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26 Fév

Bon début en 2020 : forte augmentation des emplois en janvier

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Publié par: Robert Perrier

Bon début en 2020 : forte augmentation des emplois en janvier

En janvier comme en décembre, les données sur l’emploi redressent la barre après les résultats décevants de novembre, apportant de bonnes nouvelles pour l’économie canadienne. Le secteur manufacturier en tête, le taux de chômage baisse et l’augmentation des salaires s’accélère notablement. Le solide marché du travail et la bonne tenue de la confiance des consommateurs, à peu près au niveau des moyennes historiques en janvier, rassurent quant à la résilience de l’économie.

L’économie canadienne a gagné 34 500 emplois à temps plein au net en janvier, surpassant les attentes des économistes. Le taux de chômage a baissé légèrement, jusqu’à 5,5 %, la croissance des salaires s’est accélérée jusqu’à 4,4 % et les heures travaillées ont augmenté de 0,5 %. Ce deuxième bilan positif du marché du travail au Canada renforcera l’opinion de la Banque du Canada sur la santé sous-jacente de l’économie canadienne.

Le ralentissement de l’activité au deuxième semestre de l’an passé était davantage le résultat de perturbations et de tensions géopolitiques temporaires. Certains des facteurs restent présents, et s’y ajoute le coronavirus, qui a entravé les voyages et le commerce, et entraîné une chute des prix de l’énergie et d’autres produits de base.

Le secteur manufacturier et le secteur de la construction ont connu les plus fortes progressions, et l’agriculture a aussi augmenté. Le Québec, le Manitoba et le Nouveau-Brunswick ont enregistré des gains. Il y avait moins de personnes au travail en Alberta, et le taux de chômage a augmenté en Saskatchewan. Les deux provinces des Prairies ont été durement touchées par la baisse des prix du pétrole et d’autres produits de base.

La Colombie-Britannique a continué d’afficher le plus faible taux de chômage, suivie du Manitoba, du Québec et de l’Ontario (voir le tableau ci-dessous).

En somme : L’économie du Canada a été renforcée par le taux d’immigration le plus élevé des pays du G7, ce qui a suscité un boom sur le marché du logement. En résulte une demande accrue pour tous les travailleurs, depuis les plombiers jusqu’aux électriciens. De fait, Bloomberg News a récemment souligné la poussée des emplois chez les hommes, plus forte au Canada qu’aux États-Unis, où les femmes ont récemment dépassé les hommes parmi les détenteurs d’un emploi.

L’augmentation de l’emploi chez les femmes est forte au Canada aussi, et les taux de participation au marché du travail y sont plus élevés qu’aux États-Unis. Au Canada, le taux de chômage des femmes de 25 ans ou plus est de 4,6 %, contre 4,9 % pour les hommes.

Selon Bloomberg News:

  • Jared Menkes, vice-président exécutif de l’entreprise torontoise Menkes Developments Ltd., affirme que la recherche d’une main-d’œuvre suffisante est une constante source d’anxiété. Le centre de Toronto a connu le plus grand taux de croissance de la population en Amérique du Nord l’an dernier (voir le graphique ci-dessous). Il s’y est construit une douzaine d’immeubles de bureaux et d’innombrables condos ainsi que 25 stations de train léger, des hôpitaux et toutes sortes d’ouvrages d’infrastructure. « Nous sommes à court d’ouvriers, qu’il s’agisse de grutiers, de poseurs de panneaux muraux, d’électriciens, de plombiers, de conducteurs, dit M. Menkes. Nous sommes à court de conducteurs de camion, d’architectes, de consultants. »

Environ la moitié de tous les immigrants au Canada s’établissent en Ontario. Cependant, comme l’illustre le second graphique ci-dessous, le Québec et la Colombie-Britannique ont aussi attiré une bonne part des nouveaux résidents. La Banque du Canada s’appuie sur ce facteur pour estimer que l’économie continuera de croître en 2020 et 2021. À coup sûr, il s’agit d’un élément nettement positif pour les marchés du logement dans ces provinces.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca