4 Nov

Le taux de chômage canadien a chuté à un niveau record en 40 ans

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le Canada a affiché des gains modestes en matière d’emploi alors que le taux de chômage a de nouveau plongé à des niveaux historiques, ce qui est attribuable au fait que moins de gens sont à la recherche d’un emploi. Malgré des marchés de l’emploi très serrés et une augmentation des taux de vacance, la croissance des salaires s’est affaiblie, en octobre.

Statistique Canada a publié aujourd’hui des données qui révèlent une hausse modeste des emplois de l’ordre de 11 200, mais aussi une population active qui diminue de 18 200. En conséquence, le taux de chômage a reculé à 5,8 % en octobre, ce qui correspond à un creux de quatre décennies. Ceci cadre avec une croissance économique juste un peu sous les 2 %, comme la Banque du Canada le prévoit. Ce gain modeste des emplois laisse croire que la Banque maintiendra ses taux d’intérêt inchangés en décembre, surtout parce que la croissance des salaires a ralenti pour le cinquième mois consécutif.

Poursuivant le modèle de balancier récent, les emplois à temps plein ont prédominé avec un ajout net de 33 900 postes. Quant aux emplois à temps partiel, ils ont diminué de 22 600. Les gains globaux ont été enregistrés dans le secteur privé (+20 300) alors que le secteur public a affiché un recul (-30 800), et on constatait un gain de 21 800 personnes affichant le statut de travailleur autonome.

Ces indicateurs correspondent aux enquêtes auprès des entreprises qui se plaignent de plus en plus du fait qu’il est difficile de trouver des travailleurs. Mais il y a peu de preuves démontrant que les entreprises offrent un meilleur salaire pour attirer et conserver les employés. Les salaires étaient à la hausse de 2,2 % comparativement à il y a un an, le rythme le plus lent en plus d’une année, et à la baisse de 3,9 % par rapport à plus tôt cette année. La croissance des salaires des travailleurs permanents s’est établie à 1,9 %, également la plus lente en plus d’un an. Cela réduit la probabilité d’une hausse de taux en décembre. Jusqu’à maintenant cette année, la mesure commune des salaires de la Banque du Canada a été plus stable, se situant à 2,3 %. Il s’agit d’un meilleur indicateur de la tendance sous-jacente, mais c’est sans aucun doute en deçà de ce à quoi nous pourrions nous attendre à ce stade-ci du cycle.

De plus, le taux de participation a chuté à 65,2 % le mois dernier, soit le niveau le plus faible en 20 ans, alors que la population active a augmenté de seulement 62 500 jusqu’à maintenant cette année, un des gains sur 10 mois les plus faibles dans l’histoire récente. Il convient cependant de noter que le taux de participation des 25 à 54 ans – la population active de base – a augmenté à un niveau record.

Sur le plan régional, l’emploi a légèrement augmenté en Saskatchewan, alors qu’il a peu varié dans les autres provinces (voir le tableau ci-dessous).

Le nombre de travailleurs a augmenté dans les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et les autres services de soutien, dans le commerce de gros et de détail et dans les soins de santé et l’assistance sociale. En revanche, il a diminué dans les « autres services », dans la finance, les assurances et les services immobiliers et de location, et dans les ressources naturelles. Dans le secteur de la finance, des assurances, des services immobiliers et de location, l’emploi a reculé de 15 000 en octobre, ce qui a contrebalancé la hausse enregistrée le mois précédent. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a peu varié dans l’industrie alors que les mises en chantier et les reventes ont ralenti, particulièrement en Colombie-Britannique et en Ontario.

Conclusion: La croissance des revenus sera cruciale pour permettre aux ménages de gérer les niveaux d’endettement dans un environnement où le taux augmente et, par conséquent, sera un déterminant clé du rythme qu’adoptera la Banque du Canada dans les futures hausses du taux d’intérêt. Le rapport sur l’emploi d’aujourd’hui, ainsi que d’autres données moins récentes, suggère que la Banque du Canada s’abstiendra de hausser les taux d’intérêt en décembre.

Les États-Unis ont affiché un rapport sur l’emploi solide en octobre

Les embauches ont considérablement augmenté le mois dernier aux États-Unis et on a constaté une augmentation de 250 000 nouveaux emplois non agricoles, comparativement à 118 000 en septembre, lesquels ont été restreints par les perturbations provoquées par l’ouragan Florence. Le taux de chômage s’est maintenu au faible niveau de 3,7 %.

La mesure de la croissance des salaires surveillée de près, soit les gains horaires moyens, a augmenté de 0,2 % au cours du mois. Par rapport à 12 mois plus tôt, les salaires ont augmenté de 3,1 % aux États-Unis, un nouveau sommet après-récession.

Il s’agit manifestement d’un rapport positif. Les embauches ont rebondi après un mois de septembre atténué par les ouragans. Le nombre d’Américains ayant un emploi relativement à la population a atteint un nouveau sommet post-récession. Et, fait à noter, les salaires continuent de faire des progrès.

À la suite de la décision de septembre de la Réserve fédérale, nous ne prévoyons pas une autre hausse du taux lors de la rencontre du FOMC de la semaine prochaine, alors que la banque centrale adopte un rythme graduel de resserrement. Cependant, nous prévoyons une augmentation de 25 points de base lors de la prochaine réunion de politiques qui aura lieu en décembre, suivie de hausses semblables à chaque trimestre au cours de l’année prochaine. Cela se traduira par un taux de fonds fédéraux à 3,5 % à la fin de 2019, comparativement à 2,25 % actuellement.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
25 Oct

La hausse de taux du gouverneur Poloz avait un ton sévère

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu par tous, le Conseil de direction de la Banque du Canada a augmenté ce matin le taux de financement à un jour de 25 points de base, établissant le taux de référence à 1,75 %. Ceci représente la cinquième hausse du taux depuis la période actuelle de resserrement qui a débuté en juillet 2017 (voir le graphique ci-dessous). La banque centrale a déclaré que le taux de financement reviendrait à une orientation neutre, laissant tomber le mot « graduellement » qui a été utilisé pour décrire la progression à la hausse des taux depuis que le processus est amorcé. Les observateurs du marché remarqueront certainement cette omission. Pour la première fois depuis des années, la banque a reconnu qu’elle prévoit retirer entièrement la détente monétaire de l’économie.

Quel est donc le taux de financement à un jour neutre? Selon le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’aujourd’hui, « le taux directeur nominal neutre est défini comme le taux d’intérêt réel compatible avec un niveau de production qui se maintient durablement au niveau potentiel et un taux d’inflation qui demeure égal à la cible, auquel on ajoute 2 % pour tenir compte de la cible d’inflation. Il s’agit d’un concept d’équilibre valable à moyen et à long terme. » Au Canada, le taux neutre se situe entre 2,5 % et 3,5 %, ce qui signifie qu’au minimum trois autres hausses du taux de 25 points de base sont susceptibles de survenir au cours de l’année à venir.

La Banque du Canada a insisté sur le fait que les perspectives économiques mondiales restent solides et que l’économie américaine demeure particulièrement vigoureuse malgré qu’on s’attende à ce qu’elle ralentisse en raison des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine qui exercent des pressions sur la croissance et les prix des produits de base. Le nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) a éliminé beaucoup d’incertitude quant aux exportations canadiennes, ce qui ravive la confiance des entreprises et des investissements. Les investissements des entreprises et les exportations ont semé l’inquiétude au cours des derniers trimestres et la Banque s’attend maintenant à une résurgence dans ces secteurs qui sera accrue par l’approbation récente du projet de gaz naturel en Colombie-Britannique.

Par contre, une préoccupation permanente demeure le déclin des prix du pétrole canadien. Le prix du Western Canada Select (WCS), un mélange local qui représente environ la moitié des exportations du pétrole brut du Canada, a diminué d’environ 60 % depuis juillet, alors que les prix mondiaux du pétrole ont augmenté (voir le graphique ci-dessous). Le cours du WCS a chuté sous les 20 $ US le baril la semaine dernière, affichant l’écart le plus important avec le West Texas Intermediate (WTI) jamais enregistré dans les données de Bloomberg depuis 2008. Le prix du WCS suit généralement celui du pétrole lourd du Canada, lequel se négocie à escompte par rapport au WTI en raison des problèmes de qualité ainsi que du coût du transport de l’Alberta aux raffineries aux États-Unis.

Les pipelines canadiens sont pleins à ras bord. L’incapacité de l’industrie pétrolière canadienne à bâtir un oléoduc important allant de l’Alberta aux États-Unis ou à l’océan Pacifique entraîne une baisse de plus en plus importante des prix du pétrole canadien. Les expéditions de pétrole par chemin de fer vers les États-Unis sont à leur niveau le plus élevé jamais atteint, mais il s’agit d’une option coûteuse et potentiellement dangereuse qui écarte les exportations de pétrole canadien vers la Chine et le Japon.

Une question qui préoccupe encore davantage est l’incidence de taux d’intérêt plus élevés sur les consommateurs criblés de dettes. La Banque est tout à fait consciente des risques, et le RPM mentionne que « la consommation devrait croître à un bon rythme, bien que la progression des dépenses ralentisse graduellement en réaction à la hausse des taux d’intérêt… Les taux hypothécaires plus élevés et les modifications apportées aux règles hypothécaires influent sur la dynamique de l’activité dans le secteur du logement. Les nouvelles règles hypothécaires se sont rapidement répercutées sur le niveau des reventes de logements, lequel devrait continuer d’évoluer selon une trajectoire plus basse qu’avant l’adoption de ces règles. Les nouveaux logements construits ont tendance à être plus petits, quoiqu’on estime que l’accélération de la croissance démographique stimule la demande fondamentale d’habitations. »

La croissance du crédit aux ménages a ralenti et la part des nouveaux prêts hypothécaires dont le ratio de prêt au revenu est élevé a chuté. Le ratio de la dette au revenu des ménages s’est stabilisé et on s’attend à ce qu’il diminue (voir le graphique ci-dessous).

Une diminution d’environ 15 % des émissions de prêts hypothécaires à faible RPV a été constatée au deuxième trimestre de 2018 par rapport au même trimestre en 2017 (voir les graphiques ci-dessous). Le RPM mentionne que « bien que l’activité ait chuté pour toutes les catégories d’emprunteurs, le repli a été plus marqué chez ceux dont le ratio de prêt au revenu était supérieur à 450 %, ce qui s’est traduit par une baisse du nombre de nouveaux ménages lourdement endettés ».
Conclusion : La Banque du Canada estime que l’économie croîtra d’environ 2 % par année en 2018, 2019 et 2020, ce qui cadre avec son estimation révisée à la hausse de la croissance potentielle qui est de l’ordre de 1,9 %. La Banque affirme que les mesures de resserrement hypothécaire des deux dernières années « ont réduit les vulnérabilités des ménages », mais que « l’ampleur de l’encours de la dette est telle que la vulnérabilité liée à l’endettement élevé des ménages persistera un certain temps. » Il s’agit d’un double discours de la part de la Banque du Canada. Ce que cela signifie est qu’il faut s’attendre à trois autres hausses de taux d’ici la fin de l’année prochaine.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Oct

La croissance des ventes de propriétés a pris fin en septembre, après quatre mois d’augmentation

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les ventes résidentielles ont reculé pour la première fois en cinq mois au Canada, ce mouvement à la baisse étant attribuable à la baisse des activités à Vancouver et à Toronto. Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont chuté de 0,4 % du mois d’août à septembre. Bien que les ventes de logements aient augmenté depuis le premier semestre de l’année, elles demeurent bien en deçà des niveaux records qui ont prévalu de 2014 au début de 2017.

Le mois de septembre a connu un ralentissement dans un peu plus de la moitié de tous les marchés locaux, notamment dans l’île de Vancouver et à Edmonton, ainsi que dans plusieurs marchés de la région du Grand Golden Horseshoe, en Ontario. La Chambre immobilière de la région métropolitaine de Vancouver a rapporté une baisse des ventes de l’ordre de 17,3 % dans le Grand Vancouver d’août à septembre, alors que les ventes d’une année à l’autre ont chuté de 43,5 %. Le mois dernier, les ventes enregistrées dans le Grand Vancouver étaient 36,1 % sous la moyenne des ventes de septembre des 10 dernières années. Il y a eu une hausse du nombre d’inscriptions de propriétés, les acheteurs potentiels ayant ainsi plus de choix. Mais compte tenu de la faible demande, les prix des propriétés dans le Grand Vancouver subissent une pression à la baisse.

Sur le plan des ventes, des gains mensuels ont été enregistrés dans la vallée du Fraser et à Montréal. À Montréal, le marché du logement s’avère vigoureux depuis plus d’un an.

Comparativement à douze mois plus tôt, les ventes ont diminué de 8,9 % le mois dernier, à l’échelle nationale. Environ 70 % des marchés locaux montraient un recul d’une année à l’autre, principalement en raison des baisses enregistrées dans des centres urbains importants de la Colombie-Britannique, de même qu’à Calgary, Edmonton et Winnipeg.

Étant donné que les taux d’intérêt augmentent, les nouvelles simulations de crise hypothécaire deviennent plus contraignantes.

Nouvelles inscriptions

Le nombre des nouvelles inscriptions de propriétés a grimpé de 3 % d’août à septembre, principalement dans le Lower Mainland et le Grand Toronto. Plus de la moitié de tous les marchés locaux ont affiché une hausse mensuelle des nouvelles inscriptions, ce qui a compensé les déclins de plus de 3 % dans plus de la moitié des marchés locaux restants.

Les ventes ayant légèrement baissé et le nombre de nouvelles inscriptions ayant augmenté, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a baissé légèrement pour s’établir à 54,4 % en septembre, par rapport à 56,2 % en juillet et en août. La moyenne à long terme de cette mesure de l’équilibre du marché se situe à 53,4 %.

Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et la moyenne à long terme, environ 75 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en septembre 2018.

On comptait 5,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’août 2018. Même si ce chiffre correspond presque exactement à la moyenne nationale à long terme pour cette mesure, le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans toutes les provinces des Prairies, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador.

Prix des propriétés

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 2,3 % d’une année à l’autre en septembre 2018. Cette hausse correspond à celles enregistrées au cours des deux mois précédents. Les prix des propriétés de référence ont chuté de 0,26 % d’août à septembre (voir le tableau ci-dessous). La pression à la baisse sur les prix continue de se généraliser en Colombie-Britannique.

Suivant un modèle bien établi, les appartements ont affiché les hausses de prix les plus remarquables d’une année à l’autre en septembre (+8,4 %), suivis des maisons en rangée (+4,5 %). Pendant ce temps, le prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages était sensiblement le même en septembre (respectivement -0,3 % et -0,3 % sur un an).

Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. En Colombie-Britannique, les augmentations du prix des propriétés montrent un ralentissement d’une année à l’autre dans le Lower Mainland (Grand Vancouver : +2,2 %; vallée du Fraser : +8,5 %). En septembre, les prix ont monté de 8,7 % sur un an à Victoria. Ailleurs sur l’île de Vancouver, les prix ont grimpé de 13,2 %.

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, les prix des propriétés étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+8 %), à Hamilton-Burlington (+6,1 %), dans la région du Niagara (+5,9 %), dans le Grand Toronto (+2 %) et à Oakville-Milton (+1,4 %). Par contre, les prix des maisons ont glissé à Barrie and District (-3,6 %).

Dans les Prairies, les prix des propriétés de référence sont restés en recul sur une base annuelle à Calgary (-2,6 %), à Edmonton (-2,6 %), à Regina (-4,7 %) et à Saskatoon (-1,9 %).

Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 6,9 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 7,9 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,1 % dans le Grand Montréal (en raison d’une hausse de 7 % du prix des maisons en rangée) et de 3,4 % dans le Grand Moncton (augmentation attribuable à une hausse de 10,3 % du prix des appartements).

Conclusion

Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les marchés du logement dans le GGH semblent avoir atteint un creux et les limites de l’offre peuvent fort bien enrayer la baisse des prix au cours des prochains mois. Le ralentissement dans les marchés du logement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique s’est accéléré le mois dernier alors que le secteur continue de ressentir les actions provinciales visant à ralentir les activités, ainsi que les changements réglementaires plus larges et les taux d’intérêt plus élevés.

Le coût de propriété d’une maison au Canada est à son niveau le plus élevé en 28 ans, et il semble qu’il augmentera davantage en raison des taux d’intérêt qui poursuivent leur croissance (voir le graphique ci-dessous). Selon la Banque Royale, les frais liés à la propriété, qui comprennent le prêt hypothécaire, les impôts fonciers et les services publics, représentaient jusqu’à 54 % du revenu avant impôt d’un ménage au deuxième trimestre, comparativement à 43 % il y a trois ans.

La hausse des prix étant l’élément responsable de la perte d’accessibilité entre 2015 et 2017, les augmentations des taux d’intérêt hypothécaire sont responsables de l’augmentation totale des coûts de propriété depuis l’année dernière. La banque centrale a augmenté les taux d’intérêt à quatre reprises depuis juillet 2017, ce qui a eu une incidence sur la hausse des coûts d’emprunt des acheteurs.

Je m’attends à ce que la Banque du Canada procède à d’autres hausses de taux, augmentant notamment le taux de financement à un jour de 1,5 % à 2,25 % au cours du premier semestre de 2019. Cela maintiendra une pression à la hausse sur les taux hypothécaires et fera augmenter davantage le coût de propriété partout au Canada.

On ne peut tenir les spéculateurs responsables des coûts plus élevés du logement. Une analyse récente du registre des terrains et des logements de Teranet Inc. effectuée par Bloomberg révèle que le spécule de copropriétés n’a jamais été généralisé lors des booms immobiliers à Vancouver et à Toronto et que le qu’il a diminué depuis la fin de 2016. Ceci laisse entendre que des mesures plus strictes visant à freiner les spéculateurs ne rendront pas ces villes plus abordables.

Augmentation des loyers dans le Grand Toronto

Des données récentes ont également révélé qu’à Toronto, le marché de la location continue de se resserrer en raison de la hausse fulgurante de la demande de logements dans la ville provenant des milléniaux, des baby-boomers dont les besoins diminuent, et de l’afflux de nouveaux travailleurs dans les services techniques et financiers. Les prix élevés des logements, la hausse des taux d’intérêt hypothécaires et les nouvelles réglementations gouvernementales ont découragé de nombreux acheteurs, les poussant dans le marché de la location.

Dans le Grand Toronto, les loyers ont considérablement augmenté au cours des deux dernières années, le taux d’inoccupation des logements étant à la baisse. Une hausse de la construction de logements construits spécialement pour la location est requise afin de répondre à la demande globale.
Selon Urbanation, une firme de consultation immobilière spécialisée dans le marché des copropriétés, l’inventaire total des logements construits en vue d’être loués a augmenté pour atteindre 11 172 unités. Il s’agit du niveau le plus élevé en plus de 30 ans et il représente 56 % de plus que l’an dernier. Seulement 60 immeubles de ce type ont été construits depuis 2005.

Parallèlement, le début des travaux de construction d’immeubles de location a ralenti à 826 unités au cours du troisième trimestre, à la baisse comparativement au sommet récent de 2 635 projets commencés au cours du deuxième trimestre. L’élargissement du contrôle des loyers du gouvernement de l’Ontario applicable à toutes les unités nouvellement construites est un dissuasif quant au volume de nouvelles unités nécessaires pour répondre à la demande de logements locatifs de la ville.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
17 Sep

Quatre mois d’augmentation des ventes de propriétés malgré la faiblesse du marché en C.-B.

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le marché du logement canadien a encore affiché des signes de stabilisation le mois dernier, alors que les ventes étaient légèrement à la hausse et que les prix s’assouplissaient quelque peu. À l’échelle nationale, les ventes de propriétés ont augmenté de 0,9 % en août, la quatrième hausse mensuelle consécutive. À Toronto et à Vancouver, les ventes ont augmenté respectivement de 2,2 % et de 2,9 %. Néanmoins, le rythme des ventes demeure inférieur aux niveaux de la plupart des autres mois précédents jusqu’en 2014 (voir le tableau ci-dessous). De plus, les dernières hausses des ventes mensuelles sont en recul, ce qui pourrait signifier que la reprise récente, particulièrement en Ontario, en soit à ses derniers souffles.

Le marché du logement se remet des fortes baisses de ventes enregistrées plus tôt cette année, après que les organismes de réglementation fédéraux aient imposé des règles d’emprunt hypothécaire plus strictes et que la banque centrale ait augmenté ses coûts d’emprunt. Les propriétaires qui vendent leur maison semblent aussi en réduire le prix, ce qui stimule la demande.

Les ventes se sont accrues dans près de la moitié de l’ensemble des marchés locaux entre juillet et août, grâce aux gains réalisés principalement dans le Grand Toronto ainsi qu’à Montréal et à Edmonton. Les ventes constatées dans les grands centres urbains de la C.-B. ont décliné de 3,8 % d’une année à l’autre, en août. En Colombie-Britannique, le marché du logement a ralenti considérablement depuis le budget provincial de février, où on a augmenté la taxe sur les achats étrangers et suggéré qu’une taxe de spéculation puisse être introduite à l’automne.

Nouvelles inscriptions 
Le nombre de nouvelles inscriptions est demeuré inchangé entre juillet et août tandis que l’accroissement de l’offre dans la région du Grand Vancouver et à Montréal compense les pertes notées dans le Grand Toronto et à Winnipeg.

Les ventes ayant légèrement progressé et le nombre de nouvelles inscriptions étant demeuré stable, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est haussé faiblement à 56,6 % en août, par rapport à 56,2 % en juillet. La moyenne à long terme de cette mesure de l’équilibre du marché se situe à 53,4 %.

La comparaison du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à la moyenne à long terme montre qu’environ les deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en août 2018.
On comptait 5,2 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’août 2018, ce qui correspond à la moyenne à long terme pour cette mesure.

Prix des propriétés
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 2,5 % d’une année à l’autre en août 2018, ce qui est de beaucoup inférieur au rythme de 2016 et du début de 2017. Les prix des propriétés de référence ont chuté de 0,6 % de juillet à août, le recul le plus important enregistré depuis août 2017. La chute des prix est surtout attribuable à Vancouver où les prix ont baissé de 1,4 %, la chute la plus importante survenue au cours des dix dernières années. Les prix ont diminué de 0,3 % à Toronto, au mois d’août.

Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus remarquables d’une année à l’autre en août (+9,5 %), suivis des maisons en rangée (+4,3 %). Pendant ce temps, le prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages était sensiblement le même en août (respectivement +0,4 % et -0,4 % sur un an).
Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. Les augmentations du prix des propriétés ont reculé par rapport à la même période l’année précédente dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique (Grand Vancouver : +4,1 %; Vallée du Fraser : +10,7 %). À Victoria, les prix ont monté de 8,5 % sur un an en août. Ailleurs sur l’île de Vancouver, les prix ont grimpé de 13,6 %.

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, les prix des propriétés étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Hamilton-Burlington (+7,2 %), dans la région de Niagara (+6,6 %), à Guelph (+5,5 %), dans le Grand Toronto (+1,4 %) et à Oakville-Milton (+1,2 %). En revanche, les prix des maisons sont demeurés en baisse sur un an à Barrie (-2,7 %).

Dans les Prairies, les prix des propriétés de référence sont restés en recul sur une base annuelle à Calgary (-2,2 %), à Edmonton (-2,1 %), à Regina (-4,8 %) et à Saskatoon (-2,3 %).
Simultanément, les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,1 % d’une année à l’autre à Ottawa (sous l’effet d’une hausse de 8,2 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 5,9 % dans le Grand Montréal (soutenus par une hausse de 6,3 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,8 % dans le Grand Moncton (grâce à une hausse de 7,5 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages). (voir le tableau ci-dessous)

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les marchés du logement dans le GGH semblent avoir atteint un creux et les limites de l’offre peuvent fort bien enrayer la baisse des prix au cours des prochains mois. Le ralentissement dans les marchés du logement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique s’est accéléré le mois dernier alors que le secteur continue de ressentir les actions provinciales visant à ralentir les activités, ainsi que les changements réglementaires plus larges et les taux d’intérêt plus élevés.

Depuis la mise en œuvre des nouvelles normes hypothécaires, les conditions de crédit hors coût pour les prêts et les marges de crédit hypothécaires se sont également resserrées. La Banque du Canada augmentera encore son taux d’intérêt cet automne, probablement à la fin d’octobre, si les négociations de l’ALENA semblent progresser. L’économie tourne à son plein potentiel, il y a peu de chômage et les revenus augmentent. On s’attend à ce que l’inflation retourne au taux cible de la Banque du Canada, soit 2 %, et l’incertitude relative au commerce avec les États-Unis demeure, mais la banque centrale continuera d’augmenter prudemment son taux directeur d’ici la fin de l’année prochaine.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
11 Sep

Au Canada, le nombre d’emplois chute en août et le chômage augmente

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Contre toute attente, Statistique Canada a annoncé ce matin que l’emploi a diminué de 51 600, ce nombre équivalant presque aux 54 100 gains enregistrés en juillet. Les économistes s’attendaient à un chiffre beaucoup plus élevé, mais l’Enquête sur la population active est reconnue pour être volatile, et les gains en emplois se sont maintenus à une moyenne mensuelle de 14 000 au cours de la dernière année. Le rythme de croissance du nombre d’emplois a presque doublé et représente une augmentation mensuelle moyenne de 27 000. Les marchés de l’emploi demeurent très serrés partout au pays.

Le taux de chômage est revenu à son niveau de juin de 6,0 %, un peu à la hausse comparativement au taux de 5,8 % observé en juillet. Le nombre de sans-emploi enregistré en juillet a d’ailleurs égalé le niveau le plus bas atteint en quarante ans. À 6,0 %, le taux de chômage est 0,2 point de pourcentage sous le niveau d’il y a un an.

Le mois dernier, tous les emplois perdus étaient à temps partiel, à la baisse de 92 000, alors que les emplois à temps plein ont augmenté de 40 400. Le nombre élevé d’emplois à temps plein est un signe que le marché du travail est plus vigoureux que les données du mois d’août le suggèrent.

Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a connu une hausse de 172 000 ou de 0,9 %. L’emploi à temps plein a progressé (+326 000 ou +2,2 %), tandis que le nombre de personnes travaillant à temps partiel a diminué (-154 000 ou -4,3 %). Au cours de la même période, le nombre total d’heures travaillées s’est accru de 1,6 %.

Statistique Canada a déclaré que des changements mensuels dans les emplois à temps partiel pourrait être attribuables aux mouvements entre le travail à temps partiel et à temps plein, le flot de travailleurs plus jeunes et plus vieux entrant et sortant de la main-d’œuvre active, aux changements dans l’emploi dans des industries ou le travail à temps partiel est plutôt fréquent, ou aux déviations des modèles saisonniers typiques.

Par l’industrie, le déclin a été grandement fondé sur une perte de 16 400 emplois dans le secteur de la construction et de 22 100 emplois dans les services professionnels. Le nombre de personnes travaillant dans le commerce de gros et de détail a connu une baisse de 20 000, surtout dû au Québec et à l’Ontario.

Les pertes d’emplois ont été énormes en Ontario, alors que le nombre d’emplois a augmenté en Alberta et au Manitoba. Dans les autres provinces, il a peu varié.

Après deux mois de hausses consécutives, l’emploi a diminué de 80 000 en Ontario en août, ce qui représente la perte d’emplois de la province la plus considérable depuis 2009. Toutes les pertes ont été enregistrées dans le travail à temps partiel. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a progressé de 79 000 (+1,1 %) en Ontario. Le taux de chômage en Ontario a augmenté de 0,3 point de pourcentage en août pour atteindre 5,7 % (voir le tableau ci-dessous).

En Ontario, l’emploi à temps plein s’est maintenu par rapport au mois précédent et la hausse sur 12 mois s’est chiffrée à 172 000 (+3,0 %). Les emplois à temps partiel ont chuté de 80 000 en août, à la suite d’une hausse à peu près équivalente en juillet. Au cours de la période de 12 mois ayant pris fin en août, l’emploi à temps partiel a reculé de 93 000 (-6,7 %).
En Alberta, l’emploi a augmenté de 16 000 et le taux de chômage est demeuré à 6,7 %, en raison surtout du plus grand nombre de personnes actives sur le marché du travail. Comparativement à août 2017, l’emploi a progressé de 53 000 (+2,3 %), cette croissance provenant principalement du travail à temps plein.

Au Manitoba, l’emploi a augmenté de 2 600, surtout en raison des hausses enregistrées dans le travail à temps partiel, et le taux de chômage s’est établi à 5,8 %. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a été inchangé dans la province, alors que le taux de chômage a augmenté de 0,8 point de pourcentage en raison du plus grand nombre de personnes à la recherche de travail.

En Colombie-Britannique, l’emploi a connu une légère hausse et le taux de chômage a progressé de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 5,3 %, en raison du plus grand nombre de personnes à la recherche de travail. Comparativement à un an plus tôt, l’emploi a été à peu près inchangé.

Quant aux salaires, les gains ont ralenti pour atteindre leur niveau le plus faible cette année et la moyenne des salaires horaires a augmenté de 2,9 % d’une année à l’autre, le rythme le plus lent depuis décembre.

Pour la Banque du Canada, il n’y a pas de véritable urgence à hausser les taux d’intérêt puisque l’économie démontre peu de signes de surchauffe. Jusqu’à maintenant, en 2018, l’économie a perdu 14 600 emplois, mais ce nombre cache une hausse de 97 300 emplois dans le travail à plein temps. Cette année, nous avons connu une baisse de l’emploi à temps partiel de l’ordre de 111 900.

L’économie est à plein emploi ou presque et le nombre de postes vacants continue d’augmenter. Si l’entente sur l’ALENA se concrétise, il est encore possible que la Banque du Canada augmente encore ses taux d’intérêt lors de la prochaine réunion de politiques, en octobre. Selon la déclaration d’hier de la première sous-gouverneure de la Banque du Canada Carolyn Wilkins, la Banque a envisagé cette possibilité, les dirigeants de la banque centrale ayant débattu cette semaine l’idée d’accélérer le rythme des hausses possibles des taux d’intérêt, avant de finalement décider de s’en tenir au plan « graduel » existant.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
5 Sep

Le gouverneur Poloz maintient les taux

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux de financement à un jour à 1,5 % ce matin, affirmant que la flambée surprise de l’inflation mesurée par l’IPC en juillet, qui a atteint 3 %, est grandement attribuable à une hausse soudaine des tarifs aériens. La Banque s’attend à ce que l’inflation redescende autour de 2 % au début de 2019, à mesure que les effets des hausses passées des prix de l’essence se dissiperont. Les mesures de l’inflation fondamentale utilisées par la Banque demeurent fermement autour de 2%, ce qui cadre avec une économie qui se heurte à une pleine capacité depuis quelque temps. La croissance des salaires demeure également modérée.

Les informations récentes sur l’économie mondiale correspondent aux prévisions de la Banque énoncées dans le Rapport sur la politique monétaire de juillet (RPM). Aux États-Unis, l’économie a été particulièrement vigoureuse, augmentant au rythme de 4,2 % au deuxième trimestre. Cela se compare au taux de croissance du Canada de 2,9 % au trimestre dernier, lequel suit un rythme d’expansion économique de 1,4 % au premier trimestre. La croissance enregistrée au cours du deuxième trimestre aux États-Unis a témoigné de la vigueur des dépenses de consommation et des investissements des entreprises. Au Canada, on s’attend à ce que la croissance au troisième trimestre ralentisse temporairement, surtout en raison des fluctuations de la production et des exportations d’énergie.

En fait, Statistique Canada a indiqué ce matin que le déficit commercial du Canada a presque complètement disparu. Une hausse considérable des exportations aux États-Unis, combinée à une baisse des importations, a fait en sorte que le déficit sur marchandises global du Canada est à son niveau le plus faible depuis décembre 2016.

L’excédent du commerce des marchandises du Canada par rapport aux États-Unis, ciblé par le président Donald Trump dans le cadre des négociations de l’ALENA, a augmenté à son niveau le plus élevé de la décennie. Statistique Canada affirme que les gains dans les exportations mondiales sont surtout attribuables aux automobiles et à l’énergie, dont la plupart étaient en route vers les États-Unis. Le pétrole brut a été responsable des gains sur le plan énergétique, les prix ayant augmenté de 9,4 % en juillet. Quant au recul dans les importations, il est attribuable aux aéronefs et aux minerais métalliques.

Ces chiffres sont susceptibles d’influer sur le redémarrage des pourparlers bilatéraux à Washington sur l’ALENA, alors que l’administration Trump a négocié une nouvelle entente avec le Mexique et a menacé d’exclure le Canada, et d’imposer des tarifs sur l’automobile, si le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau ne fait pas de concessions, particulièrement sur la gestion de l’offre des produits laitiers et les mécanismes de règlement des différends.

La Banque du Canada a souligné que « les tensions commerciales élevées restent un des principaux risques qui pèsent sur les perspectives mondiales, et elles exercent des pressions à la baisse sur le prix de certains produits de base… Elle surveille également de près le déroulement des négociations concernant l’ALENA et l’évolution d’autres politiques commerciales, ainsi que leur incidence sur les perspectives d’inflation ».

En maintenant le taux, la Banque du Canada a fait preuve de sagesse lors de la réunion de politiques de ce matin compte tenu de l’incertitude persistante sur le plan de l’ALENA. Une entente sur l’ALENA offrirait à la banque centrale davantage d’aisance pour envisager un cycle à la hausse qui a déjà fait augmenter le taux cible de financement à un jour quatre fois depuis le milieu de 2017.

Faisant remarquer que « l’activité sur le marché du logement commence à se stabiliser, du fait que les ménages sont en train de s’ajuster aux taux d’intérêt plus élevés et aux changements apportés aux politiques en matière de logement », la Banque a réaffirmé que l’économie se porte suffisamment bien pour justifier des taux d’intérêt plus élevés dans le futur afin d’atteindre la cible de l’inflation. Une autre hausse du taux pourrait survenir dès la prochaine réunion de politiques qui aura lieu le 24 octobre prochain.

On s’attend généralement à ce que l’entente sur l’ALENA soit conclue d’ici là, ouvrant la voie à la Banque pour poursuivre le resserrement de la politique monétaire. Selon Bloomberg News, « Les investisseurs ont la quasi-certitude que, d’ici octobre, la Banque du Canada aura augmenté les coûts d’emprunt pour la cinquième fois depuis le début du cycle de hausse en juillet 2017, et que deux augmentations supplémentaires sont à prévoir d’ici le milieu de 2019. »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
3 Sep

Au cours du deuxième trimestre, la croissance canadienne a bondi de 2,9 %

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada vient tout juste de publier les données sur le PIB du deuxième trimestre, indiquant une forte reprise de la croissance pour atteindre son rythme le plus vigoureux en un an. La croissance du produit intérieur brut réel s’est accélérée pour atteindre 2,9 % (tous les chiffres auxquels nous faisons référence sont exprimés en taux annualisés), considérablement à la hausse comparativement au taux de 1,4 % enregistré au premier trimestre. Le résultat obtenu au deuxième trimestre est légèrement au-dessus de la prévision de la Banque du Canada de 2,8 % publiée dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril, atténuant la probabilité que la Banque hausse ses taux lors de la prochaine réunion de politiques qui aura lieu mercredi prochain.

Au premier trimestre, la croissance a été ralentie par une forte baisse dans le secteur de l’habitation* (voir la note ci-dessous), lequel a chuté d’un taux annuel de 10,5 % annualisé. Le taux annuel d’investissement dans l’habitation a augmenté d’un modeste 1,1 % au cours du deuxième trimestre. La diminution des coûts de transfert de propriété s’est poursuivie, mais à un rythme plus modeste que lors du premier trimestre, alors que les nouvelles constructions résidentielles se sont repliées pour la première fois depuis le troisième trimestre de 2016. Ces baisses ont toutefois été plus que contrebalancées par une augmentation prononcée des dépenses en rénovations.

Le renforcement de la croissance au deuxième trimestre reflète surtout une forte hausse des exportations (+12,3 %) – la hausse trimestrielle la plus importante depuis 2014 – qui est en partie attribuable aux augmentations des exportations de produits énergétiques et de biens de consommation, plus particulièrement des produits pharmaceutiques. Les exportations d’aéronefs, de moteurs et de pièces d’aéronefs ont fortement augmenté en raison de la hausse des livraisons de jets d’affaires à destination des États-Unis et d’autres pays. Les exportations de services ont enregistré une légère baisse. Les exportations nettes (c.-à-d. les exportations moins les importations de biens et de services) ont augmenté à un taux annuel de 6,5 % au cours du deuxième trimestre comparativement à 4,2 % au trimestre précédent.

La hausse des dépenses de consommation a également stimulé la croissance. Les dépenses de consommation finale des ménages (+2,6 %) ont augmenté de plus du double du rythme enregistré au premier trimestre, renversant ainsi la tendance à la baisse des trois trimestres précédents. La croissance est largement attribuable aux dépenses en services (+3,2 %), qui ont augmenté plus rapidement que les dépenses en biens. Les dépenses liées au logement (logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles), en hausse d’un taux annuel de 2,4 %, sont celles qui ont contribué le plus à la croissance généralisée dans la consommation des services.

Les dépenses des ménages pour des biens ont augmenté au taux annuel de 2 % après avoir été stables au premier trimestre, avec des rebonds dans les biens semi-durables et non durables. Les achats de véhicules ont ralenti d’un taux annuel de 2 %. Un élément négatif relativement aux données sur la consommation peut être l’augmentation des dépenses qui a été financée par un taux d’épargne des ménages plus faible. Le taux d’épargne des particuliers a chuté à 3,4 % au deuxième trimestre, comparativement à 3,9 % au trimestre précédent et au taux de 4,5 % observé au cours du dernier trimestre de 2017.

Malgré la nette amélioration de la croissance au deuxième trimestre, les observateurs semblent déçus, car le ralentissement des investissements des entreprises a fait en sorte que la croissance se situe sous la prévision de 3,5 % de certains économistes de Bay Street. La valeur du dollar canadien immédiatement chuté en réaction au rapport.

Les investissements des entreprises dans les ouvrages non résidentiels, les machines et le matériel industriels et les ordinateurs et l’équipement périphérique d’ordinateurs ont ralenti pour atteindre à leur rythme le plus lent observé depuis le quatrième trimestre de 2016, pouvant fort bien refléter l’incertitude entourant la renégociation de l’ALENA et l’imposition de tarifs sur le nombre croissant des exportations canadiennes aux États-Unis. La confiance des entreprises et les investissements en formation de capital étant un indicateur majeur de la croissance future, le ralentissement du deuxième trimestre augure mal pour les perspectives. La plupart des analystes prévoient un ralentissement marqué dans la croissance du PIB pour le présent trimestre d’au moins 2 %.

Perspectives relativement aux taux d’intérêt
À la lumière de la décélération des investissements des entreprises, la Banque du Canada a peu de raisons pour augmenter les taux d’intérêt lors de la prochaine réunion de politiques de la Banque qui aura lieu le 5 septembre. Les investisseurs parient qu’une hausse du taux en octobre est une quasi-certitude, selon Bloomberg Canada.

La semaine dernière, le gouverneur de la Banque du Canada Stephen Poloz a minimisé les inquiétudes par rapport à l’inflation et la possibilité d’augmentations du taux d’intérêt agressives lors d’une conférence de la Banque fédérale américaine aux États-Unis. M. Poloz a affirmé que la récente flambée de l’inflation qui a atteint 3 % en juillet, le taux le plus élevé parmi le G-7, était attribuable à des facteurs transitoires qui seraient renversés un jour ou l’autre. La mesure des salaires dans le rapport d’aujourd’hui sur le PIB, ainsi que les chiffres sur les gains d’emplois, valide la mesure commune des salaires (« salaires-comm ») de la Banque du Canada qui augmentent à 2,4 % au cours du deuxième trimestre, ayant peu changé depuis l’augmentation enregistrée au premier trimestre.

Bien que le Canada se heurte à des contraintes de capacité et à une pénurie de main-d’œuvre qui s’accentue, le gouverneur Poloz ne semble pas pressé de ramener les taux d’intérêt à des niveaux non stimulants. À de nombreuses reprises, il a plaidé en faveur d’une politique gradualiste, mentionnant une incertitude accrue plutôt que la géopolitique et le commerce ainsi que l’incapacité des économistes à mesurer les paramètres critiques comme la croissance potentielle.

La Banque du Canada a augmenté son taux d’intérêt de référence à quatre reprises depuis juillet 2017 dans le but de refroidir l’économie et les indicateurs du marché laissent croire que les investisseurs s’attendent à ce qu’il y ait trois hausses au cours de la prochaine année, après quoi la banque centrale prévoit une longue pause. Cela fera en sorte que le taux de référence cible, qui se situe actuellement à 1,5 %, sera à 2,25 %, soit sous le taux « neutre » de 3 % que la Banque estime comme étant un niveau final et non stimulant quant aux coûts d’emprunt à un jour.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
10 Août

En juillet, le taux de sans-emploi est retourné à son niveau le plus bas en quarante ans

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que le nombre d’emplois a augmenté en juillet et que le taux de chômage a chuté de 0,2 point de pourcentage pour s’établir à 5,8 %, de retour à son niveau le plus faible depuis 1970 qui a été affiché plus tôt cette année.

Le mois dernier, 54 100 nouveaux emplois nets ont été créés, ce qui est beaucoup plus élevé que prévu et qui constitue la progression la plus importante cette année. Par contre, cette hausse est surtout attribuable à la création d’emplois à temps partiel. La croissance des emplois enregistrée en juillet a suivi la hausse de 31 800 en juin. Ces deux mois ont connu des augmentations de beaucoup supérieures aux gains mensuels moyens de 20 000 affichés l’an dernier.

Au cours de la période de 12 mois ayant pris fin en juillet, l’emploi a progressé de 246 000 (+1,3 %), reflétant grandement la croissance du travail à temps plein (+211 000 ou +1,4 %). Au cours de cette période, le nombre total d’heures travaillées a augmenté de 1,3 %.

La croissance des emplois du mois dernier a surtout été réalisée dans le secteur public, notamment dans les services d’enseignement, et particulièrement en Ontario et au Québec. À l’échelle nationale, la hausse est surtout attribuable à l’emploi dans les établissements postsecondaires, essentiellement les universités, et elle touche principalement le travail à temps partiel. Le nombre de personnes travaillant dans les soins de santé et l’assistance sociale a également augmenté, surtout en Ontario. En Colombie-Britannique, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 11 000 et le taux de chômage était de l’ordre de 5,0 % (voir le tableau ci-dessous). Des emplois ont également été créés à Terre-Neuve-et-Labrador et il s’agit de la première augmentation depuis octobre 2017. Le nombre de travailleurs a diminué en Saskatchewan et au Manitoba, alors qu’il a peu varié dans les autres provinces.

Le nombre d’emplois a diminué de 18 400 dans le secteur de la fabrication, contrairement au bond record de 90 500 effectué dans le secteur des services. Cependant, la flambée dans le secteur des services a probablement reflété une distorsion technique. Le moment pour effectuer des embauches dans le secteur de l’enseignement a été volatil pendant les mois d’été au cours des dernières années, et cela a causé un problème de désaisonnalisation. La montée des emplois dans l’enseignement survenue en juillet sera probablement éliminée au cours des deux prochains mois.

La croissance des salaires a ralenti en juillet, et les salaires horaires moyens ont augmenté de 3,2 % d’une année à l’autre, comparativement à 3,6 % d’une année à l’autre en juin. Quant aux travailleurs permanents, la croissance de leurs salaires s’est établie à 3 %, le pourcentage le plus faible enregistré cette année.
L’économie canadienne continue de croître à un rythme plus élevé que le potentiel à long terme, alors que les marchés de l’emploi continuent de se resserrer. Le taux de chômage de 5,8 % est sous le niveau du plein emploi qui se situe entre 6 % et 6,5 %. Un rythme plus soutenu d’embauches risque d’entraîner une augmentation de la demande excédentaire, exerçant ainsi une pression à la hausse sur l’inflation. Par conséquent, la Banque du Canada continuera de retirer ses mesures de relance en augmentant graduellement les taux à un jour.

Le présent rapport a soulevé la probabilité qu’il y ait une autre augmentation du taux de référence à un jour de 25 points de base, possiblement dès la prochaine réunion de politiques qui aura lieu en septembre. L’inflation demeure toutefois au taux cible de la Banque du Canada qui est de 2 %, ce qui permet à la Banque d’attendre jusqu’à la rencontre subséquente, en octobre.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
16 Juil

Le mois de juin marque la première hausse mensuelle des ventes résidentielles au Canada cette année

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les ventes résidentielles réalisées à l’échelle nationale ont augmenté de 4,1 % en juin comparativement à mai, la première hausse d’une telle importance cette année. Malgré tout, les ventes de juin sont demeurées considérablement sous le rythme mensuel des cinq dernières années (voir le graphique). Les gains au chapitre des ventes ont surtout été enregistrés dans le Grand Toronto alors que 60 % de tous les marchés du logement locaux ont constaté des augmentations des ventes des maisons existantes.

Selon le Toronto Real Estate Board, les ventes (désaisonnalisées) ont bondi de 17,6 % dans le Grand Toronto de mai à juin.
À l’inverse, les ventes en Colombie-Britannique ont continué d’être modérées.

La Chambre immobilière de la région métropolitaine de Vancouver a rapporté une chute de 14,4 % des ventes de logements le mois dernier, comparativement au mois précédent. Dans le Grand Vancouver, les ventes réalisées en juin ont été 28,7 % sous la moyenne des ventes annuelles de juin sur 10 ans. Par rapport à 12 mois plus tôt, les ventes ont chuté d’un énorme 37,7 %.

À l’échelle nationale, les ventes ont diminué de près de 11 % d’une année à l’autre. Les ventes annuelles ont atteint leur niveau le plus bas en cinq ans et sont demeurées à près de 7 % sous la moyenne de juin sur 10 ans. L’activité se situait en deçà des niveaux enregistrés il y a un an dans environ deux tiers de tous les marchés locaux, principalement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique.
« L’entrée en vigueur cette année de la simulation de crise pour les acheteurs continue de ralentir les ventes; toutefois, la remontée des ventes en juin semble indiquer que ses effets sont en voie de s’estomper », estime Barb Sukkau, présidente de l’ACI. « L’ampleur de son impact sur les acheteurs varie en fonction des marchés et des catégories de prix. »

La Colombie-Britannique a été frappée par une double épreuve, car la province a aussi décidé d’imposer une taxe sur les achats étrangers. De plus, les taux hypothécaires ont augmenté, ce qui accentue le fardeau des nouvelles simulations de crise.

Dans l’avenir, les ventes de logements et les hausses de prix seront probablement atténuées par des taux d’intérêt plus élevés, car la Banque du Canada vient tout juste d’augmenter à nouveau le taux de référence la semaine dernière. Le taux préférentiel a augmenté de 3,45 % à 3,70 % dans la foulée de l’augmentation du taux, alors que le taux hypothécaire fixe sur 5 ans affiché (la mesure critique utilisée dans la simulation de crise) est demeuré stable à 5,34 %. Néanmoins, davantage de pression à la hausse sur les taux hypothécaires est probable au cours des prochaines années, alors que l’activité économique se heurte aux limites de capacité et que l’inflation tend à augmenter. La Banque a été très claire sur le fait que des hausses de taux subséquentes sont à prévoir, mais elle a réitéré qu’elle prendra une approche graduelle relativement aux futures hausses, guidée par les nouvelles données économiques et la reconnaissance que l’économie est plus sensible aux mouvements des taux d’intérêt maintenant qu’elle l’était dans le passé.

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché un recul de 1,8 % en juin et est resté en deçà des niveaux enregistrés pour le mois au cours des dernières années. Les nouvelles inscriptions ont chuté dans bon nombre des grands marchés urbains, dont ceux du Lower Mainland de la Colombie-Britannique, de Calgary, d’Edmonton, d’Ottawa et de Montréal.
Les nouvelles inscriptions ayant affiché une hausse, et les ventes étant restées pratiquement inchangées, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a baissé à 50,6 % en mai par rapport à 53,2 % en avril. Il est resté tout juste hors de portée de la moyenne à long terme, qui se situe à 53,4 %. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, environ les deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en mai 2018.
On comptait 5,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2018. Même s’il s’agit de son niveau le plus élevé en trois ans, la mesure se maintient près de la moyenne à long terme de 5,2 mois.

Prix des maisons
À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé n’a augmenté que de 0,9 % d’une année à l’autre en juin 2018, ce qui représente le 14e mois consécutif de décélération des gains. Il s’agissait également de la plus petite augmentation annuelle depuis septembre 2009.
La décélération de la croissance des prix des maisons d’une année à l’autre s’explique largement par des tendances affichées dans les marchés du Grand Golden Horsehoe (GGH) suivis par l’indice. Les prix dans cette région ont commencé à se stabiliser et ont montré des signes de regain d’un mois à l’autre au cours des derniers mois.
Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en juin (+11,3 %), suivis des maisons en rangée (+4,9 %); cependant, les gains sur le plan des prix pour ces propriétés ont décéléré cette année. À l’inverse, les prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages étaient à la baisse (-1,8 % et -4,1 % d’une année à l’autre respectivement).

En juin, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 8 des 15 marchés suivis par l’index (voir le tableau ci-dessous).
La croissance des prix des propriétés est en ralentissement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique (Grand Vancouver : +9,5 %; vallée du Fraser : +18,4 %, d’une année à l’autre), à Victoria (+10,6 %) et dans le reste de l’île de Vancouver (+16,5 %).

Dans le GGH, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+3,5 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en juin dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Barrie and District, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -4,8 %; Oakville-Milton : -2,9 %; Barrie and District : -6,5 %). Ces reculs s’expliquent par la hausse rapide des prix il y a un an et masquent le début d’une hausse d’un mois à l’autre dans ces marchés.
À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont baissé légèrement d’une année à l’autre (Calgary : -1 %; Edmonton : -1,5 %), alors que ceux de Regina et de Saskatoon ont affiché une baisse plus marquée qu’il y a un an (-6,1 % et -2,9 %, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,9 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,1 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,4 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 7,4 % du prix des maisons en rangée) et de 6 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 6,5 % du prix des maisons unifamiliales à un étage).

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des maisons vendues au pays en juin 2018 se situe juste en deçà de 496 000 $, un recul de 1,3 % par rapport à la même période l’année dernière. Même si ce résultat représente une baisse du prix moyen à l’échelle nationale d’une année à l’autre pour un cinquième mois consécutif, il s’agit tout de même de la baisse la moins importante d’entre elles.

Le prix moyen national est largement faussé par les ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, qui représentent les deux marchés les plus actifs et les plus chers au Canada. Si l’on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen baisse de près de 107 000 $ par rapport à la moyenne nationale (à juste un peu plus de 389 000 $).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les marchés du logement dans le GGH semblent avoir atteint un creux et les limites de l’offre peuvent fort bien enrayer la baisse des prix au cours des prochains mois. Le ralentissement dans les marchés du logement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique s’est accéléré le mois dernier alors que le secteur continue de ressentir les actions provinciales visant à ralentir les activités, ainsi que les changements réglementaires plus larges et les taux d’intérêt plus élevés.

Les taux hypothécaires fixes sur cinq ans ont déjà augmenté d’environ 110 points de base, tandis que les taux variables pour les nouveaux prêts hypothécaires ont augmenté de presque 40 points de base. Depuis la mise en œuvre des nouvelles normes hypothécaires, les conditions de crédit hors coût pour les prêts et les marges de crédit hypothécaires se sont également resserrées. La Banque du Canada augmentera encore son taux d’intérêt, bien qu’elle demeure prudente particulièrement à la lumière des tensions commerciales continues avec les États-Unis.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
12 Juil

M. Poloz ouvre la porte à d’autres hausses de taux

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a augmenté son taux cible de financement à un jour ce matin de 25 points de base pour l’établir à 1,5 %. Ce qui n’était pas prévu est le ton belliciste du communiqué de presse qui a écarté la menace de l’augmentation du protectionnisme, mettant plutôt l’accent sur le besoin de taux d’intérêt plus élevés afin de maintenir l’inflation près de la cible. Dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’aujourd’hui, la Banque a maintenu ses prévisions de croissance de l’économie mondiale. Toutefois, l’économie américaine s’est avérée plus vigoureuse que prévu, « ce qui renforce les attentes des marchés quant à un relèvement des taux directeurs et pousse le dollar américain à la hausse. Parallèlement, les prix du pétrole ont augmenté. Le cours du dollar canadien a néanmoins baissé, ce qui reflète la vigueur généralisée du dollar américain et les préoccupations au sujet des mesures commerciales. »

L’économie canadienne continue de tourner presque à plein régime. « Les dépenses des ménages sont freinées par les taux d’intérêt plus élevés et le resserrement des lignes directrices sur les prêts hypothécaires. » Le ratio de l’endettement des ménages par rapport au revenu disponible est à la baisse comme le démontre le ralentissement de la croissance du crédit aux ménages (voir le graphique ci-dessous).

La croissance des dépenses de consommation ralentit depuis le milieu de 2017, surtout en raison d’une réduction des dépenses sensibles aux taux d’intérêt comme les achats de véhicules, de meubles, d’électroménagers et l’entretien de logements. Étant donné le ralentissement des achats de logements, les dépenses liées au logement ont également ralenti.
L’estimation de la sensibilité de la consommation et du logement aux taux d’intérêt est plus élevée que dans les cycles antérieurs, en raison du ratio élevé de l’endettement des ménages par rapport au revenu disponible. L’incidence de taux d’intérêt plus élevés diffère probablement selon les catégories d’emprunteurs, les ménages les plus endettés étant les plus touchés.

La Banque a déclaré que « les données récentes portent à croire que les marchés du logement commencent à se stabiliser après la faiblesse observée au début de 2018. » Selon le RPM de juillet, la contribution du logement à la croissance cette année sera de seulement 0,1 point de pourcentage, alors qu’il n’y aura aucune contribution en 2019 et une incidence négative en 2020 (voir le tableau ci-dessous). Le RPM précise que l’investissement résidentiel est en baisse, reflétant les effets des taux d’intérêt plus élevés et des règles hypothécaires plus serrées. Les activités de revente se sont contractées lorsque les mesures révisées sont entrées en vigueur, mais on prévoit qu’elles s’amélioreront au cours des quelques prochains trimestres. Les données sur les activités de revente et les mises en chantier de logements semblent indiquer que le marché du logement commence à se stabiliser.

On prévoit que la croissance des dépenses dans les nouvelles constructions ralentisse au cours de la période de projection. Les nouvelles règles hypothécaires risquent de faire en sorte que les ménages achètent des logements moins onéreux, les acheteurs types ayant maintenant accès à des emprunts moins élevés.

Parallèlement, les exportations sont soutenues par la forte demande mondiale et les prix plus élevés des produits de base. « Les investissements des entreprises augmentent en réponse à la solide croissance de la demande et aux pressions sur la capacité de production, bien que les tensions commerciales pèsent sur les investissements dans certains secteurs. Dans l’ensemble, la Banque s’attend encore à ce que la croissance au Canada avoisine 2 % en moyenne sur la période 2018-2020. » Cela est un peu au-dessus de l’estimation de la croissance non inflationniste à plein rendement de la Banque, ce qui est le soi-disant taux de croissance « potentiel ».

L’inflation demeure près de 2 %, ce qui cadre avec une économie qui tourne près des limites de sa capacité. La Banque estime que la croissance sous-jacente des salaires s’établit à environ 2,3 %, ce qui est plus lent que ce à quoi on aurait pu s’attendre dans un contexte de plein emploi. Le taux de croissance actuel des salaires a récemment été stimulé par des augmentations du salaire minimum dans quelques provinces.

Ces projections économiques tiennent compte de l’effet estimé des tarifs sur l’acier et l’aluminium imposés récemment par les États-Unis, ainsi que des contremesures adoptées par le Canada. « Bien qu’il y ait des ajustements difficiles à venir pour certains secteurs et leurs travailleurs, l’effet de ces mesures sur la croissance et l’inflation au Canada devrait être modeste. »

La Banque a conclu son communiqué de presse par la déclaration suivante : « Le Conseil de direction estime que des taux d’intérêt plus élevés seront justifiés pour maintenir l’inflation près de la cible, et il continuera d’appliquer une approche graduelle, guidé par les nouvelles données. En particulier, la Banque surveille l’ajustement de l’économie aux taux d’intérêt plus élevés et l’évolution des pressions sur la capacité et les salaires, ainsi que la réaction des entreprises et des consommateurs aux mesures commerciales. »

Conclusion : Cette hausse de taux indique que la Banque du Canada est déterminée à ramener son taux cible de financement à un jour à des niveaux plus normaux et que l’économie est assez vigoureuse pour soutenir d’autres augmentations de taux. La Banque est d’avis que des investissements d’entreprises plus élevés que prévu, des prix plus élevés du pétrole et un dollar canadien plus faible compensent l’effet négatif d’une plus grande incertitude sur le plan commercial. Les exportations ont créé une surprise positive en raison de la forte demande mondiale.

La composition de la croissance au Canada a changé, passant du logement et de la consommation aux exportations et aux investissements des entreprises, le résultat désiré à la suite des nombreuses décisions de resserrement introduites par le gouvernement, la banque centrale et les organismes de réglementation afin de ralentir la croissance de l’endettement des ménages. La Banque croit que ce changement dans la composition de la croissance entraînera une expansion plus durable.

Les marchés s’attendent à ce que la Banque augmente graduellement le taux de référence jusqu’à ce qu’il atteigne 2 % ou 2,25 % d’ici la fin de 2019, ce qui signifie 2 ou 3 autres hausses de taux d’ici la fin de l’année prochaine. Le gouverneur Poloz a déclaré aujourd’hui, lors de la conférence de presse, que l’évaluation de la Banque du taux neutre quant au taux de référence est de 2,5 % à 3 %, mais il est impossible de savoir à quel moment nous y arriverons.
Le Conseil de direction de la Banque se réunira à nouveau le 5 septembre. La nouvelle projection pour l’économie et l’inflation ainsi qu’une analyse des risques connexes seront publiées dans le RPM que la Banque fera paraître le 24 octobre 2018.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca