, d’une année à l’autre), à Victoria (+10,6 %) et dans le reste de l’île de Vancouver (+16,5 %).

Dans le GGH, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+3,5 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en juin dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Barrie and District, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -4,8 %; Oakville-Milton : -2,9 %; Barrie and District : -6,5 %). Ces reculs s’expliquent par la hausse rapide des prix il y a un an et masquent le début d’une hausse d’un mois à l’autre dans ces marchés.
À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont baissé légèrement d’une année à l’autre (Calgary : -1 %; Edmonton : -1,5 %), alors que ceux de Regina et de Saskatoon ont affiché une baisse plus marquée qu’il y a un an (-6,1 % et -2,9 %, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,9 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,1 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,4 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 7,4 % du prix des maisons en rangée) et de 6 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 6,5 % du prix des maisons unifamiliales à un étage).

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des maisons vendues au pays en juin 2018 se situe juste en deçà de 496 000 $, un recul de 1,3 % par rapport à la même période l’année dernière. Même si ce résultat représente une baisse du prix moyen à l’échelle nationale d’une année à l’autre pour un cinquième mois consécutif, il s’agit tout de même de la baisse la moins importante d’entre elles.

Le prix moyen national est largement faussé par les ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, qui représentent les deux marchés les plus actifs et les plus chers au Canada. Si l’on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen baisse de près de 107 000 $ par rapport à la moyenne nationale (à juste un peu plus de 389 000 $).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les marchés du logement dans le GGH semblent avoir atteint un creux et les limites de l’offre peuvent fort bien enrayer la baisse des prix au cours des prochains mois. Le ralentissement dans les marchés du logement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique s’est accéléré le mois dernier alors que le secteur continue de ressentir les actions provinciales visant à ralentir les activités, ainsi que les changements réglementaires plus larges et les taux d’intérêt plus élevés.

Les taux hypothécaires fixes sur cinq ans ont déjà augmenté d’environ 110 points de base, tandis que les taux variables pour les nouveaux prêts hypothécaires ont augmenté de presque 40 points de base. Depuis la mise en œuvre des nouvelles normes hypothécaires, les conditions de crédit hors coût pour les prêts et les marges de crédit hypothécaires se sont également resserrées. La Banque du Canada augmentera encore son taux d’intérêt, bien qu’elle demeure prudente particulièrement à la lumière des tensions commerciales continues avec les États-Unis.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
12 Juil

M. Poloz ouvre la porte à d’autres hausses de taux

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a augmenté son taux cible de financement à un jour ce matin de 25 points de base pour l’établir à 1,5 %. Ce qui n’était pas prévu est le ton belliciste du communiqué de presse qui a écarté la menace de l’augmentation du protectionnisme, mettant plutôt l’accent sur le besoin de taux d’intérêt plus élevés afin de maintenir l’inflation près de la cible. Dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’aujourd’hui, la Banque a maintenu ses prévisions de croissance de l’économie mondiale. Toutefois, l’économie américaine s’est avérée plus vigoureuse que prévu, « ce qui renforce les attentes des marchés quant à un relèvement des taux directeurs et pousse le dollar américain à la hausse. Parallèlement, les prix du pétrole ont augmenté. Le cours du dollar canadien a néanmoins baissé, ce qui reflète la vigueur généralisée du dollar américain et les préoccupations au sujet des mesures commerciales. »

L’économie canadienne continue de tourner presque à plein régime. « Les dépenses des ménages sont freinées par les taux d’intérêt plus élevés et le resserrement des lignes directrices sur les prêts hypothécaires. » Le ratio de l’endettement des ménages par rapport au revenu disponible est à la baisse comme le démontre le ralentissement de la croissance du crédit aux ménages (voir le graphique ci-dessous).

La croissance des dépenses de consommation ralentit depuis le milieu de 2017, surtout en raison d’une réduction des dépenses sensibles aux taux d’intérêt comme les achats de véhicules, de meubles, d’électroménagers et l’entretien de logements. Étant donné le ralentissement des achats de logements, les dépenses liées au logement ont également ralenti.
L’estimation de la sensibilité de la consommation et du logement aux taux d’intérêt est plus élevée que dans les cycles antérieurs, en raison du ratio élevé de l’endettement des ménages par rapport au revenu disponible. L’incidence de taux d’intérêt plus élevés diffère probablement selon les catégories d’emprunteurs, les ménages les plus endettés étant les plus touchés.

La Banque a déclaré que « les données récentes portent à croire que les marchés du logement commencent à se stabiliser après la faiblesse observée au début de 2018. » Selon le RPM de juillet, la contribution du logement à la croissance cette année sera de seulement 0,1 point de pourcentage, alors qu’il n’y aura aucune contribution en 2019 et une incidence négative en 2020 (voir le tableau ci-dessous). Le RPM précise que l’investissement résidentiel est en baisse, reflétant les effets des taux d’intérêt plus élevés et des règles hypothécaires plus serrées. Les activités de revente se sont contractées lorsque les mesures révisées sont entrées en vigueur, mais on prévoit qu’elles s’amélioreront au cours des quelques prochains trimestres. Les données sur les activités de revente et les mises en chantier de logements semblent indiquer que le marché du logement commence à se stabiliser.

On prévoit que la croissance des dépenses dans les nouvelles constructions ralentisse au cours de la période de projection. Les nouvelles règles hypothécaires risquent de faire en sorte que les ménages achètent des logements moins onéreux, les acheteurs types ayant maintenant accès à des emprunts moins élevés.

Parallèlement, les exportations sont soutenues par la forte demande mondiale et les prix plus élevés des produits de base. « Les investissements des entreprises augmentent en réponse à la solide croissance de la demande et aux pressions sur la capacité de production, bien que les tensions commerciales pèsent sur les investissements dans certains secteurs. Dans l’ensemble, la Banque s’attend encore à ce que la croissance au Canada avoisine 2 % en moyenne sur la période 2018-2020. » Cela est un peu au-dessus de l’estimation de la croissance non inflationniste à plein rendement de la Banque, ce qui est le soi-disant taux de croissance « potentiel ».

L’inflation demeure près de 2 %, ce qui cadre avec une économie qui tourne près des limites de sa capacité. La Banque estime que la croissance sous-jacente des salaires s’établit à environ 2,3 %, ce qui est plus lent que ce à quoi on aurait pu s’attendre dans un contexte de plein emploi. Le taux de croissance actuel des salaires a récemment été stimulé par des augmentations du salaire minimum dans quelques provinces.

Ces projections économiques tiennent compte de l’effet estimé des tarifs sur l’acier et l’aluminium imposés récemment par les États-Unis, ainsi que des contremesures adoptées par le Canada. « Bien qu’il y ait des ajustements difficiles à venir pour certains secteurs et leurs travailleurs, l’effet de ces mesures sur la croissance et l’inflation au Canada devrait être modeste. »

La Banque a conclu son communiqué de presse par la déclaration suivante : « Le Conseil de direction estime que des taux d’intérêt plus élevés seront justifiés pour maintenir l’inflation près de la cible, et il continuera d’appliquer une approche graduelle, guidé par les nouvelles données. En particulier, la Banque surveille l’ajustement de l’économie aux taux d’intérêt plus élevés et l’évolution des pressions sur la capacité et les salaires, ainsi que la réaction des entreprises et des consommateurs aux mesures commerciales. »

Conclusion : Cette hausse de taux indique que la Banque du Canada est déterminée à ramener son taux cible de financement à un jour à des niveaux plus normaux et que l’économie est assez vigoureuse pour soutenir d’autres augmentations de taux. La Banque est d’avis que des investissements d’entreprises plus élevés que prévu, des prix plus élevés du pétrole et un dollar canadien plus faible compensent l’effet négatif d’une plus grande incertitude sur le plan commercial. Les exportations ont créé une surprise positive en raison de la forte demande mondiale.

La composition de la croissance au Canada a changé, passant du logement et de la consommation aux exportations et aux investissements des entreprises, le résultat désiré à la suite des nombreuses décisions de resserrement introduites par le gouvernement, la banque centrale et les organismes de réglementation afin de ralentir la croissance de l’endettement des ménages. La Banque croit que ce changement dans la composition de la croissance entraînera une expansion plus durable.

Les marchés s’attendent à ce que la Banque augmente graduellement le taux de référence jusqu’à ce qu’il atteigne 2 % ou 2,25 % d’ici la fin de 2019, ce qui signifie 2 ou 3 autres hausses de taux d’ici la fin de l’année prochaine. Le gouverneur Poloz a déclaré aujourd’hui, lors de la conférence de presse, que l’évaluation de la Banque du taux neutre quant au taux de référence est de 2,5 % à 3 %, mais il est impossible de savoir à quel moment nous y arriverons.
Le Conseil de direction de la Banque se réunira à nouveau le 5 septembre. La nouvelle projection pour l’économie et l’inflation ainsi qu’une analyse des risques connexes seront publiées dans le RPM que la Banque fera paraître le 24 octobre 2018.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
18 Juin

Le marché du logement du printemps demeure faible

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme nous l’avons mentionné le mois dernier, avril marque généralement le début de l’effervescence printanière du marché immobilier, mais cette année, la nouvelle simulation de crise hypothécaire et la hausse des taux hypothécaires ont continué d’être un facteur négatif. Ceux qui s’attendaient à une reprise précoce qui mettrait fin à la récupération pour les ventes qui ont été devancées au quatrième trimestre de l’année dernière ont été extrêmement déçus. À la lecture des données mensuelles publiées par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) vendredi, il est évident que les résultats décevants du secteur du logement se poursuivent en mai. Rien n’indique qu’un véritable rebond s’est effectué en mai dans la revente de maisons.

Les ventes nationales de maisons réalisées par l’entremise des systèmes MLS canadiens ont peu changé d’avril à mai. Ayant affiché une baisse de 0,1 %, elles ont marqué le niveau le plus bas des ventes nationales en plus de cinq ans. Un peu plus de la moitié de tous les marchés locaux rapportait des ventes plus faibles en mai par rapport à avril, notamment dans la région de l’Okanagan, à Chilliwack et dans la vallée du Fraser, ainsi que dans la région de Durham (Grand Toronto) et à Québec. Les baisses d’activité ont été compensées par des gains à Calgary, à Thunder Bay, à Brantford, à London et St. Thomas, à Oakville-Milton et dans la région de Quinte, à l’ouest de Kingston. Une légère hausse des ventes dans le Grand Toronto a aussi soutenu l’activité à l’échelle nationale.

En mai, les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une baisse de 16,2 % par rapport à l’année précédente et ont atteint leur niveau le plus bas en sept ans pour le mois. Le marché se situait aussi à 5,5 % en deçà de la moyenne sur 10 ans pour le mois. L’activité se situait en deçà des niveaux enregistrés il y a un an dans environ 80 % de tous les marchés locaux, principalement dans le Lower Mainland de la Colombie- Britannique et dans les marchés du Grand Golden Horseshoe (Ontario) et des environs.

« La simulation de crise imposée à partir de cette année est devenue encore plus contraignante en mai, le taux d’intérêt utilisé pour calculer l’admissibilité à un prêt hypothécaire ayant connu une hausse au début du mois », explique Gregory Klump, économiste en chef de l’ACI. « Les variations du taux d’intérêt utilisé pour la simulation de crise sont indépendantes de la volonté des décideurs. Des hausses supplémentaires pourraient influer sur les ventes alors que la croissance économique canadienne doit composer avec des frictions découlant des politiques commerciales américaines. »

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 5,1 % en mai, mais est demeuré en deçà du niveau affiché l’an dernier à pareille date. Les nouvelles inscriptions ont grimpé dans environ 75 % des marchés locaux, dont Edmonton, Calgary, Montréal, Québec, Ottawa et le Grand Toronto.
Les nouvelles inscriptions ayant affiché une hausse, et les ventes étant restées pratiquement inchangées, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a baissé à 50,6 % en mai par rapport à 53,2 % en avril. Il est resté tout juste hors de portée de la moyenne à long terme, qui se situe à 53,4 %. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, environ les deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en mai 28018. On comptait 5,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2018. Même s’il s’agit de son niveau le plus élevé en trois ans, la mesure se maintient près de la moyenne à long terme de 5,2 mois.

Prix des maisons

À l’échelle nationale, l’indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé n’a augmenté que de 1,0 % d’une année à l’autre en mai 2018, ce qui représente le 13e mois de décélérations consécutives des gains d’une année à l’autre. Il s’agissait également de la plus petite augmentation annuelle depuis septembre 2009.

La décélération de la croissance des prix d’une année à l’autre s’explique largement par des tendances affichées dans certains des marchés du GGH suivis par l’indice. Bien que les prix dans cette région se soient stabilisés ou aient commencé à tendre à la hausse sur une base mensuelle, les augmentations rapides des prix enregistrées il y a un an ont contribué à détériorer les comparaisons de prix d’une année à l’autre. Si les dernières tendances demeurent, les comparaisons d’une année à l’autre s’amélioreront probablement au cours de prochains mois.

Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en mai (+12,7 %), suivis des maisons en rangée (+4,9 %). À l’inverse, les prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages étaient à la baisse (-1,5 % et -4,7 % d’une année à l’autre respectivement), ce qui concorde tout à fait avec ce que nous avons vu le mois dernier.
En mai, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 8 des 15 marchés suivis par l’index (voir le tableau ci-dessous).

Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique continuent de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +11,5 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +20,6 % d’une année à l’autre). Les appartements et les maisons en rangée ont grandement propulsé cette tendance régionale; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont maintenus dans le Grand Vancouver. Dans la vallée du Fraser, les prix des maisons unifamiliales ont aussi commencé à augmenter.
Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont affiché une hausse d’environ 11,5 % à Victoria et d’environ 18,1 % dans le reste de l’île de Vancouver.

Dans le GGH, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+3,8 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en mai dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Barrie, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -5,4 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -5,9 % d’une année à l’autre; Barrie and District : -6,3 % d’une année à l’autre). Ces chutes s’expliquent par la hausse rapide des prix il y a un an et masquent le début d’une hausse d’un mois à l’autre dans ces marchés.

À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont un peu baissé d’une année à l’autre en mai (Calgary : -0,5 % d’une année à l’autre; Edmonton : -0,9 % d’une année à l’autre). Ceux de Regina et de Saskatoon sont restés nettement plus bas qu’il y a un an (-6,2 % d’une année à l’autre et -2,7 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 8,2 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,5 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,7 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 7,3 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,3 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 4,8 % du prix des maisons en rangée).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété où les acheteurs font face à une offre limitée.
En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada a adopté une position très prudente. Cependant, lors de leur dernière réunion, les décideurs ont laissé croire qu’une hausse de taux est à prévoir, probablement lors de leur prochaine rencontre qui aura lieu le 11 juillet.

Les taux hypothécaires fixes sur cinq ans ont déjà augmenté d’environ 110 points de base, alors que les taux variables pour les nouveaux prêts hypothécaires ont augmenté de presque 40 points de base. Depuis la mise en œuvre des nouvelles normes hypothécaires, les conditions de crédit hors coût pour les prêts et les marges de crédit hypothécaires se sont également resserrées.

Dans la récente Revue du système financier de la Banque du Canada, les analystes de la banque centrale ont observé que la ligne directrice B-20 mise à jour, qui est entrée en vigueur au début de 2018, « bride déjà l’expansion du crédit et améliore la qualité des nouveaux prêts hypothécaires, surtout dans les régions où les prix des logements sont les plus élevés. Ainsi, en raison du nouveau test de résistance, le montant d’un prêt hypothécaire de cinq ans à taux fixe amorti sur 25 ans auquel un emprunteur à revenu médian est admissible au Canada est passé à 373 000 $, soit une baisse de quelque 82 000 $. Les effets du test seront davantage marqués dans des marchés comme ceux des régions métropolitaines de Toronto et de Vancouver, où les prix des logements sont élevés par rapport aux revenus et où les prêts à faible RPV sont plus courants qu’ailleurs au pays. »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
8 Juin

En mai, les pertes d’emplois au Canada se sont produites dans les secteurs de la fabrication et de la construction.

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que l’emploi a peu changé au Canada en mai et que le taux de sans-emploi est demeuré aussi bas que 5,8 % pour le quatrième mois consécutif. Cependant, les grands titres ont souligné la modeste perte de 7 500 emplois du mois dernier, à la suite de la perte de 1 100 emplois enregistrée en avril. Le recul du nombre d’emplois est négligeable pour un pays qui a ajouté 238 200 nouveaux emplois au cours de la dernière année.

Dans le secteur privé, la perte d’emplois est survenue surtout dans les secteurs de la fabrication et de la construction. Le secteur de la fabrication a été faible toute l’année, ayant sans doute été influencé par l’incertitude constante entourant l’ALENA. Les dernières batailles commerciales ont repoussé les décisions relatives à l’ALENA jusqu’en 2019. Non seulement les États-Unis ont imposé des tarifs sur les expéditions canadiennes d’acier et d’aluminium, mais Trump insiste maintenant pour que des négociations bilatérales distinctes aient lieu avec le Canada et avec le Mexique. Cette stratégie qui consiste à diviser pour régner ne fera que prolonger l’incertitude et il n’est pas évident que survivra la vieille entente de l’ALENA qui date de 24 ans.

Des tarifs réciproques imposés par le Canada, le Mexique et de nombreux autres partenaires commerciaux des É.-U. continueront de perturber les activités économiques à l’échelle mondiale.
Dans le secteur de la construction, l’emploi a baissé pour un deuxième mois consécutif en mai, ayant diminué de 13 000. Les emplois dans la construction ont peu changé depuis un an, les récentes baisses ayant contrebalancé les hausses observées vers la fin de 2017. Les activités dans le logement ont beaucoup ralenti au cours des 12 derniers mois en réaction aux mesures gouvernementales et réglementaires visant à ralentir l’activité résidentielle.

La plus grande part du recul dans les emplois peut être attribuable à la Colombie-Britannique, où l’emploi a chuté de 12 400 en mai. Des performances diverses ont été observées ailleurs. En C.-B., les marchés de l’emploi sont exceptionnellement serrés et le taux de chômage a chuté à 4,8 %, le taux le plus faible enregistré au pays. Les pertes d’emplois peuvent refléter une incapacité à trouver les travailleurs appropriés (voir le graphique ci-dessous).

Le marché des emplois demeure très serré au Canada, de plus en plus d’employeurs signalant que des postes sont vacants et qu’ils ont du mal à trouver des travailleurs expérimentés dans certains secteurs. La pénurie de main-d’œuvre et les hausses du salaire minimum provinciales ont fait augmenter les revenus. Le salaire horaire moyen pour les travailleurs permanents a augmenté de 3,9 % comparativement à un an auparavant, correspondant au rythme observé la dernière fois en avril 2009, et le nombre d’heures travaillées s’est accru de 2 %.

L’augmentation des salaires qui atteint un sommet en 9 ans est sans aucun doute attribuable à l’augmentation du salaire minimum au Québec, mais la plus vaste histoire des pressions sur les prix demeure; de 12 à 16 industries majeures ont connu une croissance des salaires supérieure à 3 % en mai, ce qui a également marqué le douzième mois consécutif de hausses salariales réelles.
Dans un rapport séparé, Statistique Canada a révélé que l’utilisation de la capacité industrielle a augmenté pour atteindre 86,1 % au cours du premier trimestre, le niveau le plus marqué depuis 2006. Il s’agissait du septième gain consécutif à ce chapitre.

La Banque du Canada a déclaré qu’elle surveille étroitement la croissance des revenus puisqu’elle évalue actuellement la possibilité d’augmenter encore les taux d’intérêt le mois prochain. On s’attend à ce que le marché de l’emploi demeure vigoureux cette année, le taux de chômage se maintenant près des creux records malgré l’incertitude commerciale et un secteur du logement faible. Jeudi, le gouverneur Poloz a affirmé que les signes d’une « forte » croissance sont visibles.

La Banque du Canada devrait augmenter les taux d’intérêt lors de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs qui aura lieu en juillet, s’ajoutant aux trois hausses de taux enregistrées au cours de l’année dernière.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
4 Juin

En mai, le taux de chômage aux É.-U. a encore diminué pour atteindre 3,8 %

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le rapport de l’emploi de mai publié vendredi a révélé que le taux de chômage a chuté de façon inattendue jusqu’à 3,8 %, ce qui est considérablement sous le niveau que la Réserve fédérale a déjà considéré comme étant le plein emploi.  Il y a bien longtemps, la Fed avait estimé que le taux de sans-emploi d’équilibre à long terme se situait entre 4,3 % et 4,7 %. Selon la théorie économique, des marchés de l’emploi très serrés peuvent générer de la pression inflationniste puisque les entreprises offrent des salaires plus élevés dans le but d’attirer et de conserver les talents.

Aux États-Unis, les taux de salaire ont augmenté de 2,7 % en mai (à un taux annuel), comparativement à 2,6 % en avril et à 2,5 % en 2017.  Cela cadre avec la preuve anecdotique recueillie par la Réserve fédérale indiquant que les pressions inflationnistes s’intensifient dans la plus grande partie du pays. Selon le Livre beige de la Réserve fédérale, les entreprises ont de plus en plus de difficultés à « pourvoir les postes à tous les niveaux de compétences. »

Les décideurs de la Fed se réunissent à nouveau les 12 et 13 juin et il est possible qu’ils continuent de retirer des mesures de relance du système en augmentant les taux de financement à un jour de 25 autres points de base pour atteindre de 1,75 % à 2,0 %. D’ici la fin de l’année prochaine, le taux de financement à un jour pourrait se situer entre 3,25 % et 3,5 %, le niveau que la Fed estime neutre pour l’économie.
Aux États-Unis, les taux du marché à court terme ont augmenté vendredi, dès la publication du rapport sur l’emploi.

Les taux d’intérêt canadiens n’ont pas bougé de concert avec ceux des É.-U., mais la Banque du Canada a déjà indiqué qu’elle augmentera probablement son taux cible de financement à un jour lors de sa prochaine rencontre, en juillet.

Au Canada, les taux hypothécaires ont déjà augmenté considérablement alors que le taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada sur cinq ans, se situant juste au-dessus de 2.1%, est à la hausse de 1,15 point de pourcentage comparativement à l’année dernière. En d’autres mots, le taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada sur 5 ans n’était que de 0,95 % le 1er juin 2017 et, au cours de l’année dernière, il a augmenté de plus de 120 %.

Considérant que la Réserve fédérale et la Banque du Canada continueront de hausser les taux d’intérêt, il est plus que probable que les taux hypothécaires continueront de grimper tant au Canada qu’aux États-Unis.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
31 Mai

Le ralentissement dans le secteur du logement et l’affaiblissement des consommateurs ont freiné la croissance du PIB canadien au cours du premier trimestre

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Ce matin, Statistique Canada a publié les données sur le PIB du premier trimestre, indiquant un ralentissement de la croissance au cours du premier trimestre au taux annuel de 1,3 %, comparativement au taux de 1,7 % observé au cours du dernier trimestre de 2017. Il s’agit précisément de ce que la Banque du Canada avait prévu pour le premier trimestre dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril. Hier, la Banque du Canada a fait savoir, dans son communiqué, que la croissance enregistrée au premier trimestre avait dépassé ses attentes. La plupart des économistes s’attendaient à ce que la croissance au cours du premier trimestre soit de l’ordre de 1,8 %, de même que la Banque du Canada. Cela montre bien que même la banque centrale n’a pas de boule de cristal!

La croissance a été modérée par un ralentissement des dépenses des ménages, une baisse des exportations de produits non énergétiques et une baisse de l’investissement dans le logement. Les dépenses des consommateurs ont ralenti pour le troisième trimestre consécutif, augmentant de 1,1 % au cours du premier trimestre comparativement aux 2,2 % observés au dernier trimestre. La croissance de la consommation a atteint un sommet pendant le premier trimestre de l’année dernière, affichant un taux annuel solide de 4,0 %. La croissance des dépenses des ménages a ralenti à son rythme le plus faible en trois ans. Les dépenses des ménages pour des biens comme des automobiles ont stagné après avoir affiché des gains pendant presque trois ans.

La croissance des dépenses des entreprises pour des projets d’immobilisations a ralenti à 3,5 % comparativement à 9,7 % dans la dernière période de 2017 et le commerce étranger a été un frein sur la croissance puisque les exportations ont augmenté à un rythme inférieur à celui des importations.

Le déclin le plus important a été observé dans le secteur du logement. L’investissement dans le logement a chuté de 7,2 %, la baisse la plus importante depuis 2009, ce qui est attribuable à une diminution de 13,5 % des coûts de transfert de propriété, comme les commissions des courtiers en immeubles et en prêts hypothécaires (voir le graphique). Selon Statistique Canada, cela reflétait les mesures de la nouvelle simulation de crise hypothécaire qui sont entrées en vigueur en janvier.

Du côté positif, le trimestre s’est terminé avec un gain sur le plan du rendement mensuel de 0,3 % pour mars qui est surtout attribuable à l’augmentation de 1,9 % dans l’extraction minière, l’exploitation en carrière et l’extraction de pétrole et de gaz. Cependant, les données mensuelles à l’échelle de l’industrie ont affiché le recul le plus important dans les données sur le rendement des courtiers dans les secteurs liés au logement depuis le premier trimestre de 2008 lorsque l’économie mondiale a sombré dans une crise financière. Cela, de toute évidence, était le résultat intentionnel du gouvernement et des efforts réglementaires pour ralentir le marché du logement.

Le rythme de la croissance économique au Canada est maintenant sous les 2 % depuis maintenant trois trimestres consécutifs, la pire performance depuis l’effondrement du pétrole survenu au milieu de 2015. L’économie s’est rétablie avec des hausses dépassant les 4 % au cours de premier semestre de l’année dernière, quand le Canada se vantait d’avoir l’économie la plus vigoureuse du G-7. Pendant le premier trimestre de cette année, alors que l’économie du Canada a crû à un rythme de 1,3 %, la croissance enregistrée aux États-Unis était de l’ordre de 2,2 %.

Le discours que M. Sylvain Leduc, sous-gouverneur de la Banque du Canada, prononcera plus tard aujourd’hui fournira probablement des indications sur la manière dont les communiqués d’aujourd’hui auront une incidence sur la façon de penser de la Banque, mais en général, une augmentation du taux en juillet est toujours en jeu après la décision d’hier de ne rien changer.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
30 Mai

Le gouverneur Poloz ouvre la voie pour une hausse de taux en juillet

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux à 1,25 % pour le troisième mois consécutif, mais a indiqué que la croissance observée pendant le premier trimestre a été plus importante que prévu et que les développements constatés depuis avril suggèrent que des taux d’intérêt plus élevés seraient justifiés. Les données sur le PIB du premier trimestre seront publiées demain matin et il est évident que la croissance au cours de ce trimestre sera supérieure au chiffre de 1,3 % que la banque avait projeté dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril. Cela ouvre la voie pour une hausse de taux, et ce, peut-être dès la prochaine réunion qui se tiendra le 11 juillet. Le dollar canadien a repris de la vigueur à la suite de cette nouvelle, alors que plusieurs craignaient que la réaction de la banque soit en retard par rapport à une hausse récente de l’inflation globale, d’ailleurs provoquée par le prix du pétrole plus élevé, et à des marchés de l’emploi très serrés.

L’incertitude demeure relativement à l’ALENA, atténuant les investissements globaux des entreprises. Les entreprises canadiennes veulent une résolution claire et stable des conflits commerciaux avec les États-Unis, situation qui demeure problématique. Les investissements des entreprises ont augmenté au cours du premier trimestre et le sondage sur les perspectives commerciales publié à la fin juin donnera à la banque centrale une fenêtre sur les intentions des entreprises avant sa prochaine réunion de politiques.

En ce qui a trait au marché du logement, le communiqué de la banque indiquait que « l’activité de revente dans le secteur du logement est demeurée atone au deuxième trimestre, le marché de l’habitation continuant de s’ajuster aux nouvelles lignes directrices sur les prêts hypothécaires et aux taux d’emprunt plus élevés. Pour la période à venir, la solide croissance du revenu du travail conforte les attentes selon lesquelles l’activité dans le secteur du logement se redressera et la consommation continuera de contribuer de façon importante à la croissance en 2018. »

Tout le monde ne partage pas cet optimisme. La semaine dernière, la publication des bénéfices des banques a démontré que les ventes de prêts hypothécaires ont ralenti considérablement comparativement à douze mois auparavant et certains ont même avancé que cette faiblesse prévaudrait pour le reste de l’année. Le taux hypothécaire publié, lequel est utilisé pour déterminer l’admissibilité des emprunteurs, a augmenté à 5,34 %, ce qui rend encore plus difficile pour certains d’obtenir l’approbation, particulièrement auprès de prêteurs assujettis à la réglementation fédérale. Les taux hypothécaires variables sont beaucoup plus faibles et l’écart entre les taux fixes et les taux flottants ont atteint des sommets historiques.

Conclusion : La déclaration de la banque centrale a été plus sévère que prévu, laissant entrevoir qu’il devrait y avoir une hausse des taux en juillet et une autre est probablement à prévoir pour octobre. La Banque du Canada a augmenté les taux à trois reprises depuis le milieu de l’année dernière alors que l’économie approchait de la pleine capacité. La banque est dans un mode d’attente depuis janvier, attendant prudemment de voir les résultats des négociations commerciales et le degré de ralentissement dans le secteur du logement. Ces facteurs détermineront le rythme des futures hausses de taux, la Banque estimant que le taux neutre est établi à 3 %, ce qui est plus du double du taux courant de financement à un jour. La banque s’approchera seulement très graduellement de ce niveau, en tenant compte de l’impact du surendettement des ménages.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Mai

Le marché de l’immobilier printanier connaît un départ lent

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le mois d’avril marque généralement le début de l’effervescence printanière du marché immobilier, mais cette année, la nouvelle simulation de crise hypothécaire et la hausse des taux hypothécaires ont continué d’être un facteur négatif. Ceux qui s’attendaient à une reprise précoce qui mettrait fin à la récupération pour les ventes qui ont été devancées au quatrième trimestre de l’année dernière ont été extrêmement déçus. Les chambres immobilières locales de Toronto et de Vancouver ont annoncé que les activités ont été faibles dans les deux marchés en avril, à la baisse d’un peu plus de 32 % à Toronto et de 27,4 % à Vancouver par rapport à l’année dernière. À Toronto, la faiblesse enregistrée en avril a reflété au moins en partie un déclin dans les nouvelles inscriptions puisque les vendeurs potentiels estiment qu’il est encore difficile d’inscrire leur propriété aux faibles prix d’aujourd’hui pour les maisons unifamiliales.

En ce qui a trait aux prix, les développements du mois dernier devraient plaire aux décideurs. Le prix de référence global à Toronto a chuté de 5,2 % sous les niveaux de l’année dernière (lesquels constituaient les plus élevés de tous les temps dans la région) pour le deuxième mois de suite, ce qui représente un répit très attendu en matière d’abordabilité. Les prix des maisons individuelles non attenantes (à la baisse de 10,3 % d’une année à l’autre) ont contrasté de manière frappante avec les prix des appartements en copropriété (à la hausse de 10,2 %). Par rapport à 12 mois plus tôt, la chute dans le prix global a virtuellement correspondu au déclin enregistré pendant la récession de 2008-2009.

Le taux annuel des augmentations des prix de référence dans la région de Vancouver a aussi ralenti au cours des deux derniers mois. En avril, ce taux s’est légèrement replié sous les 15 % pour la première fois depuis novembre 2017. La décélération ne contribue d’aucune façon à améliorer l’abordabilité dans cette région, mais elle sera considérée comme étant un signe précurseur que le marché risque de changer de cap, s’éloignant de la surchauffe. La liste des mesures de ralentissement du marché annoncées dans le budget de 2018 de la Colombie-Britannique est appelée à garder les prix sur cette voie de décélération au cours des prochains mois.

À l’échelle nationale, les données publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent une baisse de 2,9 % des ventes de maisons de mars à avril pour atteindre leur niveau le plus bas en plus de cinq ans (voir le graphique ci-dessous). Près de 60 % de tous les marchés locaux rapportaient des ventes plus faibles, notamment dans la vallée du Fraser, à Calgary, à Ottawa et à Montréal.

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une baisse de près de 14 % par rapport au mois d’avril de l’année dernière et ont atteint leur niveau le plus bas en sept ans pour le mois. Elles se situaient également à près de 7 % en deçà de la moyenne sur 10 ans pour le mois.
Les ventes se situaient à des niveaux inférieurs à ceux de l’an dernier dans près de 60 % de tous les marchés locaux, principalement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique et dans les marchés du Grand Golden Horseshoe et des environs.

Comme prévu, la nouvelle simulation de crise de cette année a non seulement fait chuter les ventes dans les marchés en effervescence, mais elle a déstabilisé l’équilibre des marchés du logement en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador; l’ACI a d’ailleurs mis en garde le gouvernement à ce sujet. « Sachant que les perspectives économiques de ces provinces ont été restreintes parce qu’elles sont étroitement liées à celles des ressources naturelles, le fait que le gouvernement décrive les effets de cette nouvelle politique comme faisant partie des conséquences attendues nous laisse perplexes », a déclaré Gregory Klump, économiste en chef de l’ACI.

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une baisse de 4,8 % en avril. Ayant atteint leur taux le plus bas en neuf ans pour ce mois, les nouvelles inscriptions se trouvaient à 12 % en deçà de la moyenne mobile sur 10 ans.

Les ventes ayant moins augmenté que les nouvelles inscriptions, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est raffermi légèrement en avril pour s’établir à 53,7 %, par rapport à 52,6 % en mars. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 53,4 %. Une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme permet de constater qu’environ 60 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en avril 2018.

Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire existant au taux de vente actuel. On comptait 5,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’avril 2018, soit le niveau le plus élevé depuis septembre 2015. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 5,2 mois.

Prix des maisons
À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a grimpé de 1,5 % d’une année à l’autre en avril 2018. Cela représente une année complète de décélérations consécutives des gains d’une année à l’autre. Il s’agit également du gain dans les prix le plus petit d’une année à l’autre depuis octobre 2009.

La décélération de la croissance des prix d’une année à l’autre s’explique largement par des tendances affichées dans certains des marchés du GGH suivis par l’indice. Les prix dans cette région se sont stabilisés ou ont commencé à avoir une tendance à la hausse sur une base mensuelle; cependant, les augmentations rapides des prix d’il y a un an ont contribué à détériorer les comparaisons de prix d’une année à l’autre.

Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en avril (+14,7 %), suivis des maisons en rangée (+6,5 %). À l’inverse, les prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages étaient à la baisse (respectivement -1,1 % et -4,8 % d’une année à l’autre).
En avril, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier, dans 9 des 15 marchés suivis par l’IPP MLS®.

Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique continuent de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +14,3 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +22,7 % d’une année à l’autre). Les appartements et les maisons en rangée ont grandement propulsé cette tendance régionale; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont maintenus dans le Grand Vancouver. Dans la vallée du Fraser, les prix des maisons unifamiliales ont aussi commencé à grimper.

Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont continué de monter pour afficher une hausse avoisinant 14 % à Victoria et 20 % dans le reste de l’île de Vancouver.

Dans le GGH, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+5,9 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en avril dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Barrie and District, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -5,2 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -8,7 % d’une année à l’autre; Barrie and District : -8,4 % d’une année à l’autre). Ces chutes s’expliquent par la hausse rapide des prix enregistrée il y a un an et masquent le début d’une hausse d’un mois à l’autre dans ces marchés.
À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont peu changé d’une année à l’autre (Calgary : +0,1 % d’une année à l’autre; Edmonton : -0,9 % d’une année à l’autre. Ceux de Regina et de Saskatoon sont restés plus bas qu’il y a un an (-6,5 % d’une année à l’autre et -3,4 % d’une année à l’autre, respectivement).

Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 8,4 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,4 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,3 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 7,3  % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,2 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 5,6 % du prix des maisons unifamiliales à un étage). (Tableau 1).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété où les acheteurs font face à une offre limitée.

En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada demeurera prudente. Mais les tendances d’inflation étant à la hausse, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada hausse ses taux d’intérêt une autre fois cet été et peut-être aussi à l’automne.

La semaine dernière, la Banque du Canada a augmenté le taux d’admissibilité hypothécaire (le taux fixe sur cinq ans affiché) de 5,14 % à 5,34 % en réaction aux hausses de taux hypothécaires de référence de la plupart des grandes banques. La TD a amorcé la suite de hausses de taux en augmentant son taux affiché pour un prêt hypothécaire fixe sur cinq ans de 47 points de base, en l’établissant à 5,59 % le 25 avril.
Le taux d’admissibilité de la banque centrale est distinct des taux hypothécaires courants offerts par les banques aux emprunteurs, mais il est utilisé pour évaluer les acheteurs qui désirent obtenir des prêts. Les taux les plus élevés sont estimés à 47 % de tous les prêts hypothécaires existants qui devront être refinancés en 2018, à la hausse comparativement à une fourchette de 35 % à 45 % dans une année typique, selon un rapport récent des Marchés des capitaux CIBC.

Une augmentation du rendement des obligations du gouvernement a précédé la série d’augmentations des banques. Le rendement de l’obligation de référence du gouvernement du Canada sur cinq ans s’établissait à 2,25 % ce matin, comparativement à 1,02 % il y a un an. Les prêts hypothécaires à taux fixe ont tendance à suivre le rendement des obligations du gouvernement pour un terme similaire, reflétant le changement dans les coûts d’emprunt.

La pression concurrentielle entre les banques semble augmenter et, la semaine dernière, la BMO a offert ce qui est possiblement l’escompte le plus important jamais vu sur les prêts à taux variable. La banque fait la promotion d’un prêt hypothécaire à taux variable sur cinq ans à 2,45 %, un point de pourcentage sous son propre taux de référence. Ce matin, la Banque TD a imité sa rivale en offrant un taux hypothécaire variable fortement escompté qui est en vigueur jusqu’à la fin du mois. Au Canada, les prêteurs offrent souvent des taux hypothécaires spéciaux au printemps puisque les achats de propriétés reprennent. Ces décisions s’ajoutent au ralentissement de la croissance hypothécaire.

Les emprunteurs demeurent tenus de se qualifier selon le taux affiché de 5,34 % de la Banque du Canada qui est plus élevé.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
12 Mai

Le taux de chômage demeure au niveau le plus faible en 40 ans alors que la croissance des salaires s’accélère

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que l’emploi est demeuré pratiquement inchangé en avril (à la baisse de 1 100) à la suite de l’augmentation de mars, et le taux de chômage s’est maintenu à 5,8 %, son niveau le plus faible en quatre décennies.

L’accélération de la croissance des salaires indique des marchés du travail serrés. Une situation de stagnation, telle que celle observée en avril, n’est survenue que pour la deuxième fois depuis la mi-2016, le marché du travail n’ayant pas augmenté.

Sur une note positive, les pertes d’emplois ont été constatées dans le travail à temps partiel dont la chute est évaluée à 30 000. Les emplois à temps plein ont augmenté de 28 800, ce qui est près de la moyenne observée au cours des 12 derniers mois.

Lorsque les marchés de l’emploi approchent la pleine capacité, la croissance des emplois stagne et les postes vacants deviennent de plus en plus difficiles à pourvoir. Cette demande de main-d’œuvre excédentaire fait augmenter les salaires pour inciter des travailleurs qualifiés à changer d’emploi.

Cette tendance représente un défi important pour la Banque du Canada, car l’inflation atteint maintenant la cible de 2 % ou est un peu au-dessus. L’activité économique a ralenti cette année et une incertitude considérable demeure, surtout en ce qui concerne l’ALENA. Face à un ralentissement important dans les secteurs de l’habitation et des dépenses des consommateurs, la Banque hésite à augmenter les taux d’intérêt trop rapidement, bien que les taux hypothécaires augmentent déjà. Le taux hypothécaire fixe sur cinq ans affiché a augmenté à 5,34 % cette semaine, alors que les banques ont resserré les conditions de crédit et que le rendement des obligations sur cinq ans a affiché une tendance à la hausse. L’admissibilité des emprunteurs pour un prêt est maintenant basée sur le taux hypothécaire affiché et un emprunteur sur trois a supposément été déjà évincé du marché du logement.

En ce qui concerne le ralentissement dans le marché du logement, les déclins dans les emplois ont été enregistrés particulièrement dans le secteur de la construction, qui a subi une perte de 18 900 emplois, ce qui contrebalance les gains du mois de mars. Les emplois liés aux services ont été en hausse de 14 800 en avril.

Depuis le début de l’année, la main-d’œuvre du Canada a diminué de 25 500 et le nombre d’emplois est à la baisse de 41 400.
Le salaire horaire moyen était de 27,02 $ en avril, à la hausse de 3,6 % comparativement à une année auparavant. Il s’agit du rythme de croissance le plus rapide depuis 2012.

Il y a eu peu de variation de l’emploi dans la plupart des provinces

En avril, le nombre de personnes en emploi a progressé de 4 100 au Manitoba, et la totalité de cette hausse est attribuable au travail à temps plein. Le taux de chômage était pratiquement inchangé, se chiffrant à 6,1 %. Comparativement à avril 2017, le nombre de personnes en emploi dans la province a augmenté de 5 900 (+0,9 %).

En Nouvelle-Écosse, l’emploi a progressé de 2 700 en avril. Le taux de chômage a poursuivi une tendance à la baisse, ayant diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 6,7 %.Il s’agit du taux le plus bas depuis 1976, année où des données comparables sont devenues disponibles. Comparativement à 12 mois plus tôt, l’emploi a progressé de 8 000 (+1,8 %), surtout en raison d’une forte tendance à la hausse de l’emploi à temps plein amorcée à l’automne 2017.

Le nombre de personnes en emploi en Saskatchewan a diminué de 4 900 en avril, et le taux de chômage a augmenté de 0,5 point de pourcentage pour atteindre 6,3 %. Comparativement à avril 2017, l’emploi a peu varié dans la province.

En Ontario, l’emploi s’est maintenu en avril, et le taux de chômage a peu varié, s’établissant à 5,6 %. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi dans la province a progressé de 133 000 ou 1,9 %, et la totalité de cette hausse a eu lieu dans le travail à temps plein.

Au Québec, tant l’emploi que le taux de chômage ont peu varié en avril. Comparativement à 12 mois plus tôt, le nombre de personnes en emploi a progressé de 73 000 dans la province, surtout sous l’effet de hausses enregistrées aux deuxième et quatrième trimestres de 2017. Au cours de la même période, le taux de chômage a diminué de 1,0 point de pourcentage pour s’établir à 5,4 %.

Le nombre de personnes en emploi a peu varié en Colombie-Britannique en avril, la croissance de l’emploi à temps plein ayant été contrebalancée par une baisse de l’emploi à temps partiel. Parallèlement, le taux de chômage a augmenté de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 5,0 %, en raison d’une hausse du nombre de personnes à la recherche de travail. Le nombre de personnes en emploi est demeuré relativement stable depuis juin 2017, mais comparativement à un an plus tôt, l’emploi a augmenté de 23 000 (+0,9 %) dans la province.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca