17 Jan

La Banque du Canada hausse son taux prudemment

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Comme on s’y attendait grandement, la Banque du Canada a annoncé ce matin qu’elle haussait son taux d’intérêt d’un autre quart de point, tout en indiquant que plusieurs hausses sont encore à prévoir. Selon le gouverneur Stephen Poloz, le « gros nuage » qui flotte sur l’économie canadienne est l’incertitude liée à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et il recommande de garder à l’esprit qu’il faudra un certain temps avant que les taux d’intérêt retournent à des niveaux normaux, car certaines stimulations monétaires demeurent justifiées.
La Banque du Canada a augmenté le taux cible de financement à un jour à 1,25 %, son niveau le plus élevé depuis la crise financière mondiale, marquant la troisième hausse du taux depuis juillet. La décision a été prise dans la foulée d’un resserrement inattendu du marché de l’emploi et d’une forte confiance des entreprises et des investissements. L’économie canadienne se heurte à des contraintes de capacité alors que le taux de chômage a chuté à son niveau le plus faible en plus de 40 ans.
L’inflation s’approche de la cible de 2,0 % et les taux de salaire augmentent, mais à un rythme relativement modéré.
Les exportations ont été plus faibles que prévu. L’incertitude liée à l’ALENA « pèse énormément » sur les perspectives économiques du Canada alors que les ajustements transfrontières de la production automobile sont déjà commencés.
Les dépenses de consommation et de logement ralentiront en raison des taux d’intérêt plus élevés et des nouvelles lignes directrices portant sur les prêts hypothécaires. Selon le Rapport sur la politique monétaire (RPM), « la croissance du crédit aux ménages a quelque peu ralenti depuis le premier semestre de 2017, même si certains foyers ont vraisemblablement devancé leurs emprunts en prévision de l’entrée en vigueur de la nouvelle ligne directrice B-20 du Bureau du surintendant des institutions financières sur la souscription des prêts hypothécaires. Ce ralentissement cadre avec l’accroissement des coûts d’emprunt découlant des deux augmentations du taux directeur opérées en 2017. » Les ventes de maisons ont considérablement augmenté au cours du quatrième trimestre, avant le resserrement des règles hypothécaires du BSIF mises en œuvre au début de l’année.
Le RPM poursuit en faisant remarquer que la Banque « anticipe maintenant un niveau à peu près stable de l’investissement résidentiel pendant la période de projection. Elle s’attend à ce que le rythme de formation de nouveaux ménages génère une forte activité dans le marché du logement, en particulier dans le Grand Toronto, où l’offre de nouveaux logements n’a pas suivi le rythme de la demande. Toutefois, les hausses de taux d’intérêt, ainsi que les mesures macroprudentielles et les mesures concernant le logement, pèseront vraisemblablement sur l’expansion de l’investissement résidentiel, car certains acheteurs potentiels sont susceptibles de contracter un plus petit prêt hypothécaire ou de reporter leur achat. »
Les taux d’intérêt plus élevés feront en sorte que le coût du service de la dette augmentera, ce qui freinera la croissance de la consommation, particulièrement des biens durables, lesquels ont été des facteurs déterminants dans les dépenses au cours des derniers trimestres. « Les hauts niveaux d’endettement des ménages sont susceptibles d’amplifier l’effet des taux d’intérêt plus élevés sur la consommation, puisque le coût supérieur du service de la dette risque davantage d’imposer des contraintes à certains emprunteurs et de les forcer à modérer leurs dépenses. »
Alors que le cours de référence mondial des prix du pétrole a augmenté pendant le dernier trimestre, les prix du pétrole canadien sont demeurés stables. Les contraintes de transport auxquelles sont confrontés les producteurs de pétrole canadiens ont maintenu le prix du Western Canada Select, le laissant juste au-dessous des niveaux d’octobre. Les producteurs de pétrole canadiens ont de la difficulté à pénétrer le marché américain et, sans pipelines est-ouest, ils ne peuvent exporter le pétrole à l’extérieur des États-Unis. Cela a un effet négatif sur l’économie canadienne depuis longtemps.
Les marchés s’attendent à ce qu’il y ait trois hausses de taux cette année, situant le taux de financement à un jour à 1,75 % d’ici la fin de l’année. Ce niveau est considérablement sous l’estimation de la Banque du Canada de ce que l’on appelle le taux de financement à un jour neutre, qui est défini comme étant « le taux d’intérêt réel compatible avec un niveau de production correspondant au niveau potentiel (environ 1,6 %) et un taux d’inflation égal à la cible de 2 %. » Au Canada, le taux neutre se situerait entre 2,5 % et 3,5 %. Le besoin d’une politique monétaire accommodante continue à pleine capacité suggère que les décideurs ne prévoient pas un retour au taux neutre de sitôt.
Vous trouverez les prévisions révisées de la Banque quant à l’inflation et au PIB réel dans le tableau ci-dessous. Les chiffres entre parenthèses proviennent de la projection du Rapport sur la politique monétaire d’octobre. Les données du RPM d’aujourd’hui prévoient que l’inflation sera à la hausse alors que la croissance économique ralentira comparativement au rythme effréné de 2017 (3,0 %) pour atteindre des niveaux qui correspondent mieux au potentiel à long terme (de 1,7 % à 1,8 %).
Les prochaines décisions de la Banque du Canada continueront d’être dépendantes des données. La prochaine annonce concernant sa politique aura lieu le 7 mars.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Jan

Les ventes de maisons ont bondi en décembre, avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles hypothécaires

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
La mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui s’est effectuée le 1er janvier exige que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui est de 200 points de base au-dessus du taux contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale. C’est sans surprise que les ventes de propriétés ont augmenté en novembre et en décembre, avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles. L’activité est toutefois demeurée sous les niveaux élevés atteints plus tôt en 2017 et les prix ont continué de chuter dans le Grand Toronto et dans Oakville-Milton, en Ontario, pour le huitième mois consécutif. Les prix ont également connu un recul au cours du mois dernier à Calgary, Regina et Saskatoon, les villes qui ont subi les effets de la chute des prix du pétrole et d’autres produits de base qui a débuté au milieu de 2014.

Hausse des taux hypothécaires
Depuis la publication des données de fin d’année exceptionnellement élevées sur l’emploi au Canada le 5 janvier, on s’attend, dans une très large mesure, que la Banque du Canada augmente le taux cible de financement à un jour de 25 points de base ce mercredi, pour le fixer à 1,25 pour cent. En fait, les taux du marché ont déjà été rehaussés en réaction à cette attente. La Banque Royale a été la première à augmenter son taux hypothécaire fixe sur 5 ans affiché à 5,14 pour cent jeudi dernier, à la hausse comparativement à 4,99 pour cent. D’autres banques ont rapidement emboîté le pas.
Auparavant, une hausse du taux affiché n’avait que peu de conséquences parce que les taux contractuels des emprunteurs étaient généralement plus faibles. Cependant, les règles gouvernementales mises en place en octobre 2016 obligent maintenant les emprunteurs dont la mise de fonds initiale est inférieure à 20 pour cent à être admissibles au taux affiché. Et les nouvelles règles du BSIF en vigueur cette année exigent maintenant que même ceux qui ont une mise de fonds initiale supérieure à 20 pour cent soient admissibles à un taux de 200 points de base au-dessus du taux hypothécaire contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale.
Depuis quatre ans, le taux hypothécaire fixe sur cinq ans affiché n’a pas dépassé 5 pour cent. Et depuis près de dix ans, les acheteurs de maison n’avaient pas à être admissibles à des taux hypothécaires contractuels aussi élevés, alors que les règles gouvernementales sur les simulations de crise n’existaient pas. Il y a dix ans, les prix des maisons dans les principales villes du Canada étaient nettement inférieurs. En fait, comme le démontre le tableau ci-dessous, les prix des maisons dans la région du Grand Vancouver, la vallée du Fraser et le Lower Mainland de la Colombie-Britannique ont augmenté de presque 80 pour cent seulement au cours des cinq dernières années. Dans le Grand Toronto, les prix des maisons ont grimpé de plus de 60 pour cent au cours de la même période. Ces augmentations de prix ont éclipsé les augmentations des revenus par une marge énorme. De toute évidence, l’abordabilité du logement a dégringolé et la combinaison du resserrement des règles et de la hausse des taux d’intérêt freinera sans aucun doute les ventes de propriétés.
Il s’agit d’un facteur qui pourrait réduire la probabilité que la Banque du Canada augmente son taux cette semaine. Un autre facteur est l’échec possible des négociations de l’ALENA, une menace aux deux tiers des exportations du Canada. De plus, l’inflation demeure basse et les hausses salariales sont encore plutôt modestes, bien qu’elles s’améliorent.
Par conséquent, la probabilité que la Banque du Canada augmente son taux cette semaine n’est pas incontestable. 
Les taux d’intérêt du marché américain ont augmenté considérablement cette année et de nombreux négociateurs d’obligations prévoient maintenant la fin d’un marché haussier à long terme, alors que l’économie américaine s’approche du plein emploi que les stimulants fiscaux (les récentes réductions d’impôt) amplifieront le déficit budgétaire fédéral.

Augmentation des ventes de maisons en décembre
L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a déclaré aujourd’hui que les ventes résidentielles réalisées à l’échelle nationale ont grimpé de 4,5 % de novembre à décembre, ce qui représente une hausse mensuelle pour un cinquième mois consécutif. En décembre, l’activité était à la hausse dans près de 60 % des marchés locaux, et plus particulièrement dans le Grand Toronto, à Edmonton, à Calgary, dans la vallée du Fraser, sur l’île de Vancouver, à Hamilton-Burlington et à Winnipeg.
Même si l’activité est demeurée en deçà des niveaux de l’an dernier à pareille date dans le Grand Toronto, des gains imposants réalisés dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, sur l’île de Vancouver, ainsi qu’à Calgary, Edmonton, Ottawa et Montréal ont plus que compensé la baisse enregistrée.

Envolée de nouvelles inscriptions 
De nombreux vendeurs ont décidé d’inscrire leur propriété avant l’application des changements aux règles hypothécaires. Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché une hausse de 3,3 % en décembre. Comme en novembre, la hausse à l’échelle nationale découle d’une forte augmentation du nombre de maisons à vendre dans le Grand Toronto. Les ventes et les nouvelles inscriptions affichent des hausses depuis le mois d’août. Cela s’est traduit par un ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions qui se maintient depuis aux alentours de 55 % à un peu moins de 60 %.
On parle d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur. Cela dit, la fourchette d’équilibre peut varier d’un marché local à l’autre.
Le degré auquel l’équilibre du marché actuel est au-dessus ou en dessous de sa moyenne à long terme et la durée de ces périodes constituent une manière plus sophistiquée d’évaluer si les conditions locales favorisent l’acheteur ou le propriétaire-vendeur. Les mesures de l’équilibre du marché qui se situent à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme indiquent généralement un équilibre du marché. Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, plus des deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en décembre 2017.
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le nombre de mois qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel.
On comptait 4,5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de décembre 2017. Cette mesure a connu une baisse graduelle dans la foulée de la hausse mensuelle des ventes qui s’est amorcée l’été dernier.
Le nombre de mois d’inventaire dans le Grand Golden Horseshoe (2,1 mois) a affiché une forte hausse par rapport au creux record enregistré en mars 2017 (0,9 mois). Malgré cela, les données de décembre témoignent d’un mois d’inventaire qui s’est tenu en deçà de la moyenne à long terme pour la région (3,1 mois) et qui a atteint son point le plus bas en sept mois.

Assouplissement de la pression sur les prix 
L’Indice des prix des propriétés (IPP) MLS® global et composé a augmenté de 9,1 % d’une année à l’autre en décembre 2017, affichant une poursuite du ralentissement dans les hausses d’une année à l’autre qui a commencé au printemps de l’année dernière; il s’agit de la plus faible augmentation depuis février 2016. Le ralentissement de la croissance des prix s’explique largement par un recul des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, surtout en ce qui concerne les maisons unifamiliales. Sur une base globale, seule la hausse du prix des maisons unifamiliales a ralenti d’une année à l’autre. À titre comparatif, la croissance des prix d’une année à l’autre s’est accélérée pour les maisons en rangée et les appartements.
Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en décembre (+20,5 %), suivis des maisons en rangée (+13 %), des maisons unifamiliales à un étage (+5,5 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+4,5 %).

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
5 Jan

Un rapport sur les emplois vigoureux pour décembre couronne une année record

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
L’Enquête sur la population active de décembre tant attendue qui a été publiée ce matin par Statistique Canada a surpassé toutes les prévisions en battant des records établis depuis de nombreuses années. Le taux de chômage du Canada a chuté à 5,7 % en décembre, son niveau le plus faible en plus de 40 ans, renforçant ainsi les perspectives d’une hausse du taux d’intérêt de la Banque du Canada peut-être aussi tôt que ce mois-ci. Le nombre d’emplois a augmenté de 78 600, établissant la hausse du nombre d’emplois à 422 500 cette année, la hausse annuelle la plus importante depuis 2002. Bien que la plupart des emplois en décembre étaient à temps partiel, presque tous les emplois nets créés en 2017 étaient dans le travail à temps plein (+394 000 ou +2,7 %).

Depuis septembre, le pays a ajouté 193 400 emplois, la hausse sur trois mois la plus importante depuis que l’on tient des registres, soit en 1976. Les rendements des obligations canadiennes et la valeur de la devise ont augmenté considérablement dans le sillage de ces données. Le huard a atteint plus de 80,50 cents US. Selon Bloomberg Newsles probabilités que la Banque du Canada hausse le taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion qui aura lieu le 17 janvier ont grimpé à 70 %, alors qu’elles étaient à 40 % hier, selon les échanges sur le marché des swaps.

Les hausses les plus fortes de l’emploi en décembre ont été observées au Québec et en Alberta. Après trois mois de peu de variation, 25 000 personnes de plus étaient en emploi dans le secteur de la finance, des assurances, de l’immobilier et de la location en décembre. Pour l’ensemble de l’année, le nombre d’emplois a augmenté de 3,5 % dans le secteur des biens et de 2,0 % dans le secteur des services.

Le nombre d’heures effectivement travaillées en décembre a été de 3,1 % au-dessus des niveaux de l’année précédente, le niveau le plus rapide depuis 2010. De plus, les nouvelles données démontrent que les salaires se sont finalement accélérés après avoir été stagnants pendant la plus grande partie de 2017. Les augmentations salariales des employés permanents ont augmenté de 2,9 % d’une année à l’autre, comparativement à 2,7 % le mois dernier, un autre indicateur suivi de près par la Banque du Canada.

Un rapport sur les emplois modeste aux É.-U. pour décembre

Les données sur les emplois non agricoles aux États-Unis ont également été publiées ce matin. Les employeurs américains ont ajouté 148 000 emplois le mois dernier, alors que le taux de chômage est demeuré stable à 4,1 %. L’augmentation enregistrée en décembre a été inférieure aux 190 000 emplois prévus. Le marché de l’emploi est à pleine capacité ou presque en raison de la persistance d’un taux de chômage faible, ce qui est susceptible de limiter les gains d’emplois. Décembre est le 87e mois consécutif où on constate une croissance des emplois, la série la plus longue jamais enregistrée qui correspond manifestement aux attentes selon lesquelles la Réserve fédérale continuera de hausser ses taux d’intérêt cette année.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
19 Déc

Beaucoup de bruit pour presque rien : les propriétés appartenant à des non-résidents

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
En collaboration avec la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), Statistique Canada a publié ce matin son premier rapport relatif au Programme de la statistique du logement canadien (PSLC), présentant des données sur la propriété de logements appartenant à des non-résidents au Canada. Ce programme avait été prévu dans le dernier budget fédéral et son objectif est de combler un manque de données important dans les statistiques sur le logement. Pendant des années, beaucoup ont supposé que les étrangers étaient les principaux responsables de la hausse des prix des maisons dans les régions excessivement coûteuses de Vancouver et Toronto. Le communiqué d’aujourd’hui révèle que les non-résidents possèdent moins de cinq pour cent des logements dans les deux villes.

L’immigration demeure un facteur important des activités dans le secteur du logement au Canada. Le Canada affiche la croissance de la population la plus vigoureuse du G7, dont les trois quarts sont attribuables à l’immigration, et l’importance des déménagements d’étrangers au Canada augmentera dans l’avenir. Le rapport démontre toutefois que les non-résidents (définis comme étant des étrangers et des Canadiens dont la résidence principale est située à l’extérieur du Canada, peu importe leur citoyenneté), ne représentent pas la principale cause du problème d’abordabilité dans les deux plus grandes villes du Canada.

Beaucoup tiennent pour responsables les étrangers, notamment les Chinois, pour les prix aussi exorbitants qui ont bondi au cours des trois dernières années, faisant en sorte que de nombreux milléniaux ne peuvent accéder à la propriété. La réaction des électeurs a encouragé les gouvernements provinciaux à imposer une taxe de 15 % aux acheteurs non résidents à Vancouver (en août 2016) et à Toronto (en avril 2017), malgré des données antérieures qui démontraient que les achats par des étrangers se situaient seulement entre 5 et 10 pour cent de toutes les ventes de propriétés. Dans les deux régions, la taxe a ralenti les ventes surtout en changeant la psychologie. Les nouvelles inscriptions ont grimpé et les acheteurs sont devenus plus prudents au fur et à mesure que leurs options s’amélioraient en présentant davantage d’offres et des prix plus faibles. D’autres mesures visant à ralentir l’activité dans le secteur du logement ont été mises en œuvre par le gouvernement et les organismes de réglementation des institutions financières, ce qui en a incité plusieurs à affirmer que « les baby-boomers ont fait en sorte que les milléniaux ne peuvent accéder à la propriété ».

Les données révèlent que les non-résidents (les personnes dont le lieu de résidence principal est à l’extérieur du Canada) sont propriétaires de 3,4 % de l’ensemble des propriétés résidentielles de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Toronto, tandis que la valeur de ces maisons compte pour 3,0 % de la valeur totale des propriétés résidentielles dans cette région métropolitaine. Dans la RMR de Vancouver, les non-résidents détiennent 4,8 % des propriétés résidentielles, qui représentent 5,1 % de la valeur totale des propriétés résidentielles.
Les estimations du taux de propriétés appartenant à des non-résidents varient selon le type de propriété. Dans les deux régions métropolitaines, la propriété appartenant à un non-résident est plus fréquente pour les appartements en copropriété. Les non-résidents sont propriétaires de 7,2 % des appartements en copropriété dans la RMR de Toronto et de 7,9 % de ces appartements dans la RMR de Vancouver. À titre de comparaison, 2,1 % des maisons individuelles non attenantes de la RMR de Toronto et 3,2 % des maisons individuelles non attenantes de la RMR de Vancouver appartiennent à des non-résidents.
Au cours des 10 dernières années, les prix des logements se sont fortement accrus dans les plus grandes régions urbaines du Canada, notamment à Vancouver et à Toronto. Selon l’Indice des prix des propriétés de l’Association canadienne de l’immeuble, de janvier 2005 à novembre 2017, les prix ont augmenté de 173,7 % à Vancouver et de 145,0 % à Toronto. Les trois dernières années ont été particulièrement révélatrices, les prix des maisons ayant progressé de plus de 60 % à Vancouver et de plus de 40 % à Toronto, ce qui a suscité des préoccupations quant à l’abordabilité du logement.
Vous trouverez ci-dessous deux résumés graphiques produits par Statistique Canada donnant plus de détails régionaux sur les propriétés détenues par des non-résidents à Vancouver et à Toronto. Si les RMR sont ventilées par municipalité, dans la RMR de Vancouver, la part des propriétés appartenant à des non-résidents est plus concentrée dans la ville de Vancouver (7,6 %), suivie de Richmond (7,5 %) et de West Vancouver (6,2 %). Dans la RMR de Toronto, la part des propriétés détenues par des non-résidents est plus élevée dans les municipalités de Toronto (4,9 %), de Richmond Hill (3,6 %) et de Markham (3,3 %).
La plus grande part des propriétés appartenant à des non-résidents sont des appartements en copropriété dont le prix est élevé

Les appartements en copropriété représentent la plus grande part des propriétés appartenant à des non-résidents dans les deux RMR, soit 7,9 % dans la RMR de Vancouver et 7,2 % dans la RMR de Toronto (voir le tableau ci-dessous).
À Vancouver, près des deux tiers des propriétés appartenant à des non-résidents sont des copropriétés, alors que dans la RMR de Toronto, c’est près de la moitié. Bien que la majorité des copropriétés soient des appartements, certaines sont des maisons individuelles non attenantes, des maisons jumelées et des maisons en rangée.
Dans la RMR de Vancouver, 50,1 % des appartements en copropriété appartenant à des non-résidents se trouvent dans la ville de Vancouver et 14,9 %, à Richmond. Dans la RMR de Toronto, les appartements en copropriété appartenant à des non-résidents sont principalement situés dans la ville de Toronto (82,8 %) et à Mississauga (8,6 %).
Dans la RMR de Vancouver, la valeur moyenne des appartements en copropriété appartenant à des non-résidents est supérieure de 30,4 % à celle des résidents propriétaires d’un appartement en copropriété. La ville de Vancouver affiche le plus haut pourcentage d’appartements en copropriété appartenant à des non-résidents, dans la RMR. La valeur moyenne de ces appartements est d’environ 930 600 $, ce qui est supérieur de près de 25,6 % à la valeur de ceux appartenant à des résidents.
À Toronto, la disparité relative entre les prix des appartements en copropriété appartenant à des non-résidents et ceux des appartements en copropriété appartenant à des résidents était plus petite qu’à Vancouver. Dans la RMR de Toronto, les appartements en copropriété dont les propriétaires sont des non-résidents valent en moyenne 8,7 % de plus que ceux appartenant à des résidents. La ville de Toronto affiche la plus grande concentration d’appartements en copropriété appartenant à des non-résidents au sein de la RMR; ils sont évalués en moyenne à 439 000 $, soit 7,6 % de plus que les appartements en copropriété appartenant à des résidents.

Il en est de même pour les maisons individuelles appartenant à des non-résidents; elles sont plus coûteuses que celles appartenant à des résidents

Dans la RMR de Vancouver, la valeur moyenne des maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents est d’environ 2,3 millions de dollars, comparativement à 1,6 million de dollars pour celles appartenant à des résidents. Ces écarts sont plus prononcés dans la subdivision Greater Vancouver A, dans la ville de Vancouver et à West Vancouver. Dans la subdivision Greater Vancouver A, la valeur moyenne des maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents est de près de 8 millions de dollars, comparativement à 5,3 millions de dollars pour celles appartenant à des résidents. La superficie moyenne des maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents dans ce district est de près de 4 800 pieds carrés, dépassant de 32,2 % la superficie moyenne de celles appartenant à des résidents.
Dans la RMR de Toronto, les maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents valent en moyenne 12,3 %, ou 103 500 $, de plus que celles appartenant à des résidents. Les écarts entre les valeurs moyennes des maisons individuelles non attenantes sont plus marqués dans les municipalités de Markham, de Richmond Hill et de Toronto. À Markham, la valeur moyenne des maisons individuelles non attenantes appartenant à des non-résidents se situe à près de 1,1 million de dollars, comparativement à 997 500 $ pour celles appartenant à des résidents. À Richmond Hill, une maison individuelle non attenante appartenant à un non-résident est évaluée en moyenne à 1,2 million de dollars, comparativement à 1,1 million de dollars pour celle appartenant à un résident. Dans la ville de Toronto, une maison individuelle non attenante appartenant à un non-résident est évaluée en moyenne à un peu plus de 1 million de dollars, comparativement à 965 800 $ pour celle appartenant à un résident. Encore ici, ces différences sont plus petites dans le Grand Toronto que dans le Grand Vancouver.

Conclusion : les non-résidents représentent un facteur beaucoup plus important dans la région de Vancouver que dans la RMR de Toronto, comme prévu. De plus, les non-résidents achètent manifestement des propriétés plus coûteuses comparativement aux achats des résidents à Vancouver qu’à Toronto.
Les riches ressortissants chinois sont un facteur plus important à Vancouver qu’à Toronto, ce qui a été le cas depuis de nombreuses années, et qui n’est pas étonnant compte tenu du point de vue géographique. Aussi, de nombreuses personnes d’origine chinoise ont commencé à acheter des propriétés dans la RMR de Vancouver bien avant la rétrocession de Hong Kong par le Royaume-Uni à la Chine, en juillet 1997. Les Chinois ont continué de penser que la région de Vancouver était un paradis attrayant sur le plan du capital malgré l’imposition des contrôles de capitaux en Chine.
Plusieurs ne sont pas résidents et n’ont pas loué leur propriété. Pa conséquent, il y a relativement plus de propriétés inoccupées à Vancouver qu’à Toronto. Au début de 2017, le conseil municipal de Vancouver a approuvé l’imposition d’une taxe sur les propriétés vides, la première du genre au Canada, et les premiers paiements sont exigibles en 2018. Les propriétaires faisant une déclaration volontaire se verront imposer une taxe de un pour cent sur les maisons qui ne sont pas leur résidence principale ou qui ne sont pas louées pendant au moins six mois pendant l’année. Bien que le conseil municipal de Toronto ait discuté d’une taxe semblable, jusqu’à maintenant, elle n’a pas de fondement.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
16 Déc

Les nouvelles règles hypothécaires qui seront en vigueur le 1er janvier font grimper les ventes de propriétés en novembre

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les règles hypothécaires plus strictes applicables à compter du 1er janvier alimentent les ventes de propriétés.
Voici donc où nous en sommes, dans la période précédant la mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui aura lieu le 1er janvier et qui exigeront que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui sera de 200 points de base au-dessus du taux contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale. C’est sans surprise que les ventes de propriétés ont augmenté avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles. Malgré tout, l’activité demeure sous les sommets enregistrés plus tôt cette année et, pour le septième mois consécutif, les prix continuent de chuter dans le Grand Toronto.
Dans un discours prononcé cette semaine, le gouverneur Poloz de la Banque du Canada a confirmé son inquiétude persistante concernant l’endettement des ménages. En effet, les données publiées cette semaine par Statistique Canada démontraient que les ménages ont continué de s’endetter au cours du troisième trimestre. Le ratio de la dette par rapport au revenu disponible des ménages a augmenté d’un point de pourcentage pour s’établir à 171,1 %, le trimestre dernier. Relativement aux actifs et à la valeur nette, l’endettement a également augmenté, mais ces ratios sont plus près des niveaux à long terme, dépeignant un portrait moins grave des finances des ménages. Et même si les ménages étaient plus endettés, la part du revenu nécessaire au service de la dette a peu changé au cours du troisième trimestre, comme ce fut le cas au cours de la dernière décennie. Cela va changer au fur et à mesure que la Banque du Canada continuera d’augmenter son taux d’intérêt. Cependant, la prédominance des dettes hypothécaires à taux fixe signifie que les ménages ne ressentiront pas l’augmentation d’un seul coup. Il est probable que le ratio du service de la dette augmente plutôt graduellement. L’augmentation du coût d’emprunt et une plus grande stabilité des prix des propriétés devraient ralentir la croissance du crédit au cours de la prochaine année.
Mais avec tant d’attention portée à l’emprunteur imprudent, j’estime qu’il est important de réitérer que la grande majorité des Canadiennes et des Canadiens gèrent leurs finances de manière responsable. Par exemple, à peu près 40 % des propriétaires de maison ne détiennent pas de prêt hypothécaire et un tiers des ménages n’a aucune dette.  Un autre 25 % des ménages a des dettes de moins de 25 000 $; donc, 58 % des ménages canadiens sont presque dépourvus de dettes. De plus, les taux de défaillance sur les prêts hypothécaires sont faibles.
L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a déclaré hier que les ventes de maisons ont grimpé de 3,9 % d’octobre à novembre, la deuxième hausse la plus importante en deux ans. Les ventes de maisons ont maintenant augmenté pour le quatrième mois consécutif, poussées par une hausse de 16 % dans le Grand Toronto, ce qui a représenté les deux tiers de la hausse à l’échelle nationale. Malgré cela, les ventes dans le Grand Toronto sont de beaucoup inférieures aux niveaux de celles de l’année dernière. Victoria, Ottawa et Regina ont également enregistré de forts gains, alors que Calgary, Edmonton et Montréal ont affiché de modestes augmentations.
Ce ne sont tout de même pas tous les marchés qui ont contribué à ces résultats. Vancouver a fait partie des exceptions. Pour un deuxième mois de suite, les reventes ont chuté dans la région de Vancouver, affichant une baisse de 3,7 %, là où la pression due à l’abordabilité représente un enjeu important pour les acheteurs.

Envolée de nouvelles inscriptions
De nombreux vendeurs ont décidé d’inscrire leur propriété avant l’application des changements aux règles hypothécaires. Entre octobre et novembre, les nouvelles inscriptions ont augmenté de 3,5 % au Canada. La plus grande part de cette augmentation s’est produite dans la région de Toronto, où les nouvelles inscriptions ont grimpé de 22,9 %. Un rapport publié plut tôt ce mois-ci par le Toronto Real Estate Board a révélé que les inscriptions actives à Toronto ont augmenté modestement sous leur moyenne des dix dernières années au cours des derniers mois, après avoir chuté à de faibles niveaux historiques au début de 2017. Les acheteurs de la région de Toronto sont libérés de la pression, car on leur présente maintenant plus d’options. Cela pourrait aussi se produire bientôt à Vancouver. Les nouvelles inscriptions ont considérablement augmenté en novembre et, avec la diminution des reventes qui a été enregistrée au cours des quelques derniers mois, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions semble se déplacer vers des conditions équilibrées (voir les tableaux ci-dessous).
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel. On comptait 4,8 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de novembre 2017, soit une légère baisse par rapport à 4,9 mois en octobre et à environ 5 mois enregistrés au cours des mois d’été, et très près de la moyenne à long terme de 5,2 mois. À 2,4 mois d’inventaire, le Grand Golden Horseshoe affiche une forte hausse par rapport au creux record de 0,8 mois enregistré en février et mars.

Assouplissement de la pression sur les prix

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 9,3 % d’une année à l’autre en novembre 2017, affichant une poursuite du ralentissement des gains enregistrés sur un an qui s’est amorcé au printemps, et la plus faible hausse depuis février 2016. Le ralentissement de la croissance des prix s’explique largement par un recul des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, surtout en ce qui concerne les maisons unifamiliales.

Les prix des maisons unifamiliales à Toronto ont chuté de 11,6 % au cours des six derniers mois se terminant le 30 novembre (voir le tableau ci-dessous). Les prix des copropriétés dans le Grand Toronto s’en sont mieux tirés, à la hausse de 0,3 % depuis la fin mai, mais la hausse est minuscule en comparaison des gains effectués par rapport aux prix enlevants retrouvés avant la mesure du « plan pour le logement équitable » qui a introduit, entre autres, l’imposition d’une taxe de 15 % sur les achats de maisons faits par des étrangers non résidents.

D’une année à l’autre, les prix des propriétés de référence étaient en hausse dans 11 des 13 marchés suivis par l’IPP MLS. Après avoir fléchi dans la seconde moitié de l’année passée, les prix des propriétés de référence ont repris une pente ascendante dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique, et établissent maintenant de nouveaux records (Grand Vancouver : +14 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +18,5 % d’une année à l’autre). Les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse d’environ 14 % d’une année à l’autre à Victoria et de 18,5 % ailleurs sur l’île de Vancouver en novembre, soit des gains semblables à ceux d’octobre.
Les hausses des prix de référence ont ralenti considérablement d’une année à l’autre dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Guelph, mais demeurent au-dessus des niveaux de l’année précédente (Grand Toronto : +8,4 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : +3,5 % d’une année à l’autre; Guelph : +13,4 % d’une année à l’autre).
Les prix de référence d’une année à l’autre se sont à peine maintenus en territoire positif à Calgary (+0,3 %), alors qu’ils étaient en repli à Regina et à Saskatoon par rapport à novembre 2016 (-3,5 % d’une année à l’autre et -4,1 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse de 6,7 % d’une année à l’autre à Ottawa, poussés par une hausse de 7,6 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages, de 5,6 % dans le Grand Montréal, poussés par une hausse de 8,3 % du prix des maisons en rangée, et de 4,6 % dans le Grand Moncton, poussés par une hausse de 7,8 % du prix des maisons unifamiliales à un étage. (voir le tableau ci-dessous)
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Déc

Pas de surprises de la Banque du Canada

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Elle maintient sa position et augmentera les taux uniquement avec précaution

La Banque du Canada a maintenu son taux de financement à un jour à 1 % encore une fois, après les deux hausses consécutives lors des rencontres de juillet et de septembre. On s’attendait généralement à ce que la Banque reprenne son souffle cette fois-ci malgré le rapport de novembre sur l’emploi qui a été plus vigoureux que prévu et la récente hausse de l’inflation. La banque centrale constate un ralentissement continu dans le marché du travail, y faisant probablement référence comme étant une faiblesse persistante de la moyenne des heures travaillées. De plus, la Banque a souligné que « malgré une hausse de l’emploi et des taux d’activité, d’autres indicateurs témoignent d’une marge continue – quoique décroissante – de ressources inutilisées sur le marché du travail. » La hausse de l’inflation a été jugée comme étant de courte durée, reflétant surtout l’augmentation du prix de l’essence. Par contre, la croissance du PIB au cours du troisième trimestre a été conforme aux attentes de la Banque, s’établissant à 1,7 %. On s’attendait à ce que la croissance canadienne ralentisse au troisième trimestre, tout en demeurant supérieure à celle de la production potentielle au cours du deuxième semestre de l’année.
Les dépenses de consommation sont demeurées très élevées, et les investissements des entreprises et les dépenses publiques en infrastructure contribuent à la croissance. On s’attend à ce que le déclin marqué dans les exportations au cours du troisième trimestre soit temporaire. « L’activité dans le secteur du logement a continué à se modérer, comme prévu. »

Le Conseil de direction a réitéré qu’il faut faire preuve de prudence, car l’économie mondiale est de plus en plus incertaine, notamment en raison de l’évolution géopolitique et des politiques commerciales. Les négociations de l’ALENA demeurent une source d’inquiétude. « Quoique des taux d’intérêt plus élevés soient probablement nécessaires avec le temps, le Conseil continuera à faire preuve de circonspection et sera guidé par les nouvelles données sur lesquelles il se fonde pour évaluer la sensibilité de l’économie aux taux d’intérêt, l’évolution des capacités économiques et la dynamique de la croissance des salaires et de l’inflation. »
Conclusion : la banque centrale n’est pas pressée de ralentir l’économie, et même si elle l’était, selon son estimation, les taux d’intérêt demeurent à deux points de pourcentage sous ce qu’elle considérerait comme étant « neutre ». L’énoncé de politique a invoqué une forte croissance globale, des prix du pétrole plus élevés et des conditions financières assouplies, mais il n’en demeure pas moins que l’incertitude et la prudence dominaient. Contrairement aux rapports précédents, il n’y a eu aucune référence à la valeur du dollar canadien. La valeur du dollar s’est renforcée plus tôt cette année, mais elle s’est effondrée depuis septembre, fléchissant davantage aujourd’hui. Les marchés obligataires et boursiers ont repris à la suite de cette nouvelle.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
4 Déc

Rapport sur des gains d’emplois incroyablement élevés en novembre et croissance du PIB ralentie au troisième trimestre en raison des faibles résultats des exportations et du logement

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
L’Enquête sur la population active de novembre tant attendue publiée ce matin par Statistique Canada a surpassé toutes les prévisions en battant des records établis depuis de nombreuses années. Les employeurs ont ajouté 79 500 emplois le mois dernier, établissant la hausse du nombre d’emplois à près de 400 000 au cours des 12 derniers mois. Les données de novembre ont affiché le marché de l’emploi le plus vigoureux depuis la récession de 2008-2009, alors que le taux de chômage avait chuté à 5,9 % en novembre, à la baisse comparativement à 6,3 % en octobre. La croissance moyenne du nombre d’emplois de 32 500 par mois au cours de l’année dernière est le rythme le plus rapide depuis 2007. Le taux de chômage de 5,9 % a été aussi faible pendant un mois seulement avant la récente récession, un moment où l’économie tournait au-delà des limites de ses capacités à plus long terme.

L’emploi a crû dans la plupart des industries, surtout dans les secteurs de la fabrication, du commerce de détail et des services d’enseignement. Dans le secteur de la construction, le nombre d’emplois a augmenté pour le deuxième mois consécutif. L’augmentation du nombre d’emplois en novembre est surtout attribuable aux employés du secteur privé, alors que le nombre d’emplois dans le secteur public et celui des travailleurs autonomes a peu varié.

La hausse des emplois enregistrée en novembre est la douzième de suite, la série la plus longue depuis celle de 14 mois qui a pris fin en mars 2007.

Les gains les plus importants ont été ceux enregistrés dans le centre du Canada, au Québec où le taux de chômage a chuté pour atteindre 5,4 %, le niveau le plus faible enregistré depuis 1976, et en Ontario, où on a atteint le niveau le plus faible depuis 2000 à 5,5 % (voir le tableau ci-dessous).  Le taux de chômage national de 5,9 % a diminué de 0,9 point de pourcentage au cours des 12 derniers mois.

Une excellente nouvelle pour les consommateurs concerne l’augmentation de 2,8 % survenue en novembre quant au salaire horaire moyen, à la hausse de 2,4 % par rapport à octobre et l’augmentation la plus rapide depuis avril 2016. La plus grande partie de cette hausse a été enregistrée au cours des quelques derniers mois alors que la croissance des salaires s’est considérablement accélérée; enfin une indication que les conditions resserrées du marché du travail se reflètent dans les salaires. Si cette tendance se maintient, il sera difficile pour la Banque du Canada de rester à l’écart plus longtemps.

Une preuve du contraire a été une chute appréciable de la moyenne des heures travaillées qui a, en grande partie, compensé la plupart des gains effectués au cours des derniers mois. La Banque du Canada a interprété la tendance à la baisse des heures travaillées comme étant un signe du ralentissement du marché du travail, alors que d’autres indicateurs optent plutôt pour des conditions d’emploi très serrées. La vigueur du marché de l’emploi aura sans aucun doute une incidence sur l’évaluation de la Banque du Canada. Selon les informations d’aujourd’hui, la valeur du dollar canadien a bondi.

La croissance du PIB ralentie au troisième trimestre

La vigueur du marché de l’emploi s’est reflétée sur les dépenses de consommation, comme l’a indiqué Statistique Canada dans un autre rapport publié aujourd’hui, contribuant à compenser le ralentissement dans les exportations et le logement. Au cours du troisième trimestre, la croissance du PIB a ralenti de 1,7 %, considérablement à la baisse par rapport à la croissance de 4,3 % enregistrée au cours des trois mois précédents. Ce ralentissement était prévu, car le taux de croissance constaté au T2 était impossible à soutenir. La Banque du Canada estime que le taux de croissance potentielle à plus long terme se situe près de 1,7 %.

La croissance du PIB au cours du troisième trimestre a continué de se concentrer sur les dépenses des ménages, avec une augmentation plus élevée que prévu de l’ordre de 4 % qui s’est ajoutée à une flambée de 5 % survenue au cours du deuxième trimestre. Les dépenses d’investissement du gouvernement ont également bondi davantage et les investissements des entreprises ont augmenté pour un troisième trimestre d’affilée, bien que ce soit à un rythme plus modeste comparativement au premier semestre de l’année. L’équilibre est attribuable à un recul important, mais attendu, de la balance commerciale nette.

Les exportations ont considérablement chuté au cours du troisième trimestre, soustrayant 3,4 points de pourcentage au taux de croissance. Le déclin a surtout été attribuable aux exportations d’automobiles et de pièces (-9,0%), particulièrement de véhicules particuliers et de camions légers. Les importations sont demeurées pratiquement inchangées.

Les dépenses des ménages représentent une portion record de l’économie globale. La rémunération des employés a augmenté de 1,3 % en valeur nominale au cours du troisième trimestre, un rythme plus rapide qu’au cours des 11 trimestres précédents. Les salaires et traitements ont augmenté de 1,9 % dans les industries productrices de biens et de 1,1 % dans les industries productrices de services. Sur le plan régional, l’Ontario et le Québec ont continué d’alimenter la croissance au cours du troisième trimestre.

Les investissements dans le logement ont faibli, affichant pour la première fois des déclins des investissements dans les structures résidentielles au cours de deux trimestres consécutifs depuis le premier trimestre de 2013. Les coûts de transfert des propriétés, qui reflètent l’activité dans le marché de la vente de propriétés, ont chuté considérablement pour le deuxième trimestre de suite.

Les données mensuelles sur le PIB, également publiées ce matin, ont peut-être été plus encourageantes que celles du trimestre en ce qui concerne les perspectives de croissance à brève échéance. Le PIB de septembre a augmenté plus que prévu de 0,2 % (non annualisé), ce qui a plus que compensé une chute de 0,1 % en août. Cela procure un élan légèrement plus vigoureux à la fin du trimestre qu’on aurait pu le présumer antérieurement. Les données laissent encore présager un ralentissement dans la croissance du PIB comparativement au rythme effréné de la mi-2016 à la mi-2017, mais cela correspond encore totalement au point de vue de la Banque du Canada selon lequel la croissance continuera d’être soutenue à un rythme modeste de 2 %, ce qui est supérieur à la tendance.

Taux de chômage provinciaux
(en pourcentage, en ordre ascendant)
Province Novembre Octobre
Colombie-Britannique 4,8 4,9
Manitoba 5,4 5,2
Québec 5,4 6,1
Ontario 5,5 5,9
Saskatchewan 6,0 6,9
Île-du-Prince-Édouard 7,1 8,3
Alberta 7,3 7,8
Nouveau-Brunswick 8,3 7,8
Nouvelle-Écosse 8,8 8,7
Terre-Neuve-et-Labrador 14,4 14,5
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Nov

Le logement n’est plus un élément de premier plan de la croissance canadienne

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
En réaction à des préoccupations liées aux dettes des ménages qui atteignent un niveau record, divers paliers de gouvernement et des organismes de réglementation canadiens ont introduit des mesures de manière répétitive, depuis 2008, afin de ralentir le logement. N’oubliez pas qu’il y a un large éventail de ménages canadiens dont les capacités financières sont dépassées et ils ont la plus grosse partie de l’attention. Seulement cette semaine, Evan Siddall, le premier dirigeant de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a exprimé son inquiétude en déclarant que « quelque 27 % des emprunteurs qui ont conclu des prêts hypothécaires à faible ratio en 2016 ont un ratio prêt-revenu de plus de 450 %, à la hausse de 19 % comparativement à 2014. » « De plus, la tendance vers les périodes d’amortissement plus longues dans cet espace inquiète également la SCHL. » La portion de prêts hypothécaires à faible ratio avec une période d’amortissement de 30 ans est passée de 52 % en 2014 à 63 % en 2016.
Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a annoncé des mesures à suivre afin de réduire les risques dans le cadre de prêts hypothécaires non assurés. M. Siddall a souligné que ces mesures s’appliquent uniquement aux institutions financières assujetties à la réglementation fédérale. Il est préoccupé par les niveaux d’activités hypothécaires plus risquées non réglementées par le gouvernement fédéral qui sont à la hausse.
Les mesures introduites par le gouvernement fédéral en octobre de l’an dernier visant à resserrer les critères d’admissibilité des prêts assurés, plus particulièrement les simulations de crise au taux hypothécaire publié de 5 ans imposées aux demandeurs plutôt que le taux contractuel, ont ralenti les volumes de prêts hypothécaires assurés de 25 %, ce qui correspond aux attentes de la SCHL. Les prix de vente moyens des propriétés ont aussi chuté proportionnellement.
Mais avec tant d’attention portée à l’emprunteur imprudent, j’estime qu’il est important de noter que la grande majorité des Canadiennes et des Canadiens gèrent leurs finances de manière responsable. Par exemple, à peu près 40 % des propriétaires de maison ne détiennent pas de prêt hypothécaire et un tiers des ménages n’a aucune dette.  Un autre 25 % des ménages a des dettes de moins de 25 000 $; donc, 58 % des ménages canadiens sont presque dépourvus de dettes. De plus, les taux de défaillance sur les prêts hypothécaires sont extrêmement faibles. Aussi, les deux tiers des prêts hypothécaires existants sont à taux fixe, ce qui atténue le risque d’une augmentation des taux hypothécaires à court terme.
Voici donc où nous en sommes, dans la période précédant la mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui aura lieu le 1er janvier 2018 et qui exigeront que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui sera de 200 points de base au-dessus du taux contractuel. Il était généralement prévu que les ventes de maisons bondissent avant la fin de l’année, c’est-à-dire avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles, et c’est ce qui s’est produit. Malgré tout, l’activité demeure de beaucoup sous les sommets enregistrés plus tôt cette année et, pour le sixième mois consécutif, les prix continuent de chuter dans le Grand Toronto. En fait, les ventes nationales des maisons ont chuté de 8,6 % d’une année à l’autre en octobre, ceci étant surtout attribuable à l’imposant recul de 18,4 % en Ontario (voir le tableau ci-dessous).
Les prix des maisons unifamiliales à Toronto ont chuté de 10,7 % au cours des six derniers mois se terminant le 31 octobre (voir le tableau ci-dessous). Les prix des copropriétés dans le Grand Toronto s’en sont mieux tirés, à la hausse de 2,6 % depuis la fin avril, mais la hausse est minuscule en comparaison des gains effectués par rapport aux prix enlevants retrouvés avant la mesure du « plan pour le logement équitable » qui a introduit, entre autres, l’imposition d’une taxe de 15 % sur les achats de maisons faits par des étrangers non résidents.
Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles ont augmenté de 0,9 % à l’échelle nationale de septembre à octobre, la troisième hausse mensuelle de ce type, mais sont demeurées à presque 11 % sous le record établi en mars. Les ventes d’octobre ont affiché une hausse par rapport à celles du mois précédent dans environ la moitié des marchés locaux, surtout dans le Grand Toronto et la vallée du Fraser, ainsi que dans un certain nombre de marchés du logement de la région du Grand Golden Horseshoe.
Sur une base d’une année à l’autre, les ventes ont chuté de 4,3 % le mois dernier, prolongeant à sept mois consécutifs la période de chutes d’une année à l’autre. Les ventes ont connu une baisse par rapport à l’an dernier dans un peu plus de la moitié de tous les marchés locaux, les grands meneurs étant le Grand Toronto et les villes avoisinantes.
« Les nouveaux règlements hypothécaires signifient qu’à compter du 1er janvier, tous les acheteurs qui feront une nouvelle demande de prêt hypothécaire devront se soumettre à une simulation de crise pour avoir droit à du financement hypothécaire », explique Andrew Peck, président de l’ACI. « Cela incitera probablement certains acheteurs à passer à l’action avant l’entrée en vigueur de la simulation de crise, surtout dans les marchés canadiens où les prix sont plus élevés. »
« Les ventes à l’échelle nationale sont sur un élan positif à l’approche de la fin de l’année », indique Gregory Klump, l’économiste en chef de l’ACI. « Nous verrons bien si cet élan saura survivre à l’entrée en vigueur, à compter du 1er janvier, de la simulation de crise annoncée dernièrement. La simulation de crise est conçue pour ralentir la croissance de la dette hypothécaire. Si elle fonctionne comme prévu, la croissance économique canadienne pourrait connaître un ralentissement plus marqué que prévu à l’heure actuelle. »

Des marchés équilibrés, mais une diminution des nouvelles inscriptions

Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché un léger recul de 0,8 % en octobre après un bond de plus de 5 % en septembre. Le résultat à l’échelle nationale provient surtout de la chute du nombre de nouvelles maisons à vendre à London-St. Thomas, à Calgary et dans le Grand Vancouver.
Les ventes ayant grimpé légèrement et les nouvelles inscriptions ayant diminué quelque peu, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est passé à 56,7 % en octobre, une hausse comparativement aux 55,7 % de septembre. On parle d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur. Selon le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions, les marchés du logement à Toronto et à Vancouver demeurent équilibrés. Comme le démontrent les chartes ci-dessous, le marché de Toronto a changé radicalement et n’est plus un marché de vendeur depuis l’imposition des mesures sur le logement, en avril.
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure de l’équilibre entre les nouveaux logements offerts et la demande, et elle représente une période qui serait nécessaire pour liquider les stocks actuels de maisons invendues au taux de vente actuel. On comptait 5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin octobre, comme c’était le cas les deux mois précédents, ce qui correspond largement à la moyenne à long terme pour cette mesure.
Dans la région du Grand Golden Horseshoe, y compris Toronto et ses environs, le nombre de mois d’inventaire s’établissait à 2,5, une forte hausse par rapport au creux record de 0,8 mois en février et en mars. Cet inventaire reste toutefois en deçà de la moyenne à long terme de 3,1 mois pour la région.

Diminution de la hausse des prix à l’échelle nationale 
L’appréciation des prix a continué de s’atténuer d’une année à l’autre. L’IPP MLS®global et composé a augmenté de 9,7 % d’une année à l’autre en octobre 2017, ce qui représente un ralentissement plus marqué des gains enregistrés sur un an depuis avril, et la plus faible hausse depuis mars 2016. Le ralentissement de la hausse des prix reflète surtout l’assouplissement des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice. L’appréciation des prix a été plus marquée dans les appartements et plus faible dans les maisons unifamiliales de référence, ce qui poursuit la tendance observée depuis mai 2017.
En octobre, les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre (+19,7 %), suivis des maisons en rangée (+13,2 %), des maisons unifamiliales à un étage (+6,3 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+5,8 %). L’appréciation des prix des maisons unifamiliales a été à son niveau le plus faible depuis mars 2015.
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) est le meilleur moyen d’évaluer les tendances des prix, puisque la moyenne des prix est sujette à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Nov

Les augmentations salariales s’accélèrent et le Canada affiche un autre rapport extraordinaire sur les emplois en octobre

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le ralentissement prévu dans le marché du travail ne s’est pas matérialisé en octobre, les emplois à temps plein ayant explosé et les hausses salariales s’étant accélérées. Le nombre total d’emplois a augmenté de 35 000 le mois dernier et le taux de chômage a aussi augmenté d’un cran pour s’établir à 6,3 %. Quant au taux de participation au marché du travail, il a augmenté un peu pour se fixer à 65,7 %, étant de beaucoup inférieur à celui qui prévaut aux États-Unis. Le nombre d’emplois à temps plein a augmenté de 88 700, alors que les emplois à temps partiel ont chuté de 53 400, ce qui démontre une forte amélioration de la qualité de la création nette de nouveaux emplois. Le Canada a ajouté 201 000 emplois à temps plein seulement au cours des deux derniers mois, la performance sur deux mois la plus vigoureuse jamais enregistrée. Ce rapport risque d’inciter la Banque du Canada à reconsidérer son point de vue selon lequel il reste une marge importante de ressources inutilisées dans le marché du travail canadien.

Un autre signe de croissance extraordinaire a été le gain de 2,7 % d’une année à l’autre du total des heures travaillées et des salaires horaires des employés permanents qui ont augmenté de pas moins de 2,4 % le mois dernier, la croissance salariale annuelle la plus forte depuis avril 2016. Le taux de chômage a démontré une tendance à la baisse au cours de la dernière année, chutant de 0,7 point de pourcentage. Alors que le taux de chômage global était de 6,3 % le mois dernier, le taux de sans-emploi des travailleurs d’âge très actif, ceux qui sont âgés de 25 à 54 ans, était plus faible, s’établissait à 5,1 % pour les femmes et 5,6 % pour les hommes. Les hommes ont été davantage touchés, tant aux États-Unis qu’au Canada, car la majorité de la restructuration des emplois s’est effectuée dans des industries à prédominance masculine, comme la fabrication lourde (et la construction aux États-Unis) et la plus grande partie de la croissance s’est effectuée dans le secteur des services dominés par les femmes, comme les services liés aux soins de santé.

Au Canada, le nombre d’emplois a augmenté dans plusieurs industries, particulièrement celle des « autres services » (ce qui comprend des services comme ceux qui sont liés aux groupes de citoyens et aux organisations professionnelles, ainsi qu’aux services personnels et de blanchisserie), affichant une hausse de 21 000 emplois. Les emplois du secteur de la construction ont augmenté de 18 000 en octobre, mais ils sont demeurés pratiquement inchangés d’une année à l’autre. Les secteurs les plus vigoureux ont également été ceux de l’information, de la culture et des loisirs, ainsi que de l’agriculture. L’emploi a connu un recul dans les secteurs du commerce de gros et de détail.

Selon Statistique Canada, la croissance du nombre d’emplois la plus importante a été enregistrée au Québec, suivi de l’Alberta, du Manitoba, de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nouveau-Brunswick. Simultanément, la Saskatchewan a connu un déclin. Les taux de chômage par province sont dans le tableau ci-dessous.

Taux de chômage provinciaux
(en pourcentage, en ordre ascendant)
Province Octobre Septembre
Colombie-Britannique 4,9 4,9
Manitoba 5,2 5,5
Ontario 5,9 5,6
Saskatchewan 5,9 6,2
Québec 6,1 6,0
Nouveau-Brunswick 7,8 7,8
Alberta 7,8 7,9
Nouvelle-Écosse 8,7 9,0
Île-du-Prince-Édouard 10,3 9,5
Terre-Neuve-et-Labrador 14,5 15,1

Données sur les emplois en octobre aux États-Unis.

Les employeurs américains ont ajouté 261 000 emplois en octobre et le taux de chômage a chuté à 4,1 % selon les données publiées ce matin par le Département du travail. De plus, les gains horaires moyens ont augmenté de 2,4 % comparativement à un an plus tôt. La hausse du nombre d’emplois enregistrée le mois dernier marque le 85e mois consécutif de croissance aux États-Unis, la série la plus longue enregistrée, alors que l’économie s’est redressée à la suite du ralentissement dû aux ouragans de septembre.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
2 Nov

Jour de décision à la Fed

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les décideurs de la banque centrale américaine ont convenu de maintenir la fourchette cible du taux des fonds fédéraux (l’équivalent du taux de financement à un jour de la Banque du Canada) qui se situe entre 1 et 1,25 %, reconnaissant que l’orientation de la politique monétaire demeure accommodante. Cette position permettra aux marchés de l’emploi aux États-Unis, qui sont déjà très près du plein emploi, de continuer de s’améliorer et de faire revenir l’inflation, laquelle est sous la cible, pour s’établir à un niveau soutenu de 2 pour cent.
Contrairement à la Banque du Canada, dont l’objectif unique est une inflation se situant à 2 pour cent, la Réserve fédérale américaine a deux objectifs : maximiser l’emploi et une inflation qui se situe à 2 pour cent. Des données historiques suggèrent que ces deux objectifs sont habituellement contradictoires, car plus le niveau de l’emploi est élevé, plus le niveau de l’inflation l’est également; la Fed est donc engagée dans un exercice d’équilibriste. Dans l’histoire récente, cependant, l’inflation est demeurée beaucoup inférieure à la cible malgré la solide performance du marché de l’emploi aux États-Unis. Il en est de même au Canada. L’inflation des prix des biens et services a été contenue par les innovations technologiques, la productivité accrue et la concurrence mondiale. L’inflation des salaires est également plutôt faible, particulièrement au Canada. De plus, les attentes d’inflation sont bien ancrées à de faibles niveaux. Par conséquent, l’économie a pu s’approcher davantage du plein emploi que dans le passé sans déclencher d’inflation, ce qui est une bonne nouvelle.
Le comité responsable de l’établissement des politiques « s’attend à ce que les conditions économiques évoluent d’une façon qui justifiera des augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux; le taux des fonds fédéraux demeurera probablement, pour quelque temps, sous les niveaux qui devraient prédominer à plus long terme. Le parcours réel que suivra le taux des fonds fédéraux dépendra toutefois des perspectives économiques en fonction des nouvelles données ».
D’autres hausses de taux sont donc à prévoir, mais ces derniers augmenteront graduellement. De plus, la Réserve fédérale continue de détendre son assouplissement quantitatif en vendant des obligations de son portefeuille. Ce « programme de normalisation du bilan » a été amorcé en octobre 2017 et est « en cours ».
Les marchés financiers interprètent la déclaration de la Fed comme étant une indication selon laquelle la hausse de décembre est en voie de se réaliser, car la Fed a reconnu que l’économie est vigoureuse malgré les ouragans, et puisque le marché de l’emploi a continué de se renforcer, elle s’attend à ce que l’inflation augmente graduellement. Une augmentation du taux d’intérêt en décembre serait la troisième décision de ce type cette année. La Fed a augmenté le taux d’intérêt quatre fois depuis la fin 2015, toutes ces hausses étant survenues lors de réunions suivies d’une conférence de presse, ce qui se produit à toutes les deux rencontres. Une conférence de presse est prévue pour décembre.

Nouvelle présidence à la Réserve fédérale
L’annonce du président Donald Trump concernant la personne qui occupera le siège de la présidence suscite énormément d’intérêt et cette annonce est censée être faite aujourd’hui. Selon de nombreux organes de presse, le choix du président pencherait vers le gouverneur de la Réserve fédérale Jerome « Jay » Powell, bien qu’il ait considéré d’autres candidatures, y compris celle de la titulaire actuelle Janet Yellen qu’il a qualifiée d’« excellente ».
M. Powell, un républicain et ancien trésorier officiel, a soutenu la politique de hausses du taux graduelles de Mme Yellen, tout en réclamant un modeste retour à la réglementation financière d’après-crise. En plus de 40 votes du FOMC depuis qu’il est devenu gouverneur en 2012, y compris celui de cette réunion, il n’a jamais fait dissidence.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca