3 Mai

Les taux demeurent inchangés pour l’instant, mais des hausses graduelles sont à prévoir

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Publié par: Robert Perrier

Le Federal Open Market Committee (FOMC) s’est réuni cette semaine pour la deuxième fois depuis le début du mandat de Jerome Powell à titre de président. Dans une décision unanime, le Comité a maintenu la fourchette cible des fonds fédéraux inchangée de 1,5 % à 1,75 %. Contrairement à la Banque du Canada, laquelle a comme seul objectif de cibler l’inflation à un taux approximatif de 2 %, la Réserve fédérale a un double mandat statutaire qui consiste à favoriser la stabilité des prix et l’emploi maximal.

Aux États-Unis, les conditions d’emploi demeurent vigoureuses et l’économie continue de croître à un rythme modéré. L’inflation frôle maintenant les 2 %. La croissance des dépenses des ménages a ralenti comparativement à leur rythme effréné du quatrième trimestre et l’investissement fixe des entreprises a continué de croître rapidement.

« Le Comité s’attend à ce que les conditions économiques évoluent d’une façon qui justifiera des augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux; le taux des fonds fédéraux demeurera probablement, pour quelque temps, sous les niveaux qui devraient prédominer à plus long terme. Le parcours réel que suivra le taux des fonds fédéraux dépendra toutefois des perspectives économiques en fonction des nouvelles données ».

Le rendement des bons du Trésor des États-Unis de 10 ans a légèrement fléchi à 2,96 % après la publication de la déclaration, alors que l’indice S&P 500 des actions américaines a monté à son niveau le plus élevé de la journée et que le Bloomberg Dollar Spot Index a chuté.

La croissance économique des É.-U. a ralenti au cours du premier trimestre à un rythme annualisé de 2,3 % après avoir maintenu une moyenne supérieure à 3 % pendant les trois trimestres précédents.

On s’attend à ce que la Réserve augmente les taux une autre fois lors de la prochaine réunion de juin. En mars, la Fed a indiqué qu’elle prévoyait augmenter les taux trois ou quatre fois cette année. Elle a haussé le taux cible des fonds fédéraux trois fois l’année dernière et a commencé à réduire graduellement son portefeuille de titres.

La Banque du Canada augmentera sans doute ses taux à deux reprises cette année, probablement pendant l’été et à l’automne. Comme d’habitude, la politique de la banque centrale demeurera dépendante des données et sera ajustée en fonction des changements importants à la conjoncture économique. On s’attend généralement à ce que les négociations de l’ALENA soient conclues de manière satisfaisante dans un avenir proche, mais cela reste à voir.

La hausse de la ferveur protectionniste américaine est un point négatif important pour l’économie mondiale. Aujourd’hui, 1 100 économistes américains ont signé une lettre à l’intention du président Trump l’informant des dangers inhérents aux tarifs et lui rappelant que la loi Smoot-Hawley sur les tarifs a mené à une dépression économique prolongée.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
18 Avr

M. Poloz maintient les taux et voit de plus grandes possibilités de croissance et d’augmentation de l’inflation

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
La valeur du dollar canadien a subi un fort repli immédiatement après la diffusion de l’annonce officielle de la Banque du Canada qui faisait part de prévisions plus optimistes relativement à l’économie, tout en maintenant son taux inchangé. La banque a augmenté son estimation quant à la croissance potentielle non inflationniste, insinuant qu’il y a plus de possibilités de croissance sans déclencher des hausses de taux.

La banque centrale suggère maintenant que l’économie a une limite de vitesse non inflationniste de 1,8 % cette année et l’an prochain, qui s’accélérera à 1,9 % en 2020. Précédemment, la banque avait estimé que la croissance potentielle moyenne serait autour de 1,6 % pour les deux prochaines années.

De nombreux intervenants sur le marché s’attendaient à une annonce plus sévère, alors que l’inflation a augmenté pour s’approcher de la cible de 2 % de la banque au cours des derniers mois. La banque centrale semble être à cheval sur la clôture, suggérant que les hausses de taux ne tarderont pas, mais que l’économie a encore besoin de stimulation. La bonne nouvelle est que la demande croissante génère une nouvelle capacité pendant que les entreprises investissent pour suffire aux ventes, un développement qui, selon le gouverneur Poloz, doit être encouragé par la banque centrale dont c’est l’« obligation ».

Le Rapport sur la politique monétaire (RPM) révèle que les trois quarts des industries ont un taux d’utilisation de la capacité qui se situe dans les cinq points de pourcentage de leur sommet affiché après 2003. Pendant ce temps, le sondage sur les perspectives commerciales indique que les attentes relatives aux ventes se sont confirmées. Ensemble, cela signifie qu’il y a un réel besoin d’investissements pour répondre à une demande plus forte.

La principale préoccupation est que le protectionnisme (qui demeure le risque le plus élevé de la banque centrale en ce qui a trait aux perspectives) combiné à la refonte fiscale américaine fasse en sorte que les entreprises choisiront de développer leur capacité à l’extérieur du Canada. Des « résultats fort variés » demeurent possibles quant à l’ALENA, selon le RPM, qui n’a pas reconnu que des progrès aient été récemment rapportés concernant les discussions entre le Canada, le Mexique et les États-Unis.

La banque centrale prévoit maintenant que la croissance au cours du premier trimestre se situera à 1,3 %, à la baisse comparativement aux prévisions de janvier qui étaient à 2,5 %. Les prévisions pour 2018 ont été également révisées à la baisse à 2 %, par rapport à 2,2 %. Par contre, la croissance prévue pour 2019 a été revue à la hausse à 2,1 % plutôt qu’à 1,6 %. Cette plus forte croissance reflète les révisions à la hausse de l’expansion américaine attribuable aux nouvelles règles fiscales.

Le ralentissement de la croissance économique au premier trimestre tient surtout à la faiblesse enregistrée dans deux secteurs. Les marchés du logement ont ralenti dans la foulée des nouvelles lignes directrices sur les prêts hypothécaires. Les exportations ont également fléchi, en partie en raison de la congestion des infrastructures de transport.

En ce qui concerne le logement, le Rapport sur la politique monétaire présente un graphique intéressant (ci-dessous) illustrant le changement cumulatif dans les reventes de logements depuis janvier 2017 qui est suivi du commentaire : « Selon les estimations de la Banque, l’activité sur le marché de l’habitation se serait nettement contractée au premier trimestre à la suite de l’entrée en vigueur de la version révisée de la ligne directrice B-20. Cette contraction a été accentuée par le fait que certains acheteurs se sont empressés, au quatrième trimestre de 2017, d’acquérir un logement avant d’être assujettis à la nouvelle mesure. Au deuxième trimestre de 2018, l’activité sur le marché de l’habitation devrait se redresser, les reventes amorçant une reprise. »

Conclusion : malgré que les prévisions de l’inflation aient été revues à la hausse, l’évaluation de la banque semble être relativement optimiste. Je m’attends à ce qu’il y ait deux autres hausses d’un quart de point du taux cette année, probablement à l’été et à l’automne.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
16 Avr

Le marché du logement du Canada continue son atterrissage en douceur

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les données publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent une petite tendance à la hausse des ventes nationales en mars, la première augmentation mensuelle en trois mois. Cela survient dans la foulée d’un déclin de plus de 19 % dans les deux mois précédents, alors que  les règles plus serrées sur les simulations de crise relatives aux demandes de prêts hypothécaires appliquées par les prêteurs assujettis à la réglementation fédérale auraient eu des répercussions sur un acheteur potentiel sur trois.

La petite hausse survenue en mars laisse croire que le marché du logement commence à réagir après la période de récupération des activités devancées à la fin de l’année dernière en raison de l’introduction des nouvelles règles, le 1er janvier 2018.

On prévoit que le marché du logement sera probablement inégal, car les nouvelles mesures de ralentissement du marché annoncées dans le budget de la C.-B. sont appelées à allonger le processus de rajustement dans cette province. En effet, les ventes de maisons à Vancouver affichent encore un déclin, les reventes ayant chuté de 8,6 % en mars par rapport au mois précédent, alors que les prix de référence ont encore augmenté de 1,1 %. Vancouver n’a pas connu aussi peu de ventes depuis 2013. Le budget de février de la C.-B. comportait un nouvel impôt sur la spéculation ainsi qu’un impôt accru pour les acheteurs étrangers, ainsi qu’une hausse des taxes sur les ventes de maisons et des taxes scolaires pour les propriétés valant plus de 3 millions de dollars.

Pour l’ensemble du pays, les ventes des propriétés existantes ont connu une faible augmentation de 1,3 % de février à mars. Néanmoins, les ventes à l’échelle nationale réalisées au cours du premier trimestre de 2018 ont glissé pour atteindre leur niveau trimestriel le plus bas depuis le premier trimestre de 2014.

Les ventes réalisées en mars étaient à la hausse par rapport au mois précédent dans plus de la moitié des marchés résidentiels locaux, surtout à Ottawa et à Montréal. Les gains mensuels des ventes ont été éclipsés par des reculs dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique et la région d’Okanagan, de même qu’à Chilliwack, à Calgary et à Edmonton.
Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont chuté de 22,7 % par rapport au record enregistré en mars 2017, soit leur niveau le plus faible en quatre ans pour le mois. Elles se situaient aussi à 7 % en deçà de la moyenne sur 10 ans pour mars. Dans plus de 80 % des marchés locaux, les ventes étaient inférieures à celles de l’an dernier, y compris celles de tous les grands centres urbains, à l’exception de Montréal et Ottawa. La grande majorité des baisses d’une année à l’autre étaient bien supérieures à 10 %.

« Les modifications que le gouvernement a apportées à ses politiques ont semé l’incertitude quant aux prix des maisons chez les acheteurs et les propriétaires-vendeurs », affirme le président de l’ACI, Andrew Peck. « L’incidence de ces modifications sur ce qu’on pense du marché de l’habitation varie d’une région à l’autre », ajoute-t-il.

« Les récents changements apportés aux règlements hypothécaires alimentent la demande en maisons à moindre prix tout en réduisant le bassin d’acheteurs admissibles pour les maisons haut de gamme », selon Gregory Klump, économiste en chef de l’ACI. « Vu l’offre limitée, le passage de la demande aux segments moins chers fait monter les prix de vente. Par conséquent, les maisons « à prix abordable » sont de moins en moins abordables, alors que le financement hypothécaire des maisons plus chères demeure hors de portée pour bon nombre d’acheteurs désirant monter de gamme. »

Nouvelles inscriptions

En mars, le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 3,3 % à l’échelle du pays. Malgré cela, les nouvelles inscriptions n’ont pas repris le recul accusé lors de la chute vertigineuse de 21,1 % qu’on a connue de décembre 2017 à janvier 2018 – de loin la plus importante baisse enregistrée d’un mois à l’autre, selon l’ACI. Les ventes ayant moins augmenté que les nouvelles inscriptions en mars, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 53 % au cours du mois. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 53,4 %.

Une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme permet de constater que plus de 60 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en mars 2018. On comptait 5,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mars 2018, tout comme en février, quand on a atteint le niveau le plus élevé en deux ans et demi. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 5,2 mois.

Les prix des maisons 

À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a grimpé de 4,6 % d’une année à l’autre en mars, affichant la onzième décélération consécutive dans les gains d’une année à l’autre. Cela a poursuivi la tendance amorcée en avril dernier lorsque la province de l’Ontario a annoncé ses nouvelles mesures en matière de logement qui comportaient une taxe de 15 % imposée aux acheteurs de maisons étrangers qui ne sont pas résidents. Le ralentissement d’une année à l’autre constaté dans la croissance des prix des maisons reflète surtout la tendance qui prévaut dans le marché du Grand Golden Horseshoe. Dans cette région, les prix se sont stabilisés ou ont montré des signes modestes de regain au cours des derniers mois; toutefois, les résultats des comparaisons d’une année à l’autre risquent de continuer à se détériorer en raison de la montée rapide des prix il y a un an.

À l’échelle nationale, les appartements en copropriété ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en mars (+17,8 %), suivis des maisons en rangée (+9,4 %) et des maisons unifamiliales à un étage (+1,3 %). Les prix des maisons unifamiliales à deux étages ont chuté par rapport à il y a un an (-2,0 %), poursuivant la tendance de l’année dernière. Malgré qu’ils se soient stabilisés dans la deuxième moitié de l’année dernière, les déclins des prix des maisons unifamiliales d’une année à l’autre peuvent persister au-delà de la première moitié de 2018.

Dans la région du Grand Toronto, l’IPP MLS composé a augmenté de 3,2 % d’une année à l’autre, ce qui est attribuable à une hausse de 18,8 % des prix des appartements en copropriété d’une année à l’autre et à une croissance de 7,5 % des prix des maisons en rangée. Les prix de maisons unifamiliales non attenantes ont un peu diminué comparativement à ceux de février 2017.

En mars, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 9 des 14 marchés suivis par l’IPP MLS® (voir le tableau ci-dessous). Les prix composites des propriétés de référence dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique, ont continué de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +16,1 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +24,4 % d’une année à l’autre). Les appartements et les maisons en rangée ont propulsé cette tendance régionale au cours des derniers mois; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont maintenus dans le Grand Vancouver. Dans la vallée du Fraser, les prix des maisons unifamiliales ont aussi commencé à grimper.
Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont continué de monter pour afficher une hausse avoisinant 15 % à Victoria et 20 % dans le reste de l’île de Vancouver.

Dans le Grand Golden Horseshoe de l’Ontario, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+7,5 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en mars dans le Grand Toronto et à Oakville-Milton, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -1,5 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -7,1 % d’une année à l’autre). Ces chutes s’expliquent surtout par les tendances des prix d’il y a un an et masquent le début d’une tendance à la hausse dans la région.

À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont peu changé d’une année à l’autre (Calgary : +0,3 % d’une année à l’autre; Edmonton : -0,5 % d’une année à l’autre. Ceux de Regina et de Saskatoon sont restés plus bas qu’il y a un an (-4,6 % d’une année à l’autre et -3,4 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,7 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 8,6 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages). Les prix ont connu une hausse de 6,2 % dans le Grand Montréal (surtout attribuable à une augmentation de 7,4 % des prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,9 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 6,3 % du prix des maisons unifamiliales à un étage).

Conclusion

Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété où les acheteurs font face à une offre limitée.

En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada demeurera prudente.
Seulement 20 % des investisseurs s’attendent à ce que la Banque du Canada augmente ses taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion, ce mercredi. Cependant, le gouverneur Poloz retournera probablement vers le scénario de la hausse des taux au cours du deuxième semestre de 2018, puisque l’inflation et la croissance commencent à remonter. Sur 12 mois, toutes les mesures de l’inflation ont augmenté de 2 % et l’inflation grimpera probablement au-dessus du rythme cible de 2 % de la banque au cours des prochains mois, alors que la croissance devrait également retourner à un rythme supérieur à 2 % à la suite du récent ralentissement.
La banque a maintenu une position prudente depuis des mois pendant que la moyenne de l’inflation se situait seulement autour de 1,6 % l’année dernière et que l’économie affichait une décélération plus élevée que prévu au cours du deuxième semestre, signes que les ménages endettés ont commencé à freiner leurs dépenses de consommation. L’économie a crû à un rythme annualisé de 1,7 % au cours du quatrième trimestre, comparativement aux attentes des économistes à l’égard de la croissance qui étaient de l’ordre de 2 %. Au cours du troisième trimestre, la croissance du produit intérieur brut a également été révisée à la baisse.

Après avoir été à la tête du Groupe des Sept l’année dernière en ce qui concerne la croissance, l’économie canadienne a perdu de son élan, ce qui reflète le ralentissement dans le logement et la sous-performance de la productivité de longue date. Aux États-Unis, l’économie a enregistré des taux de croissance de 3,2 % dans le troisième trimestre et de 2,5 % au cours des trois derniers mois de 2017. Le Canada n’a pas suivi les États-Unis à ce point en matière de croissance depuis le début de 2015, et l’écart pourrait bien s’élargir en raison des réductions des impôts de cette année qui favorisent les entreprises.

Mais l’environnement change et l’inflation atteindra probablement une moyenne de 2,3 % au cours du deuxième trimestre et de 2,4 % dans le troisième, alors que le prix du pétrole continue de monter. Néanmoins, la plupart des économistes s’attendent à ce qu’il y ait seulement deux hausses de taux cette année, en juillet et en octobre. Cela peut évidemment changer en raison de nouvelles données surprises.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
6 Avr

Le taux de chômage du Canada demeure à son plus faible niveau depuis 40 ans

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que le nombre d’emplois a augmenté de 32 000 en mars, ce qui est plus élevé que prévu, surtout en raison des emplois à temps plein. À 5,8 %, le taux de chômage est demeuré inchangé et il est toujours à son niveau le plus bas en 40 ans, ce qui indique que l’économie est à plein-emploi ou presque.
Au premier trimestre de 2018, l’emploi a légèrement diminué (-40 000 ou -0,2 %) par suite de la baisse observée en janvier. Si on regarde à plus long terme, les emplois ont été sur une pente ascendante depuis le deuxième semestre de 2016, malgré une faiblesse des prix dans le secteur du pétrole. Au cours de l’année dernière, l’emploi total a augmenté de près de 300 000 (+1,6 %), poussé par une augmentation du travail à temps plein et un déclin net des emplois à temps partiel; il s’agit d’une excellente nouvelle pour l’économie. Pendant la même période, le total des heures travaillées a augmenté de 2,2 %.

Le nombre d’emplois a augmenté au Québec et en Saskatchewan, alors qu’il y a eu peu de variation dans le reste du pays. Comme le tableau ci-dessous le démontre, la Colombie-Britannique continue d’afficher le taux de chômage le plus faible au Canada, ce dernier étant stable à 4,7 %, et elle est suivie par l’Ontario, à 5,5 %. Le Québec est au troisième rang avec un taux de chômage quelque peu inférieur à celui de l’Ontario, sa meilleure performance relative depuis de nombreuses années. En Saskatchewan, le taux de chômage a un peu augmenté le mois dernier pour s’établir à 5,8 % et celui du Manitoba a également augmenté. Une hausse marquée de l’emploi a été enregistrée en Alberta, alors que le taux a chuté de 6,7 % à 6,3 %, poursuivant ainsi la tendance des derniers mois. La région atlantique a, quant à elle, continué d’afficher la proportion de sans-emplois la plus élevée au Canada. Bien que le taux de chômage ait affiché un recul en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, il a augmenté à l’Île-du-Prince-Édouard, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador.

Du point de vue sectoriel, les gains en emplois sont surtout attribuables au secteur de la construction (+18 300), ce qui représente plus de la moitié de la croissance des emplois le mois dernier. Il s’agit de la performance la plus solide en ce qui concerne les emplois dans le secteur de la construction depuis février 2016. Comparativement aux 12 mois précédents, l’emploi dans ce secteur a augmenté de 54 000 (+3,8 %), et la plupart des gains ont été enregistrés dans le deuxième semestre de l’année dernière. On a aussi constaté des augmentations dans les secteurs des administrations publiques et de l’agriculture. Le nombre d’employés du secteur public a augmenté, tandis que le nombre d’employés du secteur privé et de travailleurs autonomes était stable. Le nombre de personnes travaillant dans la finance, les assurances, l’immobilier et le crédit-bail a légèrement diminué de 0,4 % le mois dernier par rapport à 12 mois plus tôt. La fabrication a pesé sur l’économie, le secteur perdant 8 300 emplois en mars, reflétant peut-être l’incertitude liée à l’ALENA.

Une autre bonne nouvelle pour les Canadiens est que la moyenne des augmentations de salaire annuelles a été établie à 3,2 % au cours du premier trimestre de 2018, la hausse trimestrielle la plus importante depuis 2015.
Le rapport sur l’emploi du mois de mars réaffirme que l’économie canadienne est très près du plein-emploi avec peu de marge laissée par la forte performance économique du Canada, l’an dernier. Des niveaux de croissance mensuelle des emplois « normaux » sont de 15 000 à 20 000.

Les salaires ont montré des signes encourageants au cours des derniers mois, alors que les marchés de l’emploi se sont resserrés. Les augmentations de salaire annuelles ont atteint 3,3 % en mars, comparativement à 3,1% en février.

La Banque du Canada devra tenir compte de nombreux éléments lors de sa prochaine réunion de politiques, le 18 avril prochain. L’optimisme grandissant à l’égard d’une entente préliminaire sur l’ALENA n’a pas encore déclenché d’attentes par rapport à une hausse du taux d’intérêt de la Banque du Canada plus rapide, particulièrement en raison des tensions commerciales qui s’accentuent entre les États-Unis et la Chine. Les investisseurs estiment maintenant que la probabilité qu’il y ait une hausse du taux d’intérêt lors de la réunion du 18 avril est de l’ordre de 20 %, en se basant sur le volume d’échanges qui a diminué de 40 %, il y a deux semaines. Une augmentation du taux d’intérêt par la Banque du Canada est peu probable avant juillet.

Même si un ALENA provisoire était conclu, la banque centrale aimerait attendre pour constater des augmentations concrètes dans les exportations canadiennes, les investissements des entreprises et la pression inflationniste avant de prendre la décision d’augmenter à nouveau après les trois hausses de taux depuis juillet dernier. Les données commerciales de février publiées cette semaine ont été décevantes, particulièrement en ce qui concerne les exportations hors énergie. Les retards dans les chemins de fer ont mené à une chute record des exportations d’aliments. Le Canada a connu des déficits commerciaux depuis janvier 2017, amplifiant les inquiétudes quant à un déclin de la compétitivité.

Avant sa rencontre d’avril, la Banque analysera également sa propre enquête sur les dirigeants d’entreprises qui a été publiée lundi afin de savoir de quelle façon les dirigeants ont réagi à l’incertitude commerciale et aux marchés de l’emploi serrés. Les indicateurs de la perspective commerciale de la Banque du Canada ont été à la hausse de manière constante depuis les creux atteints en 2015 et ils se maintiennent aux niveaux les plus élevés depuis les 17 dernières années. Il sera intéressant de voir si l’augmentation des tensions commerciales mondiales aura atténué l’optimisme commercial au Canada.

Aux États-Unis, l’augmentation des emplois est sous les 103 000 prévus alors que les salaires ont augmenté

Sur le plan des salaires, les gains ont ralenti après un mois de février vigoureux, faisant en sorte que la croissance du marché de l’emploi américain est revenue à un rythme plus soutenable.

Les emplois non agricoles ont augmenté de 103 000 après que le chiffre de 326 000 révisé à la hausse ait été avancé en février. Les marchés s’attendaient à des gains d’emplois de l’ordre de 185 000 et à une baisse du taux de chômage. Le taux de chômage s’est plutôt maintenu à 4,1 % pour le sixième mois consécutif, alors que la moyenne des salaires horaires a augmenté de 2,75 % comparativement à 12 mois auparavant.

Les gains d’emplois mensuels correspondent à d’autres baisses du taux de chômage aux États-Unis, lequel demeure sous les estimations de la Réserve fédérale en ce qui concerne les niveaux soutenables à long terme. Les décideurs de la Fed ont récemment prévu que le taux de chômage chuterait à environ 3,6 % à la fin de l’année prochaine.

Il est probable que la Fed continue de resserrer la politique monétaire en augmentant le taux des fonds fédéraux et en se départissant graduellement de ses bons du Trésor et de ses titres adossés à des créances hypothécaires. Mais la perspective du déclenchement d’une guerre commerciale avec la Chine est une « frime » en ce qui a trait aux prévisions, notamment après que le président Trump ait fait augmenter les tensions en ordonnant à son administration de considérer d’imposer des tarifs de 100 milliards de dollars additionnels sur les importations chinoises.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
22 Mar

On s’attendait à une position plus ferme de la part de la Banque centrale américaine

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Le Federal Open Market Committee (FOMC) s’est réuni cette semaine, pour la première fois sous la présidence de Jerome Powell. Par décision unanime, le comité a augmenté la fourchette cible du taux des fonds fédéraux de 25 points de base, ce dernier passant ainsi de 1,5 % à 1,75 %. Contrairement à la Banque du Canada, laquelle a comme seul objectif de cibler l’inflation à un taux approximatif de 2 %, la Réserve fédérale a un double mandat statutaire qui consiste à favoriser la stabilité des prix et l’emploi maximal.

Aux États-Unis, les conditions d’emploi demeurent vigoureuses et l’économie continue de croître à un rythme modéré. L’inflation demeure sous la cible de la Banque malgré le déclin rapide du chômage qui se situe à 4,1 %. Le taux de croissance des dépenses des ménages et des investissements fixes des entreprises a ralenti comparativement à leur rythme effréné du quatrième trimestre.

Quant aux prévisions trimestrielles de la Fed en ce qui concerne les conditions économiques et financières, les décideurs étaient divisés quant à leur perspective du taux d’intérêt directeur en 2018. Sept dirigeants ont projeté qu’au moins quatre hausses d’un quart de point seraient appropriées cette année, alors que huit s’attendaient à ce qu’un maximum de trois augmentations soit justifié. Cela va directement à l’encontre des attentes du marché selon lesquelles la Banque du Canada haussera son taux seulement fois cette année et représente une raison importante pour laquelle la valeur du dollar canadien a considérablement chuté par rapport au dollar américain au cours des dernières semaines, bien que le huard ait affiché une tendance à la hausse à la suite de la décision de la Banque centrale qui a entraîné un fort repli du dollar américain.

Les dirigeants de la Banque centrale américaine prévoient un taux des fonds fédéraux de 2,9 % d’ici la fin de 2019, laissant entendre que trois hausses de taux auraient lieu l’an prochain, comparativement à seulement deux en 2019 qui sont survenues dans la dernière ronde de prévisions de décembre. Ils ont prévu que les fonds fédéraux seraient à un taux de 3,4 % en 2020, à la hausse comparativement à 3,1 % en décembre, selon l’estimation médiane.

L’estimation médiane quant à la croissance économique cette année a augmenté à 2,7 %, alors qu’elle se situait à 2,5 % en décembre, indiquant la confiance envers les consommateurs américains malgré la récente faiblesse des ventes au détail. L’estimation de 2019 a augmenté à 2,4 % alors qu’elle était fixée à 2,1 %. On prévoit que la projection de la croissance du PIB pour 2020 se maintiendra à 2,0 %. Les dirigeants de la Réserve fédérale prévoient une croissance cette année et l’année prochaine en raison des réductions d’impôt votées par les Républicains en décembre.

Ces projections sont au-dessus de l’estimation de la Réserve fédérale quant au taux de croissance économique viable à long terme de l’économie américaine qui est de 1,8 %, un chiffre qui cadre à peu près avec l’analyse de la Banque du Canada pour notre pays. La mesure de réduction des impôts a été intégrée dans une économie qui connaissait déjà une pénurie de main-d’œuvre. La Réserve fédérale estime que le niveau non inflationniste de chômage à long terme sera d’environ 4,5 %, c’est-à-dire de beaucoup supérieur à celui d’aujourd’hui qui se situe à 4,1 %, son plus bas niveau depuis près de 20 ans, suggérant que l’inflation est susceptible d’augmenter au cours des prochains mois.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Mar

Le marché du logement du Canada continue de ralentir

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les données publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent un deuxième recul consécutif dans les ventes de maisons dans une grande partie du pays. La hausse des taux hypothécaires et les règles d’admissibilité plus serrées ont durement touché les acheteurs d’une première maison, les ventes ayant été devancées l’année dernière en raison de l’entrée en vigueur des nouvelles règles du BSIF.

En février, les ventes de maisons existantes ont chuté de 6,5 % à l’échelle nationale, poursuivant le déclin amorcé en janvier. Les chiffres des ventes de février ont affiché le total mensuel le plus bas en près de cinq ans. Au cours des deux premiers mois de 2018, les ventes de maisons ont chuté de 19,4 %. Les ventes ont subi un recul dans près des trois quarts des marchés locaux, des chutes mensuelles marquées ayant été constatées dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, de même que leurs environs.

En comparant les ventes d’une année à l’autre, nous constatons que l’activité s’est effondrée de 16,9 % par rapport au sommet du début de 2017 et que les ventes ont atteint leur niveau le plus bas en cinq ans pour les mois de février. Le mois dernier, les ventes ont affiché un recul de 7 % par rapport à la moyenne des mois de février des dix dernières années.

À Toronto, les ventes de maisons existantes ont reculé de près de 35 % comparativement au rythme record atteint en février 2017. Dans la région du Grand Vancouver, les ventes ont chuté de 9 % d’une année à l’autre, soit 14,4 % sous la moyenne des ventes des mois de février au cours des dix dernières années. Un porte-parole de l’ACI a déclaré que « l’élan des ventes à l’amorce du deuxième trimestre risque aussi de s’essouffler en raison de l’incertitude du marché immobilier en Colombie-Britannique, où de nouvelles politiques en matière de logement ont été mises en œuvre à la fin de février. »

Selon les tendances des prix expliquées ci-dessous, le déclin dans les prix, tant à Toronto qu’à Vancouver, semble s’appliquer presque entièrement aux maisons individuelles non attenantes de haut de gamme, alors que la tranche du niveau intermédiaire du marché, surtout des appartements en copropriété et des maisons en rangée, demeure active.

À Ottawa et à Montréal, on a mieux fait que la plupart des autres endroits, les ventes ayant peu changé comparativement à il y a un an. Ailleurs, les ventes à Calgary et à Edmonton ont été inférieures à celles du mois précédent et modestes par rapport à il y a un an. Par contre, la plupart des estimations indiquent un marché faible et relativement stable, ignorant les changements attribuables au BSIF.

D’un mois à l’autre, les trois quarts des marchés du logement ont connu un déclin des ventes, alors que seules deux provinces, l’Î.-P.-É. (+2,98 %) et le N.-B. (+0,79 %) ont enregistré des augmentations. La C.-B. est en tête des reculs, à la baisse de 12,7 % d’un mois à l’autre, alors que la région du Grand Vancouver affiche une baisse de 15,8 % et la vallée du Fraser une chute de 16,3 %. Calgary (-8,6 %), la région du Grand Toronto (-8,2 %) et plusieurs marchés du Grand Golden Horseshoe, dont Hamilton (-12,1 %) et Oakville (-8,8 %) ont également accusé un recul considérable au cours du mois.

Nouvelles inscriptions 
Le nombre de nouvelles inscriptions a grimpé de 8,1 % en février après une chute vertigineuse de plus de 20 % en janvier. Malgré l’augmentation mensuelle en février, les nouvelles inscriptions à l’échelle nationale ont tout de même affiché un résultat inférieur aux niveaux mensuels enregistrés chaque mois de l’année dernière, mis à part janvier. Elles se situaient à 6,4 % en deçà de la moyenne mensuelle sur 10 ans, et à 14,6 % en deçà du sommet atteint en décembre 2017.
Les nouvelles inscriptions étaient en hausse dans près des trois quarts des marchés locaux. Le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, le Grand Toronto, Ottawa et Montréal étaient en tête de l’augmentation mensuelle. Malgré la hausse mensuelle des nouvelles inscriptions, ces marchés demeurent en terrain d’équilibre ou continuent de favoriser les propriétaires-vendeurs.

Les ventes étant en baisse et les nouvelles inscriptions ayant affiché une hausse en février, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 55 % par rapport aux 63,7 % de janvier. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, près des trois quarts de tous les marchés locaux étaient en équilibre en février 2018.

On comptait 5,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de février 2018, soit le niveau le plus élevé en deux ans et demi, qui correspond également à la moyenne à long terme des 5,2 mois.

Les prix des maisons
À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a grimpé de 6,9 % d’une année à l’autre en février, affichant la dixième décélération consécutive dans les gains d’une année à l’autre. Cela a poursuivi la tendance amorcée en avril dernier lorsque la province de l’Ontario a annoncé ses nouvelles mesures en matière de logement qui comportaient une taxe de 15 % imposée aux acheteurs de maisons étrangers qui ne sont pas résidents. Le ralentissement d’une année à l’autre constaté dans la croissance des prix des maisons reflète surtout la tendance qui prévaut dans le marché du Grand Golden Horseshoe. Dans cette région, les prix se sont stabilisés ou ont montré des signes modestes de regain au cours des derniers mois; toutefois, les résultats des comparaisons d’une année à l’autre risquent de continuer à se détériorer en raison de la montée rapide des prix il y a un an.

À l’échelle nationale, les appartements en copropriété ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en février (+20,1 %), suivis des maisons en rangée (+11,8 %), des maisons unifamiliales à un étage (3,5 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+1,0 %).
Dans la région du Grand Toronto, l’IPP MLS composé a augmenté de 3,2 % d’une année à l’autre, ce qui est attribuable à une hausse de 18,8 % des prix des appartements en copropriété d’une année à l’autre et à une croissance de 7,5 % des prix des maisons en rangée. Les prix de maisons unifamiliales non attenantes ont un peu diminué comparativement à ceux de février 2017.

En février, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 10 des 13 marchés suivis par l’IPP MLS® (voir le tableau ci-dessous). Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique, ont continué de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +16,9 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +24,1 % d’une année à l’autre). Les prix des propriétés de référence des maisons ont affiché une hausse d’environ 14 % d’une année à l’autre à Victoria et d’environ 20 % ailleurs sur l’île de Vancouver.
Dans la région du Grand Toronto, les augmentations des prix de référence ont considérablement ralenti, mais demeurent 3,2 % au-dessus des niveaux de l’année précédente. Même si les prix des maisons à Oakville-Milton ont affiché une légère baisse comparativement à l’an passé (-1,9 %), les tendances mensuelles de ces prix ont commencé à montrer des signes de stabilisation ou de légère augmentation au cours des derniers mois.
Les prix des propriétés de référence n’ont pratiquement pas bougé à Calgary d’une année à l’autre (+0,1 %), alors que ceux de Regina et de Saskatoon ont affiché une baisse par rapport à février 2017 (‑4,8 % d’une année à l’autre et -3,8 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,7 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 8,9 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages). Le Grand Montréal a connu une augmentation de 6,1 % d’une année à l’autre (surtout en raison de l’augmentation de 8,8 % des prix des maisons en rangée). Les prix de référence ont augmenté de 5 % dans le Grand Moncton (cela étant surtout attribuable à une augmentation de 6,4 % des prix des maisons unifamiliales à un étage).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété à Toronto et à Vancouver où les acheteurs font face à une offre limitée. En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada demeurera prudente.

Comme la Banque du Canada l’a indiqué la semaine dernière, la croissance du crédit aux ménages a ralenti au cours des derniers mois en raison du ralentissement du crédit hypothécaire résidentiel. L’augmentation des taux d’intérêt risque de créer un effet défavorable relativement aux dépenses de consommation et une politique monétaire plus serrée pourrait faire dérailler une économie déjà fragile. Il ne faudrait pas s’attendre à ce que la Banque du Canada augmente son taux à court terme.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
9 Mar

Le taux de chômage du Canada atteint son plus faible niveau depuis 40 ans

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que le taux de chômage du Canada se situe à son plus faible niveau depuis quarante ans alors que la croissance sur le plan de l’emploi a rebondi, confirmant que le marché du travail est à son plein emploi, ou tout près. Le Canada a ajouté 15 400 nouveaux emplois nets le mois dernier et le taux de chômage a connu une légère baisse pour se situer à 5,8 %, son niveau le plus faible enregistré depuis 1976. Cette situation survient après la perte de 88 000 emplois en janvier. Cependant, les gains reflètent une montée du nombre d’emplois à temps partiel, lesquels ont augmenté de 54 700. Le nombre d’emplois à temps plein a diminué de 39 300, ce qui est un retournement par rapport à ce qui s’est produit en janvier et, pour la première fois en cinq mois, le nombre d’emplois à temps plein a chuté. La plus grande partie de l’augmentation du nombre d’emplois au cours de la dernière année et demie est attribuable aux postes à temps plein, ces derniers ayant bondi de près de 500 000 emplois nets pendant cette période.

La croissance des salaires a décéléré à 3,1 % en février, après avoir atteint 3,3 % le mois précédent, son rythme le plus rapide depuis 2015. Les gains sur le plan des salaires ont été accentués par la hausse du salaire minimum en Ontario, le mois dernier.

L’Ontario a enregistré la chute mensuelle du nombre d’emplois la plus importante en janvier (à la baisse de 50 900) qui s’inscrit dans la foulée de la hausse des salaires. La province a été en tête de la croissance des emplois en février, mais n’a compensé qu’une petite partie des pertes de janvier avec seulement 15 700 nouveaux emplois. L’emploi a également été à la hausse au Nouveau-Brunswick et en  Nouvelle-Écosse, alors qu’il a pris du recul en Saskatchewan et est demeuré plutôt stable en Colombie-Britannique. Il convient de noter qu’en Alberta, le taux de chômage a chuté à 6,7 %, un point et demi de pourcentage de moins que l’année dernière, alors que le taux de participation provincial a un peu ralenti en février.

La majeure partie des gains est attribuable au secteur public (+50 300), bien que le secteur privé ait ajouté 8 400 emplois nets. Ce qui a empêché une augmentation globale du nombre d’emplois a été le recul du nombre de travailleurs autonomes, à la baisse de 43 000 en février après quatre mois d’augmentations nettes.
L’augmentation du mois dernier est surtout due aux industries productrices de services, particulièrement les secteurs des soins de santé et de l’éducation. Le secteur de la fabrication a enregistré une perte de 16 500 travailleurs au cours du mois. Le nombre de personnes travaillant dans le secteur des ressources naturelles a augmenté de 7 600 en février, ce qui représente une croissance de l’emploi de 3,4 % par rapport à 12 mois plus tôt. L’emploi dans ce secteur connaît une tendance à la hausse depuis le deuxième semestre de 2016.

Les secteurs de la finance, des assurances, des services immobiliers et des services de location et de location à bail, qui ont été durement touchés par le ralentissement dans le secteur du logement, ont connu une chute des emplois de 12 000 le mois dernier, n’affichant aucune croissance par rapport à 12 mois plus tôt. 

Les données sur l’emploi publiées aujourd’hui correspondent à la croissance canadienne qui se situe autour de 2,0 %. Le gain net de février de 15 400 emplois est probablement ce à quoi nous pouvons nous attendre en moyenne cette année puisque l’économie atteint presque sa pleine capacité. À 3,1 % en février, la croissance des salaires s’est avérée au dessus de sa moyenne à plus long terme de 2,6 % pour le quatrième mois consécutif. Cela ne déclenchera pas d’avertissements inflationnistes de la part de la banque centrale puisque la Banque du Canada a souligné cette semaine qu’elle estime toujours que la croissance des salaires se situera sous ce qui est normal dans une économie sans ralentissement du marché du travail. Cela laisse croire que la banque maintiendra sa position prudente.

Croissance des emplois aux États-Unis alors que l’augmentation des salaires diminue

Aux États-Unis, les emplois non agricoles ont augmenté de 313 000 en février, comparativement à une attente de gains nets de l’ordre de 200 000. Les gains ont été faits essentiellement dans le secteur privé et ont été révisés à la hausse comparativement aux deux mois précédents, en ajoutant un autre 54 000 emplois. Le taux de chômage est demeuré à 4,1 % pour le cinquième mois d’affilée, alors qu’un nombre grandissant de nouveaux travailleurs se sont joints au marché du travail. Le taux d’activité à la hausse reflétant le retour des travailleurs découragés peut être un facteur qui empêche la hausse des salaires.

La croissance des salaires, qui a affiché une augmentation modeste de 0,2 % d’un mois à l’autre en février, a fléchi à 2,6 % d’une année à l’autre comparativement à un niveau de 2,8 % le mois précédent. Les salaires ont tout de même augmenté à un rythme annualisé de 3,0 % au cours des trois derniers mois. La croissance considérable des salaires a effrayé le marché le mois dernier, mais il semblerait qu’elle ne se fasse plus sentir.

Les données sur les emplois publiées aujourd’hui indiquent que le marché de l’emploi américain demeure vigoureux et qu’il continuera de contribuer à la croissance économique, alors que les chiffres sur les salaires affichent un certain refroidissement à la suite d’un rythme qui a stimulé la turbulence financière le mois dernier, craignant que la Réserve fédérale augmente les taux d’intérêt plus rapidement. Le taux de chômage demeure considérablement sous les estimations de la Fed en ce qui concerne les niveaux viables à long terme.

Le nouveau président de la Réserve fédérale Jerome Powell présidera sa première réunion du Federal Open Market Committee les 20 et 21 mars. La question que les acteurs du marché se posent est à savoir si les dirigeants de la banque centrale maintiendront leurs projections de trois hausses de taux cette année, ou s’ils augmenteront leur perspective à quatre.

Le président Donald Trump a déclaré que la loi sur les baisses d’impôt qu’il a signée en décembre favoriserait la croissance économique et stimulerait les emplois et les salaires. En même temps, ses tarifs sur les importations d’acier et d’aluminium peuvent entraîner l’effet contraire selon l’ampleur de leur mise en œuvre et la façon dont les autres pays répliqueront. Le Canada peut pousser un soupir de soulagement pour le moment puisque Donald Trump a fait un revirement de dernière minute pour exempter des tarifs les partenaires des États-Unis dans l’ALENA. Le président a fait preuve d’un optimisme inhabituel sur le sort de l’ALENA, mais a répété sa menace de résilier l’entente si les pourparlers ne sont pas concluants.

« Aujourd’hui, nous faisons des progrès », a indiqué Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères du Canada, à Toronto, jeudi, selon Bloomberg News. Elle a dit que le Canada poursuivrait jusqu’au moment où « la perspective de ces droits de douane disparaisse totalement et de manière permanente », ajoutant qu’il serait inconcevable d’appliquer des tarifs à un proche allié militaire comme le Canada pour des raisons de sécurité nationale.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Mar

La Banque du Canada est préoccupée par les risques commerciaux

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux aujourd’hui, soulignant que « la situation concernant les politiques commerciales » est une « source d’incertitude importante et croissante pour les perspectives des économies mondiale et canadienne ».

Lorsque la septième ronde de négociations de l’ALENA a débuté à Mexico, le président Trump a largué une bombe, à la fin de la semaine dernière, menaçant d’imposer des droits de 25 % sur les importations d’acier importé et de 10 % sur les importations d’aluminium, et ce, pour des raisons de sécurité nationale. La nouvelle s’est répandue dans le monde et les partenaires commerciaux européens des États-Unis ont annoncé qu’il fallait s’attendre à ce que des mesures de rétorsion soient mises en place rapidement. L’Union européenne a renchéri face à Donald Trump en augmentant les droits sur les produits typiquement américains, en précisant qu’elle imposerait des droits sur des produits comme Harley-Davidson, le bourbon du Kentucky et les jeans Levi’s, si le président va de l’avant avec son plan. Paul Ryan, porte-parole de la Chambre des représentants, est le représentant républicain du Wisconsin où est situé le siège social de Harley-Davidson. Il a immédiatement exhorté le président de se rétracter ou « d’être plus chirurgical » en ce qui concerne les tarifs. Les partisans purs et durs, comme le secrétaire du Commerce Wilbur Ross, ont affirmé que toutes représailles seraient négligeables.

Les conseillers économiques républicains notoires du président ont affirmé que le plan tarifaire ferait plus de mal que de bien, et qu’il aurait des effets défavorables sur les consommateurs et sur de nombreuses entreprises qui utilisent du métal importé dans la fabrication de leurs produits. Par exemple, le nombre d’emplois perdus dans les secteurs de l’automobile et de la construction pourrait être beaucoup plus important que le serait l’incidence positive sur les quelques emplois du l’industrie de l’acier, surtout en Pennsylvanie. Les prix de nombreux produits augmenteraient, y compris les coûts des infrastructures, de l’énergie et des produits alimentaires.

Le Canada est au point zéro dans ce tourbillon, car il s’agit du principal exportateur d’acier et d’aluminium aux États-Unis, ayant fourni de l’aluminium pour une valeur de 7,2 milliards de dollars et 4,3 milliards de dollars d’acier aux Américains, l’année dernière. M. Trump a souvent accusé la Chine d’obliger les entreprises d’acier et d’aluminium américaines à se plier en inondant le marché de matériaux moins onéreux, mais jusqu’à maintenant, il a refusé d’exclure le Canada de la proposition tarifaire, tenant le Canada en otage afin d’en arriver à un ALENA qui lui soit favorable.

Le Canada et le reste du monde souhaitent que les voix raisonnables prévalent, mais la démission de Gary Cohn, conseiller économique de la Maison-Blanche et ancien président de Goldman Sachs, est une victoire pour les protectionnistes (et les rapaces de l’immigration). Étant un démocrate reconnu, M. Cohn était perçu comme l’un des politiciens modérés dans l’entourage immédiat du président. Son absence amplifiera des voix comme celle du secrétaire du Commerce Wilbur Ross et du conseiller en matière de commerce Peter Navarro qui appuient les impulsions du président à s’apposer au Congrès et à provoquer des guerres commerciales à l’échelle mondiale.

Le logement est un autre facteur qui reporte les hausses de taux

Même avant que les tensions commerciales ne dégénèrent, la Banque du Canada s’inquiétait de l’incidence de la hausse des taux d’intérêt hypothécaires et des nouvelles directives hypothécaires sur le logement, un élément important qui a contribué à la croissance de 3 % de l’économie l’année dernière. « Les données vigoureuses en matière de logement enregistrées à la fin de 2017, et les données plus faibles observées au début de cette année, indiquent un certain devancement de la demande avant l’entrée en vigueur », selon le communiqué de presse de la Banque du Canada. La banque centrale surveille la sensibilité économique à des taux d’intérêt plus élevés, mentionnant que « la croissance du crédit aux ménages a décéléré pendant trois mois d’affilée. »

L’inflation a démontré une tendance à la hausse pour s’approcher de la cible de 2 %. La croissance des salaires s’est raffermie, mais même avec la hausse du salaire minimum, l’augmentation de la rémunération demeure plus petite que d’habitude dans un contexte de plein-emploi.

Encore une fois, la Banque du Canada a mentionné qu’elle s’attend à ce que les perspectives économiques justifient des taux d’intérêt plus élevés avec le temps, mais il sera probablement nécessaire de maintenir un certain degré de détente monétaire afin que l’économie continue de tourner près de son potentiel et que l’inflation demeure à la cible. La prochaine annonce prévue de la Banque du Canada concernant sa politique aura lieu le 18 avril, alors que sa perspective économique complète sera mise à jour dans le Rapport sur la politique monétaire trimestriel.

Si l’administration Trump va de l’avant avec ses droits, la Banque maintiendra ses taux également en avril. Les investisseurs ont réduit leurs paris sur les hausses de taux après une croissance plus faible que prévu au quatrième trimestre, une tourmente dans les marchés d’actions mondiaux et un déclin considérable de la valeur du dollar canadien. Les négociateurs ne prévoient pas une autre hausse avant juillet, selon les calculs des swaps indexés sur le taux à un jour de Bloomberg News. Il y a un mois, les prévisions indiquaient au moins une augmentation avant le mois de mai. Selon l’évaluation de la Banque du Canada, les taux d’intérêt demeurent à deux points de pourcentage sous ce qu’elle considérerait comme étant « neutre » pour l’économie.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
3 Mar

L’économie canadienne a donc crû de 1,6 % dans la seconde moitié de l’année passée, comparativement à 4,2 % au cours de la première moitié.

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Publié par: Robert Perrier

Vous pouvez consulter cet article dans Autopilot sous la rubrique « SC 20180302 Le Canada a affiché un taux de croissance de 1,7 % au cours du quatrième trimestre, faisant en sorte que la croissance annuelle du Canada s’établit à 3,0 %»

 

Le Canada a affiché un taux de croissance de 1,7 % au cours du quatrième trimestre, faisant en sorte que la croissance annuelle du Canada s’établit à 3,0 %

 

 

Comme prévu, la croissance enregistrée au cours du quatrième trimestre de l’année dernière est modeste comparativement à la solide performance de la première moitié. Statistique Canada a révisé à la hausse son estimation de la croissance pour la première moitié de l’année à 4,2 %, l’estimation initiale se situant à 4 %. Après une croissance économique impressionnante de 4,0 % au cours du premier trimestre et de 4,4 % au deuxième, le second semestre a ralenti à un taux révisé de 1,5 % au troisième trimestre (prévu initialement à 1,7 %) et le dernier trimestre au taux de 1,7 % (voir le tableau ci-dessous, gracieuseté d’Études économiques CIBC). La croissance enregistrée au cours du deuxième semestre concordait à peu près à l’estimation de la Banque du Canada, soit une croissance potentielle non inflationniste à long terme. La croissance affichée au premier semestre a été marquée par de fortes dépenses de consommation, particulièrement pour des biens durables, ainsi que par la vigueur des investissements des entreprises. La construction résidentielle a également contribué considérablement à la croissance au début de l’année dernière.

Le taux de croissance de l’économie canadienne de 2,9 % enregistré en 2017 a été le taux le plus rapide depuis 2011 après le taux de croissance tiède de 1,4 % de 2016. La vigueur inattendue a permis au gouvernement fédéral d’afficher des déficits budgétaires beaucoup plus petits pour les exercices financiers de 2017 et 2018 qui ont été annoncés dans la mise à jour budgétaire d’octobre. Le budget fédéral de cette semaine a toutefois démontré qu’Ottawa a choisi d’augmenter ses dépenses afin de contrebalancer ces améliorations, maintenant la trajectoire d’un déficit à deux chiffres pour les cinq prochaines années. La croissance rapide de l’année dernière a amené l’économie au plein emploi, le marché du travail s’étant considérablement amélioré. Voici maintenant le temps venu de mettre en place des mesures fiscales supplémentaires. Il aurait été plus prudent de retourner à l’équilibre budgétaire en raison des risques possibles liés à l’économie dans le futur. Alors qu’une autre ronde de négociations de l’ALENA débute à Mexico, nous ne pouvons éviter d’être préoccupés par la perspective des menaces envers le commerce canadien.

Pas plus tard qu’hier, le président Trump a annoncé son intention d’imposer des tarifs de 25 % sur les importations d’acier et de 10 % sur les importations d’aluminium. Le Canada est le fournisseur d’acier étranger le plus important des États-Unis. Cette annonce a été sévèrement condamnée par la communauté internationale. Comme d’habitude avec Donald Trump, les détails ne sont pas clairs, mais selon Bloomberg News, les implications ont circulé pendant la septième ronde de pourparlers sur l’Accord de libre-échange nord-américain, à Mexico.

Le Canada a menacé de répliquer si les États-Unis mettent à exécution leur promesse, mais il espère qu’il pourra en être exempté. Le dollar canadien est comme le peso mexicain en ce sens que ce sont les devises qui ont connu le pire rendement au cours du dernier mois et qui ont affiché une des pires performances au cours des six derniers mois. La valeur du dollar canadien a peu changé après le rapport sur le PIB.

Rio Tinto, de London, qui expédie annuellement plus de 1,4 million de tonnes métriques d’aluminium aux États-Unis à partir du Canada, a déclaré vouloir continuer à exercer des pressions sur Washington afin d’obtenir une exemption étant donné le marché fortement intégré du Canada et des États-Unis pour les automobiles et d’autres produits manufacturés.

« L’aluminium du Canada est depuis longtemps une source fiable et sûre pour les fabricants américains, y compris le secteur de la défense », a déclaré le porte-parole de Rio Tinto Matthew Klar par courriel, selon Bloomberg News. « Nous continuerons de travailler avec les autorités américaines afin de souligner les avantages d’une chaîne d’approvisionnement d’aluminium nord-américaine intégrée, ainsi que les emplois que cela permet de maintenir de chaque côté de la frontière ». Aussi, les actions du producteur d’acier canadien Stelco Holdings ont chuté de 6,1 %. Les achats des États-Unis ont compté pour environ 14 % des ventes de Stelco au cours des six derniers mois de 2017. Le président et chef de la direction Alan Kestenbaum a mentionné la semaine dernière, lors d’une allocution portant sur les revenus de la société, qu’il souhaite que le Canada soit exempté de ces droits.

La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland a répliqué qu’« il est tout à fait inexact de considérer le commerce avec le Canada comme une menace à la sécurité nationale des États-Unis. Si des restrictions devaient être imposées aux produits canadiens d’acier et d’aluminium, le Canada prendrait les mesures nécessaires pour défendre ses intérêts commerciaux et ses travailleurs ».

Donald Trump a écrit sur Twitter tôt ce matin que « les guerres commerciales sont une bonne chose, et c’est facile de les gagner ». Aucun économiste au monde n’est d’accord avec cette opinion. Qui plus est, lorsque les prix américains des produits contenant des métaux commencent à monter, l’inflation grimpe et les autres pays commencent à riposter; le président Trump dira « personne ne savait que le commerce pouvait être si compliqué ». Souhaitons qu’il ne s’agisse que du non-sens de M. Trump et que certains garderont la tête froide et triompheront. Mais notre gouvernement doit avoir les munitions nécessaires pour atténuer les effets économiques de telles mesures si l’ALENA était pour être détruit ou si les entreprises canadiennes étaient frappées de droits punitifs additionnels. La Banque du Canada prendra sans aucun doute son temps pour augmenter les taux d’intérêt dans cet environnement, mais les mesures fiscales ne doivent pas être gaspillées sur des programmes inefficaces maintenant alors que de véritables mesures fiscales pourraient être nécessaires à titre de mesure contracyclique plus tard.

Le ralentissement survenu dans la seconde moitié de l’année passée était plutôt prévu compte tenu des signes démontrant que les consommateurs endettés avaient ralenti leur frénésie des dépenses. La croissance des dépenses de consommation au cours du quatrième trimestre était à son plus faible niveau depuis 2016. La perte de vitesse dans les dépenses des ménages est en partie due au taux d’épargne élevé, lequel a augmenté à 4,2 % au quatrième trimestre, alors qu’il était à 4,0 % au troisième.

Le taux de croissance sous-jacent peut être encore plus lent que le suggère le chiffre du quatrième trimestre en raison de la vigueur temporaire du secteur du logement. Les dépenses effectuées sur les structures résidentielles ont grimpé pour atteindre le taux annualisé de 13,4 % dans les trois derniers mois de l’année dernière, le taux le plus vigoureux depuis 2012. L’augmentation est surtout attribuable à la construction inattendue de nombreuses nouvelles maisons et au fait que les acheteurs se sont précipités à finaliser l’achat de leur propriété avant que les règles d’admissibilité aux prêts hypothécaires plus serrées entrent en vigueur. Nous avons déjà constaté un ralentissement marqué dans les ventes de maisons depuis le début de l’année.

Selon Statistique Canada, le bond dans les dépenses résidentielles a compté pour un point de pourcentage dans la croissance de 1,7 %. L’investissement résidentiel a affecté négativement la croissance au cours des deuxième et troisième trimestres.

Les exportations ont repris au cours du quatrième trimestre après une chute au cours du troisième, mais ce n’était pas suffisant pour faire en sorte que le secteur du commerce ne nuise pas à la croissance alors que les importations ont augmenté considérablement. Sur une note positive, l’investissement non résidentiel des entreprises s’est accéléré au cours du quatrième trimestre.

 

 

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca

 

 

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28 Fév

Le budget des militants — Il n’y a aucun problème que ce gouvernement ne peut régler

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Se pétant les bretelles, le ministre des Finances a amorcé son allocution en nous rappelant qu’« il y a un peu plus de deux ans… les Canadiens avaient la possibilité de maintenir le cap. Ils pouvaient garder en poste un gouvernement qui favorisait des compressions et un ensemble de politiques ratées qui ont donné lieu à un chômage persistant et à la décennie de la croissance économique la plus faible depuis les pires moments de la Grande Dépression. » Cela, bien entendu, fait référence au gouvernement conservateur de Stephen Harper. Peu importe que ce soit la crise financière mondiale qui a causé la récession plutôt que les « politiques ratées » du gouvernement précédent. Dans tous les documents budgétaires, le message est que l’austérité a été « inutile » ou « excessive ». Les Canadiens ont plutôt choisi « une approche marquée par une plus grande confiance et une plus grande ambition… [qui a] donné aux Canadiens les outils dont ils ont besoin pour réussir. Tout d’abord, nous avons haussé les impôts des plus riches, afin de pouvoir les réduire pour la classe moyenne. »
Les libéraux ont oublié leur promesse d’accuser des déficits inférieurs à 10 milliards de dollars et d’équilibrer le budget avant 2019. Ils voient maintenant la gestion saine des finances comme un ratio de la dette au produit intérieur brut (PIB) décroissant (peu  importe le fait que les déficits à deux chiffres demeurent aussi loin que l’on puisse voir) jusqu’à un déficit stupéfiant de 12,3 milliards de dollars à la fin de la période de prévision de l’exercice financier 2022-2023.
Grâce à une économie plus vigoureuse que prévu et à un taux de chômage qui a diminué rapidement l’année dernière, les chiffres du déficit se sont effectivement améliorés, à la baisse de plus de 2 milliards de dollars au cours de l’exercice financier 2017 et 2018. Par contre, des initiatives dans le budget fédéral d’aujourd’hui ajoutent 6,3 milliards de dollars au budget déficitaire de l’exercice en cours (qui se termine le 31 mars 2018), 5,4 milliards de dollars seront inscrits à l’encre rouge l’an prochain et un montant de 2 à 3 milliards supplémentaire annuellement au cours des prévisions qui prennent fin après l’exercice financier de 2022-2023 (voir le tableau ci-dessous).
Heureusement, le Canada a le ratio de la dette au PIB le plus faible du G7, ce qui reflète les programmes d’austérité du passé qui ont commencé au milieu des années 1990 pour se poursuivre jusqu’à la crise financière de 2008-2009 où la politique fiscale mondiale contracyclique a été essentielle pour assurer la stabilité financière et le rebond de l’activité économique à la fin de 2009. Alors que les États-Unis et une grande partie du reste des pays développés ont souffert de la récession la plus longue et la plus profonde depuis la Grande Dépression, celle qu’a vécue le Canada a été la plus courte et la plus modérée dans la période après-guerre, contrairement à l’impression qu’a laissée le ministre des Finances au début de son intervention.
Merci pour cette toile de fond, mais le ratio de la dette au PIB du Canada continuera de décroître malgré une relance fiscale continue. Il est prévu que le ratio tende à diminuer graduellement de 30,4 % cette année à 28,4 % en 2022-2023, en présumant que l’économie continue de croître. Il est évident que tous les paris ne tiennent plus si nous frappons un nid-de-poule comme la fin de l’ALENA ou la récurrence de la chute du prix du pétrole.
Le budget 2018 propose de :

• Remettre plus d’argent dans les poches de ceux qui en ont le plus besoin en améliorant l’accès à l’Allocation canadienne pour enfants et en instaurant l’Allocation canadienne pour le travail, une prestation renforcée et plus accessible qui remplacera la Prestation fiscale pour le revenu de travail.
• Réaliser des progrès notables quant à l’égalité des chances, en jouant un rôle de chef de file pour réduire l’écart salarial entre les sexes, en appuyant des rôles parentaux égalitaires, en luttant contre la violence fondée sur le sexe ainsi que le harcèlement sexuel, et en présentant une nouvelle stratégie pour l’entrepreneuriat chez les femmes.
• Soutenir la prochaine génération de chercheurs, en accordant un financement sans précédent dans le but d’offrir plus de possibilités aux jeunes chercheurs et en leur fournissant l’équipement dont ils ont besoin, tout en renforçant le soutien aux entrepreneurs afin qu’ils innovent et que leurs entreprises prennent de l’expansion et pénètrent les marchés mondiaux.
• Faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones, en aidant à rétrécir l’écart entre la qualité de vie des Autochtones et celle des non-Autochtones, en offrant un soutien accru pour que les enfants des Premières Nations puissent demeurer en sécurité et recevoir du soutien dans leur communauté, en accélérant les progrès liés à l’eau potable salubre, au logement et à l’emploi, et en appuyant la reconnaissance des droits et l’autodétermination.
• Protéger l’environnement pour les générations futures, en accordant des investissements sans précédent pour conserver notre patrimoine naturel, en veillant à la tarification de la pollution causée par le carbone dans l’ensemble du Canada et en élargissant le soutien accordé aux projets d’énergie propre.
• Appliquer les valeurs communes du Canada et appuyer la santé et le mieux-être des Canadiens, en établissant des partenariats avec les provinces et les territoires pour lutter contre la crise des opioïdes, en prenant des mesures pour faire progresser l’assurance médicaments nationale, et en renforçant le soutien aux langues officielles du Canada.

Cette liste résume les 367 pages traitant de plus d’une centaine d’initiatives relativement petites du gouvernement qui touchent à peu près tout à partir des versements des allocations pour le travail aux familles à faible revenu, à l’amélioration de l’accès à l’Allocation canadienne pour les enfants et au soutien des possibilités pour les femmes, à l’équité salariale pour les travailleurs fédéraux, au renforcement du commerce, à l’amélioration de la formation des travailleurs et à la lutte contre l’évasion fiscale; tout ceci fait partie des 25 mesures gouvernementales décrites dans le chapitre 1 qui traite de la croissance. Les détails sur les changements des règles sur la détention de placements passifs dans des sociétés privées ainsi que la lutte contre les échappatoires fiscales sont également traités dans cette rubrique sur la croissance.

Le chapitre 2, appelé Progrès, couvre plus de 35 initiatives sous les titres Investir dans les scientistes et chercheurs canadiens, Des sciences fédérales plus solides et plus axées sur la collaboration et Plan pour l’innovation et les compétences, un partenaire fédéral plus ciblé pour les affaires.

Le chapitre 3, Réconciliation, traite surtout des peuples autochtones et offre une vingtaine de mesures à cet égard.

Finalement, le chapitre 4 appelé Avancement, couvre l’environnement par l’entremise du Patrimoine naturel du Canada, le Canada et le monde, Promouvoir nos valeurs communes, et La sécurité et l’accès à la justice. Je dois admettre avoir perdu le compte après plus de 40 initiatives.

Et ce n’est pas tout! En prime, une section appelée « Égalité » traite en détail de l’engagement du Canada envers la budgétisation fondée sur l’égalité des sexes, ce qui signifie que 6,7 millions de dollars sur cinq ans seront investis pour que « Statistique Canada crée un nouveau Centre de statistiques sur les sexes, la diversité et l’inclusion, c’est-à-dire un centre qui servira de plateforme de données pour la comptabilité budgétaire sur l’égalité des sexes afin de soutenir l’élaboration de politiques et la prise de décisions fondées sur des faits. »

Ce ne sont pas des blagues. Je calcule avoir assisté à environ 34 présentations de budget jusqu’à maintenant, mais je ne me souviens pas d’avoir déjà vu quelque chose comme ça quant à l’ampleur du nombre d’initiatives relativement petites, et je ne me souviens pas non plus d’avoir quitté une présentation de budget avec un mal de tête aussi lancinant.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca