30 Mai

Le gouverneur Poloz ouvre la voie pour une hausse de taux en juillet

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux à 1,25 % pour le troisième mois consécutif, mais a indiqué que la croissance observée pendant le premier trimestre a été plus importante que prévu et que les développements constatés depuis avril suggèrent que des taux d’intérêt plus élevés seraient justifiés. Les données sur le PIB du premier trimestre seront publiées demain matin et il est évident que la croissance au cours de ce trimestre sera supérieure au chiffre de 1,3 % que la banque avait projeté dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril. Cela ouvre la voie pour une hausse de taux, et ce, peut-être dès la prochaine réunion qui se tiendra le 11 juillet. Le dollar canadien a repris de la vigueur à la suite de cette nouvelle, alors que plusieurs craignaient que la réaction de la banque soit en retard par rapport à une hausse récente de l’inflation globale, d’ailleurs provoquée par le prix du pétrole plus élevé, et à des marchés de l’emploi très serrés.

L’incertitude demeure relativement à l’ALENA, atténuant les investissements globaux des entreprises. Les entreprises canadiennes veulent une résolution claire et stable des conflits commerciaux avec les États-Unis, situation qui demeure problématique. Les investissements des entreprises ont augmenté au cours du premier trimestre et le sondage sur les perspectives commerciales publié à la fin juin donnera à la banque centrale une fenêtre sur les intentions des entreprises avant sa prochaine réunion de politiques.

En ce qui a trait au marché du logement, le communiqué de la banque indiquait que « l’activité de revente dans le secteur du logement est demeurée atone au deuxième trimestre, le marché de l’habitation continuant de s’ajuster aux nouvelles lignes directrices sur les prêts hypothécaires et aux taux d’emprunt plus élevés. Pour la période à venir, la solide croissance du revenu du travail conforte les attentes selon lesquelles l’activité dans le secteur du logement se redressera et la consommation continuera de contribuer de façon importante à la croissance en 2018. »

Tout le monde ne partage pas cet optimisme. La semaine dernière, la publication des bénéfices des banques a démontré que les ventes de prêts hypothécaires ont ralenti considérablement comparativement à douze mois auparavant et certains ont même avancé que cette faiblesse prévaudrait pour le reste de l’année. Le taux hypothécaire publié, lequel est utilisé pour déterminer l’admissibilité des emprunteurs, a augmenté à 5,34 %, ce qui rend encore plus difficile pour certains d’obtenir l’approbation, particulièrement auprès de prêteurs assujettis à la réglementation fédérale. Les taux hypothécaires variables sont beaucoup plus faibles et l’écart entre les taux fixes et les taux flottants ont atteint des sommets historiques.

Conclusion : La déclaration de la banque centrale a été plus sévère que prévu, laissant entrevoir qu’il devrait y avoir une hausse des taux en juillet et une autre est probablement à prévoir pour octobre. La Banque du Canada a augmenté les taux à trois reprises depuis le milieu de l’année dernière alors que l’économie approchait de la pleine capacité. La banque est dans un mode d’attente depuis janvier, attendant prudemment de voir les résultats des négociations commerciales et le degré de ralentissement dans le secteur du logement. Ces facteurs détermineront le rythme des futures hausses de taux, la Banque estimant que le taux neutre est établi à 3 %, ce qui est plus du double du taux courant de financement à un jour. La banque s’approchera seulement très graduellement de ce niveau, en tenant compte de l’impact du surendettement des ménages.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Mai

Le marché de l’immobilier printanier connaît un départ lent

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le mois d’avril marque généralement le début de l’effervescence printanière du marché immobilier, mais cette année, la nouvelle simulation de crise hypothécaire et la hausse des taux hypothécaires ont continué d’être un facteur négatif. Ceux qui s’attendaient à une reprise précoce qui mettrait fin à la récupération pour les ventes qui ont été devancées au quatrième trimestre de l’année dernière ont été extrêmement déçus. Les chambres immobilières locales de Toronto et de Vancouver ont annoncé que les activités ont été faibles dans les deux marchés en avril, à la baisse d’un peu plus de 32 % à Toronto et de 27,4 % à Vancouver par rapport à l’année dernière. À Toronto, la faiblesse enregistrée en avril a reflété au moins en partie un déclin dans les nouvelles inscriptions puisque les vendeurs potentiels estiment qu’il est encore difficile d’inscrire leur propriété aux faibles prix d’aujourd’hui pour les maisons unifamiliales.

En ce qui a trait aux prix, les développements du mois dernier devraient plaire aux décideurs. Le prix de référence global à Toronto a chuté de 5,2 % sous les niveaux de l’année dernière (lesquels constituaient les plus élevés de tous les temps dans la région) pour le deuxième mois de suite, ce qui représente un répit très attendu en matière d’abordabilité. Les prix des maisons individuelles non attenantes (à la baisse de 10,3 % d’une année à l’autre) ont contrasté de manière frappante avec les prix des appartements en copropriété (à la hausse de 10,2 %). Par rapport à 12 mois plus tôt, la chute dans le prix global a virtuellement correspondu au déclin enregistré pendant la récession de 2008-2009.

Le taux annuel des augmentations des prix de référence dans la région de Vancouver a aussi ralenti au cours des deux derniers mois. En avril, ce taux s’est légèrement replié sous les 15 % pour la première fois depuis novembre 2017. La décélération ne contribue d’aucune façon à améliorer l’abordabilité dans cette région, mais elle sera considérée comme étant un signe précurseur que le marché risque de changer de cap, s’éloignant de la surchauffe. La liste des mesures de ralentissement du marché annoncées dans le budget de 2018 de la Colombie-Britannique est appelée à garder les prix sur cette voie de décélération au cours des prochains mois.

À l’échelle nationale, les données publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent une baisse de 2,9 % des ventes de maisons de mars à avril pour atteindre leur niveau le plus bas en plus de cinq ans (voir le graphique ci-dessous). Près de 60 % de tous les marchés locaux rapportaient des ventes plus faibles, notamment dans la vallée du Fraser, à Calgary, à Ottawa et à Montréal.

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une baisse de près de 14 % par rapport au mois d’avril de l’année dernière et ont atteint leur niveau le plus bas en sept ans pour le mois. Elles se situaient également à près de 7 % en deçà de la moyenne sur 10 ans pour le mois.
Les ventes se situaient à des niveaux inférieurs à ceux de l’an dernier dans près de 60 % de tous les marchés locaux, principalement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique et dans les marchés du Grand Golden Horseshoe et des environs.

Comme prévu, la nouvelle simulation de crise de cette année a non seulement fait chuter les ventes dans les marchés en effervescence, mais elle a déstabilisé l’équilibre des marchés du logement en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador; l’ACI a d’ailleurs mis en garde le gouvernement à ce sujet. « Sachant que les perspectives économiques de ces provinces ont été restreintes parce qu’elles sont étroitement liées à celles des ressources naturelles, le fait que le gouvernement décrive les effets de cette nouvelle politique comme faisant partie des conséquences attendues nous laisse perplexes », a déclaré Gregory Klump, économiste en chef de l’ACI.

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une baisse de 4,8 % en avril. Ayant atteint leur taux le plus bas en neuf ans pour ce mois, les nouvelles inscriptions se trouvaient à 12 % en deçà de la moyenne mobile sur 10 ans.

Les ventes ayant moins augmenté que les nouvelles inscriptions, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est raffermi légèrement en avril pour s’établir à 53,7 %, par rapport à 52,6 % en mars. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 53,4 %. Une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme permet de constater qu’environ 60 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en avril 2018.

Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire existant au taux de vente actuel. On comptait 5,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’avril 2018, soit le niveau le plus élevé depuis septembre 2015. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 5,2 mois.

Prix des maisons
À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a grimpé de 1,5 % d’une année à l’autre en avril 2018. Cela représente une année complète de décélérations consécutives des gains d’une année à l’autre. Il s’agit également du gain dans les prix le plus petit d’une année à l’autre depuis octobre 2009.

La décélération de la croissance des prix d’une année à l’autre s’explique largement par des tendances affichées dans certains des marchés du GGH suivis par l’indice. Les prix dans cette région se sont stabilisés ou ont commencé à avoir une tendance à la hausse sur une base mensuelle; cependant, les augmentations rapides des prix d’il y a un an ont contribué à détériorer les comparaisons de prix d’une année à l’autre.

Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en avril (+14,7 %), suivis des maisons en rangée (+6,5 %). À l’inverse, les prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages étaient à la baisse (respectivement -1,1 % et -4,8 % d’une année à l’autre).
En avril, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier, dans 9 des 15 marchés suivis par l’IPP MLS®.

Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique continuent de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +14,3 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +22,7 % d’une année à l’autre). Les appartements et les maisons en rangée ont grandement propulsé cette tendance régionale; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont maintenus dans le Grand Vancouver. Dans la vallée du Fraser, les prix des maisons unifamiliales ont aussi commencé à grimper.

Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont continué de monter pour afficher une hausse avoisinant 14 % à Victoria et 20 % dans le reste de l’île de Vancouver.

Dans le GGH, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+5,9 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en avril dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Barrie and District, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -5,2 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -8,7 % d’une année à l’autre; Barrie and District : -8,4 % d’une année à l’autre). Ces chutes s’expliquent par la hausse rapide des prix enregistrée il y a un an et masquent le début d’une hausse d’un mois à l’autre dans ces marchés.
À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont peu changé d’une année à l’autre (Calgary : +0,1 % d’une année à l’autre; Edmonton : -0,9 % d’une année à l’autre. Ceux de Regina et de Saskatoon sont restés plus bas qu’il y a un an (-6,5 % d’une année à l’autre et -3,4 % d’une année à l’autre, respectivement).

Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 8,4 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,4 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,3 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 7,3  % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,2 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 5,6 % du prix des maisons unifamiliales à un étage). (Tableau 1).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété où les acheteurs font face à une offre limitée.

En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada demeurera prudente. Mais les tendances d’inflation étant à la hausse, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada hausse ses taux d’intérêt une autre fois cet été et peut-être aussi à l’automne.

La semaine dernière, la Banque du Canada a augmenté le taux d’admissibilité hypothécaire (le taux fixe sur cinq ans affiché) de 5,14 % à 5,34 % en réaction aux hausses de taux hypothécaires de référence de la plupart des grandes banques. La TD a amorcé la suite de hausses de taux en augmentant son taux affiché pour un prêt hypothécaire fixe sur cinq ans de 47 points de base, en l’établissant à 5,59 % le 25 avril.
Le taux d’admissibilité de la banque centrale est distinct des taux hypothécaires courants offerts par les banques aux emprunteurs, mais il est utilisé pour évaluer les acheteurs qui désirent obtenir des prêts. Les taux les plus élevés sont estimés à 47 % de tous les prêts hypothécaires existants qui devront être refinancés en 2018, à la hausse comparativement à une fourchette de 35 % à 45 % dans une année typique, selon un rapport récent des Marchés des capitaux CIBC.

Une augmentation du rendement des obligations du gouvernement a précédé la série d’augmentations des banques. Le rendement de l’obligation de référence du gouvernement du Canada sur cinq ans s’établissait à 2,25 % ce matin, comparativement à 1,02 % il y a un an. Les prêts hypothécaires à taux fixe ont tendance à suivre le rendement des obligations du gouvernement pour un terme similaire, reflétant le changement dans les coûts d’emprunt.

La pression concurrentielle entre les banques semble augmenter et, la semaine dernière, la BMO a offert ce qui est possiblement l’escompte le plus important jamais vu sur les prêts à taux variable. La banque fait la promotion d’un prêt hypothécaire à taux variable sur cinq ans à 2,45 %, un point de pourcentage sous son propre taux de référence. Ce matin, la Banque TD a imité sa rivale en offrant un taux hypothécaire variable fortement escompté qui est en vigueur jusqu’à la fin du mois. Au Canada, les prêteurs offrent souvent des taux hypothécaires spéciaux au printemps puisque les achats de propriétés reprennent. Ces décisions s’ajoutent au ralentissement de la croissance hypothécaire.

Les emprunteurs demeurent tenus de se qualifier selon le taux affiché de 5,34 % de la Banque du Canada qui est plus élevé.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
12 Mai

Le taux de chômage demeure au niveau le plus faible en 40 ans alors que la croissance des salaires s’accélère

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que l’emploi est demeuré pratiquement inchangé en avril (à la baisse de 1 100) à la suite de l’augmentation de mars, et le taux de chômage s’est maintenu à 5,8 %, son niveau le plus faible en quatre décennies.

L’accélération de la croissance des salaires indique des marchés du travail serrés. Une situation de stagnation, telle que celle observée en avril, n’est survenue que pour la deuxième fois depuis la mi-2016, le marché du travail n’ayant pas augmenté.

Sur une note positive, les pertes d’emplois ont été constatées dans le travail à temps partiel dont la chute est évaluée à 30 000. Les emplois à temps plein ont augmenté de 28 800, ce qui est près de la moyenne observée au cours des 12 derniers mois.

Lorsque les marchés de l’emploi approchent la pleine capacité, la croissance des emplois stagne et les postes vacants deviennent de plus en plus difficiles à pourvoir. Cette demande de main-d’œuvre excédentaire fait augmenter les salaires pour inciter des travailleurs qualifiés à changer d’emploi.

Cette tendance représente un défi important pour la Banque du Canada, car l’inflation atteint maintenant la cible de 2 % ou est un peu au-dessus. L’activité économique a ralenti cette année et une incertitude considérable demeure, surtout en ce qui concerne l’ALENA. Face à un ralentissement important dans les secteurs de l’habitation et des dépenses des consommateurs, la Banque hésite à augmenter les taux d’intérêt trop rapidement, bien que les taux hypothécaires augmentent déjà. Le taux hypothécaire fixe sur cinq ans affiché a augmenté à 5,34 % cette semaine, alors que les banques ont resserré les conditions de crédit et que le rendement des obligations sur cinq ans a affiché une tendance à la hausse. L’admissibilité des emprunteurs pour un prêt est maintenant basée sur le taux hypothécaire affiché et un emprunteur sur trois a supposément été déjà évincé du marché du logement.

En ce qui concerne le ralentissement dans le marché du logement, les déclins dans les emplois ont été enregistrés particulièrement dans le secteur de la construction, qui a subi une perte de 18 900 emplois, ce qui contrebalance les gains du mois de mars. Les emplois liés aux services ont été en hausse de 14 800 en avril.

Depuis le début de l’année, la main-d’œuvre du Canada a diminué de 25 500 et le nombre d’emplois est à la baisse de 41 400.
Le salaire horaire moyen était de 27,02 $ en avril, à la hausse de 3,6 % comparativement à une année auparavant. Il s’agit du rythme de croissance le plus rapide depuis 2012.

Il y a eu peu de variation de l’emploi dans la plupart des provinces

En avril, le nombre de personnes en emploi a progressé de 4 100 au Manitoba, et la totalité de cette hausse est attribuable au travail à temps plein. Le taux de chômage était pratiquement inchangé, se chiffrant à 6,1 %. Comparativement à avril 2017, le nombre de personnes en emploi dans la province a augmenté de 5 900 (+0,9 %).

En Nouvelle-Écosse, l’emploi a progressé de 2 700 en avril. Le taux de chômage a poursuivi une tendance à la baisse, ayant diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 6,7 %.Il s’agit du taux le plus bas depuis 1976, année où des données comparables sont devenues disponibles. Comparativement à 12 mois plus tôt, l’emploi a progressé de 8 000 (+1,8 %), surtout en raison d’une forte tendance à la hausse de l’emploi à temps plein amorcée à l’automne 2017.

Le nombre de personnes en emploi en Saskatchewan a diminué de 4 900 en avril, et le taux de chômage a augmenté de 0,5 point de pourcentage pour atteindre 6,3 %. Comparativement à avril 2017, l’emploi a peu varié dans la province.

En Ontario, l’emploi s’est maintenu en avril, et le taux de chômage a peu varié, s’établissant à 5,6 %. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi dans la province a progressé de 133 000 ou 1,9 %, et la totalité de cette hausse a eu lieu dans le travail à temps plein.

Au Québec, tant l’emploi que le taux de chômage ont peu varié en avril. Comparativement à 12 mois plus tôt, le nombre de personnes en emploi a progressé de 73 000 dans la province, surtout sous l’effet de hausses enregistrées aux deuxième et quatrième trimestres de 2017. Au cours de la même période, le taux de chômage a diminué de 1,0 point de pourcentage pour s’établir à 5,4 %.

Le nombre de personnes en emploi a peu varié en Colombie-Britannique en avril, la croissance de l’emploi à temps plein ayant été contrebalancée par une baisse de l’emploi à temps partiel. Parallèlement, le taux de chômage a augmenté de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 5,0 %, en raison d’une hausse du nombre de personnes à la recherche de travail. Le nombre de personnes en emploi est demeuré relativement stable depuis juin 2017, mais comparativement à un an plus tôt, l’emploi a augmenté de 23 000 (+0,9 %) dans la province.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
3 Mai

Les taux demeurent inchangés pour l’instant, mais des hausses graduelles sont à prévoir

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Publié par: Robert Perrier

Le Federal Open Market Committee (FOMC) s’est réuni cette semaine pour la deuxième fois depuis le début du mandat de Jerome Powell à titre de président. Dans une décision unanime, le Comité a maintenu la fourchette cible des fonds fédéraux inchangée de 1,5 % à 1,75 %. Contrairement à la Banque du Canada, laquelle a comme seul objectif de cibler l’inflation à un taux approximatif de 2 %, la Réserve fédérale a un double mandat statutaire qui consiste à favoriser la stabilité des prix et l’emploi maximal.

Aux États-Unis, les conditions d’emploi demeurent vigoureuses et l’économie continue de croître à un rythme modéré. L’inflation frôle maintenant les 2 %. La croissance des dépenses des ménages a ralenti comparativement à leur rythme effréné du quatrième trimestre et l’investissement fixe des entreprises a continué de croître rapidement.

« Le Comité s’attend à ce que les conditions économiques évoluent d’une façon qui justifiera des augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux; le taux des fonds fédéraux demeurera probablement, pour quelque temps, sous les niveaux qui devraient prédominer à plus long terme. Le parcours réel que suivra le taux des fonds fédéraux dépendra toutefois des perspectives économiques en fonction des nouvelles données ».

Le rendement des bons du Trésor des États-Unis de 10 ans a légèrement fléchi à 2,96 % après la publication de la déclaration, alors que l’indice S&P 500 des actions américaines a monté à son niveau le plus élevé de la journée et que le Bloomberg Dollar Spot Index a chuté.

La croissance économique des É.-U. a ralenti au cours du premier trimestre à un rythme annualisé de 2,3 % après avoir maintenu une moyenne supérieure à 3 % pendant les trois trimestres précédents.

On s’attend à ce que la Réserve augmente les taux une autre fois lors de la prochaine réunion de juin. En mars, la Fed a indiqué qu’elle prévoyait augmenter les taux trois ou quatre fois cette année. Elle a haussé le taux cible des fonds fédéraux trois fois l’année dernière et a commencé à réduire graduellement son portefeuille de titres.

La Banque du Canada augmentera sans doute ses taux à deux reprises cette année, probablement pendant l’été et à l’automne. Comme d’habitude, la politique de la banque centrale demeurera dépendante des données et sera ajustée en fonction des changements importants à la conjoncture économique. On s’attend généralement à ce que les négociations de l’ALENA soient conclues de manière satisfaisante dans un avenir proche, mais cela reste à voir.

La hausse de la ferveur protectionniste américaine est un point négatif important pour l’économie mondiale. Aujourd’hui, 1 100 économistes américains ont signé une lettre à l’intention du président Trump l’informant des dangers inhérents aux tarifs et lui rappelant que la loi Smoot-Hawley sur les tarifs a mené à une dépression économique prolongée.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
18 Avr

M. Poloz maintient les taux et voit de plus grandes possibilités de croissance et d’augmentation de l’inflation

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
La valeur du dollar canadien a subi un fort repli immédiatement après la diffusion de l’annonce officielle de la Banque du Canada qui faisait part de prévisions plus optimistes relativement à l’économie, tout en maintenant son taux inchangé. La banque a augmenté son estimation quant à la croissance potentielle non inflationniste, insinuant qu’il y a plus de possibilités de croissance sans déclencher des hausses de taux.

La banque centrale suggère maintenant que l’économie a une limite de vitesse non inflationniste de 1,8 % cette année et l’an prochain, qui s’accélérera à 1,9 % en 2020. Précédemment, la banque avait estimé que la croissance potentielle moyenne serait autour de 1,6 % pour les deux prochaines années.

De nombreux intervenants sur le marché s’attendaient à une annonce plus sévère, alors que l’inflation a augmenté pour s’approcher de la cible de 2 % de la banque au cours des derniers mois. La banque centrale semble être à cheval sur la clôture, suggérant que les hausses de taux ne tarderont pas, mais que l’économie a encore besoin de stimulation. La bonne nouvelle est que la demande croissante génère une nouvelle capacité pendant que les entreprises investissent pour suffire aux ventes, un développement qui, selon le gouverneur Poloz, doit être encouragé par la banque centrale dont c’est l’« obligation ».

Le Rapport sur la politique monétaire (RPM) révèle que les trois quarts des industries ont un taux d’utilisation de la capacité qui se situe dans les cinq points de pourcentage de leur sommet affiché après 2003. Pendant ce temps, le sondage sur les perspectives commerciales indique que les attentes relatives aux ventes se sont confirmées. Ensemble, cela signifie qu’il y a un réel besoin d’investissements pour répondre à une demande plus forte.

La principale préoccupation est que le protectionnisme (qui demeure le risque le plus élevé de la banque centrale en ce qui a trait aux perspectives) combiné à la refonte fiscale américaine fasse en sorte que les entreprises choisiront de développer leur capacité à l’extérieur du Canada. Des « résultats fort variés » demeurent possibles quant à l’ALENA, selon le RPM, qui n’a pas reconnu que des progrès aient été récemment rapportés concernant les discussions entre le Canada, le Mexique et les États-Unis.

La banque centrale prévoit maintenant que la croissance au cours du premier trimestre se situera à 1,3 %, à la baisse comparativement aux prévisions de janvier qui étaient à 2,5 %. Les prévisions pour 2018 ont été également révisées à la baisse à 2 %, par rapport à 2,2 %. Par contre, la croissance prévue pour 2019 a été revue à la hausse à 2,1 % plutôt qu’à 1,6 %. Cette plus forte croissance reflète les révisions à la hausse de l’expansion américaine attribuable aux nouvelles règles fiscales.

Le ralentissement de la croissance économique au premier trimestre tient surtout à la faiblesse enregistrée dans deux secteurs. Les marchés du logement ont ralenti dans la foulée des nouvelles lignes directrices sur les prêts hypothécaires. Les exportations ont également fléchi, en partie en raison de la congestion des infrastructures de transport.

En ce qui concerne le logement, le Rapport sur la politique monétaire présente un graphique intéressant (ci-dessous) illustrant le changement cumulatif dans les reventes de logements depuis janvier 2017 qui est suivi du commentaire : « Selon les estimations de la Banque, l’activité sur le marché de l’habitation se serait nettement contractée au premier trimestre à la suite de l’entrée en vigueur de la version révisée de la ligne directrice B-20. Cette contraction a été accentuée par le fait que certains acheteurs se sont empressés, au quatrième trimestre de 2017, d’acquérir un logement avant d’être assujettis à la nouvelle mesure. Au deuxième trimestre de 2018, l’activité sur le marché de l’habitation devrait se redresser, les reventes amorçant une reprise. »

Conclusion : malgré que les prévisions de l’inflation aient été revues à la hausse, l’évaluation de la banque semble être relativement optimiste. Je m’attends à ce qu’il y ait deux autres hausses d’un quart de point du taux cette année, probablement à l’été et à l’automne.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
16 Avr

Le marché du logement du Canada continue son atterrissage en douceur

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les données publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent une petite tendance à la hausse des ventes nationales en mars, la première augmentation mensuelle en trois mois. Cela survient dans la foulée d’un déclin de plus de 19 % dans les deux mois précédents, alors que  les règles plus serrées sur les simulations de crise relatives aux demandes de prêts hypothécaires appliquées par les prêteurs assujettis à la réglementation fédérale auraient eu des répercussions sur un acheteur potentiel sur trois.

La petite hausse survenue en mars laisse croire que le marché du logement commence à réagir après la période de récupération des activités devancées à la fin de l’année dernière en raison de l’introduction des nouvelles règles, le 1er janvier 2018.

On prévoit que le marché du logement sera probablement inégal, car les nouvelles mesures de ralentissement du marché annoncées dans le budget de la C.-B. sont appelées à allonger le processus de rajustement dans cette province. En effet, les ventes de maisons à Vancouver affichent encore un déclin, les reventes ayant chuté de 8,6 % en mars par rapport au mois précédent, alors que les prix de référence ont encore augmenté de 1,1 %. Vancouver n’a pas connu aussi peu de ventes depuis 2013. Le budget de février de la C.-B. comportait un nouvel impôt sur la spéculation ainsi qu’un impôt accru pour les acheteurs étrangers, ainsi qu’une hausse des taxes sur les ventes de maisons et des taxes scolaires pour les propriétés valant plus de 3 millions de dollars.

Pour l’ensemble du pays, les ventes des propriétés existantes ont connu une faible augmentation de 1,3 % de février à mars. Néanmoins, les ventes à l’échelle nationale réalisées au cours du premier trimestre de 2018 ont glissé pour atteindre leur niveau trimestriel le plus bas depuis le premier trimestre de 2014.

Les ventes réalisées en mars étaient à la hausse par rapport au mois précédent dans plus de la moitié des marchés résidentiels locaux, surtout à Ottawa et à Montréal. Les gains mensuels des ventes ont été éclipsés par des reculs dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique et la région d’Okanagan, de même qu’à Chilliwack, à Calgary et à Edmonton.
Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont chuté de 22,7 % par rapport au record enregistré en mars 2017, soit leur niveau le plus faible en quatre ans pour le mois. Elles se situaient aussi à 7 % en deçà de la moyenne sur 10 ans pour mars. Dans plus de 80 % des marchés locaux, les ventes étaient inférieures à celles de l’an dernier, y compris celles de tous les grands centres urbains, à l’exception de Montréal et Ottawa. La grande majorité des baisses d’une année à l’autre étaient bien supérieures à 10 %.

« Les modifications que le gouvernement a apportées à ses politiques ont semé l’incertitude quant aux prix des maisons chez les acheteurs et les propriétaires-vendeurs », affirme le président de l’ACI, Andrew Peck. « L’incidence de ces modifications sur ce qu’on pense du marché de l’habitation varie d’une région à l’autre », ajoute-t-il.

« Les récents changements apportés aux règlements hypothécaires alimentent la demande en maisons à moindre prix tout en réduisant le bassin d’acheteurs admissibles pour les maisons haut de gamme », selon Gregory Klump, économiste en chef de l’ACI. « Vu l’offre limitée, le passage de la demande aux segments moins chers fait monter les prix de vente. Par conséquent, les maisons « à prix abordable » sont de moins en moins abordables, alors que le financement hypothécaire des maisons plus chères demeure hors de portée pour bon nombre d’acheteurs désirant monter de gamme. »

Nouvelles inscriptions

En mars, le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 3,3 % à l’échelle du pays. Malgré cela, les nouvelles inscriptions n’ont pas repris le recul accusé lors de la chute vertigineuse de 21,1 % qu’on a connue de décembre 2017 à janvier 2018 – de loin la plus importante baisse enregistrée d’un mois à l’autre, selon l’ACI. Les ventes ayant moins augmenté que les nouvelles inscriptions en mars, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 53 % au cours du mois. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 53,4 %.

Une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme permet de constater que plus de 60 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en mars 2018. On comptait 5,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mars 2018, tout comme en février, quand on a atteint le niveau le plus élevé en deux ans et demi. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 5,2 mois.

Les prix des maisons 

À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a grimpé de 4,6 % d’une année à l’autre en mars, affichant la onzième décélération consécutive dans les gains d’une année à l’autre. Cela a poursuivi la tendance amorcée en avril dernier lorsque la province de l’Ontario a annoncé ses nouvelles mesures en matière de logement qui comportaient une taxe de 15 % imposée aux acheteurs de maisons étrangers qui ne sont pas résidents. Le ralentissement d’une année à l’autre constaté dans la croissance des prix des maisons reflète surtout la tendance qui prévaut dans le marché du Grand Golden Horseshoe. Dans cette région, les prix se sont stabilisés ou ont montré des signes modestes de regain au cours des derniers mois; toutefois, les résultats des comparaisons d’une année à l’autre risquent de continuer à se détériorer en raison de la montée rapide des prix il y a un an.

À l’échelle nationale, les appartements en copropriété ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en mars (+17,8 %), suivis des maisons en rangée (+9,4 %) et des maisons unifamiliales à un étage (+1,3 %). Les prix des maisons unifamiliales à deux étages ont chuté par rapport à il y a un an (-2,0 %), poursuivant la tendance de l’année dernière. Malgré qu’ils se soient stabilisés dans la deuxième moitié de l’année dernière, les déclins des prix des maisons unifamiliales d’une année à l’autre peuvent persister au-delà de la première moitié de 2018.

Dans la région du Grand Toronto, l’IPP MLS composé a augmenté de 3,2 % d’une année à l’autre, ce qui est attribuable à une hausse de 18,8 % des prix des appartements en copropriété d’une année à l’autre et à une croissance de 7,5 % des prix des maisons en rangée. Les prix de maisons unifamiliales non attenantes ont un peu diminué comparativement à ceux de février 2017.

En mars, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 9 des 14 marchés suivis par l’IPP MLS® (voir le tableau ci-dessous). Les prix composites des propriétés de référence dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique, ont continué de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +16,1 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +24,4 % d’une année à l’autre). Les appartements et les maisons en rangée ont propulsé cette tendance régionale au cours des derniers mois; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont maintenus dans le Grand Vancouver. Dans la vallée du Fraser, les prix des maisons unifamiliales ont aussi commencé à grimper.
Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont continué de monter pour afficher une hausse avoisinant 15 % à Victoria et 20 % dans le reste de l’île de Vancouver.

Dans le Grand Golden Horseshoe de l’Ontario, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+7,5 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en mars dans le Grand Toronto et à Oakville-Milton, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -1,5 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -7,1 % d’une année à l’autre). Ces chutes s’expliquent surtout par les tendances des prix d’il y a un an et masquent le début d’une tendance à la hausse dans la région.

À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont peu changé d’une année à l’autre (Calgary : +0,3 % d’une année à l’autre; Edmonton : -0,5 % d’une année à l’autre. Ceux de Regina et de Saskatoon sont restés plus bas qu’il y a un an (-4,6 % d’une année à l’autre et -3,4 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,7 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 8,6 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages). Les prix ont connu une hausse de 6,2 % dans le Grand Montréal (surtout attribuable à une augmentation de 7,4 % des prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,9 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 6,3 % du prix des maisons unifamiliales à un étage).

Conclusion

Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété où les acheteurs font face à une offre limitée.

En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada demeurera prudente.
Seulement 20 % des investisseurs s’attendent à ce que la Banque du Canada augmente ses taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion, ce mercredi. Cependant, le gouverneur Poloz retournera probablement vers le scénario de la hausse des taux au cours du deuxième semestre de 2018, puisque l’inflation et la croissance commencent à remonter. Sur 12 mois, toutes les mesures de l’inflation ont augmenté de 2 % et l’inflation grimpera probablement au-dessus du rythme cible de 2 % de la banque au cours des prochains mois, alors que la croissance devrait également retourner à un rythme supérieur à 2 % à la suite du récent ralentissement.
La banque a maintenu une position prudente depuis des mois pendant que la moyenne de l’inflation se situait seulement autour de 1,6 % l’année dernière et que l’économie affichait une décélération plus élevée que prévu au cours du deuxième semestre, signes que les ménages endettés ont commencé à freiner leurs dépenses de consommation. L’économie a crû à un rythme annualisé de 1,7 % au cours du quatrième trimestre, comparativement aux attentes des économistes à l’égard de la croissance qui étaient de l’ordre de 2 %. Au cours du troisième trimestre, la croissance du produit intérieur brut a également été révisée à la baisse.

Après avoir été à la tête du Groupe des Sept l’année dernière en ce qui concerne la croissance, l’économie canadienne a perdu de son élan, ce qui reflète le ralentissement dans le logement et la sous-performance de la productivité de longue date. Aux États-Unis, l’économie a enregistré des taux de croissance de 3,2 % dans le troisième trimestre et de 2,5 % au cours des trois derniers mois de 2017. Le Canada n’a pas suivi les États-Unis à ce point en matière de croissance depuis le début de 2015, et l’écart pourrait bien s’élargir en raison des réductions des impôts de cette année qui favorisent les entreprises.

Mais l’environnement change et l’inflation atteindra probablement une moyenne de 2,3 % au cours du deuxième trimestre et de 2,4 % dans le troisième, alors que le prix du pétrole continue de monter. Néanmoins, la plupart des économistes s’attendent à ce qu’il y ait seulement deux hausses de taux cette année, en juillet et en octobre. Cela peut évidemment changer en raison de nouvelles données surprises.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
6 Avr

Le taux de chômage du Canada demeure à son plus faible niveau depuis 40 ans

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que le nombre d’emplois a augmenté de 32 000 en mars, ce qui est plus élevé que prévu, surtout en raison des emplois à temps plein. À 5,8 %, le taux de chômage est demeuré inchangé et il est toujours à son niveau le plus bas en 40 ans, ce qui indique que l’économie est à plein-emploi ou presque.
Au premier trimestre de 2018, l’emploi a légèrement diminué (-40 000 ou -0,2 %) par suite de la baisse observée en janvier. Si on regarde à plus long terme, les emplois ont été sur une pente ascendante depuis le deuxième semestre de 2016, malgré une faiblesse des prix dans le secteur du pétrole. Au cours de l’année dernière, l’emploi total a augmenté de près de 300 000 (+1,6 %), poussé par une augmentation du travail à temps plein et un déclin net des emplois à temps partiel; il s’agit d’une excellente nouvelle pour l’économie. Pendant la même période, le total des heures travaillées a augmenté de 2,2 %.

Le nombre d’emplois a augmenté au Québec et en Saskatchewan, alors qu’il y a eu peu de variation dans le reste du pays. Comme le tableau ci-dessous le démontre, la Colombie-Britannique continue d’afficher le taux de chômage le plus faible au Canada, ce dernier étant stable à 4,7 %, et elle est suivie par l’Ontario, à 5,5 %. Le Québec est au troisième rang avec un taux de chômage quelque peu inférieur à celui de l’Ontario, sa meilleure performance relative depuis de nombreuses années. En Saskatchewan, le taux de chômage a un peu augmenté le mois dernier pour s’établir à 5,8 % et celui du Manitoba a également augmenté. Une hausse marquée de l’emploi a été enregistrée en Alberta, alors que le taux a chuté de 6,7 % à 6,3 %, poursuivant ainsi la tendance des derniers mois. La région atlantique a, quant à elle, continué d’afficher la proportion de sans-emplois la plus élevée au Canada. Bien que le taux de chômage ait affiché un recul en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, il a augmenté à l’Île-du-Prince-Édouard, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador.

Du point de vue sectoriel, les gains en emplois sont surtout attribuables au secteur de la construction (+18 300), ce qui représente plus de la moitié de la croissance des emplois le mois dernier. Il s’agit de la performance la plus solide en ce qui concerne les emplois dans le secteur de la construction depuis février 2016. Comparativement aux 12 mois précédents, l’emploi dans ce secteur a augmenté de 54 000 (+3,8 %), et la plupart des gains ont été enregistrés dans le deuxième semestre de l’année dernière. On a aussi constaté des augmentations dans les secteurs des administrations publiques et de l’agriculture. Le nombre d’employés du secteur public a augmenté, tandis que le nombre d’employés du secteur privé et de travailleurs autonomes était stable. Le nombre de personnes travaillant dans la finance, les assurances, l’immobilier et le crédit-bail a légèrement diminué de 0,4 % le mois dernier par rapport à 12 mois plus tôt. La fabrication a pesé sur l’économie, le secteur perdant 8 300 emplois en mars, reflétant peut-être l’incertitude liée à l’ALENA.

Une autre bonne nouvelle pour les Canadiens est que la moyenne des augmentations de salaire annuelles a été établie à 3,2 % au cours du premier trimestre de 2018, la hausse trimestrielle la plus importante depuis 2015.
Le rapport sur l’emploi du mois de mars réaffirme que l’économie canadienne est très près du plein-emploi avec peu de marge laissée par la forte performance économique du Canada, l’an dernier. Des niveaux de croissance mensuelle des emplois « normaux » sont de 15 000 à 20 000.

Les salaires ont montré des signes encourageants au cours des derniers mois, alors que les marchés de l’emploi se sont resserrés. Les augmentations de salaire annuelles ont atteint 3,3 % en mars, comparativement à 3,1% en février.

La Banque du Canada devra tenir compte de nombreux éléments lors de sa prochaine réunion de politiques, le 18 avril prochain. L’optimisme grandissant à l’égard d’une entente préliminaire sur l’ALENA n’a pas encore déclenché d’attentes par rapport à une hausse du taux d’intérêt de la Banque du Canada plus rapide, particulièrement en raison des tensions commerciales qui s’accentuent entre les États-Unis et la Chine. Les investisseurs estiment maintenant que la probabilité qu’il y ait une hausse du taux d’intérêt lors de la réunion du 18 avril est de l’ordre de 20 %, en se basant sur le volume d’échanges qui a diminué de 40 %, il y a deux semaines. Une augmentation du taux d’intérêt par la Banque du Canada est peu probable avant juillet.

Même si un ALENA provisoire était conclu, la banque centrale aimerait attendre pour constater des augmentations concrètes dans les exportations canadiennes, les investissements des entreprises et la pression inflationniste avant de prendre la décision d’augmenter à nouveau après les trois hausses de taux depuis juillet dernier. Les données commerciales de février publiées cette semaine ont été décevantes, particulièrement en ce qui concerne les exportations hors énergie. Les retards dans les chemins de fer ont mené à une chute record des exportations d’aliments. Le Canada a connu des déficits commerciaux depuis janvier 2017, amplifiant les inquiétudes quant à un déclin de la compétitivité.

Avant sa rencontre d’avril, la Banque analysera également sa propre enquête sur les dirigeants d’entreprises qui a été publiée lundi afin de savoir de quelle façon les dirigeants ont réagi à l’incertitude commerciale et aux marchés de l’emploi serrés. Les indicateurs de la perspective commerciale de la Banque du Canada ont été à la hausse de manière constante depuis les creux atteints en 2015 et ils se maintiennent aux niveaux les plus élevés depuis les 17 dernières années. Il sera intéressant de voir si l’augmentation des tensions commerciales mondiales aura atténué l’optimisme commercial au Canada.

Aux États-Unis, l’augmentation des emplois est sous les 103 000 prévus alors que les salaires ont augmenté

Sur le plan des salaires, les gains ont ralenti après un mois de février vigoureux, faisant en sorte que la croissance du marché de l’emploi américain est revenue à un rythme plus soutenable.

Les emplois non agricoles ont augmenté de 103 000 après que le chiffre de 326 000 révisé à la hausse ait été avancé en février. Les marchés s’attendaient à des gains d’emplois de l’ordre de 185 000 et à une baisse du taux de chômage. Le taux de chômage s’est plutôt maintenu à 4,1 % pour le sixième mois consécutif, alors que la moyenne des salaires horaires a augmenté de 2,75 % comparativement à 12 mois auparavant.

Les gains d’emplois mensuels correspondent à d’autres baisses du taux de chômage aux États-Unis, lequel demeure sous les estimations de la Réserve fédérale en ce qui concerne les niveaux soutenables à long terme. Les décideurs de la Fed ont récemment prévu que le taux de chômage chuterait à environ 3,6 % à la fin de l’année prochaine.

Il est probable que la Fed continue de resserrer la politique monétaire en augmentant le taux des fonds fédéraux et en se départissant graduellement de ses bons du Trésor et de ses titres adossés à des créances hypothécaires. Mais la perspective du déclenchement d’une guerre commerciale avec la Chine est une « frime » en ce qui a trait aux prévisions, notamment après que le président Trump ait fait augmenter les tensions en ordonnant à son administration de considérer d’imposer des tarifs de 100 milliards de dollars additionnels sur les importations chinoises.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
22 Mar

On s’attendait à une position plus ferme de la part de la Banque centrale américaine

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Le Federal Open Market Committee (FOMC) s’est réuni cette semaine, pour la première fois sous la présidence de Jerome Powell. Par décision unanime, le comité a augmenté la fourchette cible du taux des fonds fédéraux de 25 points de base, ce dernier passant ainsi de 1,5 % à 1,75 %. Contrairement à la Banque du Canada, laquelle a comme seul objectif de cibler l’inflation à un taux approximatif de 2 %, la Réserve fédérale a un double mandat statutaire qui consiste à favoriser la stabilité des prix et l’emploi maximal.

Aux États-Unis, les conditions d’emploi demeurent vigoureuses et l’économie continue de croître à un rythme modéré. L’inflation demeure sous la cible de la Banque malgré le déclin rapide du chômage qui se situe à 4,1 %. Le taux de croissance des dépenses des ménages et des investissements fixes des entreprises a ralenti comparativement à leur rythme effréné du quatrième trimestre.

Quant aux prévisions trimestrielles de la Fed en ce qui concerne les conditions économiques et financières, les décideurs étaient divisés quant à leur perspective du taux d’intérêt directeur en 2018. Sept dirigeants ont projeté qu’au moins quatre hausses d’un quart de point seraient appropriées cette année, alors que huit s’attendaient à ce qu’un maximum de trois augmentations soit justifié. Cela va directement à l’encontre des attentes du marché selon lesquelles la Banque du Canada haussera son taux seulement fois cette année et représente une raison importante pour laquelle la valeur du dollar canadien a considérablement chuté par rapport au dollar américain au cours des dernières semaines, bien que le huard ait affiché une tendance à la hausse à la suite de la décision de la Banque centrale qui a entraîné un fort repli du dollar américain.

Les dirigeants de la Banque centrale américaine prévoient un taux des fonds fédéraux de 2,9 % d’ici la fin de 2019, laissant entendre que trois hausses de taux auraient lieu l’an prochain, comparativement à seulement deux en 2019 qui sont survenues dans la dernière ronde de prévisions de décembre. Ils ont prévu que les fonds fédéraux seraient à un taux de 3,4 % en 2020, à la hausse comparativement à 3,1 % en décembre, selon l’estimation médiane.

L’estimation médiane quant à la croissance économique cette année a augmenté à 2,7 %, alors qu’elle se situait à 2,5 % en décembre, indiquant la confiance envers les consommateurs américains malgré la récente faiblesse des ventes au détail. L’estimation de 2019 a augmenté à 2,4 % alors qu’elle était fixée à 2,1 %. On prévoit que la projection de la croissance du PIB pour 2020 se maintiendra à 2,0 %. Les dirigeants de la Réserve fédérale prévoient une croissance cette année et l’année prochaine en raison des réductions d’impôt votées par les Républicains en décembre.

Ces projections sont au-dessus de l’estimation de la Réserve fédérale quant au taux de croissance économique viable à long terme de l’économie américaine qui est de 1,8 %, un chiffre qui cadre à peu près avec l’analyse de la Banque du Canada pour notre pays. La mesure de réduction des impôts a été intégrée dans une économie qui connaissait déjà une pénurie de main-d’œuvre. La Réserve fédérale estime que le niveau non inflationniste de chômage à long terme sera d’environ 4,5 %, c’est-à-dire de beaucoup supérieur à celui d’aujourd’hui qui se situe à 4,1 %, son plus bas niveau depuis près de 20 ans, suggérant que l’inflation est susceptible d’augmenter au cours des prochains mois.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Mar

Le marché du logement du Canada continue de ralentir

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les données publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent un deuxième recul consécutif dans les ventes de maisons dans une grande partie du pays. La hausse des taux hypothécaires et les règles d’admissibilité plus serrées ont durement touché les acheteurs d’une première maison, les ventes ayant été devancées l’année dernière en raison de l’entrée en vigueur des nouvelles règles du BSIF.

En février, les ventes de maisons existantes ont chuté de 6,5 % à l’échelle nationale, poursuivant le déclin amorcé en janvier. Les chiffres des ventes de février ont affiché le total mensuel le plus bas en près de cinq ans. Au cours des deux premiers mois de 2018, les ventes de maisons ont chuté de 19,4 %. Les ventes ont subi un recul dans près des trois quarts des marchés locaux, des chutes mensuelles marquées ayant été constatées dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, de même que leurs environs.

En comparant les ventes d’une année à l’autre, nous constatons que l’activité s’est effondrée de 16,9 % par rapport au sommet du début de 2017 et que les ventes ont atteint leur niveau le plus bas en cinq ans pour les mois de février. Le mois dernier, les ventes ont affiché un recul de 7 % par rapport à la moyenne des mois de février des dix dernières années.

À Toronto, les ventes de maisons existantes ont reculé de près de 35 % comparativement au rythme record atteint en février 2017. Dans la région du Grand Vancouver, les ventes ont chuté de 9 % d’une année à l’autre, soit 14,4 % sous la moyenne des ventes des mois de février au cours des dix dernières années. Un porte-parole de l’ACI a déclaré que « l’élan des ventes à l’amorce du deuxième trimestre risque aussi de s’essouffler en raison de l’incertitude du marché immobilier en Colombie-Britannique, où de nouvelles politiques en matière de logement ont été mises en œuvre à la fin de février. »

Selon les tendances des prix expliquées ci-dessous, le déclin dans les prix, tant à Toronto qu’à Vancouver, semble s’appliquer presque entièrement aux maisons individuelles non attenantes de haut de gamme, alors que la tranche du niveau intermédiaire du marché, surtout des appartements en copropriété et des maisons en rangée, demeure active.

À Ottawa et à Montréal, on a mieux fait que la plupart des autres endroits, les ventes ayant peu changé comparativement à il y a un an. Ailleurs, les ventes à Calgary et à Edmonton ont été inférieures à celles du mois précédent et modestes par rapport à il y a un an. Par contre, la plupart des estimations indiquent un marché faible et relativement stable, ignorant les changements attribuables au BSIF.

D’un mois à l’autre, les trois quarts des marchés du logement ont connu un déclin des ventes, alors que seules deux provinces, l’Î.-P.-É. (+2,98 %) et le N.-B. (+0,79 %) ont enregistré des augmentations. La C.-B. est en tête des reculs, à la baisse de 12,7 % d’un mois à l’autre, alors que la région du Grand Vancouver affiche une baisse de 15,8 % et la vallée du Fraser une chute de 16,3 %. Calgary (-8,6 %), la région du Grand Toronto (-8,2 %) et plusieurs marchés du Grand Golden Horseshoe, dont Hamilton (-12,1 %) et Oakville (-8,8 %) ont également accusé un recul considérable au cours du mois.

Nouvelles inscriptions 
Le nombre de nouvelles inscriptions a grimpé de 8,1 % en février après une chute vertigineuse de plus de 20 % en janvier. Malgré l’augmentation mensuelle en février, les nouvelles inscriptions à l’échelle nationale ont tout de même affiché un résultat inférieur aux niveaux mensuels enregistrés chaque mois de l’année dernière, mis à part janvier. Elles se situaient à 6,4 % en deçà de la moyenne mensuelle sur 10 ans, et à 14,6 % en deçà du sommet atteint en décembre 2017.
Les nouvelles inscriptions étaient en hausse dans près des trois quarts des marchés locaux. Le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, le Grand Toronto, Ottawa et Montréal étaient en tête de l’augmentation mensuelle. Malgré la hausse mensuelle des nouvelles inscriptions, ces marchés demeurent en terrain d’équilibre ou continuent de favoriser les propriétaires-vendeurs.

Les ventes étant en baisse et les nouvelles inscriptions ayant affiché une hausse en février, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 55 % par rapport aux 63,7 % de janvier. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, près des trois quarts de tous les marchés locaux étaient en équilibre en février 2018.

On comptait 5,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de février 2018, soit le niveau le plus élevé en deux ans et demi, qui correspond également à la moyenne à long terme des 5,2 mois.

Les prix des maisons
À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a grimpé de 6,9 % d’une année à l’autre en février, affichant la dixième décélération consécutive dans les gains d’une année à l’autre. Cela a poursuivi la tendance amorcée en avril dernier lorsque la province de l’Ontario a annoncé ses nouvelles mesures en matière de logement qui comportaient une taxe de 15 % imposée aux acheteurs de maisons étrangers qui ne sont pas résidents. Le ralentissement d’une année à l’autre constaté dans la croissance des prix des maisons reflète surtout la tendance qui prévaut dans le marché du Grand Golden Horseshoe. Dans cette région, les prix se sont stabilisés ou ont montré des signes modestes de regain au cours des derniers mois; toutefois, les résultats des comparaisons d’une année à l’autre risquent de continuer à se détériorer en raison de la montée rapide des prix il y a un an.

À l’échelle nationale, les appartements en copropriété ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en février (+20,1 %), suivis des maisons en rangée (+11,8 %), des maisons unifamiliales à un étage (3,5 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+1,0 %).
Dans la région du Grand Toronto, l’IPP MLS composé a augmenté de 3,2 % d’une année à l’autre, ce qui est attribuable à une hausse de 18,8 % des prix des appartements en copropriété d’une année à l’autre et à une croissance de 7,5 % des prix des maisons en rangée. Les prix de maisons unifamiliales non attenantes ont un peu diminué comparativement à ceux de février 2017.

En février, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 10 des 13 marchés suivis par l’IPP MLS® (voir le tableau ci-dessous). Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique, ont continué de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +16,9 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +24,1 % d’une année à l’autre). Les prix des propriétés de référence des maisons ont affiché une hausse d’environ 14 % d’une année à l’autre à Victoria et d’environ 20 % ailleurs sur l’île de Vancouver.
Dans la région du Grand Toronto, les augmentations des prix de référence ont considérablement ralenti, mais demeurent 3,2 % au-dessus des niveaux de l’année précédente. Même si les prix des maisons à Oakville-Milton ont affiché une légère baisse comparativement à l’an passé (-1,9 %), les tendances mensuelles de ces prix ont commencé à montrer des signes de stabilisation ou de légère augmentation au cours des derniers mois.
Les prix des propriétés de référence n’ont pratiquement pas bougé à Calgary d’une année à l’autre (+0,1 %), alors que ceux de Regina et de Saskatoon ont affiché une baisse par rapport à février 2017 (‑4,8 % d’une année à l’autre et -3,8 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,7 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 8,9 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages). Le Grand Montréal a connu une augmentation de 6,1 % d’une année à l’autre (surtout en raison de l’augmentation de 8,8 % des prix des maisons en rangée). Les prix de référence ont augmenté de 5 % dans le Grand Moncton (cela étant surtout attribuable à une augmentation de 6,4 % des prix des maisons unifamiliales à un étage).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété à Toronto et à Vancouver où les acheteurs font face à une offre limitée. En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada demeurera prudente.

Comme la Banque du Canada l’a indiqué la semaine dernière, la croissance du crédit aux ménages a ralenti au cours des derniers mois en raison du ralentissement du crédit hypothécaire résidentiel. L’augmentation des taux d’intérêt risque de créer un effet défavorable relativement aux dépenses de consommation et une politique monétaire plus serrée pourrait faire dérailler une économie déjà fragile. Il ne faudrait pas s’attendre à ce que la Banque du Canada augmente son taux à court terme.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
9 Mar

Le taux de chômage du Canada atteint son plus faible niveau depuis 40 ans

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que le taux de chômage du Canada se situe à son plus faible niveau depuis quarante ans alors que la croissance sur le plan de l’emploi a rebondi, confirmant que le marché du travail est à son plein emploi, ou tout près. Le Canada a ajouté 15 400 nouveaux emplois nets le mois dernier et le taux de chômage a connu une légère baisse pour se situer à 5,8 %, son niveau le plus faible enregistré depuis 1976. Cette situation survient après la perte de 88 000 emplois en janvier. Cependant, les gains reflètent une montée du nombre d’emplois à temps partiel, lesquels ont augmenté de 54 700. Le nombre d’emplois à temps plein a diminué de 39 300, ce qui est un retournement par rapport à ce qui s’est produit en janvier et, pour la première fois en cinq mois, le nombre d’emplois à temps plein a chuté. La plus grande partie de l’augmentation du nombre d’emplois au cours de la dernière année et demie est attribuable aux postes à temps plein, ces derniers ayant bondi de près de 500 000 emplois nets pendant cette période.

La croissance des salaires a décéléré à 3,1 % en février, après avoir atteint 3,3 % le mois précédent, son rythme le plus rapide depuis 2015. Les gains sur le plan des salaires ont été accentués par la hausse du salaire minimum en Ontario, le mois dernier.

L’Ontario a enregistré la chute mensuelle du nombre d’emplois la plus importante en janvier (à la baisse de 50 900) qui s’inscrit dans la foulée de la hausse des salaires. La province a été en tête de la croissance des emplois en février, mais n’a compensé qu’une petite partie des pertes de janvier avec seulement 15 700 nouveaux emplois. L’emploi a également été à la hausse au Nouveau-Brunswick et en  Nouvelle-Écosse, alors qu’il a pris du recul en Saskatchewan et est demeuré plutôt stable en Colombie-Britannique. Il convient de noter qu’en Alberta, le taux de chômage a chuté à 6,7 %, un point et demi de pourcentage de moins que l’année dernière, alors que le taux de participation provincial a un peu ralenti en février.

La majeure partie des gains est attribuable au secteur public (+50 300), bien que le secteur privé ait ajouté 8 400 emplois nets. Ce qui a empêché une augmentation globale du nombre d’emplois a été le recul du nombre de travailleurs autonomes, à la baisse de 43 000 en février après quatre mois d’augmentations nettes.
L’augmentation du mois dernier est surtout due aux industries productrices de services, particulièrement les secteurs des soins de santé et de l’éducation. Le secteur de la fabrication a enregistré une perte de 16 500 travailleurs au cours du mois. Le nombre de personnes travaillant dans le secteur des ressources naturelles a augmenté de 7 600 en février, ce qui représente une croissance de l’emploi de 3,4 % par rapport à 12 mois plus tôt. L’emploi dans ce secteur connaît une tendance à la hausse depuis le deuxième semestre de 2016.

Les secteurs de la finance, des assurances, des services immobiliers et des services de location et de location à bail, qui ont été durement touchés par le ralentissement dans le secteur du logement, ont connu une chute des emplois de 12 000 le mois dernier, n’affichant aucune croissance par rapport à 12 mois plus tôt. 

Les données sur l’emploi publiées aujourd’hui correspondent à la croissance canadienne qui se situe autour de 2,0 %. Le gain net de février de 15 400 emplois est probablement ce à quoi nous pouvons nous attendre en moyenne cette année puisque l’économie atteint presque sa pleine capacité. À 3,1 % en février, la croissance des salaires s’est avérée au dessus de sa moyenne à plus long terme de 2,6 % pour le quatrième mois consécutif. Cela ne déclenchera pas d’avertissements inflationnistes de la part de la banque centrale puisque la Banque du Canada a souligné cette semaine qu’elle estime toujours que la croissance des salaires se situera sous ce qui est normal dans une économie sans ralentissement du marché du travail. Cela laisse croire que la banque maintiendra sa position prudente.

Croissance des emplois aux États-Unis alors que l’augmentation des salaires diminue

Aux États-Unis, les emplois non agricoles ont augmenté de 313 000 en février, comparativement à une attente de gains nets de l’ordre de 200 000. Les gains ont été faits essentiellement dans le secteur privé et ont été révisés à la hausse comparativement aux deux mois précédents, en ajoutant un autre 54 000 emplois. Le taux de chômage est demeuré à 4,1 % pour le cinquième mois d’affilée, alors qu’un nombre grandissant de nouveaux travailleurs se sont joints au marché du travail. Le taux d’activité à la hausse reflétant le retour des travailleurs découragés peut être un facteur qui empêche la hausse des salaires.

La croissance des salaires, qui a affiché une augmentation modeste de 0,2 % d’un mois à l’autre en février, a fléchi à 2,6 % d’une année à l’autre comparativement à un niveau de 2,8 % le mois précédent. Les salaires ont tout de même augmenté à un rythme annualisé de 3,0 % au cours des trois derniers mois. La croissance considérable des salaires a effrayé le marché le mois dernier, mais il semblerait qu’elle ne se fasse plus sentir.

Les données sur les emplois publiées aujourd’hui indiquent que le marché de l’emploi américain demeure vigoureux et qu’il continuera de contribuer à la croissance économique, alors que les chiffres sur les salaires affichent un certain refroidissement à la suite d’un rythme qui a stimulé la turbulence financière le mois dernier, craignant que la Réserve fédérale augmente les taux d’intérêt plus rapidement. Le taux de chômage demeure considérablement sous les estimations de la Fed en ce qui concerne les niveaux viables à long terme.

Le nouveau président de la Réserve fédérale Jerome Powell présidera sa première réunion du Federal Open Market Committee les 20 et 21 mars. La question que les acteurs du marché se posent est à savoir si les dirigeants de la banque centrale maintiendront leurs projections de trois hausses de taux cette année, ou s’ils augmenteront leur perspective à quatre.

Le président Donald Trump a déclaré que la loi sur les baisses d’impôt qu’il a signée en décembre favoriserait la croissance économique et stimulerait les emplois et les salaires. En même temps, ses tarifs sur les importations d’acier et d’aluminium peuvent entraîner l’effet contraire selon l’ampleur de leur mise en œuvre et la façon dont les autres pays répliqueront. Le Canada peut pousser un soupir de soulagement pour le moment puisque Donald Trump a fait un revirement de dernière minute pour exempter des tarifs les partenaires des États-Unis dans l’ALENA. Le président a fait preuve d’un optimisme inhabituel sur le sort de l’ALENA, mais a répété sa menace de résilier l’entente si les pourparlers ne sont pas concluants.

« Aujourd’hui, nous faisons des progrès », a indiqué Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères du Canada, à Toronto, jeudi, selon Bloomberg News. Elle a dit que le Canada poursuivrait jusqu’au moment où « la perspective de ces droits de douane disparaisse totalement et de manière permanente », ajoutant qu’il serait inconcevable d’appliquer des tarifs à un proche allié militaire comme le Canada pour des raisons de sécurité nationale.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca