18 Juin

Le marché du logement du printemps demeure faible

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme nous l’avons mentionné le mois dernier, avril marque généralement le début de l’effervescence printanière du marché immobilier, mais cette année, la nouvelle simulation de crise hypothécaire et la hausse des taux hypothécaires ont continué d’être un facteur négatif. Ceux qui s’attendaient à une reprise précoce qui mettrait fin à la récupération pour les ventes qui ont été devancées au quatrième trimestre de l’année dernière ont été extrêmement déçus. À la lecture des données mensuelles publiées par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) vendredi, il est évident que les résultats décevants du secteur du logement se poursuivent en mai. Rien n’indique qu’un véritable rebond s’est effectué en mai dans la revente de maisons.

Les ventes nationales de maisons réalisées par l’entremise des systèmes MLS canadiens ont peu changé d’avril à mai. Ayant affiché une baisse de 0,1 %, elles ont marqué le niveau le plus bas des ventes nationales en plus de cinq ans. Un peu plus de la moitié de tous les marchés locaux rapportait des ventes plus faibles en mai par rapport à avril, notamment dans la région de l’Okanagan, à Chilliwack et dans la vallée du Fraser, ainsi que dans la région de Durham (Grand Toronto) et à Québec. Les baisses d’activité ont été compensées par des gains à Calgary, à Thunder Bay, à Brantford, à London et St. Thomas, à Oakville-Milton et dans la région de Quinte, à l’ouest de Kingston. Une légère hausse des ventes dans le Grand Toronto a aussi soutenu l’activité à l’échelle nationale.

En mai, les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une baisse de 16,2 % par rapport à l’année précédente et ont atteint leur niveau le plus bas en sept ans pour le mois. Le marché se situait aussi à 5,5 % en deçà de la moyenne sur 10 ans pour le mois. L’activité se situait en deçà des niveaux enregistrés il y a un an dans environ 80 % de tous les marchés locaux, principalement dans le Lower Mainland de la Colombie- Britannique et dans les marchés du Grand Golden Horseshoe (Ontario) et des environs.

« La simulation de crise imposée à partir de cette année est devenue encore plus contraignante en mai, le taux d’intérêt utilisé pour calculer l’admissibilité à un prêt hypothécaire ayant connu une hausse au début du mois », explique Gregory Klump, économiste en chef de l’ACI. « Les variations du taux d’intérêt utilisé pour la simulation de crise sont indépendantes de la volonté des décideurs. Des hausses supplémentaires pourraient influer sur les ventes alors que la croissance économique canadienne doit composer avec des frictions découlant des politiques commerciales américaines. »

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 5,1 % en mai, mais est demeuré en deçà du niveau affiché l’an dernier à pareille date. Les nouvelles inscriptions ont grimpé dans environ 75 % des marchés locaux, dont Edmonton, Calgary, Montréal, Québec, Ottawa et le Grand Toronto.
Les nouvelles inscriptions ayant affiché une hausse, et les ventes étant restées pratiquement inchangées, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a baissé à 50,6 % en mai par rapport à 53,2 % en avril. Il est resté tout juste hors de portée de la moyenne à long terme, qui se situe à 53,4 %. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, environ les deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en mai 28018. On comptait 5,7 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2018. Même s’il s’agit de son niveau le plus élevé en trois ans, la mesure se maintient près de la moyenne à long terme de 5,2 mois.

Prix des maisons

À l’échelle nationale, l’indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé n’a augmenté que de 1,0 % d’une année à l’autre en mai 2018, ce qui représente le 13e mois de décélérations consécutives des gains d’une année à l’autre. Il s’agissait également de la plus petite augmentation annuelle depuis septembre 2009.

La décélération de la croissance des prix d’une année à l’autre s’explique largement par des tendances affichées dans certains des marchés du GGH suivis par l’indice. Bien que les prix dans cette région se soient stabilisés ou aient commencé à tendre à la hausse sur une base mensuelle, les augmentations rapides des prix enregistrées il y a un an ont contribué à détériorer les comparaisons de prix d’une année à l’autre. Si les dernières tendances demeurent, les comparaisons d’une année à l’autre s’amélioreront probablement au cours de prochains mois.

Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en mai (+12,7 %), suivis des maisons en rangée (+4,9 %). À l’inverse, les prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages étaient à la baisse (-1,5 % et -4,7 % d’une année à l’autre respectivement), ce qui concorde tout à fait avec ce que nous avons vu le mois dernier.
En mai, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 8 des 15 marchés suivis par l’index (voir le tableau ci-dessous).

Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique continuent de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +11,5 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +20,6 % d’une année à l’autre). Les appartements et les maisons en rangée ont grandement propulsé cette tendance régionale; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont maintenus dans le Grand Vancouver. Dans la vallée du Fraser, les prix des maisons unifamiliales ont aussi commencé à augmenter.
Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont affiché une hausse d’environ 11,5 % à Victoria et d’environ 18,1 % dans le reste de l’île de Vancouver.

Dans le GGH, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+3,8 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en mai dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Barrie, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -5,4 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -5,9 % d’une année à l’autre; Barrie and District : -6,3 % d’une année à l’autre). Ces chutes s’expliquent par la hausse rapide des prix il y a un an et masquent le début d’une hausse d’un mois à l’autre dans ces marchés.

À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont un peu baissé d’une année à l’autre en mai (Calgary : -0,5 % d’une année à l’autre; Edmonton : -0,9 % d’une année à l’autre). Ceux de Regina et de Saskatoon sont restés nettement plus bas qu’il y a un an (-6,2 % d’une année à l’autre et -2,7 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 8,2 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,5 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,7 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 7,3 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,3 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 4,8 % du prix des maisons en rangée).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété où les acheteurs font face à une offre limitée.
En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada a adopté une position très prudente. Cependant, lors de leur dernière réunion, les décideurs ont laissé croire qu’une hausse de taux est à prévoir, probablement lors de leur prochaine rencontre qui aura lieu le 11 juillet.

Les taux hypothécaires fixes sur cinq ans ont déjà augmenté d’environ 110 points de base, alors que les taux variables pour les nouveaux prêts hypothécaires ont augmenté de presque 40 points de base. Depuis la mise en œuvre des nouvelles normes hypothécaires, les conditions de crédit hors coût pour les prêts et les marges de crédit hypothécaires se sont également resserrées.

Dans la récente Revue du système financier de la Banque du Canada, les analystes de la banque centrale ont observé que la ligne directrice B-20 mise à jour, qui est entrée en vigueur au début de 2018, « bride déjà l’expansion du crédit et améliore la qualité des nouveaux prêts hypothécaires, surtout dans les régions où les prix des logements sont les plus élevés. Ainsi, en raison du nouveau test de résistance, le montant d’un prêt hypothécaire de cinq ans à taux fixe amorti sur 25 ans auquel un emprunteur à revenu médian est admissible au Canada est passé à 373 000 $, soit une baisse de quelque 82 000 $. Les effets du test seront davantage marqués dans des marchés comme ceux des régions métropolitaines de Toronto et de Vancouver, où les prix des logements sont élevés par rapport aux revenus et où les prêts à faible RPV sont plus courants qu’ailleurs au pays. »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
8 Juin

En mai, les pertes d’emplois au Canada se sont produites dans les secteurs de la fabrication et de la construction.

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que l’emploi a peu changé au Canada en mai et que le taux de sans-emploi est demeuré aussi bas que 5,8 % pour le quatrième mois consécutif. Cependant, les grands titres ont souligné la modeste perte de 7 500 emplois du mois dernier, à la suite de la perte de 1 100 emplois enregistrée en avril. Le recul du nombre d’emplois est négligeable pour un pays qui a ajouté 238 200 nouveaux emplois au cours de la dernière année.

Dans le secteur privé, la perte d’emplois est survenue surtout dans les secteurs de la fabrication et de la construction. Le secteur de la fabrication a été faible toute l’année, ayant sans doute été influencé par l’incertitude constante entourant l’ALENA. Les dernières batailles commerciales ont repoussé les décisions relatives à l’ALENA jusqu’en 2019. Non seulement les États-Unis ont imposé des tarifs sur les expéditions canadiennes d’acier et d’aluminium, mais Trump insiste maintenant pour que des négociations bilatérales distinctes aient lieu avec le Canada et avec le Mexique. Cette stratégie qui consiste à diviser pour régner ne fera que prolonger l’incertitude et il n’est pas évident que survivra la vieille entente de l’ALENA qui date de 24 ans.

Des tarifs réciproques imposés par le Canada, le Mexique et de nombreux autres partenaires commerciaux des É.-U. continueront de perturber les activités économiques à l’échelle mondiale.
Dans le secteur de la construction, l’emploi a baissé pour un deuxième mois consécutif en mai, ayant diminué de 13 000. Les emplois dans la construction ont peu changé depuis un an, les récentes baisses ayant contrebalancé les hausses observées vers la fin de 2017. Les activités dans le logement ont beaucoup ralenti au cours des 12 derniers mois en réaction aux mesures gouvernementales et réglementaires visant à ralentir l’activité résidentielle.

La plus grande part du recul dans les emplois peut être attribuable à la Colombie-Britannique, où l’emploi a chuté de 12 400 en mai. Des performances diverses ont été observées ailleurs. En C.-B., les marchés de l’emploi sont exceptionnellement serrés et le taux de chômage a chuté à 4,8 %, le taux le plus faible enregistré au pays. Les pertes d’emplois peuvent refléter une incapacité à trouver les travailleurs appropriés (voir le graphique ci-dessous).

Le marché des emplois demeure très serré au Canada, de plus en plus d’employeurs signalant que des postes sont vacants et qu’ils ont du mal à trouver des travailleurs expérimentés dans certains secteurs. La pénurie de main-d’œuvre et les hausses du salaire minimum provinciales ont fait augmenter les revenus. Le salaire horaire moyen pour les travailleurs permanents a augmenté de 3,9 % comparativement à un an auparavant, correspondant au rythme observé la dernière fois en avril 2009, et le nombre d’heures travaillées s’est accru de 2 %.

L’augmentation des salaires qui atteint un sommet en 9 ans est sans aucun doute attribuable à l’augmentation du salaire minimum au Québec, mais la plus vaste histoire des pressions sur les prix demeure; de 12 à 16 industries majeures ont connu une croissance des salaires supérieure à 3 % en mai, ce qui a également marqué le douzième mois consécutif de hausses salariales réelles.
Dans un rapport séparé, Statistique Canada a révélé que l’utilisation de la capacité industrielle a augmenté pour atteindre 86,1 % au cours du premier trimestre, le niveau le plus marqué depuis 2006. Il s’agissait du septième gain consécutif à ce chapitre.

La Banque du Canada a déclaré qu’elle surveille étroitement la croissance des revenus puisqu’elle évalue actuellement la possibilité d’augmenter encore les taux d’intérêt le mois prochain. On s’attend à ce que le marché de l’emploi demeure vigoureux cette année, le taux de chômage se maintenant près des creux records malgré l’incertitude commerciale et un secteur du logement faible. Jeudi, le gouverneur Poloz a affirmé que les signes d’une « forte » croissance sont visibles.

La Banque du Canada devrait augmenter les taux d’intérêt lors de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs qui aura lieu en juillet, s’ajoutant aux trois hausses de taux enregistrées au cours de l’année dernière.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
4 Juin

En mai, le taux de chômage aux É.-U. a encore diminué pour atteindre 3,8 %

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le rapport de l’emploi de mai publié vendredi a révélé que le taux de chômage a chuté de façon inattendue jusqu’à 3,8 %, ce qui est considérablement sous le niveau que la Réserve fédérale a déjà considéré comme étant le plein emploi.  Il y a bien longtemps, la Fed avait estimé que le taux de sans-emploi d’équilibre à long terme se situait entre 4,3 % et 4,7 %. Selon la théorie économique, des marchés de l’emploi très serrés peuvent générer de la pression inflationniste puisque les entreprises offrent des salaires plus élevés dans le but d’attirer et de conserver les talents.

Aux États-Unis, les taux de salaire ont augmenté de 2,7 % en mai (à un taux annuel), comparativement à 2,6 % en avril et à 2,5 % en 2017.  Cela cadre avec la preuve anecdotique recueillie par la Réserve fédérale indiquant que les pressions inflationnistes s’intensifient dans la plus grande partie du pays. Selon le Livre beige de la Réserve fédérale, les entreprises ont de plus en plus de difficultés à « pourvoir les postes à tous les niveaux de compétences. »

Les décideurs de la Fed se réunissent à nouveau les 12 et 13 juin et il est possible qu’ils continuent de retirer des mesures de relance du système en augmentant les taux de financement à un jour de 25 autres points de base pour atteindre de 1,75 % à 2,0 %. D’ici la fin de l’année prochaine, le taux de financement à un jour pourrait se situer entre 3,25 % et 3,5 %, le niveau que la Fed estime neutre pour l’économie.
Aux États-Unis, les taux du marché à court terme ont augmenté vendredi, dès la publication du rapport sur l’emploi.

Les taux d’intérêt canadiens n’ont pas bougé de concert avec ceux des É.-U., mais la Banque du Canada a déjà indiqué qu’elle augmentera probablement son taux cible de financement à un jour lors de sa prochaine rencontre, en juillet.

Au Canada, les taux hypothécaires ont déjà augmenté considérablement alors que le taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada sur cinq ans, se situant juste au-dessus de 2.1%, est à la hausse de 1,15 point de pourcentage comparativement à l’année dernière. En d’autres mots, le taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada sur 5 ans n’était que de 0,95 % le 1er juin 2017 et, au cours de l’année dernière, il a augmenté de plus de 120 %.

Considérant que la Réserve fédérale et la Banque du Canada continueront de hausser les taux d’intérêt, il est plus que probable que les taux hypothécaires continueront de grimper tant au Canada qu’aux États-Unis.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
31 Mai

Le ralentissement dans le secteur du logement et l’affaiblissement des consommateurs ont freiné la croissance du PIB canadien au cours du premier trimestre

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Ce matin, Statistique Canada a publié les données sur le PIB du premier trimestre, indiquant un ralentissement de la croissance au cours du premier trimestre au taux annuel de 1,3 %, comparativement au taux de 1,7 % observé au cours du dernier trimestre de 2017. Il s’agit précisément de ce que la Banque du Canada avait prévu pour le premier trimestre dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril. Hier, la Banque du Canada a fait savoir, dans son communiqué, que la croissance enregistrée au premier trimestre avait dépassé ses attentes. La plupart des économistes s’attendaient à ce que la croissance au cours du premier trimestre soit de l’ordre de 1,8 %, de même que la Banque du Canada. Cela montre bien que même la banque centrale n’a pas de boule de cristal!

La croissance a été modérée par un ralentissement des dépenses des ménages, une baisse des exportations de produits non énergétiques et une baisse de l’investissement dans le logement. Les dépenses des consommateurs ont ralenti pour le troisième trimestre consécutif, augmentant de 1,1 % au cours du premier trimestre comparativement aux 2,2 % observés au dernier trimestre. La croissance de la consommation a atteint un sommet pendant le premier trimestre de l’année dernière, affichant un taux annuel solide de 4,0 %. La croissance des dépenses des ménages a ralenti à son rythme le plus faible en trois ans. Les dépenses des ménages pour des biens comme des automobiles ont stagné après avoir affiché des gains pendant presque trois ans.

La croissance des dépenses des entreprises pour des projets d’immobilisations a ralenti à 3,5 % comparativement à 9,7 % dans la dernière période de 2017 et le commerce étranger a été un frein sur la croissance puisque les exportations ont augmenté à un rythme inférieur à celui des importations.

Le déclin le plus important a été observé dans le secteur du logement. L’investissement dans le logement a chuté de 7,2 %, la baisse la plus importante depuis 2009, ce qui est attribuable à une diminution de 13,5 % des coûts de transfert de propriété, comme les commissions des courtiers en immeubles et en prêts hypothécaires (voir le graphique). Selon Statistique Canada, cela reflétait les mesures de la nouvelle simulation de crise hypothécaire qui sont entrées en vigueur en janvier.

Du côté positif, le trimestre s’est terminé avec un gain sur le plan du rendement mensuel de 0,3 % pour mars qui est surtout attribuable à l’augmentation de 1,9 % dans l’extraction minière, l’exploitation en carrière et l’extraction de pétrole et de gaz. Cependant, les données mensuelles à l’échelle de l’industrie ont affiché le recul le plus important dans les données sur le rendement des courtiers dans les secteurs liés au logement depuis le premier trimestre de 2008 lorsque l’économie mondiale a sombré dans une crise financière. Cela, de toute évidence, était le résultat intentionnel du gouvernement et des efforts réglementaires pour ralentir le marché du logement.

Le rythme de la croissance économique au Canada est maintenant sous les 2 % depuis maintenant trois trimestres consécutifs, la pire performance depuis l’effondrement du pétrole survenu au milieu de 2015. L’économie s’est rétablie avec des hausses dépassant les 4 % au cours de premier semestre de l’année dernière, quand le Canada se vantait d’avoir l’économie la plus vigoureuse du G-7. Pendant le premier trimestre de cette année, alors que l’économie du Canada a crû à un rythme de 1,3 %, la croissance enregistrée aux États-Unis était de l’ordre de 2,2 %.

Le discours que M. Sylvain Leduc, sous-gouverneur de la Banque du Canada, prononcera plus tard aujourd’hui fournira probablement des indications sur la manière dont les communiqués d’aujourd’hui auront une incidence sur la façon de penser de la Banque, mais en général, une augmentation du taux en juillet est toujours en jeu après la décision d’hier de ne rien changer.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
30 Mai

Le gouverneur Poloz ouvre la voie pour une hausse de taux en juillet

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux à 1,25 % pour le troisième mois consécutif, mais a indiqué que la croissance observée pendant le premier trimestre a été plus importante que prévu et que les développements constatés depuis avril suggèrent que des taux d’intérêt plus élevés seraient justifiés. Les données sur le PIB du premier trimestre seront publiées demain matin et il est évident que la croissance au cours de ce trimestre sera supérieure au chiffre de 1,3 % que la banque avait projeté dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril. Cela ouvre la voie pour une hausse de taux, et ce, peut-être dès la prochaine réunion qui se tiendra le 11 juillet. Le dollar canadien a repris de la vigueur à la suite de cette nouvelle, alors que plusieurs craignaient que la réaction de la banque soit en retard par rapport à une hausse récente de l’inflation globale, d’ailleurs provoquée par le prix du pétrole plus élevé, et à des marchés de l’emploi très serrés.

L’incertitude demeure relativement à l’ALENA, atténuant les investissements globaux des entreprises. Les entreprises canadiennes veulent une résolution claire et stable des conflits commerciaux avec les États-Unis, situation qui demeure problématique. Les investissements des entreprises ont augmenté au cours du premier trimestre et le sondage sur les perspectives commerciales publié à la fin juin donnera à la banque centrale une fenêtre sur les intentions des entreprises avant sa prochaine réunion de politiques.

En ce qui a trait au marché du logement, le communiqué de la banque indiquait que « l’activité de revente dans le secteur du logement est demeurée atone au deuxième trimestre, le marché de l’habitation continuant de s’ajuster aux nouvelles lignes directrices sur les prêts hypothécaires et aux taux d’emprunt plus élevés. Pour la période à venir, la solide croissance du revenu du travail conforte les attentes selon lesquelles l’activité dans le secteur du logement se redressera et la consommation continuera de contribuer de façon importante à la croissance en 2018. »

Tout le monde ne partage pas cet optimisme. La semaine dernière, la publication des bénéfices des banques a démontré que les ventes de prêts hypothécaires ont ralenti considérablement comparativement à douze mois auparavant et certains ont même avancé que cette faiblesse prévaudrait pour le reste de l’année. Le taux hypothécaire publié, lequel est utilisé pour déterminer l’admissibilité des emprunteurs, a augmenté à 5,34 %, ce qui rend encore plus difficile pour certains d’obtenir l’approbation, particulièrement auprès de prêteurs assujettis à la réglementation fédérale. Les taux hypothécaires variables sont beaucoup plus faibles et l’écart entre les taux fixes et les taux flottants ont atteint des sommets historiques.

Conclusion : La déclaration de la banque centrale a été plus sévère que prévu, laissant entrevoir qu’il devrait y avoir une hausse des taux en juillet et une autre est probablement à prévoir pour octobre. La Banque du Canada a augmenté les taux à trois reprises depuis le milieu de l’année dernière alors que l’économie approchait de la pleine capacité. La banque est dans un mode d’attente depuis janvier, attendant prudemment de voir les résultats des négociations commerciales et le degré de ralentissement dans le secteur du logement. Ces facteurs détermineront le rythme des futures hausses de taux, la Banque estimant que le taux neutre est établi à 3 %, ce qui est plus du double du taux courant de financement à un jour. La banque s’approchera seulement très graduellement de ce niveau, en tenant compte de l’impact du surendettement des ménages.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Mai

Le marché de l’immobilier printanier connaît un départ lent

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le mois d’avril marque généralement le début de l’effervescence printanière du marché immobilier, mais cette année, la nouvelle simulation de crise hypothécaire et la hausse des taux hypothécaires ont continué d’être un facteur négatif. Ceux qui s’attendaient à une reprise précoce qui mettrait fin à la récupération pour les ventes qui ont été devancées au quatrième trimestre de l’année dernière ont été extrêmement déçus. Les chambres immobilières locales de Toronto et de Vancouver ont annoncé que les activités ont été faibles dans les deux marchés en avril, à la baisse d’un peu plus de 32 % à Toronto et de 27,4 % à Vancouver par rapport à l’année dernière. À Toronto, la faiblesse enregistrée en avril a reflété au moins en partie un déclin dans les nouvelles inscriptions puisque les vendeurs potentiels estiment qu’il est encore difficile d’inscrire leur propriété aux faibles prix d’aujourd’hui pour les maisons unifamiliales.

En ce qui a trait aux prix, les développements du mois dernier devraient plaire aux décideurs. Le prix de référence global à Toronto a chuté de 5,2 % sous les niveaux de l’année dernière (lesquels constituaient les plus élevés de tous les temps dans la région) pour le deuxième mois de suite, ce qui représente un répit très attendu en matière d’abordabilité. Les prix des maisons individuelles non attenantes (à la baisse de 10,3 % d’une année à l’autre) ont contrasté de manière frappante avec les prix des appartements en copropriété (à la hausse de 10,2 %). Par rapport à 12 mois plus tôt, la chute dans le prix global a virtuellement correspondu au déclin enregistré pendant la récession de 2008-2009.

Le taux annuel des augmentations des prix de référence dans la région de Vancouver a aussi ralenti au cours des deux derniers mois. En avril, ce taux s’est légèrement replié sous les 15 % pour la première fois depuis novembre 2017. La décélération ne contribue d’aucune façon à améliorer l’abordabilité dans cette région, mais elle sera considérée comme étant un signe précurseur que le marché risque de changer de cap, s’éloignant de la surchauffe. La liste des mesures de ralentissement du marché annoncées dans le budget de 2018 de la Colombie-Britannique est appelée à garder les prix sur cette voie de décélération au cours des prochains mois.

À l’échelle nationale, les données publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent une baisse de 2,9 % des ventes de maisons de mars à avril pour atteindre leur niveau le plus bas en plus de cinq ans (voir le graphique ci-dessous). Près de 60 % de tous les marchés locaux rapportaient des ventes plus faibles, notamment dans la vallée du Fraser, à Calgary, à Ottawa et à Montréal.

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une baisse de près de 14 % par rapport au mois d’avril de l’année dernière et ont atteint leur niveau le plus bas en sept ans pour le mois. Elles se situaient également à près de 7 % en deçà de la moyenne sur 10 ans pour le mois.
Les ventes se situaient à des niveaux inférieurs à ceux de l’an dernier dans près de 60 % de tous les marchés locaux, principalement dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique et dans les marchés du Grand Golden Horseshoe et des environs.

Comme prévu, la nouvelle simulation de crise de cette année a non seulement fait chuter les ventes dans les marchés en effervescence, mais elle a déstabilisé l’équilibre des marchés du logement en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador; l’ACI a d’ailleurs mis en garde le gouvernement à ce sujet. « Sachant que les perspectives économiques de ces provinces ont été restreintes parce qu’elles sont étroitement liées à celles des ressources naturelles, le fait que le gouvernement décrive les effets de cette nouvelle politique comme faisant partie des conséquences attendues nous laisse perplexes », a déclaré Gregory Klump, économiste en chef de l’ACI.

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une baisse de 4,8 % en avril. Ayant atteint leur taux le plus bas en neuf ans pour ce mois, les nouvelles inscriptions se trouvaient à 12 % en deçà de la moyenne mobile sur 10 ans.

Les ventes ayant moins augmenté que les nouvelles inscriptions, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est raffermi légèrement en avril pour s’établir à 53,7 %, par rapport à 52,6 % en mars. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 53,4 %. Une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme permet de constater qu’environ 60 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en avril 2018.

Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire existant au taux de vente actuel. On comptait 5,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’avril 2018, soit le niveau le plus élevé depuis septembre 2015. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 5,2 mois.

Prix des maisons
À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a grimpé de 1,5 % d’une année à l’autre en avril 2018. Cela représente une année complète de décélérations consécutives des gains d’une année à l’autre. Il s’agit également du gain dans les prix le plus petit d’une année à l’autre depuis octobre 2009.

La décélération de la croissance des prix d’une année à l’autre s’explique largement par des tendances affichées dans certains des marchés du GGH suivis par l’indice. Les prix dans cette région se sont stabilisés ou ont commencé à avoir une tendance à la hausse sur une base mensuelle; cependant, les augmentations rapides des prix d’il y a un an ont contribué à détériorer les comparaisons de prix d’une année à l’autre.

Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en avril (+14,7 %), suivis des maisons en rangée (+6,5 %). À l’inverse, les prix des maisons unifamiliales à un étage et à deux étages étaient à la baisse (respectivement -1,1 % et -4,8 % d’une année à l’autre).
En avril, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier, dans 9 des 15 marchés suivis par l’IPP MLS®.

Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique continuent de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +14,3 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +22,7 % d’une année à l’autre). Les appartements et les maisons en rangée ont grandement propulsé cette tendance régionale; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont maintenus dans le Grand Vancouver. Dans la vallée du Fraser, les prix des maisons unifamiliales ont aussi commencé à grimper.

Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont continué de monter pour afficher une hausse avoisinant 14 % à Victoria et 20 % dans le reste de l’île de Vancouver.

Dans le GGH, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+5,9 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en avril dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Barrie and District, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -5,2 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -8,7 % d’une année à l’autre; Barrie and District : -8,4 % d’une année à l’autre). Ces chutes s’expliquent par la hausse rapide des prix enregistrée il y a un an et masquent le début d’une hausse d’un mois à l’autre dans ces marchés.
À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont peu changé d’une année à l’autre (Calgary : +0,1 % d’une année à l’autre; Edmonton : -0,9 % d’une année à l’autre. Ceux de Regina et de Saskatoon sont restés plus bas qu’il y a un an (-6,5 % d’une année à l’autre et -3,4 % d’une année à l’autre, respectivement).

Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 8,4 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 9,4 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,3 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 7,3  % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,2 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 5,6 % du prix des maisons unifamiliales à un étage). (Tableau 1).

Conclusion
Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété où les acheteurs font face à une offre limitée.

En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada demeurera prudente. Mais les tendances d’inflation étant à la hausse, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada hausse ses taux d’intérêt une autre fois cet été et peut-être aussi à l’automne.

La semaine dernière, la Banque du Canada a augmenté le taux d’admissibilité hypothécaire (le taux fixe sur cinq ans affiché) de 5,14 % à 5,34 % en réaction aux hausses de taux hypothécaires de référence de la plupart des grandes banques. La TD a amorcé la suite de hausses de taux en augmentant son taux affiché pour un prêt hypothécaire fixe sur cinq ans de 47 points de base, en l’établissant à 5,59 % le 25 avril.
Le taux d’admissibilité de la banque centrale est distinct des taux hypothécaires courants offerts par les banques aux emprunteurs, mais il est utilisé pour évaluer les acheteurs qui désirent obtenir des prêts. Les taux les plus élevés sont estimés à 47 % de tous les prêts hypothécaires existants qui devront être refinancés en 2018, à la hausse comparativement à une fourchette de 35 % à 45 % dans une année typique, selon un rapport récent des Marchés des capitaux CIBC.

Une augmentation du rendement des obligations du gouvernement a précédé la série d’augmentations des banques. Le rendement de l’obligation de référence du gouvernement du Canada sur cinq ans s’établissait à 2,25 % ce matin, comparativement à 1,02 % il y a un an. Les prêts hypothécaires à taux fixe ont tendance à suivre le rendement des obligations du gouvernement pour un terme similaire, reflétant le changement dans les coûts d’emprunt.

La pression concurrentielle entre les banques semble augmenter et, la semaine dernière, la BMO a offert ce qui est possiblement l’escompte le plus important jamais vu sur les prêts à taux variable. La banque fait la promotion d’un prêt hypothécaire à taux variable sur cinq ans à 2,45 %, un point de pourcentage sous son propre taux de référence. Ce matin, la Banque TD a imité sa rivale en offrant un taux hypothécaire variable fortement escompté qui est en vigueur jusqu’à la fin du mois. Au Canada, les prêteurs offrent souvent des taux hypothécaires spéciaux au printemps puisque les achats de propriétés reprennent. Ces décisions s’ajoutent au ralentissement de la croissance hypothécaire.

Les emprunteurs demeurent tenus de se qualifier selon le taux affiché de 5,34 % de la Banque du Canada qui est plus élevé.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
12 Mai

Le taux de chômage demeure au niveau le plus faible en 40 ans alors que la croissance des salaires s’accélère

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Statistique Canada a annoncé ce matin que l’emploi est demeuré pratiquement inchangé en avril (à la baisse de 1 100) à la suite de l’augmentation de mars, et le taux de chômage s’est maintenu à 5,8 %, son niveau le plus faible en quatre décennies.

L’accélération de la croissance des salaires indique des marchés du travail serrés. Une situation de stagnation, telle que celle observée en avril, n’est survenue que pour la deuxième fois depuis la mi-2016, le marché du travail n’ayant pas augmenté.

Sur une note positive, les pertes d’emplois ont été constatées dans le travail à temps partiel dont la chute est évaluée à 30 000. Les emplois à temps plein ont augmenté de 28 800, ce qui est près de la moyenne observée au cours des 12 derniers mois.

Lorsque les marchés de l’emploi approchent la pleine capacité, la croissance des emplois stagne et les postes vacants deviennent de plus en plus difficiles à pourvoir. Cette demande de main-d’œuvre excédentaire fait augmenter les salaires pour inciter des travailleurs qualifiés à changer d’emploi.

Cette tendance représente un défi important pour la Banque du Canada, car l’inflation atteint maintenant la cible de 2 % ou est un peu au-dessus. L’activité économique a ralenti cette année et une incertitude considérable demeure, surtout en ce qui concerne l’ALENA. Face à un ralentissement important dans les secteurs de l’habitation et des dépenses des consommateurs, la Banque hésite à augmenter les taux d’intérêt trop rapidement, bien que les taux hypothécaires augmentent déjà. Le taux hypothécaire fixe sur cinq ans affiché a augmenté à 5,34 % cette semaine, alors que les banques ont resserré les conditions de crédit et que le rendement des obligations sur cinq ans a affiché une tendance à la hausse. L’admissibilité des emprunteurs pour un prêt est maintenant basée sur le taux hypothécaire affiché et un emprunteur sur trois a supposément été déjà évincé du marché du logement.

En ce qui concerne le ralentissement dans le marché du logement, les déclins dans les emplois ont été enregistrés particulièrement dans le secteur de la construction, qui a subi une perte de 18 900 emplois, ce qui contrebalance les gains du mois de mars. Les emplois liés aux services ont été en hausse de 14 800 en avril.

Depuis le début de l’année, la main-d’œuvre du Canada a diminué de 25 500 et le nombre d’emplois est à la baisse de 41 400.
Le salaire horaire moyen était de 27,02 $ en avril, à la hausse de 3,6 % comparativement à une année auparavant. Il s’agit du rythme de croissance le plus rapide depuis 2012.

Il y a eu peu de variation de l’emploi dans la plupart des provinces

En avril, le nombre de personnes en emploi a progressé de 4 100 au Manitoba, et la totalité de cette hausse est attribuable au travail à temps plein. Le taux de chômage était pratiquement inchangé, se chiffrant à 6,1 %. Comparativement à avril 2017, le nombre de personnes en emploi dans la province a augmenté de 5 900 (+0,9 %).

En Nouvelle-Écosse, l’emploi a progressé de 2 700 en avril. Le taux de chômage a poursuivi une tendance à la baisse, ayant diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 6,7 %.Il s’agit du taux le plus bas depuis 1976, année où des données comparables sont devenues disponibles. Comparativement à 12 mois plus tôt, l’emploi a progressé de 8 000 (+1,8 %), surtout en raison d’une forte tendance à la hausse de l’emploi à temps plein amorcée à l’automne 2017.

Le nombre de personnes en emploi en Saskatchewan a diminué de 4 900 en avril, et le taux de chômage a augmenté de 0,5 point de pourcentage pour atteindre 6,3 %. Comparativement à avril 2017, l’emploi a peu varié dans la province.

En Ontario, l’emploi s’est maintenu en avril, et le taux de chômage a peu varié, s’établissant à 5,6 %. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi dans la province a progressé de 133 000 ou 1,9 %, et la totalité de cette hausse a eu lieu dans le travail à temps plein.

Au Québec, tant l’emploi que le taux de chômage ont peu varié en avril. Comparativement à 12 mois plus tôt, le nombre de personnes en emploi a progressé de 73 000 dans la province, surtout sous l’effet de hausses enregistrées aux deuxième et quatrième trimestres de 2017. Au cours de la même période, le taux de chômage a diminué de 1,0 point de pourcentage pour s’établir à 5,4 %.

Le nombre de personnes en emploi a peu varié en Colombie-Britannique en avril, la croissance de l’emploi à temps plein ayant été contrebalancée par une baisse de l’emploi à temps partiel. Parallèlement, le taux de chômage a augmenté de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 5,0 %, en raison d’une hausse du nombre de personnes à la recherche de travail. Le nombre de personnes en emploi est demeuré relativement stable depuis juin 2017, mais comparativement à un an plus tôt, l’emploi a augmenté de 23 000 (+0,9 %) dans la province.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
3 Mai

Les taux demeurent inchangés pour l’instant, mais des hausses graduelles sont à prévoir

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Publié par: Robert Perrier

Le Federal Open Market Committee (FOMC) s’est réuni cette semaine pour la deuxième fois depuis le début du mandat de Jerome Powell à titre de président. Dans une décision unanime, le Comité a maintenu la fourchette cible des fonds fédéraux inchangée de 1,5 % à 1,75 %. Contrairement à la Banque du Canada, laquelle a comme seul objectif de cibler l’inflation à un taux approximatif de 2 %, la Réserve fédérale a un double mandat statutaire qui consiste à favoriser la stabilité des prix et l’emploi maximal.

Aux États-Unis, les conditions d’emploi demeurent vigoureuses et l’économie continue de croître à un rythme modéré. L’inflation frôle maintenant les 2 %. La croissance des dépenses des ménages a ralenti comparativement à leur rythme effréné du quatrième trimestre et l’investissement fixe des entreprises a continué de croître rapidement.

« Le Comité s’attend à ce que les conditions économiques évoluent d’une façon qui justifiera des augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux; le taux des fonds fédéraux demeurera probablement, pour quelque temps, sous les niveaux qui devraient prédominer à plus long terme. Le parcours réel que suivra le taux des fonds fédéraux dépendra toutefois des perspectives économiques en fonction des nouvelles données ».

Le rendement des bons du Trésor des États-Unis de 10 ans a légèrement fléchi à 2,96 % après la publication de la déclaration, alors que l’indice S&P 500 des actions américaines a monté à son niveau le plus élevé de la journée et que le Bloomberg Dollar Spot Index a chuté.

La croissance économique des É.-U. a ralenti au cours du premier trimestre à un rythme annualisé de 2,3 % après avoir maintenu une moyenne supérieure à 3 % pendant les trois trimestres précédents.

On s’attend à ce que la Réserve augmente les taux une autre fois lors de la prochaine réunion de juin. En mars, la Fed a indiqué qu’elle prévoyait augmenter les taux trois ou quatre fois cette année. Elle a haussé le taux cible des fonds fédéraux trois fois l’année dernière et a commencé à réduire graduellement son portefeuille de titres.

La Banque du Canada augmentera sans doute ses taux à deux reprises cette année, probablement pendant l’été et à l’automne. Comme d’habitude, la politique de la banque centrale demeurera dépendante des données et sera ajustée en fonction des changements importants à la conjoncture économique. On s’attend généralement à ce que les négociations de l’ALENA soient conclues de manière satisfaisante dans un avenir proche, mais cela reste à voir.

La hausse de la ferveur protectionniste américaine est un point négatif important pour l’économie mondiale. Aujourd’hui, 1 100 économistes américains ont signé une lettre à l’intention du président Trump l’informant des dangers inhérents aux tarifs et lui rappelant que la loi Smoot-Hawley sur les tarifs a mené à une dépression économique prolongée.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
18 Avr

M. Poloz maintient les taux et voit de plus grandes possibilités de croissance et d’augmentation de l’inflation

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
La valeur du dollar canadien a subi un fort repli immédiatement après la diffusion de l’annonce officielle de la Banque du Canada qui faisait part de prévisions plus optimistes relativement à l’économie, tout en maintenant son taux inchangé. La banque a augmenté son estimation quant à la croissance potentielle non inflationniste, insinuant qu’il y a plus de possibilités de croissance sans déclencher des hausses de taux.

La banque centrale suggère maintenant que l’économie a une limite de vitesse non inflationniste de 1,8 % cette année et l’an prochain, qui s’accélérera à 1,9 % en 2020. Précédemment, la banque avait estimé que la croissance potentielle moyenne serait autour de 1,6 % pour les deux prochaines années.

De nombreux intervenants sur le marché s’attendaient à une annonce plus sévère, alors que l’inflation a augmenté pour s’approcher de la cible de 2 % de la banque au cours des derniers mois. La banque centrale semble être à cheval sur la clôture, suggérant que les hausses de taux ne tarderont pas, mais que l’économie a encore besoin de stimulation. La bonne nouvelle est que la demande croissante génère une nouvelle capacité pendant que les entreprises investissent pour suffire aux ventes, un développement qui, selon le gouverneur Poloz, doit être encouragé par la banque centrale dont c’est l’« obligation ».

Le Rapport sur la politique monétaire (RPM) révèle que les trois quarts des industries ont un taux d’utilisation de la capacité qui se situe dans les cinq points de pourcentage de leur sommet affiché après 2003. Pendant ce temps, le sondage sur les perspectives commerciales indique que les attentes relatives aux ventes se sont confirmées. Ensemble, cela signifie qu’il y a un réel besoin d’investissements pour répondre à une demande plus forte.

La principale préoccupation est que le protectionnisme (qui demeure le risque le plus élevé de la banque centrale en ce qui a trait aux perspectives) combiné à la refonte fiscale américaine fasse en sorte que les entreprises choisiront de développer leur capacité à l’extérieur du Canada. Des « résultats fort variés » demeurent possibles quant à l’ALENA, selon le RPM, qui n’a pas reconnu que des progrès aient été récemment rapportés concernant les discussions entre le Canada, le Mexique et les États-Unis.

La banque centrale prévoit maintenant que la croissance au cours du premier trimestre se situera à 1,3 %, à la baisse comparativement aux prévisions de janvier qui étaient à 2,5 %. Les prévisions pour 2018 ont été également révisées à la baisse à 2 %, par rapport à 2,2 %. Par contre, la croissance prévue pour 2019 a été revue à la hausse à 2,1 % plutôt qu’à 1,6 %. Cette plus forte croissance reflète les révisions à la hausse de l’expansion américaine attribuable aux nouvelles règles fiscales.

Le ralentissement de la croissance économique au premier trimestre tient surtout à la faiblesse enregistrée dans deux secteurs. Les marchés du logement ont ralenti dans la foulée des nouvelles lignes directrices sur les prêts hypothécaires. Les exportations ont également fléchi, en partie en raison de la congestion des infrastructures de transport.

En ce qui concerne le logement, le Rapport sur la politique monétaire présente un graphique intéressant (ci-dessous) illustrant le changement cumulatif dans les reventes de logements depuis janvier 2017 qui est suivi du commentaire : « Selon les estimations de la Banque, l’activité sur le marché de l’habitation se serait nettement contractée au premier trimestre à la suite de l’entrée en vigueur de la version révisée de la ligne directrice B-20. Cette contraction a été accentuée par le fait que certains acheteurs se sont empressés, au quatrième trimestre de 2017, d’acquérir un logement avant d’être assujettis à la nouvelle mesure. Au deuxième trimestre de 2018, l’activité sur le marché de l’habitation devrait se redresser, les reventes amorçant une reprise. »

Conclusion : malgré que les prévisions de l’inflation aient été revues à la hausse, l’évaluation de la banque semble être relativement optimiste. Je m’attends à ce qu’il y ait deux autres hausses d’un quart de point du taux cette année, probablement à l’été et à l’automne.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
16 Avr

Le marché du logement du Canada continue son atterrissage en douceur

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les données publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent une petite tendance à la hausse des ventes nationales en mars, la première augmentation mensuelle en trois mois. Cela survient dans la foulée d’un déclin de plus de 19 % dans les deux mois précédents, alors que  les règles plus serrées sur les simulations de crise relatives aux demandes de prêts hypothécaires appliquées par les prêteurs assujettis à la réglementation fédérale auraient eu des répercussions sur un acheteur potentiel sur trois.

La petite hausse survenue en mars laisse croire que le marché du logement commence à réagir après la période de récupération des activités devancées à la fin de l’année dernière en raison de l’introduction des nouvelles règles, le 1er janvier 2018.

On prévoit que le marché du logement sera probablement inégal, car les nouvelles mesures de ralentissement du marché annoncées dans le budget de la C.-B. sont appelées à allonger le processus de rajustement dans cette province. En effet, les ventes de maisons à Vancouver affichent encore un déclin, les reventes ayant chuté de 8,6 % en mars par rapport au mois précédent, alors que les prix de référence ont encore augmenté de 1,1 %. Vancouver n’a pas connu aussi peu de ventes depuis 2013. Le budget de février de la C.-B. comportait un nouvel impôt sur la spéculation ainsi qu’un impôt accru pour les acheteurs étrangers, ainsi qu’une hausse des taxes sur les ventes de maisons et des taxes scolaires pour les propriétés valant plus de 3 millions de dollars.

Pour l’ensemble du pays, les ventes des propriétés existantes ont connu une faible augmentation de 1,3 % de février à mars. Néanmoins, les ventes à l’échelle nationale réalisées au cours du premier trimestre de 2018 ont glissé pour atteindre leur niveau trimestriel le plus bas depuis le premier trimestre de 2014.

Les ventes réalisées en mars étaient à la hausse par rapport au mois précédent dans plus de la moitié des marchés résidentiels locaux, surtout à Ottawa et à Montréal. Les gains mensuels des ventes ont été éclipsés par des reculs dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique et la région d’Okanagan, de même qu’à Chilliwack, à Calgary et à Edmonton.
Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont chuté de 22,7 % par rapport au record enregistré en mars 2017, soit leur niveau le plus faible en quatre ans pour le mois. Elles se situaient aussi à 7 % en deçà de la moyenne sur 10 ans pour mars. Dans plus de 80 % des marchés locaux, les ventes étaient inférieures à celles de l’an dernier, y compris celles de tous les grands centres urbains, à l’exception de Montréal et Ottawa. La grande majorité des baisses d’une année à l’autre étaient bien supérieures à 10 %.

« Les modifications que le gouvernement a apportées à ses politiques ont semé l’incertitude quant aux prix des maisons chez les acheteurs et les propriétaires-vendeurs », affirme le président de l’ACI, Andrew Peck. « L’incidence de ces modifications sur ce qu’on pense du marché de l’habitation varie d’une région à l’autre », ajoute-t-il.

« Les récents changements apportés aux règlements hypothécaires alimentent la demande en maisons à moindre prix tout en réduisant le bassin d’acheteurs admissibles pour les maisons haut de gamme », selon Gregory Klump, économiste en chef de l’ACI. « Vu l’offre limitée, le passage de la demande aux segments moins chers fait monter les prix de vente. Par conséquent, les maisons « à prix abordable » sont de moins en moins abordables, alors que le financement hypothécaire des maisons plus chères demeure hors de portée pour bon nombre d’acheteurs désirant monter de gamme. »

Nouvelles inscriptions

En mars, le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 3,3 % à l’échelle du pays. Malgré cela, les nouvelles inscriptions n’ont pas repris le recul accusé lors de la chute vertigineuse de 21,1 % qu’on a connue de décembre 2017 à janvier 2018 – de loin la plus importante baisse enregistrée d’un mois à l’autre, selon l’ACI. Les ventes ayant moins augmenté que les nouvelles inscriptions en mars, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 53 % au cours du mois. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 53,4 %.

Une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme permet de constater que plus de 60 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en mars 2018. On comptait 5,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mars 2018, tout comme en février, quand on a atteint le niveau le plus élevé en deux ans et demi. La moyenne à long terme de cette mesure se situe à 5,2 mois.

Les prix des maisons 

À l’échelle nationale, l’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS global et composé a grimpé de 4,6 % d’une année à l’autre en mars, affichant la onzième décélération consécutive dans les gains d’une année à l’autre. Cela a poursuivi la tendance amorcée en avril dernier lorsque la province de l’Ontario a annoncé ses nouvelles mesures en matière de logement qui comportaient une taxe de 15 % imposée aux acheteurs de maisons étrangers qui ne sont pas résidents. Le ralentissement d’une année à l’autre constaté dans la croissance des prix des maisons reflète surtout la tendance qui prévaut dans le marché du Grand Golden Horseshoe. Dans cette région, les prix se sont stabilisés ou ont montré des signes modestes de regain au cours des derniers mois; toutefois, les résultats des comparaisons d’une année à l’autre risquent de continuer à se détériorer en raison de la montée rapide des prix il y a un an.

À l’échelle nationale, les appartements en copropriété ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en mars (+17,8 %), suivis des maisons en rangée (+9,4 %) et des maisons unifamiliales à un étage (+1,3 %). Les prix des maisons unifamiliales à deux étages ont chuté par rapport à il y a un an (-2,0 %), poursuivant la tendance de l’année dernière. Malgré qu’ils se soient stabilisés dans la deuxième moitié de l’année dernière, les déclins des prix des maisons unifamiliales d’une année à l’autre peuvent persister au-delà de la première moitié de 2018.

Dans la région du Grand Toronto, l’IPP MLS composé a augmenté de 3,2 % d’une année à l’autre, ce qui est attribuable à une hausse de 18,8 % des prix des appartements en copropriété d’une année à l’autre et à une croissance de 7,5 % des prix des maisons en rangée. Les prix de maisons unifamiliales non attenantes ont un peu diminué comparativement à ceux de février 2017.

En mars, les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse par rapport à l’an dernier dans 9 des 14 marchés suivis par l’IPP MLS® (voir le tableau ci-dessous). Les prix composites des propriétés de référence dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique, ont continué de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +16,1 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +24,4 % d’une année à l’autre). Les appartements et les maisons en rangée ont propulsé cette tendance régionale au cours des derniers mois; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont maintenus dans le Grand Vancouver. Dans la vallée du Fraser, les prix des maisons unifamiliales ont aussi commencé à grimper.
Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont continué de monter pour afficher une hausse avoisinant 15 % à Victoria et 20 % dans le reste de l’île de Vancouver.

Dans le Grand Golden Horseshoe de l’Ontario, l’augmentation des prix a considérablement ralenti d’une année à l’autre, mais les gains demeurent supérieurs à ceux de l’an passé à Guelph (+7,5 %). Entre-temps, les prix des maisons ont diminué en mars dans le Grand Toronto et à Oakville-Milton, par rapport à l’année précédente (Grand Toronto : -1,5 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -7,1 % d’une année à l’autre). Ces chutes s’expliquent surtout par les tendances des prix d’il y a un an et masquent le début d’une tendance à la hausse dans la région.

À Calgary et à Edmonton, les prix des propriétés de référence ont peu changé d’une année à l’autre (Calgary : +0,3 % d’une année à l’autre; Edmonton : -0,5 % d’une année à l’autre. Ceux de Regina et de Saskatoon sont restés plus bas qu’il y a un an (-4,6 % d’une année à l’autre et -3,4 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,7 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 8,6 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages). Les prix ont connu une hausse de 6,2 % dans le Grand Montréal (surtout attribuable à une augmentation de 7,4 % des prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 4,9 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 6,3 % du prix des maisons unifamiliales à un étage).

Conclusion

Les marchés du logement continuent de s’ajuster aux resserrements réglementaires du gouvernement et aux taux hypothécaires plus élevés. La frénésie spéculative s’est calmée et les nombreuses situations d’enchérissement à Toronto et dans les environs ne sont plus monnaie courante. Les prix des maisons unifamiliales non attenantes demeureront faibles pendant quelque temps et les marchés résidentiels sont maintenant équilibrés ou en faveur des acheteurs partout au pays. Le secteur le plus chaud demeure celui des appartements en copropriété où les acheteurs font face à une offre limitée.

En raison du ralentissement dans le secteur du logement, du ralentissement généralisé de l’économie canadienne et de l’incertitude commerciale importante, la Banque du Canada demeurera prudente.
Seulement 20 % des investisseurs s’attendent à ce que la Banque du Canada augmente ses taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion, ce mercredi. Cependant, le gouverneur Poloz retournera probablement vers le scénario de la hausse des taux au cours du deuxième semestre de 2018, puisque l’inflation et la croissance commencent à remonter. Sur 12 mois, toutes les mesures de l’inflation ont augmenté de 2 % et l’inflation grimpera probablement au-dessus du rythme cible de 2 % de la banque au cours des prochains mois, alors que la croissance devrait également retourner à un rythme supérieur à 2 % à la suite du récent ralentissement.
La banque a maintenu une position prudente depuis des mois pendant que la moyenne de l’inflation se situait seulement autour de 1,6 % l’année dernière et que l’économie affichait une décélération plus élevée que prévu au cours du deuxième semestre, signes que les ménages endettés ont commencé à freiner leurs dépenses de consommation. L’économie a crû à un rythme annualisé de 1,7 % au cours du quatrième trimestre, comparativement aux attentes des économistes à l’égard de la croissance qui étaient de l’ordre de 2 %. Au cours du troisième trimestre, la croissance du produit intérieur brut a également été révisée à la baisse.

Après avoir été à la tête du Groupe des Sept l’année dernière en ce qui concerne la croissance, l’économie canadienne a perdu de son élan, ce qui reflète le ralentissement dans le logement et la sous-performance de la productivité de longue date. Aux États-Unis, l’économie a enregistré des taux de croissance de 3,2 % dans le troisième trimestre et de 2,5 % au cours des trois derniers mois de 2017. Le Canada n’a pas suivi les États-Unis à ce point en matière de croissance depuis le début de 2015, et l’écart pourrait bien s’élargir en raison des réductions des impôts de cette année qui favorisent les entreprises.

Mais l’environnement change et l’inflation atteindra probablement une moyenne de 2,3 % au cours du deuxième trimestre et de 2,4 % dans le troisième, alors que le prix du pétrole continue de monter. Néanmoins, la plupart des économistes s’attendent à ce qu’il y ait seulement deux hausses de taux cette année, en juillet et en octobre. Cela peut évidemment changer en raison de nouvelles données surprises.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca