15 Fév

Les ventes réalisées au Canada ont chuté en janvier surtout en raison du Grand Golden Horseshoe

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
C’est sans surprise que l’activité dans le marché du logement a ralenti en janvier, à la suite du devancement des ventes attribuable au fait que les acheteurs se sont précipités à acheter avant l’application des changements aux règles hypothécaires en 2018. La mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui s’est effectuée le 1er janvier exige que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui est de 200 points de base au-dessus du taux contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale.

Les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent qu’en janvier, l’activité sur le marché de l’habitation a reculé au niveau mensuel le plus faible en trois ans. Les ventes étaient en baisse dans 75 % de tous les marchés locaux, y compris la quasi-totalité des grands centres urbains. Bon nombre des reculs les plus importants (en pourcentage) ont été constatés dans les marchés du Grand Golden Horseshoe (GGH), où les ventes avaient connu un regain à la toute fin de l’année dernière après l’annonce d’un resserrement des règles hypothécaires à compter de janvier.

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une baisse de 2,4 % depuis janvier 2017, mais se rapprochaient de la moyenne sur 10 ans pour le mois de janvier. Les ventes se situaient à des niveaux inférieurs à ceux de l’an dernier à pareille date dans près de la moitié de tous les marchés locaux, ceux du GGH étant en tête. Par contre, les ventes ont augmenté sur une base d’une année à l’autre dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, sur l’île de Vancouver, dans la région de l’Okanagan, à Edmonton, à Montréal, dans le Grand Moncton et à Halifax-Dartmouth.

Selon le président de l’ACI Andrew Peck, « L’accumulation des modifications apportées aux règles hypothécaires, qui sont entrées en vigueur le 1er janvier, a semé l’incertitude et la confusion chez les acheteurs. De plus, ces modifications n’abordent d’aucune façon les préoccupations du gouvernement relativement aux prix des maisons, lesquels sont attribuables à une pénurie continue de propriétés dans d’importants marchés comme Vancouver et Toronto. Ces préoccupations ne s’estomperont pas tant que la question de la pénurie n’aura pas été réglée. »

Le nombre de nouvelles inscriptions a considérablement chuté

Le nombre de nouvelles inscriptions a plongé de 21,6 % en janvier, pour atteindre son niveau le plus bas depuis le printemps 2009. Le nombre de nouvelles inscriptions a chuté dans environ 85 % de tous les marchés locaux, principalement en raison d’une baisse considérable dans le Grand Toronto. On a aussi constaté de fortes baisses dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, sur l’île de Vancouver et dans la région de l’Okanagan, de même qu’à Hamilton-Burlington, Oakville-Milton, Kitchener-Waterloo, London et St. Thomas, Kingston et Ottawa. Ces marchés correspondent de près à ceux qui ont enregistré les plus fortes chutes des ventes en janvier.
Les nouvelles inscriptions ayant affiché une baisse supérieure à celle des ventes, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré à 63,6 % en janvier, par rapport au niveau auquel il se maintenait depuis mai dernier, soit de près de 55 % à un peu moins de 60 %.

On parle normalement d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur. Cela dit, la fourchette d’équilibre varie d’un marché local à l’autre.

Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, un peu plus de la moitié de l’ensemble des marchés locaux était en équilibre en janvier 2018. Dans bon nombre de marchés, le ratio a augmenté d’un écart type ou plus par rapport à sa moyenne à long terme au cours du mois de janvier en raison d’importantes baisses sur le plan de l’offre.

Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le nombre de mois qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel.

On comptait 5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de janvier 2018, ce qui s’approche de la moyenne à long terme de 5,2 mois.

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 7,7 % d’une année à l’autre en janvier 2018. La hausse des prix annuelle de janvier constitue la neuvième décélération consécutive des gains d’une année à l’autre et la poursuite d’une tendance qui s’est amorcée au printemps. Il s’agit aussi de la plus faible augmentation d’une année à l’autre depuis décembre 2015. L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) est le meilleur moyen d’évaluer les tendances des prix, puisque la moyenne des prix est sujette à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.
La décélération de la croissance des prix d’une année à l’autre reflète surtout la tendance parmi les marchés du logement du GGH (la région élargie autour de Toronto) suivis par l’indice. Bien que les prix se soient stabilisés en grande partie au cours des derniers mois, la montée rapide des prix il y a un an a entraîné la poursuite de la décélération dans les comparaisons d’une année à l’autre.

Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en janvier (+20,1 %), suivis des maisons en rangée (+12,3 %), des maisons unifamiliales à un étage (4,3 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+2,3 %).

Les prix des propriétés de référence composés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique continuent de grimper après avoir connu une courte baisse au cours du deuxième semestre de 2016 (Grand Vancouver : +16,6 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +22,4 % d’une année à l’autre). Les appartements ont propulsé cette tendance régionale au cours des derniers mois; les prix des maisons unifamiliales, quant à eux, se sont stabilisés.

Les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse d’environ 14 % d’une année à l’autre à Victoria et d’environ 20 % ailleurs sur l’île de Vancouver, soit des gains semblables à ceux enregistrés au cours du quatrième trimestre de l’année dernière.

Les hausses des prix ont ralenti considérablement d’une année à l’autre dans le Grand Toronto, à Guelph et à Oakville-Milton, mais demeurent au-dessus des niveaux de l’année précédente dans les deux premiers cas (Grand Toronto : +5,2 % d’une année à l’autre; Guelph : +10,9 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : -1,2 % d’une année à l’autre). Dans ces marchés, les prix mensuels ont montré des signes de stabilisation au cours des derniers mois, après une hausse rapide au début de 2017 et un recul par la suite.

Les prix des propriétés de référence d’une année à l’autre ont affiché une légère baisse à Calgary en janvier (-0,5 % d’une année à l’autre). Cela a aussi été le cas à Regina et à Saskatoon (-4,9 % d’une année à l’autre et -4,1 % d’une année à l’autre, respectivement).

Les prix des propriétés de référence ont augmenté de 7,2 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 8,1 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 5,2 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 6,2 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages) et de 7,5 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 11 % du prix des maisons unifamiliales à un étage). (Tableau ci-dessous).

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
9 Fév

Déclin des emplois en janvier après une année record

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le Canada a perdu 88 000 emplois en janvier, la chute la plus importante en neuf ans, surtout en raison d’un déclin record de 137 000 postes à temps partiel. Le nombre d’emplois à temps plein a augmenté de 49 000, alors que le taux de chômage a augmenté un peu pour atteindre 5,9 %, ce qui est un peu au-dessus du taux de chômage le plus faible enregistré depuis 1976. Le fort recul de janvier met fin à une série époustouflante de gains qui aura duré 17 mois. Bien que la perte considérable de 88 000 emplois soit frappante, elle représente uniquement environ 60 % de la perte de 146 000 emplois survenue au cours des deux derniers mois.
Le rapport décevant sur les emplois fera en sorte que la Banque du Canada restera sans aucun doute à l’écart pendant un moment, mais il suit le rapport sur le marché de l’emploi le plus vigoureux en 15 ans. Plus de 400 000 nouveaux emplois nets ont été créés en 2017. On s’attend maintenant à ce que la Banque fasse preuve de prudence quand viendra le temps de hausser les taux d’intérêt, en s’abstenant de le faire lors de la réunion de mars.
Le salaire horaire moyen a augmenté de 3,3 % d’une année à l’autre, la hausse la plus importante depuis mars 2016. Cette augmentation est surtout attribuable à la hausse du salaire minimum à 14,00 $ en Ontario qui est entrée en vigueur au début de l’année. L’Ontario est maintenant la province qui offre le salaire minimum le plus élevé au pays.
Les pertes d’emplois les plus importantes ont été observées en Ontario et au Québec. On a également constaté des diminutions au Nouveau-Brunswick et au Manitoba. Les pertes ont été enregistrées dans de nombreux secteurs, dont les services d’enseignement, le secteur de la finance, des assurances, des services immobiliers et services de location et de location à bail, le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques, le secteur de la construction, ainsi que le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale. Le nombre d’emplois a augmenté dans les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien.
L’économie du Canada a tout de même connu une augmentation du nombre d’emplois de 288 700 au cours des 12 derniers mois, dont 146 000 en novembre et en décembre. Les emplois à temps plein ont augmenté de 558 900 au cours des 18 derniers mois, ce qui est sans précédent.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
1 Fév

La meilleure croissance canadienne du PIB en six mois surtout attribuable au retour en force du secteur manufacturier

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le produit intérieur brut réel a augmenté de 0,4 % en novembre, rebondissant après l’économie décevante plutôt moribonde constatée en octobre. L’amélioration découle d’un rebond dans la plupart des secteurs manufacturiers, les industries productrices de biens ayant connu une croissance de 0,8 %, après avoir enregistré une baisse de 0,5 % en octobre. Cette hausse en novembre était essentiellement concentrée dans les secteurs de la fabrication et de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz. Des arrêts à des fins de maintenance avaient affaibli ces secteurs en octobre. Les industries productrices de services ont affiché une croissance de 0,3 %, principalement attribuable aux secteurs des services immobiliers et des commerces de détail.
Le secteur manufacturier a affiché la croissance la plus importante en trois ans, ce qui indique une économie qui continue de croître à un rythme supérieur à son potentiel malgré les incertitudes liées à l’ALENA. La production de biens durables a bondi, surtout en raison de la fabrication de matériel de transport qui a affiché une hausse de 6,5 %. Le secteur de l’automobile était en feu après une chute de 21,5 % au cours des quatre mois précédents. La croissance de l’activité d’assemblage de véhicules automobiles découlait en partie de la reprise des activités de certaines usines à la suite de fermetures en septembre et en octobre. Cette hausse d’activité a aussi contribué à l’augmentation de 8,7 % de la fabrication de pièces pour véhicules automobiles en novembre. La fabrication de produits chimiques a également rebondi.
Du côté des services, le secteur immobilier a guidé la croissance surtout en raison de l’activité intense des agences immobilières et des courtiers en hypothèques. La production des bureaux d’agents et de courtiers immobiliers (+4,0 %) a augmenté pour un quatrième mois consécutif, sous l’effet d’une hausse de l’activité de revente de maisons en Ontario et en Alberta. Le niveau d’activité de ce sous-secteur demeure toutefois sous le niveau observé en mars 2017, en raison de l’entrée en vigueur des modifications du gouvernement provincial de l’Ontario à la réglementation provinciale en matière de logement au mois d’avril de cette même année. Les reventes ont grimpé au quatrième trimestre, avant que les nouvelles règles d’admissibilité aux prêts hypothécaires entrent en vigueur au début de 2018.
Ces données laissent croire que l’économie canadienne demeurera près du plein-emploi alors que la Banque du Canada considère des taux d’intérêt plus élevés. La croissance enregistrée au quatrième trimestre au Canada était tout près de 2%. La croissance restera probablement autour de ce rythme en 2018. Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a mentionné que l’inflation se comportant bien, il sera prudent dans son évaluation des nouvelles données pour déterminer ses décisions futures. L’économie est plutôt sensible aux hausses du taux d’intérêt en raison des niveaux d’endettement des ménages et du rôle très important que joue l’habitation depuis quelques années.
Le Canada se dirige vers une croissance de 3 % pour 2017, ce qui représente plus du double de celle de 2016 et on prévoit qu’il s’agira de la plus rapide parmi le Groupe des Sept pays. D’autres signes démontrant que l’économie du Canada s’approche de son plein potentiel est le taux de chômage le plus faible jamais enregistré dans les temps modernes et l’inflation des prix à la consommation qui est près de la cible de 2 pour cent de la banque centrale.
La Banque est tout à fait consciente des risques associés à la négociation de l’ALENA, bien qu’il semble que les États-Unis ne se retireront pas de l’entente et que des progrès aient été constatés récemment aux réunions de Montréal. Néanmoins, on s’attend généralement à une hausse du taux d’intérêt et à ce que la politique monétaire se resserre graduellement.
Nouvelles des États-Unis : décision de la Réserve fédérale
Aujourd’hui marque la dernière réunion de Janet Yellen à titre de présidente de la Réserve fédérale américaine, alors qu’après la fin de son mandat, le 3 février prochain, Jerome Powell occupera dorénavant ce poste. La Fed a maintenu son taux d’intérêt à la réunion d’aujourd’hui, comme on s’y attendait généralement, mais l’énoncé de politique a indiqué une hausse du taux en mars, marquant la sixième hausse depuis la fin de 2015.
« Le Comité s’attend à ce que les conditions économiques changent de façon à justifier d’autres augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux », a déclaré le responsable de l’élaboration des politiques du Federal Open Market Committee mercredi, à Washington, ajoutant le terme « d’autres » à deux reprises au libellé précédent de l’énoncé.
Jerome Powell prend la relève d’une économie qui a connu une croissance au rythme de 2,6 % annualisé au quatrième trimestre, stimulée par une augmentation des investissements dans les entreprises et des dépenses de consommation. Les réductions d’impôt promulguées par Donald Trump en décembre contribueront probablement à la croissance en 2018, bien que la Fed, et la plupart des analystes, estiment que la hausse sera temporaire. L’énoncé de politique ne faisait aucunement mention des réductions d’impôt.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
17 Jan

La Banque du Canada hausse son taux prudemment

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme on s’y attendait grandement, la Banque du Canada a annoncé ce matin qu’elle haussait son taux d’intérêt d’un autre quart de point, tout en indiquant que plusieurs hausses sont encore à prévoir. Selon le gouverneur Stephen Poloz, le « gros nuage » qui flotte sur l’économie canadienne est l’incertitude liée à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et il recommande de garder à l’esprit qu’il faudra un certain temps avant que les taux d’intérêt retournent à des niveaux normaux, car certaines stimulations monétaires demeurent justifiées.
La Banque du Canada a augmenté le taux cible de financement à un jour à 1,25 %, son niveau le plus élevé depuis la crise financière mondiale, marquant la troisième hausse du taux depuis juillet. La décision a été prise dans la foulée d’un resserrement inattendu du marché de l’emploi et d’une forte confiance des entreprises et des investissements. L’économie canadienne se heurte à des contraintes de capacité alors que le taux de chômage a chuté à son niveau le plus faible en plus de 40 ans.
L’inflation s’approche de la cible de 2,0 % et les taux de salaire augmentent, mais à un rythme relativement modéré.
Les exportations ont été plus faibles que prévu. L’incertitude liée à l’ALENA « pèse énormément » sur les perspectives économiques du Canada alors que les ajustements transfrontières de la production automobile sont déjà commencés.
Les dépenses de consommation et de logement ralentiront en raison des taux d’intérêt plus élevés et des nouvelles lignes directrices portant sur les prêts hypothécaires. Selon le Rapport sur la politique monétaire (RPM), « la croissance du crédit aux ménages a quelque peu ralenti depuis le premier semestre de 2017, même si certains foyers ont vraisemblablement devancé leurs emprunts en prévision de l’entrée en vigueur de la nouvelle ligne directrice B-20 du Bureau du surintendant des institutions financières sur la souscription des prêts hypothécaires. Ce ralentissement cadre avec l’accroissement des coûts d’emprunt découlant des deux augmentations du taux directeur opérées en 2017. » Les ventes de maisons ont considérablement augmenté au cours du quatrième trimestre, avant le resserrement des règles hypothécaires du BSIF mises en œuvre au début de l’année.
Le RPM poursuit en faisant remarquer que la Banque « anticipe maintenant un niveau à peu près stable de l’investissement résidentiel pendant la période de projection. Elle s’attend à ce que le rythme de formation de nouveaux ménages génère une forte activité dans le marché du logement, en particulier dans le Grand Toronto, où l’offre de nouveaux logements n’a pas suivi le rythme de la demande. Toutefois, les hausses de taux d’intérêt, ainsi que les mesures macroprudentielles et les mesures concernant le logement, pèseront vraisemblablement sur l’expansion de l’investissement résidentiel, car certains acheteurs potentiels sont susceptibles de contracter un plus petit prêt hypothécaire ou de reporter leur achat. »
Les taux d’intérêt plus élevés feront en sorte que le coût du service de la dette augmentera, ce qui freinera la croissance de la consommation, particulièrement des biens durables, lesquels ont été des facteurs déterminants dans les dépenses au cours des derniers trimestres. « Les hauts niveaux d’endettement des ménages sont susceptibles d’amplifier l’effet des taux d’intérêt plus élevés sur la consommation, puisque le coût supérieur du service de la dette risque davantage d’imposer des contraintes à certains emprunteurs et de les forcer à modérer leurs dépenses. »
Alors que le cours de référence mondial des prix du pétrole a augmenté pendant le dernier trimestre, les prix du pétrole canadien sont demeurés stables. Les contraintes de transport auxquelles sont confrontés les producteurs de pétrole canadiens ont maintenu le prix du Western Canada Select, le laissant juste au-dessous des niveaux d’octobre. Les producteurs de pétrole canadiens ont de la difficulté à pénétrer le marché américain et, sans pipelines est-ouest, ils ne peuvent exporter le pétrole à l’extérieur des États-Unis. Cela a un effet négatif sur l’économie canadienne depuis longtemps.
Les marchés s’attendent à ce qu’il y ait trois hausses de taux cette année, situant le taux de financement à un jour à 1,75 % d’ici la fin de l’année. Ce niveau est considérablement sous l’estimation de la Banque du Canada de ce que l’on appelle le taux de financement à un jour neutre, qui est défini comme étant « le taux d’intérêt réel compatible avec un niveau de production correspondant au niveau potentiel (environ 1,6 %) et un taux d’inflation égal à la cible de 2 %. » Au Canada, le taux neutre se situerait entre 2,5 % et 3,5 %. Le besoin d’une politique monétaire accommodante continue à pleine capacité suggère que les décideurs ne prévoient pas un retour au taux neutre de sitôt.
Vous trouverez les prévisions révisées de la Banque quant à l’inflation et au PIB réel dans le tableau ci-dessous. Les chiffres entre parenthèses proviennent de la projection du Rapport sur la politique monétaire d’octobre. Les données du RPM d’aujourd’hui prévoient que l’inflation sera à la hausse alors que la croissance économique ralentira comparativement au rythme effréné de 2017 (3,0 %) pour atteindre des niveaux qui correspondent mieux au potentiel à long terme (de 1,7 % à 1,8 %).
Les prochaines décisions de la Banque du Canada continueront d’être dépendantes des données. La prochaine annonce concernant sa politique aura lieu le 7 mars.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Jan

Les ventes de maisons ont bondi en décembre, avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles hypothécaires

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
La mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui s’est effectuée le 1er janvier exige que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui est de 200 points de base au-dessus du taux contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale. C’est sans surprise que les ventes de propriétés ont augmenté en novembre et en décembre, avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles. L’activité est toutefois demeurée sous les niveaux élevés atteints plus tôt en 2017 et les prix ont continué de chuter dans le Grand Toronto et dans Oakville-Milton, en Ontario, pour le huitième mois consécutif. Les prix ont également connu un recul au cours du mois dernier à Calgary, Regina et Saskatoon, les villes qui ont subi les effets de la chute des prix du pétrole et d’autres produits de base qui a débuté au milieu de 2014.

Hausse des taux hypothécaires
Depuis la publication des données de fin d’année exceptionnellement élevées sur l’emploi au Canada le 5 janvier, on s’attend, dans une très large mesure, que la Banque du Canada augmente le taux cible de financement à un jour de 25 points de base ce mercredi, pour le fixer à 1,25 pour cent. En fait, les taux du marché ont déjà été rehaussés en réaction à cette attente. La Banque Royale a été la première à augmenter son taux hypothécaire fixe sur 5 ans affiché à 5,14 pour cent jeudi dernier, à la hausse comparativement à 4,99 pour cent. D’autres banques ont rapidement emboîté le pas.
Auparavant, une hausse du taux affiché n’avait que peu de conséquences parce que les taux contractuels des emprunteurs étaient généralement plus faibles. Cependant, les règles gouvernementales mises en place en octobre 2016 obligent maintenant les emprunteurs dont la mise de fonds initiale est inférieure à 20 pour cent à être admissibles au taux affiché. Et les nouvelles règles du BSIF en vigueur cette année exigent maintenant que même ceux qui ont une mise de fonds initiale supérieure à 20 pour cent soient admissibles à un taux de 200 points de base au-dessus du taux hypothécaire contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale.
Depuis quatre ans, le taux hypothécaire fixe sur cinq ans affiché n’a pas dépassé 5 pour cent. Et depuis près de dix ans, les acheteurs de maison n’avaient pas à être admissibles à des taux hypothécaires contractuels aussi élevés, alors que les règles gouvernementales sur les simulations de crise n’existaient pas. Il y a dix ans, les prix des maisons dans les principales villes du Canada étaient nettement inférieurs. En fait, comme le démontre le tableau ci-dessous, les prix des maisons dans la région du Grand Vancouver, la vallée du Fraser et le Lower Mainland de la Colombie-Britannique ont augmenté de presque 80 pour cent seulement au cours des cinq dernières années. Dans le Grand Toronto, les prix des maisons ont grimpé de plus de 60 pour cent au cours de la même période. Ces augmentations de prix ont éclipsé les augmentations des revenus par une marge énorme. De toute évidence, l’abordabilité du logement a dégringolé et la combinaison du resserrement des règles et de la hausse des taux d’intérêt freinera sans aucun doute les ventes de propriétés.
Il s’agit d’un facteur qui pourrait réduire la probabilité que la Banque du Canada augmente son taux cette semaine. Un autre facteur est l’échec possible des négociations de l’ALENA, une menace aux deux tiers des exportations du Canada. De plus, l’inflation demeure basse et les hausses salariales sont encore plutôt modestes, bien qu’elles s’améliorent.
Par conséquent, la probabilité que la Banque du Canada augmente son taux cette semaine n’est pas incontestable. 
Les taux d’intérêt du marché américain ont augmenté considérablement cette année et de nombreux négociateurs d’obligations prévoient maintenant la fin d’un marché haussier à long terme, alors que l’économie américaine s’approche du plein emploi que les stimulants fiscaux (les récentes réductions d’impôt) amplifieront le déficit budgétaire fédéral.

Augmentation des ventes de maisons en décembre
L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a déclaré aujourd’hui que les ventes résidentielles réalisées à l’échelle nationale ont grimpé de 4,5 % de novembre à décembre, ce qui représente une hausse mensuelle pour un cinquième mois consécutif. En décembre, l’activité était à la hausse dans près de 60 % des marchés locaux, et plus particulièrement dans le Grand Toronto, à Edmonton, à Calgary, dans la vallée du Fraser, sur l’île de Vancouver, à Hamilton-Burlington et à Winnipeg.
Même si l’activité est demeurée en deçà des niveaux de l’an dernier à pareille date dans le Grand Toronto, des gains imposants réalisés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, sur l’île de Vancouver, ainsi qu’à Calgary, Edmonton, Ottawa et Montréal ont plus que compensé la baisse enregistrée.

Envolée de nouvelles inscriptions 
De nombreux vendeurs ont décidé d’inscrire leur propriété avant l’application des changements aux règles hypothécaires. Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 3,3 % en décembre. Comme en novembre, la hausse à l’échelle nationale découle d’une forte augmentation du nombre de maisons à vendre dans le Grand Toronto. Les ventes et les nouvelles inscriptions affichent des hausses depuis le mois d’août. Cela s’est traduit par un ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions qui se maintient depuis aux alentours de 55 % à un peu moins de 60 %.
On parle d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur. Cela dit, la fourchette d’équilibre peut varier d’un marché local à l’autre.
Le degré auquel l’équilibre du marché actuel est au-dessus ou en dessous de sa moyenne à long terme et la durée de ces périodes constituent une manière plus sophistiquée d’évaluer si les conditions locales favorisent l’acheteur ou le propriétaire-vendeur. Les mesures de l’équilibre du marché qui se situent à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme indiquent généralement un équilibre du marché. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, plus des deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en décembre 2017.
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le nombre de mois qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel.
On comptait 4,5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de décembre 2017. Cette mesure a connu une baisse graduelle dans la foulée de la hausse mensuelle des ventes qui s’est amorcée l’été dernier.
Le nombre de mois d’inventaire dans le Grand Golden Horseshoe (2,1 mois) a affiché une forte hausse par rapport au creux record enregistré en mars 2017 (0,9 mois). Malgré cela, les données de décembre témoignent d’un mois d’inventaire qui s’est tenu en deçà de la moyenne à long terme pour la région (3,1 mois) et qui a atteint son point le plus bas en sept mois.

Assouplissement de la pression sur les prix 
L’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS® global et composé a augmenté de 9,1 % d’une année à l’autre en décembre 2017, affichant une poursuite du ralentissement dans les hausses d’une année à l’autre qui a commencé au printemps de l’année dernière; il s’agit de la plus faible augmentation depuis février 2016. Le ralentissement de la croissance des prix s’explique largement par un recul des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, surtout en ce qui concerne les maisons unifamiliales. Sur une base globale, seule la hausse du prix des maisons unifamiliales a ralenti d’une année à l’autre. À titre comparatif, la croissance des prix d’une année à l’autre s’est accélérée pour les maisons en rangée et les appartements.
Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en décembre (+20,5 %), suivis des maisons en rangée (+13 %), des maisons unifamiliales à un étage (+5,5 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+4,5 %).

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
5 Jan

Un rapport sur les emplois vigoureux pour décembre couronne une année record

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
L’Enquête sur la population active de décembre tant attendue qui a été publiée ce matin par Statistique Canada a surpassé toutes les prévisions en battant des records établis depuis de nombreuses années. Le taux de chômage du Canada a chuté à 5,7 % en décembre, son niveau le plus faible en plus de 40 ans, renforçant ainsi les perspectives d’une hausse du taux d’intérêt de la Banque du Canada peut-être aussi tôt que ce mois-ci. Le nombre d’emplois a augmenté de 78 600, établissant la hausse du nombre d’emplois à 422 500 cette année, la hausse annuelle la plus importante depuis 2002. Bien que la plupart des emplois en décembre étaient à temps partiel, presque tous les emplois nets créés en 2017 étaient dans le travail à temps plein (+394 000 ou +2,7 %).

Depuis septembre, le pays a ajouté 193 400 emplois, la hausse sur trois mois la plus importante depuis que l’on tient des registres, soit en 1976. Les rendements des obligations canadiennes et la valeur de la devise ont augmenté considérablement dans le sillage de ces données. Le huard a atteint plus de 80,50 cents US. Selon Bloomberg Newsles probabilités que la Banque du Canada hausse le taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion qui aura lieu le 17 janvier ont grimpé à 70 %, alors qu’elles étaient à 40 % hier, selon les échanges sur le marché des swaps.

Les hausses les plus fortes de l’emploi en décembre ont été observées au Québec et en Alberta. Après trois mois de peu de variation, 25 000 personnes de plus étaient en emploi dans le secteur de la finance, des assurances, de l’immobilier et de la location en décembre. Pour l’ensemble de l’année, le nombre d’emplois a augmenté de 3,5 % dans le secteur des biens et de 2,0 % dans le secteur des services.

Le nombre d’heures effectivement travaillées en décembre a été de 3,1 % au-dessus des niveaux de l’année précédente, le niveau le plus rapide depuis 2010. De plus, les nouvelles données démontrent que les salaires se sont finalement accélérés après avoir été stagnants pendant la plus grande partie de 2017. Les augmentations salariales des employés permanents ont augmenté de 2,9 % d’une année à l’autre, comparativement à 2,7 % le mois dernier, un autre indicateur suivi de près par la Banque du Canada.

Un rapport sur les emplois modeste aux É.-U. pour décembre

Les données sur les emplois non agricoles aux États-Unis ont également été publiées ce matin. Les employeurs américains ont ajouté 148 000 emplois le mois dernier, alors que le taux de chômage est demeuré stable à 4,1 %. L’augmentation enregistrée en décembre a été inférieure aux 190 000 emplois prévus. Le marché de l’emploi est à pleine capacité ou presque en raison de la persistance d’un taux de chômage faible, ce qui est susceptible de limiter les gains d’emplois. Décembre est le 87e mois consécutif où on constate une croissance des emplois, la série la plus longue jamais enregistrée qui correspond manifestement aux attentes selon lesquelles la Réserve fédérale continuera de hausser ses taux d’intérêt cette année.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
19 Déc

Beaucoup de bruit pour presque rien : les propriétés appartenant à des non-résidents

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
En collaboration avec la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), Statistique Canada a publié ce matin son premier rapport relatif au Programme de la statistique du logement canadien (PSLC), présentant des données sur la propriété de logements appartenant à des non-résidents au Canada. Ce programme avait été prévu dans le dernier budget fédéral et son objectif est de combler un manque de données important dans les statistiques sur le logement. Pendant des années, beaucoup ont supposé que les étrangers étaient les principaux responsables de la hausse des prix des maisons dans les régions excessivement coûteuses de Vancouver et Toronto. Le communiqué d’aujourd’hui révèle que les non-résidents possèdent moins de cinq pour cent des logements dans les deux villes.

L’immigration demeure un facteur important des activités dans le secteur du logement au Canada. Le Canada affiche la croissance de la population la plus vigoureuse du G7, dont les trois quarts sont attribuables à l’immigration, et l’importance des déménagements d’étrangers au Canada augmentera dans l’avenir. Le rapport démontre toutefois que les non-résidents (définis comme étant des étrangers et des Canadiens dont la résidence principale est située à l’extérieur du Canada, peu importe leur citoyenneté), ne représentent pas la principale cause du problème d’abordabilité dans les deux plus grandes villes du Canada.

Beaucoup tiennent pour responsables les étrangers, notamment les Chinois, pour les prix aussi exorbitants qui ont bondi au cours des trois dernières années, faisant en sorte que de nombreux milléniaux ne peuvent accéder à la propriété. La réaction des électeurs a encouragé les gouvernements provinciaux à imposer une taxe de 15 % aux acheteurs non résidents à Vancouver (en août 2016) et à Toronto (en avril 2017), malgré des données antérieures qui démontraient que les achats par des étrangers se situaient seulement entre 5 et 10 pour cent de toutes les ventes de propriétés. Dans les deux régions, la taxe a ralenti les ventes surtout en changeant la psychologie. Les nouvelles inscriptions ont grimpé et les acheteurs sont devenus plus prudents au fur et à mesure que leurs options s’amélioraient en présentant davantage d’offres et des prix plus faibles. D’autres mesures visant à ralentir l’activité dans le secteur du logement ont été mises en œuvre par le gouvernement et les organismes de réglementation des institutions financières, ce qui en a incité plusieurs à affirmer que « les baby-boomers ont fait en sorte que les milléniaux ne peuvent accéder à la propriété ».

Les données révèlent que les non-résidents (les personnes dont le lieu de résidence principal est à l’extérieur du Canada) sont propriétaires de 3,4 % de l’ensemble des propriétés résidentielles de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Toronto, tandis que la valeur de ces maisons compte pour 3,0 % de la valeur totale des propriétés résidentielles dans cette région métropolitaine. Dans la RMR de Vancouver, les non-résidents détiennent 4,8 % des propriétés résidentielles, qui représentent 5,1 % de la valeur totale des propriétés résidentielles.
Les estimations du taux de propriétés appartenant à des non-résidents varient selon le type de propriété. Dans les deux régions métropolitaines, la propriété appartenant à un non-résident est plus fréquente pour les appartements en copropriété. Les non-résidents sont propriétaires de 7,2 % des appartements en copropriété dans la RMR de Toronto et de 7,9 % de ces appartements dans la RMR de Vancouver. À titre de comparaison, 2,1 % des maisons individuelles non attenantes de la RMR de Toronto et 3,2 % des maisons individuelles non attenantes de la RMR de Vancouver appartiennent à des non-résidents.
Au cours des 10 dernières années, les prix des logements se sont fortement accrus dans les plus grandes régions urbaines du Canada, notamment à Vancouver et à Toronto. Selon l’Indice des prix des propriétés de l’Association canadienne de l’immeuble, de janvier 2005 à novembre 2017, les prix ont augmenté de 173,7 % à Vancouver et de 145,0 % à Toronto. Les trois dernières années ont été particulièrement révélatrices, les prix des maisons ayant progressé de plus de 60 % à Vancouver et de plus de 40 % à Toronto, ce qui a suscité des préoccupations quant à l’abordabilité du logement.
Vous trouverez ci-dessous deux résumés graphiques produits par Statistique Canada donnant plus de détails régionaux sur les propriétés détenues par des non-résidents à Vancouver et à Toronto. Si les RMR sont ventilées par municipalité, dans la RMR de Vancouver, la part des propriétés appartenant à des non-résidents est plus concentrée dans la ville de Vancouver (7,6 %), suivie de Richmond (7,5 %) et de West Vancouver (6,2 %). Dans la RMR de Toronto, la part des propriétés détenues par des non-résidents est plus élevée dans les municipalités de Toronto (4,9 %), de Richmond Hill (3,6 %) et de Markham (3,3 %).
La plus grande part des propriétés appartenant à des non-résidents sont des appartements en copropriété dont le prix est élevé

Les appartements en copropriété représentent la plus grande part des propriétés appartenant à des non-résidents dans les deux RMR, soit 7,9 % dans la RMR de Vancouver et 7,2 % dans la RMR de Toronto (voir le tableau ci-dessous).
À Vancouver, près des deux tiers des propriétés appartenant à des non-résidents sont des copropriétés, alors que dans la RMR de Toronto, c’est près de la moitié. Bien que la majorité des copropriétés soient des appartements, certaines sont des maisons individuelles non attenantes, des maisons jumelées et des maisons en rangée.
Dans la RMR de Vancouver, 50,1 % des appartements en copropriété appartenant à des non-résidents se trouvent dans la ville de Vancouver et 14,9 %, à Richmond. Dans la RMR de Toronto, les appartements en copropriété appartenant à des non-résidents sont principalement situés dans la ville de Toronto (82,8 %) et à Mississauga (8,6 %).
Dans la RMR de Vancouver, la valeur moyenne des appartements en copropriété appartenant à des non-résidents est supérieure de 30,4 % à celle des résidents propriétaires d’un appartement en copropriété. La ville de Vancouver affiche le plus haut pourcentage d’appartements en copropriété appartenant à des non-résidents, dans la RMR. La valeur moyenne de ces appartements est d’environ 930 600 $, ce qui est supérieur de près de 25,6 % à la valeur de ceux appartenant à des résidents.
À Toronto, la disparité relative entre les prix des appartements en copropriété appartenant à des non-résidents et ceux des appartements en copropriété appartenant à des résidents était plus petite qu’à Vancouver. Dans la RMR de Toronto, les appartements en copropriété dont les propriétaires sont des non-résidents valent en moyenne 8,7 % de plus que ceux appartenant à des résidents. La ville de Toronto affiche la plus grande concentration d’appartements en copropriété appartenant à des non-résidents au sein de la RMR; ils sont évalués en moyenne à 439 000 $, soit 7,6 % de plus que les appartements en copropriété appartenant à des résidents.

Il en est de même pour les maisons individuelles appartenant à des non-résidents; elles sont plus coûteuses que celles appartenant à des résidents

Dans la RMR de Vancouver, la valeur moyenne des maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents est d’environ 2,3 millions de dollars, comparativement à 1,6 million de dollars pour celles appartenant à des résidents. Ces écarts sont plus prononcés dans la subdivision Greater Vancouver A, dans la ville de Vancouver et à West Vancouver. Dans la subdivision Greater Vancouver A, la valeur moyenne des maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents est de près de 8 millions de dollars, comparativement à 5,3 millions de dollars pour celles appartenant à des résidents. La superficie moyenne des maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents dans ce district est de près de 4 800 pieds carrés, dépassant de 32,2 % la superficie moyenne de celles appartenant à des résidents.
Dans la RMR de Toronto, les maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents valent en moyenne 12,3 %, ou 103 500 $, de plus que celles appartenant à des résidents. Les écarts entre les valeurs moyennes des maisons individuelles non attenantes sont plus marqués dans les municipalités de Markham, de Richmond Hill et de Toronto. À Markham, la valeur moyenne des maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents se situe à près de 1,1 million de dollars, comparativement à 997 500 $ pour celles appartenant à des résidents. À Richmond Hill, une maison individuelle non attenante appartenant à un non-résident est évaluée en moyenne à 1,2 million de dollars, comparativement à 1,1 million de dollars pour celle appartenant à un résident. Dans la ville de Toronto, une maison individuelle non attenante appartenant à un non-résident est évaluée en moyenne à un peu plus de 1 million de dollars, comparativement à 965 800 $ pour celle appartenant à un résident. Encore ici, ces différences sont plus petites dans le Grand Toronto que dans le Grand Vancouver.

Conclusion : les non-résidents représentent un facteur beaucoup plus important dans la région de Vancouver que dans la RMR de Toronto, comme prévu. De plus, les non-résidents achètent manifestement des propriétés plus coûteuses comparativement aux achats des résidents à Vancouver qu’à Toronto.
Les riches ressortissants chinois sont un facteur plus important à Vancouver qu’à Toronto, ce qui a été le cas depuis de nombreuses années, et qui n’est pas étonnant compte tenu du point de vue géographique. Aussi, de nombreuses personnes d’origine chinoise ont commencé à acheter des propriétés dans la RMR de Vancouver bien avant la rétrocession de Hong Kong par le Royaume-Uni à la Chine, en juillet 1997. Les Chinois ont continué de penser que la région de Vancouver était un paradis attrayant sur le plan du capital malgré l’imposition des contrôles de capitaux en Chine.
Plusieurs ne sont pas résidents et n’ont pas loué leur propriété. Pa conséquent, il y a relativement plus de propriétés inoccupées à Vancouver qu’à Toronto. Au début de 2017, le conseil municipal de Vancouver a approuvé l’imposition d’une taxe sur les propriétés vides, la première du genre au Canada, et les premiers paiements sont exigibles en 2018. Les propriétaires faisant une déclaration volontaire se verront imposer une taxe de un pour cent sur les maisons qui ne sont pas leur résidence principale ou qui ne sont pas louées pendant au moins six mois pendant l’année. Bien que le conseil municipal de Toronto ait discuté d’une taxe semblable, jusqu’à maintenant, elle n’a pas de fondement.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
16 Déc

Les nouvelles règles hypothécaires qui seront en vigueur le 1er janvier font grimper les ventes de propriétés en novembre

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les règles hypothécaires plus strictes applicables à compter du 1er janvier alimentent les ventes de propriétés.
Voici donc où nous en sommes, dans la période précédant la mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui aura lieu le 1er janvier et qui exigeront que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui sera de 200 points de base au-dessus du taux contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale. C’est sans surprise que les ventes de propriétés ont augmenté avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles. Malgré tout, l’activité demeure sous les sommets enregistrés plus tôt cette année et, pour le septième mois consécutif, les prix continuent de chuter dans le Grand Toronto.
Dans un discours prononcé cette semaine, le gouverneur Poloz de la Banque du Canada a confirmé son inquiétude persistante concernant l’endettement des ménages. En effet, les données publiées cette semaine par Statistique Canada démontraient que les ménages ont continué de s’endetter au cours du troisième trimestre. Le ratio de la dette par rapport au revenu disponible des ménages a augmenté d’un point de pourcentage pour s’établir à 171,1 %, le trimestre dernier. Relativement aux actifs et à la valeur nette, l’endettement a également augmenté, mais ces ratios sont plus près des niveaux à long terme, dépeignant un portrait moins grave des finances des ménages. Et même si les ménages étaient plus endettés, la part du revenu nécessaire au service de la dette a peu changé au cours du troisième trimestre, comme ce fut le cas au cours de la dernière décennie. Cela va changer au fur et à mesure que la Banque du Canada continuera d’augmenter son taux d’intérêt. Cependant, la prédominance des dettes hypothécaires à taux fixe signifie que les ménages ne ressentiront pas l’augmentation d’un seul coup. Il est probable que le ratio du service de la dette augmente plutôt graduellement. L’augmentation du coût d’emprunt et une plus grande stabilité des prix des propriétés devraient ralentir la croissance du crédit au cours de la prochaine année.
Mais avec tant d’attention portée à l’emprunteur imprudent, j’estime qu’il est important de réitérer que la grande majorité des Canadiennes et des Canadiens gèrent leurs finances de manière responsable. Par exemple, à peu près 40 % des propriétaires de maison ne détiennent pas de prêt hypothécaire et un tiers des ménages n’a aucune dette.  Un autre 25 % des ménages a des dettes de moins de 25 000 $; donc, 58 % des ménages canadiens sont presque dépourvus de dettes. De plus, les taux de défaillance sur les prêts hypothécaires sont faibles.
L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a déclaré hier que les ventes de maisons ont grimpé de 3,9 % d’octobre à novembre, la deuxième hausse la plus importante en deux ans. Les ventes de maisons ont maintenant augmenté pour le quatrième mois consécutif, poussées par une hausse de 16 % dans le Grand Toronto, ce qui a représenté les deux tiers de la hausse à l’échelle nationale. Malgré cela, les ventes dans le Grand Toronto sont de beaucoup inférieures aux niveaux de celles de l’année dernière. Victoria, Ottawa et Regina ont également enregistré de forts gains, alors que Calgary, Edmonton et Montréal ont affiché de modestes augmentations.
Ce ne sont tout de même pas tous les marchés qui ont contribué à ces résultats. Vancouver a fait partie des exceptions. Pour un deuxième mois de suite, les reventes ont chuté dans la région de Vancouver, affichant une baisse de 3,7 %, là où la pression due à l’abordabilité représente un enjeu important pour les acheteurs.

Envolée de nouvelles inscriptions
De nombreux vendeurs ont décidé d’inscrire leur propriété avant l’application des changements aux règles hypothécaires. Entre octobre et novembre, les nouvelles inscriptions ont augmenté de 3,5 % au Canada. La plus grande part de cette augmentation s’est produite dans la région de Toronto, où les nouvelles inscriptions ont grimpé de 22,9 %. Un rapport publié plut tôt ce mois-ci par le Toronto Real Estate Board a révélé que les inscriptions actives à Toronto ont augmenté modestement sous leur moyenne des dix dernières années au cours des derniers mois, après avoir chuté à de faibles niveaux historiques au début de 2017. Les acheteurs de la région de Toronto sont libérés de la pression, car on leur présente maintenant plus d’options. Cela pourrait aussi se produire bientôt à Vancouver. Les nouvelles inscriptions ont considérablement augmenté en novembre et, avec la diminution des reventes qui a été enregistrée au cours des quelques derniers mois, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions semble se déplacer vers des conditions équilibrées (voir les tableaux ci-dessous).
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel. On comptait 4,8 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de novembre 2017, soit une légère baisse par rapport à 4,9 mois en octobre et à environ 5 mois enregistrés au cours des mois d’été, et très près de la moyenne à long terme de 5,2 mois. À 2,4 mois d’inventaire, le Grand Golden Horseshoe affiche une forte hausse par rapport au creux record de 0,8 mois enregistré en février et mars.

Assouplissement de la pression sur les prix

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 9,3 % d’une année à l’autre en novembre 2017, affichant une poursuite du ralentissement des gains enregistrés sur un an qui s’est amorcé au printemps, et la plus faible hausse depuis février 2016. Le ralentissement de la croissance des prix s’explique largement par un recul des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, surtout en ce qui concerne les maisons unifamiliales.

Les prix des maisons unifamiliales à Toronto ont chuté de 11,6 % au cours des six derniers mois se terminant le 30 novembre (voir le tableau ci-dessous). Les prix des copropriétés dans le Grand Toronto s’en sont mieux tirés, à la hausse de 0,3 % depuis la fin mai, mais la hausse est minuscule en comparaison des gains effectués par rapport aux prix enlevants retrouvés avant la mesure du « plan pour le logement équitable » qui a introduit, entre autres, l’imposition d’une taxe de 15 % sur les achats de maisons faits par des étrangers non résidents.

D’une année à l’autre, les prix des propriétés de référence étaient en hausse dans 11 des 13 marchés suivis par l’IPP MLS. Après avoir fléchi dans la seconde moitié de l’année passée, les prix des propriétés de référence ont repris une pente ascendante dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique, et établissent maintenant de nouveaux records (Grand Vancouver : +14 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +18,5 % d’une année à l’autre). Les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse d’environ 14 % d’une année à l’autre à Victoria et de 18,5 % ailleurs sur l’île de Vancouver en novembre, soit des gains semblables à ceux d’octobre.
Les hausses des prix de référence ont ralenti considérablement d’une année à l’autre dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Guelph, mais demeurent au-dessus des niveaux de l’année précédente (Grand Toronto : +8,4 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : +3,5 % d’une année à l’autre; Guelph : +13,4 % d’une année à l’autre).
Les prix de référence d’une année à l’autre se sont à peine maintenus en territoire positif à Calgary (+0,3 %), alors qu’ils étaient en repli à Regina et à Saskatoon par rapport à novembre 2016 (-3,5 % d’une année à l’autre et -4,1 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse de 6,7 % d’une année à l’autre à Ottawa, poussés par une hausse de 7,6 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages, de 5,6 % dans le Grand Montréal, poussés par une hausse de 8,3 % du prix des maisons en rangée, et de 4,6 % dans le Grand Moncton, poussés par une hausse de 7,8 % du prix des maisons unifamiliales à un étage. (voir le tableau ci-dessous)
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Déc

Pas de surprises de la Banque du Canada

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Elle maintient sa position et augmentera les taux uniquement avec précaution

La Banque du Canada a maintenu son taux de financement à un jour à 1 % encore une fois, après les deux hausses consécutives lors des rencontres de juillet et de septembre. On s’attendait généralement à ce que la Banque reprenne son souffle cette fois-ci malgré le rapport de novembre sur l’emploi qui a été plus vigoureux que prévu et la récente hausse de l’inflation. La banque centrale constate un ralentissement continu dans le marché du travail, y faisant probablement référence comme étant une faiblesse persistante de la moyenne des heures travaillées. De plus, la Banque a souligné que « malgré une hausse de l’emploi et des taux d’activité, d’autres indicateurs témoignent d’une marge continue – quoique décroissante – de ressources inutilisées sur le marché du travail. » La hausse de l’inflation a été jugée comme étant de courte durée, reflétant surtout l’augmentation du prix de l’essence. Par contre, la croissance du PIB au cours du troisième trimestre a été conforme aux attentes de la Banque, s’établissant à 1,7 %. On s’attendait à ce que la croissance canadienne ralentisse au troisième trimestre, tout en demeurant supérieure à celle de la production potentielle au cours du deuxième semestre de l’année.
Les dépenses de consommation sont demeurées très élevées, et les investissements des entreprises et les dépenses publiques en infrastructure contribuent à la croissance. On s’attend à ce que le déclin marqué dans les exportations au cours du troisième trimestre soit temporaire. « L’activité dans le secteur du logement a continué à se modérer, comme prévu. »

Le Conseil de direction a réitéré qu’il faut faire preuve de prudence, car l’économie mondiale est de plus en plus incertaine, notamment en raison de l’évolution géopolitique et des politiques commerciales. Les négociations de l’ALENA demeurent une source d’inquiétude. « Quoique des taux d’intérêt plus élevés soient probablement nécessaires avec le temps, le Conseil continuera à faire preuve de circonspection et sera guidé par les nouvelles données sur lesquelles il se fonde pour évaluer la sensibilité de l’économie aux taux d’intérêt, l’évolution des capacités économiques et la dynamique de la croissance des salaires et de l’inflation. »
Conclusion : la banque centrale n’est pas pressée de ralentir l’économie, et même si elle l’était, selon son estimation, les taux d’intérêt demeurent à deux points de pourcentage sous ce qu’elle considérerait comme étant « neutre ». L’énoncé de politique a invoqué une forte croissance globale, des prix du pétrole plus élevés et des conditions financières assouplies, mais il n’en demeure pas moins que l’incertitude et la prudence dominaient. Contrairement aux rapports précédents, il n’y a eu aucune référence à la valeur du dollar canadien. La valeur du dollar s’est renforcée plus tôt cette année, mais elle s’est effondrée depuis septembre, fléchissant davantage aujourd’hui. Les marchés obligataires et boursiers ont repris à la suite de cette nouvelle.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
4 Déc

Rapport sur des gains d’emplois incroyablement élevés en novembre et croissance du PIB ralentie au troisième trimestre en raison des faibles résultats des exportations et du logement

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
L’Enquête sur la population active de novembre tant attendue publiée ce matin par Statistique Canada a surpassé toutes les prévisions en battant des records établis depuis de nombreuses années. Les employeurs ont ajouté 79 500 emplois le mois dernier, établissant la hausse du nombre d’emplois à près de 400 000 au cours des 12 derniers mois. Les données de novembre ont affiché le marché de l’emploi le plus vigoureux depuis la récession de 2008-2009, alors que le taux de chômage avait chuté à 5,9 % en novembre, à la baisse comparativement à 6,3 % en octobre. La croissance moyenne du nombre d’emplois de 32 500 par mois au cours de l’année dernière est le rythme le plus rapide depuis 2007. Le taux de chômage de 5,9 % a été aussi faible pendant un mois seulement avant la récente récession, un moment où l’économie tournait au-delà des limites de ses capacités à plus long terme.

L’emploi a crû dans la plupart des industries, surtout dans les secteurs de la fabrication, du commerce de détail et des services d’enseignement. Dans le secteur de la construction, le nombre d’emplois a augmenté pour le deuxième mois consécutif. L’augmentation du nombre d’emplois en novembre est surtout attribuable aux employés du secteur privé, alors que le nombre d’emplois dans le secteur public et celui des travailleurs autonomes a peu varié.

La hausse des emplois enregistrée en novembre est la douzième de suite, la série la plus longue depuis celle de 14 mois qui a pris fin en mars 2007.

Les gains les plus importants ont été ceux enregistrés dans le centre du Canada, au Québec où le taux de chômage a chuté pour atteindre 5,4 %, le niveau le plus faible enregistré depuis 1976, et en Ontario, où on a atteint le niveau le plus faible depuis 2000 à 5,5 % (voir le tableau ci-dessous).  Le taux de chômage national de 5,9 % a diminué de 0,9 point de pourcentage au cours des 12 derniers mois.

Une excellente nouvelle pour les consommateurs concerne l’augmentation de 2,8 % survenue en novembre quant au salaire horaire moyen, à la hausse de 2,4 % par rapport à octobre et l’augmentation la plus rapide depuis avril 2016. La plus grande partie de cette hausse a été enregistrée au cours des quelques derniers mois alors que la croissance des salaires s’est considérablement accélérée; enfin une indication que les conditions resserrées du marché du travail se reflètent dans les salaires. Si cette tendance se maintient, il sera difficile pour la Banque du Canada de rester à l’écart plus longtemps.

Une preuve du contraire a été une chute appréciable de la moyenne des heures travaillées qui a, en grande partie, compensé la plupart des gains effectués au cours des derniers mois. La Banque du Canada a interprété la tendance à la baisse des heures travaillées comme étant un signe du ralentissement du marché du travail, alors que d’autres indicateurs optent plutôt pour des conditions d’emploi très serrées. La vigueur du marché de l’emploi aura sans aucun doute une incidence sur l’évaluation de la Banque du Canada. Selon les informations d’aujourd’hui, la valeur du dollar canadien a bondi.

La croissance du PIB ralentie au troisième trimestre

La vigueur du marché de l’emploi s’est reflétée sur les dépenses de consommation, comme l’a indiqué Statistique Canada dans un autre rapport publié aujourd’hui, contribuant à compenser le ralentissement dans les exportations et le logement. Au cours du troisième trimestre, la croissance du PIB a ralenti de 1,7 %, considérablement à la baisse par rapport à la croissance de 4,3 % enregistrée au cours des trois mois précédents. Ce ralentissement était prévu, car le taux de croissance constaté au T2 était impossible à soutenir. La Banque du Canada estime que le taux de croissance potentielle à plus long terme se situe près de 1,7 %.

La croissance du PIB au cours du troisième trimestre a continué de se concentrer sur les dépenses des ménages, avec une augmentation plus élevée que prévu de l’ordre de 4 % qui s’est ajoutée à une flambée de 5 % survenue au cours du deuxième trimestre. Les dépenses d’investissement du gouvernement ont également bondi davantage et les investissements des entreprises ont augmenté pour un troisième trimestre d’affilée, bien que ce soit à un rythme plus modeste comparativement au premier semestre de l’année. L’équilibre est attribuable à un recul important, mais attendu, de la balance commerciale nette.

Les exportations ont considérablement chuté au cours du troisième trimestre, soustrayant 3,4 points de pourcentage au taux de croissance. Le déclin a surtout été attribuable aux exportations d’automobiles et de pièces (-9,0%), particulièrement de véhicules particuliers et de camions légers. Les importations sont demeurées pratiquement inchangées.

Les dépenses des ménages représentent une portion record de l’économie globale. La rémunération des employés a augmenté de 1,3 % en valeur nominale au cours du troisième trimestre, un rythme plus rapide qu’au cours des 11 trimestres précédents. Les salaires et traitements ont augmenté de 1,9 % dans les industries productrices de biens et de 1,1 % dans les industries productrices de services. Sur le plan régional, l’Ontario et le Québec ont continué d’alimenter la croissance au cours du troisième trimestre.

Les investissements dans le logement ont faibli, affichant pour la première fois des déclins des investissements dans les structures résidentielles au cours de deux trimestres consécutifs depuis le premier trimestre de 2013. Les coûts de transfert des propriétés, qui reflètent l’activité dans le marché de la vente de propriétés, ont chuté considérablement pour le deuxième trimestre de suite.

Les données mensuelles sur le PIB, également publiées ce matin, ont peut-être été plus encourageantes que celles du trimestre en ce qui concerne les perspectives de croissance à brève échéance. Le PIB de septembre a augmenté plus que prévu de 0,2 % (non annualisé), ce qui a plus que compensé une chute de 0,1 % en août. Cela procure un élan légèrement plus vigoureux à la fin du trimestre qu’on aurait pu le présumer antérieurement. Les données laissent encore présager un ralentissement dans la croissance du PIB comparativement au rythme effréné de la mi-2016 à la mi-2017, mais cela correspond encore totalement au point de vue de la Banque du Canada selon lequel la croissance continuera d’être soutenue à un rythme modeste de 2 %, ce qui est supérieur à la tendance.

Taux de chômage provinciaux
(en pourcentage, en ordre ascendant)
Province Novembre Octobre
Colombie-Britannique 4,8 4,9
Manitoba 5,4 5,2
Québec 5,4 6,1
Ontario 5,5 5,9
Saskatchewan 6,0 6,9
Île-du-Prince-Édouard 7,1 8,3
Alberta 7,3 7,8
Nouveau-Brunswick 8,3 7,8
Nouvelle-Écosse 8,8 8,7
Terre-Neuve-et-Labrador 14,4 14,5
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca