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2 Nov

Jour de décision à la Fed

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les décideurs de la banque centrale américaine ont convenu de maintenir la fourchette cible du taux des fonds fédéraux (l’équivalent du taux de financement à un jour de la Banque du Canada) qui se situe entre 1 et 1,25 %, reconnaissant que l’orientation de la politique monétaire demeure accommodante. Cette position permettra aux marchés de l’emploi aux États-Unis, qui sont déjà très près du plein emploi, de continuer de s’améliorer et de faire revenir l’inflation, laquelle est sous la cible, pour s’établir à un niveau soutenu de 2 pour cent.
Contrairement à la Banque du Canada, dont l’objectif unique est une inflation se situant à 2 pour cent, la Réserve fédérale américaine a deux objectifs : maximiser l’emploi et une inflation qui se situe à 2 pour cent. Des données historiques suggèrent que ces deux objectifs sont habituellement contradictoires, car plus le niveau de l’emploi est élevé, plus le niveau de l’inflation l’est également; la Fed est donc engagée dans un exercice d’équilibriste. Dans l’histoire récente, cependant, l’inflation est demeurée beaucoup inférieure à la cible malgré la solide performance du marché de l’emploi aux États-Unis. Il en est de même au Canada. L’inflation des prix des biens et services a été contenue par les innovations technologiques, la productivité accrue et la concurrence mondiale. L’inflation des salaires est également plutôt faible, particulièrement au Canada. De plus, les attentes d’inflation sont bien ancrées à de faibles niveaux. Par conséquent, l’économie a pu s’approcher davantage du plein emploi que dans le passé sans déclencher d’inflation, ce qui est une bonne nouvelle.
Le comité responsable de l’établissement des politiques « s’attend à ce que les conditions économiques évoluent d’une façon qui justifiera des augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux; le taux des fonds fédéraux demeurera probablement, pour quelque temps, sous les niveaux qui devraient prédominer à plus long terme. Le parcours réel que suivra le taux des fonds fédéraux dépendra toutefois des perspectives économiques en fonction des nouvelles données ».
D’autres hausses de taux sont donc à prévoir, mais ces derniers augmenteront graduellement. De plus, la Réserve fédérale continue de détendre son assouplissement quantitatif en vendant des obligations de son portefeuille. Ce « programme de normalisation du bilan » a été amorcé en octobre 2017 et est « en cours ».
Les marchés financiers interprètent la déclaration de la Fed comme étant une indication selon laquelle la hausse de décembre est en voie de se réaliser, car la Fed a reconnu que l’économie est vigoureuse malgré les ouragans, et puisque le marché de l’emploi a continué de se renforcer, elle s’attend à ce que l’inflation augmente graduellement. Une augmentation du taux d’intérêt en décembre serait la troisième décision de ce type cette année. La Fed a augmenté le taux d’intérêt quatre fois depuis la fin 2015, toutes ces hausses étant survenues lors de réunions suivies d’une conférence de presse, ce qui se produit à toutes les deux rencontres. Une conférence de presse est prévue pour décembre.

Nouvelle présidence à la Réserve fédérale
L’annonce du président Donald Trump concernant la personne qui occupera le siège de la présidence suscite énormément d’intérêt et cette annonce est censée être faite aujourd’hui. Selon de nombreux organes de presse, le choix du président pencherait vers le gouverneur de la Réserve fédérale Jerome « Jay » Powell, bien qu’il ait considéré d’autres candidatures, y compris celle de la titulaire actuelle Janet Yellen qu’il a qualifiée d’« excellente ».
M. Powell, un républicain et ancien trésorier officiel, a soutenu la politique de hausses du taux graduelles de Mme Yellen, tout en réclamant un modeste retour à la réglementation financière d’après-crise. En plus de 40 votes du FOMC depuis qu’il est devenu gouverneur en 2012, y compris celui de cette réunion, il n’a jamais fait dissidence.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca