7 Mar

La Banque du Canada est préoccupée par les risques commerciaux

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme prévu, la Banque du Canada a maintenu son taux aujourd’hui, soulignant que « la situation concernant les politiques commerciales » est une « source d’incertitude importante et croissante pour les perspectives des économies mondiale et canadienne ».

Lorsque la septième ronde de négociations de l’ALENA a débuté à Mexico, le président Trump a largué une bombe, à la fin de la semaine dernière, menaçant d’imposer des droits de 25 % sur les importations d’acier importé et de 10 % sur les importations d’aluminium, et ce, pour des raisons de sécurité nationale. La nouvelle s’est répandue dans le monde et les partenaires commerciaux européens des États-Unis ont annoncé qu’il fallait s’attendre à ce que des mesures de rétorsion soient mises en place rapidement. L’Union européenne a renchéri face à Donald Trump en augmentant les droits sur les produits typiquement américains, en précisant qu’elle imposerait des droits sur des produits comme Harley-Davidson, le bourbon du Kentucky et les jeans Levi’s, si le président va de l’avant avec son plan. Paul Ryan, porte-parole de la Chambre des représentants, est le représentant républicain du Wisconsin où est situé le siège social de Harley-Davidson. Il a immédiatement exhorté le président de se rétracter ou « d’être plus chirurgical » en ce qui concerne les tarifs. Les partisans purs et durs, comme le secrétaire du Commerce Wilbur Ross, ont affirmé que toutes représailles seraient négligeables.

Les conseillers économiques républicains notoires du président ont affirmé que le plan tarifaire ferait plus de mal que de bien, et qu’il aurait des effets défavorables sur les consommateurs et sur de nombreuses entreprises qui utilisent du métal importé dans la fabrication de leurs produits. Par exemple, le nombre d’emplois perdus dans les secteurs de l’automobile et de la construction pourrait être beaucoup plus important que le serait l’incidence positive sur les quelques emplois du l’industrie de l’acier, surtout en Pennsylvanie. Les prix de nombreux produits augmenteraient, y compris les coûts des infrastructures, de l’énergie et des produits alimentaires.

Le Canada est au point zéro dans ce tourbillon, car il s’agit du principal exportateur d’acier et d’aluminium aux États-Unis, ayant fourni de l’aluminium pour une valeur de 7,2 milliards de dollars et 4,3 milliards de dollars d’acier aux Américains, l’année dernière. M. Trump a souvent accusé la Chine d’obliger les entreprises d’acier et d’aluminium américaines à se plier en inondant le marché de matériaux moins onéreux, mais jusqu’à maintenant, il a refusé d’exclure le Canada de la proposition tarifaire, tenant le Canada en otage afin d’en arriver à un ALENA qui lui soit favorable.

Le Canada et le reste du monde souhaitent que les voix raisonnables prévalent, mais la démission de Gary Cohn, conseiller économique de la Maison-Blanche et ancien président de Goldman Sachs, est une victoire pour les protectionnistes (et les rapaces de l’immigration). Étant un démocrate reconnu, M. Cohn était perçu comme l’un des politiciens modérés dans l’entourage immédiat du président. Son absence amplifiera des voix comme celle du secrétaire du Commerce Wilbur Ross et du conseiller en matière de commerce Peter Navarro qui appuient les impulsions du président à s’apposer au Congrès et à provoquer des guerres commerciales à l’échelle mondiale.

Le logement est un autre facteur qui reporte les hausses de taux

Même avant que les tensions commerciales ne dégénèrent, la Banque du Canada s’inquiétait de l’incidence de la hausse des taux d’intérêt hypothécaires et des nouvelles directives hypothécaires sur le logement, un élément important qui a contribué à la croissance de 3 % de l’économie l’année dernière. « Les données vigoureuses en matière de logement enregistrées à la fin de 2017, et les données plus faibles observées au début de cette année, indiquent un certain devancement de la demande avant l’entrée en vigueur », selon le communiqué de presse de la Banque du Canada. La banque centrale surveille la sensibilité économique à des taux d’intérêt plus élevés, mentionnant que « la croissance du crédit aux ménages a décéléré pendant trois mois d’affilée. »

L’inflation a démontré une tendance à la hausse pour s’approcher de la cible de 2 %. La croissance des salaires s’est raffermie, mais même avec la hausse du salaire minimum, l’augmentation de la rémunération demeure plus petite que d’habitude dans un contexte de plein-emploi.

Encore une fois, la Banque du Canada a mentionné qu’elle s’attend à ce que les perspectives économiques justifient des taux d’intérêt plus élevés avec le temps, mais il sera probablement nécessaire de maintenir un certain degré de détente monétaire afin que l’économie continue de tourner près de son potentiel et que l’inflation demeure à la cible. La prochaine annonce prévue de la Banque du Canada concernant sa politique aura lieu le 18 avril, alors que sa perspective économique complète sera mise à jour dans le Rapport sur la politique monétaire trimestriel.

Si l’administration Trump va de l’avant avec ses droits, la Banque maintiendra ses taux également en avril. Les investisseurs ont réduit leurs paris sur les hausses de taux après une croissance plus faible que prévu au quatrième trimestre, une tourmente dans les marchés d’actions mondiaux et un déclin considérable de la valeur du dollar canadien. Les négociateurs ne prévoient pas une autre hausse avant juillet, selon les calculs des swaps indexés sur le taux à un jour de Bloomberg News. Il y a un mois, les prévisions indiquaient au moins une augmentation avant le mois de mai. Selon l’évaluation de la Banque du Canada, les taux d’intérêt demeurent à deux points de pourcentage sous ce qu’elle considérerait comme étant « neutre » pour l’économie.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
3 Mar

L’économie canadienne a donc crû de 1,6 % dans la seconde moitié de l’année passée, comparativement à 4,2 % au cours de la première moitié.

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Publié par: Robert Perrier

Vous pouvez consulter cet article dans Autopilot sous la rubrique « SC 20180302 Le Canada a affiché un taux de croissance de 1,7 % au cours du quatrième trimestre, faisant en sorte que la croissance annuelle du Canada s’établit à 3,0 %»

 

Le Canada a affiché un taux de croissance de 1,7 % au cours du quatrième trimestre, faisant en sorte que la croissance annuelle du Canada s’établit à 3,0 %

 

 

Comme prévu, la croissance enregistrée au cours du quatrième trimestre de l’année dernière est modeste comparativement à la solide performance de la première moitié. Statistique Canada a révisé à la hausse son estimation de la croissance pour la première moitié de l’année à 4,2 %, l’estimation initiale se situant à 4 %. Après une croissance économique impressionnante de 4,0 % au cours du premier trimestre et de 4,4 % au deuxième, le second semestre a ralenti à un taux révisé de 1,5 % au troisième trimestre (prévu initialement à 1,7 %) et le dernier trimestre au taux de 1,7 % (voir le tableau ci-dessous, gracieuseté d’Études économiques CIBC). La croissance enregistrée au cours du deuxième semestre concordait à peu près à l’estimation de la Banque du Canada, soit une croissance potentielle non inflationniste à long terme. La croissance affichée au premier semestre a été marquée par de fortes dépenses de consommation, particulièrement pour des biens durables, ainsi que par la vigueur des investissements des entreprises. La construction résidentielle a également contribué considérablement à la croissance au début de l’année dernière.

Le taux de croissance de l’économie canadienne de 2,9 % enregistré en 2017 a été le taux le plus rapide depuis 2011 après le taux de croissance tiède de 1,4 % de 2016. La vigueur inattendue a permis au gouvernement fédéral d’afficher des déficits budgétaires beaucoup plus petits pour les exercices financiers de 2017 et 2018 qui ont été annoncés dans la mise à jour budgétaire d’octobre. Le budget fédéral de cette semaine a toutefois démontré qu’Ottawa a choisi d’augmenter ses dépenses afin de contrebalancer ces améliorations, maintenant la trajectoire d’un déficit à deux chiffres pour les cinq prochaines années. La croissance rapide de l’année dernière a amené l’économie au plein emploi, le marché du travail s’étant considérablement amélioré. Voici maintenant le temps venu de mettre en place des mesures fiscales supplémentaires. Il aurait été plus prudent de retourner à l’équilibre budgétaire en raison des risques possibles liés à l’économie dans le futur. Alors qu’une autre ronde de négociations de l’ALENA débute à Mexico, nous ne pouvons éviter d’être préoccupés par la perspective des menaces envers le commerce canadien.

Pas plus tard qu’hier, le président Trump a annoncé son intention d’imposer des tarifs de 25 % sur les importations d’acier et de 10 % sur les importations d’aluminium. Le Canada est le fournisseur d’acier étranger le plus important des États-Unis. Cette annonce a été sévèrement condamnée par la communauté internationale. Comme d’habitude avec Donald Trump, les détails ne sont pas clairs, mais selon Bloomberg News, les implications ont circulé pendant la septième ronde de pourparlers sur l’Accord de libre-échange nord-américain, à Mexico.

Le Canada a menacé de répliquer si les États-Unis mettent à exécution leur promesse, mais il espère qu’il pourra en être exempté. Le dollar canadien est comme le peso mexicain en ce sens que ce sont les devises qui ont connu le pire rendement au cours du dernier mois et qui ont affiché une des pires performances au cours des six derniers mois. La valeur du dollar canadien a peu changé après le rapport sur le PIB.

Rio Tinto, de London, qui expédie annuellement plus de 1,4 million de tonnes métriques d’aluminium aux États-Unis à partir du Canada, a déclaré vouloir continuer à exercer des pressions sur Washington afin d’obtenir une exemption étant donné le marché fortement intégré du Canada et des États-Unis pour les automobiles et d’autres produits manufacturés.

« L’aluminium du Canada est depuis longtemps une source fiable et sûre pour les fabricants américains, y compris le secteur de la défense », a déclaré le porte-parole de Rio Tinto Matthew Klar par courriel, selon Bloomberg News. « Nous continuerons de travailler avec les autorités américaines afin de souligner les avantages d’une chaîne d’approvisionnement d’aluminium nord-américaine intégrée, ainsi que les emplois que cela permet de maintenir de chaque côté de la frontière ». Aussi, les actions du producteur d’acier canadien Stelco Holdings ont chuté de 6,1 %. Les achats des États-Unis ont compté pour environ 14 % des ventes de Stelco au cours des six derniers mois de 2017. Le président et chef de la direction Alan Kestenbaum a mentionné la semaine dernière, lors d’une allocution portant sur les revenus de la société, qu’il souhaite que le Canada soit exempté de ces droits.

La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland a répliqué qu’« il est tout à fait inexact de considérer le commerce avec le Canada comme une menace à la sécurité nationale des États-Unis. Si des restrictions devaient être imposées aux produits canadiens d’acier et d’aluminium, le Canada prendrait les mesures nécessaires pour défendre ses intérêts commerciaux et ses travailleurs ».

Donald Trump a écrit sur Twitter tôt ce matin que « les guerres commerciales sont une bonne chose, et c’est facile de les gagner ». Aucun économiste au monde n’est d’accord avec cette opinion. Qui plus est, lorsque les prix américains des produits contenant des métaux commencent à monter, l’inflation grimpe et les autres pays commencent à riposter; le président Trump dira « personne ne savait que le commerce pouvait être si compliqué ». Souhaitons qu’il ne s’agisse que du non-sens de M. Trump et que certains garderont la tête froide et triompheront. Mais notre gouvernement doit avoir les munitions nécessaires pour atténuer les effets économiques de telles mesures si l’ALENA était pour être détruit ou si les entreprises canadiennes étaient frappées de droits punitifs additionnels. La Banque du Canada prendra sans aucun doute son temps pour augmenter les taux d’intérêt dans cet environnement, mais les mesures fiscales ne doivent pas être gaspillées sur des programmes inefficaces maintenant alors que de véritables mesures fiscales pourraient être nécessaires à titre de mesure contracyclique plus tard.

Le ralentissement survenu dans la seconde moitié de l’année passée était plutôt prévu compte tenu des signes démontrant que les consommateurs endettés avaient ralenti leur frénésie des dépenses. La croissance des dépenses de consommation au cours du quatrième trimestre était à son plus faible niveau depuis 2016. La perte de vitesse dans les dépenses des ménages est en partie due au taux d’épargne élevé, lequel a augmenté à 4,2 % au quatrième trimestre, alors qu’il était à 4,0 % au troisième.

Le taux de croissance sous-jacent peut être encore plus lent que le suggère le chiffre du quatrième trimestre en raison de la vigueur temporaire du secteur du logement. Les dépenses effectuées sur les structures résidentielles ont grimpé pour atteindre le taux annualisé de 13,4 % dans les trois derniers mois de l’année dernière, le taux le plus vigoureux depuis 2012. L’augmentation est surtout attribuable à la construction inattendue de nombreuses nouvelles maisons et au fait que les acheteurs se sont précipités à finaliser l’achat de leur propriété avant que les règles d’admissibilité aux prêts hypothécaires plus serrées entrent en vigueur. Nous avons déjà constaté un ralentissement marqué dans les ventes de maisons depuis le début de l’année.

Selon Statistique Canada, le bond dans les dépenses résidentielles a compté pour un point de pourcentage dans la croissance de 1,7 %. L’investissement résidentiel a affecté négativement la croissance au cours des deuxième et troisième trimestres.

Les exportations ont repris au cours du quatrième trimestre après une chute au cours du troisième, mais ce n’était pas suffisant pour faire en sorte que le secteur du commerce ne nuise pas à la croissance alors que les importations ont augmenté considérablement. Sur une note positive, l’investissement non résidentiel des entreprises s’est accéléré au cours du quatrième trimestre.

 

 

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca

 

 

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28 Fév

Le budget des militants — Il n’y a aucun problème que ce gouvernement ne peut régler

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Se pétant les bretelles, le ministre des Finances a amorcé son allocution en nous rappelant qu’« il y a un peu plus de deux ans… les Canadiens avaient la possibilité de maintenir le cap. Ils pouvaient garder en poste un gouvernement qui favorisait des compressions et un ensemble de politiques ratées qui ont donné lieu à un chômage persistant et à la décennie de la croissance économique la plus faible depuis les pires moments de la Grande Dépression. » Cela, bien entendu, fait référence au gouvernement conservateur de Stephen Harper. Peu importe que ce soit la crise financière mondiale qui a causé la récession plutôt que les « politiques ratées » du gouvernement précédent. Dans tous les documents budgétaires, le message est que l’austérité a été « inutile » ou « excessive ». Les Canadiens ont plutôt choisi « une approche marquée par une plus grande confiance et une plus grande ambition… [qui a] donné aux Canadiens les outils dont ils ont besoin pour réussir. Tout d’abord, nous avons haussé les impôts des plus riches, afin de pouvoir les réduire pour la classe moyenne. »
Les libéraux ont oublié leur promesse d’accuser des déficits inférieurs à 10 milliards de dollars et d’équilibrer le budget avant 2019. Ils voient maintenant la gestion saine des finances comme un ratio de la dette au produit intérieur brut (PIB) décroissant (peu  importe le fait que les déficits à deux chiffres demeurent aussi loin que l’on puisse voir) jusqu’à un déficit stupéfiant de 12,3 milliards de dollars à la fin de la période de prévision de l’exercice financier 2022-2023.
Grâce à une économie plus vigoureuse que prévu et à un taux de chômage qui a diminué rapidement l’année dernière, les chiffres du déficit se sont effectivement améliorés, à la baisse de plus de 2 milliards de dollars au cours de l’exercice financier 2017 et 2018. Par contre, des initiatives dans le budget fédéral d’aujourd’hui ajoutent 6,3 milliards de dollars au budget déficitaire de l’exercice en cours (qui se termine le 31 mars 2018), 5,4 milliards de dollars seront inscrits à l’encre rouge l’an prochain et un montant de 2 à 3 milliards supplémentaire annuellement au cours des prévisions qui prennent fin après l’exercice financier de 2022-2023 (voir le tableau ci-dessous).
Heureusement, le Canada a le ratio de la dette au PIB le plus faible du G7, ce qui reflète les programmes d’austérité du passé qui ont commencé au milieu des années 1990 pour se poursuivre jusqu’à la crise financière de 2008-2009 où la politique fiscale mondiale contracyclique a été essentielle pour assurer la stabilité financière et le rebond de l’activité économique à la fin de 2009. Alors que les États-Unis et une grande partie du reste des pays développés ont souffert de la récession la plus longue et la plus profonde depuis la Grande Dépression, celle qu’a vécue le Canada a été la plus courte et la plus modérée dans la période après-guerre, contrairement à l’impression qu’a laissée le ministre des Finances au début de son intervention.
Merci pour cette toile de fond, mais le ratio de la dette au PIB du Canada continuera de décroître malgré une relance fiscale continue. Il est prévu que le ratio tende à diminuer graduellement de 30,4 % cette année à 28,4 % en 2022-2023, en présumant que l’économie continue de croître. Il est évident que tous les paris ne tiennent plus si nous frappons un nid-de-poule comme la fin de l’ALENA ou la récurrence de la chute du prix du pétrole.
Le budget 2018 propose de :

• Remettre plus d’argent dans les poches de ceux qui en ont le plus besoin en améliorant l’accès à l’Allocation canadienne pour enfants et en instaurant l’Allocation canadienne pour le travail, une prestation renforcée et plus accessible qui remplacera la Prestation fiscale pour le revenu de travail.
• Réaliser des progrès notables quant à l’égalité des chances, en jouant un rôle de chef de file pour réduire l’écart salarial entre les sexes, en appuyant des rôles parentaux égalitaires, en luttant contre la violence fondée sur le sexe ainsi que le harcèlement sexuel, et en présentant une nouvelle stratégie pour l’entrepreneuriat chez les femmes.
• Soutenir la prochaine génération de chercheurs, en accordant un financement sans précédent dans le but d’offrir plus de possibilités aux jeunes chercheurs et en leur fournissant l’équipement dont ils ont besoin, tout en renforçant le soutien aux entrepreneurs afin qu’ils innovent et que leurs entreprises prennent de l’expansion et pénètrent les marchés mondiaux.
• Faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones, en aidant à rétrécir l’écart entre la qualité de vie des Autochtones et celle des non-Autochtones, en offrant un soutien accru pour que les enfants des Premières Nations puissent demeurer en sécurité et recevoir du soutien dans leur communauté, en accélérant les progrès liés à l’eau potable salubre, au logement et à l’emploi, et en appuyant la reconnaissance des droits et l’autodétermination.
• Protéger l’environnement pour les générations futures, en accordant des investissements sans précédent pour conserver notre patrimoine naturel, en veillant à la tarification de la pollution causée par le carbone dans l’ensemble du Canada et en élargissant le soutien accordé aux projets d’énergie propre.
• Appliquer les valeurs communes du Canada et appuyer la santé et le mieux-être des Canadiens, en établissant des partenariats avec les provinces et les territoires pour lutter contre la crise des opioïdes, en prenant des mesures pour faire progresser l’assurance médicaments nationale, et en renforçant le soutien aux langues officielles du Canada.

Cette liste résume les 367 pages traitant de plus d’une centaine d’initiatives relativement petites du gouvernement qui touchent à peu près tout à partir des versements des allocations pour le travail aux familles à faible revenu, à l’amélioration de l’accès à l’Allocation canadienne pour les enfants et au soutien des possibilités pour les femmes, à l’équité salariale pour les travailleurs fédéraux, au renforcement du commerce, à l’amélioration de la formation des travailleurs et à la lutte contre l’évasion fiscale; tout ceci fait partie des 25 mesures gouvernementales décrites dans le chapitre 1 qui traite de la croissance. Les détails sur les changements des règles sur la détention de placements passifs dans des sociétés privées ainsi que la lutte contre les échappatoires fiscales sont également traités dans cette rubrique sur la croissance.

Le chapitre 2, appelé Progrès, couvre plus de 35 initiatives sous les titres Investir dans les scientistes et chercheurs canadiens, Des sciences fédérales plus solides et plus axées sur la collaboration et Plan pour l’innovation et les compétences, un partenaire fédéral plus ciblé pour les affaires.

Le chapitre 3, Réconciliation, traite surtout des peuples autochtones et offre une vingtaine de mesures à cet égard.

Finalement, le chapitre 4 appelé Avancement, couvre l’environnement par l’entremise du Patrimoine naturel du Canada, le Canada et le monde, Promouvoir nos valeurs communes, et La sécurité et l’accès à la justice. Je dois admettre avoir perdu le compte après plus de 40 initiatives.

Et ce n’est pas tout! En prime, une section appelée « Égalité » traite en détail de l’engagement du Canada envers la budgétisation fondée sur l’égalité des sexes, ce qui signifie que 6,7 millions de dollars sur cinq ans seront investis pour que « Statistique Canada crée un nouveau Centre de statistiques sur les sexes, la diversité et l’inclusion, c’est-à-dire un centre qui servira de plateforme de données pour la comptabilité budgétaire sur l’égalité des sexes afin de soutenir l’élaboration de politiques et la prise de décisions fondées sur des faits. »

Ce ne sont pas des blagues. Je calcule avoir assisté à environ 34 présentations de budget jusqu’à maintenant, mais je ne me souviens pas d’avoir déjà vu quelque chose comme ça quant à l’ampleur du nombre d’initiatives relativement petites, et je ne me souviens pas non plus d’avoir quitté une présentation de budget avec un mal de tête aussi lancinant.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Fév

Les ventes réalisées au Canada ont chuté en janvier surtout en raison du Grand Golden Horseshoe

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
C’est sans surprise que l’activité dans le marché du logement a ralenti en janvier, à la suite du devancement des ventes attribuable au fait que les acheteurs se sont précipités à acheter avant l’application des changements aux règles hypothécaires en 2018. La mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui s’est effectuée le 1er janvier exige que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui est de 200 points de base au-dessus du taux contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale.

Les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent qu’en janvier, l’activité sur le marché de l’habitation a reculé au niveau mensuel le plus faible en trois ans. Les ventes étaient en baisse dans 75 % de tous les marchés locaux, y compris la quasi-totalité des grands centres urbains. Bon nombre des reculs les plus importants (en pourcentage) ont été constatés dans les marchés du Grand Golden Horseshoe (GGH), où les ventes avaient connu un regain à la toute fin de l’année dernière après l’annonce d’un resserrement des règles hypothécaires à compter de janvier.

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une baisse de 2,4 % depuis janvier 2017, mais se rapprochaient de la moyenne sur 10 ans pour le mois de janvier. Les ventes se situaient à des niveaux inférieurs à ceux de l’an dernier à pareille date dans près de la moitié de tous les marchés locaux, ceux du GGH étant en tête. Par contre, les ventes ont augmenté sur une base d’une année à l’autre dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, sur l’île de Vancouver, dans la région de l’Okanagan, à Edmonton, à Montréal, dans le Grand Moncton et à Halifax-Dartmouth.

Selon le président de l’ACI Andrew Peck, « L’accumulation des modifications apportées aux règles hypothécaires, qui sont entrées en vigueur le 1er janvier, a semé l’incertitude et la confusion chez les acheteurs. De plus, ces modifications n’abordent d’aucune façon les préoccupations du gouvernement relativement aux prix des maisons, lesquels sont attribuables à une pénurie continue de propriétés dans d’importants marchés comme Vancouver et Toronto. Ces préoccupations ne s’estomperont pas tant que la question de la pénurie n’aura pas été réglée. »

Le nombre de nouvelles inscriptions a considérablement chuté

Le nombre de nouvelles inscriptions a plongé de 21,6 % en janvier, pour atteindre son niveau le plus bas depuis le printemps 2009. Le nombre de nouvelles inscriptions a chuté dans environ 85 % de tous les marchés locaux, principalement en raison d’une baisse considérable dans le Grand Toronto. On a aussi constaté de fortes baisses dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, sur l’île de Vancouver et dans la région de l’Okanagan, de même qu’à Hamilton-Burlington, Oakville-Milton, Kitchener-Waterloo, London et St. Thomas, Kingston et Ottawa. Ces marchés correspondent de près à ceux qui ont enregistré les plus fortes chutes des ventes en janvier.
Les nouvelles inscriptions ayant affiché une baisse supérieure à celle des ventes, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré à 63,6 % en janvier, par rapport au niveau auquel il se maintenait depuis mai dernier, soit de près de 55 % à un peu moins de 60 %.

On parle normalement d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur. Cela dit, la fourchette d’équilibre varie d’un marché local à l’autre.

Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, un peu plus de la moitié de l’ensemble des marchés locaux était en équilibre en janvier 2018. Dans bon nombre de marchés, le ratio a augmenté d’un écart type ou plus par rapport à sa moyenne à long terme au cours du mois de janvier en raison d’importantes baisses sur le plan de l’offre.

Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le nombre de mois qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel.

On comptait 5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de janvier 2018, ce qui s’approche de la moyenne à long terme de 5,2 mois.

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 7,7 % d’une année à l’autre en janvier 2018. La hausse des prix annuelle de janvier constitue la neuvième décélération consécutive des gains d’une année à l’autre et la poursuite d’une tendance qui s’est amorcée au printemps. Il s’agit aussi de la plus faible augmentation d’une année à l’autre depuis décembre 2015. L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) est le meilleur moyen d’évaluer les tendances des prix, puisque la moyenne des prix est sujette à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.
La décélération de la croissance des prix d’une année à l’autre reflète surtout la tendance parmi les marchés du logement du GGH (la région élargie autour de Toronto) suivis par l’indice. Bien que les prix se soient stabilisés en grande partie au cours des derniers mois, la montée rapide des prix il y a un an a entraîné la poursuite de la décélération dans les comparaisons d’une année à l’autre.

Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en janvier (+20,1 %), suivis des maisons en rangée (+12,3 %), des maisons unifamiliales à un étage (4,3 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+2,3 %).

Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique continuent de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +16,6 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +22,4 % d’une année à l’autre). Les appartements ont propulsé cette tendance régionale au cours des derniers mois; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont stabilisés.

Les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse d’environ 14 % d’une année à l’autre à Victoria et d’environ 20 % ailleurs sur l’île de Vancouver, soit des gains semblables à ceux enregistrés au cours du quatrième trimestre de l’année dernière.

Les hausses des prix ont ralenti considérablement d’une année à l’autre dans le Grand Toronto, à Guelph et à Oakville-Milton, mais demeurent au-dessus des niveaux de l’année précédente dans les deux premiers cas (Grand Toronto : +5,2 % d’une année à l’autre; Guelph : +10,9 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -1,2 % d’une année à l’autre). Dans ces marchés, les prix mensuels ont montré des signes de stabilisation au cours des derniers mois, après une hausse rapide au début de 2017 et un recul par la suite.

Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont affiché une légère baisse à Calgary en janvier (-0,5 % d’une année à l’autre). Cela a aussi été le cas à Regina et à Saskatoon (-4,9 % d’une année à l’autre et -4,1 % d’une année à l’autre, respectivement).

Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,2 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 8,1 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 5,2 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 6,2 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 7,5 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 11 % du prix des maisons unifamiliales à un étage). (Tableau ci-dessous).

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
9 Fév

Déclin des emplois en janvier après une année record

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le Canada a perdu 88 000 emplois en janvier, la chute la plus importante en neuf ans, surtout en raison d’un déclin record de 137 000 postes à temps partiel. Le nombre d’emplois à temps plein a augmenté de 49 000, alors que le taux de chômage a augmenté un peu pour atteindre 5,9 %, ce qui est un peu au-dessus du taux de chômage le plus faible enregistré depuis 1976. Le fort recul de janvier met fin à une série époustouflante de gains qui aura duré 17 mois. Bien que la perte considérable de 88 000 emplois soit frappante, elle représente uniquement environ 60 % de la perte de 146 000 emplois survenue au cours des deux derniers mois.
Le rapport décevant sur les emplois fera en sorte que la Banque du Canada restera sans aucun doute à l’écart pendant un moment, mais il suit le rapport sur le marché de l’emploi le plus vigoureux en 15 ans. Plus de 400 000 nouveaux emplois nets ont été créés en 2017. On s’attend maintenant à ce que la Banque fasse preuve de prudence quand viendra le temps de hausser les taux d’intérêt, en s’abstenant de le faire lors de la réunion de mars.
Le salaire horaire moyen a augmenté de 3,3 % d’une année à l’autre, la hausse la plus importante depuis mars 2016. Cette augmentation est surtout attribuable à la hausse du salaire minimum à 14,00 $ en Ontario qui est entrée en vigueur au début de l’année. L’Ontario est maintenant la province qui offre le salaire minimum le plus élevé au pays.
Les pertes d’emplois les plus importantes ont été observées en Ontario et au Québec. On a également constaté des diminutions au Nouveau-Brunswick et au Manitoba. Les pertes ont été enregistrées dans de nombreux secteurs, dont les services d’enseignement, le secteur de la finance, des assurances, des services immobiliers et services de location et de location à bail, le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques, le secteur de la construction, ainsi que le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale. Le nombre d’emplois a augmenté dans les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien.
L’économie du Canada a tout de même connu une augmentation du nombre d’emplois de 288 700 au cours des 12 derniers mois, dont 146 000 en novembre et en décembre. Les emplois à temps plein ont augmenté de 558 900 au cours des 18 derniers mois, ce qui est sans précédent.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
1 Fév

La meilleure croissance canadienne du PIB en six mois surtout attribuable au retour en force du secteur manufacturier

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le produit intérieur brut réel a augmenté de 0,4 % en novembre, rebondissant après l’économie décevante plutôt moribonde constatée en octobre. L’amélioration découle d’un rebond dans la plupart des secteurs manufacturiers, les industries productrices de biens ayant connu une croissance de 0,8 %, après avoir enregistré une baisse de 0,5 % en octobre. Cette hausse en novembre était essentiellement concentrée dans les secteurs de la fabrication et de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz. Des arrêts à des fins de maintenance avaient affaibli ces secteurs en octobre. Les industries productrices de services ont affiché une croissance de 0,3 %, principalement attribuable aux secteurs des services immobiliers et des commerces de détail.
Le secteur manufacturier a affiché la croissance la plus importante en trois ans, ce qui indique une économie qui continue de croître à un rythme supérieur à son potentiel malgré les incertitudes liées à l’ALENA. La production de biens durables a bondi, surtout en raison de la fabrication de matériel de transport qui a affiché une hausse de 6,5 %. Le secteur de l’automobile était en feu après une chute de 21,5 % au cours des quatre mois précédents. La croissance de l’activité d’assemblage de véhicules automobiles découlait en partie de la reprise des activités de certaines usines à la suite de fermetures en septembre et en octobre. Cette hausse d’activité a aussi contribué à l’augmentation de 8,7 % de la fabrication de pièces pour véhicules automobiles en novembre. La fabrication de produits chimiques a également rebondi.
Du côté des services, le secteur immobilier a guidé la croissance surtout en raison de l’activité intense des agences immobilières et des courtiers en hypothèques. La production des bureaux d’agents et de courtiers immobiliers (+4,0 %) a augmenté pour un quatrième mois consécutif, sous l’effet d’une hausse de l’activité de revente de maisons en Ontario et en Alberta. Le niveau d’activité de ce sous-secteur demeure toutefois sous le niveau observé en mars 2017, en raison de l’entrée en vigueur des modifications du gouvernement provincial de l’Ontario à la réglementation provinciale en matière de logement au mois d’avril de cette même année. Les reventes ont grimpé au quatrième trimestre, avant que les nouvelles règles d’admissibilité aux prêts hypothécaires entrent en vigueur au début de 2018.
Ces données laissent croire que l’économie canadienne demeurera près du plein-emploi alors que la Banque du Canada considère des taux d’intérêt plus élevés. La croissance enregistrée au quatrième trimestre au Canada était tout près de 2%. La croissance restera probablement autour de ce rythme en 2018. Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a mentionné que l’inflation se comportant bien, il sera prudent dans son évaluation des nouvelles données pour déterminer ses décisions futures. L’économie est plutôt sensible aux hausses du taux d’intérêt en raison des niveaux d’endettement des ménages et du rôle très important que joue l’habitation depuis quelques années.
Le Canada se dirige vers une croissance de 3 % pour 2017, ce qui représente plus du double de celle de 2016 et on prévoit qu’il s’agira de la plus rapide parmi le Groupe des Sept pays. D’autres signes démontrant que l’économie du Canada s’approche de son plein potentiel est le taux de chômage le plus faible jamais enregistré dans les temps modernes et l’inflation des prix à la consommation qui est près de la cible de 2 pour cent de la banque centrale.
La Banque est tout à fait consciente des risques associés à la négociation de l’ALENA, bien qu’il semble que les États-Unis ne se retireront pas de l’entente et que des progrès aient été constatés récemment aux réunions de Montréal. Néanmoins, on s’attend généralement à une hausse du taux d’intérêt et à ce que la politique monétaire se resserre graduellement.
Nouvelles des États-Unis : décision de la Réserve fédérale
Aujourd’hui marque la dernière réunion de Janet Yellen à titre de présidente de la Réserve fédérale américaine, alors qu’après la fin de son mandat, le 3 février prochain, Jerome Powell occupera dorénavant ce poste. La Fed a maintenu son taux d’intérêt à la réunion d’aujourd’hui, comme on s’y attendait généralement, mais l’énoncé de politique a indiqué une hausse du taux en mars, marquant la sixième hausse depuis la fin de 2015.
« Le Comité s’attend à ce que les conditions économiques changent de façon à justifier d’autres augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux », a déclaré le responsable de l’élaboration des politiques du Federal Open Market Committee mercredi, à Washington, ajoutant le terme « d’autres » à deux reprises au libellé précédent de l’énoncé.
Jerome Powell prend la relève d’une économie qui a connu une croissance au rythme de 2,6 % annualisé au quatrième trimestre, stimulée par une augmentation des investissements dans les entreprises et des dépenses de consommation. Les réductions d’impôt promulguées par Donald Trump en décembre contribueront probablement à la croissance en 2018, bien que la Fed, et la plupart des analystes, estiment que la hausse sera temporaire. L’énoncé de politique ne faisait aucunement mention des réductions d’impôt.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
17 Jan

La Banque du Canada hausse son taux prudemment

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme on s’y attendait grandement, la Banque du Canada a annoncé ce matin qu’elle haussait son taux d’intérêt d’un autre quart de point, tout en indiquant que plusieurs hausses sont encore à prévoir. Selon le gouverneur Stephen Poloz, le « gros nuage » qui flotte sur l’économie canadienne est l’incertitude liée à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et il recommande de garder à l’esprit qu’il faudra un certain temps avant que les taux d’intérêt retournent à des niveaux normaux, car certaines stimulations monétaires demeurent justifiées.
La Banque du Canada a augmenté le taux cible de financement à un jour à 1,25 %, son niveau le plus élevé depuis la crise financière mondiale, marquant la troisième hausse du taux depuis juillet. La décision a été prise dans la foulée d’un resserrement inattendu du marché de l’emploi et d’une forte confiance des entreprises et des investissements. L’économie canadienne se heurte à des contraintes de capacité alors que le taux de chômage a chuté à son niveau le plus faible en plus de 40 ans.
L’inflation s’approche de la cible de 2,0 % et les taux de salaire augmentent, mais à un rythme relativement modéré.
Les exportations ont été plus faibles que prévu. L’incertitude liée à l’ALENA « pèse énormément » sur les perspectives économiques du Canada alors que les ajustements transfrontières de la production automobile sont déjà commencés.
Les dépenses de consommation et de logement ralentiront en raison des taux d’intérêt plus élevés et des nouvelles lignes directrices portant sur les prêts hypothécaires. Selon le Rapport sur la politique monétaire (RPM), « la croissance du crédit aux ménages a quelque peu ralenti depuis le premier semestre de 2017, même si certains foyers ont vraisemblablement devancé leurs emprunts en prévision de l’entrée en vigueur de la nouvelle ligne directrice B-20 du Bureau du surintendant des institutions financières sur la souscription des prêts hypothécaires. Ce ralentissement cadre avec l’accroissement des coûts d’emprunt découlant des deux augmentations du taux directeur opérées en 2017. » Les ventes de maisons ont considérablement augmenté au cours du quatrième trimestre, avant le resserrement des règles hypothécaires du BSIF mises en œuvre au début de l’année.
Le RPM poursuit en faisant remarquer que la Banque « anticipe maintenant un niveau à peu près stable de l’investissement résidentiel pendant la période de projection. Elle s’attend à ce que le rythme de formation de nouveaux ménages génère une forte activité dans le marché du logement, en particulier dans le Grand Toronto, où l’offre de nouveaux logements n’a pas suivi le rythme de la demande. Toutefois, les hausses de taux d’intérêt, ainsi que les mesures macroprudentielles et les mesures concernant le logement, pèseront vraisemblablement sur l’expansion de l’investissement résidentiel, car certains acheteurs potentiels sont susceptibles de contracter un plus petit prêt hypothécaire ou de reporter leur achat. »
Les taux d’intérêt plus élevés feront en sorte que le coût du service de la dette augmentera, ce qui freinera la croissance de la consommation, particulièrement des biens durables, lesquels ont été des facteurs déterminants dans les dépenses au cours des derniers trimestres. « Les hauts niveaux d’endettement des ménages sont susceptibles d’amplifier l’effet des taux d’intérêt plus élevés sur la consommation, puisque le coût supérieur du service de la dette risque davantage d’imposer des contraintes à certains emprunteurs et de les forcer à modérer leurs dépenses. »
Alors que le cours de référence mondial des prix du pétrole a augmenté pendant le dernier trimestre, les prix du pétrole canadien sont demeurés stables. Les contraintes de transport auxquelles sont confrontés les producteurs de pétrole canadiens ont maintenu le prix du Western Canada Select, le laissant juste au-dessous des niveaux d’octobre. Les producteurs de pétrole canadiens ont de la difficulté à pénétrer le marché américain et, sans pipelines est-ouest, ils ne peuvent exporter le pétrole à l’extérieur des États-Unis. Cela a un effet négatif sur l’économie canadienne depuis longtemps.
Les marchés s’attendent à ce qu’il y ait trois hausses de taux cette année, situant le taux de financement à un jour à 1,75 % d’ici la fin de l’année. Ce niveau est considérablement sous l’estimation de la Banque du Canada de ce que l’on appelle le taux de financement à un jour neutre, qui est défini comme étant « le taux d’intérêt réel compatible avec un niveau de production correspondant au niveau potentiel (environ 1,6 %) et un taux d’inflation égal à la cible de 2 %. » Au Canada, le taux neutre se situerait entre 2,5 % et 3,5 %. Le besoin d’une politique monétaire accommodante continue à pleine capacité suggère que les décideurs ne prévoient pas un retour au taux neutre de sitôt.
Vous trouverez les prévisions révisées de la Banque quant à l’inflation et au PIB réel dans le tableau ci-dessous. Les chiffres entre parenthèses proviennent de la projection du Rapport sur la politique monétaire d’octobre. Les données du RPM d’aujourd’hui prévoient que l’inflation sera à la hausse alors que la croissance économique ralentira comparativement au rythme effréné de 2017 (3,0 %) pour atteindre des niveaux qui correspondent mieux au potentiel à long terme (de 1,7 % à 1,8 %).
Les prochaines décisions de la Banque du Canada continueront d’être dépendantes des données. La prochaine annonce concernant sa politique aura lieu le 7 mars.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Jan

Les ventes de maisons ont bondi en décembre, avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles hypothécaires

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
La mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui s’est effectuée le 1er janvier exige que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui est de 200 points de base au-dessus du taux contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale. C’est sans surprise que les ventes de propriétés ont augmenté en novembre et en décembre, avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles. L’activité est toutefois demeurée sous les niveaux élevés atteints plus tôt en 2017 et les prix ont continué de chuter dans le Grand Toronto et dans Oakville-Milton, en Ontario, pour le huitième mois consécutif. Les prix ont également connu un recul au cours du mois dernier à Calgary, Regina et Saskatoon, les villes qui ont subi les effets de la chute des prix du pétrole et d’autres produits de base qui a débuté au milieu de 2014.

Hausse des taux hypothécaires
Depuis la publication des données de fin d’année exceptionnellement élevées sur l’emploi au Canada le 5 janvier, on s’attend, dans une très large mesure, que la Banque du Canada augmente le taux cible de financement à un jour de 25 points de base ce mercredi, pour le fixer à 1,25 pour cent. En fait, les taux du marché ont déjà été rehaussés en réaction à cette attente. La Banque Royale a été la première à augmenter son taux hypothécaire fixe sur 5 ans affiché à 5,14 pour cent jeudi dernier, à la hausse comparativement à 4,99 pour cent. D’autres banques ont rapidement emboîté le pas.
Auparavant, une hausse du taux affiché n’avait que peu de conséquences parce que les taux contractuels des emprunteurs étaient généralement plus faibles. Cependant, les règles gouvernementales mises en place en octobre 2016 obligent maintenant les emprunteurs dont la mise de fonds initiale est inférieure à 20 pour cent à être admissibles au taux affiché. Et les nouvelles règles du BSIF en vigueur cette année exigent maintenant que même ceux qui ont une mise de fonds initiale supérieure à 20 pour cent soient admissibles à un taux de 200 points de base au-dessus du taux hypothécaire contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale.
Depuis quatre ans, le taux hypothécaire fixe sur cinq ans affiché n’a pas dépassé 5 pour cent. Et depuis près de dix ans, les acheteurs de maison n’avaient pas à être admissibles à des taux hypothécaires contractuels aussi élevés, alors que les règles gouvernementales sur les simulations de crise n’existaient pas. Il y a dix ans, les prix des maisons dans les principales villes du Canada étaient nettement inférieurs. En fait, comme le démontre le tableau ci-dessous, les prix des maisons dans la région du Grand Vancouver, la vallée du Fraser et le Lower Mainland de la Colombie-Britannique ont augmenté de presque 80 pour cent seulement au cours des cinq dernières années. Dans le Grand Toronto, les prix des maisons ont grimpé de plus de 60 pour cent au cours de la même période. Ces augmentations de prix ont éclipsé les augmentations des revenus par une marge énorme. De toute évidence, l’abordabilité du logement a dégringolé et la combinaison du resserrement des règles et de la hausse des taux d’intérêt freinera sans aucun doute les ventes de propriétés.
Il s’agit d’un facteur qui pourrait réduire la probabilité que la Banque du Canada augmente son taux cette semaine. Un autre facteur est l’échec possible des négociations de l’ALENA, une menace aux deux tiers des exportations du Canada. De plus, l’inflation demeure basse et les hausses salariales sont encore plutôt modestes, bien qu’elles s’améliorent.
Par conséquent, la probabilité que la Banque du Canada augmente son taux cette semaine n’est pas incontestable. 
Les taux d’intérêt du marché américain ont augmenté considérablement cette année et de nombreux négociateurs d’obligations prévoient maintenant la fin d’un marché haussier à long terme, alors que l’économie américaine s’approche du plein emploi que les stimulants fiscaux (les récentes réductions d’impôt) amplifieront le déficit budgétaire fédéral.

Augmentation des ventes de maisons en décembre
L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a déclaré aujourd’hui que les ventes résidentielles réalisées à l’échelle nationale ont grimpé de 4,5 % de novembre à décembre, ce qui représente une hausse mensuelle pour un cinquième mois consécutif. En décembre, l’activité était à la hausse dans près de 60 % des marchés locaux, et plus particulièrement dans le Grand Toronto, à Edmonton, à Calgary, dans la vallée du Fraser, sur l’île de Vancouver, à Hamilton-Burlington et à Winnipeg.
Même si l’activité est demeurée en deçà des niveaux de l’an dernier à pareille date dans le Grand Toronto, des gains imposants réalisés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, sur l’île de Vancouver, ainsi qu’à Calgary, Edmonton, Ottawa et Montréal ont plus que compensé la baisse enregistrée.

Envolée de nouvelles inscriptions 
De nombreux vendeurs ont décidé d’inscrire leur propriété avant l’application des changements aux règles hypothécaires. Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 3,3 % en décembre. Comme en novembre, la hausse à l’échelle nationale découle d’une forte augmentation du nombre de maisons à vendre dans le Grand Toronto. Les ventes et les nouvelles inscriptions affichent des hausses depuis le mois d’août. Cela s’est traduit par un ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions qui se maintient depuis aux alentours de 55 % à un peu moins de 60 %.
On parle d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur. Cela dit, la fourchette d’équilibre peut varier d’un marché local à l’autre.
Le degré auquel l’équilibre du marché actuel est au-dessus ou en dessous de sa moyenne à long terme et la durée de ces périodes constituent une manière plus sophistiquée d’évaluer si les conditions locales favorisent l’acheteur ou le propriétaire-vendeur. Les mesures de l’équilibre du marché qui se situent à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme indiquent généralement un équilibre du marché. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, plus des deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en décembre 2017.
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le nombre de mois qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel.
On comptait 4,5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de décembre 2017. Cette mesure a connu une baisse graduelle dans la foulée de la hausse mensuelle des ventes qui s’est amorcée l’été dernier.
Le nombre de mois d’inventaire dans le Grand Golden Horseshoe (2,1 mois) a affiché une forte hausse par rapport au creux record enregistré en mars 2017 (0,9 mois). Malgré cela, les données de décembre témoignent d’un mois d’inventaire qui s’est tenu en deçà de la moyenne à long terme pour la région (3,1 mois) et qui a atteint son point le plus bas en sept mois.

Assouplissement de la pression sur les prix 
L’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS® global et composé a augmenté de 9,1 % d’une année à l’autre en décembre 2017, affichant une poursuite du ralentissement dans les hausses d’une année à l’autre qui a commencé au printemps de l’année dernière; il s’agit de la plus faible augmentation depuis février 2016. Le ralentissement de la croissance des prix s’explique largement par un recul des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, surtout en ce qui concerne les maisons unifamiliales. Sur une base globale, seule la hausse du prix des maisons unifamiliales a ralenti d’une année à l’autre. À titre comparatif, la croissance des prix d’une année à l’autre s’est accélérée pour les maisons en rangée et les appartements.
Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en décembre (+20,5 %), suivis des maisons en rangée (+13 %), des maisons unifamiliales à un étage (+5,5 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+4,5 %).

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
5 Jan

Un rapport sur les emplois vigoureux pour décembre couronne une année record

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
L’Enquête sur la population active de décembre tant attendue qui a été publiée ce matin par Statistique Canada a surpassé toutes les prévisions en battant des records établis depuis de nombreuses années. Le taux de chômage du Canada a chuté à 5,7 % en décembre, son niveau le plus faible en plus de 40 ans, renforçant ainsi les perspectives d’une hausse du taux d’intérêt de la Banque du Canada peut-être aussi tôt que ce mois-ci. Le nombre d’emplois a augmenté de 78 600, établissant la hausse du nombre d’emplois à 422 500 cette année, la hausse annuelle la plus importante depuis 2002. Bien que la plupart des emplois en décembre étaient à temps partiel, presque tous les emplois nets créés en 2017 étaient dans le travail à temps plein (+394 000 ou +2,7 %).

Depuis septembre, le pays a ajouté 193 400 emplois, la hausse sur trois mois la plus importante depuis que l’on tient des registres, soit en 1976. Les rendements des obligations canadiennes et la valeur de la devise ont augmenté considérablement dans le sillage de ces données. Le huard a atteint plus de 80,50 cents US. Selon Bloomberg Newsles probabilités que la Banque du Canada hausse le taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion qui aura lieu le 17 janvier ont grimpé à 70 %, alors qu’elles étaient à 40 % hier, selon les échanges sur le marché des swaps.

Les hausses les plus fortes de l’emploi en décembre ont été observées au Québec et en Alberta. Après trois mois de peu de variation, 25 000 personnes de plus étaient en emploi dans le secteur de la finance, des assurances, de l’immobilier et de la location en décembre. Pour l’ensemble de l’année, le nombre d’emplois a augmenté de 3,5 % dans le secteur des biens et de 2,0 % dans le secteur des services.

Le nombre d’heures effectivement travaillées en décembre a été de 3,1 % au-dessus des niveaux de l’année précédente, le niveau le plus rapide depuis 2010. De plus, les nouvelles données démontrent que les salaires se sont finalement accélérés après avoir été stagnants pendant la plus grande partie de 2017. Les augmentations salariales des employés permanents ont augmenté de 2,9 % d’une année à l’autre, comparativement à 2,7 % le mois dernier, un autre indicateur suivi de près par la Banque du Canada.

Un rapport sur les emplois modeste aux É.-U. pour décembre

Les données sur les emplois non agricoles aux États-Unis ont également été publiées ce matin. Les employeurs américains ont ajouté 148 000 emplois le mois dernier, alors que le taux de chômage est demeuré stable à 4,1 %. L’augmentation enregistrée en décembre a été inférieure aux 190 000 emplois prévus. Le marché de l’emploi est à pleine capacité ou presque en raison de la persistance d’un taux de chômage faible, ce qui est susceptible de limiter les gains d’emplois. Décembre est le 87e mois consécutif où on constate une croissance des emplois, la série la plus longue jamais enregistrée qui correspond manifestement aux attentes selon lesquelles la Réserve fédérale continuera de hausser ses taux d’intérêt cette année.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
19 Déc

Beaucoup de bruit pour presque rien : les propriétés appartenant à des non-résidents

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
En collaboration avec la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), Statistique Canada a publié ce matin son premier rapport relatif au Programme de la statistique du logement canadien (PSLC), présentant des données sur la propriété de logements appartenant à des non-résidents au Canada. Ce programme avait été prévu dans le dernier budget fédéral et son objectif est de combler un manque de données important dans les statistiques sur le logement. Pendant des années, beaucoup ont supposé que les étrangers étaient les principaux responsables de la hausse des prix des maisons dans les régions excessivement coûteuses de Vancouver et Toronto. Le communiqué d’aujourd’hui révèle que les non-résidents possèdent moins de cinq pour cent des logements dans les deux villes.

L’immigration demeure un facteur important des activités dans le secteur du logement au Canada. Le Canada affiche la croissance de la population la plus vigoureuse du G7, dont les trois quarts sont attribuables à l’immigration, et l’importance des déménagements d’étrangers au Canada augmentera dans l’avenir. Le rapport démontre toutefois que les non-résidents (définis comme étant des étrangers et des Canadiens dont la résidence principale est située à l’extérieur du Canada, peu importe leur citoyenneté), ne représentent pas la principale cause du problème d’abordabilité dans les deux plus grandes villes du Canada.

Beaucoup tiennent pour responsables les étrangers, notamment les Chinois, pour les prix aussi exorbitants qui ont bondi au cours des trois dernières années, faisant en sorte que de nombreux milléniaux ne peuvent accéder à la propriété. La réaction des électeurs a encouragé les gouvernements provinciaux à imposer une taxe de 15 % aux acheteurs non résidents à Vancouver (en août 2016) et à Toronto (en avril 2017), malgré des données antérieures qui démontraient que les achats par des étrangers se situaient seulement entre 5 et 10 pour cent de toutes les ventes de propriétés. Dans les deux régions, la taxe a ralenti les ventes surtout en changeant la psychologie. Les nouvelles inscriptions ont grimpé et les acheteurs sont devenus plus prudents au fur et à mesure que leurs options s’amélioraient en présentant davantage d’offres et des prix plus faibles. D’autres mesures visant à ralentir l’activité dans le secteur du logement ont été mises en œuvre par le gouvernement et les organismes de réglementation des institutions financières, ce qui en a incité plusieurs à affirmer que « les baby-boomers ont fait en sorte que les milléniaux ne peuvent accéder à la propriété ».

Les données révèlent que les non-résidents (les personnes dont le lieu de résidence principal est à l’extérieur du Canada) sont propriétaires de 3,4 % de l’ensemble des propriétés résidentielles de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Toronto, tandis que la valeur de ces maisons compte pour 3,0 % de la valeur totale des propriétés résidentielles dans cette région métropolitaine. Dans la RMR de Vancouver, les non-résidents détiennent 4,8 % des propriétés résidentielles, qui représentent 5,1 % de la valeur totale des propriétés résidentielles.
Les estimations du taux de propriétés appartenant à des non-résidents varient selon le type de propriété. Dans les deux régions métropolitaines, la propriété appartenant à un non-résident est plus fréquente pour les appartements en copropriété. Les non-résidents sont propriétaires de 7,2 % des appartements en copropriété dans la RMR de Toronto et de 7,9 % de ces appartements dans la RMR de Vancouver. À titre de comparaison, 2,1 % des maisons individuelles non attenantes de la RMR de Toronto et 3,2 % des maisons individuelles non attenantes de la RMR de Vancouver appartiennent à des non-résidents.
Au cours des 10 dernières années, les prix des logements se sont fortement accrus dans les plus grandes régions urbaines du Canada, notamment à Vancouver et à Toronto. Selon l’Indice des prix des propriétés de l’Association canadienne de l’immeuble, de janvier 2005 à novembre 2017, les prix ont augmenté de 173,7 % à Vancouver et de 145,0 % à Toronto. Les trois dernières années ont été particulièrement révélatrices, les prix des maisons ayant progressé de plus de 60 % à Vancouver et de plus de 40 % à Toronto, ce qui a suscité des préoccupations quant à l’abordabilité du logement.
Vous trouverez ci-dessous deux résumés graphiques produits par Statistique Canada donnant plus de détails régionaux sur les propriétés détenues par des non-résidents à Vancouver et à Toronto. Si les RMR sont ventilées par municipalité, dans la RMR de Vancouver, la part des propriétés appartenant à des non-résidents est plus concentrée dans la ville de Vancouver (7,6 %), suivie de Richmond (7,5 %) et de West Vancouver (6,2 %). Dans la RMR de Toronto, la part des propriétés détenues par des non-résidents est plus élevée dans les municipalités de Toronto (4,9 %), de Richmond Hill (3,6 %) et de Markham (3,3 %).
La plus grande part des propriétés appartenant à des non-résidents sont des appartements en copropriété dont le prix est élevé

Les appartements en copropriété représentent la plus grande part des propriétés appartenant à des non-résidents dans les deux RMR, soit 7,9 % dans la RMR de Vancouver et 7,2 % dans la RMR de Toronto (voir le tableau ci-dessous).
À Vancouver, près des deux tiers des propriétés appartenant à des non-résidents sont des copropriétés, alors que dans la RMR de Toronto, c’est près de la moitié. Bien que la majorité des copropriétés soient des appartements, certaines sont des maisons individuelles non attenantes, des maisons jumelées et des maisons en rangée.
Dans la RMR de Vancouver, 50,1 % des appartements en copropriété appartenant à des non-résidents se trouvent dans la ville de Vancouver et 14,9 %, à Richmond. Dans la RMR de Toronto, les appartements en copropriété appartenant à des non-résidents sont principalement situés dans la ville de Toronto (82,8 %) et à Mississauga (8,6 %).
Dans la RMR de Vancouver, la valeur moyenne des appartements en copropriété appartenant à des non-résidents est supérieure de 30,4 % à celle des résidents propriétaires d’un appartement en copropriété. La ville de Vancouver affiche le plus haut pourcentage d’appartements en copropriété appartenant à des non-résidents, dans la RMR. La valeur moyenne de ces appartements est d’environ 930 600 $, ce qui est supérieur de près de 25,6 % à la valeur de ceux appartenant à des résidents.
À Toronto, la disparité relative entre les prix des appartements en copropriété appartenant à des non-résidents et ceux des appartements en copropriété appartenant à des résidents était plus petite qu’à Vancouver. Dans la RMR de Toronto, les appartements en copropriété dont les propriétaires sont des non-résidents valent en moyenne 8,7 % de plus que ceux appartenant à des résidents. La ville de Toronto affiche la plus grande concentration d’appartements en copropriété appartenant à des non-résidents au sein de la RMR; ils sont évalués en moyenne à 439 000 $, soit 7,6 % de plus que les appartements en copropriété appartenant à des résidents.

Il en est de même pour les maisons individuelles appartenant à des non-résidents; elles sont plus coûteuses que celles appartenant à des résidents

Dans la RMR de Vancouver, la valeur moyenne des maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents est d’environ 2,3 millions de dollars, comparativement à 1,6 million de dollars pour celles appartenant à des résidents. Ces écarts sont plus prononcés dans la subdivision Greater Vancouver A, dans la ville de Vancouver et à West Vancouver. Dans la subdivision Greater Vancouver A, la valeur moyenne des maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents est de près de 8 millions de dollars, comparativement à 5,3 millions de dollars pour celles appartenant à des résidents. La superficie moyenne des maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents dans ce district est de près de 4 800 pieds carrés, dépassant de 32,2 % la superficie moyenne de celles appartenant à des résidents.
Dans la RMR de Toronto, les maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents valent en moyenne 12,3 %, ou 103 500 $, de plus que celles appartenant à des résidents. Les écarts entre les valeurs moyennes des maisons individuelles non attenantes sont plus marqués dans les municipalités de Markham, de Richmond Hill et de Toronto. À Markham, la valeur moyenne des maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents se situe à près de 1,1 million de dollars, comparativement à 997 500 $ pour celles appartenant à des résidents. À Richmond Hill, une maison individuelle non attenante appartenant à un non-résident est évaluée en moyenne à 1,2 million de dollars, comparativement à 1,1 million de dollars pour celle appartenant à un résident. Dans la ville de Toronto, une maison individuelle non attenante appartenant à un non-résident est évaluée en moyenne à un peu plus de 1 million de dollars, comparativement à 965 800 $ pour celle appartenant à un résident. Encore ici, ces différences sont plus petites dans le Grand Toronto que dans le Grand Vancouver.

Conclusion : les non-résidents représentent un facteur beaucoup plus important dans la région de Vancouver que dans la RMR de Toronto, comme prévu. De plus, les non-résidents achètent manifestement des propriétés plus coûteuses comparativement aux achats des résidents à Vancouver qu’à Toronto.
Les riches ressortissants chinois sont un facteur plus important à Vancouver qu’à Toronto, ce qui a été le cas depuis de nombreuses années, et qui n’est pas étonnant compte tenu du point de vue géographique. Aussi, de nombreuses personnes d’origine chinoise ont commencé à acheter des propriétés dans la RMR de Vancouver bien avant la rétrocession de Hong Kong par le Royaume-Uni à la Chine, en juillet 1997. Les Chinois ont continué de penser que la région de Vancouver était un paradis attrayant sur le plan du capital malgré l’imposition des contrôles de capitaux en Chine.
Plusieurs ne sont pas résidents et n’ont pas loué leur propriété. Pa conséquent, il y a relativement plus de propriétés inoccupées à Vancouver qu’à Toronto. Au début de 2017, le conseil municipal de Vancouver a approuvé l’imposition d’une taxe sur les propriétés vides, la première du genre au Canada, et les premiers paiements sont exigibles en 2018. Les propriétaires faisant une déclaration volontaire se verront imposer une taxe de un pour cent sur les maisons qui ne sont pas leur résidence principale ou qui ne sont pas louées pendant au moins six mois pendant l’année. Bien que le conseil municipal de Toronto ait discuté d’une taxe semblable, jusqu’à maintenant, elle n’a pas de fondement.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca