Pratiquement toutes les grandes banques centrales du monde ont lancé un programme d’AQ d’urgence en réponse à la crise de la COVID-19. La Banque du Canada affirme que son programme d’AQ renforce son engagement à maintenir les taux d’intérêt à des niveaux très bas au cours des quelques prochaines années, jusqu’à ce que l’inflation annuelle soit stabilisée à son niveau cible de 2 %. Le Rapport sur la politique monétaire d’octobre publié aujourd’hui indique qu’elle laissera probablement le taux à un jour à 0,25 % jusqu’en 2023.
La banque centrale n’a pas l’intention de réduire les mesures de stimulation, au vu des risques croissants pour l’économie dans la deuxième vague de la COVID-19. « Pendant la phase de récupération, des mesures de politique monétaire exceptionnelles devront continuer de soutenir l’économie, a soutenu la Banque. Nous sommes déterminés à procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation. »
Rapport sur la politique monétaire d’octobre
- Après la forte reprise de la croissance quand les mesures de confinement ont été levées et que l’économie a redémarré, le Canada est passé dans une phase de récupération plus lente. La relance se poursuit largement comme l’indiquait le rapport de juillet, bien qu’elle ait été initialement plus vigoureuse que prévu. À court terme, le ralentissement de la récupération sera sans doute plus prononcé en raison de la récente augmentation des cas de COVID-19.
- Il y a une capacité excédentaire persistante et importante dans l’économie canadienne. L’écart entre la production réelle de l’économie et sa production potentielle ne sera probablement pas éliminé avant 2023. L’économie progresse de façon inégale. Certains secteurs et certains travailleurs sont plus durement touchés par le virus – surtout dans les domaines de l’hébergement, de la restauration, des arts, des divertissements et des loisirs, ainsi que dans les transports. Bon nombre des plus durement touchés sont des travailleurs à faible revenu.
- Les prix du pétrole restent sous les niveaux d’avant la pandémie, et il faut supposer qu’ils demeureront autour des niveaux actuels. L’Alberta en souffrira.
- Selon les prévisions, la persistance de capacités inutilisées dans l’économie continuera de contenir l’inflation jusqu’en 2023.
Les prévisions de la Banque du Canada pour la croissance canadienne sont indiquées dans le tableau ci-dessous. La reprise économique sera sans doute prolongée, soutenue par des politiques mais grandement influencée par l’évolution du virus, l’incertitude persistante et les changements structurels dans l’économie. Ces changements pourraient entraîner des déplacements durables de travailleurs et de capital entre différentes régions et différents secteurs de l’économie. Ces ajustements conditionnent les estimations de la Banque quant à la croissance potentielle.
Après avoir reculé d’environ 5,5 % en 2020, l’économie progresserait de presque 4 % en moyenne en 2021 et 2022. Deux facteurs feront sans doute que la croissance sera inhabituellement saccadée de trimestre en trimestre : des éclosions et des mesures sanitaires locales; et des taux de reprise variables entre les secteurs de l’économie.
L’inflation resterait sous la fourchette de 1 à 3 % visée par la Banque jusqu’au début de 2021, principalement enraison des effets des bas prix de l’énergie. Par la suite, elle resterait dans la fourchette, mais la capacité excédentaire de l’économie continuera d’exercer une pression baissière sur l’inflation pendant toute la période visée par les projections. |