11 Sep

Au Canada, le nombre d’emplois chute en août et le chômage augmente

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Contre toute attente, Statistique Canada a annoncé ce matin que l’emploi a diminué de 51 600, ce nombre équivalant presque aux 54 100 gains enregistrés en juillet. Les économistes s’attendaient à un chiffre beaucoup plus élevé, mais l’Enquête sur la population active est reconnue pour être volatile, et les gains en emplois se sont maintenus à une moyenne mensuelle de 14 000 au cours de la dernière année. Le rythme de croissance du nombre d’emplois a presque doublé et représente une augmentation mensuelle moyenne de 27 000. Les marchés de l’emploi demeurent très serrés partout au pays.

Le taux de chômage est revenu à son niveau de juin de 6,0 %, un peu à la hausse comparativement au taux de 5,8 % observé en juillet. Le nombre de sans-emploi enregistré en juillet a d’ailleurs égalé le niveau le plus bas atteint en quarante ans. À 6,0 %, le taux de chômage est 0,2 point de pourcentage sous le niveau d’il y a un an.

Le mois dernier, tous les emplois perdus étaient à temps partiel, à la baisse de 92 000, alors que les emplois à temps plein ont augmenté de 40 400. Le nombre élevé d’emplois à temps plein est un signe que le marché du travail est plus vigoureux que les données du mois d’août le suggèrent.

Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a connu une hausse de 172 000 ou de 0,9 %. L’emploi à temps plein a progressé (+326 000 ou +2,2 %), tandis que le nombre de personnes travaillant à temps partiel a diminué (-154 000 ou -4,3 %). Au cours de la même période, le nombre total d’heures travaillées s’est accru de 1,6 %.

Statistique Canada a déclaré que des changements mensuels dans les emplois à temps partiel pourrait être attribuables aux mouvements entre le travail à temps partiel et à temps plein, le flot de travailleurs plus jeunes et plus vieux entrant et sortant de la main-d’œuvre active, aux changements dans l’emploi dans des industries ou le travail à temps partiel est plutôt fréquent, ou aux déviations des modèles saisonniers typiques.

Par l’industrie, le déclin a été grandement fondé sur une perte de 16 400 emplois dans le secteur de la construction et de 22 100 emplois dans les services professionnels. Le nombre de personnes travaillant dans le commerce de gros et de détail a connu une baisse de 20 000, surtout dû au Québec et à l’Ontario.

Les pertes d’emplois ont été énormes en Ontario, alors que le nombre d’emplois a augmenté en Alberta et au Manitoba. Dans les autres provinces, il a peu varié.

Après deux mois de hausses consécutives, l’emploi a diminué de 80 000 en Ontario en août, ce qui représente la perte d’emplois de la province la plus considérable depuis 2009. Toutes les pertes ont été enregistrées dans le travail à temps partiel. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a progressé de 79 000 (+1,1 %) en Ontario. Le taux de chômage en Ontario a augmenté de 0,3 point de pourcentage en août pour atteindre 5,7 % (voir le tableau ci-dessous).

En Ontario, l’emploi à temps plein s’est maintenu par rapport au mois précédent et la hausse sur 12 mois s’est chiffrée à 172 000 (+3,0 %). Les emplois à temps partiel ont chuté de 80 000 en août, à la suite d’une hausse à peu près équivalente en juillet. Au cours de la période de 12 mois ayant pris fin en août, l’emploi à temps partiel a reculé de 93 000 (-6,7 %).
En Alberta, l’emploi a augmenté de 16 000 et le taux de chômage est demeuré à 6,7 %, en raison surtout du plus grand nombre de personnes actives sur le marché du travail. Comparativement à août 2017, l’emploi a progressé de 53 000 (+2,3 %), cette croissance provenant principalement du travail à temps plein.

Au Manitoba, l’emploi a augmenté de 2 600, surtout en raison des hausses enregistrées dans le travail à temps partiel, et le taux de chômage s’est établi à 5,8 %. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a été inchangé dans la province, alors que le taux de chômage a augmenté de 0,8 point de pourcentage en raison du plus grand nombre de personnes à la recherche de travail.

En Colombie-Britannique, l’emploi a connu une légère hausse et le taux de chômage a progressé de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 5,3 %, en raison du plus grand nombre de personnes à la recherche de travail. Comparativement à un an plus tôt, l’emploi a été à peu près inchangé.

Quant aux salaires, les gains ont ralenti pour atteindre leur niveau le plus faible cette année et la moyenne des salaires horaires a augmenté de 2,9 % d’une année à l’autre, le rythme le plus lent depuis décembre.

Pour la Banque du Canada, il n’y a pas de véritable urgence à hausser les taux d’intérêt puisque l’économie démontre peu de signes de surchauffe. Jusqu’à maintenant, en 2018, l’économie a perdu 14 600 emplois, mais ce nombre cache une hausse de 97 300 emplois dans le travail à plein temps. Cette année, nous avons connu une baisse de l’emploi à temps partiel de l’ordre de 111 900.

L’économie est à plein emploi ou presque et le nombre de postes vacants continue d’augmenter. Si l’entente sur l’ALENA se concrétise, il est encore possible que la Banque du Canada augmente encore ses taux d’intérêt lors de la prochaine réunion de politiques, en octobre. Selon la déclaration d’hier de la première sous-gouverneure de la Banque du Canada Carolyn Wilkins, la Banque a envisagé cette possibilité, les dirigeants de la banque centrale ayant débattu cette semaine l’idée d’accélérer le rythme des hausses possibles des taux d’intérêt, avant de finalement décider de s’en tenir au plan « graduel » existant.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
5 Sep

Le gouverneur Poloz maintient les taux

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux de financement à un jour à 1,5 % ce matin, affirmant que la flambée surprise de l’inflation mesurée par l’IPC en juillet, qui a atteint 3 %, est grandement attribuable à une hausse soudaine des tarifs aériens. La Banque s’attend à ce que l’inflation redescende autour de 2 % au début de 2019, à mesure que les effets des hausses passées des prix de l’essence se dissiperont. Les mesures de l’inflation fondamentale utilisées par la Banque demeurent fermement autour de 2%, ce qui cadre avec une économie qui se heurte à une pleine capacité depuis quelque temps. La croissance des salaires demeure également modérée.

Les informations récentes sur l’économie mondiale correspondent aux prévisions de la Banque énoncées dans le Rapport sur la politique monétaire de juillet (RPM). Aux États-Unis, l’économie a été particulièrement vigoureuse, augmentant au rythme de 4,2 % au deuxième trimestre. Cela se compare au taux de croissance du Canada de 2,9 % au trimestre dernier, lequel suit un rythme d’expansion économique de 1,4 % au premier trimestre. La croissance enregistrée au cours du deuxième trimestre aux États-Unis a témoigné de la vigueur des dépenses de consommation et des investissements des entreprises. Au Canada, on s’attend à ce que la croissance au troisième trimestre ralentisse temporairement, surtout en raison des fluctuations de la production et des exportations d’énergie.

En fait, Statistique Canada a indiqué ce matin que le déficit commercial du Canada a presque complètement disparu. Une hausse considérable des exportations aux États-Unis, combinée à une baisse des importations, a fait en sorte que le déficit sur marchandises global du Canada est à son niveau le plus faible depuis décembre 2016.

L’excédent du commerce des marchandises du Canada par rapport aux États-Unis, ciblé par le président Donald Trump dans le cadre des négociations de l’ALENA, a augmenté à son niveau le plus élevé de la décennie. Statistique Canada affirme que les gains dans les exportations mondiales sont surtout attribuables aux automobiles et à l’énergie, dont la plupart étaient en route vers les États-Unis. Le pétrole brut a été responsable des gains sur le plan énergétique, les prix ayant augmenté de 9,4 % en juillet. Quant au recul dans les importations, il est attribuable aux aéronefs et aux minerais métalliques.

Ces chiffres sont susceptibles d’influer sur le redémarrage des pourparlers bilatéraux à Washington sur l’ALENA, alors que l’administration Trump a négocié une nouvelle entente avec le Mexique et a menacé d’exclure le Canada, et d’imposer des tarifs sur l’automobile, si le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau ne fait pas de concessions, particulièrement sur la gestion de l’offre des produits laitiers et les mécanismes de règlement des différends.

La Banque du Canada a souligné que « les tensions commerciales élevées restent un des principaux risques qui pèsent sur les perspectives mondiales, et elles exercent des pressions à la baisse sur le prix de certains produits de base… Elle surveille également de près le déroulement des négociations concernant l’ALENA et l’évolution d’autres politiques commerciales, ainsi que leur incidence sur les perspectives d’inflation ».

En maintenant le taux, la Banque du Canada a fait preuve de sagesse lors de la réunion de politiques de ce matin compte tenu de l’incertitude persistante sur le plan de l’ALENA. Une entente sur l’ALENA offrirait à la banque centrale davantage d’aisance pour envisager un cycle à la hausse qui a déjà fait augmenter le taux cible de financement à un jour quatre fois depuis le milieu de 2017.

Faisant remarquer que « l’activité sur le marché du logement commence à se stabiliser, du fait que les ménages sont en train de s’ajuster aux taux d’intérêt plus élevés et aux changements apportés aux politiques en matière de logement », la Banque a réaffirmé que l’économie se porte suffisamment bien pour justifier des taux d’intérêt plus élevés dans le futur afin d’atteindre la cible de l’inflation. Une autre hausse du taux pourrait survenir dès la prochaine réunion de politiques qui aura lieu le 24 octobre prochain.

On s’attend généralement à ce que l’entente sur l’ALENA soit conclue d’ici là, ouvrant la voie à la Banque pour poursuivre le resserrement de la politique monétaire. Selon Bloomberg News, « Les investisseurs ont la quasi-certitude que, d’ici octobre, la Banque du Canada aura augmenté les coûts d’emprunt pour la cinquième fois depuis le début du cycle de hausse en juillet 2017, et que deux augmentations supplémentaires sont à prévoir d’ici le milieu de 2019. »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
3 Sep

Au cours du deuxième trimestre, la croissance canadienne a bondi de 2,9 %

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada vient tout juste de publier les données sur le PIB du deuxième trimestre, indiquant une forte reprise de la croissance pour atteindre son rythme le plus vigoureux en un an. La croissance du produit intérieur brut réel s’est accélérée pour atteindre 2,9 % (tous les chiffres auxquels nous faisons référence sont exprimés en taux annualisés), considérablement à la hausse comparativement au taux de 1,4 % enregistré au premier trimestre. Le résultat obtenu au deuxième trimestre est légèrement au-dessus de la prévision de la Banque du Canada de 2,8 % publiée dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril, atténuant la probabilité que la Banque hausse ses taux lors de la prochaine réunion de politiques qui aura lieu mercredi prochain.

Au premier trimestre, la croissance a été ralentie par une forte baisse dans le secteur de l’habitation* (voir la note ci-dessous), lequel a chuté d’un taux annuel de 10,5 % annualisé. Le taux annuel d’investissement dans l’habitation a augmenté d’un modeste 1,1 % au cours du deuxième trimestre. La diminution des coûts de transfert de propriété s’est poursuivie, mais à un rythme plus modeste que lors du premier trimestre, alors que les nouvelles constructions résidentielles se sont repliées pour la première fois depuis le troisième trimestre de 2016. Ces baisses ont toutefois été plus que contrebalancées par une augmentation prononcée des dépenses en rénovations.

Le renforcement de la croissance au deuxième trimestre reflète surtout une forte hausse des exportations (+12,3 %) – la hausse trimestrielle la plus importante depuis 2014 – qui est en partie attribuable aux augmentations des exportations de produits énergétiques et de biens de consommation, plus particulièrement des produits pharmaceutiques. Les exportations d’aéronefs, de moteurs et de pièces d’aéronefs ont fortement augmenté en raison de la hausse des livraisons de jets d’affaires à destination des États-Unis et d’autres pays. Les exportations de services ont enregistré une légère baisse. Les exportations nettes (c.-à-d. les exportations moins les importations de biens et de services) ont augmenté à un taux annuel de 6,5 % au cours du deuxième trimestre comparativement à 4,2 % au trimestre précédent.

La hausse des dépenses de consommation a également stimulé la croissance. Les dépenses de consommation finale des ménages (+2,6 %) ont augmenté de plus du double du rythme enregistré au premier trimestre, renversant ainsi la tendance à la baisse des trois trimestres précédents. La croissance est largement attribuable aux dépenses en services (+3,2 %), qui ont augmenté plus rapidement que les dépenses en biens. Les dépenses liées au logement (logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles), en hausse d’un taux annuel de 2,4 %, sont celles qui ont contribué le plus à la croissance généralisée dans la consommation des services.

Les dépenses des ménages pour des biens ont augmenté au taux annuel de 2 % après avoir été stables au premier trimestre, avec des rebonds dans les biens semi-durables et non durables. Les achats de véhicules ont ralenti d’un taux annuel de 2 %. Un élément négatif relativement aux données sur la consommation peut être l’augmentation des dépenses qui a été financée par un taux d’épargne des ménages plus faible. Le taux d’épargne des particuliers a chuté à 3,4 % au deuxième trimestre, comparativement à 3,9 % au trimestre précédent et au taux de 4,5 % observé au cours du dernier trimestre de 2017.

Malgré la nette amélioration de la croissance au deuxième trimestre, les observateurs semblent déçus, car le ralentissement des investissements des entreprises a fait en sorte que la croissance se situe sous la prévision de 3,5 % de certains économistes de Bay Street. La valeur du dollar canadien immédiatement chuté en réaction au rapport.

Les investissements des entreprises dans les ouvrages non résidentiels, les machines et le matériel industriels et les ordinateurs et l’équipement périphérique d’ordinateurs ont ralenti pour atteindre à leur rythme le plus lent observé depuis le quatrième trimestre de 2016, pouvant fort bien refléter l’incertitude entourant la renégociation de l’ALENA et l’imposition de tarifs sur le nombre croissant des exportations canadiennes aux États-Unis. La confiance des entreprises et les investissements en formation de capital étant un indicateur majeur de la croissance future, le ralentissement du deuxième trimestre augure mal pour les perspectives. La plupart des analystes prévoient un ralentissement marqué dans la croissance du PIB pour le présent trimestre d’au moins 2 %.

Perspectives relativement aux taux d’intérêt
À la lumière de la décélération des investissements des entreprises, la Banque du Canada a peu de raisons pour augmenter les taux d’intérêt lors de la prochaine réunion de politiques de la Banque qui aura lieu le 5 septembre. Les investisseurs parient qu’une hausse du taux en octobre est une quasi-certitude, selon Bloomberg Canada.

La semaine dernière, le gouverneur de la Banque du Canada Stephen Poloz a minimisé les inquiétudes par rapport à l’inflation et la possibilité d’augmentations du taux d’intérêt agressives lors d’une conférence de la Banque fédérale américaine aux États-Unis. M. Poloz a affirmé que la récente flambée de l’inflation qui a atteint 3 % en juillet, le taux le plus élevé parmi le G-7, était attribuable à des facteurs transitoires qui seraient renversés un jour ou l’autre. La mesure des salaires dans le rapport d’aujourd’hui sur le PIB, ainsi que les chiffres sur les gains d’emplois, valide la mesure commune des salaires (« salaires-comm ») de la Banque du Canada qui augmentent à 2,4 % au cours du deuxième trimestre, ayant peu changé depuis l’augmentation enregistrée au premier trimestre.

Bien que le Canada se heurte à des contraintes de capacité et à une pénurie de main-d’œuvre qui s’accentue, le gouverneur Poloz ne semble pas pressé de ramener les taux d’intérêt à des niveaux non stimulants. À de nombreuses reprises, il a plaidé en faveur d’une politique gradualiste, mentionnant une incertitude accrue plutôt que la géopolitique et le commerce ainsi que l’incapacité des économistes à mesurer les paramètres critiques comme la croissance potentielle.

La Banque du Canada a augmenté son taux d’intérêt de référence à quatre reprises depuis juillet 2017 dans le but de refroidir l’économie et les indicateurs du marché laissent croire que les investisseurs s’attendent à ce qu’il y ait trois hausses au cours de la prochaine année, après quoi la banque centrale prévoit une longue pause. Cela fera en sorte que le taux de référence cible, qui se situe actuellement à 1,5 %, sera à 2,25 %, soit sous le taux « neutre » de 3 % que la Banque estime comme étant un niveau final et non stimulant quant aux coûts d’emprunt à un jour.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
10 Août

En juillet, le taux de sans-emploi est retourné à son niveau le plus bas en quarante ans

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que le nombre d’emplois a augmenté en juillet et que le taux de chômage a chuté de 0,2 point de pourcentage pour s’établir à 5,8 %, de retour à son niveau le plus faible depuis 1970 qui a été affiché plus tôt cette année.

Le mois dernier, 54 100 nouveaux emplois nets ont été créés, ce qui est beaucoup plus élevé que prévu et qui constitue la progression la plus importante cette année. Par contre, cette hausse est surtout attribuable à la création d’emplois à temps partiel. La croissance des emplois enregistrée en juillet a suivi la hausse de 31 800 en juin. Ces deux mois ont connu des augmentations de beaucoup supérieures aux gains mensuels moyens de 20 000 affichés l’an dernier.

Au cours de la période de 12 mois ayant pris fin en juillet, l’emploi a progressé de 246 000 (+1,3 %), reflétant grandement la croissance du travail à temps plein (+211 000 ou +1,4 %). Au cours de cette période, le nombre total d’heures travaillées a augmenté de 1,3 %.

La croissance des emplois du mois dernier a surtout été réalisée dans le secteur public, notamment dans les services d’enseignement, et particulièrement en Ontario et au Québec. À l’échelle nationale, la hausse est surtout attribuable à l’emploi dans les établissements postsecondaires, essentiellement les universités, et elle touche principalement le travail à temps partiel. Le nombre de personnes travaillant dans les soins de santé et l’assistance sociale a également augmenté, surtout en Ontario. En Colombie-Britannique, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 11 000 et le taux de chômage était de l’ordre de 5,0 % (voir le tableau ci-dessous). Des emplois ont également été créés à Terre-Neuve-et-Labrador et il s’agit de la première augmentation depuis octobre 2017. Le nombre de travailleurs a diminué en Saskatchewan et au Manitoba, alors qu’il a peu varié dans les autres provinces.

Le nombre d’emplois a diminué de 18 400 dans le secteur de la fabrication, contrairement au bond record de 90 500 effectué dans le secteur des services. Cependant, la flambée dans le secteur des services a probablement reflété une distorsion technique. Le moment pour effectuer des embauches dans le secteur de l’enseignement a été volatil pendant les mois d’été au cours des dernières années, et cela a causé un problème de désaisonnalisation. La montée des emplois dans l’enseignement survenue en juillet sera probablement éliminée au cours des deux prochains mois.

La croissance des salaires a ralenti en juillet, et les salaires horaires moyens ont augmenté de 3,2 % d’une année à l’autre, comparativement à 3,6 % d’une année à l’autre en juin. Quant aux travailleurs permanents, la croissance de leurs salaires s’est établie à 3 %, le pourcentage le plus faible enregistré cette année.
L’économie canadienne continue de croître à un rythme plus élevé que le potentiel à long terme, alors que les marchés de l’emploi continuent de se resserrer. Le taux de chômage de 5,8 % est sous le niveau du plein emploi qui se situe entre 6 % et 6,5 %. Un rythme plus soutenu d’embauches risque d’entraîner une augmentation de la demande excédentaire, exerçant ainsi une pression à la hausse sur l’inflation. Par conséquent, la Banque du Canada continuera de retirer ses mesures de relance en augmentant graduellement les taux à un jour.

Le présent rapport a soulevé la probabilité qu’il y ait une autre augmentation du taux de référence à un jour de 25 points de base, possiblement dès la prochaine réunion de politiques qui aura lieu en septembre. L’inflation demeure toutefois au taux cible de la Banque du Canada qui est de 2 %, ce qui permet à la Banque d’attendre jusqu’à la rencontre subséquente, en octobre.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
16 Juil

Le mois de juin marque la première hausse mensuelle des ventes résidentielles au Canada cette année

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les ventes résidentielles réalisées à l’échelle nationale ont augmenté de 4,1 % en juin comparativement à mai, la première hausse d’une telle importance cette année. Malgré tout, les ventes de juin sont demeurées considérablement sous le rythme mensuel des cinq dernières années (voir le graphique). Les gains au chapitre des ventes ont surtout été enregistrés dans le Grand Toronto alors que 60 % de tous les marchés du logement locaux ont constaté des augmentations des ventes des maisons existantes.

Selon le Toronto Real Estate Board, les ventes (désaisonnalisées) ont bondi de 17,6 % dans le Grand Toronto de mai à juin.
À l’inverse, les ventes en Colombie-Britannique ont continué d’être modérées.

La Chambre immobilière de la région métropolitaine de Vancouver a rapporté une chute de 14,4 % des ventes de logements le mois dernier, comparativement au mois précédent. Dans le Grand Vancouver, les ventes réalisées en juin ont été 28,7 % sous la moyenne des ventes annuelles de juin sur 10 ans. Par rapport à 12 mois plus tôt, les ventes ont chuté d’un énorme 37,7 %.

À l’échelle nationale, les ventes ont diminué de près de 11 % d’une année à l’autre. Les ventes annuelles ont atteint leur niveau le plus bas en cinq ans et sont demeurées à près de 7 % sous la moyenne de juin sur 10 ans. L’activité se situait en deçà des niveaux enregistrés il y a un an dans environ deux tiers de tous les marchés locaux, principalement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique.
« L’entrée en vigueur cette année de la simulation de crise pour les acheteurs continue de ralentir les ventes; toutefois, la remontée des ventes en juin semble indiquer que ses effets sont en voie de s’estomper », estime Barb Sukkau, présidente de l’ACI. « L’ampleur de son impact sur les acheteurs varie en fonction des marchés et des catégories de prix. »

La Colombie-Britannique a été frappée par une double épreuve, car la province a aussi décidé d’imposer une taxe sur les achats étrangers. De plus, les taux hypothécaires ont augmenté, ce qui accentue le fardeau des nouvelles simulations de crise.

Dans l’avenir, les ventes de logements et les hausses de prix seront probablement atténuées par des taux d’intérêt plus élevés, car la Banque du Canada vient tout juste d’augmenter à nouveau le taux de référence la semaine dernière. Le taux préférentiel a augmenté de 3,45 % à 3,70 % dans la foulée de l’augmentation du taux, alors que le taux hypothécaire fixe sur 5 ans affiché (la mesure critique utilisée dans la simulation de crise) est demeuré stable à 5,34 %. Néanmoins, davantage de pression à la hausse sur les taux hypothécaires est probable au cours des prochaines années, alors que l’activité économique se heurte aux limites de capacité et que l’inflation tend à augmenter. La Banque a été très claire sur le fait que des hausses de taux subséquentes sont à prévoir, mais elle a réitéré qu’elle prendra une approche graduelle relativement aux futures hausses, guidée par les nouvelles données économiques et la reconnaissance que l’économie est plus sensible aux mouvements des taux d’intérêt maintenant qu’elle l’était dans le passé.

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché un recul de 1,8 % en juin et est resté en deçà des niveaux enregistrés pour le mois au cours des dernières années. Les nouvelles inscriptions ont chuté dans bon nombre des grands marchés urbains, dont ceux du Lower Mainland de la Colombie-Britannique, de Calgary, d’Edmonton, d’Ottawa et de Montréal.
Les nouvelles inscriptions ayant affiché une hausse, et les ventes étant restées pratiquement inchangées, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a baissé à 50,6 % en mai par rapport à 53,2 % en avril. Il est resté tout juste hors de portée de la moyenne à long terme, qui se situe à 53,4 %. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, environ les deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en mai 2018.
On comptait 5,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2018. Même s’il s’agit de son niveau le plus élevé en trois ans, la mesure se maintient près de la moyenne à long terme de 5,2 mois.

Prix des maisons
À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé n’a augmenté que de 0,9 % d’une année à l’autre en juin 2018, ce qui représente le 14e mois consécutif de décélération des gains. Il s’agissait également de la plus petite augmentation annuelle depuis septembre 2009.
La décélération de la croissance des prix des maisons d’une année à l’autre s’explique largement par des tendances affichées dans les marchés du Grand Golden Horsehoe (GGH) suivis par l’indice. Les prix dans cette région ont commencé à se stabiliser et ont montré des signes de regain d’un mois à l’autre au cours des derniers mois.
Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en juin (+11,3 %), suivis des maisons en rangée (+4,9 %); cependant, les gains sur le plan des prix pour ces propriétés ont décéléré cette année. À l’inverse, les prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages étaient à la baisse (-1,8 % et -4,1 % d’une année à l’autre respectivement).

En juin, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 8 des 15 marchés suivis par l’index (voir le tableau ci-dessous).
La croissance des prix des propriétés est en ralentissement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique (Grand Vancouver : +9,5 %; vallée du Fraser : +18,4 %, d’une année à l’autre), à Victoria (+10,6 %) et dans le reste de l’île de Vancouver (+16,5 %).

Dans le GGH, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+3,5 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en juin dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Barrie and District, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -4,8 %; Oakville-Milton : -2,9 %; Barrie and District : -6,5 %). Ces reculs s’expliquent par la hausse rapide des prix il y a un an et masquent le début d’une hausse d’un mois à l’autre dans ces marchés.
À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont baissé légèrement d’une année à l’autre (Calgary : -1 %; Edmonton : -1,5 %), alors que ceux de Regina et de Saskatoon ont affiché une baisse plus marquée qu’il y a un an (-6,1 % et -2,9 %, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,9 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,1 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,4 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 7,4 % du prix des maisons en rangée) et de 6 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 6,5 % du prix des maisons unifamiliales à un étage).

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des maisons vendues au pays en juin 2018 se situe juste en deçà de 496 000 $, un recul de 1,3 % par rapport à la même période l’année dernière. Même si ce résultat représente une baisse du prix moyen à l’échelle nationale d’une année à l’autre pour un cinquième mois consécutif, il s’agit tout de même de la baisse la moins importante d’entre elles.

Le prix moyen national est largement faussé par les ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, qui représentent les deux marchés les plus actifs et les plus chers au Canada. Si l’on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen baisse de près de 107 000 $ par rapport à la moyenne nationale (à juste un peu plus de 389 000 $).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les marchés du logement dans le GGH semblent avoir atteint un creux et les limites de l’offre peuvent fort bien enrayer la baisse des prix au cours des prochains mois. Le ralentissement dans les marchés du logement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique s’est accéléré le mois dernier alors que le secteur continue de ressentir les actions provinciales visant à ralentir les activités, ainsi que les changements réglementaires plus larges et les taux d’intérêt plus élevés.

Les taux hypothécaires fixes sur cinq ans ont déjà augmenté d’environ 110 points de base, tandis que les taux variables pour les nouveaux prêts hypothécaires ont augmenté de presque 40 points de base. Depuis la mise en œuvre des nouvelles normes hypothécaires, les conditions de crédit hors coût pour les prêts et les marges de crédit hypothécaires se sont également resserrées. La Banque du Canada augmentera encore son taux d’intérêt, bien qu’elle demeure prudente particulièrement à la lumière des tensions commerciales continues avec les États-Unis.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
12 Juil

M. Poloz ouvre la porte à d’autres hausses de taux

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a augmenté son taux cible de financement à un jour ce matin de 25 points de base pour l’établir à 1,5 %. Ce qui n’était pas prévu est le ton belliciste du communiqué de presse qui a écarté la menace de l’augmentation du protectionnisme, mettant plutôt l’accent sur le besoin de taux d’intérêt plus élevés afin de maintenir l’inflation près de la cible. Dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’aujourd’hui, la Banque a maintenu ses prévisions de croissance de l’économie mondiale. Toutefois, l’économie américaine s’est avérée plus vigoureuse que prévu, « ce qui renforce les attentes des marchés quant à un relèvement des taux directeurs et pousse le dollar américain à la hausse. Parallèlement, les prix du pétrole ont augmenté. Le cours du dollar canadien a néanmoins baissé, ce qui reflète la vigueur généralisée du dollar américain et les préoccupations au sujet des mesures commerciales. »

L’économie canadienne continue de tourner presque à plein régime. « Les dépenses des ménages sont freinées par les taux d’intérêt plus élevés et le resserrement des lignes directrices sur les prêts hypothécaires. » Le ratio de l’endettement des ménages par rapport au revenu disponible est à la baisse comme le démontre le ralentissement de la croissance du crédit aux ménages (voir le graphique ci-dessous).

La croissance des dépenses de consommation ralentit depuis le milieu de 2017, surtout en raison d’une réduction des dépenses sensibles aux taux d’intérêt comme les achats de véhicules, de meubles, d’électroménagers et l’entretien de logements. Étant donné le ralentissement des achats de logements, les dépenses liées au logement ont également ralenti.
L’estimation de la sensibilité de la consommation et du logement aux taux d’intérêt est plus élevée que dans les cycles antérieurs, en raison du ratio élevé de l’endettement des ménages par rapport au revenu disponible. L’incidence de taux d’intérêt plus élevés diffère probablement selon les catégories d’emprunteurs, les ménages les plus endettés étant les plus touchés.

La Banque a déclaré que « les données récentes portent à croire que les marchés du logement commencent à se stabiliser après la faiblesse observée au début de 2018. » Selon le RPM de juillet, la contribution du logement à la croissance cette année sera de seulement 0,1 point de pourcentage, alors qu’il n’y aura aucune contribution en 2019 et une incidence négative en 2020 (voir le tableau ci-dessous). Le RPM précise que l’investissement résidentiel est en baisse, reflétant les effets des taux d’intérêt plus élevés et des règles hypothécaires plus serrées. Les activités de revente se sont contractées lorsque les mesures révisées sont entrées en vigueur, mais on prévoit qu’elles s’amélioreront au cours des quelques prochains trimestres. Les données sur les activités de revente et les mises en chantier de logements semblent indiquer que le marché du logement commence à se stabiliser.

On prévoit que la croissance des dépenses dans les nouvelles constructions ralentisse au cours de la période de projection. Les nouvelles règles hypothécaires risquent de faire en sorte que les ménages achètent des logements moins onéreux, les acheteurs types ayant maintenant accès à des emprunts moins élevés.

Parallèlement, les exportations sont soutenues par la forte demande mondiale et les prix plus élevés des produits de base. « Les investissements des entreprises augmentent en réponse à la solide croissance de la demande et aux pressions sur la capacité de production, bien que les tensions commerciales pèsent sur les investissements dans certains secteurs. Dans l’ensemble, la Banque s’attend encore à ce que la croissance au Canada avoisine 2 % en moyenne sur la période 2018-2020. » Cela est un peu au-dessus de l’estimation de la croissance non inflationniste à plein rendement de la Banque, ce qui est le soi-disant taux de croissance « potentiel ».

L’inflation demeure près de 2 %, ce qui cadre avec une économie qui tourne près des limites de sa capacité. La Banque estime que la croissance sous-jacente des salaires s’établit à environ 2,3 %, ce qui est plus lent que ce à quoi on aurait pu s’attendre dans un contexte de plein emploi. Le taux de croissance actuel des salaires a récemment été stimulé par des augmentations du salaire minimum dans quelques provinces.

Ces projections économiques tiennent compte de l’effet estimé des tarifs sur l’acier et l’aluminium imposés récemment par les États-Unis, ainsi que des contremesures adoptées par le Canada. « Bien qu’il y ait des ajustements difficiles à venir pour certains secteurs et leurs travailleurs, l’effet de ces mesures sur la croissance et l’inflation au Canada devrait être modeste. »

La Banque a conclu son communiqué de presse par la déclaration suivante : « Le Conseil de direction estime que des taux d’intérêt plus élevés seront justifiés pour maintenir l’inflation près de la cible, et il continuera d’appliquer une approche graduelle, guidé par les nouvelles données. En particulier, la Banque surveille l’ajustement de l’économie aux taux d’intérêt plus élevés et l’évolution des pressions sur la capacité et les salaires, ainsi que la réaction des entreprises et des consommateurs aux mesures commerciales. »

Conclusion : Cette hausse de taux indique que la Banque du Canada est déterminée à ramener son taux cible de financement à un jour à des niveaux plus normaux et que l’économie est assez vigoureuse pour soutenir d’autres augmentations de taux. La Banque est d’avis que des investissements d’entreprises plus élevés que prévu, des prix plus élevés du pétrole et un dollar canadien plus faible compensent l’effet négatif d’une plus grande incertitude sur le plan commercial. Les exportations ont créé une surprise positive en raison de la forte demande mondiale.

La composition de la croissance au Canada a changé, passant du logement et de la consommation aux exportations et aux investissements des entreprises, le résultat désiré à la suite des nombreuses décisions de resserrement introduites par le gouvernement, la banque centrale et les organismes de réglementation afin de ralentir la croissance de l’endettement des ménages. La Banque croit que ce changement dans la composition de la croissance entraînera une expansion plus durable.

Les marchés s’attendent à ce que la Banque augmente graduellement le taux de référence jusqu’à ce qu’il atteigne 2 % ou 2,25 % d’ici la fin de 2019, ce qui signifie 2 ou 3 autres hausses de taux d’ici la fin de l’année prochaine. Le gouverneur Poloz a déclaré aujourd’hui, lors de la conférence de presse, que l’évaluation de la Banque du taux neutre quant au taux de référence est de 2,5 % à 3 %, mais il est impossible de savoir à quel moment nous y arriverons.
Le Conseil de direction de la Banque se réunira à nouveau le 5 septembre. La nouvelle projection pour l’économie et l’inflation ainsi qu’une analyse des risques connexes seront publiées dans le RPM que la Banque fera paraître le 24 octobre 2018.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
18 Juin

Le marché du logement du printemps demeure faible

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme nous l’avons mentionné le mois dernier, avril marque généralement le début de l’effervescence printanière du marché immobilier, mais cette année, la nouvelle simulation de crise hypothécaire et la hausse des taux hypothécaires ont continué d’être un facteur négatif. Ceux qui s’attendaient à une reprise précoce qui mettrait fin à la récupération pour les ventes qui ont été devancées au quatrième trimestre de l’année dernière ont été extrêmement déçus. À la lecture des données mensuelles publiées par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) vendredi, il est évident que les résultats décevants du secteur du logement se poursuivent en mai. Rien n’indique qu’un véritable rebond s’est effectué en mai dans la revente de maisons.

Les ventes nationales de maisons réalisées par l’entremise des systèmes MLS canadiens ont peu changé d’avril à mai. Ayant affiché une baisse de 0,1 %, elles ont marqué le niveau le plus bas des ventes nationales en plus de cinq ans. Un peu plus de la moitié de tous les marchés locaux rapportait des ventes plus faibles en mai par rapport à avril, notamment dans la région de l’Okanagan, à Chilliwack et dans la vallée du Fraser, ainsi que dans la région de Durham (Grand Toronto) et à Québec. Les baisses d’activité ont été compensées par des gains à Calgary, à Thunder Bay, à Brantford, à London et St. Thomas, à Oakville-Milton et dans la région de Quinte, à l’ouest de Kingston. Une légère hausse des ventes dans le Grand Toronto a aussi soutenu l’activité à l’échelle nationale.

En mai, les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une baisse de 16,2 % par rapport à l’année précédente et ont atteint leur niveau le plus bas en sept ans pour le mois. Le marché se situait aussi à 5,5 % en deçà de la moyenne sur 10 ans pour le mois. L’activité se situait en deçà des niveaux enregistrés il y a un an dans environ 80 % de tous les marchés locaux, principalement dans le Lower Mainland de la Colombie- Britannique et dans les marchés du Grand Golden Horseshoe (Ontario) et des environs.

« La simulation de crise imposée à partir de cette année est devenue encore plus contraignante en mai, le taux d’intérêt utilisé pour calculer l’admissibilité à un prêt hypothécaire ayant connu une hausse au début du mois », explique Gregory Klump, économiste en chef de l’ACI. « Les variations du taux d’intérêt utilisé pour la simulation de crise sont indépendantes de la volonté des décideurs. Des hausses supplémentaires pourraient influer sur les ventes alors que la croissance économique canadienne doit composer avec des frictions découlant des politiques commerciales américaines. »

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 5,1 % en mai, mais est demeuré en deçà du niveau affiché l’an dernier à pareille date. Les nouvelles inscriptions ont grimpé dans environ 75 % des marchés locaux, dont Edmonton, Calgary, Montréal, Québec, Ottawa et le Grand Toronto.
Les nouvelles inscriptions ayant affiché une hausse, et les ventes étant restées pratiquement inchangées, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a baissé à 50,6 % en mai par rapport à 53,2 % en avril. Il est resté tout juste hors de portée de la moyenne à long terme, qui se situe à 53,4 %. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, environ les deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en mai 28018. On comptait 5,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2018. Même s’il s’agit de son niveau le plus élevé en trois ans, la mesure se maintient près de la moyenne à long terme de 5,2 mois.

Prix des maisons

À l’échelle nationale, l’indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé n’a augmenté que de 1,0 % d’une année à l’autre en mai 2018, ce qui représente le 13e mois de décélérations consécutives des gains d’une année à l’autre. Il s’agissait également de la plus petite augmentation annuelle depuis septembre 2009.

La décélération de la croissance des prix d’une année à l’autre s’explique largement par des tendances affichées dans certains des marchés du GGH suivis par l’indice. Bien que les prix dans cette région se soient stabilisés ou aient commencé à tendre à la hausse sur une base mensuelle, les augmentations rapides des prix enregistrées il y a un an ont contribué à détériorer les comparaisons de prix d’une année à l’autre. Si les dernières tendances demeurent, les comparaisons d’une année à l’autre s’amélioreront probablement au cours de prochains mois.

Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en mai (+12,7 %), suivis des maisons en rangée (+4,9 %). À l’inverse, les prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages étaient à la baisse (-1,5 % et -4,7 % d’une année à l’autre respectivement), ce qui concorde tout à fait avec ce que nous avons vu le mois dernier.
En mai, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 8 des 15 marchés suivis par l’index (voir le tableau ci-dessous).

Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique continuent de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +11,5 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +20,6 % d’une année à l’autre). Les appartements et les maisons en rangée ont grandement propulsé cette tendance régionale; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont maintenus dans le Grand Vancouver. Dans la vallée du Fraser, les prix des maisons unifamiliales ont aussi commencé à augmenter.
Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont affiché une hausse d’environ 11,5 % à Victoria et d’environ 18,1 % dans le reste de l’île de Vancouver.

Dans le GGH, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+3,8 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en mai dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Barrie, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -5,4 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -5,9 % d’une année à l’autre; Barrie and District : -6,3 % d’une année à l’autre). Ces chutes s’expliquent par la hausse rapide des prix il y a un an et masquent le début d’une hausse d’un mois à l’autre dans ces marchés.

À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont un peu baissé d’une année à l’autre en mai (Calgary : -0,5 % d’une année à l’autre; Edmonton : -0,9 % d’une année à l’autre). Ceux de Regina et de Saskatoon sont restés nettement plus bas qu’il y a un an (-6,2 % d’une année à l’autre et -2,7 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 8,2 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,5 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,7 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 7,3 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,3 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 4,8 % du prix des maisons en rangée).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété où les acheteurs font face à une offre limitée.
En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada a adopté une position très prudente. Cependant, lors de leur dernière réunion, les décideurs ont laissé croire qu’une hausse de taux est à prévoir, probablement lors de leur prochaine rencontre qui aura lieu le 11 juillet.

Les taux hypothécaires fixes sur cinq ans ont déjà augmenté d’environ 110 points de base, alors que les taux variables pour les nouveaux prêts hypothécaires ont augmenté de presque 40 points de base. Depuis la mise en œuvre des nouvelles normes hypothécaires, les conditions de crédit hors coût pour les prêts et les marges de crédit hypothécaires se sont également resserrées.

Dans la récente Revue du système financier de la Banque du Canada, les analystes de la banque centrale ont observé que la ligne directrice B-20 mise à jour, qui est entrée en vigueur au début de 2018, « bride déjà l’expansion du crédit et améliore la qualité des nouveaux prêts hypothécaires, surtout dans les régions où les prix des logements sont les plus élevés. Ainsi, en raison du nouveau test de résistance, le montant d’un prêt hypothécaire de cinq ans à taux fixe amorti sur 25 ans auquel un emprunteur à revenu médian est admissible au Canada est passé à 373 000 $, soit une baisse de quelque 82 000 $. Les effets du test seront davantage marqués dans des marchés comme ceux des régions métropolitaines de Toronto et de Vancouver, où les prix des logements sont élevés par rapport aux revenus et où les prêts à faible RPV sont plus courants qu’ailleurs au pays. »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
8 Juin

En mai, les pertes d’emplois au Canada se sont produites dans les secteurs de la fabrication et de la construction.

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que l’emploi a peu changé au Canada en mai et que le taux de sans-emploi est demeuré aussi bas que 5,8 % pour le quatrième mois consécutif. Cependant, les grands titres ont souligné la modeste perte de 7 500 emplois du mois dernier, à la suite de la perte de 1 100 emplois enregistrée en avril. Le recul du nombre d’emplois est négligeable pour un pays qui a ajouté 238 200 nouveaux emplois au cours de la dernière année.

Dans le secteur privé, la perte d’emplois est survenue surtout dans les secteurs de la fabrication et de la construction. Le secteur de la fabrication a été faible toute l’année, ayant sans doute été influencé par l’incertitude constante entourant l’ALENA. Les dernières batailles commerciales ont repoussé les décisions relatives à l’ALENA jusqu’en 2019. Non seulement les États-Unis ont imposé des tarifs sur les expéditions canadiennes d’acier et d’aluminium, mais Trump insiste maintenant pour que des négociations bilatérales distinctes aient lieu avec le Canada et avec le Mexique. Cette stratégie qui consiste à diviser pour régner ne fera que prolonger l’incertitude et il n’est pas évident que survivra la vieille entente de l’ALENA qui date de 24 ans.

Des tarifs réciproques imposés par le Canada, le Mexique et de nombreux autres partenaires commerciaux des É.-U. continueront de perturber les activités économiques à l’échelle mondiale.
Dans le secteur de la construction, l’emploi a baissé pour un deuxième mois consécutif en mai, ayant diminué de 13 000. Les emplois dans la construction ont peu changé depuis un an, les récentes baisses ayant contrebalancé les hausses observées vers la fin de 2017. Les activités dans le logement ont beaucoup ralenti au cours des 12 derniers mois en réaction aux mesures gouvernementales et réglementaires visant à ralentir l’activité résidentielle.

La plus grande part du recul dans les emplois peut être attribuable à la Colombie-Britannique, où l’emploi a chuté de 12 400 en mai. Des performances diverses ont été observées ailleurs. En C.-B., les marchés de l’emploi sont exceptionnellement serrés et le taux de chômage a chuté à 4,8 %, le taux le plus faible enregistré au pays. Les pertes d’emplois peuvent refléter une incapacité à trouver les travailleurs appropriés (voir le graphique ci-dessous).

Le marché des emplois demeure très serré au Canada, de plus en plus d’employeurs signalant que des postes sont vacants et qu’ils ont du mal à trouver des travailleurs expérimentés dans certains secteurs. La pénurie de main-d’œuvre et les hausses du salaire minimum provinciales ont fait augmenter les revenus. Le salaire horaire moyen pour les travailleurs permanents a augmenté de 3,9 % comparativement à un an auparavant, correspondant au rythme observé la dernière fois en avril 2009, et le nombre d’heures travaillées s’est accru de 2 %.

L’augmentation des salaires qui atteint un sommet en 9 ans est sans aucun doute attribuable à l’augmentation du salaire minimum au Québec, mais la plus vaste histoire des pressions sur les prix demeure; de 12 à 16 industries majeures ont connu une croissance des salaires supérieure à 3 % en mai, ce qui a également marqué le douzième mois consécutif de hausses salariales réelles.
Dans un rapport séparé, Statistique Canada a révélé que l’utilisation de la capacité industrielle a augmenté pour atteindre 86,1 % au cours du premier trimestre, le niveau le plus marqué depuis 2006. Il s’agissait du septième gain consécutif à ce chapitre.

La Banque du Canada a déclaré qu’elle surveille étroitement la croissance des revenus puisqu’elle évalue actuellement la possibilité d’augmenter encore les taux d’intérêt le mois prochain. On s’attend à ce que le marché de l’emploi demeure vigoureux cette année, le taux de chômage se maintenant près des creux records malgré l’incertitude commerciale et un secteur du logement faible. Jeudi, le gouverneur Poloz a affirmé que les signes d’une « forte » croissance sont visibles.

La Banque du Canada devrait augmenter les taux d’intérêt lors de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs qui aura lieu en juillet, s’ajoutant aux trois hausses de taux enregistrées au cours de l’année dernière.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
4 Juin

En mai, le taux de chômage aux É.-U. a encore diminué pour atteindre 3,8 %

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le rapport de l’emploi de mai publié vendredi a révélé que le taux de chômage a chuté de façon inattendue jusqu’à 3,8 %, ce qui est considérablement sous le niveau que la Réserve fédérale a déjà considéré comme étant le plein emploi.  Il y a bien longtemps, la Fed avait estimé que le taux de sans-emploi d’équilibre à long terme se situait entre 4,3 % et 4,7 %. Selon la théorie économique, des marchés de l’emploi très serrés peuvent générer de la pression inflationniste puisque les entreprises offrent des salaires plus élevés dans le but d’attirer et de conserver les talents.

Aux États-Unis, les taux de salaire ont augmenté de 2,7 % en mai (à un taux annuel), comparativement à 2,6 % en avril et à 2,5 % en 2017.  Cela cadre avec la preuve anecdotique recueillie par la Réserve fédérale indiquant que les pressions inflationnistes s’intensifient dans la plus grande partie du pays. Selon le Livre beige de la Réserve fédérale, les entreprises ont de plus en plus de difficultés à « pourvoir les postes à tous les niveaux de compétences. »

Les décideurs de la Fed se réunissent à nouveau les 12 et 13 juin et il est possible qu’ils continuent de retirer des mesures de relance du système en augmentant les taux de financement à un jour de 25 autres points de base pour atteindre de 1,75 % à 2,0 %. D’ici la fin de l’année prochaine, le taux de financement à un jour pourrait se situer entre 3,25 % et 3,5 %, le niveau que la Fed estime neutre pour l’économie.
Aux États-Unis, les taux du marché à court terme ont augmenté vendredi, dès la publication du rapport sur l’emploi.

Les taux d’intérêt canadiens n’ont pas bougé de concert avec ceux des É.-U., mais la Banque du Canada a déjà indiqué qu’elle augmentera probablement son taux cible de financement à un jour lors de sa prochaine rencontre, en juillet.

Au Canada, les taux hypothécaires ont déjà augmenté considérablement alors que le taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada sur cinq ans, se situant juste au-dessus de 2.1%, est à la hausse de 1,15 point de pourcentage comparativement à l’année dernière. En d’autres mots, le taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada sur 5 ans n’était que de 0,95 % le 1er juin 2017 et, au cours de l’année dernière, il a augmenté de plus de 120 %.

Considérant que la Réserve fédérale et la Banque du Canada continueront de hausser les taux d’intérêt, il est plus que probable que les taux hypothécaires continueront de grimper tant au Canada qu’aux États-Unis.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
31 Mai

Le ralentissement dans le secteur du logement et l’affaiblissement des consommateurs ont freiné la croissance du PIB canadien au cours du premier trimestre

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Ce matin, Statistique Canada a publié les données sur le PIB du premier trimestre, indiquant un ralentissement de la croissance au cours du premier trimestre au taux annuel de 1,3 %, comparativement au taux de 1,7 % observé au cours du dernier trimestre de 2017. Il s’agit précisément de ce que la Banque du Canada avait prévu pour le premier trimestre dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril. Hier, la Banque du Canada a fait savoir, dans son communiqué, que la croissance enregistrée au premier trimestre avait dépassé ses attentes. La plupart des économistes s’attendaient à ce que la croissance au cours du premier trimestre soit de l’ordre de 1,8 %, de même que la Banque du Canada. Cela montre bien que même la banque centrale n’a pas de boule de cristal!

La croissance a été modérée par un ralentissement des dépenses des ménages, une baisse des exportations de produits non énergétiques et une baisse de l’investissement dans le logement. Les dépenses des consommateurs ont ralenti pour le troisième trimestre consécutif, augmentant de 1,1 % au cours du premier trimestre comparativement aux 2,2 % observés au dernier trimestre. La croissance de la consommation a atteint un sommet pendant le premier trimestre de l’année dernière, affichant un taux annuel solide de 4,0 %. La croissance des dépenses des ménages a ralenti à son rythme le plus faible en trois ans. Les dépenses des ménages pour des biens comme des automobiles ont stagné après avoir affiché des gains pendant presque trois ans.

La croissance des dépenses des entreprises pour des projets d’immobilisations a ralenti à 3,5 % comparativement à 9,7 % dans la dernière période de 2017 et le commerce étranger a été un frein sur la croissance puisque les exportations ont augmenté à un rythme inférieur à celui des importations.

Le déclin le plus important a été observé dans le secteur du logement. L’investissement dans le logement a chuté de 7,2 %, la baisse la plus importante depuis 2009, ce qui est attribuable à une diminution de 13,5 % des coûts de transfert de propriété, comme les commissions des courtiers en immeubles et en prêts hypothécaires (voir le graphique). Selon Statistique Canada, cela reflétait les mesures de la nouvelle simulation de crise hypothécaire qui sont entrées en vigueur en janvier.

Du côté positif, le trimestre s’est terminé avec un gain sur le plan du rendement mensuel de 0,3 % pour mars qui est surtout attribuable à l’augmentation de 1,9 % dans l’extraction minière, l’exploitation en carrière et l’extraction de pétrole et de gaz. Cependant, les données mensuelles à l’échelle de l’industrie ont affiché le recul le plus important dans les données sur le rendement des courtiers dans les secteurs liés au logement depuis le premier trimestre de 2008 lorsque l’économie mondiale a sombré dans une crise financière. Cela, de toute évidence, était le résultat intentionnel du gouvernement et des efforts réglementaires pour ralentir le marché du logement.

Le rythme de la croissance économique au Canada est maintenant sous les 2 % depuis maintenant trois trimestres consécutifs, la pire performance depuis l’effondrement du pétrole survenu au milieu de 2015. L’économie s’est rétablie avec des hausses dépassant les 4 % au cours de premier semestre de l’année dernière, quand le Canada se vantait d’avoir l’économie la plus vigoureuse du G-7. Pendant le premier trimestre de cette année, alors que l’économie du Canada a crû à un rythme de 1,3 %, la croissance enregistrée aux États-Unis était de l’ordre de 2,2 %.

Le discours que M. Sylvain Leduc, sous-gouverneur de la Banque du Canada, prononcera plus tard aujourd’hui fournira probablement des indications sur la manière dont les communiqués d’aujourd’hui auront une incidence sur la façon de penser de la Banque, mais en général, une augmentation du taux en juillet est toujours en jeu après la décision d’hier de ne rien changer.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca