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11 Juin

La croissance de l’emploi en mai s’appuie sur les acquis depuis juillet 2016

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Une autre preuve de la vigueur économique
Statistique Canada vient tout juste de publier l’Enquête sur la population active de mai, ajoutant au courant des indicateurs économiques positifs. Bien que le taux de chômage ait grimpé à 6,6 % comparativement au creux de 6,5 % atteint au cours du cycle, il semble que cela ait été le résultat d’une hausse de l’optimisme concernant les perspectives d’emploi, alors que davantage de gens ont participé au marché du travail. Le taux de chômage a suivi une tendance à la baisse dans un modèle de balancier depuis février de l’an dernier (veuillez consulter le graphique). Rajusté selon la façon dont les calculs sont effectués aux États-Unis, le taux de chômage au Canada, en mai, a été de 5,6 % comparativement à 4,3 % aux États-Unis. Au Canada, le taux de participation au marché du travail (rajusté selon les concepts américains) a été de 65,7 % en mai, comparativement à 62,7 % aux États-Unis. Comparativement à l’année dernière, le taux de participation a augmenté de 0,2 point de pourcentage au Canada, alors qu’il a augmenté de 0,1 point de pourcentage aux États-Unis.
Taux de chômage au Canada (graphique)
Le Canada a ajouté 54 500 emplois le mois dernier, alimenté par une augmentation de 77 000 emplois à temps plein. Cela contribue à la tendance à la hausse en matière de croissance des emplois qui a débuté en juillet 2016. L’augmentation de mai a été la troisième augmentation mensuelle la plus importante au cours des cinq dernières années, ce qui est supérieur aux attentes des économistes.
Il y a eu des hausses de l’emploi notables en Ontario, en Colombie-Britannique, au Manitoba et à l’Île-du-Prince-Édouard. Les autres provinces ont connu peu de variation. Au Québec, le taux de chômage a chuté à un niveau historiquement bas pour se situer à 6 %. Le Manitoba a connu le taux de chômage le plus faible au pays, s’établissant à 5,3 %.
En mai, l’emploi a augmenté dans plusieurs industries, notamment dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques, ainsi que dans le secteur manufacturier. L’augmentation des emplois dans le secteur manufacturier qui a atteint 25 300 est le plus important depuis 2002. Quelques augmentations plus modestes ont été enregistrées dans le transport et l’entreposage, le commerce de gros et de détail, ainsi que dans les soins de santé et l’assistance sociale. Par contre, moins de gens ont travaillé dans les secteurs des finances, de l’assurance, des services immobiliers, de la location et de la location à bail, ainsi que dans ceux de l’information, de la culture et des loisirs et de l’administration publique.
Le nombre d’employés du secteur privé a augmenté en mai, tandis que le nombre d’employés du secteur public et le nombre de travailleurs autonomes ont peu changé.
La performance extraordinaire de la croissance des emplois a également été accompagnée d’une hausse des salaires. Le taux des augmentations de salaire annuelles s’est accéléré à 1,3 % en mai, après avoir atteint le faible niveau historique de 0,7 % en avril. Un autre signe d’un resserrement possible dans le marché est le fait que les salaires des travailleurs temporaires ont augmenté de 4,8 % d’une année à l’autre.
Les gains d’emplois sont de bon augure quant à la poursuite de l’expansion du pays, laquelle est la plus rapide parmi les pays du G7, alors que le Canada ressort de l’effondrement du prix du pétrole et profite d’un marché immobilier en plein essor.
Cela pourrait également accentuer la pression sur la Banque du Canada qui semblait récemment avoir beaucoup plus confiance en la vigueur de l’économie. La plupart des économistes prévoient une augmentation du taux au cours du premier semestre de l’an prochain. Un rapport distinct publié vendredi par Statistique Canada démontrait que l’utilisation de la capacité industrielle est à son plus haut niveau depuis 2007.
Au cours de la dernière année, l’économie a créé 316 800 nouveaux emplois, ce qui représente la performance la plus solide depuis février 2013, longtemps avant l’effondrement du prix du pétrole. Un tel rythme de la croissance des emplois a rarement été enregistré depuis la récession de 2008-2009.
La réaction initiale du marché a été la hausse du dollar canadien.
À l’opposé, les États-Unis ont affiché une croissance des emplois décevante pour le mois de mai, ce qui n’est qu’un des nombreux signes indiquant que l’économie américaine a amorcé une période de faiblesse. La Réserve fédérale américaine peut donc avoir des raisons pour faire preuve de prudence et s’abstenir d’augmenter les taux d’intérêt lors de sa prochaine rencontre qui aura lieu la semaine prochaine. Il n’en demeure pas moins que la plupart des économistes prévoient que la Fed augmentera les taux encore une fois la semaine prochaine et fera part de sa base de référence quant à une autre hausse des taux d’intérêt plus tard cette année. La Réserve fédérale commencera peut-être à dévoiler son approche visant à réduire lentement son bilan de 4,5 billions de dollars. La Fed a acheté des obligations du Trésor et des titres adossés à des créances hypothécaires pendant la crise financière et par la suite, connus comme étant des « assouplissements quantitatifs ». Mais le temps de la Réserve fédérale tire à sa fin pour penser à un revirement.
Taux de chômage provinciaux en avril en ordre décroissant (en pourcentage)
(Mois précédents entre parenthèses)

 Terre-Neuve-et-Labrador             14,0 (14,9)
— Île-du-Prince-Édouard                   10,3 (10,1)
— Nouveau-Brunswick                         8,7 (8,4)
— Nouvelle-Écosse                                8,3 (8,6)
— Alberta                                                7,9 (8,4)
— Québec                                                6,6 (6,4)
   — Saskatchewan                                    6,2 (6,0)
— Ontario                                                5,8 (6,4)
— Colombie-Britannique                      5,5 (5,4)
— Manitoba                                             5,4 (5,5)

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca