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4 Août

Dernières nouvelles sur l’emploi, par Sherry Cooper

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Publié par: Robert Perrier

Le taux de chômage canadien a chuté à 6,3 pour cent en juillet, le niveau plus faible en près de huit ans

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le marché de l’emploi très florissant que l’on connaît au Canada a marqué une pause en juillet, affichant des gains de 10 900, à la hausse de seulement 0,1 pour cent, suivant des gains plus soutenus depuis l’année dernière. Alors que le taux de participation au marché du travail a reculé, le taux de chômage a perdu 0,2 point de pourcentage pour s’établir à 6,3 pour cent, son meilleur niveau depuis presque neuf ans. L’économie canadienne demeure vigoureuse, ce qui a incité la Banque du Canada à augmenter son taux d’intérêt le mois dernier pour la première fois en sept ans, et nous croyons qu’une autre hausse de taux est probable plus tard au cours de l’année, malgré l’inflation qui reste faible. Selon Bloomberg News, « à la suite du rapport sur l’emploi publié ce matin, les spéculateurs établissent à 64 pour cent la probabilité que la Banque du Canada hausse le taux d’intérêt en octobre, comparativement à 60 pour cent hier. »

Au cours des dernières semaines, la valeur du dollar canadien a fortement augmenté et les taux d’emprunt ont également suivi cette tendance. L’économie canadienne est maintenant la plus vigoureuse parmi les pays membres du G7, affichant une croissance de 3,7 pour cent au cours du premier trimestre, qui sera probablement suivie d’un gain de quatre pour cent au cours du deuxième trimestre. Les dépenses de consommation, les investissements des entreprises, les exportations et la construction résidentielle sont tous des secteurs qui ont contribué à la vigueur constatée au cours du premier semestre.

Compte tenu de la valeur du dollar canadien qui frôle les 80 cents américains et du ralentissement dans la revente des maisons, particulièrement dans la région du Grand Toronto, la croissance prévue pour le second semestre risque de s’établir à environ 2,25 pour cent, ce qui demeure supérieur au rythme à long terme potentiel estimé par la Banque du Canada qui est d’environ 1,75 pour cent. En fait, dans un autre communiqué diffusé aujourd’hui, le gouvernement a indiqué que les exportations ont chuté de 4,3 pour cent, et ce, surtout en raison des plus faibles exportations de l’or brut et de produits énergétiques. Par conséquent, la balance commerciale de marchandises du Canada a enregistré un déficit de 3,6 milliards de dollars en juin, ce qui représente une forte augmentation par rapport au mois de mai.

L’Ontario et le Manitoba ont affiché des gains d’embauches, alors que l’emploi a faibli en Alberta, à Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi qu’à l’Île-du-Prince-Édouard (voir le tableau ci-dessous). Il n’en demeure pas moins que le marché de l’emploi de l’Alberta demeure en mode de relance alors que le nombre d’emplois dans la province a augmenté de 35 000 (+1,5 pour cent), comparativement aux niveaux affichés plus tôt au cours de l’année qui étaient attribuables aux gains dans le secteur des ressources naturelles.

En juillet, on a constaté une poursuite de la progression de l’emploi dans les secteurs du commerce de détail et de gros, ainsi que dans ceux de l’information, de la culture et des loisirs. On a remarqué aussi des gains notables dans le secteur de la fabrication.

Le nombre d’heures travaillées a beaucoup augmenté au cours de l’année dernière, ce qui est un indicateur fiable de l’augmentation des revenus, alors que les emplois ont changé de postes à temps partiel à postes à temps plein. Les taux de salaires continuent d’augmenter de façon modeste, étant à la hausse de 1,3 pour cent en juillet, ce qui demeure inchangé par rapport au mois précédent, mais qui est tout de même plus élevé que le faible gain record de 0,7 pour cent en avril.

Taux de chômage provinciaux
(en pourcentage, en ordre ascendant)
Province Juillet Juin
Manitoba 5,0 5,3
Colombie-Britannique 5,3 5,1
Québec 5,8 6,0
Ontario 6,1 6,4
Nouveau-Brunswick 6,5 8,1
Saskatchewan 6,6 6,5
Alberta 7,8 7,4
Nouvelle-Écosse 7,9 8.8
Île-du-Prince-Édouard 8,2 8,5
Terre-Neuve-et-Labrador 15,7 14,9

De forts gains d’emplois aux États-Unis laissent entrevoir une pénurie constante de travailleurs
Considérant les signaux envoyés par les entreprises selon lesquels il est difficile de trouver de la main-d’œuvre, et les consommateurs qui laissent croire que les emplois sont faciles à trouver, les preuves tendent à démontrer de plus en plus que l’économie américaine est à son plein emploi.  Selon les données publiées aujourd’hui par le Département du travail, les employeurs ont ajouté 209 000 emplois en juillet et le taux de chômage a diminué à 4,3 pour cent, ce qui correspond à un faible record de quatorze ans. Les taux de salaire ont augmenté de 2,5 pour cent d’une année à l’autre, ce qui stimule la confiance des consommateurs et contribue à alimenter fortement les dépenses de consommation. L’augmentation de la croissance mondiale stimule également les exportations américaines. Les postes vacants étant près de sommets records, les employeurs hésitent à mettre à pied des travailleurs, ce qui fait en sorte que les demandes d’indemnités de chômage sont près du niveau le plus bas enregistré depuis quarante ans.

Les gains d’emplois ont été généralisés, surtout en raison d’une énorme augmentation des emplois dans les secteurs des loisirs et du tourisme d’accueil, alimentés par l’augmentation du nombre des emplois dans les restaurants. Notons que les embauches ont également été importantes dans l’éducation et les services de santé.

Toutes ces bonnes nouvelles feront certainement en sorte que la Réserve fédérale américaine demeurera en mode de resserrement. La banque centrale a laissé croire qu’elle est prête à vendre les obligations accumulées dans son bilan en réaction à la crise financière. De plus, la Fed augmentera probablement ses taux une autre fois cette année. Ces deux mesures continueront d’exercer des pressions à la hausse sur les taux du marché et les coûts d’emprunt. Cette année, le taux de croissance de l’économie américaine sera de l’ordre de 2 à 2,5 pour cent.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca