16 Déc

Les nouvelles règles hypothécaires qui seront en vigueur le 1er janvier font grimper les ventes de propriétés en novembre

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les règles hypothécaires plus strictes applicables à compter du 1er janvier alimentent les ventes de propriétés.
Voici donc où nous en sommes, dans la période précédant la mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui aura lieu le 1er janvier et qui exigeront que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui sera de 200 points de base au-dessus du taux contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale. C’est sans surprise que les ventes de propriétés ont augmenté avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles. Malgré tout, l’activité demeure sous les sommets enregistrés plus tôt cette année et, pour le septième mois consécutif, les prix continuent de chuter dans le Grand Toronto.
Dans un discours prononcé cette semaine, le gouverneur Poloz de la Banque du Canada a confirmé son inquiétude persistante concernant l’endettement des ménages. En effet, les données publiées cette semaine par Statistique Canada démontraient que les ménages ont continué de s’endetter au cours du troisième trimestre. Le ratio de la dette par rapport au revenu disponible des ménages a augmenté d’un point de pourcentage pour s’établir à 171,1 %, le trimestre dernier. Relativement aux actifs et à la valeur nette, l’endettement a également augmenté, mais ces ratios sont plus près des niveaux à long terme, dépeignant un portrait moins grave des finances des ménages. Et même si les ménages étaient plus endettés, la part du revenu nécessaire au service de la dette a peu changé au cours du troisième trimestre, comme ce fut le cas au cours de la dernière décennie. Cela va changer au fur et à mesure que la Banque du Canada continuera d’augmenter son taux d’intérêt. Cependant, la prédominance des dettes hypothécaires à taux fixe signifie que les ménages ne ressentiront pas l’augmentation d’un seul coup. Il est probable que le ratio du service de la dette augmente plutôt graduellement. L’augmentation du coût d’emprunt et une plus grande stabilité des prix des propriétés devraient ralentir la croissance du crédit au cours de la prochaine année.
Mais avec tant d’attention portée à l’emprunteur imprudent, j’estime qu’il est important de réitérer que la grande majorité des Canadiennes et des Canadiens gèrent leurs finances de manière responsable. Par exemple, à peu près 40 % des propriétaires de maison ne détiennent pas de prêt hypothécaire et un tiers des ménages n’a aucune dette.  Un autre 25 % des ménages a des dettes de moins de 25 000 $; donc, 58 % des ménages canadiens sont presque dépourvus de dettes. De plus, les taux de défaillance sur les prêts hypothécaires sont faibles.
L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a déclaré hier que les ventes de maisons ont grimpé de 3,9 % d’octobre à novembre, la deuxième hausse la plus importante en deux ans. Les ventes de maisons ont maintenant augmenté pour le quatrième mois consécutif, poussées par une hausse de 16 % dans le Grand Toronto, ce qui a représenté les deux tiers de la hausse à l’échelle nationale. Malgré cela, les ventes dans le Grand Toronto sont de beaucoup inférieures aux niveaux de celles de l’année dernière. Victoria, Ottawa et Regina ont également enregistré de forts gains, alors que Calgary, Edmonton et Montréal ont affiché de modestes augmentations.
Ce ne sont tout de même pas tous les marchés qui ont contribué à ces résultats. Vancouver a fait partie des exceptions. Pour un deuxième mois de suite, les reventes ont chuté dans la région de Vancouver, affichant une baisse de 3,7 %, là où la pression due à l’abordabilité représente un enjeu important pour les acheteurs.

Envolée de nouvelles inscriptions
De nombreux vendeurs ont décidé d’inscrire leur propriété avant l’application des changements aux règles hypothécaires. Entre octobre et novembre, les nouvelles inscriptions ont augmenté de 3,5 % au Canada. La plus grande part de cette augmentation s’est produite dans la région de Toronto, où les nouvelles inscriptions ont grimpé de 22,9 %. Un rapport publié plut tôt ce mois-ci par le Toronto Real Estate Board a révélé que les inscriptions actives à Toronto ont augmenté modestement sous leur moyenne des dix dernières années au cours des derniers mois, après avoir chuté à de faibles niveaux historiques au début de 2017. Les acheteurs de la région de Toronto sont libérés de la pression, car on leur présente maintenant plus d’options. Cela pourrait aussi se produire bientôt à Vancouver. Les nouvelles inscriptions ont considérablement augmenté en novembre et, avec la diminution des reventes qui a été enregistrée au cours des quelques derniers mois, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions semble se déplacer vers des conditions équilibrées (voir les tableaux ci-dessous).
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel. On comptait 4,8 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de novembre 2017, soit une légère baisse par rapport à 4,9 mois en octobre et à environ 5 mois enregistrés au cours des mois d’été, et très près de la moyenne à long terme de 5,2 mois. À 2,4 mois d’inventaire, le Grand Golden Horseshoe affiche une forte hausse par rapport au creux record de 0,8 mois enregistré en février et mars.

Assouplissement de la pression sur les prix

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 9,3 % d’une année à l’autre en novembre 2017, affichant une poursuite du ralentissement des gains enregistrés sur un an qui s’est amorcé au printemps, et la plus faible hausse depuis février 2016. Le ralentissement de la croissance des prix s’explique largement par un recul des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, surtout en ce qui concerne les maisons unifamiliales.

Les prix des maisons unifamiliales à Toronto ont chuté de 11,6 % au cours des six derniers mois se terminant le 30 novembre (voir le tableau ci-dessous). Les prix des copropriétés dans le Grand Toronto s’en sont mieux tirés, à la hausse de 0,3 % depuis la fin mai, mais la hausse est minuscule en comparaison des gains effectués par rapport aux prix enlevants retrouvés avant la mesure du « plan pour le logement équitable » qui a introduit, entre autres, l’imposition d’une taxe de 15 % sur les achats de maisons faits par des étrangers non résidents.

D’une année à l’autre, les prix des propriétés de référence étaient en hausse dans 11 des 13 marchés suivis par l’IPP MLS. Après avoir fléchi dans la seconde moitié de l’année passée, les prix des propriétés de référence ont repris une pente ascendante dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique, et établissent maintenant de nouveaux records (Grand Vancouver : +14 % d’une année à l’autre; vallée du Fraser : +18,5 % d’une année à l’autre). Les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse d’environ 14 % d’une année à l’autre à Victoria et de 18,5 % ailleurs sur l’île de Vancouver en novembre, soit des gains semblables à ceux d’octobre.
Les hausses des prix de référence ont ralenti considérablement d’une année à l’autre dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton et à Guelph, mais demeurent au-dessus des niveaux de l’année précédente (Grand Toronto : +8,4 % d’une année à l’autre; Oakville-Milton : +3,5 % d’une année à l’autre; Guelph : +13,4 % d’une année à l’autre).
Les prix de référence d’une année à l’autre se sont à peine maintenus en territoire positif à Calgary (+0,3 %), alors qu’ils étaient en repli à Regina et à Saskatoon par rapport à novembre 2016 (-3,5 % d’une année à l’autre et -4,1 % d’une année à l’autre, respectivement).
Les prix des propriétés de référence ont affiché une hausse de 6,7 % d’une année à l’autre à Ottawa, poussés par une hausse de 7,6 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages, de 5,6 % dans le Grand Montréal, poussés par une hausse de 8,3 % du prix des maisons en rangée, et de 4,6 % dans le Grand Moncton, poussés par une hausse de 7,8 % du prix des maisons unifamiliales à un étage. (voir le tableau ci-dessous)
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Déc

Pas de surprises de la Banque du Canada

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Elle maintient sa position et augmentera les taux uniquement avec précaution

La Banque du Canada a maintenu son taux de financement à un jour à 1 % encore une fois, après les deux hausses consécutives lors des rencontres de juillet et de septembre. On s’attendait généralement à ce que la Banque reprenne son souffle cette fois-ci malgré le rapport de novembre sur l’emploi qui a été plus vigoureux que prévu et la récente hausse de l’inflation. La banque centrale constate un ralentissement continu dans le marché du travail, y faisant probablement référence comme étant une faiblesse persistante de la moyenne des heures travaillées. De plus, la Banque a souligné que « malgré une hausse de l’emploi et des taux d’activité, d’autres indicateurs témoignent d’une marge continue – quoique décroissante – de ressources inutilisées sur le marché du travail. » La hausse de l’inflation a été jugée comme étant de courte durée, reflétant surtout l’augmentation du prix de l’essence. Par contre, la croissance du PIB au cours du troisième trimestre a été conforme aux attentes de la Banque, s’établissant à 1,7 %. On s’attendait à ce que la croissance canadienne ralentisse au troisième trimestre, tout en demeurant supérieure à celle de la production potentielle au cours du deuxième semestre de l’année.
Les dépenses de consommation sont demeurées très élevées, et les investissements des entreprises et les dépenses publiques en infrastructure contribuent à la croissance. On s’attend à ce que le déclin marqué dans les exportations au cours du troisième trimestre soit temporaire. « L’activité dans le secteur du logement a continué à se modérer, comme prévu. »

Le Conseil de direction a réitéré qu’il faut faire preuve de prudence, car l’économie mondiale est de plus en plus incertaine, notamment en raison de l’évolution géopolitique et des politiques commerciales. Les négociations de l’ALENA demeurent une source d’inquiétude. « Quoique des taux d’intérêt plus élevés soient probablement nécessaires avec le temps, le Conseil continuera à faire preuve de circonspection et sera guidé par les nouvelles données sur lesquelles il se fonde pour évaluer la sensibilité de l’économie aux taux d’intérêt, l’évolution des capacités économiques et la dynamique de la croissance des salaires et de l’inflation. »
Conclusion : la banque centrale n’est pas pressée de ralentir l’économie, et même si elle l’était, selon son estimation, les taux d’intérêt demeurent à deux points de pourcentage sous ce qu’elle considérerait comme étant « neutre ». L’énoncé de politique a invoqué une forte croissance globale, des prix du pétrole plus élevés et des conditions financières assouplies, mais il n’en demeure pas moins que l’incertitude et la prudence dominaient. Contrairement aux rapports précédents, il n’y a eu aucune référence à la valeur du dollar canadien. La valeur du dollar s’est renforcée plus tôt cette année, mais elle s’est effondrée depuis septembre, fléchissant davantage aujourd’hui. Les marchés obligataires et boursiers ont repris à la suite de cette nouvelle.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
4 Déc

Rapport sur des gains d’emplois incroyablement élevés en novembre et croissance du PIB ralentie au troisième trimestre en raison des faibles résultats des exportations et du logement

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
L’Enquête sur la population active de novembre tant attendue publiée ce matin par Statistique Canada a surpassé toutes les prévisions en battant des records établis depuis de nombreuses années. Les employeurs ont ajouté 79 500 emplois le mois dernier, établissant la hausse du nombre d’emplois à près de 400 000 au cours des 12 derniers mois. Les données de novembre ont affiché le marché de l’emploi le plus vigoureux depuis la récession de 2008-2009, alors que le taux de chômage avait chuté à 5,9 % en novembre, à la baisse comparativement à 6,3 % en octobre. La croissance moyenne du nombre d’emplois de 32 500 par mois au cours de l’année dernière est le rythme le plus rapide depuis 2007. Le taux de chômage de 5,9 % a été aussi faible pendant un mois seulement avant la récente récession, un moment où l’économie tournait au-delà des limites de ses capacités à plus long terme.

L’emploi a crû dans la plupart des industries, surtout dans les secteurs de la fabrication, du commerce de détail et des services d’enseignement. Dans le secteur de la construction, le nombre d’emplois a augmenté pour le deuxième mois consécutif. L’augmentation du nombre d’emplois en novembre est surtout attribuable aux employés du secteur privé, alors que le nombre d’emplois dans le secteur public et celui des travailleurs autonomes a peu varié.

La hausse des emplois enregistrée en novembre est la douzième de suite, la série la plus longue depuis celle de 14 mois qui a pris fin en mars 2007.

Les gains les plus importants ont été ceux enregistrés dans le centre du Canada, au Québec où le taux de chômage a chuté pour atteindre 5,4 %, le niveau le plus faible enregistré depuis 1976, et en Ontario, où on a atteint le niveau le plus faible depuis 2000 à 5,5 % (voir le tableau ci-dessous).  Le taux de chômage national de 5,9 % a diminué de 0,9 point de pourcentage au cours des 12 derniers mois.

Une excellente nouvelle pour les consommateurs concerne l’augmentation de 2,8 % survenue en novembre quant au salaire horaire moyen, à la hausse de 2,4 % par rapport à octobre et l’augmentation la plus rapide depuis avril 2016. La plus grande partie de cette hausse a été enregistrée au cours des quelques derniers mois alors que la croissance des salaires s’est considérablement accélérée; enfin une indication que les conditions resserrées du marché du travail se reflètent dans les salaires. Si cette tendance se maintient, il sera difficile pour la Banque du Canada de rester à l’écart plus longtemps.

Une preuve du contraire a été une chute appréciable de la moyenne des heures travaillées qui a, en grande partie, compensé la plupart des gains effectués au cours des derniers mois. La Banque du Canada a interprété la tendance à la baisse des heures travaillées comme étant un signe du ralentissement du marché du travail, alors que d’autres indicateurs optent plutôt pour des conditions d’emploi très serrées. La vigueur du marché de l’emploi aura sans aucun doute une incidence sur l’évaluation de la Banque du Canada. Selon les informations d’aujourd’hui, la valeur du dollar canadien a bondi.

La croissance du PIB ralentie au troisième trimestre

La vigueur du marché de l’emploi s’est reflétée sur les dépenses de consommation, comme l’a indiqué Statistique Canada dans un autre rapport publié aujourd’hui, contribuant à compenser le ralentissement dans les exportations et le logement. Au cours du troisième trimestre, la croissance du PIB a ralenti de 1,7 %, considérablement à la baisse par rapport à la croissance de 4,3 % enregistrée au cours des trois mois précédents. Ce ralentissement était prévu, car le taux de croissance constaté au T2 était impossible à soutenir. La Banque du Canada estime que le taux de croissance potentielle à plus long terme se situe près de 1,7 %.

La croissance du PIB au cours du troisième trimestre a continué de se concentrer sur les dépenses des ménages, avec une augmentation plus élevée que prévu de l’ordre de 4 % qui s’est ajoutée à une flambée de 5 % survenue au cours du deuxième trimestre. Les dépenses d’investissement du gouvernement ont également bondi davantage et les investissements des entreprises ont augmenté pour un troisième trimestre d’affilée, bien que ce soit à un rythme plus modeste comparativement au premier semestre de l’année. L’équilibre est attribuable à un recul important, mais attendu, de la balance commerciale nette.

Les exportations ont considérablement chuté au cours du troisième trimestre, soustrayant 3,4 points de pourcentage au taux de croissance. Le déclin a surtout été attribuable aux exportations d’automobiles et de pièces (-9,0%), particulièrement de véhicules particuliers et de camions légers. Les importations sont demeurées pratiquement inchangées.

Les dépenses des ménages représentent une portion record de l’économie globale. La rémunération des employés a augmenté de 1,3 % en valeur nominale au cours du troisième trimestre, un rythme plus rapide qu’au cours des 11 trimestres précédents. Les salaires et traitements ont augmenté de 1,9 % dans les industries productrices de biens et de 1,1 % dans les industries productrices de services. Sur le plan régional, l’Ontario et le Québec ont continué d’alimenter la croissance au cours du troisième trimestre.

Les investissements dans le logement ont faibli, affichant pour la première fois des déclins des investissements dans les structures résidentielles au cours de deux trimestres consécutifs depuis le premier trimestre de 2013. Les coûts de transfert des propriétés, qui reflètent l’activité dans le marché de la vente de propriétés, ont chuté considérablement pour le deuxième trimestre de suite.

Les données mensuelles sur le PIB, également publiées ce matin, ont peut-être été plus encourageantes que celles du trimestre en ce qui concerne les perspectives de croissance à brève échéance. Le PIB de septembre a augmenté plus que prévu de 0,2 % (non annualisé), ce qui a plus que compensé une chute de 0,1 % en août. Cela procure un élan légèrement plus vigoureux à la fin du trimestre qu’on aurait pu le présumer antérieurement. Les données laissent encore présager un ralentissement dans la croissance du PIB comparativement au rythme effréné de la mi-2016 à la mi-2017, mais cela correspond encore totalement au point de vue de la Banque du Canada selon lequel la croissance continuera d’être soutenue à un rythme modeste de 2 %, ce qui est supérieur à la tendance.

Taux de chômage provinciaux
(en pourcentage, en ordre ascendant)
Province Novembre Octobre
Colombie-Britannique 4,8 4,9
Manitoba 5,4 5,2
Québec 5,4 6,1
Ontario 5,5 5,9
Saskatchewan 6,0 6,9
Île-du-Prince-Édouard 7,1 8,3
Alberta 7,3 7,8
Nouveau-Brunswick 8,3 7,8
Nouvelle-Écosse 8,8 8,7
Terre-Neuve-et-Labrador 14,4 14,5
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
15 Nov

Le logement n’est plus un élément de premier plan de la croissance canadienne

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
En réaction à des préoccupations liées aux dettes des ménages qui atteignent un niveau record, divers paliers de gouvernement et des organismes de réglementation canadiens ont introduit des mesures de manière répétitive, depuis 2008, afin de ralentir le logement. N’oubliez pas qu’il y a un large éventail de ménages canadiens dont les capacités financières sont dépassées et ils ont la plus grosse partie de l’attention. Seulement cette semaine, Evan Siddall, le premier dirigeant de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a exprimé son inquiétude en déclarant que « quelque 27 % des emprunteurs qui ont conclu des prêts hypothécaires à faible ratio en 2016 ont un ratio prêt-revenu de plus de 450 %, à la hausse de 19 % comparativement à 2014. » « De plus, la tendance vers les périodes d’amortissement plus longues dans cet espace inquiète également la SCHL. » La portion de prêts hypothécaires à faible ratio avec une période d’amortissement de 30 ans est passée de 52 % en 2014 à 63 % en 2016.
Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a annoncé des mesures à suivre afin de réduire les risques dans le cadre de prêts hypothécaires non assurés. M. Siddall a souligné que ces mesures s’appliquent uniquement aux institutions financières assujetties à la réglementation fédérale. Il est préoccupé par les niveaux d’activités hypothécaires plus risquées non réglementées par le gouvernement fédéral qui sont à la hausse.
Les mesures introduites par le gouvernement fédéral en octobre de l’an dernier visant à resserrer les critères d’admissibilité des prêts assurés, plus particulièrement les simulations de crise au taux hypothécaire publié de 5 ans imposées aux demandeurs plutôt que le taux contractuel, ont ralenti les volumes de prêts hypothécaires assurés de 25 %, ce qui correspond aux attentes de la SCHL. Les prix de vente moyens des propriétés ont aussi chuté proportionnellement.
Mais avec tant d’attention portée à l’emprunteur imprudent, j’estime qu’il est important de noter que la grande majorité des Canadiennes et des Canadiens gèrent leurs finances de manière responsable. Par exemple, à peu près 40 % des propriétaires de maison ne détiennent pas de prêt hypothécaire et un tiers des ménages n’a aucune dette.  Un autre 25 % des ménages a des dettes de moins de 25 000 $; donc, 58 % des ménages canadiens sont presque dépourvus de dettes. De plus, les taux de défaillance sur les prêts hypothécaires sont extrêmement faibles. Aussi, les deux tiers des prêts hypothécaires existants sont à taux fixe, ce qui atténue le risque d’une augmentation des taux hypothécaires à court terme.
Voici donc où nous en sommes, dans la période précédant la mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui aura lieu le 1er janvier 2018 et qui exigeront que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui sera de 200 points de base au-dessus du taux contractuel. Il était généralement prévu que les ventes de maisons bondissent avant la fin de l’année, c’est-à-dire avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles, et c’est ce qui s’est produit. Malgré tout, l’activité demeure de beaucoup sous les sommets enregistrés plus tôt cette année et, pour le sixième mois consécutif, les prix continuent de chuter dans le Grand Toronto. En fait, les ventes nationales des maisons ont chuté de 8,6 % d’une année à l’autre en octobre, ceci étant surtout attribuable à l’imposant recul de 18,4 % en Ontario (voir le tableau ci-dessous).
Les prix des maisons unifamiliales à Toronto ont chuté de 10,7 % au cours des six derniers mois se terminant le 31 octobre (voir le tableau ci-dessous). Les prix des copropriétés dans le Grand Toronto s’en sont mieux tirés, à la hausse de 2,6 % depuis la fin avril, mais la hausse est minuscule en comparaison des gains effectués par rapport aux prix enlevants retrouvés avant la mesure du « plan pour le logement équitable » qui a introduit, entre autres, l’imposition d’une taxe de 15 % sur les achats de maisons faits par des étrangers non résidents.
Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles ont augmenté de 0,9 % à l’échelle nationale de septembre à octobre, la troisième hausse mensuelle de ce type, mais sont demeurées à presque 11 % sous le record établi en mars. Les ventes d’octobre ont affiché une hausse par rapport à celles du mois précédent dans environ la moitié des marchés locaux, surtout dans le Grand Toronto et la vallée du Fraser, ainsi que dans un certain nombre de marchés du logement de la région du Grand Golden Horseshoe.
Sur une base d’une année à l’autre, les ventes ont chuté de 4,3 % le mois dernier, prolongeant à sept mois consécutifs la période de chutes d’une année à l’autre. Les ventes ont connu une baisse par rapport à l’an dernier dans un peu plus de la moitié de tous les marchés locaux, les grands meneurs étant le Grand Toronto et les villes avoisinantes.
« Les nouveaux règlements hypothécaires signifient qu’à compter du 1er janvier, tous les acheteurs qui feront une nouvelle demande de prêt hypothécaire devront se soumettre à une simulation de crise pour avoir droit à du financement hypothécaire », explique Andrew Peck, président de l’ACI. « Cela incitera probablement certains acheteurs à passer à l’action avant l’entrée en vigueur de la simulation de crise, surtout dans les marchés canadiens où les prix sont plus élevés. »
« Les ventes à l’échelle nationale sont sur un élan positif à l’approche de la fin de l’année », indique Gregory Klump, l’économiste en chef de l’ACI. « Nous verrons bien si cet élan saura survivre à l’entrée en vigueur, à compter du 1er janvier, de la simulation de crise annoncée dernièrement. La simulation de crise est conçue pour ralentir la croissance de la dette hypothécaire. Si elle fonctionne comme prévu, la croissance économique canadienne pourrait connaître un ralentissement plus marqué que prévu à l’heure actuelle. »

Des marchés équilibrés, mais une diminution des nouvelles inscriptions

Le nombre de nouvelles inscriptions a affiché un léger recul de 0,8 % en octobre après un bond de plus de 5 % en septembre. Le résultat à l’échelle nationale provient surtout de la chute du nombre de nouvelles maisons à vendre à London-St. Thomas, à Calgary et dans le Grand Vancouver.
Les ventes ayant grimpé légèrement et les nouvelles inscriptions ayant diminué quelque peu, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est passé à 56,7 % en octobre, une hausse comparativement aux 55,7 % de septembre. On parle d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur. Selon le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions, les marchés du logement à Toronto et à Vancouver demeurent équilibrés. Comme le démontrent les chartes ci-dessous, le marché de Toronto a changé radicalement et n’est plus un marché de vendeur depuis l’imposition des mesures sur le logement, en avril.
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure de l’équilibre entre les nouveaux logements offerts et la demande, et elle représente une période qui serait nécessaire pour liquider les stocks actuels de maisons invendues au taux de vente actuel. On comptait 5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin octobre, comme c’était le cas les deux mois précédents, ce qui correspond largement à la moyenne à long terme pour cette mesure.
Dans la région du Grand Golden Horseshoe, y compris Toronto et ses environs, le nombre de mois d’inventaire s’établissait à 2,5, une forte hausse par rapport au creux record de 0,8 mois en février et en mars. Cet inventaire reste toutefois en deçà de la moyenne à long terme de 3,1 mois pour la région.

Diminution de la hausse des prix à l’échelle nationale 
L’appréciation des prix a continué de s’atténuer d’une année à l’autre. L’IPP MLS®global et composé a augmenté de 9,7 % d’une année à l’autre en octobre 2017, ce qui représente un ralentissement plus marqué des gains enregistrés sur un an depuis avril, et la plus faible hausse depuis mars 2016. Le ralentissement de la hausse des prix reflète surtout l’assouplissement des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice. L’appréciation des prix a été plus marquée dans les appartements et plus faible dans les maisons unifamiliales de référence, ce qui poursuit la tendance observée depuis mai 2017.
En octobre, les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre (+19,7 %), suivis des maisons en rangée (+13,2 %), des maisons unifamiliales à un étage (+6,3 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+5,8 %). L’appréciation des prix des maisons unifamiliales a été à son niveau le plus faible depuis mars 2015.
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) est le meilleur moyen d’évaluer les tendances des prix, puisque la moyenne des prix est sujette à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Nov

Les augmentations salariales s’accélèrent et le Canada affiche un autre rapport extraordinaire sur les emplois en octobre

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le ralentissement prévu dans le marché du travail ne s’est pas matérialisé en octobre, les emplois à temps plein ayant explosé et les hausses salariales s’étant accélérées. Le nombre total d’emplois a augmenté de 35 000 le mois dernier et le taux de chômage a aussi augmenté d’un cran pour s’établir à 6,3 %. Quant au taux de participation au marché du travail, il a augmenté un peu pour se fixer à 65,7 %, étant de beaucoup inférieur à celui qui prévaut aux États-Unis. Le nombre d’emplois à temps plein a augmenté de 88 700, alors que les emplois à temps partiel ont chuté de 53 400, ce qui démontre une forte amélioration de la qualité de la création nette de nouveaux emplois. Le Canada a ajouté 201 000 emplois à temps plein seulement au cours des deux derniers mois, la performance sur deux mois la plus vigoureuse jamais enregistrée. Ce rapport risque d’inciter la Banque du Canada à reconsidérer son point de vue selon lequel il reste une marge importante de ressources inutilisées dans le marché du travail canadien.

Un autre signe de croissance extraordinaire a été le gain de 2,7 % d’une année à l’autre du total des heures travaillées et des salaires horaires des employés permanents qui ont augmenté de pas moins de 2,4 % le mois dernier, la croissance salariale annuelle la plus forte depuis avril 2016. Le taux de chômage a démontré une tendance à la baisse au cours de la dernière année, chutant de 0,7 point de pourcentage. Alors que le taux de chômage global était de 6,3 % le mois dernier, le taux de sans-emploi des travailleurs d’âge très actif, ceux qui sont âgés de 25 à 54 ans, était plus faible, s’établissait à 5,1 % pour les femmes et 5,6 % pour les hommes. Les hommes ont été davantage touchés, tant aux États-Unis qu’au Canada, car la majorité de la restructuration des emplois s’est effectuée dans des industries à prédominance masculine, comme la fabrication lourde (et la construction aux États-Unis) et la plus grande partie de la croissance s’est effectuée dans le secteur des services dominés par les femmes, comme les services liés aux soins de santé.

Au Canada, le nombre d’emplois a augmenté dans plusieurs industries, particulièrement celle des « autres services » (ce qui comprend des services comme ceux qui sont liés aux groupes de citoyens et aux organisations professionnelles, ainsi qu’aux services personnels et de blanchisserie), affichant une hausse de 21 000 emplois. Les emplois du secteur de la construction ont augmenté de 18 000 en octobre, mais ils sont demeurés pratiquement inchangés d’une année à l’autre. Les secteurs les plus vigoureux ont également été ceux de l’information, de la culture et des loisirs, ainsi que de l’agriculture. L’emploi a connu un recul dans les secteurs du commerce de gros et de détail.

Selon Statistique Canada, la croissance du nombre d’emplois la plus importante a été enregistrée au Québec, suivi de l’Alberta, du Manitoba, de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nouveau-Brunswick. Simultanément, la Saskatchewan a connu un déclin. Les taux de chômage par province sont dans le tableau ci-dessous.

Taux de chômage provinciaux
(en pourcentage, en ordre ascendant)
Province Octobre Septembre
Colombie-Britannique 4,9 4,9
Manitoba 5,2 5,5
Ontario 5,9 5,6
Saskatchewan 5,9 6,2
Québec 6,1 6,0
Nouveau-Brunswick 7,8 7,8
Alberta 7,8 7,9
Nouvelle-Écosse 8,7 9,0
Île-du-Prince-Édouard 10,3 9,5
Terre-Neuve-et-Labrador 14,5 15,1

Données sur les emplois en octobre aux États-Unis.

Les employeurs américains ont ajouté 261 000 emplois en octobre et le taux de chômage a chuté à 4,1 % selon les données publiées ce matin par le Département du travail. De plus, les gains horaires moyens ont augmenté de 2,4 % comparativement à un an plus tôt. La hausse du nombre d’emplois enregistrée le mois dernier marque le 85e mois consécutif de croissance aux États-Unis, la série la plus longue enregistrée, alors que l’économie s’est redressée à la suite du ralentissement dû aux ouragans de septembre.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
2 Nov

Jour de décision à la Fed

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les décideurs de la banque centrale américaine ont convenu de maintenir la fourchette cible du taux des fonds fédéraux (l’équivalent du taux de financement à un jour de la Banque du Canada) qui se situe entre 1 et 1,25 %, reconnaissant que l’orientation de la politique monétaire demeure accommodante. Cette position permettra aux marchés de l’emploi aux États-Unis, qui sont déjà très près du plein emploi, de continuer de s’améliorer et de faire revenir l’inflation, laquelle est sous la cible, pour s’établir à un niveau soutenu de 2 pour cent.
Contrairement à la Banque du Canada, dont l’objectif unique est une inflation se situant à 2 pour cent, la Réserve fédérale américaine a deux objectifs : maximiser l’emploi et une inflation qui se situe à 2 pour cent. Des données historiques suggèrent que ces deux objectifs sont habituellement contradictoires, car plus le niveau de l’emploi est élevé, plus le niveau de l’inflation l’est également; la Fed est donc engagée dans un exercice d’équilibriste. Dans l’histoire récente, cependant, l’inflation est demeurée beaucoup inférieure à la cible malgré la solide performance du marché de l’emploi aux États-Unis. Il en est de même au Canada. L’inflation des prix des biens et services a été contenue par les innovations technologiques, la productivité accrue et la concurrence mondiale. L’inflation des salaires est également plutôt faible, particulièrement au Canada. De plus, les attentes d’inflation sont bien ancrées à de faibles niveaux. Par conséquent, l’économie a pu s’approcher davantage du plein emploi que dans le passé sans déclencher d’inflation, ce qui est une bonne nouvelle.
Le comité responsable de l’établissement des politiques « s’attend à ce que les conditions économiques évoluent d’une façon qui justifiera des augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux; le taux des fonds fédéraux demeurera probablement, pour quelque temps, sous les niveaux qui devraient prédominer à plus long terme. Le parcours réel que suivra le taux des fonds fédéraux dépendra toutefois des perspectives économiques en fonction des nouvelles données ».
D’autres hausses de taux sont donc à prévoir, mais ces derniers augmenteront graduellement. De plus, la Réserve fédérale continue de détendre son assouplissement quantitatif en vendant des obligations de son portefeuille. Ce « programme de normalisation du bilan » a été amorcé en octobre 2017 et est « en cours ».
Les marchés financiers interprètent la déclaration de la Fed comme étant une indication selon laquelle la hausse de décembre est en voie de se réaliser, car la Fed a reconnu que l’économie est vigoureuse malgré les ouragans, et puisque le marché de l’emploi a continué de se renforcer, elle s’attend à ce que l’inflation augmente graduellement. Une augmentation du taux d’intérêt en décembre serait la troisième décision de ce type cette année. La Fed a augmenté le taux d’intérêt quatre fois depuis la fin 2015, toutes ces hausses étant survenues lors de réunions suivies d’une conférence de presse, ce qui se produit à toutes les deux rencontres. Une conférence de presse est prévue pour décembre.

Nouvelle présidence à la Réserve fédérale
L’annonce du président Donald Trump concernant la personne qui occupera le siège de la présidence suscite énormément d’intérêt et cette annonce est censée être faite aujourd’hui. Selon de nombreux organes de presse, le choix du président pencherait vers le gouverneur de la Réserve fédérale Jerome « Jay » Powell, bien qu’il ait considéré d’autres candidatures, y compris celle de la titulaire actuelle Janet Yellen qu’il a qualifiée d’« excellente ».
M. Powell, un républicain et ancien trésorier officiel, a soutenu la politique de hausses du taux graduelles de Mme Yellen, tout en réclamant un modeste retour à la réglementation financière d’après-crise. En plus de 40 votes du FOMC depuis qu’il est devenu gouverneur en 2012, y compris celui de cette réunion, il n’a jamais fait dissidence.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
30 Oct

La Banque du Canada reste à l’écart, comme prévu

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
La Banque du Canada a maintenu le taux cible de financement à un jour à 1 %, après deux hausses consécutives lors des rencontres de juillet et de septembre. On s’attendait généralement à ce que la Banque reprenne son souffle cette fois-ci. La banque centrale a également publié son Rapport sur la politique monétaire (RPM) trimestriel aujourd’hui, dans lequel elle prévoit que la croissance atteindra 3,1 % cette année, 2,1 % en 2018 et 1,5 % en 2019. Le rythme rapide de la croissance économique au cours des quatre derniers trimestres a agréablement surpris la Banque. Quant à l’avenir, la Banque prévoit que le PIB ralentira à un rythme plus soutenable.

On s’attend à ce que les exportations et les investissements des entreprises contribuent à la croissance pendant la période de prévisions. Par contre, « le secteur du logement et la consommation devraient ralentir en raison des modifications apportées aux politiques touchant les marchés du logement et des taux d’intérêt plus élevés ». La Banque a poursuivi en déclarant que « du fait des hauts niveaux d’endettement, les dépenses des ménages seront probablement plus sensibles aux taux d’intérêt que par le passé ». J’irais un peu plus loin et suggérerais que la plus grande sensibilité aux taux d’intérêt est d’autant plus vraie en raison de la simulation de crise des emprunteurs imposée par le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) qui se situe à 200 points de base au-dessus des taux hypothécaires contractuels.

La banque centrale entrevoit encore que la croissance mondiale s’établisse en moyenne à environ 3,5 % au cours de la période de 2017 à 2019, en mentionnant toutefois que l’incertitude demeure élevée en ce qui concerne l’évolution géopolitique et les politiques budgétaires et commerciales. Notamment, la renégociation de l’ALENA aura une incidence significative sur l’économie en Amérique du Nord, mais prenant en compte l’incertitude, les économistes de la Banque ont exclu ce facteur du scénario de référence.

Les mesures de l’inflation fondamentale ont augmenté comme prévu, mais la Banque prévoit maintenant que l’inflation augmentera à 2 % au cours du deuxième trimestre de 2018, ce qui est un peu plus tard que ce qui était prévu lors du RPM de juillet, reflétant ainsi la récente vigueur du dollar canadien.

Les investissements des entreprises contribuent à des augmentations de la capacité et de la productivité; de plus, la Banque du Canada présume maintenant que la croissance annuelle de la production potentielle se situe à 1,5 % pour 2018-2019, ce qui est légèrement au-dessus de l’hypothèse depuis avril 2017. Avec quelle rapidité l’économie peut-elle croître sans déclencher l’inflation est une grande question ces jours-ci. La banque centrale publiera une réévaluation complète de ce point critique en avril 2018. Plus le niveau de croissance potentielle est élevé, plus le niveau estimé du taux directeur nominal « neutre » est faible; il s’agit du niveau du taux à un jour qui correspond à la cible de 2 % de la Banque quant à l’inflation. Le Conseil de direction de la Banque du Canada estime maintenant que le taux neutre se situe entre 2,5 % et 3,5%. La projection économique de la Banque est fondée sur le point milieu de cette fourchette, soit 3,0 %. En d’autres mots, le Conseil de direction de la Banque du Canada estime qu’il finira par augmenter le taux directeur du niveau actuel de 1 % de 200 points de base pour atteindre 3 % lorsque l’économie aura atteint le niveau de plein emploi. Il s’agit d’une augmentation proportionnelle substantielle du taux, laquelle ralentirait sans aucun doute les dépenses sensibles aux taux d’intérêt, et rien n’est plus sensible au taux d’intérêt que le logement. C’est la raison pour laquelle on peut se demander pourquoi le BSIF a autant tenu à resserrer davantage les conditions entourant le crédit hypothécaire.

Le ton de l’énoncé de politique d’aujourd’hui était résolument plus conciliant et prudent en ce qui concerne les futures hausses du taux d’intérêt qu’il l’était en juillet et en septembre. Pourquoi? D’abord, parce qu’on a beaucoup critiqué la Banque pour avoir augmenté les taux plus rapidement que prévu, renversant les réductions de taux mises en œuvre (de manière imprévue) en 2016. Aussi, la Banque voit des risques importants dans ses perspectives. Ces risques sont précisés dans le RPM de la façon suivante :
•             Une tendance au protectionnisme aux États-Unis qui affaiblirait les exportations canadiennes.
•             Une incidence accrue sur l’inflation de facteurs structurels (Internet, numérisation, robots) et d’une offre excédentaire prolongée (croissance potentielle plus élevée).
•             La croissance du PIB réel plus forte aux États-Unis (en raison de la déréglementation potentielle et des réductions d’impôt).
•             Des dépenses de consommation plus élevées et un endettement en hausse des ménages canadiens.
•             Un recul marqué des prix du logement dans les marchés en surchauffe.
La Banque du Canada perçoit le risque de ses prévisions quant à l’inflation comme étant équilibré; en d’autres mots, il est autant probable que l’inflation monte au-dessus des niveaux prévus qu’elle se situe en dessous. De plus, la Banque sera prudente quand il s’agira d’augmenter le taux d’intérêt et ses décisions seront tributaires des données. Pour reprendre leurs propres mots, « même si un degré moindre de détente monétaire sera probablement nécessaire avec le temps, le Conseil fera preuve de circonspection au moment de procéder à de futurs ajustements du taux directeur. En particulier, la Banque sera guidée par les nouvelles données sur lesquelles elle se fonde pour évaluer la sensibilité de l’économie aux taux d’intérêt, l’évolution des capacités économiques et la dynamique de la croissance des salaires et de l’inflation. »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
30 Oct

Le gouvernement Trudeau augmente ses dépenses alors que l’économie frôle le plein emploi

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
L’économie canadienne a crû au taux annuel de 3,7 %, ce qui est plus élevé que ce qui avait été prévu au cours de l’année dernière, entraînant le taux de chômage à son niveau le plus faible depuis près de dix ans. L’économie du Canada étant la plus vigoureuse parmi les pays du G7, Ottawa prévoit maintenant un déficit plus petit qu’il l’avait fait en mars dernier. Le gouvernement libéral réduit la projection de son déficit pour l’exercice financier se terminant le 31 mars à un peu moins de 20 milliards de dollars, comparativement à la prévision de 28,5 milliards de dollars qu’il avait faite dans le budget de mars. Il s’attend maintenant à ce que le déficit cumulatif des cinq prochains exercices financiers s’élève à 86,5 milliards de dollars, comparativement aux 120 milliards de dollars prévus antérieurement.

Le ministre des Finances Bill Morneau a annoncé hier de nouvelles dépenses de l’ordre de 7,7 milliards de dollars sur six ans, ce qui porte le total des nouvelles dépenses depuis le budget de mars à 19,1 milliards de dollars sur six ans. Ces mesures de stimulation supplémentaires sont annoncées alors que l’économie fonctionne à un rythme beaucoup plus rapide que son rythme non inflationniste potentiel à long terme, se rapprochant rapidement de la pleine utilisation de ses capacités. La Banque du Canada a déjà augmenté les taux d’intérêt à deux reprises depuis l’été et se réunit à nouveau mercredi. Bien que nous nous attendions à ce que la Banque ne hausse pas les taux aujourd’hui, il se peut que des mesures fiscales supplémentaires entraînent un resserrement de la politique monétaire, ce qui signifie des taux d’intérêt plus élevés que prévu. Des taux d’intérêt plus élevés ralentissent les dépenses sensibles aux taux d’intérêt et rien n’est plus sensible aux taux d’intérêt que les achats de maisons. Considérant l’inquiétude du gouvernement relativement aux dettes des ménages qui atteignent un niveau record, une politique monétaire plus serrée risque fort d’être bien accueillie.

Les interventions répétées du gouvernement ont déjà contribué à ralentir le marché du logement. Récemment, l’organisme de réglementation fédéral des institutions financières, le BSIF, a resserré les simulations de crise pour les emprunteurs dont les prêts hypothécaires ne sont pas assurés; cette mesure entrera en vigueur en janvier.

Le système de prestations pour enfants amélioré a indéniablement contribué au déficit budgétaire.  Le gouvernement a annoncé hier qu’il indexerait l’Allocation canadienne pour enfants à l’inflation à compter de juillet 2018, soit deux ans avant le moment prévu. Il a également élargi la Prestation fiscale pour le revenu de travail, laquelle complète les gains des travailleurs à faible revenu, à compter de 2019. Il a aussi réduit le taux d’imposition des petites entreprises pour le fixer à 10 %, ce qui a été annoncé la semaine dernière, et il a glissé des changements dans le système fiscal faisant en sorte que « les faibles taux d’imposition des sociétés servent à appuyer les entreprises, et non à procurer des avantages fiscaux inéquitables au 1 % des Canadiens les plus riches ».  À ce sujet, Ottawa imposera une nouvelle taxe sur les revenus de placement détenus dans des sociétés privées dont il présentera les détails dans son budget de 2018.

L’équipe de Justin Trudeau a fait volte-face sur trois propositions fiscales dévoilées par Bill Morneau en juillet et a présenté de nouveaux détails dans sa mise à jour mardi. Une restriction sera appliquée à ce qu’on appelle la répartition du revenu, c’est-à-dire le fait de rémunérer des membres de la famille qui ne travaillent pas pour l’entreprise, au moyen de nouvelles règles législatives, plus tard cette année. Les libéraux imposeront également une taxe sur les revenus de placement détenus dans des sociétés privées lorsqu’ils excèdent 50 000 $ par année et les nouvelles règles à ce sujet seront connues lors du budget de 2018. Il a abandonné une troisième proposition, laquelle changeaient les règles sur les gains en capital.

Malgré la perspective économique améliorée, il n’y a aucune prévision quant au retour à l’équilibre budgétaire, bien que le ratio de la dette au PIB chute plus rapidement que dans le budget de 2017.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
18 Oct

Le marché de l’habitation canadien se stabilise bien en deçà des niveaux records

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Selon l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles ont légèrement augmenté à l’échelle nationale en septembre comparativement au mois précédent, mais elles sont demeurées sous les niveaux enregistrés il y a un an.  La revente de maisons a été de 12 % sous le record établi en mars, avant l’annonce d’avril concernant une taxe de 15 % imposée aux acheteurs étrangers et un programme en seize points visant à augmenter l’abordabilité du logement dans le budget provincial de l’Ontario.
Les ventes résidentielles effectuées ont augmenté de 2,1 % le mois dernier, cela à la suite d’un plus petit gain effectué en août. L’activité a été à la hausse dans environ la moitié de tous les marchés locaux, surtout dans le Grand Vancouver et l’île de Vancouver, le Grand Toronto, London et St. Thomas, et Barrie. Dans la région du Grand Golden Horseshoe et ses environs, l’activité a été mitigée, certains marchés ayant affiché des augmentations des ventes mensuelles alors que d’autres sont demeurés près des niveaux les plus faibles connus récemment ou ont chuté davantage.
Les ventes réelles (non désaisonnalisées) de maisons ont chuté de 11 % en septembre, comparativement à il y a un an. Les ventes réelles se situaient à des niveaux inférieurs à ceux de l’année précédente dans près de 75 % des marchés locaux, surtout dans le Grand Toronto et les marchés avoisinants.

Nouvelles inscriptions
Après trois baisses mensuelles consécutives, le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de près de 5 % le mois dernier. L’augmentation du nombre d’inscriptions s’explique surtout par un bond du nombre de maisons à vendre dans le Grand Toronto. Le nombre des nouvelles inscriptions surpassant le nombre des ventes en septembre, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé à 55,7 % en septembre, comparativement à 57,2 % en août, à l’échelle nationale. On parle d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur.
Environ deux tiers de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre le mois dernier, selon une comparaison des ratios des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions.  Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. On comptait 5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de septembre 2017, comme c’était le cas le mois précédent, ce qui correspond largement à la moyenne à long terme pour cette mesure.
L’inventaire dans la région du Grand Golden Horseshoe se situant à 2,4 mois, il s’agit d’une forte augmentation par rapport au creux record de 0,8 mois enregistré en février et en mars. Cet inventaire reste toutefois en deçà de la moyenne à long terme de 3,1 mois pour cette région.

Diminution de la hausse des prix à l’échelle nationale
L’appréciation des prix a continué de s’atténuer d’une année à l’autre. L’IPP MLS global et composé (IPP) a grimpé de 10,7 % d’une année à l’autre en septembre 2017, ce qui représente un ralentissement plus marqué des gains enregistrés d’une année à l’autre depuis avril.  Le ralentissement de la hausse des prix reflète surtout l’assouplissement des tendances des prix dans les marchés du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice. L’appréciation des prix a été plus marquée dans les appartements et plus faible dans les habitations de référence.
En septembre, les hausses de prix des habitations de référence suivies par l’indice ont diminué alors que celles des appartements ont légèrement augmenté. Les appartements ont encore affiché les hausses de prix les plus importantes d’une année à l’autre en septembre (+19,8 %), suivis des maisons en rangée (+13,5 %), des maisons unifamiliales à un étage (+7,9 %) et des maisons unifamiliales à deux étages (+7,2 %).
L’Indice des prix des propriétés MLS est le meilleur moyen d’évaluer les tendances des prix, puisque la moyenne des prix est sujette à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.

Région de Toronto
En août et en septembre, la revente des maisons à Toronto a augmenté de 18 %, ce qui ne recoupe que partiellement la chute de 44 % des ventes de maisons existantes entre avril et juillet 2017. Les nouvelles inscriptions ont augmenté de près de 19 % le mois dernier, ce qui est favorable aux acheteurs. Les prix demeurent sous la pression à la baisse pour le quatrième mois consécutif.

Région de Vancouver
Après un ralentissement plus tôt l’été dernier, l’activité a repris dans la région de Vancouver en août et en septembre. Le gain de 6,1 % des reventes constaté en septembre a été le plus important parmi les grands marchés canadiens. Cette augmentation a surpassé la hausse substantielle des nouvelles inscriptions, laquelle a resserré les conditions de la demande et de l’offre, exerçant plus de pression à la hausse sur les prix. À Vancouver, le prix de référence a augmenté à 10,9 % d’une année à l’autre en septembre, alors qu’il s’établissait à 9,4 % en août. Compte tenu du resserrement du marché actuel, nous prévoyons une autre accélération au cours des prochains mois.

Calgary
À Calgary, le marché du logement est sur la voie de la reprise. En septembre, les ventes de maisons ont augmenté de 2,8 % pour un deuxième mois consécutif.  Cependant, les inventaires importants de copropriétés ont un effet modérateur et font en sorte que les prix des copropriétés subissent une pression à la baisse. Le prix de référence global à Calgary a continué d’augmenter d’une année à l’autre en septembre, mais le taux de 0,6 % était minimal. Il n’est guère possible qu’une appréciation plus importante survienne jusqu’à ce qu’il y ait un déclin considérable des inventaires.

Montréal
Le marché du logement de Montréal continue d’être vigoureux et les prix des maisons augmentent toujours.

Aperçu pour un atterrissage en douceur
Alors que l’économie du Canada a atteint un sommet au cours du deuxième trimestre et que le marché du logement a sensiblement ralenti, il semble que nous connaissions les premières étapes d’un processus de ralentissement prolongé dans le marché immobilier canadien. L’augmentation des taux d’intérêt et la perspective de l’introduction de simulations de crise plus serrées pour les emprunteurs non assurés continueront de faire chuter les reventes cette année et l’année prochaine. Globalement, les prix des maisons risquent d’augmenter de 10,5 % à 11 % cette année, considérablement à la baisse par rapport au 20 % du rythme d’une année à l’autre enregistré en avril. Pour 2018, nous nous attendons à ce que les prix composés des maisons augmentent de seulement 3 % à l’échelle nationale, ce qui représente un déclin de 4 % à 5 % environ dans le Grand Toronto en 2018.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca
7 Oct

La croissance des salaires s’accélère au Canada alors qu’on a créé des emplois pour le 10e mois consécutif.

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Bien que le gain d’emplois net global affichait un décevant 10 000, ce qui est beaucoup inférieur à la moyenne mensuelle au cours de la dernière année, les données sous-jacentes transmises dans le communiqué de ce matin de Statistique Canada étaient plutôt robustes! Le taux de chômage est demeuré inchangé à 6,2 pour cent et l’accélération dans les gains salariaux laisse entendre que l’économie est près du plein emploi. Le salaire horaire moyen a augmenté de 2,2 pour cent comparativement à 12 mois plus tôt, le rythme le plus rapide depuis avril 2016, ce qui reflète une accélération des salaires attendue depuis longtemps au cours des quelques derniers mois. La Banque du Canada a évoqué une hausse des salaires morose comme preuve d’un relâchement dans l’économie. Dans une inversion du processus du mois d’août, l’augmentation des emplois à temps plein a été dominante, à la hausse de 112 000, compensant une perte de 102 000 postes à temps partiel.

Le marché canadien du travail a généré plus d’emplois cette année depuis qu’il a émergé de la dernière récession en 2009. La croissance dans les emplois et l’augmentation des revenus alimentent la frénésie de la consommation, ce qui fait en sorte que l’économie du Canada est la plus solide parmi les membres du G7. Une telle croissance, cependant, devrait ralentir pendant le trimestre en cours puisque les exportations ont diminué pendant trois mois consécutifs et les activités liées au logement ne sont plus à leur sommet, particulièrement dans le Grand Golden Horseshoe, près de Toronto.

Une croissance des salaires plus rapide, ce qui devrait tôt ou tard se répercuter sur des prix plus élevés, soutient le point de vue de la Banque du Canada selon lequel l’inflation retourna à sa cible de deux pour cent au cours de la prochaine année. Après qu’un discours du gouverneur Poloz plus axé sur les compromis, la semaine dernière, ait réduit les probabilités d’une autre hausse du taux d’intérêt cette année, le rapport d’aujourd’hui a incité quelques commentateurs à suggérer qu’une autre augmentation avant la fin de l’année est probable. Cela dépendra beaucoup du rythme de l’activité économique mondiale, laquelle est au ralenti. Le rapport d’aujourd’hui sur les emplois correspond à notre point de vue selon lequel la croissance s’essouffle pour atteindre la fourchette des 2,0 % à 2,5 %, ce qui est de beaucoup inférieur au rythme de 4,5 pour cent affiché au deuxième trimestre.

Le taux de chômage qui se situe à 6,2 pour cent est le plus faible depuis des décennies sauf pendant la période qui a immédiatement précédé la crise financière de 2008-2009 lorsque l’économie tournait à son plein potentiel.

Selon Statistique Canada, l’Ontario a été la seule province à afficher une hausse notable de l’emploi pour un deuxième mois consécutif. Des pertes d’emplois ont été enregistrées au Manitoba et à l’Île-du-Prince-Édouard. La plupart des gains d’emplois ont été faits dans le secteur public, surtout dans les services éducatifs, compensant ainsi les pertes subies en août. Aussi, plus de gens ont travaillé dans le secteur du commerce de gros et de détail en septembre, alors que l’emploi a diminué dans le secteur de l’information, de la culture et des loisirs. Les emplois sont demeurés stables dans le secteur de la construction et ceux liés à l’immobilier ont un peu fléchi.

Taux de chômage provinciaux
(en pourcentage, en ordre ascendant)
Province Septembre Août
Colombie-Britannique 4,9 5,1
Manitoba 5,5 4,9
Ontario 5,6 5,7
Québec 6,0 6,1
Saskatchewan 6,2 6,4
Nouveau-Brunswick 7,8 7,8
Alberta 7,9 8,1
Nouvelle-Écosse 9,0 8,9
Île-du-Prince-Édouard 9,5 8,8
Terre-Neuve-et-Labrador 15,1 14,7

D’autres détails du rapport canadien

  • Les heures travaillées ont augmenté de 2,4 pour cent d’une année à l’autre, la hausse annuelle la plus importante depuis juin 2012.
  • Le nombre total d’emplois a augmenté d’environ 320 000 au cours des 12 derniers mois, surtout en raison des 289 000 nouveaux emplois à temps plein.
  • Chez les jeunes, le taux de chômage a chuté à 10,3 pour cent, le plus faible enregistré alors que leur taux de participation a diminué. Cela reflétait une augmentation dans le taux de fréquentation d’un établissement d’enseignement qui est à son niveau le plus élevé depuis 2011.

Les ouragans ont nui aux emplois aux États-Unis

Pour la première fois depuis 2010, le nombre d’employés salariés aux États-Unis a chuté en septembre. Le nombre d’emplois non agricoles a chuté de 33 000 alors que le taux de chômage a diminué de deux dixièmes de point pour se situer à 4,2 pour cent, un record de 16 ans, et les hausses salariales ont accéléré. Cette inconsistance apparente est le résultat de sondages séparés utilisés pour déterminer chacun de ces nombres. De plus, les ouragans Harvey et Irma ont empêché 1,47 million de personnes d’aller travailler, la pire situation depuis janvier 1996. Généralement, les travailleurs rémunérés à l’heure ne reçoivent pas leur salaire s’ils ne se présentent pas au travail, sans égard à la raison.

Le département américain du Travail laisse entendre que les ouragans ont eu un effet net de réduire le nombre d’emplois en septembre, bien qu’il n’y ait « pas eu d’effet perceptible » sur le taux de chômage national qui, à 4,2 pour cent, est le plus faible depuis février 2001. Le U-6, ou le taux de sous-emploi, a chuté à 8,3 pour cent alors qu’il affichait 8,6 pour cent; cette mesure inclut ceux qui travaillent à temps partiel involontairement et ceux qui veulent un emploi, mais ne recherchent pas activement.

Des marchés de l’emploi très restreints ont fait augmenter le salaire horaire moyen de 0,5 pour cent d’un mois à l’autre, faisant en sorte que la progression d’une année à l’autre se situe à 2,9 pour cent. Une partie de cette augmentation reflète probablement les travailleurs moins bien rémunérés qui n’ont pu se rendre au travail en raison des conditions météorologiques. Il faudra compter plusieurs mois pour que les effets liés aux conditions météorologiques s’effacent.

Aucun élément de ce rapport ne fait changer mon point de vue selon lequel la Réserve fédérale augmentera son taux d’intérêt encore une fois avant la fin de l’année.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca