2 Mar

Le taux directeur vient d’être augmenté

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada relève le taux directeur

La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle augmente le taux cible du financement à un jour pour le faire passer à ½ %. Le taux officiel d’escompte s’établit à ¾ %, et le taux de rémunération des dépôts, à ½ %. La Banque poursuit sa phase de réinvestissement, gardant le portefeuille global d’obligations du gouvernement du Canada inscrites à son bilan assez stable jusqu’à ce qu’il devienne approprié de laisser la taille de son bilan diminuer.

L’invasion non provoquée de l’Ukraine par la Russie est une nouvelle source majeure d’incertitude. Les prix du pétrole et d’autres produits de base ont connu une hausse marquée. Cela fera monter l’inflation partout dans le monde, et les effets néfastes sur la confiance ainsi que les nouvelles perturbations de l’approvisionnement pourraient peser sur la croissance mondiale. La volatilité des marchés financiers s’est accrue. La situation reste fluide et nous suivons son évolution de près.

Les données sur l’économie mondiale cadrent généralement avec les projections du Rapport sur la politique monétaire (RPM) publié en janvier par la Banque. Les effets du variant omicron de la COVID-19 sur l’économie s’estompent plus rapidement qu’on s’y attendait, mais le virus continue de circuler et la possibilité que de nouveaux variants apparaissent reste préoccupante. La demande est robuste, surtout aux États-Unis. L’engorgement des chaînes d’approvisionnement mondiales reste problématique, même s’il y a des indications que certaines contraintes se sont atténuées.

Au Canada, la croissance économique a été très forte au quatrième trimestre de 2021, atteignant 6,7 %. Cette progression est supérieure à la projection de la Banque et confirme sa perception que les capacités excédentaires de l’économie se sont résorbées. Les exportations et les importations se sont redressées, ce qui reflète la vigueur de la demande mondiale. En janvier, la reprise du marché du travail canadien a été entravée par le variant omicron, qui a entraîné des mises à pied temporaires dans les secteurs des services et un fort absentéisme des employés. Cependant, la reprise au sortir de la vague omicron paraît maintenant bien entamée : les dépenses des ménages s’avèrent résilientes et devraient se renforcer davantage avec la levée des restrictions sanitaires. L’activité sur le marché du logement est plus élevée, ce qui amplifie les pressions sur les prix des logements. Dans l’ensemble, la croissance au premier trimestre s’annonce à présent plus solide qu’on l’avait anticipé.

L’inflation mesurée par l’IPC s’établit actuellement à 5,1 %, comme on s’y attendait en janvier, et elle reste bien au-dessus de la fourchette cible de la Banque. Les hausses de prix se sont généralisées et les mesures de l’inflation fondamentale ont toutes augmenté. Les mauvaises récoltes et les coûts de transport plus élevés ont fait monter les prix des aliments. L’invasion de l’Ukraine exerce des pressions à la hausse supplémentaires sur les prix de l’énergie et des produits de base alimentaires. Tout compte fait, on s’attend désormais à ce que l’inflation à court terme dépasse la projection de janvier. Une inflation qui demeure élevée accroît le risque que les attentes d’inflation à plus long terme se mettent à augmenter. La Banque utilisera ses outils de politique monétaire pour ramener l’inflation à la cible de 2 % et garder les attentes d’inflation bien ancrées.

Le taux directeur est le principal instrument de politique monétaire de la Banque. Dans la mesure où la croissance de l’économie se poursuit et où les pressions inflationnistes restent fortes, le Conseil de direction s’attend à ce que les taux d’intérêt doivent encore augmenter. Il évaluera aussi à quel moment il mettra fin à la phase de réinvestissement et laissera son portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada commencer à décroître. Le resserrement quantitatif découlant de cette mesure viendra s’ajouter aux hausses du taux directeur. Le moment et le rythme des hausses subséquentes de ce taux, et le début du resserrement quantitatif, seront guidés par l’évaluation continue que fait la Banque de l’économie et par son engagement à atteindre la cible d’inflation de 2 %.

4 Fév

Le rapport de janvier sur l’emploi au Canada indique un recul majeur

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Publié par: Robert Perrier

Rien d’étonnant à ce que la Banque du Canada n’ait pas augmenté les taux d’intérêt le mois passé

Statistique Canada vient de publier les résultats de l’Enquête sur la population active de janvier, indiquant une baisse de l’emploi beaucoup plus importante que prévu le mois dernier. Les restrictions imposées face au variant Omicron ont fait bien plus de ravages qu’on ne s’y attendait : l’emploi a diminué de 200 100 (-1,0 %) en janvier, et le taux de chômage a augmenté de 0,5 point de pourcentage pour atteindre 6,5 %.

Les reculs de l’emploi observés en janvier sont largement attribuables à l’Ontario et au Québec, et le secteur des services d’hébergement et de restauration a été le plus durement touché. En janvier, les jeunes et les femmes du principal groupe d’âge actif, qui sont plus susceptibles que les autres groupes démographiques de travailler dans les secteurs touchés par les mesures de santé publique, ont subi les répercussions les plus importantes. Les secteurs de production de biens, et en particulier la construction, ont enregistré un gain.

Nous ne pensions pas que la Banque du Canada augmenterait les taux en janvier, vu le risque que les restrictions face à Omicron secouent – du moins temporairement – l’économie. Si l’économie reprend de l’élan en février, les augmentations de taux pourraient bien commencer. La Banque du Canada annoncera sa prochaine décision au sujet des taux le 2 mars. Cependant, nous ne recevrons pas l’Enquête sur la population active de février avant le 11 mars. Cela étant, la Banque du Canada pourrait reporter toute augmentation de taux jusqu’à sa réunion suivante, le 13 avril, quand nous aurons les rapports sur l’emploi de février et de mars. La première augmentation de taux surviendrait ainsi en avril, soit exactement au moment que les indications prospectives de la Banque avaient initialement annoncé.

Le début des augmentations dépendra des nouvelles données. Il faut noter que le rapport sur l’emploi en janvier aux États-Unis, également dévoilé aujourd’hui, était étonnamment positif. Certes, les États-Unis n’ont pas imposé les mêmes restrictions que le Canada face à Omicron, mais la propagation du variant a déprimé l’activité économique américaine. Selon les prévisions, cette faiblesse se répercuterait dans l’emploi. Cela n’a pas été le cas, puisque 467 000 emplois ont été créés aux États-Unis. Les importantes révisions à la hausse témoignent d’une économie américaine foncièrement très forte. Comme les entreprises américaines cherchent désespérément à embaucher et que le plus grand problème est le manque de personnel qualifié, les salaires augmentent plus vivement au sud de la frontière.

L’emploi au Canada reste à un peu plus de 30 000 au-dessus des niveaux prépandémiques, et le pays a bien rebondi après les vagues précédentes du virus. Pourtant, les données d’aujourd’hui sur l’emploi signalent un démarrage laborieux de l’économie canadienne au premier trimestre. Les heures travaillées – donnée étroitement liée à la production – ont baissé de 2,2 % en janvier, et le nombre d’employés ayant travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles a grimpé de 620 000. En janvier, l’emploi à temps plein – en baisse de 82 700 – a aussi subi son premier recul depuis juin.

Le salaire horaire moyen a augmenté de 2,4 % (+0,72 $) sur 12 mois en janvier, en baisse par rapport à la hausse de 2,7 % enregistrée en novembre et en décembre 2021 (données non désaisonnalisées). La variation sur 12 mois observée en janvier 2022 est semblable à la croissance annuelle moyenne des salaires de 2,5 % enregistrée au cours de la période de cinq ans allant de 2015 à 2019.

La concentration des baisses de l’emploi de janvier 2022 dans les secteurs à faible rémunération n’a pas eu d’incidence importante sur la variation sur 12 mois, en partie parce que l’emploi dans ces secteurs a enregistré des baisses semblables en janvier 2021 à la suite de la troisième vague de la COVID-19.

En somme 

Il reste à voir quand (pas si) la Banque du Canada commencera à ramener les taux d’intérêt à la normale. Selon les échanges de créances au Canada, les marchés prévoient encore une hausse le 2 mars, puis cinq hausses de plus au fil de l’année à venir. Ceux qui veulent acheter une maison chercheront certainement à devancer cette éventualité.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
27 Jan

Aucune augmentation de taux avant mars – La Banque du Canada assure que l’inflation reviendra à 2 % en 2023-2024

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Publié par: Robert Perrier

La Banque augmentera les taux à sa prochaine réunion

Les marchés étaient sûrs à 70 % que la Banque du Canada augmenterait son taux cible à un jour aujourd’hui, mais nous étions toujours d’avis que son Conseil de direction attendrait jusqu’en mars ou avril en raison du ralentissement de la croissance au premier trimestre par suite des restrictions liées au variant Omicron. La Banque a annoncé aujourd’hui que les capacités excédentaires de l’économie avaient été absorbées plus rapidement que ce n’était prévu à la fin octobre, lors de sa dernière réunion. « L’emploi dépasse les niveaux prépandémie, les entreprises peinent à pourvoir leurs postes vacants et les hausses salariales s’accentuent, a constaté le gouverneur Tiff Macklem. Il reste des inégalités entre les secteurs, mais le Conseil de direction juge que l’économie tourne désormais près des limites de sa capacité. »

Par conséquent, la Banque croit maintenant que les mesures d’urgence découlant de la pandémie ne sont plus nécessaires. Elle indique clairement que les taux d’intérêt devront suivre une trajectoire à la hausse pour modérer la progression des dépenses au pays et ramener l’inflation à la cible. Prévoyant que la propagation d’Omicron atténuera les dépenses au premier trimestre, elle a décidé de ne pas changer le taux directeur aujourd’hui, tout en signalant que les taux monteront dans l’avenir. « Le moment et le rythme de ces hausses seront guidés par l’engagement de la Banque à atteindre la cible d’inflation de 2 % », a dit M. Macklem.

Fait à noter, la Banque a aussi indiqué qu’il y a une autre mesure politique vitale permettant de réduire la demande et ainsi maîtriser l’inflation, soit le « resserrement quantitatif » – la réduction du portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada détenues par la banque centrale. La vente d’obligations a aussi pour effet d’augmenter les taux d’intérêt. Or, de dire M. Macklem, « Nous allons garder notre portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada assez stable au moins jusqu’à ce que nous commencions à relever le taux directeur. À ce moment-là, nous évaluerons la possibilité de mettre fin à la phase de réinvestissement et de réduire la taille du bilan de la Banque en ne remplaçant pas les obligations du gouvernement du Canada qui arrivent à échéance. Comme nous l’avons fait dans le passé, avant de changer quoi que ce soit dans la façon de gérer notre bilan, nous expliquerons ce que nous entendons faire. »

La Banque du Canada tient manifestement à préserver sa crédibilité durement acquise en matière de lutte contre l’inflation. L’inflation a certes atteint son plus haut niveau en 30 ans au Canada – comme elle l’a fait dans le reste du monde –, mais à 4,8 %, elle reste bien modérée en comparaison des 7,0 % des États-Unis et des 6,8 % du Royaume-Uni (voir le graphique ci-dessous). Elle est aussi inférieure à l’inflation dans la zone euro. La Banque a fait le point comme suit : « L’inflation mesurée par l’IPC reste bien au-dessus de la fourchette cible et les mesures de l’inflation fondamentale sont en légère hausse depuis octobre. Les contraintes d’offre persistantes se répercutent sur les prix d’une plus grande variété de biens. De pair avec les prix plus élevés des aliments et de l’énergie, ces contraintes devraient garder l’inflation mesurée par l’IPC près de 5 % dans la première moitié de 2022. À mesure que les ruptures d’approvisionnement diminueront, l’inflation devrait baisser à un rythme raisonnablement rapide pour atteindre environ 3 % d’ici la fin de l’année, puis se rapprocher graduellement de la cible pendant le reste de la période de projection. Les attentes d’inflation à court terme ont augmenté, mais les attentes à long terme demeurent ancrées à la cible de 2 %. La Banque utilisera ses outils de politique monétaire pour veiller à ce que ces attentes plus élevées à court terme n’aient pas une influence durable sur l’inflation. »

En somme

Je m’étonne que des économistes canadiens prévoiraient que la Banque hausse les taux d’intérêt pendant un confinement COVID sans l’avoir signalé convenablement à l’avance. L’hystérie des milieux financiers au sujet de l’inflation semble avoir embrouillé les esprits. La Banque sortira l’artillerie lourde pour mater l’inflation. Les augmentations du taux à un jour commenceront à la prochaine réunion sur la politique monétaire le 2 mars, puis ce sera le resserrement quantitatif peu après. La réduction du bilan de la Banque pourrait avoir des effets encore plus radicaux sur la forme de la courbe de rendement, faisant grimper les taux d’intérêt à plus long terme.

Dans son énoncé de politique et son Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’aujourd’hui, la Banque insiste sur la vigueur du marché de l’habitation et l’effet inflationniste de l’augmentation de plus de 20 % des prix des maisons au Canada l’année passée. Selon le RPM, l’activité sur le marché de l’habitation s’est encore renforcée ces derniers mois, avec une remontée des reventes de maisons. « Les bas taux d’emprunt et le revenu disponible élevé continuent de contribuer à de hauts niveaux d’activité sur ce marché au premier trimestre, lit-on dans le RPM. Parallèlement, d’autres facteurs soutenant la demande, comme la croissance démographique, amorcent également un redressement. »

Les opérateurs boursiers continuent de parier que la Banque du Canada augmentera les taux d’intérêt de 25 points de base cinq ou six fois cette année. Le taux à un jour passerait ainsi de 0,25 % à 1,5 %, puis 1,75 %. Il était à 1,75 % en février 2020 avant le début de l’assouplissement lié à la pandémie. Les marchés prévoient aussi deux hausses de taux supplémentaires en 2023, ce qui porterait le taux à un jour à 2,25 %.

La volatilité a fortement augmenté cette année dans les marchés financiers. Le FOMC, qui établit la politique en la matière aux États-Unis, annoncera sa décision à 14 h aujourd’hui. Aucune hausse des taux n’est encore prévue, mais la Réserve fédérale va certainement s’engager résolument dans le sens de hausses de taux et d’une contraction du bilan dans les prochains mois.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
18 Jan

Les ventes de maisons de décembre couronnent une année record

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Publié par: Robert Perrier

L’abordabilité des maisons continue de s’éroder, avec une offre au plus bas

L’abordabilité des maisons reste un énorme problème politique et, alors que le ministère des Finances prépare un budget, il mettra certainement de l’avant des mesures visant à réduire les prix. Ce qui est surtout nécessaire est une augmentation radicale de la construction de logements, qui a été lamentablement limitée par des questions de zonage local et d’urbanisme. Ces questions ne relèvent pas du gouvernement fédéral. Par conséquent, c’est certainement des mesures palliatives, qui ne règlent pas le problème de fond de la pénurie de logements, qu’il faut attendre. Nous y reviendrons plus loin.

Selon les statistiques que vient de publier l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), la revente de maisons a augmenté légèrement en décembre 2021 par rapport au mois précédent, malgré une offre limitée. La demande excédentaire a fait monter les prix de 2,5 % pour le mois, faisant grimper l’indice des prix de 26,6 % d’une année à l’autre – un nouveau record.

Les légères augmentations des ventes de novembre et décembre font suite à une poussée de 9 % en octobre. Ainsi, les ventes du dernier trimestre de 2021 se situent entre les sommets et les creux vus plutôt dans l’année (voir le graphique ci-dessous). À l’exception des hausses de ventes d’un mois à l’autre enregistrées à Calgary et dans la vallée du Fraser, la plupart des autres grands marchés ont suivi la tendance nationale, enregistrant peu de variation entre novembre et décembre. Le nombre de transactions réelles (non désaisonnalisé) en décembre 2021 a été inférieur de 9,9 % au record établi en 2020 pour ce mois. Il s’agit tout de même du deuxième sommet le plus élevé jamais enregistré durant ce mois, ce qui correspond à la tendance observée tout au long du second semestre de 2021.

En 2021, 666 995 propriétés résidentielles ont changé de main sur les systèmes MLS® canadiens. Ce chiffre est un nouveau record, qui dépasse d’un peu plus de 20 % le record annuel précédent, établi en 2020, et de 30 % la moyenne des 10 dernières années.

Nouvelles inscriptions

En décembre, le nombre de nouvelles inscriptions a baissé de 3,2 % par rapport à novembre. Des baisses dans le Grand Vancouver, à Montréal et dans plusieurs autres régions du Québec ont plus que compensé la hausse de l’offre dans le Grand Toronto.

Compte tenu de la quasi-stagnation des ventes et de la baisse du nombre de nouvelles inscriptions en décembre, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour s’établir à 79,7 % comparativement à 77,0 % en novembre. Notons que la moyenne à long terme est de 54,9 %.

Environ les deux tiers des marchés locaux étaient favorables aux propriétaires-vendeurs, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions étant supérieur de plus d’un écart type par rapport à sa moyenne à long terme en décembre 2021. Le tiers restant des marchés locaux étaient en équilibre.

On comptait 1,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin décembre 2021, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. La moyenne à long terme de cette mesure est d’un peu plus de 5 mois.

Prix des maisons

Les conditions du marché étant plus serrées que jamais, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 2,5 % d’un mois à l’autre en décembre 2021.

L’IPP MLS® global et composé non désaisonnalisé a affiché une hausse record de 26,6 % d’une année à l’autre en décembre.

Selon les analyses nationales, en Colombie-Britannique, la croissance des prix d’une année à l’autre a de nouveau dépassé les 25 %; elle demeure toutefois plus faible à Vancouver, fidèle à la moyenne provinciale à Victoria, et plus élevée dans d’autres régions de la province.

L’augmentation d’une année à l’autre se situe entre 5 % et 10 % en Alberta et en Saskatchewan, et à environ 12 % au Manitoba.

L’Ontario a pour sa part enregistré une augmentation annuelle des prix de 30 % en décembre. La région du Grand Toronto continue de progresser après avoir accusé un retard sur la plupart des autres régions de la province pendant la majeure partie de la pandémie.

Dans le Grand Montréal, la croissance des prix d’une année à l’autre se maintient légèrement au-dessus de 20 %, tandis que Québec a enregistré une hausse d’environ 10 %.

Enfin, la croissance des prix d’une année à l’autre dépasse 30 % au Nouveau-Brunswick (davantage dans le Grand Moncton et moins à Fredericton et à Saint John), tandis qu’elle est de 11 % à Terre-Neuve-et-Labrador.

En somme – La question est politique

La Banque du Canada a récemment réalisé une étude sur les prêts hypothécaires émis depuis 2014 par les institutions financières sous réglementation fédérale. Le but consistait à déterminer la répartition et les caractéristiques financières des achats financés par un prêt hypothécaire, selon le type d’acheteur : accédants à la propriété; acheteurs déjà propriétaires; et investisseurs.

Les accédants à la propriété forment le plus grand groupe, comptant généralement pour environ la moitié des achats financés par un prêt hypothécaire depuis 2014. Les acheteurs déjà propriétaires (qui ont liquidé leur prêt hypothécaire précédent quand ils en ont contracté un nouveau) représentaient 31 % du total sur la même période. Les investisseurs ayant de multiples prêts hypothécaires représentent 19 % des achats depuis 2014. Les investisseurs ne prenant pas de prêt hypothécaire ne font pas partie de ces données, donc les investisseurs étrangers qui pourraient avoir emprunté des fonds à l’étranger ne sont pas inclus.

Le graphique indique que depuis 2015, la part des accédants à la propriété a baissé, de plus de 52 % à moins de 48 % de tous les achats financés par un prêt hypothécaire. La part des acheteurs déjà propriétaires a augmenté légèrement, et la part des investisseurs est passée de moins de 18 % à plus de 20 %. L’activité des investisseurs a augmenté principalement en 2017 et 2021.

La Banque du Canada en conclut que la présence accrue des investisseurs sur le marché du logement a augmenté la demande et « pourrait s’expliquer par la croyance que les prix des maisons continueront d’augmenter […] En exacerbant les cycles dits d’expansion et de contraction abruptes sur les marchés du logement, les investisseurs pourraient être une source d’instabilité pour le système financier et l’économie dans son ensemble. En même temps, les investisseurs constituent une source importante d’offre de logements locatifs. D’autres recherches sont nécessaires pour examiner l’équilibre délicat entre, d’une part, l’augmentation de l’offre locative et, d’autre part, la réduction de l’offre de nouvelles constructions et de logements existants, dans le contexte d’un marché du logement qui comporte déjà des contraintes d’offre. »

Selon un article du Financial Post du 12 janvier, le ministre du Logement et de la Diversité et de l’Inclusion, tout comme la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), s’inquiète de l’« investissement spéculatif » dans le logement, qui « incite des Canadiens à surenchérir et à emprunter plus qu’ils ne peuvent se le permettre, ce qui fait encore grimper les prix des maisons. »

« En élaborant des politiques pour limiter les profits excessifs réalisés dans les immeubles de placement tout en protégeant les petits propriétaires indépendants et en révisant les exigences relatives à la mise de fonds pour des immeubles de placement, nous ciblons les problèmes du marché de diverses façons. » Actuellement, les investisseurs doivent faire une mise de fonds de 20 %.

Il semble que le fédéral pourrait bien augmenter la mise de fonds minimum pour les prêts relatifs à un immeuble de placement. Il envisage aussi de limiter les sources de financement pour ces propriétés.

Ce qu’il faut au marché canadien de l’habitation, c’est une forte augmentation dans la construction de logements abordables. Le processus long et fastidieux de l’urbanisme et les règles de zonage des administrations locales y font obstacle. Les mesures prises pour réduire la demande de logements face à l’arrivée de presque un million d’immigrants au Canada en 2021 et 2021 risquent de plonger toute l’économie dans une récession, surtout quand la Banque du Canada est sur le point d’augmenter les taux d’intérêt. La richesse et la liquidité de millions de ménages canadiens sont liées à la maison, donc le gouvernement doit prendre soin de ne pas aller trop loin pour limiter la demande, surtout que les investissements dans les condos profitent aux marchés très serrés des logements locatifs.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
10 Jan

L’emploi progresse bien en décembre au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Nouvelles données encourageantes sur l’emploi en décembre

Statistique Canada vient de publier l’édition de décembre de l’Enquête sur la population active, rapportant un gain de 54 700 emplois le mois dernier – deux fois plus que le marché n’en attendait. Le taux de chômage a baissé à 5,9 %, contre 6,0 % en novembre. Il n’est maintenant que 0,2 point de pourcentage de plus que les 5,7 % de février 2020 avant le début de la pandémie.

Un plus grand nombre de personnes travaillaient à temps plein en décembre, en particulier des hommes du principal groupe d’âge actif de 25 à 54 ans. La majeure partie de la croissance de l’emploi est survenue en Ontario. À l’échelle nationale, les hausses ont été principalement attribuables aux secteurs de la construction et des services d’enseignement.

Après être revenu à son niveau d’avant la COVID-19 pour la première fois en novembre, le total des heures travaillées a peu varié en décembre.

L’emploi à temps plein a augmenté de 123 000 (+0,8 %) en décembre, et la majorité de la hausse est survenue chez les hommes du principal groupe d’âge actif (+95 000; +1,6 %). Le nombre de personnes travaillant à temps partiel a diminué (-68 000; -1,9 %). L’emploi à temps plein augmente depuis juin. En décembre, il était en hausse de 248 000 (+1,6 %) par rapport à son niveau de février 2020 avant la pandémie. En revanche, l’emploi à temps partiel a été essentiellement stable depuis juin, demeurant pratiquement au même niveau qu’en février 2020.

Le salaire horaire moyen a augmenté de 2,7 % (+0,80 $) sur 12 mois en décembre, une hausse semblable à la croissance moyenne des salaires observée de 2017 à 2019 (+2,6 %). Cependant, l’inflation a considérablement augmenté en 2021.

Le nombre de Canadiens au chômage depuis 27 semaines ou plus a reculé pour un deuxième mois consécutif (-25 000; -8,0 %), s’établissant à 293 000 en décembre. Bien que le chômage de longue durée ait diminué au cours de chacun des deux mois précédents, il représentait une proportion considérablement plus élevée du chômage total en décembre (24,1 %) qu’en février 2020 (15,6 %), avant le début de la pandémie.

Le taux de sous-utilisation de la main-d’œuvre – la proportion de personnes au sein de la population active potentielle qui sont au chômage, ou qui veulent un emploi, mais qui n’en ont pas cherché un, ou qui sont en emploi, mais qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles – a reculé de 0,4 point de pourcentage pour s’établir à 12,0 % en décembre, le plus faible taux depuis le début de la pandémie. Bien qu’il demeure 0,6 point de pourcentage au-dessus du creux record de 11,4 % enregistré immédiatement avant la pandémie en février 2020, ce taux se situe dans la fourchette des taux mensuels observés en 2018 et en 2019, qui ont varié de 11,5 % à 12,2 %.

La baisse du taux de sous-utilisation de la main-d’œuvre observée en décembre est principalement attribuable à la diminution du nombre de personnes ayant travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles. La proportion de personnes âgées de 15 ans et plus participant au marché du travail s’est maintenue à 65,3 % en décembre, ce qui est pratiquement le même taux qu’avant la pandémie.

Il ne fait donc guère de doute que le Canada est très près du plein emploi. C’est ce que surveillait la Banque du Canada pour décider de sa première hausse de taux après la pandémie.

En somme 

L’Enquête sur la population active du mois de décembre a été menée avant les récentes restrictions liées au variant Omicron. Il me semble peu probable que le Conseil de direction de la Banque du Canada augmente les taux à sa prochaine réunion, le 26 janvier. Bien que certains acteurs du marché escomptent une hausse en janvier, les indications prospectives de la Banque n’en prévoient pas avant le deuxième trimestre, et il n’y a guère de raison en cette période d’incertitude pour qu’ils devancent cette décision. Si le Conseil veut démontrer sa capacité de lutter contre l’inflation, il pourrait déclencher une hausse lors de sa réunion suivante le 2 mars. Il y a fort à parier qu’il y aura décollage le 13 avril.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
15 Déc

Mise à jour économique et budgétaire du Canada

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Publié par: Robert Perrier

Mise à jour budgétaire fédérale : Le Canada a relativement bien survécu à la pandémie

La ministre des Finances Chrystia Freeland a applaudi aux bons résultats de l’économie canadienne en réponse au soutien inédit assuré par les mesures fédérales et la Banque du Canada depuis 21 mois. La reprise économique est la deuxième plus forte du G7, et le taux de mortalité attribuable à la COVID-19 est le deuxième plus faible. Le gouvernement fédéral a consacré d’énormes sommes à des mesures d’urgence, mais a conservé la cote de crédit triple A. Mardi, le gouvernement canadien a révisé à la baisse le déficit prévu pour l’exercice en cours, grâce à des recettes fiscales plus élevées et des dépenses moindres pour l’aide d’urgence, tout en réservant des fonds pour lutter contre le variant Omicron du coronavirus.

« Alors que nous nous tournons vers le futur, nous sommes conscients de l’inflation élevée, a dit la ministre Freeland en prologue de la mise à jour. Nous savons que l’inflation est un phénomène mondial qui découle du défi sans précédent que représente la réouverture de l’économie mondiale. Il est beaucoup plus compliqué de redémarrer l’économie mondiale que de l’arrêter. À l’instar d’autres pays, nous subissons les conséquences d’une époque unique. »

Voici quelques points saillants de la mise à jour budgétaire :

  • Le déficit budgétaire est de 327,7 milliards de dollars pour 2020-2021 – presque 27 milliards de moins que le budget du printemps ne le prévoyait. Les recettes ont été supérieures de 20 milliards de dollars, et les dépenses ont été inférieures de 6 milliards de dollars.
  • Le déficit prévu de l’exercice actuel est de 144,5 milliards de dollars, au lieu des 154,7 milliards qui étaient prévus en avril.
  • Le ratio de la dette au PIB du Canada, qui était de 47,5 % l’exercice passé, plafonnera à 48 % dans l’exercice actuel au lieu des 51,2 % qui étaient prévus en avril, puis il baissera à 44 % en 2026-2027. Avant la pandémie, il était autour de 31 %.

« Ces 21 mois ont été difficiles, a dit la ministre Freeland. Alors que nous nous préparons à la vague croissante attribuable au variant Omicron, nous savons que personne ne souhaite subir de nouveaux confinements. »

Le gouvernement libéral souligne les améliorations du marché de l’emploi, des revenus personnels et des bénéfices des entreprises, et prévoit des dizaines de milliards de dollars de recettes supplémentaires par année d’ici 2026.

Par rapport au budget, des dépenses supplémentaires de 13 milliards de dollars ont été prévues pour parachever la lutte contre la COVID-19, et 4,5 milliards de dollars de plus ont été prévus pour toute mesure qui serait nécessaire face à Omicron dans l’exercice en cours. La mise à jour budgétaire réserve 1,7 milliard de dollars pour des tests de dépistage rapide de la COVID, et 2 milliards de dollars pour des produits thérapeutiques et des traitements face à la COVID. Reconnaissant la persistance de la COVID, la mise à jour ajoute encore 6,7 milliards de dollars pour le prolongement annoncé précédemment des prestations pour les salaires, les loyers et la relance.

Pour alimenter la croissance économique dans les années à venir, Ottawa insiste sur l’importance de l’immigration afin de remédier aux pénuries de main-d’œuvre. La mise à jour budgétaire affecte 85 millions de dollars en 2022-2023 afin d’accélérer le processus d’entrée de travailleurs étrangers pour d’importantes industries manquant de main-d’œuvre au sortir de la pandémie.

La « taxe sur les logements sous-utilisés »

Dans le budget de 2021, le gouvernement a annoncé son intention de mettre en œuvre une taxe nationale annuelle de 1 % sur la valeur des biens immobiliers résidentiels du Canada qui sont considérés comme vacants ou sous-utilisés et qui appartiennent à des personnes non résidentes et non canadiennes. Il est proposé que la taxe soit en vigueur pour l’année civile 2022.

En somme

La mise à jour budgétaire d’aujourd’hui est peut-être surtout remarquable pour ce qui n’y figure pas. Il ne s’y trouve aucune mention des nombreuses promesses coûteuses qui faisaient partie du programme électoral libéral de l’été dernier. Elles représentaient jusqu’à 78 milliards de dollars sur cinq ans.

Les partis de l’opposition à la Chambre des communes ont insisté sur l’inflation en hausse et ses effets négatifs sur les ménages et les entreprises du Canada. Certes, le gouvernement Trudeau n’est pas responsable de la poussée mondiale d’inflation découlant des perturbations de l’offre, de pénuries de main-d’œuvre et d’une énorme demande refoulée. Néanmoins, alors que la Banque du Canada se prépare à augmenter les taux d’intérêt l’an prochain, les libéraux pourraient bien être accusés d’alimenter l’inflation avec des mesures supplémentaires de stimulation budgétaire. Nous entendrons sûrement reparler des promesses électorales lorsque le gouvernement présentera le budget de 2022, probablement au printemps.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drsherrycooper@dominionlending.ca
6 Déc

Bonnes nouvelles pour l’emploi au Canada

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Publié par: Robert Perrier

Nouveau bond de l’emploi en novembre

Statistique Canada vient de publier l’édition de novembre de l’Enquête sur la population active, rapportant un gain de 153 700 emplois le mois dernier – quatre fois plus que les prévisions. Le taux de chômage a baissé à 6 %, contre 6,7 % en octobre. Il n’est maintenant que 0,3 points de pourcentage de plus que les 5,7 % de février 2020 avant le début de la pandémie. Son évolution, combinée aux solides données du PIB au troisième trimestre publiées cette semaine, conforte les prévisions d’une hausse des taux d’intérêt de la Banque du Canada l’année prochaine.

L’emploi se situe maintenant à 186 000 au-dessus des niveaux d’avant la COVID. Le rapport de novembre indique un sixième mois consécutif d’augmentation de l’emploi. Les marchés escomptent déjà cinq augmentations des taux d’intérêt de la Banque du Canada l’année prochaine.

L’emploi a progressé dans le secteur des services et dans le secteur des biens en novembre. Le travail à temps plein (+80 000; +0,5 %) et le travail à temps partiel (+74 000; +2,1 %) ont augmenté, et la croissance de l’emploi s’est répartie dans six provinces.

Le total des heures travaillées a augmenté de 0,7 %, et il est revenu pour la première fois à son niveau observé en février 2020 avant la pandémie. Les heures travaillées ont augmenté dans la plupart des secteurs, et principalement dans la fabrication, dans le commerce de gros et de détail et dans la construction. Malgré la hausse de novembre, les heures travaillées dans le secteur des biens étaient toujours inférieures à leur niveau prépandémique (-3,6 %). Toute la croissance observée par rapport à février 2020 a été enregistrée dans le secteur des services (+1,3 %), et plus particulièrement dans les services professionnels, scientifiques et techniques (+12,5 %).

Le taux d’emploi chez les femmes du principal groupe d’âge actif atteint un sommet
Plus de 8 femmes sur 10 (80,7 %) du principal groupe d’âge actif (de 25 à 54 ans) occupaient un emploi en novembre. Ce taux, qui est le plus élevé depuis 1976, année où des données comparables ont commencé à être publiées, est supérieur de 1,0 point de pourcentage à celui de février 2020. L’emploi chez les femmes du principal groupe d’âge actif a progressé de 66 000 (+1,1 %) en novembre, principalement dans le travail à temps plein (+47 000; +0,9 %), et la croissance s’est répartie dans plusieurs secteurs.

L’emploi a augmenté de 48 000 (+0,7 %) chez les hommes du principal groupe d’âge actif en novembre, et la hausse est entièrement attribuable au travail à temps plein. Le taux d’emploi des hommes âgés de 25 à 54 ans a progressé de 0,5 point de pourcentage pour atteindre 87,1 %, ce qui correspond au plus récent sommet atteint en septembre 2019 et est en hausse de 0,5 point de pourcentage par rapport à février 2020.

Presque au zénith
L’emploi bondit au Canada en novembre
Le taux de chômage a diminué pour un sixième mois consécutifLe taux de chômage a diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 6,0 % en novembre. C’était le sixième mois consécutif en baisse, avec la plus forte diminution depuis mars 2021. Avant la pandémie, le taux de chômage avait atteint un creux record de 5,4 % en mai 2019, et il était à 5,7 % en février 2020.

Le chômage de longue durée diminue pour la première fois depuis aoûtLe nombre de Canadiens au chômage depuis 27 semaines ou plus a diminué de 62 000 (-16,2 %) en novembre. Il s’agit de la première baisse mensuelle du chômage de longue durée depuis août 2021. Le chômage de longue durée a diminué davantage chez les femmes (-43 000; -24,2 %) que chez les hommes (-19 000; -9,4 %), et la baisse s’est répartie parmi les travailleurs du principal groupe d’âge actif et les travailleurs de 55 ans et plus. Le recul a été particulièrement prononcé pour les personnes qui avaient été au chômage pendant 52 semaines ou plus (-56 000; -23,4 %).

Le chômage de longue durée en proportion du chômage total a diminué de 2,2 points de pourcentage pour s’établir à 25,6 % en novembre, après avoir peu varié pendant quatre mois. La proportion reste élevée par rapport au niveau de 15,6 % observé avant la pandémie.

Le taux de chômage approche de son niveau prépandémique

Taux de chômage selon la province
Les salaires sont en hausse de 5,2 % par rapport à deux ans plut tôt après la prise en compte de la composition de l’emploi

Les salaires horaires étaient plus élevés de 5,2 % (+1,46 $, soit 29,57 $) en novembre 2021 que deux ans plus tôt, en tenant compte des changements inédits survenus dans la composition de l’emploi depuis février 2020. L’IPC d’octobre indique que les prix ont augmenté de 5,3 % par rapport à deux ans plus tôt. À titre de comparaison, les salaires moyens à pondération fixe ont augmenté de 5,1 % d’octobre 2019 à octobre 2021, ou de 7,5 % lorsque l’on ne tient pas compte des variations de la composition de l’emploi.

Sans surprise, les salaires ont augmenté davantage pour les nouvelles recrues que pour les employés d’expérience. Le nombre record de postes vacants en septembre a continué d’attirer l’attention sur la question de savoir si les employeurs de certains secteurs pourraient augmenter les salaires face aux difficultés liées au recrutement et au maintien en poste des employés. Les salaires moyens ont augmenté à un rythme plus rapide pour les nouveaux employés que pour les employés occupant leur emploi actuel depuis 18 mois ou plus.

En somme 

Lorsque la Banque du Canada annoncera sa politique la semaine prochaine, le gouverneur Macklem confirmera sans doute que l’économie s’est relevée de sa faiblesse du deuxième trimestre. Même si le variant Omicron a augmenté l’incertitude quant à la trajectoire de la pandémie, l’économie approche à grands pas du plein emploi. Par ailleurs, alors que l’inflation reste bien au-delà de la cible et que les pressions augmentent sur les salaires, la Banque du Canada songera à son engagement de normaliser les taux d’intérêt l’année prochaine. Les dernières données sur l’emploi auraient bien pour effet d’accroître les attentes d’une hausse des taux de la Banque au premier trimestre de l’année prochaine plutôt qu’au deuxième trimestre.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
2 Déc

Forte croissance au T3 au Canada

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Publié par: Robert Perrier

L’économie canadienne rebondit au T3

Conformément aux prévisions de la Banque du Canada, l’économie canadienne a véritablement rebondi au troisième trimestre après un T2 décevant. Statistique Canada a annoncé ce matin que le PIB a progressé de 5,4 % au T3, contre 3,2 % au T2 (données révisées). Au fur et à mesure que les restrictions liées à la pandémie ont été levées et que les entreprises ont repris leur activité normale, les dépenses de consommation ont accéléré, augmentant à un taux annuel de 17,9 %. Les dépenses en vêtements (+26,8 %) et en chaussures (+30,3 %) ont été supérieures aux niveaux enregistrés avant la pandémie. Les dépenses en services ont augmenté de 27,8 %, à la faveur en particulier d’un bond dans les services d’hébergement et de restauration. Les dépenses en services de transport (+40,3 %), en services récréatifs et culturels (+26,1 %), en services de restauration et d’hébergement (+29,0 %) et en services de soins corporels (+35,8 %) ont toutes connu de fortes hausses.

Les exportations ont rebondi après avoir sensiblement baissé au T2. Les investissements des entreprises ont à peine changé, étant freinés par des perturbations des chaînes d’approvisionnement.

Les consommateurs avaient encore d’amples liquidités : les revenus ont augmenté grâce à des hausses salariales et des paiements de transfert gouvernementaux. Le taux d’épargne des ménages a fléchi pour passer de 14,0 % au deuxième trimestre à 11,0 % au troisième trimestre – ce qui reste élevé d’un point de vue historique. Bien que les dépenses aient excédé le revenu au cours de ce trimestre, le taux d’épargne s’est situé dans les deux chiffres pour un sixième trimestre consécutif, et il était encore supérieur à son niveau d’avant la pandémie. Le taux d’épargne des ménages est agrégé sur l’ensemble des classes de revenu. En général, les taux d’épargne augmentent quand le revenu augmente.

L’investissement en logements diminue

Après avoir enregistré quatre trimestres consécutifs de croissance vigoureuse, l’investissement en nouvelles constructions et en rénovations a diminué au troisième trimestre. Les investissements au chapitre de la construction de logements neufs ont reculé de 5,2 % (taux non annualisé); il s’agit de leur plus forte baisse depuis le deuxième trimestre de 2009. La diminution des investissements dans la construction de logements unifamiliaux et d’immeubles à logements multiples neufs a été prononcée, surtout à Terre-Neuve-et-Labrador et à l’Île-du-Prince-Édouard. À l’échelle nationale, les ajouts au stock de logements se sont chiffrés à 96,3 milliards de dollars au troisième trimestre.

Investissement immobilier en nouvelles constructions et rénovations
Les coûts de transfert de propriété (-10,0 %) se sont repliés pour un deuxième trimestre consécutif, sous l’effet du ralentissement de l’activité sur le marché de la revente. La diminution a touché tout le pays, sauf Terre-Neuve-et-Labrador et le Yukon, qui ont enregistré une hausse.

L’accumulation considérable de dette hypothécaire résidentielle observée au deuxième trimestre s’est poursuivie, les ménages ayant ajouté 38 milliards de dollars au troisième trimestre, un montant plus de deux fois supérieur à celui enregistré deux ans plus tôt.

En somme

Les données d’aujourd’hui sont déjà, à certains égards, de l’« histoire ancienne ». Les données du PIB par industrie en septembre publiées ce matin indiquent une modeste hausse de 0,1 %. En outre, selon des renseignements préliminaires, le PIB réel a rebondi en octobre de 0,8 %, avec des augmentations dans la plupart des secteurs. Le secteur de la fabrication a le mieux progressé, après avoir reculé en septembre en partie par suite de la pénurie de semi-conducteurs. Des augmentations notables ont aussi été enregistrées dans le secteur public, la construction, la finance et les assurances, le transport et l’entreposage.

Tout compte fait, le PIB du Canada reste sous son niveau d’avant la pandémie. Or, l’annonce du nouveau variant Omicron a accru l’incertitude. Les opérateurs boursiers parient que la Banque du Canada commencera à augmenter le taux du financement à un jour d’ici avril prochain, et les marchés escomptent actuellement cinq hausses de taux dans les 12 prochains mois. L’inflation continue d’inquiéter. Le président de la Réserve fédérale américaine Jay Powell, comparaissant devant le Congrès, a affirmé qu’il allait devancer son plan de ralentissement de tous les achats d’obligations. En outre, selon Bloomberg News, le président de la Fed a dit à une réunion du Comité sénatorial des banques qu’il est temps d’arrêter d’appeler l’inflation « transitoire ».

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
18 Nov

L’inflation au Canada atteint un sommet de 18 ans

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Publié par: Robert Perrier

La poussée de l’inflation n’est pas une raison de s’affoler

Statistique Canada a indiqué aujourd’hui que l’inflation annuelle des prix à la consommation s’est élevée à 4,7 % en octobre, contre 4,4 % en septembre. Le marché s’attendait à une telle progression, qui reste bien sous les 6,2 % pour la même période aux États-Unis. L’inflation augmente partout dans le monde, en conséquence d’événements météorologiques extrêmes et du chaos provoqué dans les chaînes d’approvisionnement par le réveil des diverses économies. La forte demande refoulée et les retards dans la production et le transport ont fait grimper les prix dans de nombreux secteurs. Des conditions météorologiques extrêmes ont accentué ces pressions sur les prix, influençant les prix des aliments, de l’énergie et de divers produits de base. La pandémie et le changement climatique sont des forces exogènes inédites, faisant que l’inflation d’aujourd’hui ne peut pas être comparée à celle des années 1970. Par ailleurs, il ne faut pas supposer qu’un traditionnel resserrement de la politique monétaire pourrait alléger ces pressions, à moins d’accepter le risque d’une récession.
L’inflation près d’un sommet de 20 ans
Augmentation annuelle de l’indice des prix à la consommation
Le mois passé, les prix ont augmenté d’une année à l’autre dans les huit composantes principales, principalement en conséquence de l’envol des prix de l’essence, 47,1 % plus élevés qu’un an plus tôt. Une sécheresse extrême, surtout en Chine, a entraîné une baisse de la production hydroélectrique et des pénuries d’autres sources d’énergie comme le charbon et le gaz naturel. Le recours accru au pétrole pour la production d’électricité fait augmenter le coût du pétrole et de l’essence. Il y a aussi eu un effet en cascade, avec des pénuries d’autres biens essentiels dont la production est énergivore, comme les engrais et l’aluminium. Ces pénuries se répercutent dans les aliments et les composantes en métal, ce qui fait augmenter le prix de nombreux biens de consommation. En outre, il y a des perturbations dans les ports, dans le camionnage et dans les réseaux ferroviaires. Il ne faut donc pas s’étonner que les coûts en hausse et une demande excédentaire se traduisent par une hausse des prix à la consommation dans le monde entier.

La question est de savoir si des mesures restrictives des banques centrales réduiraient ce genre d’inflation. J’en doute. Au lieu, nous verrons probablement les pressions s’atténuer avec le temps (voir le graphique ci-dessous). Le problème est que nous avons souvent sous-estimé le temps qu’il faudrait pour que la situation se règle. Cela étant, certains souhaitent une réaction plus rapide de la Banque du Canada et de la Réserve fédérale américaine, entre autres banques centrales, de crainte que l’inflation ne s’enracine.

Une inflation enracinée causée par une hausse des salaires et des anticipations inflationnistes a entraîné une spirale des salaires et des prix dans les années 1970 et au début des années 1980. Au Canada, l’inflation est restée élevée jusqu’au début des années 1990 en raison des fortes dépenses budgétaires fédérales et provinciales. Je ne crois pas nous soyons même proches de cette réalité aujourd’hui. Certes, la politique budgétaire en réaction à la pandémie a engendré des déficits exceptionnels, mais les pressions inflationnistes d’aujourd’hui ne découlent pas des mesures budgétaires.

Au-delà des prévisions
Les pressions inflationnistes sont plus élevées que ne le prévoyait la Banque du Canada
En somme

Les taux d’intérêt du marché ont déjà bondi, comme le montre l’augmentation des taux hypothécaires fixes. Le maintien d’un taux à un jour stable à sa valeur plancher effective a fait que le taux préférentiel et les taux hypothécaires variables sont restés à des niveaux extrêmement bas. Ces taux augmenteront sûrement dans le temps. La Banque du Canada a indiqué clairement que cela se produira plus tôt qu’elle ne le pensait. L’inflation l’inquiète, et elle dit maintenant que le retour à la cible de 2 % ne surviendra pas avant la fin de l’année prochaine.

Cette semaine, des responsables de la Banque se sont exprimés dans les médias en faisant entendre que nous sommes plus près du plein emploi. Les opérateurs boursiers parient maintenant que le taux à un jour augmentera de 1,5 point de pourcentage en 2022, à partir d’avril. Les taux augmenteront, mais nous ne sommes pas au bord d’une inflation galopante.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
16 Nov

Forte poussée des ventes de maisons au Canada en octobre

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Publié par: Robert Perrier

Forte poussée des ventes de maisons en octobre

Selon les statistiques que vient de publier l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), la revente de maisons a bondi de 8,6 % en octobre à l’échelle nationale. C’est la plus forte hausse d’un mois à l’autre depuis juillet 2020, quand les premières mesures de confinement avaient été brièvement relâchées. Une légère augmentation avait déjà été constatée en septembre, pour la première fois depuis mars de cette année.

Les ventes ont augmenté d’un mois à l’autre dans environ trois quarts des marchés locaux et dans toutes les grandes villes.

Le nombre de transactions réelles (données non désaisonnalisées) en octobre 2021 est inférieur de 11,5 % au record de 2020, mais il s’agit tout de même de la deuxième meilleure performance jamais enregistrée pour octobre, et de loin.

Entre janvier et octobre 2021, quelque 581 275 propriétés résidentielles ont changé de propriétaire par l’entremise des systèmes MLS® du Canada, dépassant le record annuel de 552 423 enregistré en 2020.

« L’année 2021 continue de nous surprendre. Les ventes résidentielles ont battu le record de 2020 vers la fin de semaine de l’Action de grâce, donc tout était déjà joué, mais je ne crois pas que beaucoup de gens auraient misé sur une continuation de la tendance jusqu’en début de 2022, explique Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. Il suffit d’une hausse du nombre d’inscriptions durant un mois donné pour stimuler les ventes, car elles trouveront assurément preneur rapidement. Face à la demande écrasante, l’offre continue de se réduire. Puisqu’on a atteint un creux record, il n’est pas étonnant que les prix remontent en flèche. Il faut construire plus de logements. »

La situation n’a guère changé, même si les taux hypothécaires fixes ont monté : La demande de logements reste bien supérieure à l’offre. Le stock de propriétés à vendre est exceptionnellement faible. Le gouvernement Trudeau a promis de s’attaquer à la grave pénurie, mais la construction domiciliaire est en fait du ressort des organismes de planification et de zonage des provinces et des municipalités. Par ailleurs, la remontée de l’immigration va accroître la demande excédentaire de logements à acheter ou à louer.

Nouvelles inscriptions

En octobre, le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté de 3,2 % par rapport à septembre, par suite de hausses dans environ 70 % des marchés locaux. Comme tant de marchés sont en manque d’offre, il n’est pas étonnant de voir les ventes augmenter quand il y a davantage de nouvelles inscriptions.

En octobre, environ les deux tiers des marchés locaux étaient favorables aux propriétaires vendeurs, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions étant à plus d’un écart type au-dessus de sa moyenne à long terme. Ce ratio s’est encore resserré le mois dernier pour s’établir à 79,5 %, comparativement à 75,5 % en septembre et 73,5 % en août. La moyenne à long terme du ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est de 54,8 % (voir le graphique ci-dessous).

À la fin d’octobre 2021, on comptait à peine 1,9 mois d’inventaire à l’échelle nationale, un recul d’environ un demi-mois par rapport à juillet, ce qui correspond aux creux historiques de février et mars. La moyenne à long terme de cette mesure est de plus de 5 mois.

Prix des maisons

Les marchés étant extrêmement serrés, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 2,7 % d’un mois à l’autre en octobre 2021.

L’IPP MLS® global et composé non désaisonnalisé pour le mois d’octobre a affiché une hausse de 23,4 % par rapport à 2020, la hausse la plus importante en trois mois.

En Colombie-Britannique, la croissance annuelle des prix a de nouveau dépassé 20 %; elle est plus faible à Vancouver, dans la moyenne provinciale à Victoria, et plus élevée dans d’autres régions de la province.

Cette augmentation se situe entre 5 et 10 % en Alberta et en Saskatchewan, et est à environ 10 % au Manitoba.

L’Ontario a pour sa part enregistré une augmentation annuelle des prix de près de 30 %, avec une véritable flambée dans la région du grand Toronto. Le Grand Montréal se maintient légèrement au-dessus de 20 %, et Québec est maintenant à 13 %.

Enfin, la hausse annuelle au Nouveau-Brunswick est d’un peu plus de 30 % (un peu plus dans le Grand Moncton et un peu moins à Fredericton et à Saint John), et de 10 % à Terre-Neuve-et-Labrador (un peu moins à St. John’s).

En somme

Le Canada reste aux prises avec une pénurie de maisons d’un niveau parmi les plus élevés des pays développés. À l’heure où nos frontières s’ouvrent à un retour de l’immigration, l’excès de demande de logements va monter. Les obstacles à une augmentation rapide de l’offre de logements – tant pour la location que pour la vente – relèvent principalement du processus d’urbanisme et d’approbation à l’échelle municipale. Les promesses électorales du Parti libéral n’y font rien.

Les pressions inflationnistes s’accentuent partout. Les États-Unis viennent d’afficher un taux d’inflation de 6,2 % sur un an – surpassant les prévisions. Ce mercredi, les données de l’IPC au Canada seront publiées. Nous avons eu un taux d’inflation annuel de 4,4 % en septembre. Les données d’octobre seront certainement au-delà de ce niveau. Peut-être est-ce la raison pour laquelle Tiff Macklem a publié aujourd’hui dans le Financial Times une opinion réitérant que la Banque du Canada est plus près d’augmenter les taux d’intérêt alors que les capacités excédentaires de l’économie s’atténuent. Voilà qui concorde avec l’énoncé de politique du mois dernier de la Banque du Canada.

« Pour le taux directeur, écrit M. Macklem, nos indications prospectives ont clairement affirmé que nous n’augmenterons pas les taux d’intérêt avant que les capacités excédentaires de l’économie ne soient résorbées. Nous n’y sommes pas encore, mais nous en approchons. »

D’après Bloomberg News, M. Macklem maintient que selon la Banque du Canada, les récentes pressions inflationnistes vont s’alléger. Pourtant, il a reconnu qu’il reste un haut niveau d’incertitude. « Les perturbations de l’offre semblent persister davantage que nous ne le pensions, et les augmentations des prix de l’énergie accroissent les taux d’inflation actuels », a-t-il dit.

« Notre analyse continue d’indiquer que ces pressions s’atténueront, mais nous les avons prises en compte comme facteurs de la dynamique de l’offre et de la demande, a précisé M. Macklem. Notre détermination signifie que s’il s’avérait que nous nous sommes trompés quant à la persistance des pressions inflationnistes et quant aux capacités excédentaires de l’économie, nous nous ajusterons le tir. »

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca