Le rapport de l’emploi de mai publié vendredi a révélé que le taux de chômage a chuté de façon inattendue jusqu’à 3,8 %, ce qui est considérablement sous le niveau que la Réserve fédérale a déjà considéré comme étant le plein emploi. Il y a bien longtemps, la Fed avait estimé que le taux de sans-emploi d’équilibre à long terme se situait entre 4,3 % et 4,7 %. Selon la théorie économique, des marchés de l’emploi très serrés peuvent générer de la pression inflationniste puisque les entreprises offrent des salaires plus élevés dans le but d’attirer et de conserver les talents.
Aux États-Unis, les taux de salaire ont augmenté de 2,7 % en mai (à un taux annuel), comparativement à 2,6 % en avril et à 2,5 % en 2017. Cela cadre avec la preuve anecdotique recueillie par la Réserve fédérale indiquant que les pressions inflationnistes s’intensifient dans la plus grande partie du pays. Selon le Livre beige de la Réserve fédérale, les entreprises ont de plus en plus de difficultés à « pourvoir les postes à tous les niveaux de compétences. »
Les décideurs de la Fed se réunissent à nouveau les 12 et 13 juin et il est possible qu’ils continuent de retirer des mesures de relance du système en augmentant les taux de financement à un jour de 25 autres points de base pour atteindre de 1,75 % à 2,0 %. D’ici la fin de l’année prochaine, le taux de financement à un jour pourrait se situer entre 3,25 % et 3,5 %, le niveau que la Fed estime neutre pour l’économie.
Aux États-Unis, les taux du marché à court terme ont augmenté vendredi, dès la publication du rapport sur l’emploi.
Les taux d’intérêt canadiens n’ont pas bougé de concert avec ceux des É.-U., mais la Banque du Canada a déjà indiqué qu’elle augmentera probablement son taux cible de financement à un jour lors de sa prochaine rencontre, en juillet.
Au Canada, les taux hypothécaires ont déjà augmenté considérablement alors que le taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada sur cinq ans, se situant juste au-dessus de 2.1%, est à la hausse de 1,15 point de pourcentage comparativement à l’année dernière. En d’autres mots, le taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada sur 5 ans n’était que de 0,95 % le 1er juin 2017 et, au cours de l’année dernière, il a augmenté de plus de 120 %.
Considérant que la Réserve fédérale et la Banque du Canada continueront de hausser les taux d’intérêt, il est plus que probable que les taux hypothécaires continueront de grimper tant au Canada qu’aux États-Unis. |