28 Juin

Les données de mai sur l’inflation sont bonnes, mais est-ce qu’elles satisferont la Banque du Canada?

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Cliquez ici pour lire en anglais !

 

 

Est-ce que la baisse de l’inflation en mai sabordera une nouvelle hausse de taux en juillet?

 

Les données de mai sur l’inflation publiées ce matin par Statistique Canada n’apportent aucune surprise. L’inflation d’une année à l’autre mesurée par l’Indice des prix à la consommation (IPC) était à 3,4 %, comme on s’y attendait, un plein point de pourcentage sous le niveau d’avril. Il s’agit de la plus faible hausse depuis juin 2021. Les économistes avaient vu juste, sachant qu’en éliminant les chiffres d’avril 2022 du calcul annuel, l’inflation de mai serait sensiblement plus basse.

En mai l’année passée, l’inflation annuelle avait déjà grimpé à 7,7 %, principalement en raison de la hausse radicale des prix de l’énergie par suite de l’invasion russe de l’Ukraine. L’inflation a atteint un sommet de 8,1 % en juin 2022, de sorte que l’inflation devrait être faible aussi le mois prochain. C’est la raison pour laquelle la Banque du Canada prévoyait que l’inflation chuterait à 3 % cet été.

Ramener l’inflation à 3 % sera sans doute plus facile que de passer de 3 % à 2 %, parce que les progrès faciles ont déjà été réalisés. De nombreux prix de services sont bien plus tenaces que les prix de produits de base et de biens durables.

Le ralentissement de l’inflation en mai est principalement attribuable à la chute de 18,3 % sur un an des prix de l’essence, qui est un effet de l’année de référence. Sans l’essence, l’IPC a crû de 4,4 % en mai après avoir augmenté de 4,9 % en avril. Une baisse des prix du gaz naturel (-3,5 %) a aussi contribué à la décélération des prix de l’énergie.

La croissance des prix des biens durables d’une année à l’autre a ralenti en mai; les prix ont augmenté de 1,0 %, contre 2,2 % en avril. La hausse enregistrée en mai a été la plus faible depuis mai 2020 et a coïncidé avec l’atténuation des pressions exercées sur la chaîne d’approvisionnement comparativement à un an auparavant. Cela s’est traduit dans les prix des meubles (-2,9 %), lesquels ont enregistré la baisse la plus importante depuis juin 2020, ainsi que dans les prix des véhicules automobiles (+3,2 %), qui ont affiché l’augmentation la moins marquée depuis février 2021.

 

 

L’inflation de l’IPC au Canada a chuté en mai

 

 

Juin sera de nouveau un mois de faible inflation

 

Les prix des produits d’épicerie demeurent élevés – en hausse de 9,0 % sur un an, un peu moins qu’en avril. La croissance d’une année à l’autre des prix des aliments achetés au restaurant s’est accélérée légèrement en mai (+6,8 %) par rapport à avril (+6,4 %), dans le contexte où une pénurie de main-d’œuvre ainsi que des dépenses et des coûts d’intrants importants persistent. Les données de Statistique Canada indiquent que le problème des postes vacants peut affecter de manière disproportionnée ces entreprises.

La hausse des taux d’intérêt contribue aussi à l’inflation. Les coûts hypothécaires représentent un peu plus de 3 % de l’IPC. Ils font partie de la composante la plus importante de l’IPC – le logement, qui en constitue presque 30 %. L’indice du coût de l’intérêt hypothécaire a augmenté de 29,9 % d’une année à l’autre en mai, après les 28,5 % d’avril. Il s’agit de la plus forte augmentation jamais vue, et ce pour un troisième mois consécutif, alors que les Canadiens ont continué de renouveler ou de contracter des prêts hypothécaires à des taux plus élevés. Et cela ne tient pas encore compte des effets de la hausse de juin du taux directeur.

Il faut du temps pour que le plein effet de hausses de taux d’intérêt se répercute dans l’IPC. Les coûts des intérêts hypothécaires continueront d’augmenter à mesure que les taux d’intérêt majorés s’appliqueront aux paiements des ménages lors du renouvellement des contrats. Les dépenses liées à l’achat de maisons ont augmenté également en mai, les prix de revente plus élevés augmentant les commissions des courtiers immobiliers.

 

 

Les coûts des intérêts hypothécaires contribuent à l’inflation
Hausse annuelle des coûts des intérêts hypothécaires

 

En somme

Il y aura fort à faire pour atteindre l’objectif d’une inflation à 2 %. La Banque du Canada continue de s’inquiéter du fait que l’économie canadienne reste en surchauffe. Même si le chômage par rapport aux postes vacants a récemment commencé à augmenter, la Banque craint encore qu’une demande excédentaire exerce une pression haussière sur les prix. Tel est l’aspect cyclique de l’inflation – en corrélation inverse avec le taux de chômage. La Fed l’appelle l’inflation supercore, et elle comprend les services tels que coiffeur, soins personnels, garde d’enfants, repas au restaurant, voyages, hébergement, loisirs et divertissement.

Elle correspond à peu près à l’IPC tronqué (qui exclut les mouvements de prix extrêmes causés par des facteurs transitoires, comme des événements météorologiques), moins les prix des aliments, du logement et de l’énergie. Cette mesure a baissé moins que les autres mesures de l’inflation de base. L’inflation supercore est d’environ 5,5 % sur un an, contre 3,8 % pour l’IPC tronqué et 3,9 % pour l’IPC médian (voir le graphique ci-dessous).

Selon les tendances récentes des données annualisées sur trois mois, l’IPC était à 3,8 % en mai, après avoir été à 3,9 %, et l’IPC médian était à 3,6 %, contre 3,8 % en avril.

Voilà pourquoi la Banque du Canada attache tant d’importance aux données sur le marché du travail et les mesures globales des dépenses. Nous verrons deux rapports importants de Statistique Canada avant la décision du 12 juillet de la Banque du Canada : les données mensuelles sur le PIB le 30 juin, et l’Enquête sur la population active le 7 juillet. À moins qu’il s’y trouve le signe d’un fort ralentissement économique ou d’une hausse du chômage, la probabilité que la Banque du Canada décrète une nouvelle hausse des taux est d’environ 60 %.

 

 

Une nouvelle mesure clé : supercore
L’inflation supercore est l’inflation de l’IPC moins les aliments, l’énergie et le logement. Elle est plus élevée et plus tenace que les autres mesures de l’inflation de base.

 

Ce script se trouve aussi dans Autopilot.

 

Partagez rapidement et aisément ce blogue et les messages suivants sur vos réseaux sociaux en cliquant sur les boutons ci-dessous :

« Les données de mai sur l’inflation sont bonnes, mais est-ce qu’elles satisferont la Banque du Canada? » depuis @DLCCanadaInc Économiste en chef @DrSherryCooper https://hypothecairesdominion.ca/economic-insights/les-donnees-de-mai-sur-linflation-sont-bonnes-mais-est-ce-quelles-satisferont-la-banque-du-canada

 

Share
Tweet
Share
Forward

 

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres Hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca

 

Courtiers CHD
Twitter
YouTube
Instagram
16 Juin

La vigueur du marché de l’habitation en mai a sans doute provoqué la récente hausse de taux d’intérêt

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

La vigueur du marché de l’habitation en mai a incité la Banque du Canada à hausser le taux d’intérêt
L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) rapporte que les ventes d’habitations ont augmenté de 5,1 % d’un mois à l’autre en mai, après le gain de 11,1 % enregistré en avril. Les ventes ont maintenant progressé de 1,4 % sur un an, la première hausse annuelle depuis presque deux ans. Les ventes du printemps ont commencé à s’emballer (en comparaison de l’année passée), bien que l’étonnante hausse de 25 points de base du taux directeur de la Banque du Canada ait certainement modéré l’enthousiasme en juin. La vigueur du marché de l’habitation a peut-être été le facteur déterminant dans la décision de la Banque.

Les ventes ont augmenté dans environ 70 % des marchés locaux, notamment dans les marchés plus importants du Canada, à savoir le Grand Toronto, Montréal, le Grand Vancouver, Calgary, Edmonton et Ottawa.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a augmenté de 6,8 % d’un mois à l’autre en mai, mais dans l’ensemble l’offre demeure à des niveaux historiquement faibles.

Les ventes et les nouvelles inscriptions ayant augmenté dans des proportions semblables en mai, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situait à 67,9 %, soit guère moins que les 69 % d’avril. La moyenne à long terme de cette mesure est de 55,1 %.

On comptait 3,1 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mai 2023, soit une baisse par rapport aux 3,3 mois enregistrés à la fin d’avril, et une baisse de plus d’un mois complet par rapport au récent sommet enregistré à la fin de janvier. La moyenne à long terme de cette mesure est d’environ cinq mois.

Le peu de propriétaires se décidant à vendre est peut-être attribuable à une réticence à renoncer à des prêts hypothécaires à faible taux d’intérêt.

Prix des maisons

En mai 2023, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 2,1 % d’un mois à l’autre, ce qui représente une forte augmentation pour un seul mois et fait suite à une augmentation semblable en avril. Encore une fois, cette augmentation était aussi généralisée. D’avril à mai, une augmentation mensuelle des prix a été observée dans la plupart des marchés locaux.

L’IPP MLS® global et composé se situe maintenant à 8,6 % sous les niveaux d’il y a un an, ce qui représente une baisse moins importante que dans les quatre premiers mois de l’année. Le deuxième graphique indique les prix ont augmenté sur un an à l’échelle nationale ainsi qu’en Colombie-Britannique, en Alberta et en Nouvelle-Écosse. Au vu de l’évolution dans le Grand Toronto, la variation des prix sur un an y sera bientôt positive.

En somme

La hausse de taux décrétée par la Banque du Canada a refroidi les ardeurs sur le marché de l’habitation. Il semble que l’activité ait ralenti et que la demande de prêts hypothécaires à taux fixe ait fortement augmenté. De nombreux ménages doivent maintenant composer avec des mensualités majorées dans les deux prochaines années. La Banque du Canada le sait, et voudrait voir un ralentissement des dépenses des ménages par rapport au niveau élevé du premier trimestre. La confiance des consommateurs a nettement augmenté depuis mars. Cependant, ayant un ratio dette-revenu près de niveaux records, les ménages sont extrêmement sensibles aux taux d’intérêt.

Ironiquement, au moment où la Banque du Canada se remettait à hausser les taux après des mois de pause, la Réserve fédérale américaine décidait au contraire de faire une pause des hausses pour la première fois dans le cycle actuel. Aux États-Unis, l’inflation a culminé à plus de 9,1 % et était retombée à 4,0 % en mai. Au Canada, l’inflation a grimpé jusqu’à 8,1 %, et elle était à 4,4 % en avril. Les données canadiennes de mai seront publiés le 27 juin.

Les opérateurs boursiers s’attendent à une hausse de taux supplémentaire au Canada cette année. L’idée que la Banque pourrait réduire les taux cette année s’est évanouie. La plupart des observateurs prévoient que la première réduction viendra plus probablement à la mi-2024. Nous avons appris que l’incertitude règne, mais pour ma part, je gagerais que nous ne reverrons pas les taux d’intérêt d’avant la COVID avant très longtemps.

Ce script se trouve aussi dans Autopilot.

Partagez rapidement et aisément ce blogue et les messages suivants sur vos réseaux sociaux en cliquant sur les boutons ci-dessous :

« La vigueur du marché de l’habitation en mai a sans doute provoqué la récente hausse de taux d’intérêt » depuis @DLCCanadaInc Économiste en chef @DrSherryCooper https://hypothecairesdominion.ca/economic-insights/la-vigueur-du-marche-de-lhabitation-en-mai-a-sans-doute-provoque-la-recente-hausse-de-taux-dinteret
Share Share
Tweet Tweet
Share Share
Forward Forward
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres Hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
10 Juin

Le rapport de mai sur l’emploi indique un fléchissement deux jours après la hausse de taux d’intérêt de la Banque du Canada

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Cliquez ici pour lire en anglais !

 

La baisse des données sur l’emploi en mai marque la fin de la plus longue série de hausses depuis 2017

 

Ironiquement, l’Enquête sur la population active révèle un léger ralentissement en mai, deux jours après que la Banque du Canada a surpris les marchés en haussant les taux d’intérêt. L’emploi a peu varié en mai; il a baissé de 17 300, entièrement parmi les jeunes de 15 à 24 ans. Tous les autres groupes d’âge ont continué de connaître des gains rapides. Le total des heures travaillées a diminué de 0,4 %, mais il était en hausse de 2,2 % par rapport à un an plus tôt.

Les salaires étaient en augmentation de 5,1 % le mois dernier, soit un peu moins que les trois mois précédents.

Le taux d’emploi – le pourcentage de personnes âgées de 15 ans et plus occupant un emploi – a reculé de 0,3 point de pourcentage pour s’établir à 62,1 % en mai. Cette baisse reflète une forte croissance démographique au cours du mois (+83 000) et peu de variation en matière d’emploi.

Après cinq mois consécutifs à 5 % à peine, le taux de chômage a augmenté de 0,2 point de pourcentage, à 5,2 % le mois dernier. Il s’agit de la première hausse mensuelle depuis août 2022. Selon l’estimation médiane d’un sondage Bloomberg, on attendait plutôt un gain de 21 300 emplois et un taux de chômage de 5,1 %.

 

 

Après cinq mois, le taux de chômage augmente en mai
Selon les prévisions, il serait à 5,7 % à la fin de l’année

 

Les données de mai ont mis fin à la plus longue série d’augmentations de l’emploi depuis 2017, quand un total de 423 900 emplois avaient été créés. Cependant, la baisse de l’emploi est considérée comme statistiquement négligeable, ne contrant pas même la moitié de la hausse enregistrée en avril. Malgré le recul, les salaires ont continué de grimper, progressant de plus de 5 % sur une base annuelle pour un quatrième mois de suite. Le marché du travail reste donc serré, et l’économie reste résiliente, nonobstant la hausse des coûts d’emprunt.

 

 

Inflation salariale en légère baisse, à 5,1 % sur un an

 

En somme

Après un début d’année extrêmement vigoureux, le marché de l’emploi au Canada est resté dynamique au deuxième trimestre. Une confluence de facteurs – y compris un marché du travail serré, une forte croissance économique, une inflation persistante et une relance sur le marché de l’habitation – a incité le gouverneur Tiff Macklem et son équipe à hausser le taux d’intérêt à un jour mercredi, le portant à 4,75 %. Une pause dans la hausse de taux avait été annoncée en janvier. Les décideurs ont perçu que « la demande excédentaire dans l’économie paraît plus persistante qu’anticipé ».

Il semble improbable que la Banque du Canada renoncerait à la pause dans la hausse des taux qui a commencé en janvier pour s’en tenir à une augmentation de seulement 25 points de base. Une seule baisse des chiffres sur l’emploi ne constitue pas une nouvelle tendance, d’autant que les marchés du travail restent exceptionnellement serrés. Avant la prochaine décision sur les taux d’intérêt, le 12 juillet, nous aurons un nouveau rapport sur l’emploi, le rapport de mai sur l’Indice des prix à la consommation (IPC) et l’enquête très attendue de la Banque sur les perspectives des entreprises. Nous prévoyons que la tendance à un affaiblissement des données se poursuivra, mais il faudrait sans doute d’autres ralentissements inattendus pour éviter une nouvelle hausse de taux en juillet.

 

Ce script se trouve aussi dans Autopilot.

 

Partagez rapidement et aisément ce blogue et les messages suivants sur vos réseaux sociaux en cliquant sur les boutons ci-dessous :

« Le rapport de mai sur l’emploi indique un fléchissement deux jours après la hausse de taux d’intérêt de la Banque du Canada » depuis @DLCCanadaInc Économiste en chef @DrSherryCooper https://hypothecairesdominion.ca/economic-insights/le-rapport-de-mai-sur-lemploi-indique-un-flechissement-deux-jours-apres-la-hausse-de-taux-dinteret-de-la-banque-du-canada

 

Share
Tweet
Share
Forward

 

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres Hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca

 

Courtiers CHD
Twitter
YouTube
Instagram
7 Juin

DERNIÈRE NOUVELLE : La Banque du Canada hausse son taux directeur de 25 points de base pour atteindre les 4,75 %

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Taux d’intérêt de la BC
Afficher dans le navigateur
PLAIDOYER
La Banque du Canada a augmenté son taux directeur de 25 points de base, le portant ainsi à 4,75 %. Cette mesure était anticipée par une partie du marché et représente la première hausse du taux de la Banque depuis janvier dernier.

Dans sa déclaration, l’institution a indiqué que face à une consommation qui affiche une croissance « étonnamment soutenue » et à une inflation en hausse en avril, elle a jugé que « la politique monétaire en vigueur ne permettait pas d’instaurer un équilibre durable entre l’offre et la demande et de ramener l’inflation à l’objectif de 2 % de manière pérenne ».

La Banque a assuré qu’elle « maintiendra sa vigilance quant à l’évolution de l’inflation sous-jacente et aux perspectives de progression de l’indice des prix à la consommation (IPC). »

Une récente étude a montré que les emprunteurs ayant bénéficié d’un suivi de la part de leur professionnel hypothécaire pour les informer de la hausse des taux et des tendances du marché se sont montrés « significativement plus satisfaits que ceux qui n’ont pas eu cette opportunité ».

Courtiers, c’est l’occasion idéale pour entrer en contact avec vos clients, notamment ceux ayant un prêt hypothécaire à taux variable. La prochaine annonce concernant le taux est prévue pour le mercredi 12 juillet.

Nous ne manquerons pas de continuer à faire pression sur les autorités afin que le rêve de devenir propriétaire reste accessible pour tous les Canadiens.

LISEZ LA DÉCLARATION
Contact
Jasmine Toor

Directrice des affaires publiques
416.644.5469 | jtoor@mpc.ca
Mortgage Processionals Canada

Plaidoyer

Ressources

Événements

Éducation

Sensibilisation

PROFESSIONNELS HYPOTHÉCAIRES DU CANADA

2005 Sheppard Ave. E, Suite 401, Toronto, ON, M2J 5B4
1-888-442-4625       MortgageProsCan.ca

31 Mai

PIB canadien plus fort que prévu au premier trimestre; la Banque du Canada pourrait hausser les taux

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Cliquez ici pour lire en anglais !

 

 

De bonnes nouvelles, mais pas pour la Banque du Canada

 

L’économie canadienne continue de se montrer résiliente face aux taux d’intérêt majorés. Selon les données publiées ce matin par Statistique Canada, le PIB réel a progressé à un taux annuel de 3,1 % au premier trimestre de cette année, soit plus que les prévisions du consensus. L’estimation de la croissance en avril est aussi ferme, ce qui laisse entrevoir une vigueur continue au T2. La combinaison d’une grève dans le secteur public et des feux de forêt en Alberta n’ont guère infléchi la tendance.

La croissance au premier trimestre a bénéficié de la force du commerce international et des dépenses des ménages. Ces facteurs ont été un peu atténués par un ralentissement de l’accumulation des stocks ainsi qu’une baisse dans la construction domiciliaire et dans les investissements des entreprises en machines et matériel.

Après deux trimestres de croissance minimale, les dépenses des ménages ont augmenté pour les biens (+1,5 %) et pour les services (+1,3 %) au premier trimestre de 2023. Les dépenses en biens durables (+3,3 %) ont été portées par les véhicules automobiles, y compris les nouveaux camions, fourgonnettes et véhicules utilitaires sport neufs (+7,8 %). Les dépenses en bien semi-durables (+4,3 %) l’ont été par les vêtements (+4,5 %). Quant aux dépenses en biens non durables (-0,2 %), elles ont diminué légèrement.

Les dépenses en services ont augmenté au premier trimestre de 2023, et ce sont les services de repas et boissons non alcoolisées (+4,4 %) et les services de boissons alcoolisées (+6,5 %) qui ont affiché les plus fortes hausses. Parallèlement, une croissance a été enregistrée au chapitre des voyages, les dépenses des Canadiens à l’étranger ayant progressé de 6,8 % au premier trimestre, alors qu’elles avaient fléchi de 3,3 % au trimestre précédent.

Ces données ne donnent pas à croire que les ménages souffrent excessivement d’une hausse des paiements sur les prêts hypothécaires et sur les comptes de cartes de crédit.

En marge de la hausse des coûts d’emprunt et de la baisse des emprunts hypothécaires, les investissements en logement ont reculé de 3,9 % au premier trimestre de 2023, affichant ainsi leur quatrième baisse trimestrielle consécutive. Le repli des investissements était généralisé : la construction neuve (-6,0 %), les rénovations (-2,1 %) et les coûts de transfert de propriété (-1,5 %), lesquels représentent l’activité de revente, ont tous affiché des baisses.

Nous savons que l’activité dans le secteur du logement a nettement accéléré depuis le premier trimestre, ce qui profitera certainement à la croissance au T2. Autre facteur expansionniste, la rémunération des travailleurs continue d’augmenter, en particulier dans les secteurs des services professionnels et personnels, de la fabrication et de la construction.

En revanche, les taux d’épargne et le revenu disponible des ménages sont en baisse. La persistance des taux d’intérêt élevés a eu un effet surtout négatif sur le revenu net de la propriété, la croissance du revenu tiré d’intérêts (+6,4 %), principalement sous forme de dépôts, n’ayant pas suivi le rythme de l’augmentation des paiements d’intérêts sur la dette hypothécaire (+14,7 %) et sur le crédit à la consommation (+10,9 %).

Alors que le revenu disponible des ménages a diminué au premier trimestre de 2023, les dépenses à la consommation (en termes nominaux) ont augmenté de 2,1 %. Ce rythme de croissance est plus prononcé que celui de 1,4 % enregistré au quatrième trimestre de 2022, en partie du fait des pressions inflationnistes. Conséquence, le taux d’épargne des ménages s’est établi à 2,9 % au premier trimestre de 2023, en baisse par rapport au taux de 5,8 % observé à la fin de 2022. Le taux d’épargne des ménages s’est ainsi rapproché de son niveau prépandémie; il se situait à 2,1 % en moyenne en 2019.

Les revenus d’entreprise ont nettement faibli au T1. À en juger d’après le marché boursier, les bénéfices des sociétés ont aussi déçu dans un éventail de secteurs au T2.

 

 

L’économie canadienne ne ralentit pas assez
Croissance du PIB réel au Canada
(taux annuel désaisonnalisé, %)
Prévision

 

En somme

La vigueur des données d’aujourd’hui et l’inflation plus élevée que prévu en avril incitera la Banque du Canada à envisager sérieusement une hausse de 25 points de base du taux à un jour, pour le porter à 4,75 %, lors de sa réunion de la semaine prochaine. Je crois qu’elle attendra de voir les données de mai sur l’emploi et l’inflation avant d’en décider.

Les marchés ont déjà réagi aux plus récentes données. Les taux d’intérêt à court terme restent bien au-delà des niveaux du début de l’année, bien que ce soit surtout attribuable au problème du plafonnement de la dette aux États-Unis. La Banque adoptera certainement une attitude décisive.

 

Ce script se trouve aussi dans Autopilot.

 

Partagez rapidement et aisément ce blogue et les messages suivants sur vos réseaux sociaux en cliquant sur les boutons ci-dessous :

« PIB canadien plus fort que prévu au premier trimestre; la Banque du Canada pourrait hausser les taux » depuis @DLCCanadaInc Économiste en chef @DrSherryCooper https://hypothecairesdominion.ca/economic-insights/pib-canadien-plus-fort-que-prevu-au-premier-trimestre-la-banque-du-canada-pourrait-hausser-les-taux

 

Share
Tweet
Share
Forward

 

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres Hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca

 

Courtiers CHD
Twitter
YouTube
Instagram
16 Mai

L’activité se renforce nettement sur le marché canadien de l’habitation en avril

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

La vigueur du marché immobilier du printemps augure bien pour l’économie
L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) rapporte que les ventes d’habitations ont bondi de 11,3 % d’un mois à l’autre en avril. La reprise printanière fait suite aux gains successifs, bien que plus modestes, des deux mois précédents. Comme la Banque du Canada marque une pause dans les hausses de taux d’intérêt et que les prix des maisons ont fléchi dans la plupart des régions, les acheteurs se ruent sur l’offre limitée de maisons disponibles.

Suivant la tendance des derniers mois, la hausse des ventes a été généralisée, mais encore une fois dominée par le Lower Mainland de la Colombie-Britannique et la région du Grand Toronto. À Toronto, par exemple, les ventes ont augmenté de 27 % d’un mois à l’autre. C’est la plus forte hausse mensuelle des deux dernières décennies, hormis la reprise à la suite des confinements pour cause de COVID en 2020.

Le prix de référence d’une maison à Toronto a grimpé à 1,11 million de dollars, une hausse de 2,4 %, en données désaisonnalisées. Les baisses constatées plus tôt cette année sont ainsi effacées, les prix étant en augmentation de 0,5 % sur les quatre premiers mois de 2023.

Nouvelles inscriptions

L’offre n’est pas seulement faible, mais extrêmement faible. Les plus récentes données indiquent toutefois que les nouvelles inscriptions ont augmenté dans la première semaine de mai. Le manque persistant de nouvelles inscriptions nuit à l’abordabilité des maisons.

Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a augmenté de 1,6 % d’un mois à l’autre en avril; cependant, l’offre demeure à son plus bas niveau en 20 ans. Avec une progression de 2,8 %, les nouvelles inscriptions sur la marché de Toronto sont bien insuffisantes vu l’augmentation des ventes de 27 %. En conséquence, l’offre de maisons a diminué, après avoir augmenté de 12,3 % au cours de la dernière année. Le rapport entre inscriptions actives et ventes, un indice du caractère concurrentiel du marché pour les acheteurs, est plus serré que la moyenne historique.

Le marché immobilier de Toronto n’est pas le seul à connaître une offre serrée et des prix en hausse. Vancouver, depuis longtemps un des marchés les plus chers au pays, a aussi vu son prix de référence grimper de 2,4 % le mois passé.

Les ventes nationales ayant largement dépassé les nouvelles inscriptions en avril, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a bondi à 70,2 %, contre 64,1 % en mars. La moyenne à long terme de cette mesure est de 55,1 %.

On comptait 3,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’avril 2023, soit une baisse d’un demi-mois par rapport aux 3,8 mois enregistrés à la fin de mars. La moyenne à long terme de cette mesure est d’environ cinq mois.

Prix des maisons

En avril 2023, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 1,6 % d’un mois à l’autre, ce qui représente une forte augmentation pour un seul mois. Cette augmentation était aussi généralisée. De mars à avril, une augmentation mensuelle des prix a été observée dans la plupart des marchés locaux.

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en avril 2023 s’est établi à 716 000 $, soit une baisse de 3,9 % par rapport à avril 2022, mais une hausse de 103 500 $ par rapport à janvier 2023, un gain attribuable aux rebonds importants des ventes dans la région du Grand Toronto et dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique.

En somme

Le marché canadien de l’habitation a entrepris un virage. L’inventaire reste extrêmement faible, mais les maisons se vendent, et se vendent rapidement. Les acheteurs apprécient les taux hypothécaires fixes à court terme, ce qui est un changement notable par rapport à la période avant que la Banque du Canada commence à augmenter les taux.

Le reste de cette année, la Banque du Canada n’augmentera sans doute pas les taux, mais je ne prévois pas que le gouverneur Macklem les réduira. Il reste toutefois à voir comment l’inflation évoluera. Nous aurons des nouvelles à ce sujet demain.

Le fait que les marchés du travail restent forts et que l’activité reprend dans le domaine de l’habitation doit certainement inquiéter quelque peu la Banque du Canada – si elle veut ramener l’inflation à sa cible de 2 % l’année prochaine.

Autre élément notable, la forte augmentation de la population canadienne – du fait de l’immigration – a aggravé la pénurie de logements. L’offre de nouvelles habitations, et surtout d’habitations abordables, est insuffisante pour une population en forte hausse. Par ailleurs, un récent rapport de Benjamin Dachis, de l’Institut C.D. Howe, signale d’importants obstacles gouvernementaux à une offre adéquate de logements.

L’Institut recommande :

  • de prévoir l’application non politique des politiques municipales en matière de logement;
  • de réformer les frais imposés pour les nouveaux projets domiciliaires;
  • d’alléger les restrictions sur la construction en hauteur et en banlieue.
20 Juil

L’inflation continue de monter au Canada en juin

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

L’inflation canadienne grimpe à 8,1 % en juin
Un nouveau taux d’inflation pénible a été publié aujourd’hui. Le taux d’inflation à la consommation a continué d’augmenter pour atteindre 8,1 % d’une année à l’autre en juin, après avoir enregistré une hausse de 7,7 % en mai. Il s’agit de la plus forte progression annuelle observée depuis janvier 1983. L’accélération de juin est principalement attribuable à la majoration des prix de l’essence. Cependant, les hausses de prix sont demeurées généralisées : sept des huit principales composantes ont augmenté de 3 % ou plus.

Sans l’essence, l’IPC a progressé de 6,5 % d’une année à l’autre en juin, après avoir augmenté de 6,3 % en mai (voir le graphique ci-dessous).

Sur une base mensuelle, l’IPC a augmenté de 0,7 % en juin, après avoir progressé de 1,4 % en mai. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC s’est accru de 0,6 %.

En moyenne, les prix ont augmenté plus rapidement que les salaires horaires, lesquels ont progressé de 5,2 % au cours de la période de 12 mois se terminant en juin, selon les données de l’Enquête sur la population active.

Les prix de l’essence retiennent beaucoup d’attention. Ils ont bondi de 54,6 % sur un an en juin, contre 48 % en mai. Il pourrait y avoir un répit pour cette composante de l’inflation, car les prix de l’essence suivent globalement les prix du pétrole brut, or ils ont plafonné au début de juin et ont baissé jusqu’à présent en juillet. Voilà qui pourrait être une bonne nouvelle pour la Banque du Canada.

En somme

Toutes les banques centrales (sauf celle du Japon) font face à une inflation bien supérieure à ce qui était prévu. L’augmentation de l’inflation annuelle au-delà de 8 % fera que la Banque du Canada continuera de resserrer sa politique, bien que les chiffres indiquent un certain relâchement. Par exemple, les prix des aliments semblent s’atténuer, et l’inflation des prix de l’essence a peut-être dépassé son sommet. Les prix des aliments étaient en hausse de 0,1 % en juin, la plus faible augmentation depuis un an. Les coûts du logement ont augmenté de 0,4 %, la plus faible marge depuis novembre. Statistique Canada l’attribue à une baisse des commissions immobilières à la suite d’un ralentissement du marché.

Avec un peu de chance, les pressions sur les prix seraient à leur sommet. Le graphique ci-dessous indique les plus récentes prévisions d’inflation de la Banque du Canada, publiées la semaine passée dans le Rapport sur la politique monétaire de juillet. La Banque du Canada a estimé que l’inflation sera en moyenne de 8 % jusqu’au troisième trimestre de 2022, puis ralentira.

D’après le marché des swaps, les opérateurs boursiers parient que la banque centrale augmentera encore son taux directeur de 75 points de base lors de sa prochaine réunion, le 7 septembre, après la hausse d’un plein point de pourcentage de la semaine passée. Le taux à un jour passerait ainsi de 2,25 % à 3,25 %, soit au-dessus de la plage que la Banque considère comme neutre. Le taux préférentiel passerait alors de 4,7 % à 5,45 %, entraînant une hausse de 75 points de base des taux hypothécaires variables. La décision de la semaine passée a porté les taux hypothécaires variables à environ 4,25 %, et le taux d’admissibilité correspondant à 6,25 % – au lieu des 5,25 % d’avant la décision. Par conséquent, l’écart entre le taux d’admissibilité pour un prêt hypothécaire à taux fixe et un prêt à taux variable s’est réduit à seulement 100 points de base. C’est son plus bas niveau depuis des années. Cette situation continue certainement de ralentir l’activité immobilière, réduisant la croissance économique au Canada.

La question reste posée : est-ce que la Banque du Canada réussira à réduire l’inflation sans déclencher une récession? Restez à l’écoute!

Au-delà des prévisions
L’inflation atteint 8,1 % au Canada, son plus haut niveau depuis janvier 1983.
/ Variation annuelle réelle de l’IPC / Prévision d’oct. / Prévision de janvier / Prévision d’avril / Prévision de juillet / Cible
Source : Statistique Canada, Banque du Canada, calculs de Bloomberg
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
16 Juil

Les prix des maisons au Canada ont fortement baissé en juin

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

La baisse des prix des maisons s’est accélérée en juin

Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), le ralentissement qui a commencé en mars face à des taux d’intérêt majorés s’est confirmé. Les ventes résidentielles enregistrées sur les systèmes MLS® canadiens ont reculé de 5,6 % de mai à juin 2022, entraînant une forte baisse des ventes au deuxième trimestre (voir le graphique ci-dessous). Le nombre réel (non désaisonnalisé) de transactions en juin 2022 était inférieur de 23,9 % par rapport au record pour ce mois (établi en 2021) et inférieur à moyenne mensuelle mobile sur 10 ans.

« Les ventes résidentielles continuent de fléchir en raison de la hausse des taux d’intérêt et de l’incertitude qui plane, indique Jill Oudil, présidente de l’ACI. Bien que les coûts d’emprunt aient remplacé l’offre comme facteur principal influençant le marché de l’habitation en ce moment, l’insuffisance de l’offre n’est pas comblée pour autant. »

L’augmentation surprise de 100 points de base du taux directeur de la Banque du Canada accentuera le ralentissement dans les mois à venir. « Un facteur important en ce moment qui n’obtient pas suffisamment d’attention est la différence entre les critères d’admissibilité des prêts hypothécaires à taux fixe et à taux variable, explique Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. Les taux variables évoluent en temps réel, mais les taux fixes tiennent déjà compte de la plupart des hausses prévues par la Banque du Canada en 2022. Il n’est donc pas surprenant de voir une hausse record de prêts hypothécaires à taux variable, bien que pour des raisons différentes qu’auparavant. En raison des 200 points de base de la simulation de crise qui s’ajoute au taux contractuel, il est beaucoup plus difficile de se qualifier pour un prêt hypothécaire à taux fixe, et ce tout juste depuis avril. Une simulation de crise très rigoureuse était logique lorsque les taux atteignaient des creux records, mais les décideurs politiques ont peut-être avantage à évaluer si elle atteint toujours les objectifs visés maintenant que les taux fixes sont de retour à des niveaux normaux. »

Nouvelles inscriptions
En juin, le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de 4,1 % d’un mois à l’autre. Cette augmentation mensuelle de l’offre a été influencée par un bond dans les nouvelles inscriptions à Montréal, alors que celles de la région du Grand Toronto et du Grand Vancouver accusaient un petit recul.

Étant donné la baisse des ventes et l’augmentation du nombre de nouvelles inscriptions en juin, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé pour s’établir à 51,7 %, son plus bas niveau depuis janvier 2015. Ce ratio se situe également sous la moyenne à long terme nationale de 55,1 %. Selon le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions, près de trois quarts des marchés locaux étaient en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme) en juin 2022.

On comptait 3,1 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de juin 2022. Ce résultat demeure historiquement faible, mais augmente lentement par rapport au déficit record d’inventaire enregistré il y a à peine six mois. La moyenne à long terme de cette mesure dépasse cinq mois.

Prix des maisons
En juin 2022, l’IPP MLS® global et composé a enregistré une baisse de 1,9 % d’un mois à l’autre.
Sur le plan régional, la plupart des reculs mensuels ont été observés sur les marchés de l’Ontario. Les prix des propriétés dans certaines régions de la Colombie-Britannique ont aussi légèrement fléchi, mais les totaux pour cette province sont influencés par une stabilité des prix dans le Grand Vancouver.

Dans les Prairies, les prix demeurent plus ou moins stables, alors qu’ils commencent tout juste à baisser au Québec.

Sur la côte Est, les prix continuent de grimper dans la plupart des régions, sauf à Halifax-Dartmouth où l’on observe une stagnation des prix.

L’IPP MLS® global et composé non désaisonnalisé affiche toujours une hausse de 14,9 % d’une année à l’autre en juin, mais ce n’est que la moitié des hausses records de près de 30 % d’une année à l’autre enregistrées en janvier et février derniers (voir le graphique et les tableaux ci-dessous).

En somme
À bien des égards, les tendances révélées par les données d’aujourd’hui sur le logement sont déjà dépassées. Tout a changé lorsqu’une hausse exceptionnelle des taux a été annoncée il y a quelques jours. La demande excédentaire est essentiellement résorbée, et nous abordons une période plus fragile pour les volumes de reventes et les prix. Le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a baissé à 51,7 % en juin, ce qui est considéré comme une situation d’équilibre, mais il s’agit du ratio le plus bas depuis 2015, et il semble destiné à baisser encore. Des marchés sont déjà favorables aux acheteurs, surtout dans les banlieues proches ou lointaines en Ontario et dans certaines régions de Colombie-Britannique. Ces régions sont celles qui avaient connu des hausses de prix extrêmes l’année passée. D’autres marchés, comme ceux de villes d’Alberta et du Canada atlantique, restent encore solides.

Avec le récent resserrement des politiques de la Banque du Canada, les taux d’admissibilité grimpent – pour les prêts hypothécaires tant à taux variable qu’à taux fixe. Avant l’augmentation de 1 point de pourcentage du taux directeur, l’admissibilité pour les prêts à taux variable était déterminée à 5,25 %, mais c’est maintenant autour de 6 %. Les emprunteurs à taux fixe doivent être admissibles à environ 7 %. Le taux préférentiel canadien a bondi cette année, faisant augmenter les taux hypothécaires variables d’environ 300 points de base. Robert Kavcic, de BMO, a calculé que si le taux passe 1,5 % à 4,5 % pour un prêt d’une valeur donnée, le paiement mensuel d’un prêt hypothécaire à taux variable grimpera de presque 40 %. La situation actuelle représente ainsi un changement encore plus abrupt qu’à la fin des années 1980, en tenant compte de l’évolution des niveaux de revenu.

Selon M. Kavcic : « Pour la grande majorité des emprunteurs à taux variable, les paiements restent inchangés, mais les répercussions restent importantes. Par exemple, si un taux variable passe de 1,5 % à 4 % alors que les paiements sont fixes, la période d’amortissement passe de 25 ans à 45 ans. Si les taux augmentent encore de 50 points de base de plus en septembre, ce serait plus de 60 ans. Dans bien des cas, les paiements ne serviront plus à faire baisser le solde du capital. Chaque prêt hypothécaire a ses propres conditions déterminant quand les paiements commencent à augmenter, mais pour ceux qui ont bénéficié des taux variables les plus bas, le moment arrivera bientôt. Évidemment, les paiements des MCBI [marges de crédit adossées à un bien immobilier] utilisées pour financer l’achat de propriétés multiples grimpent en temps réel. »

Il y a aussi le risque que l’organisme de réglementation des institutions financières fédérales, le BSIF, intervienne pour protéger les grandes banques à charte et éviter qu’elles assument trop de risque plutôt que pour faire en sorte qu’il soit plus facile pour les emprunteurs de se qualifier ou d’emprunter à taux variable, dans le présent contexte.

Les renouvellements de prêts hypothécaires posent problème aussi. Les prêts hypothécaires à taux fixe étaient à environ 3 % il y a cinq ans. À 4,5 %, les paiements mensuels augmenteront d’environ 15 %, toutes autres choses étant égales.

À la suite de la dernière décision de la Banque du Canada, davantage d’acheteurs potentiels vont croire que les prix des maisons devraient baisser et ne craindront plus de rater de bonnes occasions. Voilà qui supprimera le facteur clé qui a fait grimper les prix rapidement depuis le début de la pandémie.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
13 Juil

La Banque du Canada hausse le taux de 100 points de base

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Hausse exceptionnelle des taux, qui en annonce encore d’autres
Le Conseil de direction de la Banque du Canada a augmenté le taux directeur à un jour d’un plein point de pourcentage, le portant à 2½ %. La Banque poursuit aussi sa politique de resserrement quantitatif, réduisant son portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada et augmentant ainsi encore la pression à la hausse des taux d’intérêt à plus long terme.

Dans un communiqué publié ce matin, la Banque affirme que « [l]’inflation au Canada est plus élevée et persistante que la Banque le prévoyait dans son Rapport sur la politique monétaire [RPM] d’avril, et restera probablement autour de 8 % au cours des prochains mois. […] Même si des facteurs mondiaux comme la guerre en Ukraine et les perturbations continues de l’approvisionnement ont été les principaux moteurs de l’inflation, les pressions intérieures sur les prix attribuables à la demande excédentaire gagnent en importance. Plus de la moitié des composantes de l’indice des prix à la consommation affichent maintenant une hausse supérieure à 5 %. »

La Banque s’inquiète surtout du risque que les pressions inflationnistes s’enracinent. Les récentes enquêtes auprès des consommateurs et des entreprises indiquent une augmentation des attentes d’inflation, et d’une inflation plus élevée pendant plus longtemps. L’inflation salariale s’est accélérée, atteignant 5,2 % selon l’Enquête sur la population active de juin. Le taux de chômage a baissé à un niveau inédit de 4,9 %, le taux de postes vacants atteignant un sommet record en Ontario et en Alberta.

Dans le monde entier, les banques centrales augmentent décisivement les taux d’intérêt, et la croissance ralentit. « Aux États-Unis, l’inflation élevée et les taux d’intérêt en hausse contribuent à un ralentissement de la demande intérieure. L’économie chinoise est plombée par des vagues de restrictions visant à contenir les éclosions de COVID-19. Les prix du pétrole restent élevés et volatils. La Banque s’attend à ce que la croissance économique mondiale ralentisse pour s’établir à environ 3½ % cette année et 2 % en 2023, avant de se raffermir pour atteindre 3 % en 2024. »

La demande excédentaire a manifestement continué d’augmenter au Canada. « La demande étant forte, les entreprises répercutent sur les consommateurs les coûts plus élevés des intrants et de la main-d’œuvre en montant les prix. La consommation est robuste, tirée par un rebond des dépenses en services pour lesquels la distanciation est difficile. Les investissements des entreprises sont solides et les exportations sont stimulées par les prix élevés des produits de base. La Banque estime que le PIB a progressé d’environ 4 % au deuxième trimestre. La progression devrait ralentir pour s’établir autour de 2 % au troisième trimestre, à mesure que la croissance de la consommation se modérera et que l’activité sur le marché du logement reculera après avoir affiché, durant la pandémie, une vigueur qui ne peut pas être maintenue. »

Dans le RPM de juillet, publié aujourd’hui, la Banque indique sa prévision que l’économie du Canada progressera de 3,4 % en 2022 – ce qui correspond au consensus des prévisions –, de 1,75 % en 2023 et de 2,5 % en 2024. Certains économistes prévoient déjà une croissance plus faible l’an prochain, correspondant à une légère récession. La Banque n’est pas encore allée si loin.

« L’activité ralentira à mesure que la croissance mondiale s’essoufflera et que le resserrement de la politique monétaire fera sentir ses effets dans l’économie, affirme la Banque du Canada. Ces facteurs, conjugués à la résolution des perturbations de l’approvisionnement, rétabliront l’équilibre entre l’offre et la demande et atténueront les pressions inflationnistes. Les prix mondiaux de l’énergie devraient aussi reculer. Selon la projection de juillet, l’inflation commencera à redescendre plus tard cette année pour se situer autour de 3 % à la fin de l’année prochaine et retournera à la cible de 2 % à la fin de 2024. »

En somme
Les communications d’aujourd’hui de la Banque du Canada ont confirmé que le Conseil de direction juge encore que les taux d’intérêt vont devoir augmenter davantage, et « le rythme des hausses sera guidé par l’évaluation continue que fait la Banque de l’économie et de l’inflation ». Encore une fois, la Banque a affirmé qu’elle est « est déterminé[e] à tenir son engagement à assurer la stabilité des prix et continuera de prendre les mesures nécessaires en vue de l’atteinte de la cible d’inflation de 2 % ».

À 2,5 %, le taux directeur est au milieu de sa plage « neutre ». Ce niveau est celui auquel la politique monétaire est réputée n’être ni expansionniste ni restrictive. Le gouverneur Macklem a dit prévoir que la Banque augmentera la cible à 3 % ou un peu plus. Avant les annonces d’aujourd’hui, les marchés s’attendaient à ce que le taux à un jour se situe à 3,5 % à la fin de l’année.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
22 Juin

L’inflation de l’IPC canadien bondit à 7,7 %

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

L’inflation canadienne bondit à 7,7 % en mai
L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 7,7 % d’une année à l’autre en mai, contre 6,8 % en avril, ce qui est la plus forte augmentation de l’inflation depuis janvier 1983. La nouvelle confirme que la Banque du Canada fait face à la plus dangereuse poussée d’inflation depuis qu’elle a commencé à cibler l’IPC au début des années 1990.

Sans l’essence, l’IPC a augmenté de 6,3 % d’une année à l’autre en mai, après avoir augmenté de 5,8 % en avril. Les hausses des prix ont continué d’être généralisées, ce qui a exercé une pression sur les portefeuilles des Canadiens et qui, dans certains cas, a eu une incidence sur leur capacité à assumer leurs dépenses quotidiennes.

L’accélération de la croissance en mai est principalement attribuable à la hausse des prix de l’essence, lesquels ont augmenté de 12,0 % par rapport à avril 2022 (-0,7 %). L’augmentation des prix pour les services, comme les hôtels et les restaurants, a aussi contribué à la hausse. Les prix des aliments et du logement sont restés élevés en mai, leur taux de croissance d’une année à l’autre étant le même.

Sur une base mensuelle, l’IPC a augmenté de 1,4 % en mai, après avoir progressé de 0,6 % en avril. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC a augmenté de 1,1 %. Il s’agit de la croissance la plus marquée depuis l’introduction de la série en 1992.

Selon les données sur les salaires tirées de l’Enquête sur la population active, les salaires horaires moyens ont augmenté de 3,9 % d’une année à l’autre en mai, ce qui signifie que, en moyenne, la hausse des prix a dépassé celle des salaires au cours des 12 mois précédents.
Les prix de l’énergie ont augmenté de 34,8 % d’une année à l’autre en mai, principalement en raison de la plus forte hausse mensuelle des prix observée depuis janvier 2003.

Comparativement à mai 2021, les consommateurs ont payé 48,0 % de plus pour l’essence en mai à cause de la majoration des prix du pétrole brut, qui s’est aussi traduite par une hausse des prix du mazout (+95,1 %).

L’augmentation des prix du brut est attribuable à l’incertitude à l’égard de l’offre dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, de même qu’à la hausse de la demande sous l’effet de l’augmentation continue du nombre de voyages par suite de l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19.

Les prix dans les épiceries sont restés élevés en mai, les prix des aliments achetés en magasin ayant augmenté de 9,7 %, ce qui correspond à la hausse enregistrée en avril. Les prix de presque tous les produits alimentaires ont augmenté et les Canadiens ont déclaré que la hausse des prix des aliments est celle qui a eu la plus grande incidence sur eux. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, ainsi que la hausse des prix du transport et des intrants, ont continué d’exercer une pression à la hausse sur les prix.

En mai, les frais de logement ont augmenté de 7,4 % d’une année à l’autre, soit d’autant qu’en avril. D’une année à l’autre, la hausse du coût de remplacement par le propriétaire a été inférieure en mai (+11,1 %) à celle enregistrée en avril (+13,0 %), et les prix des logements neufs ont montré des signes de ralentissement.

Même si le coût de l’intérêt hypothécaire a continué de reculer d’une année à l’autre, la baisse des prix a été inférieure en mai (-2,7 %) à celle d’avril (-4,4 %), ce qui a exercé une pression à la hausse sur l’IPC global.

Au-delà des prévisions
L’inflation atteint 7,7 %, largement plus que ne le prévoyait la Banque du Canada
/ Variation annuelle réelle de l’IPC / Prévision de juillet / Prévision d’oct.
/ Prévision de janvier / Prévision d’avril / Cible
Source : Statistique Canada, Banque du Canada, calculs de Bloomberg
En somme

Toutes les banques centrales (sauf celle du Japon) font face à une inflation bien supérieure à ce qui était prévu. Au vu des données d’aujourd’hui indiquant une inflation de 7,7 % en mai, il est encore plus urgent que la Banque du Canada retire rapidement les mesures de stimulation d’une économie en surchauffe, de crainte que les pressions inflationnistes s’enracinent dans les attentes et dans l’économie. Un petit coup de frein ne suffira pas. La Banque doit rapidement revenir à un niveau neutre des taux d’intérêt, qui est sans doute au sommet de la plage neutre, à 3 % pour le taux à un jour. Il est actuellement à seulement 1,5 %.

Nous nous attendons à une hausse de 75 points de base le 13 juillet, ce qui portera le taux directeur à 2,25 %. Les marchés prévoient actuellement que le taux parviendra à 3,5 % d’ici la fin de l’année. Voilà qui pourrait bien être trop élevé, mais pour le moment, il faut que la Banque démontre sa crédibilité en matière de lutte contre l’inflation, même s’il faut que l’économie passe en récession. Tout ceci continuera de ralentir le marché de l’habitation, qui perdra une partie de l’augmentation de 50 % des prix des maisons à l’échelle nationale depuis trois ans.

Selon Bloomberg News, la première sous-gouverneure Carolyn Rogers a été interrogée aujourd’hui au sujet de la possibilité d’un changement majeur. « Nous avons indiqué clairement que l’économie est en situation de demande excédentaire, que l’inflation est trop élevée et que les taux doivent monter, a-t-elle dit. Nous allons y arriver. » Il y aurait donc la possibilité d’une hausse même supérieure à 75 points de base.

L’inflation annuelle de 7,7 % n’est peut-être pas un sommet, étant donné que les prix de l’essence ont encore grimpé en juin.

Toutes les mesures de l’inflation fondamentale ont bondi en mai, ce qui donne à croire que les pressions à la hausse des prix vont bien au-delà de l’alimentation et de l’énergie. Le graphique ci-dessus démontre que la Banque du Canada a constamment sous-estimé l’inflation. D’autres banques centrales ont fait de même. C’est maintenant l’heure des grands moyens, et le marché de l’habitation va toujours être le plus durement touché.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca