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18 Déc

La baisse des ventes résidentielles se poursuit en novembre au Canada

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Publié par: Robert Perrier

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Les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent que les ventes résidentielles nationales ont chuté pour le troisième mois de suite, à la baisse de 2,3 % d’octobre à novembre et de 12,6 % d’une année à l’autre. Les transactions ont reculé dans un peu plus de la moitié de tous les marchés locaux, notamment dans le Grand Toronto, le Grand Vancouver et Hamilton-Burlington, ce qui a atténué la hausse constatée à Edmonton. Les ventes ont chuté, par rapport à l’année dernière, dans les trois quarts des marchés locaux, y compris le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, Calgary, le Grand Toronto et Hamilton-Burlington.

Ces données suggèrent un déclin des ventes à deux chiffres à l’échelle nationale en 2018, atteignant leur niveau le plus faible en cinq ans malgré une économie qui atteint le plein emploi. La croissance de l’année prochaine en matière de ventes et de prix sera probablement atténuée par les récents changements de politiques imposés par les différents paliers de gouvernement, en plus d’une pression à la hausse sur les taux d’intérêt.

Plusieurs s’attendaient à un rebond des ventes en Colombie-Britannique, mais rien ne s’est matérialisé en ce sens jusqu’à maintenant. La reprise des ventes constatée en Ontario l’été dernier s’est maintenant essoufflée et l’activité en Alberta a diminué. Par contre, les transactions immobilières ont été importantes au Québec.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de maisons nouvellement inscrites a baissé de 3,3 % d’octobre à novembre, alors que la nouvelle offre chutait dans presque 70 % de tous les marchés locaux.

Puisque les nouvelles inscriptions ont reculé davantage que les ventes en novembre, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est légèrement resserré pour s’établir à 54,8 %, comparativement à 54,2 % en octobre. Cette mesure de l’équilibre du marché est demeurée près de la moyenne à long terme de 53,4 %, depuis le début de 2018.

La comparaison du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à la moyenne à long terme montre qu’environ 60 % de l’ensemble des marchés locaux étaient en équilibre en novembre 2018. On comptait 5,4 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de novembre 2018. Même si ce chiffre correspond presque exactement à la moyenne nationale à long terme de 5,3 mois, le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans les provinces des Prairies, ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador. En revanche, la mesure est bien en dessous de sa moyenne à long terme en Ontario, au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. D’autres provinces ont affiché des ventes et un inventaire plus équilibrés.
Prix des propriétés

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a grimpé de 2,3 % d’une année à l’autre en octobre 2018, encore une fois à la baisse d’un mois à l’autre.

Selon un modèle bien établi, les appartements ont affiché les gains de prix les plus considérables d’une année à l’autre en novembre (+6 %), suivis des maisons en rangée (+4 %). En comparaison, le prix des maisons unifamiliales à un étage a légèrement augmenté (+0,4 %), tandis que celui des maisons unifamiliales à deux étages est demeuré stable (+0,1 %).

Les tendances continuent de varier grandement au sein des 17 marchés immobiliers suivis par l’IPP MLS®. En Colombie-Britannique, la hausse des prix des propriétés montre un ralentissement d’une année à l’autre dans la vallée du Fraser (+4,7 %) et à Victoria (+7,2 %). À l’inverse, la hausse des prix s’est accrue ailleurs sur l’Île de Vancouver (+12,6 %) et, pour la première fois en cinq ans, elle présentait une baisse (-1,4 %) par rapport à l’année précédente dans le Grand Vancouver. D’un mois à l’autre, les prix ont reculé de 1,9 % dans le Grand Vancouver en novembre, la baisse la plus importante depuis 2008, en plus de la récente série de diminutions de prix dans le marché immobilier le plus cher du Canada.

Dans les marchés résidentiels du Grand Golden Horseshoe suivis par l’indice, les prix des propriétés étaient en hausse par rapport à l’année précédente à Guelph (+9,3 %), dans la région de Niagara (+7,2 %), à Hamilton-Burlington (+6,3 %), à Oakville-Milton (+3,4 %) et dans le Grand Toronto (+2,7 %). En contrepartie, les prix des maisons à Barrie and District demeurent sous les niveaux de l’année précédente (-2,1 %).

Dans les Prairies, les prix des propriétés de référence sont restés sous les niveaux de l’année précédente à Calgary (-2,9 %), à Edmonton (-1,9 %), à Regina (-4 %) et à Saskatoon (-0,3 %). Le surplus de l’offre par rapport à la demande continuera d’exercer des pressions à la baisse sur les prix jusqu’à ce que l’activité économique se renforce dans la région.

Par contre, les prix des propriétés ont augmenté de 6,6 % d’une année à l’autre à Ottawa (poussés par une hausse de 7,3 % du prix des maisons unifamiliales à deux étages), de 6,2 % dans le Grand Montréal (poussés par une hausse de 9,4 % du prix des maisons en rangée) et de 4,2 % dans le Grand Moncton (poussés par une hausse de 11,2 % du prix des maisons en rangée). (Tableau 1)

Le prix moyen réel (non corrigé des variations saisonnières) des maisons vendues en novembre 2018 s’élevait à un peu plus de 488 000 $, en baisse de 2,9 % par rapport au même mois de l’année dernière.

La tendance à la hausse des ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, qui représentent les deux marchés les plus actifs et les plus chers au Canada, a grandement influencé le prix moyen des maisons à l’échelle nationale. Si l’on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen national baisse de près de 110 000 $ pour s’établir à juste un peu plus de 378 000 $.

Conclusion

Nous pouvons nous attendre à une période prolongée de gains modestes du logement dans le Grand Golden Horseshoe, à une stabilité ou un ralentissement en Colombie-Britannique et à une faiblesse accrue dans les Prairies, en Alberta et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Le marché du logement canadien a ralenti considérablement depuis le milieu de 2017 et termine l’année sur une note plutôt calme. Deux forces compensatoires influencent le marché du logement : la forte croissance de la population et la hausse des taux d’intérêt. Nous pouvons nous attendre à de faibles ventes et à une augmentation modeste des prix à l’échelle nationale pour 2019. Bien que nous nous attendons à ce que des divergences régionales d’importance prévalent, il ne sera pas nécessaire d’adopter de nouvelles mesures pour avoir une incidence sur la demande.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca