Contre toute attente, Statistique Canada a annoncé ce matin que l’emploi a diminué de 51 600, ce nombre équivalant presque aux 54 100 gains enregistrés en juillet. Les économistes s’attendaient à un chiffre beaucoup plus élevé, mais l’Enquête sur la population active est reconnue pour être volatile, et les gains en emplois se sont maintenus à une moyenne mensuelle de 14 000 au cours de la dernière année. Le rythme de croissance du nombre d’emplois a presque doublé et représente une augmentation mensuelle moyenne de 27 000. Les marchés de l’emploi demeurent très serrés partout au pays.
Le taux de chômage est revenu à son niveau de juin de 6,0 %, un peu à la hausse comparativement au taux de 5,8 % observé en juillet. Le nombre de sans-emploi enregistré en juillet a d’ailleurs égalé le niveau le plus bas atteint en quarante ans. À 6,0 %, le taux de chômage est 0,2 point de pourcentage sous le niveau d’il y a un an.
Le mois dernier, tous les emplois perdus étaient à temps partiel, à la baisse de 92 000, alors que les emplois à temps plein ont augmenté de 40 400. Le nombre élevé d’emplois à temps plein est un signe que le marché du travail est plus vigoureux que les données du mois d’août le suggèrent.
Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a connu une hausse de 172 000 ou de 0,9 %. L’emploi à temps plein a progressé (+326 000 ou +2,2 %), tandis que le nombre de personnes travaillant à temps partiel a diminué (-154 000 ou -4,3 %). Au cours de la même période, le nombre total d’heures travaillées s’est accru de 1,6 %.
Statistique Canada a déclaré que des changements mensuels dans les emplois à temps partiel pourrait être attribuables aux mouvements entre le travail à temps partiel et à temps plein, le flot de travailleurs plus jeunes et plus vieux entrant et sortant de la main-d’œuvre active, aux changements dans l’emploi dans des industries ou le travail à temps partiel est plutôt fréquent, ou aux déviations des modèles saisonniers typiques.
Par l’industrie, le déclin a été grandement fondé sur une perte de 16 400 emplois dans le secteur de la construction et de 22 100 emplois dans les services professionnels. Le nombre de personnes travaillant dans le commerce de gros et de détail a connu une baisse de 20 000, surtout dû au Québec et à l’Ontario.
Les pertes d’emplois ont été énormes en Ontario, alors que le nombre d’emplois a augmenté en Alberta et au Manitoba. Dans les autres provinces, il a peu varié.
Après deux mois de hausses consécutives, l’emploi a diminué de 80 000 en Ontario en août, ce qui représente la perte d’emplois de la province la plus considérable depuis 2009. Toutes les pertes ont été enregistrées dans le travail à temps partiel. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a progressé de 79 000 (+1,1 %) en Ontario. Le taux de chômage en Ontario a augmenté de 0,3 point de pourcentage en août pour atteindre 5,7 % (voir le tableau ci-dessous).
En Ontario, l’emploi à temps plein s’est maintenu par rapport au mois précédent et la hausse sur 12 mois s’est chiffrée à 172 000 (+3,0 %). Les emplois à temps partiel ont chuté de 80 000 en août, à la suite d’une hausse à peu près équivalente en juillet. Au cours de la période de 12 mois ayant pris fin en août, l’emploi à temps partiel a reculé de 93 000 (-6,7 %).
En Alberta, l’emploi a augmenté de 16 000 et le taux de chômage est demeuré à 6,7 %, en raison surtout du plus grand nombre de personnes actives sur le marché du travail. Comparativement à août 2017, l’emploi a progressé de 53 000 (+2,3 %), cette croissance provenant principalement du travail à temps plein.
Au Manitoba, l’emploi a augmenté de 2 600, surtout en raison des hausses enregistrées dans le travail à temps partiel, et le taux de chômage s’est établi à 5,8 %. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a été inchangé dans la province, alors que le taux de chômage a augmenté de 0,8 point de pourcentage en raison du plus grand nombre de personnes à la recherche de travail.
En Colombie-Britannique, l’emploi a connu une légère hausse et le taux de chômage a progressé de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 5,3 %, en raison du plus grand nombre de personnes à la recherche de travail. Comparativement à un an plus tôt, l’emploi a été à peu près inchangé.
Quant aux salaires, les gains ont ralenti pour atteindre leur niveau le plus faible cette année et la moyenne des salaires horaires a augmenté de 2,9 % d’une année à l’autre, le rythme le plus lent depuis décembre.
Pour la Banque du Canada, il n’y a pas de véritable urgence à hausser les taux d’intérêt puisque l’économie démontre peu de signes de surchauffe. Jusqu’à maintenant, en 2018, l’économie a perdu 14 600 emplois, mais ce nombre cache une hausse de 97 300 emplois dans le travail à plein temps. Cette année, nous avons connu une baisse de l’emploi à temps partiel de l’ordre de 111 900.
L’économie est à plein emploi ou presque et le nombre de postes vacants continue d’augmenter. Si l’entente sur l’ALENA se concrétise, il est encore possible que la Banque du Canada augmente encore ses taux d’intérêt lors de la prochaine réunion de politiques, en octobre. Selon la déclaration d’hier de la première sous-gouverneure de la Banque du Canada Carolyn Wilkins, la Banque a envisagé cette possibilité, les dirigeants de la banque centrale ayant débattu cette semaine l’idée d’accélérer le rythme des hausses possibles des taux d’intérêt, avant de finalement décider de s’en tenir au plan « graduel » existant. |